AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Antoine Audouard (88)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Changer la vie

Merci à l'opération masse critique de m'avoir choisi pour ce roman, même si je ne le mérite pas. J'ai fini par le laisser tomber.

Je me suis ennuyée avec ce roman aux accents pseudo intellectuels.

Un texte qui se veut Jeunesse révolutionnaire, avec de gros passages sexuels.

Quand après 15 jours, on est pas arrivé à la moitié du roman (200 pages), il faut s'avouer vaincu.

Je passe mon tour.
Commenter  J’apprécie          110
Ce qu'ils font est juste

En 2015, suite à l'émoi international suscité par l'affaire Aylan Kurdi, l'enfant syrien noyé et échoué sur un rivage en Turquie, l'éditeur Points avait publié Bienvenue !, un recueil de nouvelles rédigées par « 34 auteurs pour les réfugiés », tous bénévoles, dont les droits seraient reversés au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR). Des noms célèbres avaient participé à cette publication, par des nouvelles très courtes.

En 2017, l'éditeur Don Quichotte (groupe Seuil) repropose une initiative semblable, au bénéfice des associations La Roya citoyenne et Terre d'errance, par un recueil de nouvelles sur le thème de l'accueil et de la solidarité aux migrants. Le titre : « Ce qu'ils font est juste » se réfère à la désobéissance civile à l'ignoble article L 622-1 qui, depuis un décret-loi de 1938 (antérieur donc à Vichy et jamais révoqué), instaure un « délit d'hospitalité ou de solidarité », indépendamment de la nature onéreuse ou gratuite des actes d'accueil – instrument juridique, donc, qui n'est pas utilisé uniquement pour la lutte contre les réseaux de passeurs clandestins, comme le prouve encore récemment l'affaire Cédric Herrou (étudiant aujourd'hui agriculteur à Breil-sur-Roya) et qui pourrait à tout moment rendre hors la loi et justiciables (sans modification législative) les centaines d'associations, organisations caritatives et de collectifs français qui portent assistance et secours aux migrants.

Cet ouvrage collectif, sous la dir. de Béatrice Vallaeys, comporte, après une section les planches du dessinateur Enki Bilal, les nouvelles de 27 auteurs. Par rapport à l'ouvrage de 2015 (en format poche), et malgré un nombre inférieur de participants, le nombre de pages de ce livre est pratiquement doublé : les nouvelles sont généralement beaucoup plus longues, et la « liberté fictionnelle » par rapport à la thématique impartie est également plus grande. Sans doute, la thème de l'hospitalité envers l'étranger se prête-t-il à une élaboration plus métaphorique que celui de la migration, peut-être le lectorat, en quelques années, s'est-il préparé à entendre des voix encore plus disparates et hétérogènes sur ces sujets. Toujours est-il que, grâce aussi à deux nouvelles traduites de l'italien et une de l'anglais, l'éventail des genres littéraires (y compris l'humour, la science-fiction, la mythologie antique, la poésie etc.), les cadres historiques et géographiques des récits, outre les styles s'avèrent très variés.

Ma préférence personnelle, pourquoi le dissimuler ?, va quand même aux nouvelles qui ont un ancrage dans le réel – contemporain ou historique.

Pour nommer quelques textes qui m'ont marqué, je mentionnerai : « Les étoiles de Platon » de Fabienne Kanor, « Laissez passer les loups » de Serge Quadruppani et « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » de Pascal Manoukian, qui met en scène un certain Pal, refoulé de France en 1948, et son fils Nicolas, qui naîtra (en 1955) et grandira en Hongrie, et sera donc décoré parmi les cadets du Parti, plutôt que d'accéder au Palais de l'Élysée...

La postface de Béatrice Vallaeys, « L'immigration, ça fait toujours des histoires », qui retrace l'histoire du fameux article L 622 en citant abondamment Patrick Weil – dont les essais sur les politiques françaises de l'immigration sont absolument essentiels – est également très appréciable.
Commenter  J’apprécie          80
Un pont d'oiseaux

N°960– Août 2015



UN PONT D'OISEAUX – Antoine AUDOUARD - Gallimard.



Le titre évoque une légende vietnamienne, l’impossibilité ou l'éventualité de réunir des choses contraires, malgré la poésie de l'image et la bonne volonté, c'est un livre sur la guerre d'où la violence des batailles est cependant absente, tout juste évoquée. Plus qu'un décor, cette guerre est celle d'Indochine où sont partis se battre des volontaires qui n'avaient pas digéré l'humiliation, la honte de 1940. Il n'est pourtant question de cette guerre qu'en filigrane et on lui préfère les mots de pacification, de libération où l'hypocrisie le dispute à la rêverie, et parfois même au scandale. L'illusion est parfaitement entretenue et puis l'Indochine est si loin de la Métropole et les hommes politiques s'en désintéressent tellement !



La guerre avait un tout autre visage et Leclerc et d'Argenlieu qui avaient probablement, et chacun à sa manière, « une certaine idée de la France » n'étaient pas sur la même longueur d'ondes que Hô Chi Minh et son rêve de communisme. Les Français n’étaient pas non plus des colonialistes, mais cela y ressemblait beaucoup, quant à la guerre, ce fut Dien Bien Phu qui en fut la tragique conclusion. Quand ce modèle fut mis à l'épreuve et que les vietnamiens l'eurent éprouvé favorablement pour eux, il a été exporté en Algérie, avec le même épilogue, et la même trahison de la part de la France.



Cette période est vue à travers la vie de Pierre Garnier, engagé volontaire en 1945 pour combattre en Indochine. Son profil intellectuel fit de lui non un combattant mais le correspondant du journal des troupes françaises en Extrême-Orient puis un projectionniste pour le service cinématographique des armées. Il éprouve la même répulsion pour le colonialisme que pour le communisme. Il tombera cependant amoureux d'une vietnamienne, comment pouvait-il faire autrement dans un Orient qui exerce sur les étrangers un si irrésistible attrait ? Il lui faudra à lui aussi la défaite pour être arraché à ce pays qui n'était pas la France, même si on proclamait haut et fort le contraire. Cet homme était le père d'André Garnier, bien peu présent dans sa famille à cause de la guerre et dont la famille éclatera. Le roman s'ouvre sur ses obsèques et cette absence pesante et même insupportable suscite chez son fils une volonté farouche de le retrouver à travers cet épisode indochinois de sa vie. Il découvre la réalité de la guerre - un univers colonial à la fois fascinant, interlope et hostile, fait d'illuminés, de rêveurs prêts à mourir, mais aussi de trafiquants, d'êtres déterminés et souvent intéressés, beaucoup plus désireux de tuer en préservant leur propre vie - la beauté et la sensualité des femmes, mais surtout, à travers la personnalité des chefs combattants cette impossibilité de vivre ensemble entre Français et Vietnamiens, comme si le fait pour l’Indochine d’appartenir à « l’Empire français » était rédhibitoire dans cette quête de l'impossible entente entre deux peuples, deux pays que tout sépare malgré les apparences que les poètes ou les profiteurs aiment à entretenir. Que les Vietnamiens aspirent à leur indépendance était légitime, tout comme plus tard les Algériens, mais il y avait sans doute un autre moyen que la guerre (et pour la France la défaite) pour y parvenir. C'est, une nouvelle fois, l'illustration de l’impossibilité de concilier des volontés contraires. La réalité dépasse toujours les meilleures intentions parce que l’espèce humaine est ainsi faite et que le résultat est bien souvent le contraire que ce qu'on espérait et qu'on avait tout fait pour obtenir. Les illusions personnelles sont souvent dépassées par autre chose qu'on ne maîtrise pas. Cela marche aussi entre les gens, au niveau individuel et les relations que Pierre Garnier a avec les hommes en général n'est pas du meilleur aloi et les événements de sa vie ont fait de lui un solitaire définitif, qui voyait sans doute les choses autrement, découragé, désabusé, trahi par les événements, par les choses dont il avait rêvé.



Malgré ces fréquents analepses un peu déroutantes, j'ai bien aimé ce roman fort bien écrit, ses passages poétiques, érotiques parfois, dépaysement et la nostalgie qu'il distille, la réflexion qu'il suscite.



Hervé GAUTIER – Août 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          82
Changer la vie

Difficile de donner un avis argumenté sur un livre dont on n'a lu que les premières pages. J'expliquerai donc uniquement les raisons de mon abandon rapide : le style.

Voici les deux premières phrases du roman : « Sur le balcon d’en face un vingtagénaire allonge sa mollesse indifférente, glycine d’homme, jambes pendouillant au dessus des géraniums en pots accrochés à la rambarde, dans une posture dont j’envie l’abandon, moi aussi, la confiance prétentieuse. Tu viens de repartir, Francois, sous le soleil frais de ce printemps précaire qui n’annonce pas plus de crimes que d’habitude mais la chute continue de la cote de Hollande et des pluies, oui, le matin, suivies de quelques averses pour faire une moyenne. »

On peut y voir de la poésie. J’y vois surtout des expressions complexes d’idées simples. Malheureusement pour moi, la suite est à l’unisson. Le narrateur continue notamment à s’adresser à ce « tu », effet de langage qui peut m’amuser dans une chanson des années 1980 (Anti-social TU perds ton sang-froid ♪♫), voire me plaire si elle est de Téléphone (Ça, c'est vraiment TOI ♪♫), mais qui m’agace beaucoup dans un roman.



Le sujet m'intéressait pourtant (les années Mitterrand à travers le regard de deux jeunes adultes), mais au vu des critiques, je ne suis pas sûr que la façon dont il est traité par l'auteur m'aurait plu. Je suis même persuadé du contraire.



Merci à Babelio et aux éditions Gallimard.
Commenter  J’apprécie          80
Changer la vie

François et Dédé se retrouvent après des années sans se voir. Dans ces circonstances, les vieux souvenirs remontent vite et notamment l'année 1981, celle de l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand. Comme beaucoup de jeunes de cette époque les espoirs et les attentes sont immenses. Mais tout ne se passera pas exactement comme espéré.



Pour les 2 amis, l'opportunité de partir à New-York va transformer leur jeunesse. Le rythme de la ville qui ne dort jamais va embarquer les deux jeunes hommes dans une période riche sur tous les plans.



Mon avis:



Je commence par le négatif; Chose très rare pour moi ,voire exceptionnel, je n'ai pas fini ce roman.



Je me suis trouvée en lutte avec cette écriture très particulière qui me laissait souvent perplexe. Cela m'a empêchée d'être complètement dans l'histoire. Pourtant je ne peux pas nier les qualités littéraire de ce roman. Il y a vraiment un très beau travail d'écriture, de rythme mais je n'ai pas adhéré.



Comme on dit la mayonnaise n'a pas pris.



Dommage parce que j'aime beaucoup les romans d'apprentissage en général. Je pense que je réessaierai de le lire parce que j'ai grand sentiment de frustration.



Je remercie Babelio et les éditions Gallimard et je m'excuse pour cet abandon en cours de route.
Lien : http://livr-esse.over-blog.c..
Commenter  J’apprécie          80
L'arabe

"L'Arabe"...Ce titre lu par hasard, la tête de coté dans les rayons d'une bibliothèque m'a envoyé une claque : un titre qui fleure le racisme, le rejet, la différence de l'étranger, de l'autre. L'Arabe, c'est celui dont on se méfie. Bref, il est celui accusé de faire ses coups en douce, accusé de mille défauts et rejeté...Que de soupçons, que de sectarisme, derrière ces mots : "C'est un arabe !!!".

Sud de la France, pas loin de la mer et des étangs, un fleuve...il appartient au lecteur de situer le lieu de l'action, selon ses préjugés ou ses connaissances. Chacun se fera sa propre idée. L'Arabe personnage central du roman, dont on ne connaîtra jamais ni le nom ni le prénom - ça n’intéresse personne - vit dans une cave et travaille dans un chantier d'extraction de granulats. Il conduit son dumper et est apprécié de son patron et de ses collègues...mais pas de sa voisine Mamine qui l'espionne par un petit trou entre son logement et la cave de l'Arabe. Je n'en dirai pas plus...

Alors le jour où un événement grave se produit, mettant en émoi le village...on trouve de suite quelqu'un à soupçonner...l'étranger au village, celui qu'on méprise, qu'on rejette, l'Arabe, celui dont le frère est accusé et emprisonné pour terrorisme.

Racisme quotidien.

Au fil des pages l'action, les réactions des uns et des autres deviennent de plus en plus dérangeantes.....heureusement quelques personnages du roman en sortiront grandis.

Quelques heures de lecture salutaire...Il est bon de temps en temps d'être dérangé par un roman bien écrit, décrivant page après page cette banalisation du racisme, cette montée du racisme "culturel" qui s'invite en politique !

Banalité de l'exclusion, du rejet de la différence, de la peur de l'autre, de la rumeur, des amalgames...
Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          70
Changer la vie

Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Gallimard de m'avoir fait parvenir ce livre.



Je suis assez déçue parce que je n'ai pas réussi à le lire, je n'ai pas accroché à l'histoire comme au style d'écriture assez étrange. Par moment j'étais happée dedans mais çà ne durait que quelques pages et très vite je décrochais, ensuite pas envie de le reprendre pendant quelques jours puis à nouveau dedans pour un passage... Peut être pas le bon moment pour moi? Je le garde en réserve pour une autre période où je serai plus tentée par ce style...Il aura donc une deuxième chance plus tard.
Commenter  J’apprécie          70
Changer la vie

Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour ce partenariat.

« Changer la vie » était le slogan de Mittérand, alors candidat à l’élection présidentielle de 1981. Son nom est généreusement écorché par le père de François, meilleur ami du narrateur. La vie des personnages change-t-elle après cette élection ?

Déjà, André, le narrateur, et François, son meilleur ami, ne sont pas franchement des militants très investis et si leur vie change, c’est parce qu’ils quittent Paris pour New York, juste après les élections. Mais avant…. et bien la première partie du roman est assez brouillonne. Il est question de la jeunesse d’André, de ses amours, balbutiantes, de ses expériences sportives et sexuelles pas vraiment concluantes et pas toujours intéressantes. Particularité : les jeunes filles que rencontrent André ont souvent des prénoms dont l’orthographe ne répond pas aux normes établies. Une fois, deux fois, trois fois… c’était presque un running gag. Le prénom, dernier moyen de se singulariser quand on est en rien quelqu’un d’extraordinaire.

En fait, j’ai eu beaucoup de mal à accrocher à cette première partie, vous l’aurez sans doute compris. Je me suis crispée, avec les notes du traducteur. Jeu avec le lecteur, bien sûr. Même si ces remarques sur les procédés stylistiques, sur les tics de langage ne sont pas si nombreuses, elles m’ont agacée. Il est des jours où je n’ai pas envie que l’on me fasse remarquer que je lis une fiction, surtout quand celle-ci n’est pas assez ancrée dans la réalité. De ces années-là, nous ne saurons presque rien, si ce n’est les éléments négatifs, et encore, brièvement résumés.

La vraie intrigue est ailleurs, à New York, parce que le narrateur s’éparpille moins, tout en dénouant les fils de l’amitié qui le liait à François. En revanche, il se lie avec Jenny, une vieille dame dont il doit écrire les souvenirs dans ce qui sera peut-être le best-seller de l’année. Le « devoir de mémoire » commençait à se faire jour, et quoi de mieux que les mémoires d’une espionne, le récit de ce qu’elle a subi, des personnalités qu’elle a connue ? Mais je ne me suis pas sentie aussi en empathie avec elle que je l’aurai voulu, à cause de cette citation, sur les soldats, mais qu’elle applique aux résistants : » Vous savez, dit-elle avec un bon sourire, ce que Romain Gary pensait de ceux qui racontent leur guerre ; qu’ils insultent leurs camarades morts; alors raconter sa résistance, c’est encore pire. » Certes. Mais pour moi, parler veut dire transmettre, veut dire aussi faire vivre le souvenir de ceux dont on a voulu tout éliminer. Et le narrateur avait suffisamment joué avec moi pour que je mette de la distance entre Jenny et moi.

Long retour en arrière, Changer la vie est l’histoire de deux amis que la vie a séparé, de personnes qui ont rêvé leur vie au lieu de la vivre, telle Pam qui passe à côté de sa fille. Un roman léger sans l’être – et j’aurai aimé que la fin soit dite en face à François, et non écrite.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          70
Changer la vie

En 1981, André et François ont 20ans et beaucoup d’espoir dans le changement promis par le candidat socialiste aux élections présidentielles.



Quand ils se rencontrent 20 ans plus tard, la déception est grande pour André de découvrir son compagnon d’espérance. Apres cette visite inopportune, André ne peut s’empêcher de se remémorer des années où ils espéraient changer la vie.



En lisant ce roman, j’avais le secret espoir de pouvoir ressentir ce moment de folie qu’a connu la France lors de son retour au socialisme avec l’élection de François Mitterrand. De ce point de vue, j’ai été très déçue. C’est effectivement en 1981, lors de la campagne présidentielle que débute le récit mais on assiste davantage aux tergiversations d’un jeune adulte sur sa condition et son devenir que le portrait de mon pays. J’ai eu beaucoup de mal à lire cette première moitie du roman, je l’ai trouvée touffue et un peu emmêlée.



Heureusement, la seconde partie, avec leur départ pour les Etats Unis pour un job d’été m’a plus séduite. C’est clairement, l’échange et la relation entre Jenny et André qui m’a le plus convaincue. Jenny est une vieille dame qui expose à André sa vie d’espionne pendant la résistance contre le récit de ses petites histoires avec les filles. C’est à peu près la seule chose que j’ai aimée et retenue dans ce roman.



Pour finir, j’ai été agacéepar l’utilisation abusive faite par Antoine Audouard des phrases en anglais tout au long de ce roman. Cela ne m’a pas empêcher de comprendre mais cela a haché ma lecture de façon désagréable.
Lien : https://mesexperiencesautour..
Commenter  J’apprécie          70
Adieu, mon unique

Ce roman lu il y a quelques années me laisse le souvenir d'une déception.



Le sujet choisi par Antoine Audouard était pourtant en or : les amours tragiques d'Héloïse et Abélard racontées par un contemporain supposé du couple.



Mais ce frère Guillaume, disciple d'Abélard et admirateur transi d'Héloïse, encombre tellement le récit de ses états d'âme qu'on peine à suivre le fil des événements. Le style est si exalté qu'il en devient agaçant. Enfin, cerise sur le gâteau - ou devrais-je dire amande sur le blanc-manger - on apprend que la fameuse correspondance entre Héloïse et Abélard n'aurait jamais existé, mais serait l'œuvre de devinez qui ? Frère Guillaume... encore lui !



Entre imprécisions de style et approximations historiques, "Adieu, mon unique" se perd dans un flou pas vraiment artistique. À celles et ceux qui s'intéressent à ces amants mythiques du XIIème siècle, je conseille plutôt l'excellent "Très sage Héloïse" de Jeanne Bourin.
Commenter  J’apprécie          70
L'arabe

Terrible histoire de racisme ordinaire, "L'Arabe" nous fait toucher du doigt l'intolérance, la bêtise, la cruauté, toutes plaies qui se révèlent dès qu'on a du mal à appréhender la "différence" (différent de qui ? différent en quoi ?)

Une très belle écriture qui illustre magnifiquement le proposs.
Commenter  J’apprécie          70
Partie gratuite



Antoine Audouard, auteur et éditeur connu, s'effondre à 56 ans, victime d'un AVC. C'était en juin 2012. Heureusement pour lui, dans son malheur, c'est le côté gauche qui est paralysé, le côté droit du cerveau étant celui de la mémoire et du langage. Donc, c'est en pleine conscience que l'écrivain va vivre ces longs mois "d'après coup" comme il dit et qu'il décide de les retranscrire quelques années plus tard.

Antoine Audouard est sans doute fort sympathique, les nombreux amis qui le soutiennent, les nouveaux amis qu'il n'arrête pas de se faire au cours de ses nombreuses semaines d'hospitalisation ou de rééducations diverses en sont le témoignage. Antoine Audouard possède également une jolie plume alerte, allègre, parfois piquante, parfois sensible ( le beau portrait de son ami Guy) et rend la lecture de son récit agréable. Mais malgré le malheur de l'écrivain et toute cette bienveillance étalée à longueur de pages, j'ai encore eu l'impression d'être resté à la marge du livre, un peu comme les pauvres autochtones d'un pays de bord de mer qui ne peuvent franchir les barrières derrières lesquelles se prélassent d'autres humains, plus riches, insensibles au monde qui les entoure.

Certes l'auteur lutte pour retrouver l'usage de ses membres et ce n'est pas une partie de plaisir. Même s'il a la pudeur de ne garder que les bons moments, de reconnaître qu'il jouit d'une certaine chance dans la vie ( celle de vivre du bon côté), jamais il n'arrive à se départir de cette suffisance de classe. C'est donc en toute normalité que sa convalescence va le voir partir souffler à Nantucket ( c'est si joli !) , faire des cures ayurvédiques d'un mois en Inde, décider de se prouver qu'il peut encore faire du jogging et donc de parcourir Brooklyn Bridge à New-York. Bien sûr, il a des tonnes d'amis aussi bien médecins, que journalistes ou d'autres bien placés pour obtenir des permis de séjour à quelque étranger en situation irrégulière mais porté sur les techniques yogis ( comme quoi , quand on est privilégié on peut aider très efficacement). Et l'on assiste donc sur plus de 400 pages, à la renaissance d'Antoine Audouard, j'en suis ravi pour lui, mais aussi, en arrière fond, en toute innocence, de l'étalage d'une vie aisée, où l'on prend l'avion comme le métro, où les amis architectes aménagent en deux temps trois mouvements son intérieur pour l'aider dans ses déplacements, où le lecteur lambda sent que vraiment le fossé s'agrandit de plus en plus...

Je reconnais toutefois qu'Antoine Audouard glorifie sur deux pages notre système de soin et le service hospitalier exemplaire ( à Paris, on va à l'hôpital, en région... les cliniques aguichent les clients pour mieux les détrousser ) qui lui a permis d'avoir les meilleurs soins et les meilleurs spécialistes sans avoir déboursé un euro de sa poche ! Il est loin d'être ingrat...

Cependant, l'AVC, ou tout du moins les suites qu'il a eu sur Antoine Audouard, sont aussi le prétexte à parler des siens ( beaux, sympathiques, généreux, fidèles) et à jeter un regard assez zen sur le monde qui l'entoure. Ce ne sont pas les quelques piques sur l'égoïsme des gens dans le métro ou le manque d'aménagements dans les villes pour les handicapés qui vont ternir ce récit chaleureux mais cultivant quand même un certain entre soi bien actuel.
Lien : https://sansconnivence.blogs..
Commenter  J’apprécie          60
Changer la vie

Merci à Babelio et aux éditions Gallimard de m’avoir proposé ce livre.



André et son ami François ont une vingtaine d'années. Ils sont invités par des amis à New York et ce voyage va les changer.

Nous sommes en 1981, Mitterrand se présente à l'élection présidentielle avec le slogan "Changer la vie".



J'ai eu deux problèmes avec ce livre, je n'ai pas réussi à m'immiscer dans l'atmosphère des années 80' ni apprécier les personnages.

Pourtant, ce livre a de quoi plaire, la jeunesse, l'énergie et la joie de vivre imprègnent chaque page. Le style est porté par une bande-son de titres rock mais je l'ai trouvé ampoulé, avec un franglais qui ne trouve pas son utilité.
Commenter  J’apprécie          60
Changer la vie

Changer la vie, c’est un regard nostalgique jeté par-dessus l’épaule vers une jeunesse pleine de promesses dont aucune ne semble avoir été tenue. Antoine raconte ses vingt ans sous la France de Mitterand. 81, le grand chambardement politique et social, l’été du départ vers New-York pour le narrateur. Accompagné de son meilleur ami François, il débarque à Manhattan sous une chaleur suffocante, invité par une riche Texane qui va lui prêter un appart et accessoirement devenir son amante d’un soir. Antoine est embauché pour recueillir les souvenirs d’une résistante, son patron pensant qu’avec ce témoignage de première main, il tiendra un best seller pouvant sauver sa maison d’édition du naufrage. Antoine rencontre beaucoup de monde, il navigue dans l’undergound culturel d’une ville fiévreuse qui ne dort jamais. Un été inoubliable, de ceux qui vous marquent à vie.



Franchement, j’ai trouvé l’exercice futile, un peu vain, sans grand intérêt. Antoine Audouard évite l’écueil du pénible « c’était mieux avant », il adopte un ton léger et emprunt d’une autodérision bienvenue mais cela n’a pas suffit pour que j’y trouve mon compte. Trop anecdotique, trop en surface, trop de digressions, de parenthèses, de notes en bas de pages… Trop de choses pour un arrière goût final de « pas assez », c’est le comble.



Cette histoire d’illusions et de déceptions interroge sur l’écart permanent entre nos rêves de jeunesse et notre réalité d’adulte, avec tout ce que cela comporte de renoncements et de compromissions. Déjà-vu, déjà-lu, je sais pertinemment qu’il ne m’en restera pas grand-chose d’ici peu.




Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          60
Changer la vie

Merci babelio et les éditions Gallimard de m'avoir donné l'opportunité de lire ce livre, qui je dois l'avouer ne m'a nullement conquise. Je l'ai même abandonné au milieu devant un style agaçant où se mélangent chansons diverses et phrases en anglais. C'est l'histoire tarabiscoté et intello d'une époque que je n'ai pas connue, les années Mitterand, l'histoire d'un renoncement aux rêves, l'histoire d'une désillusion pour deux amis, André (Dédé) et François bercés par la rengaine socialiste "changer la vie".

Déception pour moi mais je le prête à qui serait tenté!
Commenter  J’apprécie          60
Changer la vie

André, éditeur parisien d’une cinquantaine d’années, reçoit un appel de François, l’ami avec lequel, en 1981, il a passé un été à New York. Il se souvient de cette dépaysante parenthèse américaine.



L’histoire racontée par Antoine Audouard dans Changer la vie n’est pas très originale, et pourrait être un complet cliché. Son style, volontairement relâché et mâtiné d’un anglais, voire d’un espagnol pas toujours très corrects, surprend mais s’avère très fluide et efficace. On a l’impression d’écouter parler le narrateur, ce « nègre », qui, dans une troublante mise en abîme, semble presque lui-même raconter ses souvenirs à un autre nègre. Et son récit est extrêmement vivant, réaliste, parfois acide : on suit la belle galerie de personnages dans les rues d’une ville écrasée de chaleur, dont les plus belles heures semblent déjà derrière elle. C’est aussi un bel hommage à la culture américaine, du Lauréat à Norman Mailer, en passant par les Ramones et le base-ball.



Au final, une très bonne surprise. Merci à Babelio et aux éditions Gallimard de m’avoir permis de découvrir cet excellent roman dans le cadre de l’opération Masse Critique.

Commenter  J’apprécie          60
Changer la vie

Mention assez bien pour cette collabo Babelio, cette collaboration plutôt car l'apocope collabo sonne mal, définitivement. J'aime bien ce livre d'Antoine Audouard. Vif et enlevé, tonique et gentiment nostal. Mais il m'a quand même un peu énervé surtout au début car je déteste les grand-messes type 10 mai 81 et leur côté branché bien démago. Et je craignais qu'André ne me casse vite les pieds à coups de slogans comme Antoine Audouard avec son titre "moi je". Mais passé cette irritation épidermique chez moi fréquente j'ai aimé cette longue virée à New York, quoique très branchouille elle aussi. Sûr que débarquer dans la Grosse Pomme et (presque) aborder Lou Reed et les icônes de la Factory, on n'y croit pas trop mais on accepte.Après tout on n'est pas sérieux quand on a vingt ans dans le Village vers 70. Et on n'est guère plus sérieux quand on lit Changer la vie.



Foin-loin de la Bastille André et François se retrouvent un été à New York, et, au long des chapitres portant tous le nom d'une ou deux chansons, Doors, Velvet, Springsteen, Tom Petty (ça sonne d'ailleurs assez bidon), se retrouvent dans la virevoltante noria de la ville qui ne dort jamais. Changer la vie tient du roman d'apprentissage qui aurait troqué l'Italie du XIXe pour le milieu très in de l'édition est-américaine, et une ambiance The New Yorker où passerait un binoclard maigrichon en route vers son psy. Beaucoup d'humour dans ce livre qui n'assène rien, gauche bobo mais pas méchante, rythme enlevé, sexuellement actif et pré-sidaïque. Autant dire la préhistoire. Rien de fondamental mais un voyage sympa dans l'image de New York début eighties, vue par un écrivain alors jeune élevé aux chroniques du Canard Enchaîné où officiait Yvan Audouard son père.



Antoine Audouard évoque pour son héros principal André et pour ses 20-22 ans la déception joyeuse. Et ça, j'aime vraiment beaucoup.L'idée qu'à vingt ans on est un gros bêta, je le sais, j'ai eu vingt ans. Et que ce qui est somme toute assez marrant, ça dure rarement. Non, ça dure jamais. Je remercie Babelio qui continue de me faire confiance.

Commenter  J’apprécie          60
Changer la vie

D'une écriture nerveuse et rapide, presqu'à perdre haleine, du moins au début du livre, Antoine Audouard nous raconte une histoire .... A l'occasion de la visite d'un ancien ami il se souvient de leur jeunesse ; ils ont une vingtaine d'années en 1981, et s'intéressent à Tonton qui devrait "Changer la vie". Ils n'y croient pas vraiment mais espèrent un peu, quand même.

La soeur du narrateur, Caroline, de retour d'Inde veut elle aussi "changer la vie" en créant une communauté du Nouvel Etre ...

L'un de deux amis, André le narrateur, devient "nègre" dans une maison d'édition ; l'autre, François, termine Sciences Po ; puis ils partent à New York, et là je m'arrête de lire tellement je m'ennuie ...

Ce retour sur les années 80 - 90 aurait pu être réussi, mais il ne l'est pas ; entre les pauvres érections de ce Dédé qui nous sont racontées en long et en large et leurs opinions politiques convenues et peu intéressantes, c'est un désert littéraire sans aucun intérêt.

(Merci quand même à Babelio et aux éditions Gallimard)
Commenter  J’apprécie          60
Le Piège de l'aventure

Eté 2001. Mourad a 20 ans. Sur l'insistance de son grand frère, de huit ans son aîné, il décide de partir à l'aventure en Afghanistan avec un de ses amis. "Tu verras, là-bas c'est le paradis, les musulmans appliquent vraiment le Coran" lui martèle-t-il. Puis suit une description idyllique des paysages, de la nature et de la gentillesse des habitants. Alors Mourad se laisse tenter. Son frère organise tout, même la fourniture de faux papiers, ce qui surprend d'ailleurs Mourad. Mais il ne dit rien. Et il tombe dans le piège...

En Afghanistan, il atterrit dans un camp d'entrainement d'Al-Quaeda, où il rencontrera le leader Ben Laden. Il doit y rester 60 jours, après il sera "libre". Libre, il pense l'être à la fin des 60 jours, puisqu'on lui permet de rentrer. Sauf qu'on est le 11 septembre 2001 et que les évènements de ce jour ne lui permettront pas de repasser la frontière afghane. Traqué comme beaucoup d'autres, soupçonné d’extrémisme religieux, il passera plusieurs mois en fuite dans les montagnes afghanes, jusqu'à sa capture par l'armée américaine. Direction Guantánamo et ses horreurs pendant plus de deux ans. Puis en France, c'est le retour à la case "prison" pour 16 mois. Jusqu'à sa remise en liberté qu'il n'espérait plus.



Mourad raconte : sa naïveté, ses mauvaises décisions, les souffrances physiques endurées, les souffrances psychologiques et affectives, les conséquences sur sa famille. Tout ça pour aller vivre une aventure qu'il pensait anodine. Son but aujourd'hui est clair : alerter sur la radicalisation et montrer aux jeunes tentés de suivre cette voie la face cachée.



Avant de lire ce récit autobiographique, j'ai eu le grand privilège d'écouter Mourad Benchellali relater son vécu. Mon établissement scolaire l'a invité en décembre à s'exprimer devant des élèves et des adultes. Dans la salle, pendant une heure, on aurait entendu une mouche voler. Pas de ressentiment dans ses propos, pas de haine. Juste l'envie de faire passer un message : certains chemins peuvent sembler attirants, mais c'est à la souffrance qu'ils conduisent réellement.



Depuis plus de 10 ans, l'auteur participe à des programmes organisés contre la radicalisation. Surtout au sein des établissements scolaires. Je recommande vivement et le livre, et la rencontre avec l'auteur.
Commenter  J’apprécie          50
Changer la vie

Très joli livre que ce 'changer la vie d'Antoine Audouard, évocation de la construction de l'âge adulte au moment où Mitterrand gagne les élections en 81. L'auteur part bosser à New York, comme 'nigger' (il ne sait pas que nègre se dit 'ghostwriter' en anglais!), travaille pour un petit journal et se complaît de l'ambiance du New York des années Reagan, en plein Greenwich Village, amantes, amours, amitiés et base-ball on the roof. Joli parce plein de romantisme comme tout roman de la conquête de l'âge adulte, des gaffes, des bourdes, de la découverte. C'est touchant écrit avec humour, précis malgré un gros contresens historique (le slogan changer la vie était celui de 1974, la force tranquille lui a suppléé en 1981 (on ne me la fait pas, à moi!). Bien narré, plaisant, malgré quelques longueurs. Merci à Masse Critique de m'avoir fait découvrir cet auteur.
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Antoine Audouard (342)Voir plus

Quiz Voir plus

Les îles

Qui a écrit "L'île au trésor" ?

Robert Merle
Robert Margerit
Robert Louis Stevenson
Robert Ludlum

5 questions
82 lecteurs ont répondu
Thèmes : ile , îlesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}