Citations de Antoine Rouaud (51)
Souviens-t'en. La voie de la colère ne mène qu'à l'abîme, car pour continuer à l'arpenter tu devras sans cesse la nourrir, tojours regarder derrière toi, toujours. La vengeance appelle la vengeance. [...] Le choix t'appartient.
_ Vous m'avez dit hier que j'avais fait d'énormes progrès!
_ Pour un manchot, apprendre à manier une épée avec ses pieds, c'est un énorme progrès, rétorqua Dun-Cadal, un sourire en coin. Ça ne veut pas dire qu'il est capable de battre une armée.
- C’est bien la première fois que l’on vous voit avec une femme.
- Oooh, méfions-nous des apparences, murmura de Page avec un plaisir non dissimulé. A la Nuit des Masques, chacun se donne l’image qu’il souhaite. Même un faible peut se prétendre puissant vous ne croyez pas ? Ce n’est que lendemain que nous constatons à quel point tout cela n’avait été qu’une illusion.
Tu as tout perdu, Daermon. Le monde auquel tu as voué ta vie, comme le peu de gloire que tu possédais. Personne ne te respecte désormais. Pas même toi, c’est dire à quel point tu es tombé bas.
La douleur n'était pas que physique, non, la vrai blessure se trouvait ailleurs, au plus profond de lui.
Azdeki !
Il y avait une cicatrice, la pire de toutes, celle qui ne se voit pas mais qui se ressent, vive, brûlante, jusqu'au dernier battement de cœur.
Une chose désirable, voilà ce qu’elle avait cru être auprès des hommes qu’elle était venue diriger dans l’Ouest. De la jeune diplômée du Grand Collège, Viola Aguirre s’était muée en une historienne fouillant l’ancien royaume de Toule, devenu le comté de la famille Daermon, le berceau du général Dun-Cadal. Le temps n’était responsable en rien dans l’affirmation de son caractère.
On ne combat pas qu'avec l'épée.
- Je t'estimais, lâcha soudain le général.
- Je n'ai jamais cessé de vous rendre la pareille, rétorqua l'homme d'une voix sourde. Seulement... je vois désormais vos failles.
Le premier baiser, le premier mot d'amour, la première étreinte... La vie d'n homme est parsemée d'événements qui restent à jamais gravée. La première arme, le premier coup, la première mort donnée. Qui peut se souvenir ou avoir conscience du moment, parmi toutes ces premières fois, où la vie prend tout son sens ? Du moment où le destin s'empare de vous et vous mène sur une seule voie. Ce moment-là était arrivé dix-sept ans plus tôt.
- [...] Il s'est passé tellement de choses ici pendant que vous défendiez l'Empire sur le front. Je pourrais vous les raconter, oui... mais quelqu'un d'autre vous les narrerait d'une tout autre façon.
Il y eut un bruit métalliqe sur la porte. Celui d'un écu.
- Comme une pièce a deux faces, murmural'Empereur. D'un côté, vous avez l'image de ma mère. Et de l'autre... le sceau de l'Empire. Deux choses qui paraissent différentes dans leur forme comme dans leur signification et pourtant... Il s'agit de la seule et même pièce. Il en est de même des événements. Suivant celui qui vous les rapporte, ils changent du tout au tout.
- Vous n'avez pas eu tort de croire en moi. Vous auriez tort de croire en ce gamin des Salines.
- Qu'en sais-tu... ?
- Car si vous priez ici, ce n'est pas pour l'Empire. Mais pour lui.