Étrange ce roman. L'auteur, créée Joseph, alias Robert Walser ( 1878-1956) transféré contre son gré en clinique psychiatrique par sa sœur.
"Au début pas voulu, pas venir. J'ai résisté. Ma sœur voulait pourtant. Alors je suis resté".
Il imagine le quotidien, les pensées de cet homme.....
Joseph, a besoin de constance dans tout ce qu'il fait.... L'écossage des petits pois, faire des sacs en papier, bêcher et butter la terre du jardin, manger, se promener, et dormir.... Il nous parle aussi de ronds, de zéros... Si j'ai bien tout compris, dans sa tête, il devient un zéro....
Un très long monologue d'un malade atteint de schizophrénie
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Long monologue intérieur d'un malade psychique interné.
Cet homme (prénommé Joseph mais qui se désigne comme il) est rassuré par l'automatisme des taches données aux malades telles que la fabrication des sacs en papier et "l'écossage" des petits pois. On apprend en cours de lecture qu'il s'agit d'un écrivain reconnu, qui se retranche dans un comportement clownesque avec les pensionnaires au sein de l'institution et dans le silence avec le personnel encadrant qui essaie de le ramener à l'écriture par des moyens détournés. Notamment en l'autorisant à sortir se promener et même d'aller au village voisin pour relater ses sorties par écrit.
Cette liberté encadrée, lui ouvre des perspectives nouvelles de rêves et de rencontres animales et humaines qui l'angoissent et le rendent triste, il se sent par moment, envahi par ses démons intérieurs.
Un jour d'hiver froid et neigeux, il part se promener sur un lac gelé accompagné par un chien imaginaire, la pellicule de glace cède sous son poids, il se noie.
Ce livre est largement inspiré par la fin de vie du grand écrivain suisse du début du XXe siècle, Robert Walser, qui fut interné en 1929 à 49 ans jusqu'à sa mort en 1956. Il cessa d'écrire après son transfert contre son gré, dans une nouvelle clinique psychiatrique en 1933. Il meurt lors d'une marche dans la neige jusqu'à épuisement à 78 ans.
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“Se dit : J’écosse des petits pois” comme on se dit, en refermant le roman, Arnaud Rykner : maîtrise l’art de nous faire passer dans les pensées d’un autre. Sans désir d’enjoliver la réalité, en disant simplement ce qui est, puisque c’est ce à quoi s’attelle le personnage de Dans la neige. Puisqu’il est interné en hôpital psychiatrique, on pourrait se dire que les propos de Joseph sont peut-être altérés et pourtant, l’illusion est si parfaite que l’on adhère immédiatement à ce qui nous est donné à lire. Cette phrase inaugurale reflète déjà l’écriture qui s’ensuit : simple, honnête, efficace.
A la fiction se mêle un fond de vérité : le roman est inspiré de la vie de Robert Walser. Après un internement forcé en hôpital psychiatrique, les jours de l’écrivain Suisse prennent fin dans l’épuisement d’une trop longue promenade dans le froid de l'hiver bernois. Il est retrouvé mort dans la neige le 25 décembre 1956. S’il fonde son histoire sur les derniers mois de la vie de Walser, Arnaud Rykner ne prétend pas avoir été fidèle à la réalité. Il a conscience qu’il ne connaîtra jamais ses vraies pensées, ce qui ne nous empêche nullement de plonger dans celle du personnage que nous suivons au fil des pages. Nous nous glissons dans l’esprit de ce Joseph, parfois Tobias, aussi bien “je” que “on”, qui nous délivre un récit dont le morcellement reflète le rythme des pensées. D’abord témoins de ses songes instables, nous nous laissons peu à peu imprégner par ce qu’il ressent et vacillons avec lui entre peur, solitude, révolte, mais aussi joie, parfois. Alors que comme le directeur de l’asile, nous avions d’abord nous aussi envie de pousser Joseph à reprendre l’écriture, qui aurait pu lui être salvatrice, nous en arrivons finalement à comprendre son détachement du monde.
Avant d’arriver ici, Joseph était écrivain. L’interruption de son travail d’écriture est un choix délibéré qui reflète des questionnements de l’auteur lui-même. Rykner a conscience que le fait d’arrêter est peut-être le plus grand choix qui soit. Ainsi, peut-être cherche-t-il à observer ce que peuvent être les conséquences de tels choix en les projetant sur son personnage. Il trouve également une occasion de développer une autre réflexion qui lui tient à cœur dans le contexte de la mort de Walser. Puisqu’il s’intéresse aux traces qu’on laisse après la mort et à la façon dont une identité peut se dissiper, la neige s’avère être un cadre propice. Disparaître dans la neige, c’est se donner à la nature. C’est peut-être revenir à l’essence de toute chose.
Le tour de force d’Arnaud Rykner en vient alors à se révéler. Le personnage devient le reflet des préoccupations de l’auteur qui lui donne vie. En lisant Dans la neige, on ne fait pas simplement face à un homme schizophrène ; il se pourrait bien que le propos soit élargi à des questions qui concernent tout un chacun, en nous faisant prendre conscience de l’instabilité dont est touché l’humain qui, au fond, ne recherche peut-être rien d’autre que la liberté.
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...Et moi aussi j'étais perdue dans cette histoire d'enfant/ adolescent qui ne sait pas très bien qui il est et à qui l'auteur ne donne jamais ni prénom, ni nom! L'auteur nous fait part d'une analyse de l'adolescence très noire et surtout très adulte. C'est nébuleux, artificiel et j'ai trouvé l'ensemble sans âme. Poétique?
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Dans ce roman aux courts chapitres, on vit avec quelques enfants venus là le temps des vacances. Des petits moments ensemble, des moments seuls où on se sent perdu. Dommage j'aimais bien l'idée mais l'écriture de Rykner n'a pas réussi à me convaincre complètement de cette solitude avec son style "poétique" et métaphorique. Je suis passée à côté de ce roman...
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Un livre d'une poesie rare
La legereté d'un Haiku
sur 145 pages
Une vraie decouverte...
Comme un baume
A lire d'un souffle
ou en petites respirations
Vitales
Une ile .
Un lac
Une barque qui
Des bambous geants .
La flute
et le silence
Beau.
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Feutré, pudique, et incroyable coup de poing dans la face de l’hypocrisie socio-judiciaire.
Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/04/28/note-de-lecture-la-belle-image-arnaud-rykner/
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Récit troublant et dérangeant de cette correspondance entre deux hommes. L’un sort de prison pour un acte qu’il a commis par amour, dont il a été jugé et condamné. Enfin la liberté ? Mais maintenant il va falloir affronter ses semblables et surtout l’éducation nationale pour y subir une double peine.
L’autre correspondant est l’écrivain Arnaud Rykner, professeur à la Sorbonne, son alter ego. Histoire vraie et fausse comme il est dit dans le livre.
Texte coup de poing qui donne à réfléchir sur la liberté, la prison, la justice, la tolérance, la vie, le mal être, la reconstruction et l’enfermement.
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Un détenu récemment libéré écrit à un homme qui l’aide à se réinsérer dans la société. Par le biais des mots, des lettres qui s’échangent, c’est une correspondance qui se noue. Mais au-delà des mots, le trouble va s’installer dans l’esprit du destinataire. L’ancien détenu tente de se libérer par l’écriture du regard oppressant, dévaluant, des hommes du dehors, et, ce faisant, il va tendre à l’homme censé l’aider le miroir de ses propres enfermements. Car cette correspondance vient poser à chacun la question cruciale de ce en quoi ils correspondent l’un et l’autre.
J’ai pu lire « La belle image » d’Arnaud Rykner dans le cadre de l’opération « Masse critique » organisée par Babelio.
« La belle image » est l’histoire d’une mutation, d’une conversion d’un homme, pas forcément celui auquel le lecteur pourrait s’attendre. Le style des lettres va venir en rendre compte. Au départ très soigné, érudit, porteur de multiples références littéraires, il se libère petit à petit, au fur et à mesure que l’image est interrogée, que le miroir se brise. Comme si la contenance de départ, d’un soi social lisse, venait s’éroder faisant jaillir un « je » libéré d’un masque social. Et avec ce « je », c’est le jaillissement, l’explosion d’une rage aussi intense qu’était l’effort réalisé pour la contenir, la pressuriser en soi. Alors l’écriture et ses convenances volent en éclat et les mots se heurtent presque, le style se libère, laissant la déraison parler, et avec elle, une poésie en deçà, au-delà des mots.
« La belle image » est une intrigue touchante, emplie d’énigme, d’une empathie qui se mue au fil des mots en sympathie. Proximité déraisonnable qui semble conduire à l’envers de la « belle image ». Un récit qui nous conduit à nous interroger sur nos propres prisons, en premier lieu, notre enfermement en nous-même, qui nous conduit, parfois, souvent, à nous fuir en fuyant…
Je tiens à remercier Babelio ainsi que les éditions du Rouergue pour cette belle découverte.
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Lecture intéressante mais qui ne m'a pas passionnée autant que j'imaginais.
L'auteur a un réel talent de mise en scène. Au cours de cette correspondance on partage le cheminement de l'universitaire, passant de l'intérêt attentif à la révolte.
Les questions portent sur cette double peine, sur l'hypocrisie du système judiciaire, débouchant sur celles plus larges de la liberté et de l'enfermement intérieur,
autant d'interrogations qui m'ont finalement un peu perdue en route.
(lu 2014)
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Écriture sobre et moderne, qui doit son originalité à la construction épistolaire ouverte : un troisième personnage est présent et permet le croisement des confidences entre un homme sorti de prison qui tente de se réinsérer et un autre qui semble l'avoir soutenu. De la haute voltige.
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Une très belle découverte
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Ce livre est né d'une révolte.
Il relate un rechange de lettres entre un professeur d'université: le narrateur: Arnaud Rykner,et un ex- détenu, professeur, jugé et condamné pour une tentative de meurtre contre une femme qu'il aimait, un amoureux éconduit, Éconduit et violent, avec entre les lettres, son ressenti.
Ce n'est pas un roman social, l'auteur ne désire pas donner de leçons, c'est beaucoup plus que cela.
L'auteur se révolte contre le refus par l'Éducation Nationale de réintégrer en son sein, l'ex- détenu, professeur, qui a purgé sa peine.
Il s'identifie et rejette la bonne conscience, et, plus profondément encore il explore avec force nos enfermements!
Un texte intense et court qui nous pose des questions peut- être sans réponses:
Sort -on un jour de prison même après une libération?
Pouvons nous vivre libres ou demeurons nous toujours enfermés?
Arnaud Rykner nous conduit à une réflexion sur sa propre prison intime ainsi que sur l'autre:
"Qu'est ce que je fais d'autre,qu' inventer cette figure de "bagnard"que je fantasme à partir de clichés, de peurs,d'images plus ou moins éculées, plus ou moins justes. Et puis, faisons -nous autre chose, jamais, qu' inventer ceux que nous côtoyons, leur coller des identités?Qui peut dire qu'il atteint l'autre, en face de soi?
En contrepoint il nous questionne aussi sur la double peine infligée à ceux qui connurent la prison:peine pénale purgée, il leur faut encore payer, en étant tenu à l'écart de la société, à cause du casier judiciaire, l'ex- détenu parle:"Au dehors, c'est peut- être pire qu'au dedans."
"Comment pouvais- je comprendre que dehors n'existerait plus pour moi?
"Comment pouvais- je nommer ce Dedans dont je ne peux m'échapper?"
La lecture de ce roman émouvant, fluide et facile sauf si certaines tournures,répétitions,retour à la ligne, m'ont un peu gênée questionne :
Qu'est que la liberté?
Peut- on être enfermé à vie?
L'ex - détenu sort libre d'une prison dont il ne sortira jamais?
Combien de temps un homme doit - il payer sa dette à la société ?
Arnaud Rykner a perdu toutes ses illusions sur le bon fonctionnement de l'institution.
Il s'agit d'une expérience intense, intellectuelle et humaine qui dérange...
Une écriture dépouillée, juste et forte, une indignation réelle, un désespoir intime, un ouvrage qui se lit d'une traite, qui fait réfléchir et qui nous interpelle, par rapport aussi au métier d'enseigner!
Un opus pas habituel ni anodin semblable à l'écriture du "Wagon",autre livre fort de l'auteur que j'ai eu l'occasion de rencontrer en 2013.
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livre fort lu lors du prix Jeand´heurs spécifique à la région où j'habite .trois jours dans un wagon de la mort .Le lecteur se sent fortement Impliqué tant ..par le style que par la force des mots
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Il y a des livres qui vous marquent. Le Wagon fait parti de ceux-là. C'est l'histoire d'un voyage en train au départ de Compiègne le 02 juillet 1944, avec pour destination Dachau. 22 wagons, 2166 hommes entassés pour un voyage qui durera 3 jours. La suite ici : http://belle-enfant.over-blog.com/article-le-wagon-d-arnaud-rykner-58339608.html
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