Citations de Aurélie Valognes (1558)
Il s'installa dans la salle d'attente, et il patienta, comme tous ici. Ils n'étaient pas patients pour rien.
L'oiseau avait pris son envol et retrouvé sa liberté. Il avait suffi de peu: de l'attention, une main tendue et un peu d'amour. Parfois, dans la vie, on a besoin de trois fois rien pour être sauvé.
Je viens de faire un trajet dans un pot de yaourt à la vitesse d'une Formule 1 et conduit, non pas par Michael Schumacher, mais par une nonagénaire aveugle et inconsciente des dangers !
Au grand désespoir de Jacques qui s'était surpassé, la nouvelle belle-fille n'avait donc rien avalé du dîner. Ni chevreuil, ni foie gras. Elle avait juste donné dans la soupe à la grimace.
- On ne choisit pas les surprises de la vie, mon petit. On fait avec, et souvent, c'est pour le meilleur.
- C'est ça la foi, Mémé ?
- Non, ça, c'est la vie.
"[...]même ses gâteaux préférés ont un arrière-goût de perimé. Ce doit avoir ce goût-là, la tristesse."
Il ferme les yeux et fait semblant de dormir, pour oublier que le mal a été fait. On ne lui avait rien promis, mais il avait tant espéré. Trop peut-être.
La vie est ma foutue. A 35 ans, on n'a le temps pour rien. A 65, on a le temps, mais rien à faire !
Comme une autruche, Bernard avait toujours brillé par sa technique d'évitement.
Alors que Lucette s’éclipse un instant pour se dégourdir les jambes, Jean, de son doigt gauche, écrit « Maman » sur la buée de la vitre, puis, d’un revers de la main, l’efface et trace de son index droit « Ma mère ». C’est à ce moment-là précisément que, pour Jean, Marie, tombée de son piédestal, est devenue sa mère.
Quand on s'est retrouvés à la retraite, je me suis rendu compte que j'avais épousé un inconnu (...) On partage rien. Même le lit, je l’ai dégagé, il ronflait comme une locomotive et, moi, je suis pas cheminot !
- Il n’y a pas de petits métiers, Bernard. Juste des grands imbéciles pour le penser, répliqua Brigitte pour le remettre un peu à sa place.
Les meilleurs antidépresseurs sont dans les livres, mon ami. Prends donc un abonnement à la bibliothèque ! Ou fais de l’exercice Physique , ça aussi ça fait du bien.
Mais tu ne vas pas te priver de peur de te priver d'aimer de peur de souffrir un peu? Tout ce bonheur ne vaut-il pas un petit pincement au cœur?
Ce n'est pas que Ferdinand soit radin mais il s'économise. En argent, comme en sentiments. Et les enfants, à moins d'en faire douze comme dans le tiers-monde et de les mettre au boulot, ça coûte plus cher que ça ne rapporte ! Sa femme avait pris un travail de comptable pour mettre un peu de beurre dans les épinards et, peu après, elle était tombée enceinte.
Ferdinand avait fait un déni de grossesse. Comme s'il ne croyait pas vraiment que quelque chose allait sortir de ce ventre, ventre qui pourtant prenait indiscutablement de l'ampleur. Il n'a jamais voulu préparer la chambre. L'accouchement, la maternité, il n'y est pas allé. Et quand il a découvert que c'était une fille, il a été déçu. Il l'a même reproché à sa femme. Elle pouvait bien l'appeler comme ça lui chantait. Marion... Quelle idée, franchement !
C’est le second roman d’Aurélie Valognes que je découvre. Encore une fois on a cette impression de connaître ces personnages ( un grand-père, une grand-mère, un père une mère) les détails nous parlent pour peu que l’on aime observer les autres... mais surtout la bêtise de cesser de communiquer qui coupe de tout qui ampute les relations voilà bien un sujet omniprésent ... mais dans ce roman il y a aussi l’espoir car certaines personnes ( souvent inattendues) peuvent faire changer les choses et c’est super. A prescrire pour une bonne dose d’optimisme...
La vie lui semble si douce tout d'un coup, de ces moments où l'on arrêterait le marque-page de sa vie à cet instant précis.
p.190
Jacques avait toujours été du genre à dépasser les limites. Alors, le soir du réveillon, quand sa femme et lui se retrouvèrent dans la salle de bains pour se préparer, Martine trouva important de rappeler à son mari qu'il ne s'agissait pas d'un Noël comme les autres. Il fallait être irréprochable, l'équilibre de la famille en dépendait.
Une vraie famille, c'est aussi quand on se sent à l'aise même sans rien se dire, sans rien faire de particulier. Ensemble, tout simplement.
Je suis venue déjeuner ! Je n'aime pas la cantine. Moi, c'est Juliette. Je vais vous appeler Ferdinand, ce sera plus simple.
- Je vais le répéter qu'une fois : tu prends tes cliques et tes claques et tu fiches le camp d'ici. Effrontée !