Citations de Aurélie Valognes (1571)
Ce que le temps fait au corps des gens qu'on aime, cela fait mal.
De tout façon, je suis déjà fatiguée par ce monde qui recule et fait toujours l'inverse de ce qu'il devrait. Usée que ma voix, ce que je pense, ce que je dis ne compte pas.
Toutes les histoires ont une valeur, toutes les histoires méritent d'être racontées. Même celles que l'on peut croire banales.
La première chose à savoir sur Lucette, c'est qu'elle est d'une grande fidélité : elle visite les morts aussi souvent que les vivants. Jean préfère les vivants, car ils finissent toujours par lui offrir des cerises à l'eau-de-vie ou un café au lait avec une grosse part de tarte.
En France, il y a un énorme poids de la norme, de l'étiquette, de la case dans laquelle il faut entrer et qu'il faut respecter pour toujours. Ne surtout pas sortir du rang, ne pas faire de vagues, ne pas rêver trop fort. Ce que l'on est en droit d'accomplir semble déjà être prédéterminé selon qui l'on est, qui sont nos parents et d'où l'on vient. C'est quelque chose qui m'a toujours paru très détestable. C'est une véritable oppression. Beaucoup de gens feraient des choix différents si on leur donnait la possibilité de se réinventer, d'être eux-mêmes multifacettes, mais en France on n'a pas le droit. La société, la famille, tout le monde sait mieux que vous ce que vous devez faire, qui vous êtes censé être. On a assez de cases dans la société pour ne pas en ajouter en littérature.
Mon temps, c’est un vote pour la société dans laquelle j’ai envie de vivre. Je ne donnerai plus une minute de mon existence à des choses qui ne me correspondent pas.
Une œuvre d’art, c’est une souffrance partagée.
Les livres ont un pouvoir, ils ont un impact, on n’en sort pas indemne.
…
Un livre change celui qui l’écrit mais aussi celui qui le lit.
Moi, je voulais grandir. Le plus vite possible. Je voulais être une adulte, mais pas une femme. Encore moins une enfant dans un corps de femme.
Le premier de la classe ignore le plaisir que prend le cancre à regarder par la fenêtre.
Robert Doisneau
Je voulais grandir. Et au plus vite. Ne surtout pas rester dans la salle d'attente de la vie.
Sa vulnérabilité d'enfant, elle la trimbale encore dans son corps d'adulte.
On écrit parce qu’on ne sait pas dire.
…
Mon mari a lu le livre et nous avons divorcé. Les hommes demandent en mariage, les femmes demandent le divorce. C’est la répartition des rôles à réinventer.
Écrire ce que l’on arrive pas à dire. Ce que l’on a peur de dire. Fut un temps, je pensais n’avoir peur de rien, mais en fait non. J’ai peur de tout. Et si j’analyse l’intégralité de ma vie, j’ai été habitée « par la peur »: la peur d’être malpolie, la peur d’être en retard, la peur de mal faire, la peur de déranger, la peur de rater, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur de décevoir, la peur que tout s’arrête, la peur d’être abandonnée. Tout est lié.
Louise | p.141
Je dis souvent aux plus jeunes : faites très attention, vous croyez que vous avez le temps, mais la vie ne nous est pas donnée, elle nous est prêtée, et ça va vite, très vite même, et on ne sait pas à quel moment cela peut s'arrêter, ni comment.
Je voudrais juste plonger profondément en moi, et oublier tout le reste.
Louise | p. 96
On passe toujours pour la méchante, dès lors que l’on ne fait pas ce que les autres attendent de vous, dès lors qu’on est la plus sincère et authentique possible.
Madeleine | p. 69
Et quand je ne comprends plus, quand les choses me sidèrent, je me referme.
Louise | p. 68
Malheureusement, si on ne s'adresse pas à moi de la bonne façon, je me braque et je ne fais plus rien.
Je suis devenue phobique de mon époque qui va trop vite, j'ai peur d'ouvrir ma boîte e-mail, mon ordinateur et mon téléphone portable sont devenus des ennemis parce qu'à travers eux on peut m'atteindre, m'empêcher, me voler mon temps et ma sérénité.