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Critiques de Aurélien Bellanger (231)
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Le Grand Paris

J'avais lu Le Grand Paris à sa sortie en Folio, au mois d'août 2018. Et je viens de le relire, trois ans plus tard. Mon impression s'avère encore meilleure. Il faut préciser que, depuis, je m'étais procuré Le Continent de la douceur et Téléréalité, tandis que mon goût pour les romans d'Aurélien Bellanger ne cessait de croître. Que vous dire si vous connaissez pas l'auteur ?

En premier lieu sa virtuosité dans un registre très personnel, registre qui parvient à insuffler de l'épique, du lyrique, voire de l'humour dans des réflexions philosophiques qui seraient autrement ennuyeuses. Enthousiasme, emphase, exagération même sont visibles tant dans lesdites réflexions que dans les véritables aventures, rocambolesques, que vivent ses personnages. Mais des personnages évoluant toujours dans un contexte réel, parfois historique, ce qui donne tout leur sel à ces récits. S'il faut s'accoutumer à ce style – mes autres critiques de ses livres le montrent – une fois qu'on l'accepte, la lecture en devient jouissive.

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Le Grand Paris commence pendant la campagne de Nicolas Sarkozy (toujours désigné en tant que "le Prince"), pour laquelle le jeune Alexandre Belgrand est recruté comme conseiller. Ambitieux, talentueux, le jeune homme a décidé de nous raconter son histoire – à la première personne.

Que dire de plus ? Que les épisodes truculents se succèdent, les coups de théâtre se multiplient, et que des personnages dignes de Balzac croisent la route du jeune Alexandre vers la gloire… quoique !

°

Pour ma part, j'apprécie tout particulièrement ce cocktail a priori impossible entre sérieux et fantaisie, entre considérations intellectuelles et aventures dignes du Club des Cinq ou de Bob Morane (dixit l'auteur, lisez ses chroniques de France Culture). Ce Grand Paris est, peut-être, son meilleur roman à ce jour.

Ajoutons pour élargir le champ littéraire que Bellanger est un admirateur de Houellebecq, à propos duquel il a publié un essai (Houellebecq, écrivain romantique, 2010). Son style est éloigné de celui de l'auteur de Extension du domaine de la lutte ; en revanche, chaque roman de Bellanger comporte au moins un clin d'œil à Houellebecq – vous le constaterez aisément si vous vous plongez dans ce Grand Paris.
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Téléréalité

Téléréalité est le premier livre que je lis de l'auteur Aurélien Bellanger.

Ce livre raconte l'histoire d'un homme, Sébastien, passionné de télévision et de son ascension dans ce monde médiatique.

La rencontre avec un célèbre animateur va le conduire à Paris et lui permettre de démarrer une carrière dans ce milieu.

Sébastien est talentueux ce qui va le faire connaitre rapidement et il va devenir un producteur créateur d'émissions à succès.

Le lecteur se retrouve des années en arrières et se remémore des émissions cultes de téléréalité telles que" loft Story" mais aussi des émissions comme" la chance aux chansons".

Au travers de ce livre nous découvrons les coulisses de la télévision et retrouvons des noms connus, Pascal Sevran, Jean-luc Delarue ...

La fin est un peu surprenante laissant le lecteur à son imagination concernant le destin de Sébastien.

De lecture facile mais loin d'être passionnant à mon goût.
Lien : http://scoobydu41.over-blog...
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Téléréalité

Quelle tartine de blabla pédant, sans projet vraiment construit,,ce livre est tel un chantier sans plan préalable et ne fait pas illusion sur le néant wui l'habite.Il semble que l'auteur avait une vague idée -un livre sur les coulisses de la télé- et que l'idée a fait plouf..Bouhhh

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Téléréalité

Dès son premier roman, Aurélien Bellanger s’est intéressé à des personnages qui ont comme caractéristique commune d’être des self-made-men, des hommes qui ont réussi tout seul et qui, à leur manière, on été des précurseurs, des novateurs dans leur domaine. Tout comme Xavier Niel – précurseur à l’époque du Minitel puis au début d’internet en France avec sa société Free – qui a servi de modèle au personnage principal de La théorie de l’information, Stéphane Courbit – producteur de télévision pour Dechavanne ou Arthur puis, plus tard également, patron de la société Endemol France – constitue un personnage qui s’inscrit parfaitement dans la littérature d’Aurélien Bellanger. Une littérature Balzacienne mettant en scène des hommes issus d’un milieu modeste et qui par leur ambition, leur intelligence ou leur sens de l’économie, ont réussi à devenir des figures importantes dans leur domaine.

Sébastien Bitereau, personnage fictif mais portrait déguisé de l’homme d’affaires de Stéphane Courbit, a démarré tout en bas de l’échelle, lui le jeune provincial qui a quitté sa Drôme natale pour venir travailler dans la capitale, au départ comme assistant dans l’émission de La roue de la fortune avant de conquérir pas à pas le monde de la télé en compagnie de présentateurs vedettes et avec de nouveaux concepts télévisuels importées ou non de l’étranger qui vont révolutionner l’univers de la télé dans les années 90. Parmi ces émissions, Loft Story, première expérience de télé-réalité en France, va faire de Sébastien, producteur discret et ambitieux, un homme d’affaires incontournable de la télévision commerciale en France et en Europe.



C’est de ce destin fascinant, celui d’un Rastignac des temps modernes, de ce provincial qui va dévorer la télé que nous parle Bellanger. Un garçon banal dont on va suivre l’ascension fulgurante durant 250 pages, un homme d’apparence assez lisse et qui pourtant va construire, à l’abri des caméras, un empire médiatique immense.



Dans un style vif, très direct, avec un ton caustique et souvent assez désopilant – que l’on apprécie d’ailleurs toujours autant chez Bellanger – l’auteur de L’aménagement du territoire remonte le temps pour nous raconter dans un récit précis et très documenté 25 ans de télévision ; les plus importantes sans doute. Ces années “télé-poubelle” comme on aimait les appeler, qu’il décrit et analyse avec un regard très aiguisé, celles de tous les excès, celles des “Voleurs de Patates” – comme les appelaient à l’époque les Guignols de Canal, ces présentateurs-producteurs qui se gavaient avec l’argent de la télé publique – et qui ont fait basculer télévision dans une nouvelle dimension, et notamment quand Internet s’est invité dans la danse médiatique, pour fusionner avec le bon vieux tube cathodique, quasiment moment où la téléréalité entrait dans les foyers français.



On croisera au détour des pages de ce roman jubilatoire des gens aussi divers que Corbier, Charles Trenet, Pascal Sevran et même un Jean-Luc Delaure dans un sale état, un lendemain de fiesta dans son appartement. Et pour clore cette épopée médiatique, Bellanger nous offre en guise de bouquet final un dernier chapitre complétement dingue et très drôle sur ce que aurait pu être la vie de notre producteur vedette suite au naufrage de son yacht en mer Egée…
Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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Téléréalité

Un soir d’avril 2001, 12 inconnus pénètrent dans un grand studio de télévision aménagé en loft. Derrière des vitres sans tain, des caméras vont les filmer sans interruption pendant trois mois. Aux manettes de cette expérience qui fait basculer la télé dans une nouvelle ère se trouve Sébastien Bitereau, un des producteurs les plus puissants de France. Il en est convaincu : le Loft va révolutionner notre rapport à la célébrité, à l’intimité... et peut-être même prouver que la télévision est la dernière forme d’art absolue.



Mêlant comme à son habitude la réalité et la fiction, Aurélien Bellanger conte la success story très balzacienne de son héros, Rastignac du PAF que rien ne prédestine à son ascension fulgurante, et nous fait revivre à toute vitesse l’explosion de la télévision dans les années 90. En quelques années ce média opère une mue complète, passant en un clin d’œil de La chance aux chansons de Pascal Sevran à la télé-réalité. D’un trait férocement drôle, Bellanger nous plonge dans les coulisses de ce monde cruel, où des carrières se font ou se défont en quelques semaines, où les fêtes sont de plus en plus démesurées et incontrôlables, et où le narcissisme est roi. Et pourtant, comme toujours chez Bellanger, derrière les apparences se profile une aspiration à changer le monde par une vision mystique et esthétique. La télé sera peut-être la planche de salut de ces héros vains et égocentriques, l’outil de leur rédemption ultime, et notre dernière grande expérience de communion universelle, avec ses icônes et ses rites.
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Téléréalité

Sébastien est issu d'une famille modeste, il est Drômois, avec un accent qui sonne « provincial », il est tout jeune …et pourtant il va devenir, au fil des années, étape par étape, un homme extrêmement riche et puissant : un producteur de télévision !



J'ai a-do-ré ce livre ! Il fourmille de clins d'oeil : à la Drôme (la ferme des crocodiles !), à la télévision évidemment (les patrons de chaînes, les émissions, les animateurs, les séries AB comme "Hélène et les garçons" …), aux politiques (le président Sarkozy…), aux chanteurs (C. Trenet…) … Parfois, l'allusion est plus discrète (il est question de Zack Morris ou de Parker Lewis …celui qui n'a pas regardé ces séries pour ado ne comprendront pas la référence ! 😊 ). Ce n'est pour autant un documentaire sur les coulisses de la télévision : ce qui est raconté s'inspire de la réalité, mais ne la copie pas. David ressemble à Arthur (il anime une émission avec Pierre-Tchernia sur les émissions de notre enfance, c'est un riche producteur qui se lance dans le « one man show »...), mais il n'est pas exactement lui (dans le livre, il est traité d' "accident industriel », alors que c'est C. Dechavanne qui avait été affublé de ce surnom à cause de l'échec de son émission « Tout le Toutim » , je crois). Ce n'est pas l'animateur de « La Roue de la fortune » qui meurt d'un cancer, mais celui du « Juste prix » (P. Roy). Et les exemples sont nombreux, parfois même complétement farfelus (du moins j'espère , moi qui adorais Dorothée !) , comme l'explication du titre du regretté Corbier « le nez de Dorothée ». Je me suis donc beaucoup amusée à la lecture de ce livre, qui fait aussi réfléchir sur le lien que nous avons avec la télévision, sur nos rapport au monde,sur l'être et le paraître. Moi, qui viens de finir « Les enfants sont rois » de D. de Vigan, j'ai retrouvé la même thématique de l'ombre et de la lumière (se construire loin des regards ou dans le regard des autres ?), mais traitée, non pas avec la trame d'une intrigue policière , mais à la manière d'un roman d'apprentissage.

Bref, je conseille vivement sa lecture !

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Le Grand Paris

D'accord, faire un roman ayant pour thème l'urbanisme sur fond de campagne électorale était une idée originale, mais quel ennui ! On ne s'attache pas à ce personnage mou et sans relief et on n'apprend rien non plus sur les arcanes de la politique. En revanche, qu'est ce que c'est bavard ! Long et bavard, comme une poignée de main molle et humide, belle allégorie pour ce roman à oublier vite.



Critique courte et acerbe certes mais contrastante avec ces plus de 500 pages. Les arbres coupés pour faire le papier n'avais eux rien fait de mal...
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La France : Chroniques

Simplissime en apparence : des chroniques quotidiennes sur France Culture, d'août 2017 à décembre 2018, on imprime et voilà. Mais Aurélien Bellanger, que je découvre ici, est un type qui sait appâter le lecteur par des accroches souvent autobiographiques et pleines d'humour, pour le conduire mine de rien à des réflexions fichtrement intelligentes et fines sur la France en général, mâtinées souvent de philosophie.



"J'aime beaucoup les timbres, les images d'Epinal et BFM sans le son." conduira à Macron et Charlemagne.

"J'ai commencé cet été les Mémoires de Saint-Simon. Moitié par curiosité, c'est un monument de notre littérature, moitié par masochisme. Non pas que cela soit difficile à lire - Les Mémoires de Saint-Simon, c'est une excellente lecture de plage, c'est Voici à la cour du Roi-Soleil, c'est la vie intime des célébrités d l'époque, c'est cruel comme une photo zoomée sur la cellulite d’une célébrité, c'est méchant comme un paparazzi dans un tunnel."

Son papier sur Houellebecq (qu'il admire) mériterait d'être cité in extenso.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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La France : Chroniques

Sur France Culture, Aurélien Bellanger est intervenu à l'oral avec ces chroniques, à un rythme parfois soutenu – jusqu'à une douzaine en un mois. Il est probable qu'elles soient plus agréables à lire qu'à écouter, ne serait-ce qu'en raison de la sophistication des phrases. Ce qui frappe, dans ces textes de deux (grandes) pages, c'est avant tout la culture encyclopédique de l'auteur, et sa capacité à jouer avec les associations d'idées pour trouver sans cesse des relations entre des considérations foisonnantes. On pourrait être indisposé par ce parti pris. Pour ma part, au contraire, j'y ai pris un plaisir immodéré. Quel talent ! Quelle virtuosité stylistique autant que conceptuelle ! Laissez-vous entraîner dans ce qui est, in fine, un jeu des plus réjouissants… Au passage, vous apprendrez plein de choses, y compris sur l'auteur et sa passion pour la géographie et… le vélo.
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Le Grand Paris

On pourrait facilement taxer Alexandre, le héros du roman, de Rastignac de l’urbanisme.

Bombardé conseiller technique aux grands projets d’aménagement par Le Prince, il accède avec une facilité déconcertante aux premiers cercles du pouvoir. Durant les quelques mois de sa grâce, le jeune homme s’évertue à repenser l’Est parisien au profit d’une puissante métropole. Des palais dorés aux banlieues rudes, en passant par les villages semi-ruraux de l’Ile-de-France, notre héros travaille à son utopie en la frottant autant au cynisme du pouvoir et de l’argent qu’aux réalités du terrain, avant de connaître la chute.

Romanesque en diable, « le grand Paris » éblouit par son audace et son ambition à traiter à la fois du politique, du social, de l’environnement et l’urbanisme mais aussi, voir surtout, la psychologie particulière des tous puissants. Le pari n’est pas loin d’être réussi en dépit de quelques boursoufflures stylistiques et de plusieurs errements narratifs.

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L'aménagement du territoire

Quelle épreuve ! ça commence pourtant bien: le sujet est passionnant - le titre - , l'écriture du "normalien" impressionne par sa précision et sa hauteur de vue. Et plouf, Patatras. ça bifurque dans tous les sens, de la pataphysique à gogo avec des incises illisibles du genre articles de scientifique dans "The nature", agrémenté de formules mathématiques pour prix Nobel, sans oublier une notice sur les propriétés idéales du ballast pour la SNCF... Et l'histoire dans tout ça, vous me direz ? La grande Histoire, bien sûr, car telle est l'héroïne du roman. Stimulant intellectuellement. On embrasse Tout. Les rois de la synthèse nos normaliens ! Chapeau bas. Et on convoque Les Rougon - Macquart et Tintin (l'esprit potache, bien sûr), on bâtit une théorie universelle dont le verrou de la Marche serait le dépositaire et vogue la galère, ou plutôt cabote le roman. Car pour le souffle romanesque, n'est pas Zola qui veut... En deux mots: stimulant et épuisant.
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L'aménagement du territoire

Le roman follement ambitieux d’Aurélien Bellanger obtient le prix de Flore. Comment la construction de cette voie ferrée révèle l’archéologie trouble des Français.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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La théorie de l'information

Tout d'abord, je remercie Babelio et Masse critique pour la lecture de ce livre.



"La théorie de l'information" est un livre inclassable. Essai ? Roman ? Biographie ? Je parlerai d'essai romancé.

Aurélien Bellanger dresse ici l'histoire de l'information des 30 dernières années avec l'apparition du Minitel, d'internet, de la téléphonie mobile...

Un livre pointu mais qui apporte une clarté sur le fonctionnement et le développement de ces outils qui nous sont devenus indispensables tout en nous en montrant le danger futur.
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La théorie de l'information

Nous suivons le parcours de Pascal Ertanger, de son adolescence à Vélizy à son apogée dans le domaine informatique. En effet, Pascal Ertanger se fit un nom au fur et à mesure de sa vie. Tout d'abord dans le monde oublié du minitel, puis vient l'ère d'internet pour enfin arriver au monde virtuel 2.0.



L'auteur se sert du personnage de Pascal Ertanger pour nous donner une vision globale mais néanmoins très précise des nouvelles technologies. On commence par une large partie concernant le minitel. Je me souviens encore de ce mini ordinateur chez mes parents qui ne servait plus beaucoup déjà. Aurélien Bellanger le fait revivre dans "la théorie de l'information". Le personnage principal s'y fera les dents notamment avec la période Minitel Rose.



Puis la deuxième partie s'attarde sur une partie que nous avons tous connu : l'arrivée d'internet en France. Vous vous souvenez du bruit particulier du modem lors de la connexion ? Du passage du 56ko à l'ADSL ? Pascal Ertanger arrive à s'adapter à cette nouvelle période en devenant l'un des plus grands fournisseurs d'accès à internet !



Et enfin, la troisième partie présente la nouvelle ère 2.0 où internet relie les humains et non plus seulement les machines, notamment grâce à l'arrivée des réseaux sociaux tels que Facebook ! Pascal Ertanger y laissera également sa trace !



Je dois dire que ce roman est assez complexe. Moi qui ne suit pas très scientifique, j'ai eu du mal à me concentrer sur les différentes théories mathématiques, scientifiques ou informatiques dont il est souvent question ici, notamment ce qui concerne des chapitres à part, dénommé selon les parties dans lesquelles nous nous trouvons, comme par exemple : "la théorie de l'information, steampunk#1".

Il faut une lecture attentive pour pouvoir tout bien comprendre. Ce n'est pas une lecture inintéressante mais assez difficile tout de même.



C'est un livre que je classerais volontiers dans les documentaires car il comporte bons nombres d'informations données dans un style assez précis.



Alors si vous avez l'âme d'un geek et que vous voulez vous souvenir des mots "3615", "AOL", "France Telecom", "Apple", ... ce livre est fait pour vous ! ;)


Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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La théorie de l'information





Un style très direct, aussi littéraire qu'une page de wikipédia. Les informations s'enchaînent en un mix parfois indigeste, qui mélange technologie, sciences et sexe ... Les traits psychologiques et motivations du personnage principal, Pascal Ertanger, très inspiré du fondateur de Free Xavier Niel, sont très vite esquissés. Le roman navigue entre une biographie librement romancée (et même prospective) et une description historique de la genèse d'Internet mais faillit à trouver une forme homogène, à raconter une histoire véritablement romanesque.

Un hommage, dans la forme, à Houellebecq, mais qui ne parvient pas à la hauteur de l'écrivain dans sa capacité à raconter une histoire empreinte d'humanité et d'universel.



Ce qui sauve peut-être le livre ce sont toutes les anecdotes véridiques sur l'informatique, le Minitel et l'Internet que tout trentenaire (et plus) aura vécu, avec en prime quelques envolées lyriques amusantes pour un sujet si sérieux. J'ai eu du plaisir à retrouver mes propres moments de découverte de ces technologies et on peut louer l'auteur pour son travail de recherche. Mais au contraire de Yannick Grannec, auteur de "La Déesse des petites victoires" paru la même année, et qui est la biographie romancée de Kurt Gödel, M. Bellanger n'a malheureusement pas jugé utile de s'encombrer de références ou d'annotations qui auraient permis d'étayer la véracité des éléments relatés, ni même de post-scriptum qui aurait pu révéler ce qui relevait seulement de son imagination. Dommage.



Au final, c'est un bon produit marketing pour Gallimard, mais pas grand chose d'autre.
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La théorie de l'information

Aurélien Bellanger existe-t-il? Né à Laval en 1980, pourquoi pas .Il publie en 2010 un livre nommé "Houellebecq écrivain romantique" aux éditions Lea Scher (???) . Entre temps , après avoir reçu le Goncourt pour la carte et le territoire en ....2010, Houellebecq disparait. On le dit mort, (ivre mort ) parti en Suisse ou en Ecosse.

En 2012, Aurélien Bellanger publie un roman très Houellebecquien, avec des références aux particules élementaires. Des inserts et des césures assez typiques mais pas de pornographie (Pascal Ertanger -étrange étranger- se masturbe une seule fois devant son minitel), mais les personnalités habituelles sont là, Sarko en tête...

Et il le publie chez qui son bouquin ? Chez Gallimard.

Que de similitudes avec le gros câlin (Gallimard) d' Emile Ajar.

En tout cas pas de CV sur la 4° de couverture du livre, même court, alors que Christine Angot à encore le sien pour son dernier torchon crapoteux quinzième de la pile.

En dehors de ça, écrit par Bellanger ou Houellebecq, ou les deux ensemble, la théorie de l'information est un bon roman, bien informé, facile à lire.

On attend de savoir s'il aura un prix avec sa grosse jaquette "RENTREE LITTERAIRE"



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Téléréalité

Un an après avoir lu son roman sur l’aménagement du territoire, je me lance dans l’évolution du monde de la télé de la fin des années 80 au Fouquet’s de 2007. À l’heure où Secret Story est relancé, lire la genèse de ce type d’émissions est instructif. J’ai beaucoup aimé cette fin en forme de pied-de-nez à l’ambition folle, à l’appât du gain qui sous-tend tout le roman.
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Téléréalité

"Téléréalité" où l'ascension de Sébastien BITEREAU, jeune comptable, vers les sommets de la télévision.

La rencontre d'une star de la télévision va lui faire quitter sa Drôme natale pour PARIS et lui ouvrir les portes de l'univers audiovisuel où il va gravir tous les marches jusqu'à régner dessus à travers sa vision et son coix de miser sur la téléréalité.



Impossible en lisant le livre de ne pas reconnaitre l'histoire de Stéphane COURBIT et d'Arthur. On passe une partie du livre à essayer de reconnaitre les différents personnages ou émissions qui ont bercé notre enfance (Berlusconi, Ardisson, Delarue, Endemol,..). On suit l'envers du décor de la télévision, les amitiés et trahisions pour une bonne émission ou un concept, mais aussi les dérives de ce star-system.



En suivant la vie de ce Rastignac, on est dans les coulisses de la télévision et notamment sur les causes qui ont amené à l'avènement de la téléréalité.
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Le musée de la jeunesse

Ce livre aurait pu s'intituler "le musée de ma jeunesse" : car l'auteur y parcoure sa propre histoire, à l'aide d'un journal vidéo qu'il revoit au moment de sa nuit au musée.

Un autre titre possible pour cet ouvrage aurait pu être "pas de jeunesse au musée" : l'auteur partage ses réflexions philosophiques sur le parcours de création et l'absence d'oeuvres de jeunesse dans les musées et notamment pour le peintre Poussin, choisi pour sa nuit.

J'ai définitivement plus adhéré à cette seconde dimension, pas assez creusée ni présente dans l'ouvrage à mon goût.

Finalement, Poussin se révèle être un prétexte pour l'auteur d'appréhender le chemin parcouru et le cheminement de son propre parcours de création.

Lors de ces exercices d'une nuit au musée, les auteurs forcément parlent d'eux, mais pour moi, cet ouvrage est trop centré sur cela et aurait gagné à changer de point de vue ou de sujet. Une foultitude de détails nous sont donnés, qui pour ma part, n'apportent pas d'éléments additionnels et ne se rapportent qu'à une seule idée, présentée assez vite au début de l'ouvrage. Aussi, j'ai tout lu sans grand enthousiasme, pour trouver quelques phrases me faisant réfléchir ou me surprenant et certains passages qui "ont raisonné".

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Téléréalité

Les valises, jaunes, déjà iconiques avec cet œil bleu unique et inquisiteur, entrent dans la maison. Prêts à être filmés sans interruption, les candidats inaugurent alors la télévision du vingt-et-unième siècle. Télé-réalité. L'oxymore comme genre télévisuel, et uniquement télévisuel. Le grand n'importe quoi en prime time, à moins que ce ne soit la preuve véritable, enfin révélée au public et aux critiques, que la télévision est un art dans lequel la télé-réalité serait la performance ultime, le chef-d'œuvre, la Joconde ou le David. Cinquième roman d'un Aurélien Bellanger qui explore inlassablement les mythes techniques et fondateurs de notre plus contemporaine civilisation, Téléréalité retrace, à travers le parcours d'une sorte de self-made-man à l'accent chantant, dépourvu de hargne mais point d'ambition, désarmant d'innocence, le grand et principal accomplissement de la télévision, synonyme autant d'argent et de gloire que d'abaissement moral définitif. Histoire d'un média, narration d'un moment sociologique et culturel, relation d'une success story dont est friande la télévision, le roman porte aussi une réflexion sur la télévision elle-même : simple outil du capitalisme ou art véritable qui génère des œuvres et des génies ?



De son enfance banale, on ne saurait rien tirer, hormis, peut-être, qu'il n'avait guère accès aux programmes télévisés. Sébastien Bittereau, c'est le nom de ce personnage principal, abandonnait à ses heures quotidiennes de transport ainsi qu'à la géographie particulière du village de ses parents la possibilité de voir ce que la télévision des années soixante-dix et quatre-vingt proposait. Fils d'un artisan du bâtiment, Sébastien se découvre un certain don pour la comptabilité, et son monde rangé en classes, en comptes et en subdivisions de comptes. Le seul atout de vivre dans cette lointaine Drôme est de croiser, sur leurs lieux de villégiatures, ceux que les magazines nomment allégrement, photos de couverture à l'appui, des vedettes. Montant à Paris, Sébastien découvre l'envers du décor, les montages comptables et financiers, l'ingrat labeur d'assistant. Établissant rapidement un réseau de présentateurs, de producteurs, de petites mais puissantes mains de l'ombre, Sébastien prend ses marques dans ce monde fait de gains financiers, de promesses d'une vie meilleure, de beaux décors devant les caméras et que l'on découvre faits de carton-pâte, d'épisodes de colères soudaines et exagérées, de moments de tendresse tempérés d'aigres trahisons. Épaulé par un animateur surdoué dans lequel on reconnaîtra aisément Arthur, Sébastien fait de ses programmes télévisés des trésors de nostalgie et de fausse intimité avec les stars, à travers notamment une émission dans laquelle on reconnaît, là aussi, les Enfants de la télé. Puis, au tournant des années 2000, la grande idée apparaît. Big Brother aux Pays-Bas propose la séquence télévisée ultime, la télévision totale, le voyeurisme confortable, la glorification du banal voire de l'ordurier. Ce sera Loft Story en France, premier essai d'un genre absolument nouveau qui se déclinera, dans les années à venir, en programmes adaptés à un public et à des chaînes avides d'observer, qui des candidats chanteurs, qui des célébrités en quête de nouveau souffle, qui des gardiens de secrets honteux ou invraisemblables. Rastignac contemporain qui conquiert la télévision française publique et privée, opportuniste mais point hargneux ni haineux, Sébastien Bittereau offre au lecteur comme à ses interlocuteurs - certains formidablement redoutables, voire rapace comme Patrick Le Lay ou Silvio Berlusconi - un visage candide où ne transparaît pas sa capacité à lire le marché et les tendances, ni son audace lorsqu'il s'agit de prendre des risques. De fait, ce manque d'aspérités du personnage principal en fait le simple vecteur d'une narration qui, loin de l'épopée, tient plutôt de l'essai socio-historique. Même le côté golden boy – puisque arrive ce moment où le yacht devient l'achat obligé de Sébastien - s'efface derrière la façade rassurante, et pas du tout sulfureuse, du comptable de province qui triomphe à Paris. Là est l'un des traits du personnage, homme de l'ombre, invisible tel le marionnettiste sans qui le spectacle n'existerait pas. Quant à David, le bras droit de Sébastien, il n'apparaît pas plus en relief ; tout juste est-il décrit comme une sorte d'animateur génial, assez prudent dans ses choix quand Sébastien sait se montrer audacieux, très affable quand Sébastien est réservé. Si David doit beaucoup à Sébastien (c'est ce dernier qui le remet en selle après l'échec de sa dernière émission), sa présence est nécessaire à Sébastien, qu'il rassure. Ainsi Aurélien Bellanger met-il en lumière un double personnage, producteur et animateur, dans l'ombre et sous les projecteurs, mais à coup sûr grand gagnant de cette période charnière du tournant des années quatre-vingt-dix et deux mille, lorsque la télévision, gardant les codes du vingtième siècle finissant, entrait peu à peu dans un vingt-et-unième plus individualiste que jamais.



Au-delà du parcours professionnel, jalonné de réussites, de ce Sébastien Bittereau où l'on reconnaîtrait aisément quelques-uns des parcours de divers producteurs réels, Aurélien Bellanger pose la question de ce qu'est vraiment la télévision, et notamment à travers cet objet uniquement télévisuel qu'est la télé-réalité. La première tentation est de dire que la télévision est un pur objet commercial, un outil au service d'un capitalisme triomphant. Un vendeur de "temps de cerveau humain disponible", selon la célèbre phrase de Patrick Le Lay, alors PDF de TF1 en 2004. Un objet qui, grâce aux images balancées aux yeux littéralement ébahis des téléspectateurs, lève toute défense chez ceux-ci pour offrir aux publicitaires désireux de tout vendre des consommateurs prêts à tout acheter. A travers ce prisme, la télévision devient presque un objet inique, un miroir aux alouettes qui dissimule, derrière la lumière des projecteurs, les appétits avides qui des constructeurs automobiles, qui des industriels des aspirateurs ou des machines à laver, qui des géants sucriers fabriquant bonbons et pâtes à mâcher. Sébastien, David et les autres ne sont alors que les facilitateurs de ces titans capitalistes ; en échange des jeux télévisés - où l'argent est distribué par liasses entières (ah ! les chèques gigantesques du Millionnaire ou les voitures flambant neuves du Bigdil) à de pauvres hères auxquels le spectateur et la spectatrices peuvent facilement s'identifier -, les voilà qui eux-mêmes deviennent millionnaires et tout-puissants. La télévision est un marché comme un autre, où la régulation n'est pas passée partout, permettant à de jeunes loups habiles de se hisser au sommet de la pyramide et de proposer, aux chaînes toujours volontaires pour se démarquer, des programmes toujours plus innovants.



Parmi ces programmes, la télé-réalité annonce un genre nouveau. De la réalité à distance, un spectacle du vrai : la télé-réalité ferait de la télévision, selon la thèse développée par Aurélien Bellanger dans son roman, un objet artistique. Il établit ainsi un rapport entre la télévision du tournant des années 2000 et la peinture de la Renaissance. Que l'on glorifie Dieu ou des lecteurs DVD, il n'est jamais question de montrer la réalité de l'objet de glorification. Les artistes s'échinent à magnifier les atours de la grande idée plutôt qu'à la saisir à bras-le-corps. Partant, la télévision ne serait que l'art majeur du vingtième siècle, un art du divertissement, un art de l'illusion - les plateaux de télévision sont des chefs-d’œuvre en ce sens -, un art qui, par essence, produit des artistes et des chefs-d’œuvre. Génie, Sébastien en est un, lui qui sent à merveille tous les coups, et sait, avec brio, mener sa barque dans le microcosme féroce des sociétés de production et des chaînes qui n'hésitent pas, comme lors de la cérémonie des Sept d'Or, à afficher au grand jour leurs inimitiés. Sébastien est un génie qui sent que les années quatre-vingt-dix glorifient la nostalgie : il saura lui-même bâtir une émission, rappelant les Enfants de la télé, à partir de bribes d'émission que lui-même n'aura jamais vues en direct. La télévision, alors, se saisit d'un imaginaire commun tout en faisant des stars - de la télévision, du cinéma, de la musique - des femmes et des hommes comme les autres qui, de temps en temps, jettent sur leur passé un regard tendre. Pourtant, une émission telle que celle-ci, ou d'autre - ainsi le Bigdil, ou La chance aux chansons - n'est que l'adaptation télévisuelle de format hérités ou dédiés à d'autres arts (le théâtre, la musique). Le chef-d’œuvre, l'émission purement télévisuelle, exploitable uniquement sous ce format, sera la télé-réalité. La télévision, objet populaire par essence, est rendue aux téléspectateurs qui l'intègrent alors, en deviennent les héros. La star n'est plus l'animateur, mais ces anonymes que des passages à la piscine, une mauvaise prononciation ou des antagonismes marqués avec d'autres candidats rendront célèbres. La télé-réalité est le David télévisuel, une performance artistique de plusieurs semaines - quel artiste individuel saurait occuper le MoMA ou le centre Pompidou de la même manière, avec autant de naturel ? - qui dit tout de son époque.



Alors, la télévision, grâce à la réalité, peut devenir également un objet philosophique. La performance filmée sous toutes les coutures, visualisable à chaque instant de la journée grâce aux chaînes câblées payantes, raconte quelque chose de notre humanité, désireuse de se livrer toute entière (ainsi la pièce du confessionnal, dont la terminologie religieuse rappelle évidemment la maïeutique morale de l’Église catholique) et pourtant de se cacher du regard - ainsi la pièce secrète, permettant aux candidat(e)s d'échapper à l’œil de la caméra. Voici venir l'époque de l'extimité, de cette volonté, chez les candidat(e)s, de mettre à nu certaines facettes de leurs personnalités en espérant que l'autre - l'autre candidat, l'animateur, le téléspectateur - saura lui donner une valeur. Il faudra, pour cela, passer par l'expérience du panoptique, cher à Michel Foucault, cette mise en pratique du Surveiller et punir, non pas à visée judiciaire ou sociale, mais à visée commerciale - c'est la télévision comme objet capitaliste - et esthétique - c'est la télévision comme objet artistique, comme vecteur de performance. On pourrait déplorer ce voyeurisme érigé au rang d'art, à cette place de production ultime et indépassable de l'objet télévisuel. Pourtant, la télé-réalité a ceci de génial - selon Bellanger - qu'elle accompagne parfaitement un changement civilisationnel. Avec la télé-réalité, la distance entre le téléspectateur et ce qu'il regarde s'efface. Oubliée, la position dominante du présentateur-vedette, costume brillant et cheveux coiffés à la perfection, qu'on regardait comme un être extraordinaire. Le téléspectateur devient lui-même la vedette, son imperfection parle à celles et ceux qui votent pour ou contre lui, son incapacité à élever le débat en fait l'allié utile de celles et ceux que la moindre réflexion intellectuelle dépasse. Le téléspectateur se regarde lui-même, et annonce une période - que nous connaissons actuellement - où chacun peut être la star d'une vidéo de format court, drôle ou humiliante, et parfois drôle parce qu'humiliante. Dans le roman, David s'inquiète auprès de Sébastien de ce qu'ils ont créé : une machine à imbéciles, un éloge de la médiocrité. Doit-on s'étonner de cette perspicacité ? En véritable artiste, David se montre là visionnaire.
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