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Critiques de Aurore Drécourt (446)
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De rouages et de sang, tome 1 : Les disparu..

J’avoue, je suis faible, dès que l’on parle de steampunk, je craque. C’est peut-être mes côtés scientifique et imaginaire qui arrivent à se retrouver en un même « endroit » et du coup, je ne peux pas résister. Dans tous les cas, lorsque j’ai vu la couverture et lu le résumé de « De rouages et de sang », j’ai tout de suite voulu en savoir plus. En franchement, j’ai passé un bon moment avec Rowena et Eugène dans la ville d’Arkantras mystérieuse et surtout dangereuse.



De rouages et de sang commence par nous présenter nos deux héros. Rowena, jeune orpheline débrouillarde qui a un don pour la mécanique et qui vit dans les bas quartiers. Elle a pour seul compagnon un chat au joli nom de Monsieur Gratouille et un vieil homme bourru au passé plutôt nébuleux. Eugène, lui, est un jeune aristocrate déchu, idéaliste mais qui a beaucoup de mal à s’en sortir seul et qui n’a pas encore trouvé sa raison de vivre. Si Rowena est très mature du haut de ses treize ans, Eugène à dix-huit ans fait beaucoup plus enfant pleurnichard. Deux héros aux antipodes qui vont pourtant se retrouver confronter à une même histoire sanglante : la disparition mystérieuse d’enfants et de sans-abris des bas quartiers.



Du moment où les disparitions entrent en jeu, et que nous avons plus ou moins cerné nos deux héros, les choses se précipitent et deviennent de plus en plus glaçante. Difficile de quitter le roman car on a envie de découvrir la vérité, et surtout le danger qui pèse sur Rowena et Eugène plonge le lecteur en apnée. Quelques indices nous laissent présagés un complot assez horrifique… La société d’Arkantras ne nous permet pas d’imaginer autre chose de toute façon. Un monde d’inégalités, où les riches et la police ont tous les droits tandis que les pauvres soumis à des règles strictes qui les oppressent ne font que survivre. Si vous cherchez un peu de gaieté… passez votre chemin.



La mécanique par le biais du steampunk nous offre cependant cette petite échappatoire fascinante. Outre les machines du quotidien, on y voit aussi la magie d’un membre mécanique et l’émerveillement de Rowena devant les prouesses de technologies qu’elle découvre. De rouages et de sang se veut autant critique vis-à-vis de la science qui dans ses dérives broie l’incroyable, et de la société toujours du côté des plus riches ou des plus puissants. Ne vous fiez pas à l’âge de Rowena, le roman n’a rien de tendre ou de jeunesse. D’ailleurs la jeune fille a grandi beaucoup trop vite pour encore être considérée comme une enfant. Et pour ma part, même si j’aurais préféré qu’elle ne subisse pas tout cela, j’ai trouvé l’histoire plus intéressante avec tous ces éléments mis en avant.



Là, où malheureusement, j’ai eu un peu plus de mal, c’est avec Eugène. Il arrive à évoluer au fil du tome, mais il n’était pas vraiment sympathique jusqu’à la toute fin (et encore). Plein de préjugés, un peu chiffe molle, à pourtant dix-huit, et ayant décidé de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière qu’est l’aristocratie, je m’attendais à autre chose. Je n’ai pas non plus compris pourquoi l’auteur a décidé d’être « ombrageuse » avec la famille du héros. Il y a des non-dits qui au final, quand on découvre la vérité, ont quelque chose d’assez malsain, et qui n’apporte rien pour moi. Difficile de cerner le personnage, qui au contraire de Rowena, est plus un « outil » pour le roman plutôt qu’un vrai protagoniste.



Le premier tome de De rouages et de sang est très prometteur. Abordant des sujets sérieux et mettant en scène des héros peu ordinaires, on y retrouve de l’action, des frissons et une critique de la société et de la science. Un roman contemporain surprenant et bien plus adulte qu’il n’y parait.

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De rouages et de sang, tome 1 : Les disparu..

Rowena est orpheline. Elle a été formée pour devenir une mécanicienne, dans le but de réparer des aéronefs volés. Mais son tuteur a été tué. Elle se retrouve donc à survivre seule dans les rues d’Arkantras, accompagnée de Monsieur Gratouille, son chat avec une patte mécanique et de drôle de lunettes d’aviateur. Elle vole ainsi des pièces d’aéronefs pour les revendre.



Eugène Bassompière est journaliste. Son dernier article a fait la une du journal pour lequel il travaille. Toutefois, Eugène vit dans les bas quartiers d’Arkantras, malgré ses origines aisées. Un sujet va lui être confié par son chef, enquêter sur les disparitions d’enfants dans le quartier industriel.



Nous avons affaire à une petite fille vaillante, qui fait tout pour survivre dans le quartier industriel, où elle vit seule avec son chat et sans foyer. Son seul contact régulier est un vieil homme borgne et balafré, a qui elle procure des pièces pour assembler des automates.



Puis nous avons Eugène, fils de bonne famille dont le destin semble avoir basculé. Celui-ci se retrouve à vivre dans ce quartier pauvre, où il a du mal à se sentir à l’aise, manquant d’ambition et de courage. Mais nous allons le voir se révéler au cours de son enquête sur ces disparitions et croiser la route de Rowena.



L’univers proposé par l’autrice est assez sombre. Nous sentons le complot se dessiner et découvrons un univers peu glorieux et surtout macabre dans cette ville industrielle. L’étau se resserre sur nos deux protagonistes et nous ne pouvons lâcher le livre sans savoir ce qu’il va leur arriver.

L’intrigue est bien menée, et la plume de l’autrice est fluide. J’ai passé un très bon moment de lecture dans cet univers steampunk et j’ai hâte de connaître la suite de cette duologie, prévue pour la rentrée 2022.



Je remercie Scrineo et NetGalleyFrance de m’avoir permis de découvrir cette autrice et ce livre.
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De rouages et de sang, tome 2 : Le trésor du ..

J’attendais avec plaisir le moment de lire ce second tome des (més)aventures de Rowena, OEil-de-Pirate, Eugène et Monsieur Gratouille qui s’étaient embarqués pour fuir Arkantras mais leur bateau avait été doublement attaqué !



Ils se retrouvent prisonniers d’une redoutable pirate, Butcher, dont la réputation n’est plus à faire. Rowena se sert de ses deux talents : le bagou et la mécanique pour la convaincre qu’ils lui seront utiles et qu’elle les aide à fuir la Police !



Il est très agréable de voir évoluer les personnages et leurs relations, se développer la confiance aussi.



Ce volume n’est pas en reste d’événements plus ou moins dramatiques, d’espoir et de beauté, de pannes mécaniques et de débrouillardise ! Le rythme est rapidement plus soutenu que le premier car les héros sont connus et les faits à contrer exposés !



Je regrette qu’il n’y ait pas un troisième volume, tant je me suis attachée à l’équipe disparate et même aux pirates qui les enlèvent !



Le seul bémol, qui enlève 1/2 étoile, est le fait que Butcher est souvent appelée “la vieille femme” alors qu’elle a la cinquantaine, même si je conçois que la piraterie soit usante !



#DerouagesetdesangT2LetrésorduPinkLady #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022



Challenge Mauvais Genre 2022

Lecture Thématique août 2022 : Les couleurs
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De rouages et de sang, tome 2 : Le trésor du ..

Nous reprenons l’action où nous l’avons laissé à la fin du tome 1. Nous retrouvons donc Rowena et ses acolytes, qui vont alors faire « la connaissance » de la bande de pirates du capitaine Butcher.



Nous quittons Arkantras pour la ville de Verolia, l’histoire est menée tambour battant, sans temps mort. Nous faisons la connaissance de la bande de pirates, menées par la capitaine Butcher. Si celle-ci a un caractère bien trempé, je dirais même un caractère de cochon, Seth et Carl forment un binôme assez drôle, et Hercule est le coeur tendre du quatuor. Ils vont conduire Rowena, Eugène et Oeil de pirate à travers les mers et les airs, à bord du Pink Lady.



Nous changeons d’univers. Nous plongeons dans celui des pirates des mers et de l’air. Cette lecture a été un vrai plaisir, et je quitte la bande de Rowena avec un peu de tristesse. Nous y voyons chaque personnage évoluer et grandir, il est facile de s’attacher à chacun d’entre eux. Cette duologie est à découvrir si vous aimez les univers steampunk.



Merci à AD Martel de m’avoir transportée, mais aussi Scrineo et NetGalley France pour cette très belle découverte.
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La Folle Destinée des Kerdelec : Un secret bi..

Je remercie Masse Critique pour l'envoi de ce roman qui m'a offert la possibilité d'aller jeter un œil sur ce qui se fait en littérature jeunesse française.



Une ambiance aux allures de La Chronique des Bridgertone plane d'emblée sur l'intrigue.

Les descriptions fouillées et très visuelles permettent de "bien imaginer" les personnages et leur donner corps. Pour ma part les visages de quelques acteurs plutôt en vogue en ce moment  se sont imposés naturellement comme si j'avais été chargée du casting ;)



L'intrigue, sans être tout à fait originale, ne manque pas de solidité, de piquant et de rebondissements.



L'auteure française en profite pour glisser des thématiques comme l'homosexualité et la condition de la femme, qui pourraient sembler incongrues dans le contexte historique de l'époque, mais qui sont amenés de manière intelligente, dépassant sans accroche le cadre spatio -temporel et delivrant son message.



Les clichés tels que le triangle amoureux, les secrets et les mensonges retrouvent bien leur place dans cette aventure bretonne.

Je retrouve avec nostalgie les dilemmes typiques de la littérature jeunesse où l'on est sans cesse confrontés à faire un choix parmi les deux prétendants de l'héroïne et que notre cœur balance.



Un premier tome bien mené qui promet encore de beaux ricochets.

A suivre !



 
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De rouages et de sang, tome 1 : Les disparu..

Je ne connaissais pas A.D. Martel mais le résumé et la couverture m’ont irrésistiblement attirée, ayant besoin de lectures un peu moins “sérieuses” !



Les deux héros sont jeunes et très dissemblables. Rowena est une jeune adolescente orpheline qui vit de débrouilles et connait bien les bas-fonds d’Arkantras qu’elle parcourt avec son chat Monsieur Gratouille. Elle est particulièrement douée pour la mécanique et revend des pièces volées.



Eugène est un jeune journaliste issu de l'aristocratie dont il a été banni pour avoir “trahi” sa caste en publiant une enquête dénonçant la corruption. Bien qu’il vive dans la partie déshéritée de la ville, il n’a toujours pas pris conscience que son regard reste celui de son milieu de naissance et continue à réagir comme un enfant gâté. Il faudra que des enfants défavorisés disparaissent et qu’il rencontre Rowena pour se décider à ouvrir les yeux et prendre sa vie en main.



Roman difficile à poser qui ne manque pas de moments glauques dans le monde souterrain aussi bien qu’à la surface où l’on se rend vite compte que ces inégalités entretenues cachent quelque chose de plus dramatique et malsain ! Dérive scientifique, exploitation des humains, corruption, détournements technologiques... tout est là pour faire un bon roman.



L’auteure nous prend la main et nous emmène où elle veut et j’ai galopé à la suite de Rowena en regrettant que la fin de ce tome arrive si vite !! La jeunesse des personnages principaux n’en fait pas pour autant un roman jeunesse car il y a beaucoup de passages sombres et violents.



#Derouagesetdesang #NetGalleyFrance



Challenge Mauvais Genre 2022
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Nouvelles Orléans



N.O.L.A.

Nouvelle-Orléans, Louisiane.

Comme à leur habitude, Livr's éditions a fait un magnifique travail éditorial.

A l'instar de Nouvelles saisons dans lequel chaque texte correspondait à un mois de l'année, de Sans Nouvelles dont les textes portaient sur de mystérieuses disparitions, cette fois-ci c'est donc la ville du carnaval et du Mardi-gras qui est à l'honneur.

En exclusivité, les prochaines anthologies s'intituleront d'ailleurs Nouvelles vagues ( elle portera sur les tsunamis et autres raz-de-marée ), et suivront Nouvelles observateur, Nouvelles arrivage, et le tant attendu "Pas de nouvelles, bonnes nouvelles" dans lequel le lecteur pourra lui même rédiger ses histoires sur des pages demeurées volontairement blanches.

Blague à part, cette idée d'avertir le lecteur du thème comme du genre en deux mots est une excellente initiative.

Et j'adore aussi la couverture, cette poupée fluorescente qui annonce elle aussi la couleur.

D'emblée on le devine : Certaines nouvelles vont flirter avec le fantastique ou même l'horreur.



Qu'est-ce qui vous vient tout d'abord à l'esprit d'ailleurs lorsque vous pensez à la Louisiane ?

L'ouragan Katrina qui a tout dévasté sur son passage ?

La chaleur, l'humidité, les bayous, les mangroves, les crocodiles ?

L'ancienne colonie française ? ( Son nom provient du duc Philippe d'Orléans ). le patrimoine qu'a laissé notre pays ? Un peu dans la langue, dans le nom des villes ou des cours d'eau ( Bâton-rouge ne sonne pas très américain non plus ), ou le vieux quartier français, en plein coeur de la ville, sur les bords du Mississipi ?

Les plantations ? le rhum ? le gumbo ? le jambalaya ?

Les sombres heures de l'esclavage incarnés notamment par la monstrueuse Delphine Lalaurie, qui n'avait rien à envier à la comtesse Bathory ni à Gilles de Rais ? Ce répugnant personnage a vu son rôle endossé par Kathy Bates dans la troisième saison d'American Horror story, dont le thème était la sorcellerie.

Sa polyculture ? ( créoles, cajuns, français, américains ) Son aspect cosmopolite à 60 % afro-américain ?

Sa violence ?

"Tu sais qu'en Louisiane tu as dix fois plus de chances de te faire tuer que dans n'importe quel autre état d'Amérique ? Je pense que c'est du aux inégalités sociales qui sont omniprésentes ici." ( Alex N. R. )

Le jazz ( Sidney Bechet, Louis Armstrong et tant d'autres artistes ) ? le carnaval ? le Mardi-gras ? La fête qui bat son plein toute la nuit ?

"Un cortège de costumes aux couleurs bigarrées, de masques de cire et de corps peints des pieds à la tête glissait entre les façades des maisons tel un serpent sorti des entrailles de la terre". ( Fabrizio Schiavetto )

Et puis bien sûr, importé d'Afrique de l'Ouest en même temps que la traite négrière, le vaudou est aussi l'une des principales caractéristiques culturelles de la Louisiane. Culte des esprits du monde invisible, on connaît surtout du vaudou la croyance aux morts-vivants, aux mauvais sorts ( la fameuse poupée percée d'épingles ), et aux esprits de l'entre deux-mondes : Papa Legba, le Baron Samedi ou son épouse Maman Brigitte.



Ce sont à tous ces sujets, toutes ces caractéristiques propres à la Nouvelle-Orléans, que huit auteurs belges ou français vont s'attaquer dans ce recueil, abordant sous un angle bien personnel un ou plusieurs de ces thèmes.

Des auteurs peu connus pour la majorité, à l'exception de Geoffrey Claustriaux qui se fraie doucement une belle réputation dans la littérature d'horreur ou d'angoisse, méritée à mon sens. Je pense que pour quelques jeunes auteurs, il doit s'agir d'ailleurs de leur première nouvelle publiée.

Mais quel plaisir de recevoir un livre dans sa boîte aux lettres dans lequel les huit auteurs ont mis un petit mot manuscrit à mon intention pour introduire leur texte.

Quelle fraîcheur dans les textes, quelle originalité, quelle fluidité dans la majorité des nouvelles !

Ils ne sont pas tous exempts de défauts mais j'ai déjà lu des recueils tellement insipides avec de grands noms du polar pour faire vendre qu'il serait dommage de passer à côté de cette nouvelle génération qui prouve son talent sans être uniquement portés par leur notoriété.

Et comme vous l'avez vu, la Nouvelle-Orléans regorge d'histoires, de coutumes, de culture, de décors , de légendes qui font que pas un de ces textes ne se ressemble, si ce n'est parfois par l'angoisse qui se dégage de chacun d'entre eux.

Parce qu'une atmosphère surnaturelle s'est toujours dégagée de la Louisiane, et ni Anne Rice et ses chroniques des vampires, ni Charlaine Harris et sa série True Blood ne me contrediront à ce sujet.



Seul un auteur d'ailleurs, Alex N. R., n'a pas choisi le fantastique pour s'exprimer. Dans sa nouvelle NOLA ( dans laquelle l'acronyme prendra une toute autre signification ), il entraîne le lecteur dans un jeu de piste macabre. En effet, nous incarnons la personne qui retrouve un carnet laissé par un enseignant et qui nous entraîne dans une macabre visite guidée de la Nouvelle-Orléans : le hard-rock café, l'église catholique Saint-Francis, l'Audubon zoo ( l'un des plus célèbres zoos des USA, abritant 1300 espèces d'animaux au sein d'une végétation luxuriante ), les rives du Mississipi, le vieux carré français ou encore le cimetière de Saint Louis. Mais quel est le but de ces excursions ? Pourquoi nous emmener visiter chacun de ces lieux ? C'est ce qu'il vous reste à découvrir en jouant les touristes, en vous laissant guider par le narrateur, jusqu'à la conclusion glaçante et inattendue.



La nouvelle la plus horrible a incontestablement été écrite par Manon d'Ombremont. Le titre annonce de toute façon la couleur : "Les morts ne se mangent pas". Texte qui n'est pas sans rappeler par certains aspects les passages les plus angoissants du film Ring, il met en scène Zack, un personnage devenu totalement agoraphobe depuis la dévastation de l'ouragan Katrina, et son amie Lexie qui elle est au contraire plus pleine de vie que jamais et désireuse de devenir immortelle en pratiquant une forme singulière de cannibalisme.

Jusqu'au jour où elle l'appelle en lui annonçant :

"- Je ... J'ai bouffé un mec mais il n'est pas mort."

Arrivera-t-il à la protéger des dangers innommables qui sont à ses trousses ?



Moi, l'autre, écrite par Gloria F. Garcia, est la plus courte nouvelle du recueil mais ses sept pages n'empêchent pas son intensité.

Soir de carnaval et de fête à la Nouvelle-Orléans. L'héroïne, soûle et nauséeuse, se réfugie dans une petite ruelle où elle rencontrera une charmante vieille femme qui lui proposera à manger un King Cake pour qu'elle se sente un peu mieux, puisse reprendre quelques forces. Jusqu'à ce qu'elle se réveille comme possédée par une personne étrangère, par un parasite dont elle ignore tout et qui sait tout d'elle.

"Il est encore en moi, cet autre que je ne saurais toujours pas nommer, et c'est lui qui retient ces fameux souvenirs qui me reviennent de droit."

Le King Cake, dessert à base de cannelle, est l'équivalent de notre galette des rois et se déguste en Louisiane le jour sacré du Mardi-gras.

La fève représente l'enfant Jésus et peut être faîte en plastique, en porcelaine ou aussi en noix de pécan.

Je ne dis pas ça uniquement pour votre culture personnelle. Il pourrait s'agir d'un indice.

Le frisson que vous ressentirez sera-t-il d'horreur ou de soulagement, quand vous connaîtrez toute l'histoire?



Sans nom ... C'est le titre de la nouvelle d'A.D. Martel qui elle aussi tire son épingle du jeu, sans mauvais jeu de mots.

Sans nom, c'est ainsi que s'appelle cette poupée qui pourrait être celle de la couverture.

On entre cette fois en plein coeur des rituels vaudous avec l'entrée en scène de cette étrange créature qui bouge et pense par elle-même.

Mais on est assez loin des dessins animés comme Barbie au bal des douze princesses.

"Sans nom n'est en effet pas humaine. Sa peau est constituée de toile de jute, sa chair de paille. Deux boutons lui servent d'yeux, l'un gros et marron, l'autre petit et jaune."

Une mèche de cheveux est accrochée à elle. La sorcière qui l'a créée lui a planté des aiguilles partout sur le corps, lançant une malédiction.

Mais qui en sera la victime ?

Un texte plein de tendresse qui prend à contrepied le vaudou tel que nous pouvions l'imaginer.





Les autres nouvelles, de près ou de loin, parlent toutes des LOAs.

Attention, rien à voir avec la location avec option d'achat.

Les loas ( ou lwas ) sont les esprits de la religion vaudou, les intermédiaires entre les hommes et les royaumes divins.

Les deux loas dont il sera question principalement ici sont les deux plus connus : Papa Legba qui détient la clef du Paradis et des Enfers, et bien sûr le Baron Samedi qui est l'esprit de la mort et de la résurrection.



Je n'insisterais pas sur la nouvelle de Fabrizio Schiavetto tout simplement parce que je ne suis pas sûr de l'avoir intégralement comprise. le langage plus soutenu que celui des autres textes du recueil fait de "L'autre porte" une histoire plus difficile à suivre. Disons simplement qu'il y est question de jazz, de carnaval et d'ouragan. Que le personnage principal, condamné par un cancer, devra fuir le noir monde en compagnie du Baron Samedi renommé Samedi chance pour l'occasion et qui ne parle que par énigmes. Mais je suis passé à côté et ne peux donc en parler avec objectivité.



Dans "Le sourire du baron", Geoffrey Claustriaux met lui aussi en scène le baron Samedi.

Tout commence à la façon d'un polar noir, avec le meurtre d'un vieil homme. Agressé par une bande de jeunes, c'est leur meneur, Randy, qui portera le coup de couteau fatal.

Avant qu'une forme de justice immanente ne prenne la relève sous la forme d'un poids lourd qui le percutera de plein fouet.

"On retrouva des morceaux de lui sur plus de cinquante mètres, étalés sur la route comme de la confiture sur un sandwiche trop long."

Là où l'histoire aurait pu s'arrêter, elle ne fait que commencer puisque Randy va se réveiller au purgatoire, face au baron Samedi, qui lui propose d'éviter les Enfers à condition de remplir sans aucune aide une série de trois épreuves. Mais les élus sont rares.

"Dans ton cas, nous pouvons te ressusciter et te renvoyer sur terre."

Prenante, instructive, effrayante, limite gore par moments ( "Plusieurs femmes avaient été disséquées vivantes avant de voir leurs viscères enroulés autour de leur taille" ), ces quatre-vingt pages composant presque une novella a juste un défaut : Avoir voulu trop en mettre peut-être. Geoffrey Claustriaux mêle passé et présent, genre noir et genre horrifique, et veut peut-être trop en dire en évoquant tant la créature au haut-de-forme et au smoking violets que les célèbres Marie Laveau ( la plus grande prêtresse vaudou ) que la macabre Delphine Lalaurie, le tout dans une atmosphère typique de Louisiane sous forme de pacte avec le diable. C'est une excellente nouvelle qui a juste pour défaut sa trop grande multitude de thèmes abordés.



Laure Anne Braun nous livre quant à elle "La croisée des chemins", qui introduit d'ailleurs le recueil.

Londonienne, peu sociable, Emilie Carter ne s'était auparavant jamais intéressé à ses origines.

"Elle ne se sentait pas créole, ne s'intéressait pas au vaudou ou à la culture cajun."

Jusqu'au jour où elle apprendra être la seule héritière de sa tante et se rendra en Louisiane.

Où elle percera de sombres secrets familiaux.

Restauratrice d'oeuvres d'art, elle est la seule à ne pas avoir rencontré la gloire ou le succès. Son oncle était un célèbre écrivain, sa tante était chanteuse, son père était un talentueux musicien et sa mère peignait admirablement.

Subtil, curieux, émouvant également, rendez-vous à la croisée des chemins où le monde des hommes et celui des esprits se rejoignent pour en savoir davantage sur le pacte que Papa Legba est prêt à lui proposer.



Et puis ma préférée est probablement la longue nouvelle "Le bonheur repose en Louisiane" de Katia Goriatchkine, un des récits fantastiques les plus originaux qu'il m'ait été donné de lire. Alors certes, elle ne respecte qu'à demi le thème puisque le vaudou n'est abordé que dans l'histoire dans l'histoire. En effet, Ray Jacobs est un auteur dont on suit la rédaction de son nouveau chef d'oeuvre progressivement. Et c'est cette nouvelle dans la nouvelle ( comme Stephen King écrivait des pages d'un nouveau Misery dans le roman éponyme ) qui évoque le pacte de Skylar, jeune femme enceinte qui vient de perdre le père de son futur enfant, invoquant Papa Legba pour faire revenir son bien aimé d'entre les morts. L'esprit lui propose alors un impossible choix, il peut ressusciter l'homme qu'elle aime en échange de la vie de son enfant à naître.

Mais finalement, peu importe le sujet choisi, ce n'est pas lui qui rend cette histoire aussi originale.

Ce qui la rend unique, c'est le personnage de l'écrivain qui est né incapable de ressentir la moindre émotion.

Mais être capable de donner des émotions à son lecteur fait partie intégrante du travail d'auteur, et Ray Jacobs est particulièrement doué pour faire pleurer dans les chaumières. Et s'il arrive à retranscrire aussi bien les émotions ... C'est parce qu'il les absorbe sous forme de capsules.

Et des pilules, il en a plein ! Son éditeur lui fournit de quoi être triste, en colère, stressé, méfiant, jaloux. de quoi le réduire en bouillie moralement pour atteindre la quintessence dans l'écriture et la transmission des émotions.

"- Tu vois, la plupart des gens donnent des émotions négatives, que j'applique ensuite à mes romans."

"Il s'empara de la capsule dorée de deuil qu'il posa sous sa langue, et elle se désagrégea en quelques instants."

Une bien étrange façon de s'approprier la douleur et le malheur d'autrui, les soulageant de leur fardeau émotionnel et permettant de rédiger des scènes bouleversantes et authentiques.

Mais au prix de quels sacrifices ?

En tout cas maintenant vous connaissez le secret d'Henri Loevenbruck, d'Amélie Antoine, de Karine Giébel et de tous ces auteurs qui arrivent à vous broyer le coeur en quelques pages.

Un écrivain n'a-t-il pas plus de talent quand il écrit alors qu'il est lui-même sous le joug d'une intolérable souffrance qu'il ne peut exprimer que par écrit ?

C'est une excellente question, non ?

Et que se passerait - il si Ray Jacobs se voyait proposer enfin de nouveaux parfums ?

- Bonjour, je voudrais une glace avec deux boules s'il vous plaît. Bonheur et satisfaction.

C'est à cette question que tente de répondre Katia Goriatchkine dans sa longue nouvelle, éblouissante d'originalité et d'audace, et qui sous couvert d'humour et de métaphores pose de véritables questions sur l'essence même du métier d'écrivain, de ce qui peut être à l'origine du talent.



Huit nouvelles sur un même thème, et pourtant huit façons de nous présenter la Nouvelle-Orléans, son folklore, ses coutumes, sa végétation, ses tragédies humaines et météorologiques, son histoire encore récente et pourtant si riche qui en fait définitivement une ville à part, qui fait de la Louisiane un Etat unique des Etats-Unis.

On ressort vraiment de ce recueil enrichi culturellement au fil de ses histoires angoissantes, émouvantes ou horribles qui présentent au mieux et de façon souvent originale sa culture vaudou certes, mais pas seulement.

Il est presque contradictoire de découvrir cet ancien Etat sudiste meurtri par l'esclavage, la violence, les cyclones être également celui qui a l'esprit le plus festif, celui qui a le plus intégré le catholicisme à ses propres rites d'origine africaine.

A découvrir et à faire découvrir, comme tout ce qu'ose cette jeune maison d'édition pas comme les autres.



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Je vais (buter) choper mon boss, tome 1

J'ai lu ce livre dans le cadre du PAI (Prix des Auteurs Inconnus)

Alexis, superbe mec, qui clame son homosexualité postule pour le poste de garde du corps du patron d'une grande firme Bruxelloise. Sa candidature est retenue mais pas que, ils sont deux et il trouve que son collègue Brice lui fait de l'ombre. Il faut dire qu'Alexis fait tout pour attirer l'attention de SJ, son patron car dès qu'il l'a vu il a eu le coup de foudre.

SJ étant ami avec la soeur d'Alexis et son fiancé, ils ont l'occasion de se rencontrer hors travail et leurs relations sont tout autres, mais malheureusement Alexis ne sait pas si son « boss » est attiré par les hommes.

C'est une comédie burlesque qui se joue plutôt qu'une romance, ce livre ferait une bonne pièce de théâtre et pourquoi pas un film. Les personnages ont tous quelque chose de sympathique et leurs rôles respectifs sont plein d'humour.

Malgré tout mon avis reste mitigé, l'écriture d'A.D. MARTEL est fluide et se lit bien mais je n'ai pas été séduite par l'histoire. Ce roman est plus tourné vers l'humour que la romance.

Un livre que j'ai lu avec plaisir. Et juste une petite confidence : je n'ai pas bien saisi la fin …. je pense que quelque chose m'a échappé !





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De rouages et de sang, tome 1 : Les disparu..

Grâce aux éditions Scrinéo, que je remercie, j'ai lu : Les disparus d'Arkantras, tome un de la série De rouages et de sang de A.D. Martel.

Depuis quelque temps, une menace plane sur les bas quartiers d'Arkantras...

Le bruit court qu'une créature avide de chair humaine enlèverait les enfants à la nuit tombée pour les dévorer.

Que diable, Rowena, jeune orpheline passionnée de mécanique, se moque bien de ces histoires à dormir debout !

Jusqu'au jour où son ami, Œil-de-Pirate, disparaît lui aussi dans d'étranges circonstances...

Résolus à le retrouver, Rowena et son fidèle chat à la patte mécanique, Monsieur Gratouille, s'enfoncent dans les profondeurs d'Arkantras.

De son côté, Eugène Bassompière, un journaliste issu de la bonne société, se voit chargé d'enquêter sur ces disparitions.

Sur les traces du monstre, les destins d'Eugène et Rowena vont s'entremêler.

Que se passe-t-il réellement dans la ville ?

Et si la vérité s'avérait pire que tout ce qu'ils pouvaient imaginer ?

Les disparus d'Arkantras est un premier tome prometteur avec lequel j'ai plongé dans les bas-fonds d'Arkantras, où le danger se cache à chaque coin de rue.

Rowena est une jeune fille de 13 ans, mais elle est orpheline et habituée à la dureté de la vie. Il ne faut pas se laisser avoir par son jeune age, car c'est une enfant sacrément mure pour son age. J'ai beaucoup aimé ce personnage, que j'ai trouvé bien travaillé.

Par contre, j'avoue avoir un peu moins apprécié Eugène, le jeune journaliste de 18 ans. Il est certes plus vieux que la jeune orpheline mais ses réactions sont souvent moins matures ! Il vient d'une bonne famille, il n'a pas vu assez de choses pour être totalement crédible. Je vous avoue qu'il m'a parfois agacé !

Malgré tout, ce duo est intéressant.

L'histoire est bien ficelée, avec une seconde partie plus sombre une fois l'intrigue bien en place.

J'ai apprécié de plonger avec eux dans les bas-fonds d'Arkantras, et je trouve ce roman jeunesse de style steampunk réussi.

Ma note : quatre étoiles.
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Les larmes de Saël, tome 1

Auteure totalement inconnue et titre faisant partie des Audible gratuits jusqu’au 13/09, j’ai donc tenté l’expérience avec ce roman fantastique.



L’univers est très intéressant et original. Il s’agit d’une dystopie où une partie du peuple vit en harmonie et en autarcie sous un dôme de verre avec de l’eau à profusion. L‘autre partie est au milieu des steppes sans eau et avec une société matriarcale. Grâce à Arkana, on en apprend plus sur ce monde de Saël qui est devenu sa nouvelle famille. On est comme elle, on est surpris par les différences avec son monde d’origine et les apprentissages qu’elle y a reçu. Sinon niveau histoire, je n’ai pas été plus emballée que ça car Arkana passe son temps à se plaindre et à se regarder le nombril. Il m’a fallu dépasser la moitié de l’audio pour que l’histoire me captive enfin et qu’il me tarde d’en connaître la fin. Sans que je m’en aperçoive, je m’étais attachée aux différents personnages alors qu’au début, il n’y avait que le petit Zachary qui me touchait. Mina est une morpionne, Arkana ne voit pas au-delà de son nez et les 2 autres sont aigris et ronchons. Finalement, j’ai envie d’en savoir plus sur ce monde et sur les aventures d’Arkana avec sa nouvelle famille. Il aura fallu du temps pour que tout ce beau monde se comprenne et s’accorde ensemble. Arkana se montre également grandie à leur contact et à celui du monde sauvage de Saël. Elle finit aussi par apprendre de ses erreurs et à agir en conséquence.



Comme vous l’aurez compris, malgré un début longuet, ce 1er tome a été une excellente découverte. J’ai hâte d’en savoir plus et de voir quel final cette auteure a donné à sa série. Pour les amateurs de dystopie, je vous conseille donc découvrir le 1er tome de cette tétralogie et sa jeune auteure belge. Pour ma part, j’espère finir cette série avant la fin de l’année (malgré le nombre de séries commencées ces derniers temps). En tout cas, ça sera une nouvelle auteure à suivre.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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La Folle Destinée des Kerdelec : Un secret bi..

J'ai reçu ce livre lors d'une masse critique privilège, la couverture et le titre m'ayant plu j'ai décidé de postuler pour la lecture de ce récit.



J'ai vu dans les étiquettes de ce titre littérature jeunesse et je pense que c'est pour cette raison que je trouve que ce récit manque de profondeur et que les personnages manquent ne sont pas assez travaillés.



Une babeliote indiquant avoir eu l'impression de lire des Alice détective de la bibliothèque verte et je pense que sur ce point la je la rejoins, j'adorais ces récits étant enfant mais désormais avec mon regard d'adulte si je lisais ce type de récit je trouverais cela beaucoup moins bien.



J'ai aime au début de ce récit le personnage de Sophie qui n'en que faire des convenances, grimpant aux arbres, se grimant en son frère jumeaux et son caractère.



J'ai aime le secret et la disparition du frère aine cependant cela reste au final au niveau de cosy mystery, je suis restée assez indifférente au destin de nos personnages et je ne pense pas poursuivre la suite de cette saga qui se lit bien mais je n'en garderai aucun souvenir sur le long terme.



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La Folle Destinée des Kerdelec : Un secret bi..

Quand j'ai vu la couverture du livre qu'on me proposait j'ai pensé : "yeah cosy mystery ça c'est pour moi, en plus ça tombe bien j'ai que des envies de polar dans mes lectures en ce moment".

Quand reçu le livre, j'ai regardé d'un peu plus près l'ouvrage et réalisé que si les codes du cosy mystery étaient dans la couv' j'étais peut être plutôt partie pour lire une romance historique. Aïe ai je pensé, la romance, c'pas vraiment ma came. Sauf que... Le cosy mystery n'est-ce pas également de la romance ou des bons sentiments enrobés dans une pseudo enquête ? Et puis bon, j'aime les jolies bleuettes, Anna Gavalda ou le cercle des amateurs d'epluchures de patates par exemple, j'aime beaucoup. Allez zou ! On se lance dans la bonne humeur et en plus ça commence bien on s'en va cueillir des pommes.



La famille Kerdelec, propriétaire de terres sans le sou dans le XVIII (siècle, et en Bretagne, pas à Paris), se réjouit. Ils vont sans doute hériter d'une belle fortune. Mais ça capote vite, Étienne, l'un des fils du couple disparaît ainsi que le papier leur permettant d'emporter l'héritage. Heureusement, Sophie, la jumelle d'Étienne et chevalier d'Eon à ses heures, va tout faire pour retrouver ce et celui qui ont disparu.



De fait je ne sais pas si vraiment c'est une romance ou plutôt un roman d'aventures avec enquêtes, vils faquins, mystères et émois. Je me voyais lire une affaire d'Alice Roy ou des sœurs Parker (oui j' adorais ça gamine) parce qu'on est vraiment dans le même style léger, optimiste et sans prise de tête. J'ai été dans l'ambiance "bibliothèque verte" pendant toute ma lecture.



Je t'aime moi non plus.



Par contre je n'étais pas du tout dans l'ambiance historique. Par exemple dans un Austen presque de la même période où l'on est aussi entre gens bien nés et desargentés. Là, las, si entre membres de la famille on se déteste on se le dit carrément, pas de chichi, t'oublies le langage effacé et courtois du XVIII, bonjour crêpage de chignon façon téci ou pensionnat des sœurs Parker " j'vous aime pas ma fille t'es rien qu'une paysanne" (Eva Green dirait que c'est leur petit côté Français) "pis d'façon t'es rien qu'une jalouse" etc... Bref j'avais envie de souffler un peu tout le monde (j'aime l'odeur du duel au petit matin) pour que l'histoire avance enfin (et que peut-être leur esprit s'éveille un peu) (dis leur Alice toi qui sait si bien évoluer dans le beau monde tout en investigant velu), mais quand il a fallu chercher un lapin (qui risquait de déféquer dans les plats de la réception du soir), et la phrase : "Étienne ! c'est forcément un coup de lui", j'avais envie de pleurer. J'ai poursuivi avec un super (non) dialogue entre l'héroïne et un jeune homme ensanglanté et je suis allée lire ailleurs .



Et et et... Les jours ont passé et impossible de m'y remettre. Peut être que tout ça s'arrange ensuite quand l'intrigue commence réellement. Peut être que seul le commencement coince. D'habitude je me force à lire entièrement les services presse. Mais j'avoue je n'ai pas la tête en ce moment à m'acharner sur des lectures qui ne me conviennent pas dès le tout début. Tout comme ça m'embête de poster un avis lapidaire, car je n'ai pas la tête à ça non plus.



Bref. Ce bouquin n'était pas du tout pour moi. C'est entièrement ma faute parce que j'ai cru à tort lire un autre genre quand j'ai postulé pour le recevoir et que ce n'est pas la première fois que Babelio (du moins ses algorithmes) me propose des livres très en dehors de ma zone de confort, j'aurais vraiment dû faire plus attention. Néanmoins je pense qu'on peut exiger une belle écriture pour chanter l'aventure et l'amour courtois mais c'p'tet juste le vieux troubadour en moi qui radote, l'autrice a déjà une belle bibliographie et des super avis. Adonc je gage que je ne suis pas du tout le lectorat cible et je souhaite à ce livre et à l'autrice tout le succès qu'ils méritent.



[Masse Critique]
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Les larmes de Saël, tome 1

Cela fait un moment que ce livre trône dans ma pile à lire sans que je me décide à l'y en sortir. Finalement, j'aurais dû le sortir plus tôt, parce que j'ai adoré !



L'univers est riche et l'idée de l'histoire ainsi que la trame m'a bien plus.

Au départ, le personnage principale m'a laissé sceptique. Elle apparaît comme immature, impulsive et trop gâtée. Finalement, ces traits de caractère voulus par l'autrice rythme la trame. J'ai fini par adorer ce tempérament assez décalé pour l'héroïne d'une histoire et j'ai beaucoup aimé la conséquence des actions irréfléchis d'Arcana. De plus, j'ai adoré l’évolution du personnage au court du tome.

Et ce n'est pas la seule. Chaque personnage du roman m'a laissé au premier abord indifférente, pour au final révéler ses vrais couleurs si bien que je me suis attachée à tous les personnages centraux du roman.



Les enjeux du roman m'ont aussi conquise. J'ai beaucoup aimé la trame et les travers des deux cités. Bien que fictif, certains faits de l'histoire ont laissé paraître un parallèle et une morale avec notre réalité que j'ai apprécié.

Le style d'écriture, quant à lui, est plaisant et le livre s'enchaîne sans problème. Un fois bien plongée dans l'univers, j'ai lu le roman d'une seule traite.
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La Folle Destinée des Kerdelec : Un secret bi..

Je suis toujours partante pour lire une romance historique, et cette masse critique privilégiée m’a permis de me faire plaisir.

Une romance qui se lit facilement, agréable et pleine de rebondissements et cela en pays breton au temps de la France de Louis XV.

Sophie, jumelle d’Étienne et cadette de la famille Kerdelec n’a pas sa langue dans sa poche et vie en toute liberté au château familial. Des intrigues familiales vont faire revenir la famille à Rennes auprès des parents des jeunes gens.

La famille Kerdelec va se retrouver prise au sein d’intrigues et de chasse à l’héritage contre le Comte de Carnac, sombre personnage énigmatique. Il faut pour prouver la filiation familiale et hériter d’une belle petite fortune, produire des documents précieux qui ont disparu.



Étienne va disparaître et c’est sa sœur qui va se retrouver à jouer son rôle pour mettre à jour les complots et les intrigues familiales. Différents suspects se succéderont et permettront de découvrir de multiples secrets qui entourent la famille.

Un bon moment de détente en compagnie des différents personnages, la famille Kerdelec à ses bons et ses méchants comme d’habitude dans ce genre de roman. Le suspens et l’action sont au rendez-vous. Une bonne lecture pour jeunes adultes, où différents thèmes sont abordés comme l’histoire de la Bretagne à l’époque et l’indépendance de son Parlement vis à vis du pouvoir central à Paris, les luttes de pouvoirs entre différentes factions. La société très patriarcale est évoquée, les jeunes femmes quittent la tutelle de leur père pour celle de leurs maris, les mariages arrangés au profit des familles sans l’avis des jeunes gens.

Il n’y a plus qu’à attendre la suite qui devrait sortir très prochainement, pour suivre les aventures de Sophie en pays malouin. Merci à Babelio et aux Éditions Calman Levy pour cette belle découverte.
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De rouages et de sang, tome 1 : Les disparu..

J'espère que ce livre est le dernier qui appartient à la série "je l'ai lu, mais à une époque où j'avais du mal à rédiger mes chroniques". Ce serait bien !

Rowena et Eugène sont deux personnages que rien ne destinait à se rencontrer, et que le destin va réunir. Rowena est orpheline, et elle a bien l'intention de ne pas se retrouver enfermer à nouveau dans un orphelinat. Son compagnon, c'est monsieur Gratouille, ex-chaton orphelin qu'elle a sauvé et à qui elle a confectionné une patte mécanique. Elle vit de débrouilles, rémunère ceux qui l'aident à dissimuler ses activités - dans les bas-fonds de la société, la police n'est pas là pour aider les indigents. Eugène Bassompière, lui, vient plutôt de haut, de très haut. Il a voulu dénoncer ce qui se passait dans la bonne société, et il est redescendu assez bas. Il n'a en tout cas plus qu'un ami, qui lui vient en aide de temps en temps. Il lui faut se refaire, prouver qu'il est un journaliste digne de ce nom. Pour cela, il doit enquêter sur une affaire de disparitions qui a lieu dans les bas-fonds, affaire qui concerne les amis de Rowena : plusieurs enfants ou de tout jeunes adolescents ne sont pas rentrés chez eux après une journée de travail.

Voir la police ne rien faire peut sembler étonnant, l'on peut se dire : "nous sommes dans un univers steampunk". Et pourtant... je ne peux m'empêcher de faire le parallèle avec des affaires bien réelles, dans lesquelles la police ne s'est absolument pas donné la peine de lever le petit doigt (voir Les oiseaux chanteurs de Christy Lefteri pas si loin de nous dans le temps et dans l'espace). Il est aussi question d'un monstre qui enlèverait ses enfants. Mais qu'est-ce qu'un monstre, exactement ? Un être fantastique et terrible ? Un être dont l'apparence et/ou le comportement l'écarte des normes de la société ? Pour l'apparence, cela fait des années que je me tue à répéter qu'il ne faut surtout pas se fier à elle, qu'il faut toujours aller au-delà. Pour le comportement, malheureusement, l'on n'est jamais déçu, même si l'apparence de celui ou celle qui se comporte monstrueusement peut être tout à fait ordinaire, insoupçonnable. J'ai vraiment été bluffée par certaines péripéties, que je n'ai absolument pas vu venir. Le courage de Rowena, l’honnêteté d'Eugène sont des qualités rares que peu sont en mesure d'apprécier dans ce récit. Il faut dire que nous trouverons des personnes tellement retorses que l'on peut bien se demander comment l'on peut en venir à raisonner ainsi.

Le tome 2 devrait paraître en août, je ne manquerai pas de le lire.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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De rouages et de sang, tome 2 : Le trésor du ..

Deux semaines et une grippe après m'être lancée dans ce tome 2, me voilà à écrire quelques mots à chaud directement à la fin de ma lecture.

Si cela n'avait pas été la plume d'A.D. Martel, je crois que la fièvre m'aurait fait abandonner. Mais comme à son habitude, l'une de mes autrices préférées de tous les temps à réussi à me happer. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde à la lecture de cette suite !



Sans spoil.



Presque deux ans après avoir lu le tome 1, c'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé Rowena, Monsieur Gratouille, Eugène et Oeil-de-Pirate pour la suite de leurs aventures. Et des aventures, croyez-moi qu'ils vont en vivre ! Si vous aimez les pirates, les aéronefs et les multiples rebondissements saupoudrés de belles valeurs, ce roman est fait pour vous. Gros + si comme moi, vous n'appréciez pas particulièrement la romance : il n'y en a pas ici. :-)



Mon seul regret finalement est d'avoir tardé à lire cette fin de duologie : je ne me souvenais plus tellement du premier tome, et même si nous avons quelques piqûres de rappel ici et là, je pense que j'aurais davantage apprécié lire les deux ouvrages dans la foulée. Je regrette aussi, peut-être, une certaine ressemblance (selon moi) à un film d'animation connu qui m'a un peu coupé dans mon élan livresque - en plus de la fameuse grippe - car j'ai tout de suite pensé à ce film qui n'est personnellement pas mon préféré, spoiler alert :



Je ne pourrai en dire plus car il s'agit tout de même d'un deuxième tome, néanmoins, je recommande vivement cette petite duologie style steampunk, à celles et ceux appréciant la littérature fantasy jeunesse/ado : elle mériterait d'être davantage connue ! Des personnages attachants - petit pincement au cœur de les quitter -, de l'aventure, de beaux messages, de l'imaginaire... Que demande le peuple ?

Une courte saga à découvrir et surtout son autrice A.D. Martel, que ce soit avec « De rouages et de sang » ou « Le secret du faucon » (saga orientée adulte) entre autres, vous ne le regretterez pas - du moins je l'espère (oui oui je suis fan d'elle ^^ !)



PS : Attention par contre, comme le titre de la saga l'indique, il y a du... Sang! Et certaines scènes pourront sans doute "choquer" les plus sensibles d'entre nous. De mon côté je le suis, je n'ai pas particulièrement été heurtée mais c'est parce que j'ai lu ''pire''. Je pense néanmoins aux personnes qui pourront être heurtées plus que moi face à certaines scènes même si les détails ne sont pas accentués au maximum, il faut tout de même le savoir.
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Les larmes de Saël, tome 2

Dans ma précédente lecture j’avais envie d’écharper certains personnages, ici je l’avoue ce serait plutôt l’auteure 😉



Comment peut-on faire ce genre de choses à ses personnages ? et à ses propres lecteurs tellement pris dans la lecture qu’ils ressentent en eux-mêmes les douleurs et déboires subis ?



Arcana et son clan ont quitté leur emplacement pour chercher un nouveau lieu de vie pour tous. La traversée de Saël et de ses terres arides est dur et les épreuves ne vont pas manquer pour ce clan que nous avons appris à connaître et à aimer. La disparition d’Ashkan dans une tempête de sable ne va pas arranger leur moral déjà en manque d’eau et de vivres.



De même, nous continuons à observer la cité de Ceylan et un nouveau personnage en la personne d’Eleni plus particulièrement. Ce n’est pas parce qu’Arcana n’y est plus que son aura a disparu. De nombreux partisans ont adhéré à ses idées. Mais là aussi de nombreuses épreuves les attend. Ambrose n’en a pas fini avec Arcana et les retentissements de ses actes. Il a beau penser l’avoir éliminé dans le désert, il continue à en vouloir à Saël.



Entre disparitions, trahisons, combats pour soi ou pour les autres, A.D. Martel n’épargne personne ni personnages ni lecteurs.



Et puis le pire pour nous, mais qui fait tout le talent de l’auteure, c’est l’enchaînement des chapitres. Elle sait nous appâter, nous titiller, ou nous laisser en vrac pour mieux nous faire repartir de l’autre côté. Là où elle nous y avait déjà laissé sur le flan quelques pages avant.

Alors Ceylan ou le désert ?

Eleni ou Arcana ?

Aucune des deux n’aura ma préférence car dans chaque chapitre les concernant je me focaliserai sur elle seule en oubliant presque dans quelle situation parfois dramatique l’auteure a laissé sa comparse quelques pages auparavant.



Alors en bref que dire de ce tome 2 ?



Ahhhhhh c’est du bon, du sadique, du mouvementé mais aussi de l’amour qu’il soit de couple, maternel, filial ou fraternel. Chacun va sortir le meilleur ou le pire de lui-même pour nous imposer des émotions et nous empêcher de nous ennuyer un seul instant. Les personnages prennent de la profondeur, de la maturité, le tome en lui-même est plus sombre mais n’en est que meilleur et plus prenant.



Je pensais que le tome 1 se suffisait à lui-même. C’était déjà un coup de cœur. Mais maintenant que j’ai lu le 2 je ne peux plus le dire. Continuer à suivre Arcana et les siens était nécessaires mais pour finir sur ce cliffhanger alors là je dis : nooooonnnn !!



Je propose remettre en place le goudron et les plumes, les tortures à base de chèvre et de sel, les poupées vaudoues...



A.D. Martel je suis fortement déçue de vous. Comment avoir osé nous laisser ainsi ? C’est plus sur le flan mais carrément au bord de l’asphyxie.



Je suis fortement dépitée. Et je compte sur toi en 2021 sinon je fais un malheur ;)
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Nouvelles Orléans

Une nouvelle fois, les Editions Livr’s font très fort, décidément j’aime vraiment beaucoup tous leurs livres, toujours originaux et dont les couvertures ont un graphisme particulièrement soigné, très attirant. Il s’agit d’un recueil de nouvelles d’auteurs belges et français qui écrivent sur la Nouvelle Orléans, ville superbe que je rêve de visiter autrement que par la littérature, ville natale de mon héros favori, l’inspecteur Pendergast, mais ici il n’est pas question de polar, même si une des nouvelles s’y apparente. Cette ville dégage une ambiance surnaturelle, fantastique et c’est bien dans ce registre que se situe ce recueil. En général, je n’aime pas forcément beaucoup les nouvelles, j’ai souvent une impression d’inachevé et de manque d’homogénéité. Mais cette anthologie ne présente pas ce défaut, aucune nouvelle ne semble moins bien écrite que les autres. Tous ces auteurs ont un style différent, mais toujours très agréable et fluide. J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre et je le recommande chaleureusement.



La thématique générale est sans doute assez courante à propos de La Nouvelle Orléans, puisqu’elle s’articule autour du vaudou, de ses personnages (Papa Legba, Baron Samedi) et de sa pratique dans la majorité des textes, mais le traitement en est très original. Peu de nouvelles appartiennent au genre « Horreur », peut-être seulement Moi l’autre et Les morts ne se mangent pas. Ce qui fait la grande originalité de ce recueil, pour moi, c’est que le fantastique est utilisé de façon très positive et l’ensemble délivre un message d’espoir : Il n’y a pas de fatalité et on est libre de ses choix. Tous les héros du livre (sauf Lexie, les morts ne se mangent pas) sont très résilients, même si parfois c’est d’une manière peu constructive (Moi l’autre), ils font tout pour sortir de leur situation et être libérés de leurs chaînes : Nous avons une restauratrice d’art qui refuse d’être enchaînée par l’esprit qui domine sa famille depuis des décennies, un malade du cancer qui se bat contre la fatalité, une poupée vaudou qui se retournera contre la sorcière qui l’a créée dans un but malfaisant, un écrivain manipulé par son éditeur, un jeune voyou qui saura revenir dans le droit chemin etc. Bien que ces histoires soient largement fantastiques et surnaturelles, il s’en dégage beaucoup d’optimisme et un message plein d’espoir. De plus nous visitons cette très belle ville.



Mes préférées sont Nola, une nouvelle de type thriller qui raconte la terrible vengeance d’un prof maltraité par un élève adolescent, ce texte est le seul qui n’appartient pas au genre fantastique, on est dans un monde sombre et réaliste et Sans nom, l’histoire magnifique et bouleversante de la poupée vaudou qui se trouve sur la couverture du livre. Dans ce récit plein d’espoir et de tendresse, cette poupée mal aimée et crée dans le but de nuire à autrui se libérera, se vengera de sa propriétaire et sauvera une petite fille malade, devenant ainsi Etoile, sa compagne bien aimée. L’autre porte est un long texte plus hermétique, mais aussi plein d’espoir, je l’ai également apprécié, mais je le répète j’ai aimé toutes ces nouvelles qui m’ont fait voyager.



Un grand merci pour ce livre qui m’a vraiment beaucoup plu et qui vaut le détour par ses paradoxes originaux.
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De rouages et de sang, tome 1 : Les disparu..



De la fantasy à la science-fiction, en passant par le fantastique, le steampunk et l'historique, la plume d'A.D. Martel est vagabonde et aime explorer tous les imaginaires.



En mars 2022, le tome 1 de sa série De Rouages et de Sang est édité chez Scrineo.



A Arkantras vivent Rowena et Eugène. Ils ne se connaissent pas. Elle est une orpheline qui se rêve mécanicienne tout en faisant tout pour échapper à l'orphelinat, tandis que lui souhaite faite carrière dans le journalisme pour prendre sa revanche sur un père qui l'a renié et défendre les plus nobles causes. Après un premier papier dénonçant la corruption politique de la ville, Eugène piétine un peu jusqu'à ce que son rédacteur en chef le charge d'enquêter sur des disparitions d'enfants issus des quartiers populaires. Des premières investigations peu concluantes à des pistes sérieuses, Eugène s'embarque dans cette affaire louche qui ne manquera pas de le mettre en danger et où il fera de nombreuses rencontres dont celle de Rowena, peut-être au bon endroit et au bon moment pour l'aider, qui sait ?



Dans De Rouages et de Sang, A.D. Arkantras nous plonge dans une enquête qui prend cadre dans une ambiance steampunk très réussie. Déjà Arkantras est une cité industrielle marquée par un progrès technique s'exprimant notamment par l'usage d'aéronefs pour ceux qui en ont les moyens. De même que la cité s'est dotée d'araignées géantes mécaniques servant de véhicules aux policiers, chargés de faire respecter le couvre-feu imposé aux enfants. Pour cela, ils quadrillent la ville chaque nuit afin de ramasser les traînards et de les envoyer à l'orphelinat. En outre, il y est également fait mention d'automates utilisés aussi bien comme domestiques, comme jouets et même comme armes.



Tout est mécanisé dans cette cité à la fracture sociale franche. L'autrice met ici en exergue deux mondes, celui des nantis qui vivent égoïstement dans l’opulence et l'excès se moquant éperdument des autres, et celui des plus pauvres, opprimés dans leurs conditions et méprisés dans l'indifférence de tous. D'ailleurs, en confrontant l'enlèvement de personnes issues des castes les plus pauvres au désintérêt des policiers qui les considèrent comme de simples faits divers, l'autrice porte la réflexion sur le réel dédain des pouvoirs publiques lorsque les victimes sont des démunis sans relations.



Les investigations menées par les deux principaux personnages de cette histoire nous amènent à côtoyer une violence inouïe, l'horreur la plus crue sous le vernis de meurtres sordides et même à mettre au jour les plus vils secrets d'une cité infestée par le malin. Même si ce roman s'adresse à un jeune public, A.D. Martel n'épargne pas ses lecteurs en les confrontant à la cruauté humaine, à l'injustice sociale et à la dureté de la vie.



Pour autant, à travers des personnages lumineux, elle nous parle aussi d'amour, de courage et d'entraide car ces derniers portent toutes ses valeurs et même plus encore.



D'ailleurs, l'intrigue repose sur un tandem qui marche séparément jusqu'à leur rencontre. Forte et dégourdie, Rowena a un caractère très affirmé malgré son jeune âge. Orpheline, cette enfant des rues cherche une figure parentale parmi certains des adultes qu'elle rencontre comme celui qu'elle surnomme Œil-de-Pirate. Elle lui voue d'ailleurs un certain attachement au point de braver tous les dangers lorsque celui-ci disparaît à son tour. Rowena fait partie de ces héroïnes cabossées par la vie qui nous touchent de suite. On ne résiste pas à son charme, à son sens de la répartie et à sa persévérance sans faille. Bref, c'est une gamine qui ne nous indiffère pas. Quant à Eugène, lui, est nettement plus favorisé par la vie ou tout du moins l'a été car pour avoir perdu l'estime de son tyran de père, le voilà écarté de la maison familiale au point de se voir interdit toute relation avec sa sœur. Malheureux par cette situation, on apprécie tout autant la compagnie de ce frêle jeune homme, un tantinet gauche, qui cherche à s'illustrer en dénonçant les crimes et épinglant les coupables grâce à sa plume de reporter. Eugène est une belle âme qui doit se défaire de ses idées reçues. Sa mission dans les quartiers populaires lui ouvre les yeux sur certaines choses et vont le faire mûrir considérablement car c'est dans l'adversité qu'on apprend le plus. Par leurs différences, Rowena et Eugène apportent un petit quelque chose personnel et se complètent bien pour nous emporter à corps perdu dans leurs destins tourmentés.



Les Disparus d'Arkantras mêlent habilement aventures et suspense promettant ainsi aux lecteurs un récit captivant sans le moindre temps mort.



Un premier tome qui démarre donc sous les chapeaux de roue en attendant de lire la suite pour voir comment les événements vont tourner... suite sur Fantasy à la Carte.
Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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De rouages et de sang, tome 1 : Les disparu..

Bienvenue dans les bas-fonds d'Arkantras, cité industrielle, où des disparitions mystérieuses s'enchainent sans vraiment inquiéter la police. C'est là que survit la jeune Rowena, orpheline, pickpocket à ses heures et mécanicienne hors pair ainsi que son chat biomécanique Gratouille. Lorsque son ami Oeil-de-Pirate, un homme secret et bourru disparait, elle décide d'enquêter pour le retrouver. C'est là aussi que vit Eugène Bassompière, journaliste renié par son riche père suite à un reportage explosif sur la corruption dans la bonne société. Il se voit confier un article sur ces disparitions. Leurs découvertes vont s'entrecroiser pour faire éclater la terrible vérité...

Dès que j'ai vu la couverture, j'ai tout de suite eu envie de lire ce roman steampunk et je ne suis pas déçue !

Rowena et Eugène sont des héros très attachants de par leurs différences et leurs complémentarités. Rowena est déterminée, courageuse et débrouillarde alors qu'Eugène est craintif et plein de préjugés envers le bas peuple.

L'univers d'Arkantras est vraiment réussi car il dénonce à la fois la pollution, les inégalités sociales et les dangers de la recherche scientifique.

Les révélations finales permettent de clore un chapitre mais donnent envie de découvrir la suite !

Merci aux éditions Scrinéo et à NetGalley.
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