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Critiques de Ayana Mathis (138)
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Les douze tribus d'Hattie

Hattie, originaire de Géorgie, est venue à Philadelphie pour fuir le racisme qui sévit dans le Sud. Elle épouse August contre l'avis de sa famille, et aura avec lui douze enfants - douze tribus. A travers le parcours de ces douze enfants, c'est l'histoire américaine du XXe siècle qui s'écrit devant nous. Dans un contexte d’Amérique ségrégationniste, ces garçons et filles, malades ou disparus trop tôt, confrontés à la maladie, à la pauvreté ou à l'abandon, resteront marqués par leur mère, sévère, forte et malheureuse. Chacun d'eux ressentira et subira l'ampleur de ses faiblesses et l'impact de ses rêves perdus.



Car la misère, le deuil, la tristesse ont empêché Hattie de s'abandonner à aimer ses enfants, obsédée qu'elle était d'arriver ne serait-ce qu'à les maintenir en vie et par la peur inavouée de les perdre, monstre d'orgueil brisé par un mariage raté et la certitude de n'avoir fait que des mauvais choix. La grande réussite de ce roman est de nous faire voir Hattie à travers les yeux de ses enfants (un chapitre pour chacun, comme autant de petites nouvelles), chacun à sa manière, avec une même certitude : lorsque cette mère Courage dépose les armes et que le moment est venu de faire la paix, il ne reste qu'un immense amour.

Extrêmement poignant et bien construit, il manque juste un sentiment de proximité qui susciterait davantage d'empathie, ce petit quelque chose qui sépare un livre de l'énorme coup de cœur.
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Les douze tribus d'Hattie

Le livre s'ouvre en 1925 alors qu'Hattie voit ses jumeaux, nourrissons, mourir d'une pneumonie. L'héroïne, vulnérable, 17 ans, tout juste mariée, a quitté le Sud suite au meurtre de son père pour le Nord au climat hostile mais où l'égalité raciale règne.

De cette tragédie, découleront (sans doute) celles des enfants du couple Hattie/August.



J'ai aimé la construction peu ordinaire de la saga où chaque enfant, héros de chapitre, devenu adulte ou pas, nous est présenté par le biais d'une année et de son prénom.



De tragédies en parcours dramatiques, on se demande dans quelle mesure la perte du couple de jumeaux a brisé et annihilé les gestes et la douceur maternels d'Hattie. Happée par les maternités successives, mûe par le mépris avec lequel elle considère son époux, père de famille incapable (mais amant auquel elle ne résiste pas), Hattie demeure une héroïne insaisissable et pourtant il n'est question que d'elle dans le roman.



Chaque histoire présentée sous entend la manière dont les relations à la mère ont façonné la vie du personnage. Chaque chapitre, chaque enfant, porte une part d'elle : c'est le roman de la maternité d'Hattie.



Je me suis laissée totalement emporter par l'histoire de cette famille. Le contexte politico/historique de la ségrégation, mais aussi des inégalités sociales et raciales constituent une solide toile de fond au récit, ce qui accentue la vulnérabilité et la précarité des situations de chacun.

Les douze tribus d'Hattie est un roman redoutablement écrit qui se démarque avec brio des autres romans du genre de la saga.
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Les douze tribus d'Hattie

Premier roman d’Ayana Mathis, une œuvre ambitieuse, profonde et maîtrisée.



Ce roman qui se déroule au long du XXe siècle, n'a rien d'un conte de fées. Je pense que l’auteure s’est inspirée de la vie de sa grand-mère.

Hattie débarque à la gare de Philadelphie avec sa mère et ses soeurs en 1923. Elles fuient le Sud où sévit la ségrégation raciale en espérant profiter d’un bout d’horizon en Pennsylvanie.

A 16 ans, elle rencontre August, son futur mari avec qui elle aura beaucoup d’enfant. Atteints de pneumonie, ses premiers jumeaux ne survivront pas. Le manque de soins adaptés ainsi que le manque d’argent, leur ont été fatal, pas facile de payer le médecin.

Le drame est là.



Par la suite, Hattie a dix autres enfants. Cette fratrie constitue la trame du roman. Dans une Amérique tourmentée par la ségrégation raciale et la pauvreté, l’héroïne dévoile une personnalité forte et une ardente combativité.

Son seul objectif, nourrir et éduquer ses enfants le mieux possible.

La lâcheté que lui imposent parfois certaines situations s’oppose et se confronte à son insatiable besoin de lutte.



Hattie est une mère froide qui ne se fait pas d’illusion. Elle est forte comme un roc et résiste aux tempêtes. Ses enfants en souffrent, mais saisissent le peu d’affection qu’elle préserve pour survivre dans un monde si injuste.



Les Douze Tribus d'Hattie s’arrêtent en 1980.



Un premier roman magnifique à découvrir absolument qui se savoure et qui se dévore dans lequel la notion de courage prend tout son sens.

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Les douze tribus d'Hattie

« Hattie savait que ses enfants ne la considéraient pas comme quelqu'un de gentil, et peut-être ne l'était-elle pas, mais quand ils étaient petits, il n'y avait pas beaucoup de temps pour les sentiments. Elle leur avait fait défaut dans des domaines essentiels, mais à quoi cela aurait-il servi de passer les journées à les serrer contre elle et à les embrasser s'ils n'avaient rien eu à se mettre dans le ventre ? Ils ne comprenaient pas que tout l'amour qu'elle avait en elle était accaparé par la nécessité de les nourrir, de les habiller et de les préparer à affronter le monde . Le monde n'aurait pas d'amour à leur offrir ; le monde ne serait pas gentil. »





C'est l'histoire d'Hattie.

Jeune noire à la peau claire fuyant à 15 ans le Sud avec sa mère et ses sœurs, installée à Philadelphie, très vite enceinte, mère de jumeaux à 16 ans, les perdant à 17 d'une pneumonie, déchirée à vie ; un mari brave mais volage et incapable de ramener l'argent à la maison ; 10 grossesses enchaînées. Hattie, arrivée pleine de curiosité, prête à dévorer le monde, plongeant de désillusion en désillusion, n'ayant d'autre ressource que de serrer les dents, lutter pour l'ordinaire, abandonnant amour,douceur et tendresse – mais sans doute pas dans son cœur. Une femme qui n'a pas de choix.



« Il était important de faire ce qu'il y avait à faire, indépendamment du jour et des circonstances »



Décrite en 10 chapitres s'étalant sur 55 ans, comme 10 nouvelles s'enrichissant l'une-l'autre, chacune consacrée à l'un de ces enfants devenant adultes, tout comme elle ballotés par un mondr impitoyable, dérivant, se perdant. A travers le parcours de chacun, c'est la vie de Hattie qui est racontée, un cœur tendre soumis à rude épreuve, camouflé sous un carapace de colère.



Voilà une histoire qui pourrait être misérabiliste, où il ne faut pas rechercher de douceur. Une femme dans le siècle, un combat pour survivre et se protéger tant bien que mal, qui pourrait être un amalgame de situations convenues, et c'est au contraire plein de belles surprises, grâce à une forme littéraire originale, à des dialogues somptueusement menés, grâce surtout à l'œil attentif de Ayana Mathis, une femme qui sait regarder les autres sans pitié, mais sans les juger.
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Les douze tribus d'Hattie

Elle est vraiment incroyable et imprévisible, cette Hattie ! Venue du sud ségrégationniste des Etats Unis: Atlanta en Géorgie, dans le wagon réservé aux noirs avec sa mère et ses deux soeurs Pearl et Marion, elle s'installe à Philadelphie, rencontre August à seize ans et a une nichée d'enfants dont les naissances s'étalent sur plus de trente ans. Chaque chapitre du livre correspond à l'histoire de un ou deux enfant(s), dans laquelle on voit apparaître Hattie et c'est ce qui permet au lecteur de connaître cette femme au grand coeur, souvent dure et sévère, d'autres fois prête à tous les sacrifices pour donner une vie meilleure à sa descendance. Il faut dire qu'elle est très pauvre, Hattie, et son mari n'a pas toujours de travail ou pas toujours envie de donner sa paye à sa famille ... Le récit part de 1925, Hattie a alors dix-sept ans, et deux enfants viennent de naître; ensuite il y a un chapître consacré à Floyd, le musicien de jazz, puis c'est l'histoire de Six le prêcheur, celle de la petite Ruthie (née d'un autre père qu'August ...), celle d'Ella née en 1954 quand Hattie avait quarante-six ans, celle d'Alice qui veut à tout prix protéger son frère Bill, puis celle de Franklin, soldat en 1969 de la guerre du Vietnam etc ... Toutes ces vies ne sont pas très drôles, plutôt difficiles, et beaucoup de ses enfants ont le souvenir d'une mère secrète et peu tendre, le plus souvent en colère et épuisée.



Pourquoi ce livre est-il si fascinant : parce qu'il s'agit d'une famille noire qui essaie de s'en sortir à Philadelphie ? Parce qu'il y a de très nombreux enfants ? Parce que le devenir de cette famille couvre à peu près toute l'histoire américaine de cette période ? Parce que Hattie est à la fois une Mère universelle mais aussi une femme noire du XXème siècle aux USA ? Sans doute un peu tout cela à la fois, sans oublier l'écriture superbe et très évocatrice de l'auteure; un premier roman très réussi !
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Les douze tribus d'Hattie

De 1928 à 1980, de l’âge de 16 ans à l’âge d’être grand-mère, du sud ségrégationniste, au nord plus égalitaire, il sera long et riche le parcours d’Hattie avec laquelle nous cheminerons au travers de 10 récits dont le point d’ancrage est Hattie, femme noire à la peu claire qui n’a d’autre idée en tête que de tenir debout, de protéger sa couvée ; de survivre envers et contre tout. Elle n’a rien d’une sainte, elle nourrit des rêves impossibles, tente avec ses moyens de faire de son mieux sans toujours y parvenir. C’est ce qui fait d’elle un personnage attachant, émouvant, et horripilant parfois, aussi. Une femme qui porte en elle et poids et l’histoire de sa communauté.



Les vicissitudes ne manquement pas, les deuils la frappent très tôt. La vie conjugale n’est réjouissante. Tout cela, nous le découvrirons au rythme de chacun de ses enfants. L’histoire, la musique, la guerre du Vietnam… ce pan de culture américaine est justement balayé ; juste assez présent, mais pas étouffant.



L’auteur, parvient à dresser un portrait travaillé de cette femme, en multipliant les points de vue, et les procédés narratifs. Le tout pourrait s’apparenter à des nouvelles, à ceci près, que les récits sont tous intimement reliés. Des fragments de vies pour, en réalité nous conter l’histoire d’une Vie où chaque personnage marque le lecteur, chacun à leur manière.



Le livre est assez difficile à lâcher. Il y a sans aucun doute de grandes qualités dans l’écriture d’Ayana Mathis , qui font d’elle un auteur prometteur, et à suivre.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Les douze tribus d'Hattie

Douze voix, douze récits qui nous emmènent à Philadelphie, des années 1920 à 1980, à la rencontre d'une famille noire américaine.

Au début de cette saga familiale, nous faisons la connaissance d'Hattie, une jeune mère de 17 ans, désemparée face à la maladie de ses jumeaux. Nous la suivons ensuite à travers le regard de ses 11 enfants, qui ont tous un parcours compliqué, tourmenté et d'une de ses petite-fille. Hattie s'est pourtant efforcée de les élever du mieux qu'elle pouvait. Nous découvrons ses états d'âme, sa résignation au fil du temps, elle qui a quitté sa Géorgie natale pour s'installer au Nord.

J'ai adoré plonger dans le quotidien de cette famille, qui traverse la vie entravée par les souvenirs de la ségrégation, la pauvreté...



C'est une histoire émouvante. Je l'ai lue en un week-end tant j'avais envie de connaître la vie de chaque personnage.
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Les douze tribus d'Hattie





Les douze tribus d’Hattie

Anaya MATHIS



A peine agée de 16 ans, Hattie a quitté sa Géorgie natale ségrégationniste pour partir vers l’est direction Philadelphie.

Avec August dont elle a déjà des jumeaux sa vie d’adulte commence dans le drame : Jubilee et Philadelphia meurent alors qu’ils ne sont encore que des bébés.

Des années plus tard les naissances se succèdent :

5 garçons et 6 filles.

Tous différents, tous avec une destinée différente mais tous sous la coupe d’Hattie mère implacable et rude.

La vie n’est facile pour personne et encore moins pour elle, toujours ce foutu manque d’argent.

Si elle passe aisément pour « la méchante » c’est parce que comme beaucoup de mère elle veut le meilleur pour ses enfants.

Ce roman nous emmène dans la vie de chacun de ses enfants et de sa petite fille de 1925 à 1980 en explorant des sujets variés : alcoolisme, homosexualité, religion, pauvreté, jalousie, infidélité…

Et le tableau est plutôt sombre.

Une histoire de fond que j’ai beaucoup apprécié mais beaucoup moins la forme.

Chaque chapitre met en avant un enfant sans qu’il n’y ai vraiment d’interaction entre eux mais toujours avec Hattie comme point commun.

Comme souvent certains nous semblent plus sympathiques que d’autres en fonction de nos sensibilités.

C’est bien écrit mais je n’ai pas trouvé ce que je cherchais dans ce roman.

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Les douze tribus d'Hattie

Un roman éprouvant, fort, cruel et douloureux qui vous pince le coeur....(Je l'ai acheté car recommandé par Olivia de Lamberterie TELEMATIN) selon certains "UN CHEF D'OEUVRE".



Une jeune noire quitte en 1923 avec ses parents le Sud des Etats Unis où sévit la ségrégation. Elle épouse August a 16 ans.....Le roman commence par la mort de ses jumeaux qu'un peu de pénicilline aurait pu sauver. Les enfants vont naitre les uns après les autres. Hattie, mal mariée va se battre pour nourrir et habiller ses enfants . Malheureuse elle ne saura pas donner l'affection à ses enfants qui lui reprocheront plus tard. Hattie aurait pu et a même essayé de trouver le bonheur ailleurs mais comment abandonner ses enfants. Je pense que beaucoup de femmes mal mariées se retrouveront dans Hattie....Les enfants vous lient car ils sont une partie de vous même. Ce roman vous plonge dans le racisme, la souffrance des noires aux USA, les prêches dans les églises, le Vietnam, l'alcool, le jeu etc.. Mais au fil des années la vie des noires évoluent grâce aux portes des universités qui s'ouvrent pour eux. Le pilier de l'histoire est Hattie, la mère rigide et solide. Chaque chapitre vous raconte la vie d'un de ses 11 enfants. Un conseil mettez la boite de kleenex à coté de vous si vous êtes sensible...



mireine
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Les douze tribus d'Hattie

Une maman racontée par ou à travers ses 11 enfants et une de ses petites filles.

Rien que ce court résumé m'a envoyé directement acheté ce livre.

Et me voilà plongée dans la vie de cette maman pendant des décennies,de sentir ce qu'elle sent,de pleurer avec elle,d' espérer et de désespérer avec elle,de me battre ou de me laisser aller avec elle ,de m'interroger et d'être certaine comme elle.

C'est un roman d' une tristesse infinie mais aussi un cri d'amour qui ne parvient pas et c'est justement ce silence qui est étourdissant et qui brise et le cœur de tous ,enfants ,leur maman et le mien ,lectrice mais surtout maman et fille ,femme et ancienne petite fille.



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Les douze tribus d'Hattie

Gare de Philadelphie, 1923. Hattie, 16 ans, arrive de Géorgie avec sa mère et ses sœurs. Aspirant à une vie nouvelle, elle épouse August. Au fil des années, cinq fils, six filles et une petite-fille naissent de ce mariage. Telles les pièces d'un puzzle, ces douze tribus racontent l'histoire américaine du 20e siècle. Chaque chapitre donne la parole à un personnage de cette famille dominée par la forte personnalité de la mère, chaque parcours révélant les difficultés à surmonter les violences et privations engendrées par la pauvreté et le racisme. Car si, dans le Nord, la cohabitation entre les Noirs et les Blancs semble à première vue plus paisible, les désillusions sont amères.



Rejoignant le constat de James Baldwin, A. Mathis dresse le portrait d’une société américaine gangrénée par la violence héritée du passé esclavagiste. La difficulté des relations amoureuses et les frustrations sexuelles, présentes dans les romans de Baldwin, sont dans le roman de Mathis exposées dans toute leur cruauté : la honte d’un des fils d’Hattie qui n’ose assumer son homosexualité le pousse à se comporter avec lâcheté. A l’instar de Baldwin, Mathis use de paraboles bibliques pour souligner l’universalité des souffrances endurées, mais aussi pour dénoncer l’emprise de la religion sur de nombreux Noirs, aveuglés ou manipulés par de prétendus prédicateurs.
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Les douze tribus d'Hattie

Les douze tribus d'Hattie, ce sont ses enfants et sa petite-fille qui les composent. Partant de la mère, exilée à Philapdelphie au début de l'adolescence après le meurtre de son père par des Blancs, Ayana Mathis dresse un portrait assez acerbe de la condition noire-américaine du siècle dernier. Une figure maternelle jamais très présente physiquement mais centrale dans le roman, vu à travers les yeux de ceux qui l'entourent.

Douze tribus, douze vies dont le point commun est incontestablement la tristesse et la désespérance. Des adultes désabusés par leur environnement, détruit par une enfance sous l'égide d'une mère qui semblait froide. Chaque chapitre donne l'occasion à l'un d'entre eux de se raconter à un moment donné. Celui qui se tourne vers le prêche religieux un peu malgré lui, celle qui décide de se laisser mourir, celle a qui on a menti toute sa vie, celui qui s'engage au Vietnam, ils fuient tous en avant.

Partant de Philadelphia et Jubilee, ses jumeaux en 1927 jusqu'à sa petite fille au début des années 1990, on découvre au fil des chapitres des pans de leurs vies, jamais très longs mais très significatif. La mort, la religion, la recherche identitaire, le racisme, les conflits familiaux, les droits civiques, Ayana Mathis parle d'un panel très large de sujets, certains encore d'actualité. Sa position sur ces sujets n'est pas inconnue, on ressent la critique certaines fois violente, de l'Amérique de ces dernières décennies.


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Les douze tribus d'Hattie

En 1923, Hattie fuit la Géorgie avec sa mère et ses sœurs pour Philadelphie où elle se mariera à August et aura onze enfants et une petite-fille. Sur fond de ségrégation raciale, nous suivons la vie de ces douze enfants de 1925 à 1980, qui tous souffrent du manque d’amour de leur mère et grand-mère, sévère, frustrée, incapable de tendresse et inconsolable d’avoir perdu ses deux premiers enfants.

L’auteur tire toutes les ficelles du pathos (deuil, racisme, misère, homosexualité, infidélité, pédophilie, violence, maladie, suicide) en réussissant à rester assez crédible tout au long du livre. Il y a tout de même certains passages un peu caricaturaux, qui auraient pu être plus subtils à mon avis. Ainsi, on a parfois le sentiment que toute la misère du monde s’abat sur cette famille, que les hommes sont tous méchants et fainéants et les femmes de pauvres victimes, les blancs tous affreusement racistes, mais l’auteur parvient à nuancer le propos assez souvent en évitant le manifeste anti-ségrégation et le misérabilisme larmoyant.

Cela dit, j’ai eu le sentiment qu’il manquait une conclusion à tout cet étalage de malheurs. En effet, parvenu à la fin du livre, on se demande ce qu’il advient des membres de cette famille, tous abordés de manière assez fragmentaire sur une courte période de leur vie. On se dit que l’auteur s’est peut-être lancée dans une entreprise trop large pour être maîtrisée complètement sur 300 pages. Contrairement à ce qu’annonce la quatrième de couverture, je ne pense pas non plus que ce livre ait la prétention de parcourir l’histoire d’une « nation », mais plus simplement celle d’une famille victime de la ségrégation, de la misère et d’une succession extraordinaire d’épreuves et de difficultés.

Malgré ces quelques défauts, cela reste un très bon roman qui se lit d’une traite, bien écrit et très prenant.

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Les douze tribus d'Hattie

Le roman s'ouvre sur un double drame et pose ainsi la narration du côté du tragique.



Car ce qui arrive à cette famille n'est rien moins que tragique, tout en étant faussement banal. La vie, quoi.



Alors bien sûr, c'est un portrait en creux de la mère que dessine l'auteure. Mais ce qui m'a intéressé, surtout, ce sont les personnages des enfants : leur caractère et leur parcours de vie.



Ce qui m'a touché, tout de même, c'est l'image finale de la mère qui ne sait toujours pas montrer ses émotions et son affection.



Un portrait de mère des années 1950-1980 qui n'ont pas été élevé dans la démonstration des sentiments.



L'image que je retiendrai :



La dernière, justement, celle d'Hattie serant sa petite fille dans ses bras, tentant de lui marquer sa tendresse.
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Les douze tribus d'Hattie

ce livre est intéressant, mais les personnages ne sont pas assez explorés et cela me donne un sentiment d'inachevé. Dommage
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Les douze tribus d'Hattie

Déroutée par la narration (je m'attendais à un récit linéaire, le premier changement de narrateur m'a déstabilisée), je me suis finalement laissé happée par l'écriture et la densité du récit. Le destin d'Hattie, une jeune femme qui fuit sa Géorgie natale en quête d'une vie meilleure, se dévoile à travers le parcours de ses nombreux enfants. Ce destin est malheureusement marqué par la pauvreté, l'alcoolisme, la violence et la souffrance. Le choeur de ces différents récits esquisse en creux la personnalité complexe d'Hattie, incapable d'un geste de tendresse envers ses enfants, et qui passe pourtant sa vie à se démener pour qu'ils ne meurent pas de faim et soient capables d'affronter le monde et sa cruauté. La grande Histoire n'est pas oubliée dans ce récit familial, à travers notamment une évocation saisissante de la guerre du Viet-Nam mais aussi en filigrane de la ségrégation et de la lutte pour l'égalité des droits. Un roman émouvant, étouffant, implacable.
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Les douze tribus d'Hattie

Je viens de le finir. Un livre très beau et très intéressant.

C'est l'histoire d'une famille noire des années 1920 aux Années 1980.

Ce qui arrive aux enfants au cours des différentes années.

Mais je peux vous dire que ils vivent dans la pauvreté et le dénuement.

Toujours du mal à trouver du travail, et pourtant c'est le nord des Etats Unis, Philadelphie.

Dans le sud, La soeur de Hattie y habite je ne vous parle pas comment noirs et sang mêlé sont traités. Une vrai honte, cela n'a pas changer malgré cette maudite guerre de sécession.

malgré tout cela c'est un très beau livre qui ne peut qu'élargir notre horizon.
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Les douze tribus d'Hattie

1923, la jeune Hattie, accompagnée de sa mère et de ses deux soeurs, quitte sa Géorgie rurale et la ségrégation qui sévit encore dans le Sud. Les premiers espoirs d'une vie meilleure sont mis à mal par une grossesse non désirée et le mariage qui en découle. Le décès de ses jumeaux d'une pneumonie quelques mois plus tard leur porte un coup fatal.



Pourtant de ce couple bancal naitront encore neuf enfants. C'est à travers leurs voix, puis celle d'une petite fille d'Hattie, que l'on découvre cette famille au fil des années qui passent, une famille avec ses failles et ses nombreux gâchis.



Car Hattie, obnubilée par la nécessité de faire survivre ces autres enfants, agacée par un mari joueur et peu fidèle, angoissée par la misère et le manque d'argent, ne laisse aucune place pour l'émotion et les sentiments.



L'écriture est très maîtrisée, à l'image de cette femme forte qui laisse parfois jaillir la colère et le désir. L'auteur parvient brillamment à saisir la psychologie de chacun de ses personnages, à les intégrer dans l'histoire de la famille, juste en partageant quelques jours de leur destin. Chacun de ces enfants blessé est touchant à sa façon, et dessine en filigrane le portrait d'Hattie, une femme dont l'apparence très forte se craquelle dans le sourire d'un homme ou l'odeur du cuir chevelu d'un bébé.



Comme à chaque fois que je lis un livre traitant de la ségrégation, je suis surprise et choquée par sa proximité dans le temps. Que dans les années 60 aux Etats-Unis puissent encore exister des aires d'autoroutes et des plages réservées aux noirs me bouleverse vraiment.



Une puissante épopée familiale qui traverse un vingtième siècle américain encore bien raciste.



"Hattie savait que ses enfants ne la considéraient pas comme quelqu'un de gentil, et peut-être ne l'était-elle pas, mais quand ils étaient petits, il n'y avait pas beaucoup de temps pour les sentiments. Elle leur avait fait défaut dans des domaines essentiels, mais à quoi aurait-il servi de passer les journées à les serrer contre elle et à les embrasser s'ils n'avaient rien eu à se mettre dans le ventre ? Ils ne comprenaient pas que tout l'amour qu'elle avait en elle était accaparé par la nécessité de les nourrir, de les habiller et de les préparer à affronter le monde. Le monde n'aurait pas d'amour à leur offrir ; le monde ne serait pas gentil."



Céline
Lien : http://enlivrezvous.typepad...
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Les douze tribus d'Hattie

Je viens tout juste de refermer ce joli roman de Ayana Mathis. C’est son 1er .



Il est sorti en France en janvier 2014, et est traduit en 16 langues.



Et bien dis donc, Ayana, il semblerait que le monde littéraire t’attendait !



Michel, le libraire de ma rue (♥️) ( la Plume Vagabonde ♥️) dit qu’ « elle écrit comme Billie Holiday chante ».



Ouha. La comparaison n’est pas mince et elle m’intimide un peu !



Il poursuit : « le 1er chapitre est plutôt déchirant mais l’ensemble du livre n’est pas triste… c’est émouvant, mais pas triste… »



Je pense : « Michel tu me fais peur. Je prends ce livre parce que globalement je suis tes coups de cœur les yeux fermés, mais je ne sais pas si je suis prête, là, à lire un livre au début déchirant sur fond de Billie Holiday. C’est que la mélancolie, sous ses airs langoureux, ça peut frapper fort quand même ».



Je repars avec « Les douze tribus d’Hattie », délicatement contre moi, comme une petite bombe que je ne voudrais pas faire tomber.



Je ne suis pas prête, je te dis.



Je le pose, toujours délicatement, sur une étagère de ma bibliothèque.



Je fais ma vie.



Sans le livre.



Un puis un soir, je me lance.



Je fais la connaissance d’Hattie, une toute jeune femme de 17 ans, maman de jumeaux, une fille, un garçon, Philadelphia et Jubilee, 7 mois. Nous sommes en 1925.



J’apprends que deux ans plus tôt, avec sa mère et l’une de ses sœurs, elles a fuit la Georgie profondément raciste et violente, pour se réfugier à Philadelphie, où elle découvre la possible coexistence des noirs et des blancs, sans sang, crachats, insultes, coups de poings…



Elle dit que les prénoms de ses jumeaux clament cet espoir et cette promesse de jour meilleurs.



Des enfants, elle en aura 9 autres, et une petite-fille complétera la lignée familiale : 12 tribus donc, qui nous seront racontées, une à une, enfant par enfant, chapitre par chapitre, de 1925 à 1980.



On découvrira Hattie, lentement, au travers la vie de chacun, et au fil de l’histoire américaine.



Et si Michel nous a dit que ce n’était pas triste, et bien ça n’est pas cadeau non plus : homosexualité refoulée, abandon d’enfant, alcoolisme, adultère, pédophilie, maladie, schizophrénie…Tu vas en avoir pour ton compte, mon ptit cœur !



Et puis on rencontrera August aussi, bien sûr, le mari d’Hattie, qui fait comme il peut, mais maladroitement, hélas. Parfois (souvent ?) totalement à côté.



Michel disait qu’Ayana Mathis, avec qui il a discuté lors de la présentation du livre par les éditions Gallmeister, n’avait effectivement pas voulu faire un livre triste. Je reviens beaucoup sur ce point là, car j’ai eu un peu de mal à comprendre comment on peut vouloir raconter tant de souffrances sans se dire que l’on va susciter la tristesse… Mais j’entends la force et les combats qui s’y expriment. Et la détermination qui les transcende.



C’est incontestablement lourd et émouvant, mais il est vrai que l’écriture d’Ayana Mathis ne verse jamais dans le sentimentalisme. Son personnage Hattie ne le lui permet pas.



Et c’est certainement en cela que « les douze tribus d’hattie » n’est pas un roman triste.



Mais tu vas morfler quand-même…
Lien : http://ehtusaisquoi.fr/2014/..
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Les douze tribus d'Hattie

Voilà un roman où l’on rentre petit à petit dans l’histoire, le style d’Avana Mathis est y surement pour quelque chose.

Je me suis laissé happer par la vie d’Hattie, cette mère qui essaie de protéger ses enfants de la ségrégation. Elle démontre beaucoup de froideur et semble peu aimer ses enfants.



Chaque chapitre nous raconte la vie d’un de ces enfants, membres de la tribu. L’histoire familiale s’étale sur plusieurs années en suivant l’évolution de la société américaine sur le droit des noirs Américains.

Les enfants d’Hattie ont des destinés variées. Mais ce sont toujours des êtres meurtris à la vie rarement réjouissante.

C’est un peu ce qui m’a gêné en refermant le roman, tant de noirceur pour les douze tribus d’Hattie, cela fait peut être un peu trop…
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