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Critiques de Ayana Mathis (138)
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Les douze tribus d'Hattie

1924 aux États-Unis.

Hattie a 16 ans et est obligée de quitter sa Géorgie natale pour aller habiter à Philadelphie en Pennsylvanie. On ne connaîtra pas exactement les raisons mais son père est mort ; la mère, Hattie et ses deux sœurs sont contraintes de partir en catastrophe. Hattie se marie très rapidement avec August et a des jumeaux presque aussitôt : Philadelphia et Jubilee.

En une douzaine de parties, l’auteure Ayana Mathis va nous raconter douze histoires : la première est celle de Philadelphia et Jubilee. Leur mère Hattie,17 ans, essaie de les sauver de la pneumonie.

A chaque fois que l’on change de partie, l’auteur met le zoom sur un des enfants de Hattie : elle en aura 9 en plus des jumeaux : Floyd, Six, Ruthie, Ella, Alice, Billups, Franklin, Bell, Cassie.



Ce livre m’a à la fois intéressée et un peu désappointée. L’histoire est captivante : ressentir chaque fois ce que vit un des enfants d’Hattie. On suit chaque enfant sur une courte période s’étalant de 1925 à 1980 : Floyd à 23 ans quand il « découvre » son homosexualité, Six quand il a 15 ans et qu’il commence à déployer ses talents d’orateur et de prédicateur, Ruthie quand elle a sept mois, Ella quand elle a trois ans…. Alice et Billups ont leur chapitre à l’âge adulte à respectivement 23 et 25 ans, Franklin, soldat au Vietnam, a une trentaine d’années, il est déjà père de famille même s’il n’a jamais vu l’enfant. L’histoire de Bell nous est conté quand elle a quarante ans, de même que celle de Cassie. Sala, la fille de Cassie, a dix ans.



Ce qui m’a plu est donc le portrait de ses personnages et avec celui d'Hattie qui se creuse en filigrane.

Sous ses dehors revêches, Hattie sacrifie toute sa vie à ses enfants…

Hattie, en ayant eu neuf enfants et étant très pauvre, a eu très très peu de temps pour les cajoler et les aider à grandir au niveau affectif. Elle s’est occupée, avec de grandes difficultés, à les nourrir, elle a même été obligée de «donner» Ella à sa sœur qui ne peut pas avoir d’enfants.

Hattie est dure, très dure : elle n’a jamais eu un geste tendre, s’est contentée de les rabrouer, de les secouer et aussi de les nourrir et les habiller car leur père est un flambeur, un courreur : il rapporte peu d’argent à la maison, est totalement immature et ne s’occupe que peu des enfants.



Passons à ce qui m’a qui m’a un peu désappointée : une fois que l’on a fini la partie concernant l’un des enfants on n’entend plus parler de lui ou d’elle. Par exemple pour Ella on sait qu’à trois ans elle part chez la sœur d’Hattie mais après plus de nouvelles d’elle …. de la même façon j’aurais aimé savoir ce que devient Floyd …



Peut être un livre à lire un peu comme un recueil de 12 nouvelles avec un personnage récurrent Hattie plutôt que comme un roman ? A la fois un splendide portrait de femme et un réquisitoire contre la pauvreté (impossible pour les enfants élevés la faim au ventre de sortir de cette misère…)

Un livre marquant ....
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Les douze tribus d'Hattie

Premier roman de l'auteur qui dresse le portrait d'une mère, Hattie, à travers sa tribu. En effet chaque chapitre est consacré à ses 12 enfants. A la lecture, on a une première impression qu'il s'agit de nouvelles, un fragment de vie des enfants mais la particularité est que Hattie est toujours présente en faisant le lien entre tous.

Au delà de l'histoire familiale, l'autre aborde le thème de la ségrégation avec beaucoup de force.
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Les douze tribus d'Hattie

« Les douze tribus d’Hattie » c’est le mélange parfait entre un roman beau et fort à la fois. Je ne parlerais pas d’un coup de cœur, mais venez découvrir avec moi un récit dont la justesse de l’écriture vous laissera un sentiment puissant. Et ce, même des jours après avoir refermé le roman.



L’histoire qui nous est contée, est la traversée intergénérationnelle d’une famille afro-américaine dans les années 20. Entre ségrégation et développement personnel, la vie est dure lorsque l’on est noire et que l’on veut vivre pleinement. Comme une épée de Damoclès qui reste au dessus de nos têtes, il faudra à cette famille bien du courage. Chaque chapitre va nous présenter un des enfants de la famille. Dans ce découpage, j’ai aimé que l’on nous présente un moment de vie pour chacun. On ne nous donne pas toutes les cartes et c’est à nous de créer un bout de l’histoire. Un travail imaginatif que j’apprécie énormément.



Mais dans ce roman, l’auteure nous présente avant tout une femme Hatie, mère de onze enfants, c’est elle le point d’ancrage de tout en chacun. Cette femme s’est battue toute sa vie pour ses enfants et sa famille. Une femme qui s’est aussi battue pour sa propre vie. Elle n’oublie pas d’être également une femme et nous le démontre dans son parcours. L’auteure nous présente une femme qui a toujours assumé ses choix, aux risques d’y perdre beaucoup.



La portée de ce roman est incroyable, car il pose une réflexion inattendue dans nos vies. Comment survivre ? Comment tout simplement vivre ? Ce roman est d’une résonance magnifique. Il est puissant et arrive à nous ramener dans cette époque, dans ces vies dures, ces vies qui n’étaient pas simple juste parce qu’on était différent. Ce livre nous rappelle aussi la puissance du devoir d’une mère qui ici fait tout pour protéger, aider et être là pour ses enfants. Mais dans sa vie de mère, elle a fait un choix. Elle était tout pour eux, mais n’arrivait pas à montrer correctement son ressenti, ses sentiments. Prisonnière d’un rôle qu’elle n’a pas choisi.



C’est un beau texte sur la force que chacun puise en soi pour se développer après un drame, une tragédie, la perte d’un être cher. C’est un roman sur l’après. Sur le bilan que l’on peut faire à la fin d’une vie. Sur les choix que l’on a fait et qui n’étaient pas toujours les bons, mais qu’on ne réalise parfois que trop tard. Et si la vie nous donnait une dernière chance ?!
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Les douze tribus d'Hattie

L’histoire débute en 1925 à Philadelphie avec Hattie Shepherd, 17 ans et son époux, August, à peine plus âgé qu’elle. Ils viennent de Géorgie et ont donné à leurs jumeaux, nés le premier été après leur mariage, « un nom tourné vers l’avenir, pas vers le passé ».



Quand le récit démarre, les jumeaux ont sept mois et sont malades. Alors que leur mère les soigne, des flashbacks, bien amenés, nous ramènent en arrière dans la jeunesse d’Hattie en Géorgie, avant son voyage vers le Nord. On découvre ce qui est arrivé à sa famille et ce qui a précipité ce départ vers Philadelphie.

Hattie mettra au monde 11 enfants qui constitueront tous un chapitre de ce très beau roman, ainsi qu'un de ses petits-enfants.



Ce sont là "Les douze tribus d'Hattie" (voir l’Ancien Testament pour Les douze tribus d’Israël issues selon la légende des douze fils de Jacob et qui ont formé une première fédération), qui telles les pièces d’un puzzle peignent subrepticement le portrait d’une mère dure, d’une femme quelque peu mystérieuse au départ.



Chacun de ses onze enfants apportera aussi un témoignage sur la vie des personnes de couleur en Amérique, dans cette deuxième moitié du XXème siècle, ainsi que la position de leur mère, là où elle en est dans sa vie, dans son siècle.

Toutes les souffrances du peuple noir aux USA, l’évolution de leurs conditions au fil des années donnent un premier niveau de lecture. A un second niveau, nous découvrons un livre profondément sensible quand il traite des peines des hommes et des femmes, de l’adultère, de la découverte de soi, la place de la foi, la folie, l’infertilité… et bien plus encore.



L’histoire de cette famille est calée à l’histoire du pays : sud raciste et ségrégationniste, tentes de prédicateurs, essor de la middle-class noire citadine, bars enfumés jazzy et salles de jeux plus ou moins clandestines, guerre du Vietnam, etc…

Le tout est, vous l’avez compris, riche et très bien amené. Il faut lire entre les lignes, entre les vies qui nous sont là décrites et c’est délicieux, même si c’est un peu sombre.



Le récit est puissant, captivant, empreint de la tendresse de son auteur ainsi que de quelques personnages, sur la fin du livre. Il faut beaucoup souffrir pour s’éveiller un jour. Chacun des chapitres conserve en trame de fond la figure de Hattie dont tous les enfants, qu’ils s’en éloignent ou s’en approchent, restent marqués par leur mère au plus profond de leur âme, de leur chair.




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Les douze tribus d'Hattie

Ce roman choral raconte la vie extraordinaire d'une femme ordinaire, Hattie.

Hattie est racontée par le regard de ses enfants et de sa petite-fille.



Car Hattie, qui a fui au début du 20ème siècle la Géorgie pour Philadelphie en espérant une vie plus clémente, a eu onze enfants.

De ses jumeaux qu'elle a eu à 17 ans et malheureusement morts en 1925 de la tuberculose ("il leur aurait suffit de la pénicilline... ") à sa fille Cassie, schizophrène, qu'elle doit se résoudre à placer en institution spécialisée en 1980, Hattie a fait du mieux qu'elle a pu, avec ses émotions de femme, mais sans oublier d'être une mère. Et si elle a pu paraître dure et froide à ses enfants, c'est qu'elle s'efforçait de ne pas sombrer et de tenir la barre, jour après jour, année après année.

Sala, la petite-fille de Hattie, lui donnera-t-elle l'occasion d'enfin exprimer, à 71 ans, l'amour et la tendresse qui bouillonnent en elle ?



Au fil du siècle, et par la vie des enfants de Hattie, de nombreux sujets sont abordés : la ségrégation en fil conducteur, mais également la pauvreté, les inégalités sociales, le couple au quotidien, l'homosexualité, la religion, la stérilité, la guerre du Vietnam, la maladie mentale ; le tout avec une vision fine des sentiments des personnages et une belle palette des émotions humaines.



Un roman très bien construit, riche et sensible.
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Les douze tribus d'Hattie

J’adore qu’on m’offre des livres. Personne n’ose le faire mais j’adore ça. Sauf que, quand je dis personne, j’oublie Christine qui se risque à cet exercice périlleux quasiment à chaque fois avec succès. « Tiens, je t’ai pris ça, ça va te plaire ». Et elle tombe juste ! Genre là, bon, elle m’avait prévenu, pas forcément le bouquin de l’année mais enfin un bon bouquin, des histoires sympas (là j’avais tiqué, ça voulait dire des nouvelles), pas des nouvelles mais plusieurs voix (là j’avais compris que décidément cette nana me connaît bien) et tu vas voir ça va te plaire. Vous avouerez que c’est tentant comme présentation, enfin en tous cas moi ça me tente et du coup de tentant à tentée et de tentée à lu …



Donc, ce ne sont pas des nouvelles, mais ce sont les histoires des enfants d’Hattie, faut dire qu’elle en a eu douze, ça fait un bon nombre d’histoires, et forcément y’en a pas deux pareils et y’en a pas deux qui parlent de la même manière. Donc, vraiment, douze voix. Et même si elles sont toutes différentes, leurs histoires, elles ont pour point commun Hattie, leur mère, dont on voit en filigrane se dérouler la vie et qui change imperceptiblement … Je ne veux pas en dire trop mais enfin c’est un très joli texte, peut-être pas facile à lire parce que duraille par moments (ça va plaire à Attila et Lybertaire) mais en même temps passionnant. Je me suis particulièrement attachée à certains personnages et, en fait, je pense que ma préférée est définitivement Hattie elle-même.



Une roman fort et pas forcément simple mais qui vaut le coup de surmonter son envie de légèreté.
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Les douze tribus d'Hattie

C'est l'histoire d'une femme et de sa nombreuse famille qui n'ont pas eu de chance. Mariée et maman trop tôt, mère de 2 enfants morts, d'1 enfant illégitime et d'1 enfant adoptée par sa soeur. C'est l'histoire d'une femme qui n'a pas réussi à mener sa barque comme elle voulait, par manque de soutien, qui l'a menée comme elle pouvait. Et forcément, ça laisse des traces sur la descendance...

C'est un roman qui laisse une grande impression de tristesse et de gâchis. Hattie, la mère, est vue comme une femme colérique, acariâtre et très peu aimante. Mais plus les enfants sont grands, plus ils comprennent pourquoi elle fut comme cela. Cependant, cela ne leur épargne pas désillusions, mariages et vies ratés... Ce qui ressort de cela est également un portrait très peu flatteurs des hommes noirs des quartiers défavorisés : coureurs de jupons, joueurs, ivrognes, dépensiers... Mais les noirs favorisés ne sont pas beaucoup mieux : le mari d'Alice la drogue plus ou moins aux somnifères et celui de Pearl la délaisse... Les fils d'Hattie ne sont pas épargnés. Il semble qu'il n' y ait que les femmes qui essayent, et parfois, échouent, vaincues par la solitude et le ressentiment.

C'est une atmosphère délétère, qui s'améliore un peu à la 3è génération, mais nous sommes bien loin d'un équilibre familial et émotionnel...

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Les douze tribus d'Hattie

Dès le premier chapitre, l'émotion m'a étreint...



Ce roman est une vraie réussite par son histoire, par sa construction, par sa force. Nous traversons le XXème siècle au travers du destin des enfants d'Hattie, que nous découvrons à différents moments de leur vie. Ce livre se découpe en dix chapitres, qui se suffisent presque chacun à eux-mêmes. Et grâce à leurs histoires, nous suivons aussi la vie Hattie. Cette femme, à la fois combative et résignée, et mère de onze enfants, luttera pour maintenir sa maison à flot, même si pour cela, elle doit sacrifier sa douceur et sa tendresse. L'atmosphère des Etats-Unis des années 20 est superbement bien décrit.



Ayana Mathis, dont c'est le premier ouvrage publié, est comparée à la grande Toni Morrisson. Il est vrai que la même énergie se dégage de ce livre. Le destin d'Hattie est remarquable. La plume de l'auteur sert à merveille cette ode à la féminité, à la maternité et au peuple noir des Etats-Unis.



Il s'agit là sans aucun doute d'un des plus beaux livres de cette rentrée littéraire de janvier.
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Les douze tribus d'Hattie

Ayana Mathis a grandi dans les quartiers nord de Philadelphie. Férue de poésie, elle a suivi plusieurs cursus universitaires sans en terminer aucun, a travaillé comme serveuse puis fact-checker dans divers magazines et a vécu quelque temps en Europe. Publié en 2012 aux États-Unis, Les Douze Tribus d'Hattie est son premier roman.



Écrit à la manière d'un recueil de nouvelles, le roman d'Ayana Mathis livre soixante ans de l'histoire d'une famille afro-américaine. Du début des années 20 jusqu'aux années 80, l'auteure raconte la destinée de chacun des douze enfants et petits-enfants d'Hattie, une jeune fille noire venue de Géorgie pour fuir le Sud rural et la ségrégation.



Au travers de cette captivante saga familiale, c'est le portrait bouleversant d'une mère endurcie et meurtrie par la vie qui se dessine en creux. C'est une mère mutique, malheureuse, mal-aimée mais pourtant profondément aimante qu'Ayana Mathis a choisi de décrire.



Irascible à l'égard de ses enfants et d'un mari qui ne lui a jamais apporté que déception, Hattie a échoué au rôle de mère qui lui a été assigné alors qu'elle-même n'était qu'une enfant déracinée de sa Géorgie natale. Brisée par un deuil dont elle ne se consolera jamais, piégée dans une vie de labeur et de désillusions, confrontée à une maternité envahissante, Hattie se sent désemparée, inapte à élever les onze enfants que le destin lui a donnés. Pourtant, cette mère différente, adulée ou haïe, n'aura de cesse d'assurer la cohésion familiale.



«Hattie savait que ses enfants ne la considéraient pas comme quelqu'un de gentil, et peut-être ne l'était-elle pas, mais quand ils étaient petits, il n'y avait pas beaucoup de temps pour les sentiments. Elle leur avait fait défaut dans des domaines essentiels, mais à quoi cela aurait-il servi de passer les journées à les serrer contre elle et à les embrasser s'il n'y avait rien eu à se mettre dans le ventre ? Ils ne comprenaient pas que tout l'amour qu'elle avait en elle était accaparé par la nécessité e les nourrir, des les habiller et de les préparer à affronter le monde. Le monde n'aurait pas d'amour à leur offrir; le monde ne serait pas gentil.»



Devenus adultes, chacun de ces enfants cabossés par la vie s'exprime alors sur les sentiments que leur mère, incapable de tendresse, leur a inspirés et leur inspire toujours. Jalousie, crainte, haine ou adoration, tous ont avec leur mère un lien bien particulier qu'Ayana dévoile dans chacun de ses portraits.



Si Ayana Mathis fait pleuvoir sur cette famille victime de la ségrégation et d'une pauvreté constante une incroyable série d'épreuves et de difficultés, elle parvient à éviter les pièges du pathos et du sentimentalisme bon marché. Ne lui manque plus que le sens de la composition qui aurait permis de transformer ce roman puzzle en une incroyable et magistrale symphonie américaine...



Les douze tribus d'Hattie est un roman brillant et très prometteur, à la fois cruel et attendrissant. C'est une lutte extraordinaire menée avec un amour extraordinaire qu'Ayana Mathis donne à voir. On aimerait lire davantage de premiers romans d'une telle justesse et d'une telle puissance émotionnelle !
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Les douze tribus d'Hattie

Hattie Sheperd est encore une jeune fille quand elle débarque à la Gare de Philadelphie avec sa mère et ses deux sœurs afin de fuir la ségrégation. Elle n’est pas plus âgée quand elle se marie avec August et devient mère de jumeaux. Ces enfants sont les deux premiers d’une nombreuse fratrie. A travers le portrait de chacun d’eux, c’est une mère qui se dessine et prend forme.

Chaque chapitre est l’occasion de découvrir un ou deux enfants à une époque donnée. Le début est rude avec les jumeaux malades et Hattie qui tente tout pour les sauver. Les chapitres suivants sont s’attachent plus à décrire la personnalité de chacun, par petites touches, et on découvre en arrière-plan, cette mère faisant partie du passé et présent des enfants. Certains en ont un souvenir ou une image sévère mais on sent aussi l’amour qu’elle leur porte, elle est toujours présente pour eux. Le portrait du père, August, est plus flou. Il est moins présent, souvent dans les bras d’une autre. Ce n’est pas que le portrait d’une famille, c’est aussi celui d’une Amérique qui évolue sur plusieurs plans : le racisme, la pauvreté ou l’homosexualité…

J’ai beaucoup aimé ces portraits qui forment comme un puzzle. Une écriture plein de finesse qui m’a charmé, j’ai eu plusieurs fois le cœur serré à certains passages. Ayana Mathis est comparée à Toni Morrison, je ne peux pas le dire pour ma part, le seul roman que j’ai lu d’elle m’est tombé des mains (Jazz). Mais sûrement, à découvrir !

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Les douze tribus d'Hattie

A travers une période de la vie de douze enfants, de l'enfance à l'âge adulte, douze chapitres s’apparentant chacun à une petite nouvelle, se dessine le portrait d'une mère aimante mais peu démonstrative, une femme forte, tantôt passionnée, tantôt malheureuse, qui se bat pour ses enfants.



Les douze tribus d'Hattie c'est finalement un roman sur l'évolution de l'intégration des noirs aux États Unis durant le 20ème siècle, sur le racisme mais c'est aussi une fine description des rapports complexes familiaux et l'importance du rôle d'une mère.
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Les douze tribus d'Hattie

Ami lecteur, si tu crois trouver dans ce livre une "saga familiale légère qui parle de ségrégation, d'amour, de secret de familles, etc" parfait pour la plage (comme le quatrième de couverture peut le laisser croire) ...

Passe ton chemin ... Quoique !



Les douze tribus d'Hattie, est à première vue, une sorte de recueil de nouvelles qui traitent de ces sujets (mais pas de la plage ;) !), mais c'est évidemment bien plus que cela !

C'est une histoire qui couvre presque tout le 20ième siècle, l'histoire d'Hattie, celle d'une Femme qui a une ribambelle d'enfants.

Chacun des 10 chapitres reprend un bout de vie de ces enfants, chacun à une époque différente. On traverse donc l'histoire des Etats Unis à travers les yeux d'une famille noire mais aussi très pauvre.

Chaque "nouvelle" aborde une thème. Que ce soit la folie, la guerre, la mort d'un enfant, la ségrégation, ... mais surtout chaque nouvelle nous parle d'Hattie, nous raconte sa vie à travers les yeux de ses enfants, de ses sœurs, de son mari ...



Je ne vais pas vous en dire beaucoup plus, je vous laisse découvrir la vie de chacun et la vie d'Hattie.



Sachez seulement qu'elle est loin d'être la "mama" comme on aime s'imaginer la mère d'une famille nombreuse, débordante de bonheur, d'amour et de bons sentiments.

Hattie a été mère sans l'avoir décidé, et pas qu'une fois en plus.

Alors oubliez la mère aimante, qui joue avec ses enfants, les dorlote. Elle les aime oui, mais elle a du mal à gérer 10 enfants, un mari qui n'en touche pas une, la pauvreté qui est là tout le temps, partout et qui les accompagne tout au long de leur vie à tous. La pauvreté et bien évidement la ségrégation qui est, elle aussi omniprésente. En fait Hattie, elle a juste le temps de chercher comment continuer à les nourrir, alors pour la tendresse et les câlins, faudra repasser plus tard !

Ses enfants l'aiment ... ou pas, chacun ayant une relation bien à lui avec elle. Et Hattie, avec le temps et les années va apprendre à composer avec.



Un très bon premier roman dans lequel j'ai eu un peu de mal à entrer. Sans doute à cause du style (des nouvelles) ... A chaque chapitre, même si on y retrouve Hattie, il me fallait un peu de temps pour me remettre en selle ! Et peut-être aussi à cause d'Hattie elle-même. On hésite parfois entre amour et haine, un peu comme ses enfants quoi !

Mais quel voyage, quelle vie ... Une traversée du siècle et des états Unis, même si c'est plutôt avec ses mauvais côté !



Jolie découverte ...



Belles lectures !
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Les douze tribus d'Hattie

Dans la presse, j'avais eu l'occasion de lire d'excellentes critiques de ce récit, Hattie et ses douze enfants, ou plutôt Hattie, ses onze enfants et la petite fille qu'elle élèvera à la place de sa mère, et j'étais donc un peu appréhensive en l'ouvrant: les livres dont on a entendu trop de bien ont parfois du mal à être à la hauteur de leur réputation.

Les douze tribus d'Hattie s'en sort bien, même si je n'ai pas trouvé que c'était le chef d'oeuvre bouleversant que certains ont décrit. C'est l'histoire de la communauté afro-américaine sur cinquante ans que l'auteur raconte ici en petites touches: à travers les descendants d'Hattie nous découvrons la ségrégation, les prédicateurs, l'étrange gradation qui semble se créer au sein de la communauté afro-américaine elle-même en fonction de la teinte de peau, la difficulté enfin de lutter chaque jour pour élever des enfants dans la pauvreté, cette difficulté qui durcit Hattie: elle est si préoccupée de les voir survivre qu'elle n'a plus de temps pour la tendresse.

On a parfois un peu envie de supplier l'auteur d'en épargner au moins un, parfois l'envie de trouver qu'elle en fait trop: mort en bas âge, séquelles diverses, abus de mineurs, problèmes psychiatriques graves, homosexualité refoulée: par pitié, que l'un d'entre eux ait enfin une vie calme!

Cela reste un livre assez poignant et une collection de beaux portraits.
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Les douze tribus d'Hattie

un livre extrêmement bien écrit et très original: on fait la connaissance d'Hattie alors qu'elle à 17 ans et est maman de jumeaux. On découvre Hattie au travers de ses enfants et de la relation qu'elle a avec eux.

L'originalité de ce livre réside dans le fait qu'il y a un chapitre pour chacun de ses 11 enfants, plus un pour une de ses petite-fille.

On traverse ainsi le XXème siècle (1925-1980) aux côtés de cette famille pauvre.

Ce livre est très émouvant, souvent triste mais le dernier chapitre apporte un éclairage nouveau sur Hattie.

A lire absolument.
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Les douze tribus d'Hattie

Sur plus d'un demi siécles nous découvrons les douze tribus d'Hattie. Et à travers elle et ses enfants nous voyageons du sud au nord des USA, et partageons la condition des noirs dans ce pays où le rêve américain a rejeté longtemps beaucoup de ses enfants donc la couleur de peau n'était pas celui de la neige.



Hattie a eu onze enfants et une petite-fille, et si elle a rêvé d'une belle vie et d'un bonheur paisible pour elle et chacun d'eux , la réalité d'un pays déchiré par les lois raciales piétinera ses illusions.

Entre désillusions, mensonges, faux-semblants, Hattie et ses enfants traversent le vingtième siècle et si certains d'entre eux arriveront à se faire une petite place au soleil, la plupart souffriront.



Ayana Mathis raconte son Amérique, pays d'inégalité et de rêves bafoués, contrée où tout est possible pourvu qu'on entre dans les bonnes cases et quand on est noir au pays de Jim Crow ces cases là ressemblent beaucoup à celle de l'oncle Tom.

Certaines places ont été conquises de haute lutte, d'autres ont été abandonnées, et nous nous savons que pour Hattie et sa tribu rien n'a été simple, et chacun a essayé de trouver un peu de joie à sa façon, et si c'était pas la bonne tant pis, c'est toujours ça de pris.



La traversée est triste et douloureuse mais l'histoire est magnifiquement contée, et par ci par là quelques lumières brillent.



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Les douze tribus d'Hattie

Hattie est une femme qui a quitté la ségrégation raciale du Sud pour commencer une nouvelle vie à Philadelphie, en compagnie de son mari August. Ensemble, ils auront douze enfants.



Ce livre nous présente non pas Hattie mais les enfants de celle-ci. Chaque chapitre nous raconte la vie d'un ou deux enfants d'Hattie et August.



Dans chaque présentation, Hattie est présente, ce qui nous permet à nous, lecteurs, de découvrir de manière indirecte le personnage d'Hattie. Nous la percevons à travers le regard de ses propres enfants, mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, on découvre divers aspects de sa personnalité. Par exemple, dans le premier chapitre, elle peut nous sembler être une mère attentionnée et à d'autres moments, devenir une mère distante et froide.



Ce livre se décline sur plusieurs années : de 1925 à 1980. Cela permet de découvrir l'histoire des Etats-Unis et ses grands moments forts : la ségrégation raciale, la guerre, l'importance de la religion, la pauvreté, ...



Chaque personnage est particulier, avec une histoire qui lui est propre. On s'attache facilement à eux et on n'a pas forcément envie de les quitter.



De plus, le style d'écriture d'Ayana Mathis est très plaisant à lire. On ne voit pas le temps passé, ni les pages se tournaient.



Bref, un livre très intéressant qui mérite d'être davantage mis en avant ! Il est sorti en poche donc profitez-en ! ;)


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Les douze tribus d'Hattie

Voilà un roman qui ne s'embarrasse pas de bons sentiments et rentre crûment dans le vif du sujet : l'histoire d'une famille noire américaine, sur plus d'un quart de siècle, entre sud et nord, ségrégation et espoir ténu d'un monde meilleur. Le contexte, l'évolution lente des mentalités américaines, bien qu'indissociable du propos, n'est qu'une toile de fond. Au centre domine la figure d' Hattie, mère à la fois aimée et détestée, sans cesse tiraillée entre son désir de fuir une vie qu'elle imaginait différente et l'attachement viscéral à ses enfants. J'ai rarement lu une expression aussi vraie des sentiments ambigus pourtant omniprésents dans les relations familiales.



Il faut dire que pour Hattie, tout commence mal. En provenance de Géorgie, état du sud toujours aussi dur avec les noirs, Hattie débarque un beau jour à Philadelphie avec sa mère et ses sœurs, avec l'espoir de meilleures conditions de vie dans une ville où, à sa grande surprise, les noirs croisent les blancs sans se sentir obligés de changer de trottoir pour ne pas se trouver sur leur chemin. Mariée très jeune à August, Hattie perd à 17 ans ses deux premiers enfants, des jumeaux, emportés par une pneumonie avant même leur premier anniversaire. Élément déclencheur ? Certainement. Le désespoir de la jeune femme est immense, renforcé par le caractère volage et peu concerné d' August. Naîtront pourtant encore neuf enfants ; mais Hattie a perdu ses réserves de tendresse, toute occupée qu'elle est à faire des miracles pour nourrir et vêtir ses enfants tandis qu' August refuse de renoncer à ses plaisirs.



Chacun des douze chapitres porte le nom d'un ou plusieurs enfants d' Hattie, témoins silencieux mais forcément influencés par cette mère qui n'affiche que dureté et colère sauf, lorsqu'elle ignore être observée, aux prises avec son jardin secret. "Combien peut-on aimer d'enfants ?" s'interroge l'un des protagonistes au moment de la naissance d'Ella, "Hattie a -t-elle encore de la réserve ?". Pour Hattie, il n'est pas question d'amour mais de survie. Alors les enfants, ils s'en sortent comme ils peuvent, Floyd le musicien, Franklin le soldat, Six le prédicateur, Alice la femme de médecin... Ils fuient chacun à leur manière. Ainsi Bell qui trouve refuge dans la folie.De temps en temps transparait une once d'espoir, comme avec Billie, décidé à prendre sa vie en mains... Et cet éclair qui surgit à la fin, lorsque Hattie, devenue grand-mère, décide qu'il est peut-être temps d'arrêter cette chaîne du malheur. Comme une promesse d'un peu de douceur pour la génération suivante...



Aucune complaisance, aucun pathos de la part de l'auteur qui parvient, à travers ces chapitres qui sont autant de petites nouvelles à descendre au cœur des relations compliquées d'une famille pas si isolée que ça. A montrer quelles incidences une scène observée par un enfant peut avoir sur sa vie à moyen terme. A poser les questions des choix : Hattie n'a cessé de vouloir partir, elle est restée. Elle n'a cessé de vouloir quitter August, elle a fini par trouver un certain réconfort auprès de lui dans ses vieux jours. Peut-être s'autorisera-t-elle enfin un peu de bonheur ?



Un livre fort, ambitieux et terriblement vrai.
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Les douze tribus d'Hattie

Il y a Hattie. Au début de l'histoire, il n'y a qu'elle, ses sœurs et sa mère qui fuient le Sud ségrégationniste pour Philadelphie. Et au fil des ans, les tribus d'Hattie prennent vie. Elle devient mère de cinq garçons et de six filles et gardera auprès d'elle sa petite-fille. Douze enfants si différents et pourtant tous cabossés par la vie et par une Amérique qui ne permet pas aux Noirs, aux femmes, aux homosexuels, aux marginaux de trouver une place dans cette société conformiste.



Douze enfants et quasiment autant de nouvelles. Une construction bien trouvée qui permet de donner la parole aux différents personnages, comme des portraits ou des autoportraits générationnels. Mais qui ne permet pas de suivre sur la longueur les enfants d'Hattie. Et c'est le bémol de cette structuration : que deviennent Floyd, Alice, Ruthie ?

Il ne reste finalement qu'Hattie. Que l'on suivra au fil du temps, dans sa relation avec August, dans son envie d'émancipation, dans son souci quotidien de maintenir à flots sa famille quand tout manque. Hattie, forte, froide, en colère, terriblement en colère contre son mari, ses enfants. Contre elle-même surtout.



Je ressors de cette lecture troublée car il est assez rare de de ressentir aussi peu de sympathie pour le personnage principal d'un roman. Et par ricochets pour les personnages secondaires. Je suis malgré tout convaincue par la structuration du texte, que j'ai lu avec intérêt. Mais la mise à distance est trop forte pour que je puisse parler d'un coup de cœur. Un roman qui mérite malgré tout qu'on s'y attarde pour le tableau de cette Amérique du XXe siècle vu à travers les yeux d'une femme qui ne peut faire entendre sa voix.
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Les douze tribus d'Hattie

J'ai trouvé ce roman très touchant, cette jeune femme noire qui devient mère trop tôt, qui vit un drame dans la foulée, qui ne supporte pas sa vie mais qui continue malgré tout d'être debout, de ne rien (ou presque) montrer de son désarroi et de ses sentiments. Qui essaie de donner une vie "normale" à ces 11enfants malgré la pauvreté et le racisme ambiant. Une belle saga familiale où l'on découvre chacun des enfants ainsi que leurs points de vue sur leur rapport mère/enfant.

J'ai trouvé cela poignant, ça m'a fait penser aux anciennes générations dans le caractère rude et l'absence de démonstration sentimentale.



L'écriture est très agréable, je recommande vivement
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Les douze tribus d'Hattie

Un portrait de femme admirable et marquant saisi dans les instantanés de vie de ses enfants.



Six millions d’afro-américains ont émigré du Sud vers le Nord des Etats-Unis au début du XXème siècle, pour échapper au racisme, aux lynchages et tenter de trouver dans les villes industrielles un travail moins éprouvant que celui des champs de coton.



« Du fond du ciel, une aube granuleuse se leva dans la brume. Hattie ferma les yeux et se rappela les levers de soleil de son enfance. Ces visions ne cessaient de l’interpeller ; ses souvenirs de la Géorgie se faisaient plus pressants, plus envahissants chaque jour depuis qu’elle vivait à Philadelphie. Quand elle était petite, tous les jours, elle entendait la trompe sonner dans le petit matin bleuissant, à travers champs, dans les maisons et les gommiers noirs. De son lit, Hattie voyait les ouvriers agricoles défiler dans la rue devant la maison, la démarche pesante. Les traînards passaient toujours après le premier coup de trompe : des femmes enceintes, des malades et des estropiés, ceux qui étaient trop vieux pour la cueillette du coton, celles qui portaient des bébés attachés dans le dos. La trompe les faisait se presser comme un coup de fouet. Solennelle, la route, solennels leurs visages ; les champs éreintants attendaient, les cueilleurs se répandaient parmi les fleurs blanches comme des sauterelles. »



Publié en 2012, traduit par François Happe pour les éditions Gallmeister (2014), le premier roman de l’américaine Ayana Mathis brosse en une fresque de 1925 à 1980, à travers les voix et les sentiments de ses enfants et de sa petite-fille, le portrait de l’une de ces exilées intérieures : Hattie. Comme pour l’exil des douze tribus d’Israël auquel le titre du roman d’Ayana Mathis fait évidemment allusion, les douze tribus d’Hattie correspondent aux douze enfants et petits-enfants de cette afro-américaine originaire de l’état de Géorgie, émigrée à Philadelphie en 1923.



« Le concert de Floyd commença ponctuellement à 10 heures le lendemain soir, avant que les ivrognes ne deviennent trop bruyants et que toutes les femmes respectables ne soient rentrées chez elles. C’était bien d’avoir des femmes à un concert : plus il y en avait, moins on risquait d’avoir une bagarre. Floyd monta sur scène sa trompette à la main. C’était plein à craquer. Le Cleota’s, avait-on dit à Floyd, était le seul club de ces trois comtés limitrophes qui acceptait les gens de couleur.

Floyd sentit le poids des attentes du public, de leur fatigue et de leur situation, qu’il ne pourrait jamais connaître, jamais tout à fait. Lorsqu’elle parlait de la Géorgie, Hattie disait « là-bas ». Elle refusait d’appeler cet État par son nom. Floyd ignorait ce qui lui était arrivé là. Hattie et August étaient des réfugiés qui avaient quitté le Sud ; leur terreur, leur nostalgie et leur rage constituaient l’essentiel de ce que Floyd connaissait de ce pays. »



À travers des instantanés de l’histoire des enfants d’Hattie, le destin des jumeaux Philadelphia et Jubilee atteints d’une pneumonie fatale pendant l’hiver 1925, de Floyd, trompettiste de jazz et séducteur d’hommes et de femmes en proie à une grande violence intérieure et extérieure, de Six, prédicateur dès son plus jeune âge plus ou moins malgré lui, à travers les tribulations de Ruthie, le destin d’Ella crève-cœur pour Hattie et celui de tous les autres se dessine le portrait de cette femme éprouvée par ses jeunes années, personnage peu enclin à la tendresse aux épanchements, souvent blême et silencieuse avec sa ribambelle d’enfants, portrait dans laquelle se devine la nostalgie et l’ombre menaçante du Sud, l’enracinement du chagrin originel de sa vie de mère et une volonté redoutable de sauver ses enfants, quoi qu’il en coûte.



Surgissant de ce chœur de tragédies sans pathos, le roman d’Ayana Mathis forge un portrait de femme farouche et quasiment immobile, que le passage du temps ne semble presque pas atteindre, comme si son destin était avant tout de résister.



Retrouvez cette note de lecture et beaucoup d'autres sur le blog Charybde 27 ici :

https://charybde2.wordpress.com/2018/08/02/note-de-lecture-les-douze-tribus-dhattie-ayana-mathis/

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