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Critiques de Ayobami Adebayo (97)
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Reste avec moi

Yejide, une femme noire, très noire dans le Nigeria des années de secousses et de coups d'états militaires; Akin, un homme amoureux, soucieux du bien-être et de l'indépendance de sa compagne. C'est leur histoire que nous conte la jeune auteure nigériane. Elle alterne deux époques et deux voix pour exprimer, au-delà des problèmes inhérents à chaque couple, le poids des traditions exerçant un carcan implacable, une chape de nœuds plus serrés les uns que les autres.

Reste avec moi est le chant de la non-maternité malheureuse et culpabilisante.

Un livre très marquant, une écriture qui s’épanouira au fil des œuvres de l’auteure que j’espère retrouver.

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Reste avec moi

Reste avec moi est un vrai coup de cœur et surtout le roman qui m’a redonné l’envie de lire après 6 mois sans lecture. Ce roman m’a beaucoup touché et je me suis vraiment attaché à nos deux protagonistes. J’ai écouté la version audio lue par Mélissa Windal et Frédéric Lubansu, et je dois dire que ces deux donneurs de voix ont ajouté beaucoup. J’avais vraiment l’impression d’être la confidente privilégié de Yejide et son mari.



Yejide est mariée mais n’arrive pas à tomber enceinte. Dans notre société, c’est malheureusement un problème courant mais dans le Nigéria traditionnel, c’est beaucoup plus problématique. La belle-famille de la jeune femme ne voit pas l’infertilité de Yejide d’un très bon œil et un jour, elle découvre que son mari à épouser une seconde femme. Elle est prête à tout pour lui donner un enfant.



Forcément le sujet de départ m’a beaucoup touché, moi qui suis maman de deux très jeunes enfants, j’ai été au côté de notre héroïne dans son combat. Je l’ai senti très seule très souvent malgré le fait qu’elle ait un mari aimant ce qui ne doit pas être très fréquent dans cette société.



J’ai adoré le voyage au Nigéria, on suit l’instabilité politique dans laquelle le pays s’enfonce en même temps que le couple qui traverse les épreuves les plus terribles.



C’est un récit touchant et poignant avec une richesse de thèmes évoqués : mensonges, tromperies, infidélités… Bref les révélations se suivent et j’ai vraiment été impressionné car les personnages ne sont pas toujours aussi lisses qu’ils peuvent paraitre aux premiers abords.



Je ne connaissais pas du tout l’auteure et je suis conquise par cet exotisme que l’on ne croise pas tous les jours et c’est vraiment un roman que je recommande à toutes les femmes.
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Reste avec moi

Je me suis tout de suite prise d'affection pour Yejide. On entre dans une histoire exotique et dépaysante où on ressent clairement la difficulté d'être une femme dans cette société africaine très patriarcale et où la polygamie est très présente. L'auteure a entouré son histoire de la politique des années 80 dans cette partie de l'Afrique où tout n'est que bouleversements. Cette histoire nous parle de la famille, du couple, de l'amour mais surtout de la maternité. Yeyide est une femme forte et fragile à la fois qui aimerait tant bousculer les convictions de chacun et les traditions de tous. Désabusée, désemparée... Elle tentera le tout pour le tout. Son parcours est difficile, les charlatans n'attendent que ça... On a le point de vue de chacun, d'elle et de son mari. La culture africaine est quant à elle bien présente. Un livre sombre et émouvant. (...)



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Reste avec moi

Un roman étonnant, qui narre le parcours difficile et parfois hors des sentiers battus, d'un couple pour avoir un enfant dans le Nigeria des années 80. C'est un texte sur le poids des traditions dans un pays où il est possible de prendre une seconde épouse si la première n'est pas fertile. C’est un récit également sur la famille, l’amour, sur la perte et les renoncements. C’est enfin un portrait du Nigeria et de ses habitants, de sa vie politique, un récit plein de verve et de couleurs grâce à une écriture très riche et imagée. Une belle découverte !
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Reste avec moi

Un livre sensible sur un couple qui devra affronter l'attente difficile de l'arrivée d'un enfant avec toutes les cicatrices et séisme que cela va engendrer.

Il est questions de traditions (le seconde épouse imposée dans l'espoir d'une naissance), de deuils, de relations familiales et d’infertilité.

Il est aussi questions de tabous, de secrets, de la place des femmes, de souffrances et de préjugés.

Et finalement, nous accompagnons une héroïne qui semble complexe, sombre et qui va s’avérer attachante et lumineuse.

Une écriture simple, limpide et intime.

Une belle découverte.
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Reste avec moi

Une critique enthousiaste de SabiSab28 (merci pour cette découverte !) et j'emprunte ce livre. A mon tour, je l'ai aimé, je l'ai trouvé touchant. Il est à la fois douloureux et chaleureux, c'est assez surprenant, mais c'est vraiment mon ressenti. J'ai trouvé l'héroïne lumineuse, même dans les passages sombres de l'histoire.

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Nigéria. Un jeune couple qui s'aime. Particularité : ils sont tous deux diplômés et souhaitent une vie égalitaire dans un pays où l'égalité homme/femme n'est même pas théorisée.

Après 4 années de mariage, toujours pas d'enfant en vue....

Déjà que cette situation est un drame personnel, un drame qui peut détruire un couple... mais en Afrique cette situation se complique des traditions héritées du passé....

On va suivre notre héroïne dans ce souhait puis cette volonté d'avoir un enfant. Franchement il y a eu des moments où les remarques/faits qu'elle subit m'ont donné envie de mordre....

En parallèle on suit les soubresauts de la politique nigériane et le fléau que représente la drépanocytose.

Définitivement un livre qui m'a plu.
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Reste avec moi

"Reste avec moi" fait partie de la rentrée littéraire 2019. Un roman aussitôt commencé, aussitôt lu. Je l'ai dévoré d'une traite. J'ai été captivée par la plume de l'autrice dès les premières lignes. Nous nous trouvons au Nigeria, en Afrique de l'Ouest, dans les années 1980. Le pays connaît des tensions. Des changements politiques s'annoncent. Les tentatives de coup d'Etat et le banditisme sont monnaies courantes. Nous découvrons également la culture d'un pays, le mariage, le poids familial et les conditions de vie. J'en garde pleins d'images et de couleurs à l'esprit. Quelle belle découverte!



Entre 1985 et 2008 au Nigeria.

Yejide et Akin se sont aimés dès le premier regard lorsqu'ils se sont rencontrés à l'université. Quelques années plus tard, ils se marient, s'installent dans leur maison en attendant d'y fonder leur famille. Cependant, Yejide peine à tomber enceinte malgré les nombreux examens médicaux. Elle prend des traitements, consulte des sorciers, utilise des potions, mais rien n'y fait. La famille de Akin s'impatiente et lui impose une seconde épouse, celle qui devra lui donner un héritier. Terriblement en colère, Yejide va tout faire pour découvrir les joies de la maternité. Avec tout l'amour que lui porte Akin, elle sera prête à tous les sacrifices.

Une longue quête s'annonce pour le couple.

[...]

Ayòbámi Adébáyò évoque le parcours tumultueux d'un couple. Le désir d'enfant est très fort. Les sentiments que se portent Yejide et Akin sera-t-il suffisant ? Ils sont tous deux très attachants. J'y ai ressenti beaucoup de douceur même si parfois les mots sont durs.

Un récit qui se déroule au cœur de l'Afrique, abordant divinement bien l'amour d'un couple profondément bouleversant, mais aussi les sacrifices, la perte et la reconstruction.

Poignant, une magnifique lecture.
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Au temps des damnés et des bénis

Un adolescent de 16 ans, issu d'une famille pauvre, et une jeune femme de 28 ans, qui appartient à une classe supérieure, vivent dans la même ville et ne devraient pas se croiser, eu égard à leurs statuts sociaux respectifs. Mais comme ce sont les personnages principaux de Au temps des damnés et des bénis dont l'écrivaine nigériane Ayobami Adebayo nous décrit en parallèle le destin, le lecteur ne peut que guetter le moment, supposément dramatique, de leur confrontation. En attendant ce qui n'arrivera peut-être pas, la romancière multiplie les protagonistes avec une précision psychologique remarquable, dans un livre qui met cependant un bon bout de temps à s'épanouir, et c'est sans doute le bémol majeur d'un récit qui finit par trouver son rythme et dont l'intérêt va aller crescendo, pour le meilleur et surtout pour le pire. En superposant deux intrigues, l'autrice trace le portrait d'un pays très complexe, rongé par les inégalités sociales, les combines politiciennes et l'insécurité, entre autres maux endémiques. Quel avenir pour la jeunesse et quel espoir pour les femmes sont deux des questions qui sous-tendent la double trame d'un livre qui confirme que les écrivaines du Nigeria sont décidément nombreuses à avoir du talent, même si Ayobami Adebayo n'a pas (encore) la virtuosité d'une Sefi Atta (à quand une prochaine publication ? Cela commence à faire longtemps) ou d'une Chimamanda Ngozi Adechie, par exemple.
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Reste avec moi

Ce livre parle de la polygamie au Niger, ainsi que le vécu des femmes qui y est relié.



Dans le cas de Yejide, lorsqu’elle découvre l’existence de la deuxième femme de son époux, Akin, elle fait une grossesse nerveuse, et il s’en suit un bouleversement du lien conjugal qui veut rétablir la situation, pourrait-on dire. Ce roman est surprenant, il se découvre au fil des pages. Ce qui est sûr, c'est qu'on aura jamais la version finale de nos personnages avant la fin du livre.



L’auteur explore le sujet de la maternité de Yejide et de tous les drames qu’elle va vivre, avec humour et sensibilité. Les pages sont à la fois réjouissantes et tristes. Le couple traverse des moments difficiles à cause d’une maladie congénitale, ce qui donne un côté plus fataliste et dramatique à ce roman.



Sur fond d’histoire et de bouleversement politique du pays, où règne corruption et chaos, et aussi de traditions africaines, le roman avance avec des tas de rebondissements, et ce livre est traversé par une énergie constante. Il se découvre agréablement.

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Reste avec moi

Yejide est une jeune femme nigérienne qui vit une histoire d’amour avec Akin. Leur amour est beau, profond et sincère. Seul ombre au tableau : Yejide et Akin n’arrivent pas à avoir d’enfant. Malgré les nombreux spécialistes qu’ils voient, ils n’arrivent pas à comprendre pourquoi cela n’arrive pas. Puis un jour, la seconde épouse d’Akin fait leur apparition dans leur vie et bouscule leur quotidien. Puis un jour, miraculeusement, Yejide tombe enceinte. Mais personne n’y croit, pas même son mari Akin, qui la traite de folle.



J’ai beaucoup aimé cette lecture, qui change grandement de mes genres de prédilections habituels. En effet, bien que j’aie déjà lu dans le passé quelques romans africains, je n’en ai gardé que très peu de souvenirs… et pourtant, l’écriture est si belle, l’histoire si exotique, que je regrette de ne pas en lire plus souvent !



Reste avec moi met en avant une palette d’émotions propres à l’amour : la passion, la jalousie, la trahison, la tromperie, l’infidélité, la séparation… c’est une véritable malstrom d’émotions, qui fait passer le lecteur du bonheur aux larmes en quelques pages seulement.



J’ai beaucoup aimé découvrir une histoire comme celle-ci, émanant d’une auteure africaine. La perception des choses et surtout les traditions africaines qui leur sont propres, offrent une gamme de nouveautés à l’histoire, qui ne se trouve nul part ailleurs. J’ai été impressionnée par la multitude des épouses d’un même homme, chose qui paraît totalement banal en Afrique. Seule Yejide, sorte de femme moderne et rebelle sur les bords, ne souhaite pas reproduire ce schéma marital (elle y sera tout de même confronté contre son gré). Nombreuses sont les femmes qui se font entretenir grassement par leur mari, mais là encore, Yejide fait exception à la règle, puisqu’elle est patronne de son propre salon de coiffure pour femmes, qui lui permet de garder son autonomie et sa fierté.



En somme, le personnage de Yejide doit représenter un exemple en Afrique : une jeune femme moderne, détachée des normes africaines et indépendante. En tout cas, le courage dont elle fait preuve au quotidien face aux regards et interrogations des autres m’a ému.



Ce qui m’a le plus affecté, c’est la souffrance du couple, qui n’arrive pas à concevoir d’enfant. Yejide va pourtant tout mettre en oeuvre pour y arriver, allant jusqu’à gravir une montagne dite sacrée. Son ventre va s’arrondir, les symptômes de la grossesse vont apparaître, sans pour autant qu’aucun médecin ne perçoivent de bébé dans son ventre. Elle va pourtant se convaincre du contraire durant les mois qui suivront, et cette persévérance dans le faux m’a fait mal au coeur. Par la suite, elle cherchera d’autres moyens détournés, pas les plus sains, pour concevoir un enfant. Je ne vous en dis pas plus, vous laissant le loisir de découvrir par vous-même le fin mot de l’histoire.



Entre amour, traditions, jalousie, infidélité, tromperies... Reste avec moi est une histoire riche et exotique, qui m'a beaucoup plût.
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Au temps des damnés et des bénis

Je ressors bouleversée de cette lecture qui m'a vraiment mise hors de moi.



Je suis énervée face à ce destin cruel qui ne laisse aucun répit aux personnages. Ils se retrouvent pris dans une spirale infernale qui semble sans cesse les attirer encore plus bas dans le malheur. Nous les voyons dégringoler vers une fin qui semble inéluctable.



J'ai été extrêmement touchée par Ẹniọlá, son désir à tout prix d'étudier, de s'en sortir dans la vie, et par ses espoirs déçus. J'ai eu envie de secouer son père maintes fois, ce père apathique depuis qu'il a été licencié, qui n'est plus capable de ramener le moindre naira et laisse sa femme seule porter le poids des soucis financiers et se démener pour faire vivre tant bien que mal sa famille. Cette femme courageuse aura tout tenté avant de faire des choix difficiles qui impacteront leur futur.



Wúràọlá, à l'inverse, vient d'une famille riche, mais l'argent ne fait pas le bonheur comme on dit. Elle aussi est en proie aux tourmelts, différents de ceux d'Ẹniọlá, mais graves eux aussi. J'ai tremblé pour elle, ai eu envie de la secouer pour la réveiller, tout en sachant que ce n'est pas aussi simple et qu'il est difficile de s'imaginer ce qu'on ferait quand on n'est pas à sa place. Ses pensées, ses actes, ses tentatives de se convaincre elle-même m'ont beaucoup émue.



À travers le destin de ces personnages, nous découvrons également un pan de la société et de l'Histoire du Nigéria : les manques de moyen à l'hôpital ou de nombreuses morts auraient pu être évitées s'il y avait eu plus de financements, la cruauté de la politique, la corrutpion et tous les coups bas permis, la fuite des cerveaux et le niveau inquiétant de l'éducation dans les établissements publics.



Je reste sans voix face à ce dénouement, face à tous ces malheurs qui auraient pu être évités et surtout face à l'injustice. Ces sentiments d'injustice et de vies gâchées me restent en travers de la gorge. Je suis énervée par cet enchaînement des évènements et par la pauvreté qui edt finalement au coeur de bien des problèmes.



C'est une des premières fois où je ressens autant de sentiments à la fin d'une lecture et je vais avoir besoin de temps avant de pouvoir apaiser ce bouillonnement de colère qui est en moi.



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Reste avec moi

Une belle découverte que ce livre déniché sur l’étal d’un bouquiniste après avoir vérifié qu’il était bien coté sur Babelio. Le roman se déroule sur une vingtaine d’années, au Nigéria. Deux voix tissent le récit : celles de Yejide et Akin, un couple très amoureux en mal d’enfants. De façon inexplicable, malgré toutes les démarches entreprises, Yejide ne parvient pas à donner d’héritier à son époux. Les belles-familles respectives, jamais à court de conseils, exercent une pression terrible sur les jeunes gens au point qu’Akin finit par prendre une seconde épouse – ce que Yejide vit comme une douloureuse trahison.



L’auteur, avec infiniment de talent, aborde le thème de la maternité dans toutes ses facettes : l’absence - cette maternité, tant attendue qui ne vient pas, provoque une souffrance intolérable pour le couple ; les ravages provoqués par le décès d’un enfant et la difficulté à faire deuil ; la tyrannie si bien incarnée par la mère d’Akin que l’on ne souhaite pas à son pire ennemi !



Ayòbámi Adébáyò excelle également à mettre en scène deux générations, à opposer traditions et modernisme. Yejide est une femme autonome financièrement, propriétaire d’un salon de coiffure prospère ; son époux est un cadre dynamique, qui gagne très bien sa vie. Tous deux vivent dans leur temps et ne respectent les traditions qu’en présence de leurs familles respectives. Les deux belles-familles, en revanche, représentent une Afrique davantage ancrée dans les croyances, soucieuse du regard de l’Autre et du qu’en dira-ton. On perçoit cette tension tout au long de la lecture.



Coup de cœur de ces dernières semaines, j’ai dévoré Reste avec moi et quitté Yejidé avec regrets 😊. Le roman est très bien construit, avec quelques allers-retours dans le présent, et ménage quelques surprises jusqu'au bout. A lire sans hésitation !

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Reste avec moi

Ce roman m'aura fait vivre une panoplie d'émotions! Je suis passée par la colère, la tristesse et je dois bien l'avouer, l'incompréhension.



Bien évidemment, j'ai trouvé ce roman totalement dépaysant. Je suis bien heureuse d'avoir lu ce récit qui se situe dans un pays que je ne connais pas du tout. Les us et coutumes du Nigéria m'ont complètement sortie de ma zone de confort et je dois bien l'avouer, m'ont révolté à la lecture de certains passages. Le statut de la femme au sein de ce pays m'a profondément choquée.



Selon moi, le désir pour Yejide de vouloir un enfant n'est pas clairement défini dans le récit. Est-ce vraiment elle qui veut un enfant ou bien c'est la pression de la famille et de la société? Dans une certaine mesure, nous pourrions même dire qu'elle est une femme indépendante. D'ailleurs, au début du roman, je sentais qu'elle et Akin étaient un couple qui ne voulait pas vraiment suivre les anciennes traditions. Alors pourquoi cette course au bébé? Je n'ai pas totalement saisi la racine même de ce besoin. J'aurais aimé que l'auteure me dévoile un peu plus les pensées de Yejide à ce niveau.



Les personnages en eux-mêmes ne sont pas totalement attachants. J'ai senti beaucoup de lâcheté du côté d'Akin. J'aurais aimé qu'il tienne tête à sa famille et qu'il soutienne un peu plus sa femme. Et surtout qu'il refuse cette deuxième épouse! Quant à Moomi, la mère d'Akin, j'ai trouvé cette femme tout simplement détestable. Ces répliques étaient dures et je pouvais facilement imaginer à quel point cela devait blesser. C'est d'ailleurs pourquoi j'ai ressenti autant d'empathie pour le personnage de Yejide. Par le biais du récit que nous raconte l'auteure, nous pouvons sentir à quel point notre protagoniste est en pleine détresse. Elle est totalement impuissante face à tous ces gens autour d'elle alors qu'elle n'a plus sa mère à ses côtés pour la soutenir.



La structure du roman m'a quelque peu surprise. Nous passons du passé au présent et je cherchais parfois où était le lien entre ces deux parties. Mais ce qui m'a le plus perturbée, c'est lorsque nous passions d'un chapitre où l'on suivait les péripéties de Yejide pour ensuite tomber sur Akin. Encore là, nous n'étions pas dans un modèle d'alternance... C’était au gré des envies de l'auteure et il n'y avait qu'après la lecture de quelques paragraphes que tout à coup, l'on se rendait compte qu'on avait changé de protagoniste.



Au final, je ressors de ce récit en ressentant encore beaucoup d'émotions. Ce fut un roman déstabilisant, bouleversant à certains moments. Bref, il ne m'a pas laissée indifférente, loin de là et j'ai le sentiment que cette nouvelle auteure n'a pas fini de nous surprendre! Et que dire de la fin... l'on saisit tout le chemin parcouru et les conséquences des choix de chacun et sincèrement, c'est triste et beau à la fois.


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Reste avec moi

Une écriture tout en délicatesse qui m'a beaucoup plu, touchée, émue et qui a vibré en moi par l'identification à cette héroïne qui lutte pour son couple et son désir de maternité. Une réussite.
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Reste avec moi

2008, Ejide doit retourner dans la vie qu’elle avait abandonné. Nous allons découvrir au fil des pages pourquoi, grâce à un retour dans le passé mais aussi par certains chapitres donnant la parole à Akin, l’époux d’Ejide. Un roman, deux périodes, deux voix mais un seul pays secoué par différents coups d’états.



Malgré le poids des croyances, Ejide et Akin sont un couple moderne. Pas de mariage arrangé, ils s’aiment et malgré un pays polygame, ils ne vivent que tous les deux. Cependant une ombre plane sur le couple. Leur désir d’enfants ne se concrétise pas. Alors quand Akin se voit contraint de prendre une seconde femme, Ejide n’a pus le choix, elle doit absolument tomber enceinte.



Quelle histoire, si je devais vous résumer entièrement ce livre, vous le trouveriez triste. Pourtant ce n’est pas la tristesse qui prédomine à la fin de notre lecture. Ça serait plutôt l’espoir, l’amour. L’autrice nous démontre que le mensonge est comme une fissure dans des fondations et qu’une relation malgré tout l’amour ne peut réussir sur des bases fragiles.



Un roman qui nous fait voyager au sein d’une autre culture, d’autres croyances et pourtant on se projette sans problème avec ce couple. Eyide est indépendante, c’est une femme moderne. Elle est un exemple de courage et incarne parfaitement la résilience.



L’autrice arrive en plus à insuffler un soupçon de mystère qui nous donne envie de tourner les pages et de rester accrocher à ce livre en oubliant ce qui nous entoure. Les révélations jusqu’à la fin sont surprenantes, même si certaines nous sont dévoilées progressivement et nous laisse entrevoir la vérité, elles n’en sont pas moins étonnantes.



Une très belle lecture portée par une plume fluide, poétique. Un premier roman envoûtant et captivant que je ne peux que vous conseiller! Une héroïne qui sort des sentiers battus que je vous invite à rencontrer.
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Reste avec moi

J’ai commencé ce livre sans trop de conviction, me disant que ce serait un livre romantique, peut-être à l’eau de rose. Il n’en est rien. Reste avec moi est un magnifique roman, écrit par une auteure contemporaine nigériane, Ayobami Adebayo. Elle nous narre la vie de Yejide et Akin, jeune couple s’aimant d’un amour sincère et qui souhaite avoir un bébé, tant pour eux-même que par rapport à la pression sociale qui est très forte. Malheureusement, les années passant, l’enfant ne vient pas. Malgré de nombreuses tentatives et recettes diverses, en passant par les charlatans et en invoquant la superstition, rien n’y fait. Akin est alors plus ou moins contraint de prendre une seconde épouse pour augmenter ses chances de devenir père. Yejide s’y oppose mais ils finissent par s’entendre sur un compromis, non sans jalousie. Un jour, Yejide voit son ventre s’arrondir. Elle est persuadée d’être enceinte.

C’est un portrait de femme, avec sa force et ses quelques faiblesses, que nous donne à lire l’auteure. C’est aussi un récit d’amour, passant par les différentes étapes propres à chaque couple : passion, complicité, soutien, tromperie… Dans un contexte politique bouleversé, celui du Nigéria des années 80, Ayobami Adebayo réussit à nous parler de sentiments sans mièvrerie, avec beaucoup de fraîcheur et une ingénuité touchante. Les personnages sont haut en couleurs et très attachants. On en apprend davantage sur la société nigériane qui oscille entre modernité et traditions. Un bien beau dépaysement ! Je le recommande. Sélection Prix Cezam Inter-CE 2020.
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Reste avec moi

En prenant pour toile de fond la situation politique du Sud-ouest du Nigéria dans les années 80, Ayobami Adebayo raconte le drame intime vécu par un couple de Nigerians plutôt aisés.

Il s'agit au départ d'une histoire d'amour bien conventionnelle, ce que le titre a l'eau de rose pourrait laisser présager.

Ils sont étudiants, tombent amoureux, se marient et souhaitent fonder une famille.

En tous cas, leur entourage attend avec impatience l'arrivée d'un bébé. Et la pression se fait de plus en plus forte. Écrasée par cette injonction à la maternité, Yejide cède aux superstitions les plus farfelues ( allaiter une chèvre) et finit par être affectée d'une grossesse imaginaire qui durera plus d'un an.

La famille d'Arin, le mari, le somme de prendre une seconde épouse.

L'occasion pour l'auteure de dénoncer la polygamie toujours légale au Nigeria, symptôme d'un patriarcat qui refuse de se remettre en question. D'autant plus que la stérilité est masculine, problème que personne ne semble évoquer, et encore moins admettre.

La question du deuil d'un enfant est également au centre du drame, tant l'indifférence de la famille peut sembler cruelle devant l'obligation de fournir une descendance à tout prix.



En portant son attention sur une femme nigériane, victime de traditions oppressantes, l'auteure réussit, avec une jolie plume, à dénoncer une situation politique complexe, portée par un pouvoir militaire qui n'a aucunement l'intention d'oeuvrer à l'émancipation des femmes.

Et si elle donne à Yejide une conscience politique qui la fait sortir du stéréotype sexiste de la femme africaine, c'est sans doute pour inciter les femmes africaines à prendre leur destin en main.

« Comme il ne cessait de ramener la conversation à mon ventre arrondi, je ressortis du salon sans prendre la peine de lui demander s’il pensait que l’intervention de Wole Soyinka, Chinua Achebe et J. P. Clark auprès de Babangida servirait à quelque chose, peut-on ainsi lire. L’appel à la clémence des écrivains me paraissait sensé ; après tout, cela n’avait même pas été un vrai coup d’État : les hommes avaient été jugés sur leurs intentions. »
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Reste avec moi

Globalement j'aime beaucoup cette histoire.

Mais j'ai eu beaucoup de difficulté à la lire. Au moins la moitié du roman est très répétitive, avec un accent mis sur les traditions. Certes c'est intéressant, et ces traditions sont quasiment un personnage du roman, mais cela m'a pesé ; ce qui est certainement l'effet recherché d'ailleurs. Mais la conséquence a été que j'ai un peu laissé cette lecture de côté, j'avais beaucoup de mal à y revenir. Et finalement c'est l'échéance du retour à la médiathèque qui m'a poussé à m'y plonger à nouveau pour enfin le finir.

J'ai beaucoup aimé Yejide, son courage, son obstination, sa folie aussi parfois, pour rester libre dans le cadre que lui donne la société dans laquelle elle vis.

Ce n'est pas un coup de coeur. Mais j'ai tout de même vécu quelques moment très forts dans ces lignes.





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Reste avec moi

Yejide a rencontré Akin à l’université. Pour cet homme, une seule certitude, c’est la femme de sa vie. Leur mariage est une évidence, et tout irait pour le mieux si seulement Yejide pouvait donner un héritier à ce fils ainé, comme le veut la tradition. Car au bout de quatre ans, aucune grossesse n’est venue récompenser le couple. La famille s’en mêle, et voilà Akin pourvu d’une seconde épouse, plus jeune, plus jolie.

Depuis plusieurs années déjà, Yejide a tout tenté pour avoir ce bébé tant attendu, et rien ne lui sera épargné… pourtant ce rêve fou met du temps à se réaliser. Jusqu’au jour où… puis les enfants sont là, mais leur vie tient parfois à un fil.

Sur fond de bouleversements politiques dans ce Nigéria des années 80, nous assistons avant tout à la lutte sans merci d’une femme pour sauver son couple, pour rester maitre de sa vie, de son foyer, en résistant de toute son âme à la famille, au poids des traditions, mais aussi à la lâcheté et au mensonge. Ayòbámi Adébáyò décrit avec une grande justesse la complexité des sentiments qui habitent tant Yejide que Akin, son époux.

chronique complète à lire sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/08/27/reste-avec-moi-ayobami-adebayo/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Reste avec moi

La littérature nigériane a le vent en poupe ces temps-ci, mais c’est oublier que Wole Soyinka a été le premier écrivain du continent africain récipiendaire du prix Nobel de littérature en 1986. Plus récemment, l’énorme succès d’Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie a encore une fois illustré la richesse créative des auteurs nigérians. Ayobami Adebayo a également séduit un lectorat international avec Reste avec moi, en étant – selon moi – un peu abusivement placée sous le patronage de Chimamanda Ngozi Adichie et de Margaret Atwood.

La romancière refuse d’être lue pour le côté anthropologique de sa fiction, cependant pour nous qui sommes éloignés de sa culture et de son environnement, l’univers dans lequel elle nous introduit nous est peu connu : c’est celui de la polygamie. Yejide a fait un mariage d’amour avec Akin, mais après quatre ans de mariage, le couple n’a pas d’enfant. La stérilité de Yejide est automatiquement mise en avant par les familles des époux et l’obsession de maternité de la jeune femme s’accroît avec la pression sociale qui s’abat sur elle. La belle histoire d’amour va se transformer en un chemin de croix sur une vingtaine d’années.

Le roman se bâtit autour d’un faisceau de faits assez invraisemblables que l’on découvre tardivement et que je ne peux dévoiler ici au risque de vider l’histoire d’une grande partie de sa substance. Il est question d’amour, du grand amour, cependant il n’y a que mascarades de part et d’autre et le lecteur se sent un peu berné en le découvrant.

De surcroît, il me semble que le propos de l’auteure est assez éloigné d’un point de vue féministe. Tout ce qui importe à Yejide est de devenir mère, quitte à renoncer à son mari, quitte à supporter une seconde épouse, quitte à mentir. Car ne pas être mère est ne pas être une véritable femme. L’accomplissement ultime passe donc par la maternité. Voilà qui cautionne l’opinion de toutes les femmes qui la harcèlent. Le conflit entre générations n’est pas subverti puisque Yejide rentre dans le rang dès que s’annonce le bébé tant espéré.

Ce premier roman cède sous le poids d’une foison de thèmes et est encore alourdi par une surcharge d’évènements tire-larmes. À mon goût, trop de pathos qui teinte d’exotisme un exercice de rédemption.
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Le Monde perdu

Sur quel continent les membres de l'expédition arrivent-ils ?

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Thème : Les exploits du professeur Challenger, tome 1 : Le Monde perdu de Sir Arthur Conan DoyleCréer un quiz sur cet auteur

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