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Citations de Barack Obama (184)


« Je me souviens de mon père qui parlait du Rêve américain, quand j'étais gamin, a-t-il dit. Comme quoi l'important, cétait de bosser dur. D'acheter une maison. Fonder une famille. Faire les choses comme il faut. Il en est où, le Rêve américain ? À quel moment c'est devenu un tas de... ? » Sa phrase est restée en suspens, il paraissait affligé, il a essuyé la sueur de son visage avant de redémarrer sa tondeuse. La question était de savoir ce que mon gouvernement pouvait faire pour aider un homme comme lui. Il n'avait pas perdu sa maison, mais il avait perdu la foi dans l'entreprise commune de notre pays, dans son idéal plus vaste.
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Nous nous sommes regardés, chacun à un bout de table. L'espace d'un instant, c'était comme si nous étions soudain seuls dans cette pièce. Je me suis remémoré tout à coup le jour de notre rencontre, dix-sept ans plus tôt, moi qui arrive en retard à son bureau, un peu mouillé à cause de la pluie, Michelle qui se lève, si belle et pleine d'aplomb dans sa jupe et son chemisier d'avocate, les quelques mots que nous avons échangés, tout de suite à l'aise l'un avec l'autre. J'avais alors décelé, derrière ces grands yeux sombres, une vulnérabilité dont je devinais qu'elle la laissait rarement transparaître. J'avais compris, dès cette première rencontre, qu'elle était unique, que j'avais besoin de mieux la connaître, que je me trouvais en face d'une femme dont je pourrais tomber amoureux. Quelle chance j'avais eue, me disais-je.
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Notre souhait le plus cher est que nos conversations vous donnent envie d’entamer vos propres discussions - avec un ami, un membre de la famille, un collègue de travail ou quelqu’un que vous connaissez à peine. Quelqu’un dont la vie croise la vôtre mais dont vous n’avez jamais véritablement entendu l’histoire. Nous faisons le pari que si vous tendez l’oreille avec suffisamment d’attention, avec générosité, alors vous vous sentirez encouragés. Car en ces temps où il est facile de se laisser aller aux dialogues de sourds, ou bien tout simplement de restreindre nos conversations à ceux et celles qui nous ressemblent, pensent ou prient comme nous, l’avenir dépend de notre capacité à prendre conscience de la mesure dans laquelle nous faisons tous partie de l’histoire américaine – et que nous pouvons en écrire un nouveau chapitre, plus réussi, ensemble.
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[ A propos du premier débat entre démocrates de la campagne présidentielle de 2008 ]

Ce n'était certainement pas la dernière fois que je devais m'avouer vaincu face à Hillary [Clinton] - ou face à la moitié des autres candidats en lice, d'ailleurs [...].
Je n'avais jamais été très bon dans ce genre d'exercice : mes longs développements et mon goût pour les réponses compliquées me désavantageaient, surtout quand j'étais entouré de sept professionnels aguerris et que nous n'avions chacun droit qu'à une minute chrono pour répondre à une question. Lors de notre premier débat, au mois d'avril, le modérateur m'a interrompu au moins à deux reprises au milieu d'une phrase parce que j'avais épuisé mon temps de parole. [...]
A la fin de ce débat, Axe m'a transmis ses remarques d'après-match le plus délicatement possible.
« Ton problème, m'a-t-il dit, c'est que tu essaies systématiquement de répondre à la question.
- Mais... ce n'est pas le but, justement ?
- Non, Barack. Ce n'est pas le but, justement. Le but, c'est de faire passer ton message. Quelles sont tes valeurs ? Quelles sont tes priorités ? C'est ça qui compte pour les gens. Ecoute, une fois sur deux, la question du modérateur a pour seul objectif de te faire trébucher. Ton boulot, c'est d'éviter le piège. Alors, quelle que soit la question, tu lâches deux ou trois mots rapides pour donner l'impression que tu as répondu... et ensuite tu parles des sujets dont toi, tu veux parler.
- Mais c'est se foutre de la gueule du monde ! me suis-je offusqué.
- Absolument. »
J'étais énervé contre Axe, et plus encore contre moi-même. Pourtant, je pouvais difficilement lui donner tort, comme je m'en suis rendu compte en regardant la vidéo du débat. Les réponses les plus percutantes n'étaient pas celles qui offraient une explication, mais celles qui provoquaient une émotion, ou qui pointaient du doigt l'ennemi, ou qui faisaient bien comprendre aux électeurs que vous et vous seul, plus que n'importe quel autre candidat sur ce plateau, étiez et seriez toujours de leur côté. Il était facile de fustiger la superficialité de l'exercice. Mais un président n'était ni un avocat, ni un expert-comptable, ni un pilote, engagé pour effectuer une tâche bien précise requérant des compétences spécifiques. Mobiliser l'opinion publique, former des coalitions pour faire avancer les choses - voilà en quoi consistait le job. Que ça me plaise ou non, ce qui faisait réagir les gens, c'étaient les émotions, pas les faits. Convoquer les plus nobles de ces émotions, et non pas les plus basses; adosser « la part d'ange en nous », comme l'avait dit Lincoln, à une politique de bon sens et de raison; faire le show tout en parlant vrai - voilà la barre qu'il me fallait franchir.
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J'apprenais une nouvelle leçon difficile de la présidence : mon coeur était désormais enchainé à des considérations stratégiques et à des analyses tactiques, mes convictions soumises à des arguments contre-intuitifs. Depuis mon fauteuil dans le plus puissant bureau du monde, j'avais moins de latitude pour dire dire ce que je pensais et agir avec mes tripes qu'au temps où j'étais sénateur - ou citoyen ordinaire révolté par la vue d'une jeune femme abattue par son propre gouvernement.
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Dans un élan d’enthousiasme, Sarkozy nous a empoignés, Tim et moi, alors que nous sortions du bâtiment.

« Cet accord est historique, Barack ! a-t-il lancé. Ça a été possible grâce à vous… Non, non, c’est vrai. Et monsieur Geithner, là… il est formidable ! » Sarkozy s’est alors mis à scander le nom de famille de mon secrétaire au Trésor comme un fan de football, suffisamment fort pour que plusieurs têtes se tournent dans la salle. Je n’ai pu m’empêcher de rire, non seulement en constatant que Geithner se sentait un peu mal à l’aise, mais aussi en découvrant l’expression d’Angela Merkel – elle venait juste de terminer sa lecture du communiqué et regardait à présent Sarkozy comme une mère son enfant turbulent.
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J’en suis néanmoins venu à considérer Merkel et Sarkozy comme utilement complémentaires : Sarkozy, respectueux de la prudence innée de Merkel, mais la poussant souvent à agir ; Merkel, prête à oublier les manies de Sarkozy, mais d’une grande adresse pour canaliser ses propositions les plus impulsives. Chacun renforçait aussi les instincts pro-américains de l’autre – des instincts qui, en 2009, n’étaient pas toujours partagés par leurs électeurs.
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Plus la campagne avance, plus la compétition se resserre, plus l’enjeu est de taille, et plus il devient facile de justifier les tactiques agressives. Tant et si bien qu’on finit par considérer les comportements humains les plus élémentaires qui gouvernent notre existence de tous les jours – l’honnêteté, l’empathie, la courtoisie, la patience, la bienveillance – comme des faiblesses si jamais on a le malheur de les témoigner au camp adverse.
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Cela se passe de l'autre côté de l'océan. Mais c'est une lutte qui touche chacun de nous, que nous soyons au courant ou non. Que nous le voulions ou non. Une lutte qui exige que nous choisissions notre camp. Non pas entre les Blancs et les Noirs. Non pas entre les riches et les pauvres. Non... c'est un choix plus difficile que ça. C'est un choix entre la dignité et la servitude, entre la justice et l'injustice. entre l'engagement et l'indifférence. Un choix entre le bien et le mal.
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Et je crois que c'est cet aspect-là de la politique qui me procurerait toujours le plus de plaisir : l'aspect qui ne pouvait pas se traduire en diagrammes, qui échappait à toute planification, qui défiait toute analyse. Ce moment où, quand elle fonctionne, une campagne politique - et, par extension, une démocratie - devient une partition pour chœur plutôt qu'un solo.
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Je commençais à me demander ce qui risquait de m'arriver si je restais trop longtemps à Washington, si je finissais par y prendre mes marques et mes aises. Je voyais bien désormais ce qui pouvait se passer - la politique des petits pas et le respect du protocole, les prises de position dictées en permanence par l'horizon de la prochaine élection et la pensée unique relayée sur les plateaux de chaînes d'information, tout cela contribuait à saper vos aspirations les plus nobles et à entamer peu à peu votre indépendance, jusqu'au jour où vous finissez par complètement perdre de vue ce en quoi vous aviez toujours cru.
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Mon staff craignait par-dessus tout que je ne commette une "bourde", selon le terme employé par la presse pour décrire n'importe quelle phrase maladroite prononcée par le candidat susceptible de révéler son ignorance, sa désinvolture, sa pensée approximative, son insensibilité, son machiavélisme, sa grossièreté, sa malhonnêteté, son hypocrisie - ou n'importe quelle phrase tout simplement jugée assez éloignée du bon sens commun pour rendre ledit candidat vulnérable aux attaques. Si l'on s'en tient à cette définition, la plupart des êtres humains commettent entre cinq et dix bourdes par jour en moyenne, et chacun d'entre nous ne peut que s'en remettre à la tolérance et à la bienveillance de sa famille, de ses collègues et de ses amis pour combler les failles de nos discours, saisir le sens véritable de nos paroles et, de manière générale, nous attribuer les meilleures intentions plutôt que les pires.
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Que craignons nous le plus ? Est-ce l'éventualité d'une attaque nucléaire russe ou qu'une faille bureaucratique ou un pépin dans le logiciel déclenché par inadvertance le lancement d'une de nos ogives ? Est-ce un fanatique se faisant exploser dans un métro ou les taxis sous prétexte de vous protéger des fanatiques s'introduit dans votre boîte mail ? Est-ce une pénurie d'essence provoqué par un problème d'approvisionnement en pétrole venant de l'étranger ou la montée des océans et la planète qui rôtit ? Et une famille d'immigrants en quête d'une vie meilleure qui entrent clandestinement dans le pays après avoir traversé un fleuve ou une maladie contagieuse qui s'est développée à cause de la misère et de l'insuffisance des services publics dans un pays pauvre et s'insinue subrepticement dans nos foyers ?
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Sarkozy, en revanche, était tout en emportements émotifs et en propos hyperboliques. Avec sa peau mate, ses traits expressifs, vaguement méditerranéens, et de petite taille (il mesurait à peu près 1,66m, mais portait des talonnettes pour se grandir), on aurait dit un personnage sorti d'un tableau de Toulouse-Lautrec.
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"Tu aurais dû suivre mon conseil et mettre un de ces petits bibis, lui ai-je dit le lendemain matin. Avec un petit sac à main assorti."
Michelle a souri et m'a embrassé sur la joue. "Et toi, réfléchis bien au canapé dans lequel tu dormiras à ton retour, a-t-elle répondu sur un ton guilleret. Ce n'est pas le choix qui manque à la Maison Blanche."
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La bataille entre démocrates et républicains à chaque cycle d'élections revenait dorénavant à déterminer si la classe moyenne pressurisée était plus encline à s'identifier aux riches et aux puissants ou bien aux pauvres et aux minorités pour expliquer qu'elle ne s'en sortait pas mieux.
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Un peu plus tard, de retour à la maison, Malia a fièrement exposé un plan à Michelle, qui lui a tapoté la tête.
"C'est une idée géniale, ma chérie, a-t-elle dit, mais le seul moyen pour ton père de passer inaperçu, ce serait de se faire recoller les oreilles."
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A Springfield, il y a un terme spécial pour désigner les membres novices de l'opposition comme moi : les "champignons". Parce qu'"on vous fait bouffer de la merde et moisir dans l'ombre."

Voilà ce qu'était la politique à Springfield : une série de transactions négociées la plupart du temps sous la table, et des législateurs qui mettaient en balance les pressions concurrentes de divers intérêts avec un détachement blasé de marchands de tapis, tout en restant prudents sur la poignée de sujets idéologiques sensibles - les armes à feu, l'avortement, les impôts- susceptibles de provoquer des remous au sein de leur base électorale.
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Ce qui faisait défaut à Sarkozy en matière de cohérence idéologique, il le compensait par l’audace, le charme et une énergie frénétique. Les discussions avec Sarkozy étaient ainsi tour à tour amusantes et exaspérantes, ses mains en mouvement perpétuel, sa poitrine bombée comme celle d’un coq nain, son interprète personnel (contrairement à Merkel, il parlait un anglais limité) toujours à ses côtés, reflet exalté de chacun de ses gestes, de chacune de ses intonations, tandis que la conversation passait de la flatterie à la fanfaronnade, sans manquer d’une authentique perspicacité ni jamais s’éloigner de son intérêt premier, à peine déguisé, qui était de se trouver au cœur de l’action et de s’attribuer le mérite de tout ce qui valait qu’on s’en attribue le mérite.
Si j’appréciais que Sarkozy ait très tôt soutenu ma campagne (appuyant presque sans réserve ma candidature au cours d’une conférence de presse enthousiaste lors de ma visite pré-électorale à Paris), il n’était pas difficile de savoir lequel de mes deux partenaires européens se révélerait le plus fiable. J’en suis néanmoins venu à considérer Merkel et Sarkozy comme utilement complémentaires : Sarkozy, respectueux de la prudence innée de Merkel, mais la poussant souvent à agir ; Merkel, prête à oublier les manies de Sarkozy, mais d’une grande adresse pour canaliser ses propositions les plus impulsives. Chacun renforçait aussi les instincts pro-américains de l’autre – des instincts qui, en 2009, n’étaient pas toujours partagés par leurs électeurs.
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Mais me voir élevé avec toujours plus d'insistance au rang de symbole était contraire à mon instinct de rassembleur, à ma conviction que le changement était une affaire collective, pas individuelle.
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