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Critiques de Beata Umubyeyi Mairesse (216)
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Tous tes enfants dispersés

La grand-mère Immaculata à son petit-fils Stokely :



« Tous ces livres disent mieux que je ne saurai jamais le faire l’odeur douce-amère de l’éternité, mon petit conteur à virgules. Et si un jour tu te sens seul parce que nous serons tous partis, tu pourras y retrouver une certaine parenté préservée. Entre les mots et les morts, il n’y a qu’un air, il suffit de le cueillir avec ta bouche et de veiller à composer chaque Jour un bouquet de souvenances. »





L'émotion de cheminer aux côtés de femmes résilientes, découvrir comment les liens brisés peuvent êtres renoués, dans une langue poétique qui transcende les souffrances passées.

Une autrice à suivre. Un grand premier roman !
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Tous tes enfants dispersés



Le livre refermé, des images et des mots reviennent sans cesse.

Le Rwanda, Butare, Hutus et Tutsis, 1994, 1,000,000 de morts

Les jacarandas violets, disparus en quelques années, symboles de l'Afrique et pourtant originaires d'Amérique du sud, importés par les européens.

Les européens, belges, français, colons certes, éducateurs également, tous méchants ? Tous bons ?



Une famille rwandaise composée de … femmes Anastasia, l'arrière grand mère, peu bavarde, sa fille Immaculata qui pérore en français et en kyniarwanda, mais que la mort de son fils Bosco, choc insurmontable, rendra muette avant que son petit fils Stokely ne lève la malédiction . Au milieu, Blanche, la fille métisse d'Immaculata et d'Antoine qui sera sauvée du massacre et s'échappera de Butare pour vivre à Bordeaux et épouser Samora, autre métis révolté.





3, 4, 5 personnes se répondent, s'apostrophent, se haïssent et se réconcilient, avec douleur et douceur, difficulté et échecs répétés, font appel à leurs souvenirs, aux secrets tellement bien tenus cachés que leur révélation laisse pantois, mais debout, toujours debout, forte et fragile en même temps ; forte, car ce sont les femmes qui sont fortes dans ce livre, elles font face à tout, certes elles ne font pas la guerre, ne tuent pas, donnent même la vie, parfois la leur ; les hommes tuent, massacrent, font assaut de cruauté parfois décrite au cœur des massacres, font preuve de lâcheté, se rebellent contre les forces au pouvoir, contre leurs mères et .. meurent, ou s'effacent.



Un livre magnifique par ses phrases poétiques, les images si réelles qu'on pourrait les peindre, l'analyse pointue des relations mère /fille, les ressentis de l'une et de l'autre et la guerre larvée entre elles que seul l'éloignement apaisera, aidé en cela par le petit fils au nom de panthère noire qui redonnera la voix à sa grand mère et sa place à sa mère.

Ejo hier et demain , enfin réunis.
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Tous tes enfants dispersés

On croit tout savoir du Rwanda, des hutus et des tutsis, mais que sait-on vraiment? Et peut-on tout dire, tout écrire, même l'indicible?

"Tous tes enfants dispersés" aborde le sujet Rwanda de l'intérieur, par ceux qui l'ont vécu directement ou indirectement. A travers les témoignages entrelacés de trois générations, la vérité parvient à se tracer un chemin. La souffrance et l'horreur prennent un visage, un corps, une histoire.

Mais le mérite de ce livre, savamment construit sur une période de 20 ans, est de nous embarquer dans cette folie humaine, sans complaisance, sans misérabilisme, avec des mots justes et forts.



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Tous tes enfants dispersés

Née d’une mère rwandaise et d’un père polonais, Beata Umubyeyi Mairesse a grandi à Butare, au sud du Rwanda. Lors du génocide des Tutsi, elle échappe à la mort. En passant par le Burundi voisin, Beata et sa mère arrivent en France le 5 juillet 1994. Hypokhâgneuse elle a publié des recueils de nouvelles et de poèmes avant d'écrire son premier roman, Tous tes enfants dispersés, édité chez Autrement et sélectionné par les 68 premières fois.



Peut-on réparer l'irréparable, rassembler ceux que l'histoire a dispersés ? Blanche, rwandaise, vit à Bordeaux après avoir fui le génocide des Tutsi de 1994. Elle a construit sa vie en France, avec son mari et son enfant métis Stokely. Mais après des années d'exil, quand Blanche rend visite à sa mère Immaculata, la mémoire douloureuse refait surface. Celle qui est restée et celle qui est partie pourront-elles se parler, se pardonner, s'aimer de nouveau ? Stokely, lui, pris entre deux pays, veut comprendre d'où il vient.

Ode aux mères persévérantes, à la transmission, à la pulsion de vie qui anime chacun d'entre nous, Tous tes enfants dispersés porte les voix de trois générations tentant de renouer des liens brisés et de trouver leur place dans le monde d'aujourd'hui.



Sur fond de génocide, Tous tes enfants dispersés mêle les voix de la grand-mère, la fille et le petit-fils pour raconter la tragédie rwandaise et ses conséquences psychiques, sur l'identité et la construction de soi. Rescapée du génocide Tutsi, la fille, Blanche, une métisse, a fui et vit à Bordeaux. Quelques années plus tard, elle rebrousse chemin et se rend dans son village d'enfance pour se confronter à ses fantômes et au silence de sa mère.



Loin d'être un énième livre sur le génocide, Tous tes enfants dispersés est avant tout un roman qui raconte comment la Grande Histoire impacte les liens du sang, comment elle disperse les membres d'une famille, comment elle conduit à la perte d'identité et à l'absence de transmission des traumatismes entre les générations. Au fil des pages, grâce aux mots et à la littérature, aux allers-retours entre passé et présent, ici et là-bas, les maux, les rancœurs s’estompent, la famille semble être reprisée.



La plume de Beata Umubyeyi Mairesse est aérienne, poétique. La description de son pays natal, de son village est aussi flamboyante que ce jacaranda sous lequel mère et fille tentaient de prendre racine. Pour autant, je ne suis pas parvenue à m'ancrer à cette famille, à me laisser embarquer par la musicalité des mots de l'auteure. Je leur suis restée étrangère.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Tous tes enfants dispersés

Le magnifique premier roman de Beata Umubyeyi Mairesse après 2 recueils de nouvelles et 1 de poèmes.

Une fille s'adresse à sa mère qui, elle, s'adresse à son fils perdu. Et la 3ème génération fait la synthèse.

Où il est question de métissage(s), de colonisation, du génocide au Rwanda, de famille, de transmission, de musique et de Jacarandas.

A lire !
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Après le Progrès

Après le progrès

Beata Umubyeyi Mairesse



La Cheminante/Harlem Renaissance

2019, 83 p



POESIE







C'est un tout petit recueil de poèmes, édité par une petite maison, distribué lui-même en tout petits recueils, dont les titres donnent le ton : Perdu, Volé, Racheté, un titre en anglais au sujet féminin She persisted nevertheless présenté comme un calligramme, et un autre, dessin tout aussi bien, Vivre oh présent qui égrène joyeusement un chapelet de sens. Le recueil comprend aussi un poème en anglais, c'est que Beata Umubyeyi Mairesse aime la littérature anglaise.

Le titre de l'ensemble est Après le progrès. Avec, ou sans, ponctuation ? Et c'est un éventail de possibles qui s'ouvre au lecteur, avec quand même une orientation marquée vers la liberté, celle de grandir, de parler, de vivre comme on veut, d'être, d'autant plus grande que la mort aurait pu l'ôter.

Beata Umubyeyi Mairesse est née en 1979 au Rwanda, et a subi le génocide tutsi en 1994, et survivante, est venue en France. Mais elle n'a pas oublié le pays natal, ses odeurs, ses arbres, les femmes qui pilent – un poème rend remarquablement le rythme de ce travail patient de concassage- la guerre, pays dont malgré tout, malgré une réparation, elle est séparée, à cause d'une « enfance décachetée ».

C'est un tout petit recueil, mais les poèmes ne se lisent pas facilement.Tout n'est pas dit, et ce qui est dit l'est parfois désagréablement, on ne culbute pas aisément le malheur, c'est amer, ça passe mal, et la tristesse laisse un dépôt. Les mots sont placés là où ils prennent de la force. Ca crisse, et résiste. Les vers sont courts, parfois cris, quelques-uns ordres. La poète aime les allitérations, les assonances, les néologismes, « déchaviré »les échos sonores, et les jeux sur des vers célèbres et des phrases banales qui, accessoirisées, redeviennent vigoureuses et fécondes, « Ils ne m'ont pas fait exprès ». La poète reprend les grands thèmes universels, l'amour, la mort, la guerre, le masculin et le féminin, le conflit mères/filles, la maternité. Les tons et les rythmes sont divers, certes il y a l'exaltation du « nous », « la plante rempotée » se satisfait de son nouveau, et chic, lieu de vie, mais la couleur qui domine est celle d'une résistance à l'échec, et aux sentiments négatifs qu'il pourrait générer. La poète applique son « article 4 » un jour je dirai de la poésie/ un jour le soleil avalera la nuit, mais le soleil n'a pas encore achevé l'ouvrage.

« Ma voisine est partie ce matin » et « Les garçons naissent dans des cédilles » sont des réussites d'émotion et d'invention.

Je remercie Masse Critique pour l'envoi de ce livre.
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Ejo

Ejo.

D’ou nous venons, ou nous allons, en un seul mot. Passé et futur prononcés au présent en trois lettres. C’est fulgurant et subtil.

Des nouvelles comme des petits objets uniques d’art populaire. Des joyaux modestes et bouleversants. Taillés et polis pour n’en laisser que la forme et les lignes essentielles. Dire l’émotion avec pudeur. Le désir de vivre se travaille au quotidien.

Convoquer mémoire et imaginaire pour donner corps à son chemin.

Il y a dans cette écriture là quelque chose d’aussi évident, puissant, que dans l’écriture de Raymond Carver. Une même exigence à dire que la vie vaut d’être vécue, partagée. Ecrire, poétiser nos façons de dépasser la souffrance.

Loin des appétits de pouvoir et de profit qui dominent le monde, les gens simple de la vie simple, s’ils ne peuvent changer le monde, ont toujours la capacité de se transmettre la façon dont ils l’habitent, l’éprouvent.

Lire Ejo c’est sentir monter en soi trés surement que l’on a tant en commun avec tous ces personnages du pays des milles collines. Toutes les frontières et les injonctions au rejet, à la désignation d’ennemis, n’y changeront rien.

Le cynisme du pouvoir, sa capacité à tisser d’horreurs l’histoire humaine n’enlèveront pas le gout du bonheur à celles et ceux qui continuent de vivre.

Merci Beata.

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Ejo

Pour tenter de comprendre, si c'est possible. Et en tout cas de mieux connaître le passé du Rwanda et d'entrevoir l'avenir possible. 10 très jolies nouvelles, d'une écriture douce et percutante.
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Consolée

Un sacré livre !

A travers l'histoire de la mulâtresse rwandaise Consolée, ce livre s'avère un redoutable pamphlet contre les exactions coloniales de la Belgique et de la France, le racisme français, les Ehpad ! Le mal être des différentes générations d'immigrés africains en France est largement abordé sous le prisme du racisme et des liens souvent coupés avec les pays d'origine. Les deux premières générations se sont senties rejetées malgré un comportement modèle, où ils se sont coupés de leurs origines.et qui ne leur a même pas permis d'être reconnus.

Figurent aussi la maladie d'Alzheimer - avec son incroyable conséquence sur les populations immigrées- et l'art-thérapie. Il faut s'accrocher avec les descriptions de fin de vie en Ehpad, les évocations de fin de vie tout court. La vie est vraiment dure !

Bref, c'est une oeuvre riche, superbement construite et écrite. Les passages du début qui évoquent la petite enfance de Consolée avec les moments de complicité avec son grand-père sont d'une beauté à couper le souffle. Je déplore juste une ponctuation inexistante parfois et quelques propos excessifs ici ou là (pas beaucoup !)

Un sacré livre, oui, à lire absolument !
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Le Convoi

J'ai eu beaucoup de mal à écrire cet avis, à mettre mes idées en ordre, je suis d'avance désolée si c'est un peu confus et que ça part dans tous les sens.



Il y a trente ans, Beata Umubyeyi Mairesse échappe à la mort avec sa mère. Elle est une adolescente qu'on extirpe de l'enfance par la violence des hommes. Elles passent la frontière grâce à une opération de sauvetage menée par des humanitaires : un convoi, Terre des Hommes.

Depuis trente ans, Beata Umubyeyi Mairesse est une survivante tutsi.



Après avoir écrit plusieurs fictions qu'elle définit inspirées de faits réels mais avec la lucidité de créer une mise à distance autant pour elle, autrice que pour son lecteur, Beata Umubyeyi Mairesse, se lance dans un processus d'écriture de reconstitution de la vérité des victimes du génocide des Tutsi qui a eu lieu en 1994 au Rwanda.



Intervenant régulièrement pour de la sensibilisation et de la prévention, pour « raconter son histoire », la légitimité de son statut de survivante est souvent remise en cause, parfois avec même avec négation, comme cette éditrice qui lui rappelle avec un racisme décomplexé comme on en voit encore trop, qu'il y a déjà une écrivaine rwandaise dans la sphère littéraire française…comme s'il n'y avait pas de place pour d'autres écrivains et écrivaines africains.



Au détour d'une conversation, des amis lui rappellent qu'ils les ont vues, elle et sa mère, dans un reportage diffusé sur la BBC. Point de départ d'une longue investigation pour retrouver ce documentaire qui l'a mène à se souvenir, à définir ce qu'est une survivante, une victime et à rendre hommage à l'importance de leurs parole. Elle retrouve des photographies de ceux et celles qui ont pensées, organisées, aidées aux passages des convois de la vie.



Beata Umubyeyi Mairesse s'interroge sur la forme du récit, sur les assignations et les injonctions paradoxales des uns et des autres dont elle ne sait quoi faire. À sa légitimité en tant que rescapée privilégiée. Parce qu'il est nécessaire de rappeler qu'il est essentiel de raconter pour préserver la mémoire.



La force de ce récit est autant dans la démarche que dans les intentions : remettre au coeur du récit la parole des victimes du génocide des Tutsi. S'interroger sur les conséquences traumatiques d'un récit, raconter une histoire collective tout autant qu'intime. D'ailleurs, tout au long du récit qu'elle déroule avec énormément d'émotion et de courage, elle ne peut pas cesser de s'interroger sur les liens avec le génocide de la Shoah ! Et mettre en lien et opposition les Convois de la mort à ceux des Convois de la Vie.



L'emploi du Je, de la premier personne, écrit son passé au présent pour abolir les distances entre la jeune d'aujourd'hui et l'adolescente du passé.



Dans la troisième partie, elle s'interroge sur le photojournalisme, porteur de la toute puissance du monde Occidental, en s'appuyant sur l'analyse très juste de Susan Sontag dans notamment Dans la Douleur, sur ce que voit l'autre, le photographié, la victime photographiée. Les institutions qui bloquent l'accès d'une partie de vie, de mémoire aux victimes, ce qui leur est de droit, devrait leur appartenir. Les gens utilisent les mots à la lègère. L'autrice nous rappelle l'importance de l'utilisation des mots, comme par exemple définir le génocide des tutsi comme génocide du Rwanda…c'est problématique car ça fausse la perception de la réalité. Les légendes qui accompagnent les photographies des victimes sont l'interprétation des photographes et des journaux et ont une responsabilité très lourdes sur la manière dont les victimes et l'histoire sont perçues, elle devient leur histoire officielle. Ce qui est extrêmement problématique car c'est une vérité étonnée.



C'est une des raisons qui prouvent qu'il est essentiel que les victimes d'hier racontent leur vérité, qu'il légende leur histoire avec leur langage loin de la silencialisation que le photojournalisme a pu créer.



Elle s'interroge sur les limites et les déboires de l'humanitaire. Mais surtout elle rappelle qu'il est important que les récits des victimes soient au centre de la mémoire collective qui se construit dans le monde, depuis 1994, que ces victimes soient entendus. Dans la troisième partie, elle récolte les souvenirs et les témoignages d'autres survivants et survivantes qu'elle retranscrit.



Alors oui c'est un ouvrage qui marque sur la capacité de l'Homme à être horrifique et tortionnaire, j'ai encore en tête les coups de machette, l'injustice, leur peur et leur humiliation à être considéré comme des cafards, cette femme enceinte détruite et découpée…mais c'est aussi un ouvrage qui appelle à la vérité, à la résilience, à l'humanité. Cet ouvrage m'a bouleversé, m'a fait prendre conscience à quel point je suis ignorante, peu informée et que je manque cruellement de curiosité quant à l'histoire du monde. Je crois que cet ouvrage m'a ouvert les yeux sur mon rapport au monde et à l'importance du témoignage.



**Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE - lauréat du mois de janvier dans la catégorie Non-Fiction

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Le Convoi

Beata Umubyeyi Mairesse fait partie des miraculés. Rescapée du génocide rwandais à l’âge de 15 ans grâce à un convoi humanitaire, elle se lance des années plus tard dans une enquête pour reconstituer les événements de cette journée et retrouver les personnes qui lui ont sauvé la vie.

Son enquête, parsemée d’embûches, la mènera sur les traces des reporters de la BBC ayant filmé le convoi, des humanitaires ayant organisé l’opération, mais également des autres enfants rescapés.



Son récit est captivant et bouleversant, et détient une grande force littéraire.

On découvre avec effroi le témoignage poignant de ce qu’elle a vécu, de son quotidien durant le génocide, une reconstitution marquante des faits d’après son point de vue. Cette narration s’entrelace avec les avancées ou difficultés de son enquête, sa soif de savoir et de réappropriation de son histoire.



Il ne s’agit pas ici que d’un témoignage personnel. L’autrice nous montre l’importance cruciale qu’ont, pour les rescapés, la transmission des informations et du savoir, la reconstitution des faits, le devoir de mémoire, et l’appropriation d’images journalistiques destinées à un public occidental.



Il s’agit d’une œuvre forte et importante de mémoire, qui donne voix aux victimes et leur permet de se réapproprier leur histoire.

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Le Convoi

Je n'avais jamais lu de livre sur ce génocide, c'est maintenant chose faite avec ce témoignage riche en émotions.

Entre enquête et mémoires, ce livre raconte l'horreur et l'après, la vie qui continue et le désir de reconstitution et de transmission.



C'est intéressant et captivant, nécessaire pour comprendre et ne pas oublier, et certainement libérateur pour l'autrice.

Grâce à ce récit, jai découvert ce drame humain et j'ai espéré tout au long de ma lecture que Beata aille au bout de ses recherches et de son livre pour mettre des mots sur les maux, des visages et des noms sur les souvenirs...
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Le Convoi

Un récit d'une grande puissance à lire absolument.

L'auteure a décidé après une longue réflexion de témoigner sur ce qu'elle a vécu pendant le génocide Tutsi en 1994.

Environ 1 millions de personnes ont été assassinées entre avril et juillet 1994. L'auteure avait alors 15 ans.

Des témoignages tels que celui-ci tout comme ceux des survivants de la shoah sont indispensables.
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Ejo - Lézardes et autres nouvelles

Un livre bouleversant de la période du génocide des Tutsi au Rwanda. L'auteure nous emmène à travers ces nouvelles sur comment les diverses personnes ont vécu ce drame humain. On ne peut pas rester insensible devant cet épisode Rwandais et la délicatesse des mots dont l'auteure écrit.

Très émouvant.

J'ai eu la chance de rencontre l'auteure au festival du livre de Hyères .un joli moment, merci à elle
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Consolée

2 temporalités, 2 héroïnes



- Consolée en 1954, petite métisse enlevée à ses parents et adoptée en Belgique.

- Ramata en 2019 qui rencontre Astrida, une vieille dame en Ehpad. Astrida est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Elle troque petit à petit le français pour un dialecte que Ramata ne comprend pas. Elle va donc enquêter sur cette vieille dame et se retrouve dace à ses propres racines et son lot de difficultés d'être noire en Occident.



Ecrit avec douceur et poésie, "Consolée" fait résonner les problèmes identitaires, la colonisation et la condition des immigrés.
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Consolée

Un roman que j'ai beaucoup aimé, à la fois pour ses très beaux portraits de femmes, et pour les sujets au coeur du récit.

Que ce soit le colonialisme avec la maltraitance des enfants mulâtres, ou la prise en charge spécifique des malades d'Alzheimer bilingues, ou encore les conséquences de l'immigration sur les questions de racines, d'identité et de transmission, l'auteure aborde ces thèmes avec justesse et sans jugement.

Je me suis très vite attachée à Ramata, cinquantenaire en pleine réflexion sur ses choix, ses freins, à la croisée des cultures et des générations, et toujours portée par le respect de l'autre.

Une héroïne crédible dans ses réactions et son cheminement.

L'écriture est riche, élégante, magnifiquement poétique et imagée dans les passages où Consolée est enfant.

Un très bon moment de lecture !

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Tous tes enfants dispersés

Je ne parlerai pas du fond de ce roman, vous en avez tout dit ou presque et, vu la note, il a été apprécié. Je dirai simplement un mot sur la forme.



Comme tant d’écrivains Beata Umubyeyi Mairesse, souvent emportée par un élan lyrique, semble croire qu’en parsemant son récit d’images colorées, de métaphores hardies, de métonymies culturelles etc...elle va tirer le lecteur hors de lui, saisi par tant de beauté poétique. Mais c’est souvent le contraire qui se produit...et alors c’est à mdr ! A preuve, ce passage qui aurait -dit-on - tant ému les surfeurs de Lacanau qu’ ils s’en récitent des extraits au moment où, au sortir de l’onde, ils « regardent, sans le voir, mourir le soleil d’or. »



Je cite : « Ils vont lui montrer l’océan Atlantique, les plages sans fin, les vagues immenses sur lesquelles des jeunes gens glissent, en équilibre sur des planches, comme autant de virgules reliant entre elles les phrases de l’eau. »  Ah la belle image que voilà ! On en est littéralement transporté! L’autrice devrait se faire sponsoriser par la fameuse marque à la virgule ! .

D’ailleurs, les virgules, elle les aime bien Beata ; elles apparaissent, sous forme de métaphores, à plusieurs reprises dans son livre, mais pour ce qui est de leur utilisation – et de la ponctuation en général – je lui conseillerais de lire ces quelques lignes, qu’en toute humilité, notre BHL national leur consacre dans Comédie (p.40).



« Je n’ai jamais pu commencer mes livres autrement que par la ponctuation : la taille des paragraphes ; la place des points et des virgules ; pas encore les mots, non, ni vraiment le sens, mais le moment, presque l’endroit ou le sens va expirer (« point »), haleter (« virgule »), souffler un peu, mais sans perdre haleine (« point-virgule »), reprendre souffle au contraire, conjurer, surtout si la phrase est longue, le risque d’essoufflement et s’élancer de plus belle à partir d’une nouvelle inspiration (beauté du « tiret » ! mais attention ! À l’expresse condition de n’être jamais suivi d’une virgule!)… »



Vous aurez compris que, plus qu’une critique, cet article n’a d’autre prétention que de vous tirer un moment de la morosité ambiante, le temps de sa lecture.

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Consolée

L'autrice nous fait voyager entre l'enfance d'une métisse rwandaise et sa vieillesse dans une ehpad de Bordeaux où elle souffre de la maladie

d' Alzheimer.

On apprend la ségrégation envers les métisses dans les colonies belges et le "vol d'enfant" orientés vers des orphelinats religieux puis vers des familles belges puis on s'interroge sur la fin de vie de certains immigrés qui oublient le français. Je recommande ce roman
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Consolée

L'histoire se déroule principalement sur 2 époques: 1954 et 2019, entre la France, le Rwanda et le Sénégal.



Nous sommes dans un EPHAD. Astrida est une personne âgée, métisse qui est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Au fur et à mesure que sa mémoire s'envole, elle perd l'usage de son français laissant apparaître une langue inconnue du personnel et des pensionnaires. Parmi le personnel, il y a Ramata, une nouvelle stagiaire. C'est une quinquagénaire noire en reconversion professionnelle d'art thérapeute. Intriguée par la vieille dame, elle décide d'enquêter sur elle, remontant progressivement vers le passé de celle-ci à l'époque de la colonisation belge en Afrique centrale.

L'autrice dresse un beau portrait de ces deux femmes et les fait entrer en résonance entre l'histoire coloniale d'un côté et l'histoire des enfants et petits enfants d'immigrés dans la France d’aujourd’hui de l'autre.



C'est un roman d'une grande richesse qui aborde une multitude de sujets sans aucune lourdeur: le multilinguisme, le déracinement ou encore la transmission. Le style est très fluide et offre à chacun matière à réflexion.





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Consolée

Encore une belle découverte, qui m'a été conseillée à la médiathèque.

Une histoire touchante et émouvante, à partir de faits réels cachés pendant trop longtemps.

Les parcours de différents personnages qui nous permettent de mieux appréhender la réalité qui nous échappe bien souvent dans les médias, pour ma part en tout cas.
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