AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Benjamin Stora (257)


La première vertu des révolutions, c’est d’ouvrir l’horizon des possibles. Pour les conservateurs, tenants des désordres établis et des ordres injustes, l’histoire est toujours écrite d’avance, pavée de fatalités et de déterminismes, de pesanteurs économiques et de sujétions politiques. Quand, à la faveur de l’événement révolutionnaire, les peuples surgissent sans prévenir sur la scène, c’en est soudain fini de ces fausses évidences et de ces illusoires certitudes. L’histoire s’ouvre sur d’infinies possibilités et variantes où la politique redevient un bien commun, partagé et discuté, sur lequel la société a de nouveau prise.
Commenter  J’apprécie          90
Le monde autour de la Méditerranée est entré dans une phase de tensions, conséquence de flux migratoires importants et continus. La paix semble ne jamais revenir en Syrie, avec une guerre sans fin qui a jeté sur les routes des millions de réfugiés. L'effondrement d'autres Etats de la région empêche un retour rapide des réfugiés, syriens, afghans ou irakiens. S'y ajoutent aussi des vagues venues de l'Afrique subsaharienne où de nombreuses zones sont dévastées par les sécheresses, les violations des droits de l'homme, les guerres civiles ou l'affaiblissement des structures étatiques. Au-delà de ses dimensions propres, la question des réfugiés a des répercussions dans toutes les sociétés européennes.
Les réactions généreuses, souvent privées, existent. Mais la médiatisation des arrivées et les difficultés des pays à s'entendre, comme les rapports que la Turquie entretient avec le reste de l'Europe, n'atténuent pas les inquiétudes. La tragédie migratoire crée des problèmes humains difficiles et nourrit le terrain des nationaux-populismes. Les peurs d'une partie des opinions publiques aggravent à leur tour la crise économique en Europe, comme le montrent les résultats des dernières élections en Allemagne et en Autriche. Cette crise jette une lumière crue sur la faiblesse actuelle de l'Union européenne. Elle montre, s'il en était besoin, à quel point la construction européenne est fragile. Et qu'il s'agit bel et bien d'un combat politique à mener en permanence.
- extrait de la préface de Benjamin Stora (p. 7-9)
Commenter  J’apprécie          80
– Dès le mois de janvier 1955, c'est-à-dire deux mois seulement après le
début de la guerre, la torture est dénoncée publiquement. L'écrivain
François Mauriac publie un article à ce sujet dans le journal L'Express.
Toujours en 1955, des rapports sont rédigés et adressés aux plus hauts
responsables politiques. La torture est donc connue. Elle n'est pas employée
pour la première fois, loin de là, au moment de la bataille d'Alger. Mais son utilisation courante durant cette année 1957 va provoquer une prise de conscience. Plusieurs soldats font paraître leur témoignage. Je cite l'un d’eux :
«Nous sommes désespérés de voir jusqu'à quel point peut s'abaisser la nature humaine et de voir des Français employer des procédés qui relèvent de
la barbarie nazie.».

– La comparaison avec les méthodes nazies
est-elle juste?

– Infliger des souffrances physiques insupportables
pour faire parler était une pratique
de la Gestapo. Paul Teitgen, secrétaire
général de la police d'Alger, qui démissionne
pour protester contre les pratiques
du général Massu et des parachutistes, écrit
ainsi :«En visitant les centres d'hébergement,
j'ai reconnu sur certains assignés les
traces profondes des sévices ou des tortures
qu'il y a quatorze ans je subissais personnellement
dans les caves de la Gestapo à
Nancy.»

Mais la Seconde Guerre mondiale
– notamment l'ampleur de la machine exterminatrice
nazie – ne peut être comparée
à la guerre d'Algérie.
Commenter  J’apprécie          80
Au total, pendant toute la guerre, près d’un million et demi de jeunes
français, de toutes origines sociales, iront en Algérie. Ce qui signifie que la
plupart des hommes nés entre 1932 et 1943 y ont été envoyés.

C'est toute une génération, parmi lesquels de futurs hommes politiques comme Jacques Chirac (président de la République de 1995 à 2007),
Michel Rocard (Premier ministre de 1988 à1991). Mais aussi de futures personnalités du spectacle, de la chanson ou du cinéma comme le chanteur Eddy Mitchell et le réalisateur Claude Lelouch. Ou encore des sportifs comme le cycliste Raymond Poulidor. Ces hommes jeunes forment ce que l'on appelle le «contingent».

C'est l'une des grandes différences entre la guerre d'Indochine et la guerre
d'Algérie. En Indochine, la guerre a été menée par un corps expéditionnaire,
c'est-à-dire des soldats professionnels. En Algérie, tous les hommes français
appartenant à certaines classes d'âge ont été mobilisés.
Commenter  J’apprécie          80
L'une des plus grandes palmeraies du Sahara se meurt.
Commenter  J’apprécie          70
– Tu avais quel âge au moment de la guerre
d'Algérie? En as-tu des souvenirs?

– Je suis né en Algérie en 1950. J'ai donc grandi
pendant cette guerre. Elle s'est déroulée quand
j'avais entre 4 et 11 ans. J'ai beaucoup de souvenirs
de cette période, certains très vifs, d'autres plus
flous, comme le sont parfois les souvenirs d'enfance.
Je garde en mémoire des sensations, des émotions ,
des odeurs, la délicieuse tfina (le plat des Juifs de
Constantine, ma ville de naissance), les pique-niques
sur la plage de Stora... Mais aussi des souvenirs plus
douloureux, comme les drames qui ont touché ma famille.
Je me souviens particulièrement du moment où nous
avons quitté l'Algérie avec mes parents et ma soeur, en juin 1962. (…)

Moi, j'étais un enfant et je savais que c'était un exil sans retour,
que je laissais derrière moi le pays qui m'avait vu naître.
Mais aujourd'hui, mon travail d'historien, c'est de prendre de la
distance par rapport à mes souvenirs personnels, mon cas individuel,
pour raconter une histoire beaucoup plus large. Une histoire qui concerne
les peuples de France et d'Algérie, et qui a encore de fortes répercussions
aujourd'hui. J'essaye de comprendre, et de faire partager mes connaissances
sur cette guerre, qui a arraché des gens à leur terre natale et qui a permis
aux Algériens d'arracher leur indépendance. Je pense que ce mot "arrachement"
est l'un de ceux qui permettent de définir la guerre d'Algérie.
Commenter  J’apprécie          70
ce qui se passe en 2011 non pas comme une nouvelle période qui s’ouvre, mais comme une suite d’histoire interrompue. Les peuples reprennent l’histoire là où elle s’est arrêtée dans les années 1960-1970
Commenter  J’apprécie          70
Le déplacement des dunes découvre parfois, pour un temps, des gisements préhistoriques d'une grande richesse.
Commenter  J’apprécie          60
La guerre est toujours une intimité, deux flots ennemis qui s'affrontent et mêlent leurs vagues. Mais dans le cas de la France et de l'Algérie, une intimité quotidienne a préexisté à la guerre et a ensuite coexisté avec elle... La plus grande fureur, emmêlée avec la plus grande intimité, tel a été pendant sept ans le destin de tous les habitants de l'Algérie, quelle que soit leur origine. (Germaine Tillion)
Commenter  J’apprécie          60
« J’ai aimé avec passion cette terre où je suis né, j’y ai puisé tout ce que je suis, et je n’ai jamais séparé dans mon amitié aucun des hommes qui y vivent, de quelque race qu’ils soient. Bien que j’aie connu et partagé les misères qui ne lui manquent pas, elle est restée pour moi la terre du bonheur, de l’énergie et de la création. »
Albert Camus.
Commenter  J’apprécie          60
L’enfance est comme hors temps, un bloc où tout se mêle
Commenter  J’apprécie          60
Le tracé des frontières, voulu par le colonisateur, a freiné la circulation des populations et des biens dans cet espace pourtant fluide. De sorte que les revendications territoriales ont joué très vite, dès l’accession aux indépendances, un rôle décisif d’affirmation identitaire nationale, et d’animosité entre le Maroc et l’Algérie, alors que rien, historiquement, ne laissait prévoir une telle opposition
Commenter  J’apprécie          60
L'action de l'eau, jadis abondante, du vent chargé de sable, de la chaleur et du gel a creusé, poli et façonné les roches en des reliefs exceptionnels, paysages fantasmagoriques qui ont impressionné les hommes de la préhistoire et donné naissance à des mythologies et à l'installation de demeures d'ermites et de saints.
Commenter  J’apprécie          50
L'impressionnant est que, vue du ciel, l'Algérie s'étend et se glorifie davantage.

Jean Daniel - Préface
Commenter  J’apprécie          50
'Racism is learned behavior...
Let's start by fixing that...' *
- dessin de Hall (USA) - p. 114

* 'Le racisme est un comportement appris...
Commençons par régler cela...'
Commenter  J’apprécie          50
La guerre d’Algérie était cachée dans les plis de ma mémoire d’enfant
Commenter  J’apprécie          50
C’est une illusion que de vouloir absolument imposer, sans cesse, comme une tyrannie, la mémoire retrouvée.
Commenter  J’apprécie          50
Le parc national du Djurdjura, dans lequel se situe Tikjda, abrite d'épaisses forêts, des lacs de montagne et des animaux protégés : singe magot, aigle botté, hyène rayée, héron cendré...
Commenter  J’apprécie          40
Beni Izguen est la dernière-née des villes de la vallée du M'zab (XIVe siècle). C'est une ville sainte que le visiteur ne peut parcourir qu'accompagné d'un représentant du Conseil religieux et, au soleil couchant, tous les étrangers doivent la quitter avant la fermeture de la porte.
Commenter  J’apprécie          40
Ville du désert par excelllence, Ghardaïa n'a cessé d'étonner architectes et urbanistes.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Benjamin Stora (606)Voir plus

Quiz Voir plus

Littérature jeunesse

Comment s'appelle le héros créé par Neil Gailman ?

Somebody Owens
Dead Owens
Nobody Owens
Baby Owens

10 questions
1528 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeunesse , littérature jeunesse , enfantsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}