AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Benoît Philippon (1090)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Mamie Luger

Le roman de Benoît Philippon, renferme deux étages, deux degrés de lectures qui s’opposent et pourtant se complètent parfaitement.

Une première façon de présenter cette aventure serait d’insister sur l’humour et le comique de situation et des dialogues percutants qui ne sont pas sans rappeler, d’autres l’ont déjà dit avant moi, ceux d’Audiard ou de Frédéric Dard.

Berthe, petite bout de femme de 102 ans est en garde à vue pour avoir tiré sur son voisin. Elle a aussi permis à un couple en cavale d’échapper à la police.

L’inspecteur Ventura, chargé de l’interrogatoire, comprend toutefois, au fur et à mesure, que la mamie en question est plutôt du genre flingueuse que gâteau. Il découvre en même temps que nous cette vie qui débute avec la Première Guerre mondiale et qui traverse le XXe siècle à coup de meurtres en tout genre. Dans sa cave, à la mémé, on retrouve un cadavre, puis plusieurs. Et à chaque fois, Berthe explique ce qu’il s’est passé, avec une gouaille et une verve réjouissante, un décalage total entre la façon de le raconter et les horreurs qui sont commises. Les dialogues sont souvent très drôle, et on se dit que ce livre léger est parfait pour passer un bon moment, le sourire au lèvres.

Et puis, au fur et à mesure, se détache de ce fond humoristique, le patchwork que fut la vie de mamie Luger. On a les informations dans un ordre non chronologique, choisi par l’auteur, judicieusement disséminé et si l’humour des dialogues est présent du début à la fin, le deuxième étage de ce roman nous apparaît de plus en plus clairement et ce n’est plus aussi drôle que ça dans le fond.

Mamie Luger a connu une existence compliquée de sa jeunesse avec sa grand-mère, Nana qui en fait une fille forte et intelligente, à ses mariages avec des hommes violents, peu efficaces dans les choses de l’amour, adeptent de la domination masculine qui allait de soit à l’époque, sa traversée de l’Occupation dont elle a conservé le Luger qui lui donne son surnom, un autre mariage avec un séducteur italien …

Elle a traversé le siècle, subissant la condition féminine et refusant de se laisser faire par les hommes. Seulement, Berthe, quand elle doit résoudre un problème, elle le fait définitivement. Et quand les problèmes, ce sont les hommes de sa vie, la solution est tout aussi radicale.

Cette exagération et ce décalage, racontés avec des dialogues aux petits oignons apportent de l’humour et de légèreté, mais le fond, le véritable propos du livre, c’est la situation des femmes et sa très lente évolution au XXe siècle.

A la violence des mâles, Mamie Luger a répondu par une violence féminine, plus forte, et plus définitive. Plus intelligente aussi, pourrait-on dire, car, après tout, elle n’a jamais été prise. Avouer tous ces crimes à 102 ans a quelque chose de surréaliste.

Pourtant, on l’aime cette mamie Luger, on ne la voit pas comme un tueur en série ou une psychopathe, on lui trouve des circonstances atténuantes, on se réjouit presque du sort de tous ces c…

L’émotion aussi, vous guette au détour de quelques pages quand, la mémé en manque de confidences narre son amour pour un soldat américain noir, lui aussi victime de discrimination chez les siens et de préjugés en France.

Un roman plus profond qu’il n’en a l’air et qui sous un vernis réjouissant d’humour et de dialogues percutants présente un condition féminine beaucoup moins rose.
Commenter  J’apprécie          1816
Mamie Luger

Quoi, tu n'connais pas Mamie Luger ? Tsss ... permets moi de t'dire que tu râtes quelque chose. Laisse-moi te présenter l'animal.

Prénom : Berthe

Surnom : Mamie Luger , elle en a un en sa possession, volé à un Nazi ...

Âge : 102 ans, pas toutes ses dents mais pas d'Alzheimer en vue

Raison de sa garde-à-vue : a défouraillé son voisin et canardé des flics, avec son Luger, donc

Signes particuliers : franc-parler fracassant, humour gouailleux

Hobby : serial-killeuse à l'insu de son plein gré ( ou pas ), aime enterrer des choses dans sa cave et explorer toutes les possibilités d'une pelle …



Tout se passe dans un commissariat avec la garde-à-vue de Mamie Luger, mais le cadre du huis-clos est très rapidement explosé avec les confessions de ladite mamie qui raconte des épisodes marquants de sa vie explosive, dans l’ordre qui lui sied, histoire de balader un peu beaucoup l’inspecteur qui mène l’interrogatoire. S’en suit une sarabande de révélations surprenantes, de dialogues truculents à mi-chemin entre Dard, Blier et Audiard ( pas pour rien que l’inspecteur se nomme Ventura, hein ), portés par la verve et la verdeur de la centenaire.



On s’amuse beaucoup mais à mi-parcours, j’avoue avoir été un peu lassée par la répétition du « protocole » criminel de Mamie. Et c’est là que le changement de braquet de l’auteur arrive à point nommé, insufflant émotion et profondeur. Car derrière la farce, se révèle le portrait d’une femme, libre, anticonformiste, indignée par le patriarcat et la domination masculine qu’il implique. Berthe est une féministe avant l’heure. Et si elle déroule crimes et aveux, elle dévoile aussi les épisodes douloureux de son intimité, notamment une très belle histoire d’amour, inattendue étant donné le profil de la Dame. Mamie Luger a été marquée par les hommes, prédateurs ou lâches, et malgré tout, sa force de vie ahurissante explose à la face du lecteur. Aucune loi ne peut la sauver, mais la morale est avec elle, et le lecteur aussi.



Un roman féministe léger mais pas que, souvent drôle, complètement dans l’air du temps. Très divertissant !



Lu dans le cadre du Prix des lecteurs Livre de Poche 2020, catégorie polar
Commenter  J’apprécie          17334
Mamie Luger

Durant sa longue vie, Mamie Luger a flingué à tout va. De préférence les hommes qu'elle a épousé et qui ont eu la mauvaise idée de lui manquer de respect, mais pas seulement. C'est ce qu'elle va confesser longuement au lieutenant de police, André Ventura, avant de tirer sa révérence à sa manière.



Visiblement très inspiré par San Antonio et Audiard (et ses Tontons flingueurs), Benoit Philippon nous convie à une comédie désopilante. Mais tout le sel de ce roman noir ne se réduit pas à tueuse en série de cent deux ans, hilarante, irrespectueuse et mal embouchée. La vielle dame indigne est aussi une femme sensible et une féministe convaincue qui entend lutter contre la domination masculine et la violence inhérente faite aux femmes. Même si ses moyens radicaux ne sont pas des exemples à suivre, on ne peut qu'être d'accord avec cet engagement...
Commenter  J’apprécie          1272
Mamie Luger

Blam ! Blam ! C'est à coups de Luger que Berthe accueille la flicaille qui cerne sa maison. Du haut de ses 102 printemps, malgré l'arthrose et ses lunettes en cul de bouteille, elle en a encore dans le coffre ! Mais faut croire que les flics en ont encore plus puisque c'est avec un barouf de tous les diables qu'ils enfoncent la porte. À leur tête, l'inspecteur André Ventura qui dirigera l'interrogatoire. Car, non seulement la vieille dame, désormais en garde à vue, a tiré sur les flics mais aussi sur son voisin. À deux reprises et dans le cul ! Va falloir qu'elle s'explique, Berthe, pourquoi elle a fait ça pendant que Roy et Guillemette, deux fugitifs, se tiraient avec l'Audi dudit voisin. Et va falloir que Ventura soit patient. La garde à vue risque bien d'être longue au vu des secrets bien enterrés que cache Berthe !



Elle a du pep's, la Berthe ! Du répondant, de la verve et de l'humour, noir parfois. Parce qu'à 102 ans (on peut dire qu'elle arrive au crépuscule de sa vie), elle en a vécu des choses. Des belles et des beaucoup moins belles aussi ! Ainsi, assise face à l'inspecteur Ventura, qu'elle surnomme affectueusement Lino, elle a de quoi en raconter pendant des heures. Et nous, lecteurs, suivons avec grand intérêt son histoire, loin d'être ennuyeuse d'ailleurs. De sa naissance en 14 à sa rencontre avec Roy et Guillemette, en passant par son adolescence auprès de Nana, sa grand-mère, ses mariages foireux ou ses épreuves, Berthe se dévoile sur un ton haut en couleur et envolé. Cette garde à vue, même si elle ne manque jamais de piquant tant par ces dialogues jouissifs et une joute verbale colorée, laisse entrevoir tout de même quelques lueurs d'émotions. Benoît Philippon, de par sa plume jubilatoire et ciselée, nous plonge dans un huis-clos inoubliable.
Commenter  J’apprécie          11312
Mamie Luger

Berthe, 102 ans, bon pied (au cul !), mauvail oeil, n'est pas une mamie gâteau qui tricote des écharpes à ses petits-enfants en ronflant devant les Feux de l'amour. C'est plutôt un croisement entre Tatie Danielle et Ma Dalton, serial veuve, qui a délaissé l'hydratation de ses géraniums pour arroser de plomb la bleusaille alertée par ses problèmes de voisinage. Inutile de vouloir lui confier des mioches pour les vacances quand il n'y a plus d'école pour s'en débarrasser.

La charmante vieille dame est placée en garde à vue et interrogée par l'inspecteur Ventura. Celui qu'elle surnomme Lino va bientôt découvrir que si beaucoup de gens cachent des cadavres dans leur placard, Mamie Luger préfère les enterrer dans sa cave. Et il y a foule dans les fondations, catacombe privative, ossuaire réservé aux dynasties d'animaux de compagnie et aux maris de mauvaise compagnie. Berthe a enchaîné les mauvais mariages et autant de veuvages plus ou moins prémédités.

Sa vie n'a pas été un fleuve tranquille. Plutôt un torrent déchaîné dont la vieille dame va raconter les nombreux débordements dans une langue crue.

Tartare à la Audiard lors des séquences d'interrogatoire, le récit échappe à la gaudriole san-antoniesque car la biographie macabre révèle une femme libre en avance sur son temps, faiseuse d'ange par compassion, démon radical face aux violences conjugales, les viols et le racisme. L'auteur ne précise pas si Berthe à de grands pieds, mais elle a les idées larges.

Il ne faut donc pas trop se fier à la couverture truculente et plus accrocheuse qu'une édition de minuit qui cherche midi sous un soleil de Plon. Ce qui se passe sous les draps de cette histoire ne relève pas du simple divertissement de transat. Benoit Philippon alterne avec brio les passages très drôles et les épisodes tragiques de la vie de la vieille dame. Son histoire d'amour avec un GI noir est aussi touchante que romanesque. Berthe est un coeur à vif qui porte le cynisme comme une armure.

A l'inverse, il faut oublier le romantisme quand la mamie aborde sans censure ni césure les compétences érotiques limitées et l'anatomie minimaliste de feu certains de ses maris qui lui rendirent le devoir conjugal aussi excitant qu'un sujet de trigonométrie. A défaut d'atteindre le Nirvana, Berthe tombe dans le Grunge quand il s'agit de se faire justice. Et la vieille dame interprète avec certaines libertés le concept de légitime défense pour se débarrasser de ses légitimes à coups de pelle.

Si l'aspect répétitif des crimes m'a parfois un peu lassé, le personnage sans filtre de Berthe est assez irrésistible et tout comme Ventura, je l'aurai bien gracié de ses crimes en lui accordant des circonstances plus amusantes qu'atténuantes.

Mamie Luger apparaissait dans le premier roman de Benoit Philippon "cabossé" qui suivait la cavale d'un couple en cavale évoqué au début du roman. Je vais tâcher de me le procurer. L'auteur est également scénariste et on le sent très à l'aise dans les dialogues jubilatoires du roman et dans sa construction à base de flash-back.

J'ai donc apprécié cette mamie flingueuse. Je plaide coupable.

Commenter  J’apprécie          1118
Petiote

Beaucoup de plaisir à lire ce livre qui traite avec un humour assez fin des situations dramatiques : relations de couples en échecs, viols, chemins vers la prostitution, trafic de drogue, justice et ses décisions hasardeuses, féminisme, errances diverses.



On suit le héros, Gus, son parcours de raté conscient, donc pas complètement raté puisqu'il est capable de prendre des décisions qui ne sont pas toujours les bonnes. Il est très attachant Gus, c'est un gentil, pas aussi minable qu'il le croit et l'auteur touche ainsi fort bien aux déficits de confiance dont souffrent des hommes et des femmes, qui les empêchent d'avancer dans la vie au lieu d'en subir les aléas.



On suit aussi celle qui donne son titre à ce roman, Emilie, fille de Gus, adolescente de 14 ans qui va bien grandir en une journée et découvrir au moins l'amour parental. C'est une génération Z, pas idiote mais qui n'a encore pas compris ce qu'étaient les vrais sentiments.



On en suit d'autres aussi, très divers, Cerise venue à la prostitution tranquille, sous la protection gratuite de George, propriétaire du bien nommé Love Hôtel, qui protège aussi un brave SDF, Boudu "sauvé des eaux, mais pas de l'eau d'vie", et puis un couple adultérin dont la femme est la véritable héroïne, devenue capable de se déterminer hors des sentiers sociétaux et de leurs convenances.



Et une autre femme, Fatou, migrante violée, qui campe un très beau personnage, elle perd les eaux mais jamais la tête et joue donc un rôle essentiel dans ce huis clos pathétique.



Et enfin, Mia, la négociatrice dans cette prise d'otages insolite au coeur du Love Hôtel. C'est une vraie battante, consciente que son job a pris le dessus sur sa famille. Elle devra elle aussi reconsidérer sa vie.



J'ai failli oublier les médias et leur soif de croustillant à servir en direct, quitte à causer plus de mal encore, incarnés par un pseudo journaliste du trottoir, lui aussi bien dans son rôle.



Alors, bien sûr, c'est invraisemblable cette prise d'otages bon enfant qui compte quand même quelques morts, mais Benoît Philippon lui donne une dimension glorieuse, pleine d'humour, de tendresse et de drames, on peut donc rire ou pleurer en suivant les pages de Petiote.
Commenter  J’apprécie          1043
Mamie Luger

Le choix de Benoît Philippon de nous présenter la " vie " de mamie Luger de façon désopilante aurait pu s'avérer un " fiasco total ". En effet , loin d'être une " comédie de boulevard ", ce roman dramatique va s'appuyer sur l'humour décalé et un style désopilant, pour nous faire rire , certes , mais mettre " le doigt " sur des sujets extrêmement graves de notre société comme les violences de toutes sortes faites aux femmes , l'auto - défense , car ce livre est profondément féministe, beaucoup plus sérieux qu'il n'y paraît au premier abord . Raconter de la sorte une telle " vie faite presqu'exclusivement de drames " relève tout simplement du grand art . Mon attention a été "accrochée " dés les toutes premiéres lignes et ne s'est relâchée qu'à la fin .

Sans arrêt, le drame et , sans arrêt, le comique de situation , de langue , un feu d'artifice des réparties dignes , quelqu'un l'a dit avant moi , de San Antonio et d'Audiard . J'ajouterais que , personnellement , mamie Luger m'a rappelé l'un des personnages des Bodin's par sa gouaille, son assurance , ses apparentes bonne humeur et joie de vivre .Et pourtant , quelle sensibilité cachée derrière cette inénarrable gouaille , ce culot monstre , ces certitudes que seule une solide expérience de la vie , c'est à dire un âge plus qu'avancé ,permet de " balancer sans filtre " comme on dit aujourd'hui .

Ce qui n'aurait jamais pu recevoir un écho favorable avec une héroïne plus jeune , va faire mouche avec " Mamie Luger " toute acquise à notre cause de par sa personnalité hors norme ....et ses 102 ans...C'est mon avis .Vous me direz mais , avant , il faut lire....ou avoir lu .Et si vous n'avez pas lu , mon conseil sera de vite mettre ce livre dans vos bagages pour les vacances .

Un langage un peu cru , des scènes difficiles prennent une toute autre allure sous la plume de monsieur Philippon , son habileté à " jouer " avec les mots , avec les phrases , fait mouche à chaque fois et nous conduit à une réflexion finalement plus pertinente quant à la gravité des faits . A force de lire , dans la presse , des faits divers plus dramatiques les uns que les autres , on finit par " s'y habituer " et les banaliser....

Alors , c'est vrai , on se " marre " , mais , comme Ventura , ou Beyoun , on finit par éprouver plein de "choses positives " , de compassion pour Berthe et on souhaite plein de bonheur à Roy et Guillemette .....Et que dire de Berthe et Luther ?

Ce roman est à lire ....Mamie Luger , c'est un cas ....hélas, pas unique. Tenez , un exemple "Mamie " , oui , bon , c'est à cause de son âge qu'on l'appelle comme ça....parce que mamie , personne n'a pu le lui dire , elle n'a jamais eu d'enfants donc pas de petits enfants non plus ...Au village , elle n'est pas trop en odeur de sainteté......Seule , toujours seule ....Pris de remords , vous envisagez de lui rendre visite ? Belle idée mais ....Attention, vous pourriez " morfler " . Mamie , non , le Luger , oui ....Et vous allez voir , elle vise plutôt bien ....Je vous aurai prévenus.....surtout les hommes , du reste .

" Cette petite vieille à un don pour passer d'une humeur à une autre , une vraie douche écossaise " ( p347). Au village , c'est " la Veuve Noire " . Vous savez tout . Bonne lecture et , après, croyez- moi , vous regarderez les vieilles dames avec plus ......
Commenter  J’apprécie          985
Mamie Luger

Mais quel bout de femme cette mamie Luger ! Malgré ses 102 ans, elle garde une forme olympique. Mieux vaut l’éviter si vous la croisez par chez vous car avec son vieux calibre 22 repêché de la guerre, elle risque de vous mettre en pièces.



Mamie Luger alias Berthe est tout d’abord interpelée en garde à vue pour avoir sabotté le derrière de son voisin à coup de luger. C’est qu’elle a confondu son voisin pour un gitan et sa 4 CV pour l’audi TT volée par ce même gitan de ce même voisin. C’est à y perdre son latin. À cent deux ans, elle ne voit peut-être plus très bien mais qu’est ce qu’elle en jette la mamie ! Elle n’a pas sa langue dans sa poche et a une sacrée répartie la mémé. L’inspecteur Ventura présage déjà que la garde à vue avec cette vieille bique enragée va être longue.



L’auteur nous régale d’entrée de jeu avec une sacrée dose d’humour à vous retourner la mâchoire. Ensuite, on se plonge dans la folle vie de Berthe alias mamie Luger et on finit par flipper grave. C’est que Berthe, sa vie, c’est digne des Grands Guignols, elle ne fait qu’une bouchée de ses maris qui la déçoivent les uns après les autres.



Je m’attendais à un roman léger à l’humour omniprésent, mais l’histoire de Berthe est plus sombre qu’il n’y parait. Ça frise pour moi un peu trop la poisse et les effusions noires. Il y a aussi beaucoup (trop) de passages où on frôle la nymphomanie grossière.



Ça n’en reste pas moins un roman à l’humour piquant, agréable n’est pas le mot exact, mais j’ai suivi les aventures de mamie Luger avec intérêt. Cette bonne femme a une façon bien à elle de régler ses comptes et ses désaccords, elle n’y va pas par quatre chemins, elle est cash et la vie, elle n’en fait qu’une bouchée la mamie Luger.



Merci Marina pour cette sympathique découverte.
Commenter  J’apprécie          9413
Mamie Luger

Mamie Luger a cent deux ans. Son surnom provient de l’arme qu’elle exhibe quand elle est contrariée, et elle l’a été au moins sept fois si l’on tient compte du nombre de cadavres enterrés dans sa cave ! C’est par ailleurs une forte tête, à son âge on ne la lui raconte pas, et l'inspecteur André Ventura, qu'elle s'obstine à appeler Lino, comprend rapidement que les méthodes habituelles d’interrogatoire devront être revisitées s’il veut vraiment découvrir le fin mot de l’histoire et comment cette brindille centenaire s’est retrouvée au poste de police après avoir dézingué son voisin.





C’est parti pour une longue nuit de garde à vue, au cours de laquelle la mamie va révéler ce que fût sa longue vie rythmée par les veuvages.



Les confessions de la criminelle ne sont pas restituées sous forme d’interrogatoire mais comme autant de chapitres du roman que fut sa vie. Et si le meurtre initial est sans doute le moins illégitime, on apprend peu à peu l’étendue des talents criminels de l’aïeule.



Après quelques doutes en parcourant les premières pages, et la crainte d’avoir affaire à une farce grotesque et vulgaire (il faut dire que la mamie ne châtie pas son langage), le roman prend son rythme et finalement les interventions fleuries de Mamie Luger apportent un peu de légèreté dans le récit dramatique de sa vie. Pour un peu, on lui pardonnerait tous ses forfaits.

Et on découvre en filigrane le portrait d’une femme libre, féministe avant l’heure et qui a dû défendre ses intérêts seule. Les aveux arrivent tardivement et sont d’autant moins difficiles à obtenir qu’à cent deux ans, la perpèt, elle s’en tape!



On passe sur les invraisemblances, et on apprécie l’histoire et même l’écriture. Avec un final en feu d’artifice !
Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          921
Papi Mariole

Papi Mariole c'est une véritable bombe. J'ai lu ce roman inclassable avec un réel plaisir non dissimulé.



L'auteur fait mouche avec tous les ingrédients qui signent ce livre canon.



Un tueur à gage en proie à l'Alzheimer qui se bat pour sa dernière mission dont les tenants et aboutissements lui échappent dans les trous de sa mémoire. Mariole, profondément humain et attachant et drôle avec Madame Chonchon, sa truie.



Puis il y a Mathilde, une jeune fille paumée et fragile qui sera la proie d'un manipulateur misogyne qui dans l'abus de confiance fera voler sa vie en éclats en l'humiliant sur la toile.



Quand ces deux-là se rencontrent, tout va changer pour eux. Ils vont s'aider, se soutenir et s'apprécier. A deux on est plus fort. A deux on peut sauver sa peau même si contre la vieillesse, on ne peut rien.



Papi Mariole c'est un livre profondément humaniste, tendre, drôle, palpitant avec des extraits où les mots deviennent schizophréniques, d'une puissance à couper le souffle.



La vieillesse mesquine et intouchable, le féminisme plus mordant que jamais, l'amitié toi ma belle amie, la cause animale, même un cochon ça aime, l'humour en bandoulière, l'amour en filigrane, des souvenirs au bout du canon pour notre vieux, et l'espoir en gri-gri pour notre Mathilde, le passé et le futur n'ont jamais été si proche pour tenir le bout d'un présent plus tonitruant que jamais.



La vie, l'urgence battent des torrents de dieu, on en prend pleins les yeux, plein le coeur aussi et les zygomatiques se réjouissent. Il y a de la sérotonine dans ce livre. Et c'est bon.



Je vous recommande ce livre si vous voulez avoir de l'espoir, si vous voulez rire et vous émouvoir, trembler dans les aventures rocambolesques de Papi Mariole, Mathilde et Madame Chonchon.
Commenter  J’apprécie          8612
Joueuse

Un grand merci à Babelio et aux éditions Les arènes...



Parce que son père ne voulait pas qu'il trime comme un con dans la vie, Zack manie, depuis tout petit, les cartes. Aujourd'hui, joueur ayant acquis une belle réputation qui lui vaut l'intérêt des gros poissons, expert dans le mensonge mais aussi les petites arnaques, il forme, avec son meilleur ami, Baloo, un duo qui sévit dans les bouges et les caves malfamées. Maxine, elle aussi, manie les cartes et le bluff avec dextérité. Et ce n'est peut-être pas le hasard qui va les réunir autour d'une table. Car, visiblement, la jeune femme, pétrie de vengeance, a besoin de l'aide de Zack pour une partie où l'on misera gros...



Maxine, Zack et Baloo, un trio aussi improbable qu'explosif... Rencontre hasardeuse ou non, toujours est-il que Zack, que les charmes de Maxine ne laissent guère indifférent, va se retrouver embarqué dans une sombre histoire de vengeance, de fric et de corruption. À ses côtés, son meilleur ami, Baloo, lui aussi vengeur masqué à ses heures nocturnes perdues. Quant à Maxine, avec la vengeance pour seul moteur, elle va tout faire pour enfin se délivrer d'un trop lourd fardeau. Comme souvent chez Benoît Philippon, ça ne manque ni de rythme ni de punch ! Après la pétaradante mamie Luger, voici donc un nouveau trio de bluffeurs nés qui va jouer carte sur table. Un trio cabossé, malmené, aux nombreuses fêlures et blessures, bientôt rejoint par un quatrième joueur, lumineux et débrouillard. Des dialogues percutants, un rythme effréné, une plume alerte et réjouissante, des situations cocasses mais aussi émouvantes, ce troisième roman de Benoît Philippon souligne, avec justesse, le parallèle entre la vie et les parties de poker.

Un road-trip à la fois sombre, tendre et jouissif...
Commenter  J’apprécie          822
Cabossé

Raymond... Avec un prénom pareil, il commençait bien mal dans la vie ! Déjà que sa petite gueule, à la naissance, ses parents, surtout son père d'ailleurs, n'osaient y jeter un regard, alors supporter les railleries des autres, très peu pour lui. Roy, ça claque, ça en jette, ça fait ricain tout de suite. Pour sa tronche de tomate écrasée, il devra faire avec. Quoique, sur son profil du site Find her, les photos retouchées font tout de suite meilleur effet. Il clique, il clique, Roy. Ça allait bien finir par mordre ! Et c'est sur Guillemette que ça tombe. Quelques messages échangés et la jeune femme propose aussitôt un rendez-vous dans l'heure qui suit. Pas farouche, la Guillemette, elle ne sait pas encore à qui elle a affaire. Parce que Roy, c'est un Minotaure, un ancien boxeur qui sait donner des coups, un homme de main peu scrupuleux. Et pourtant, dans la pénombre de la chambre, aussitôt, les corps parlent pour eux. La relation devient très vite passionnée et passionnelle. Une chance inouïe pour Roy d'autant que sa petite luciole se moque bien de sa tronche. Dommage que son ex petit-ami va venir tout faire capoter...



Faut pas lui chercher des noises, à Roy. Parce que, avec ses 110 kg, il cause mieux avec ses poings qu'avec sa bouche. Et ce n'est pas ce fâcheux incident avec l'ex de sa luciole qui va l'empêcher de vivre sa formidable histoire d'amour. Non, rien, visiblement, ne peut empêcher ces deux-là de s'aimer. Ni l'ex, ni les anciennes connaissances de Roy, ni La Bête qui sommeille en lui, ni mamie Luger, ni les flics. Ces deux âmes abîmées et tourmentées par la vie attendent d'elle des jours meilleurs et vont tout faire pour en profiter. Benoît Philippon nous entraîne dans un road-movie déjanté, jouissif et émouvant. Il revisite, par à-coups, le passé de Guillemette et Roy. Un passé pas très glorieux, certes, mais qui ne les empêchent pas d'envisager un avenir. Dans ce monde de machos et de gros bras, Roy et Guillemette, deux cœurs cabossés et deux âmes en vrac, font faire des rencontres inattendues, tendres, révélatrices ou au contraire musclées et sanglantes. L'auteur signe là un roman singulier, à la fois profondément noir et lumineux, drôle et touchant. Aux réparties cinglantes, l'écriture se révèle également vive, crue et directe.
Commenter  J’apprécie          792
Cabossé

CABOSSÉ



cabossé. Abîmé. Déglingué.



Comme une vieille bagnole qui tient le choc, en roue libre. Il est comme ça Raymond, enfin Roy, parceque Raymond, ça en jette carrément moins. Roy, ça fait boxeur, c'est un nom de bonhomme, de vedette américaine. Roy, c'est un géant, au physique abimé, une gueule cassée.



Il tombe sur Guillemette, tombe en amour et s'en va lui conter fleurette mais à sa manière. Il sera prêt à tout pour défendre sa belle, quitte à laisser sortir la bête ! Débute alors rapidement une folle cavale où ils vont caracoler entre personnages hauts en couleur, comme sait si bien les peindre Benoît Philippon, étreintes furieuses et dialogues truculents à la sauce revancharde !



J'étais déjà tombé sur Roy et Guillemette en lisant l'incontournable Mamie Luger et quel bonheur de découvrir leur périple, et retrouver, le temps d'une escale justement notre mamie nationale…



Benoît Philippon, de sa plume unique, frappe à grands coups de masse sur nos habitudes de lecture et nous offre encore un livre follement romanesque, terriblement authentique et délicieusement déjanté.

Du noir à la guimauve un peu cramée sur les bords, un roman qui assurément ne plaira pas forcément à tout le monde mais moi, j'en redemande encore et encore !



Road trip calamiteux, , cette histoire d'éclopés vous embarquera, sans nul doute, à la suite de ces héros dans cette cavale déjantée !



Si vous avez aimé la mamie, dans la famille Philippon, je demande le fils spirituel, Roy ! Bonne pioche assurée, la famille!


Lien : https://labibliothequedejuju..
Commenter  J’apprécie          741
Mamie Luger

Troisième expérience de lecture audio en accompagnement de mes marches, et j'avoue que j'apprécie de plus en plus , même si je marche un peu moins vite qu'avec de la musique. L'attention est un peu plus sollicitée. Je ne pourrais jamais dire si ces livres écoutés auraient été plus ou moins appréciés en lecture traditionnelle. Ici, la voix de la lectrice unique accompagnait bien le texte, distinguait bien les interlocuteurs, mais sans m'avoir vraiment enthousiasmée.



Revenons à l'histoire . Mamie Luger : bizarre cette opposition entre Mamie, terme affectueux, synonyme de douceur et Luger, nom d'un pistolet associé à une triste époque.

C'est que Mamie Luger a plus à voir avec le pistolet qu'avec le statut de mamie. Mamie , elle ne l'est pas d'ailleurs, à part par l'age. Elle n'a pas eu d'enfants, elle aurait aimé, elle a même épousé un bel italien pour cela, c'est la nature qui n'a pas voulu. En revanche des maris , elle en a eu, plusieurs, pour le pire plus que pour le meilleur, pour elle souvent, pour eux toujours. Les maris de Mamie Luger n'ont pas fait de vieux os, leurs os d'ailleurs seront retrouvés dans le sol de sa cave.



Mamie Luger, Berthe pour les intimes, un vieille dame toute frêle, 102 ans, qui n'entend qu'avec un sonotone, un peu défaillant, aux yeux cachés derrière des culs de bouteilles, mais qui sait encore tirer à la carabine. C'est ainsi qu'elle accueille en ce matin d'une journée qui sera très longue les flics venus l'arrêter. Et va commencer une garde à vue qui donnera lieu à bien des surprises à l'inspecteur Ventura. Lui c'est André, même si Berthe s'obstine à le nommer Lino ou Colombo.



Dans un récit truculent, à la Audiard, Mamie Luger va raconter sa vie, de femme libre dans un temps où il n'était pas facile d'être autre chose que la femme de son mari, ou les discussions avec ceux-ci se terminaient souvent par des coups si la femme avait le malheur de vouloir avoir raison, où l'homme attiré par la beauté et la volupté du corps de Berthe n'avait de cesse de les lui reprocher une fois marié. Les coups, Berthe n'a jamais pu les supporter, alors si le mari n'essayait pas de se corriger, c'est elle qui trouvait la solution. Finale la solution.



Berthe va raconter sa vie, Bien sur il y a les meurtres, il y a son franc parler, mais il serait réducteur de résumer ce livre à cela. Berthe, c'est surtout une femme libre, qui si elle a accumulé les mauvais choix en terme d'époux, n'a jamais hésité à braver le qu'en dira-ton, a osé aimer et vivre avec un noir, qui aidera des jeunes femmes en détresse.



Alors même si Lino, je veux dire André invoque la loi et le proctologue comme dit Berthe (protocole en réalité), il ne peut s'empêcher de l'aimer et même de l'admirer, surtout quand elle va raconter les évènements qui la conduiront à exécuter trois hommes supplémentaires, pas ses maris cette fois-ci.



Un roman qui était depuis longtemps dans mon pense-bête et pour lequel je remercie Audiolib qui le met à disposition sur NetGalley.
Commenter  J’apprécie          7218
Mamie Luger

"Mamie Luger" de Benoît Philippon était annoncé comme un roman noir. Il l'est certes mais je serais tenté de dire qu'il bien plus que çà et ... pleinement coloré car l'animal en question, Berthe âgée de 102 ans a le verbe haut et facile (coloré aussi), tout comme la gâchette et la pelle et qui ose l'embêter finit par passer de vie à trépas.



Ce roman m'a épaté comme jamais car notre héroïne, sous des aspects plutôt gentillets se révèle être une tueuse en série, et de surcroit affligée de l'étiquette assez explicite de veuve noire car si elle en a épousé des maris, pas mal d'entre eux ont mal fini et ont justement fini dans sa cave.



On rit beaucoup dans ce roman et force est de constater que notre tueuse est au final sympathique et que sa garde à vue est le récit d'une femme centenaire qui a toujours été libre, féministe et avant-gardiste dans l'âme ... au caractère et aux idées bien trempées.



Je recommande sans hésitation ce bon livre qui décrispe les zygomatiques à chaque page et donne à réfléchir sur les violences conjugales, l'évolution des mœurs et du statut de la femme (mariée ou non) depuis un siècle. Un bon divertissement et rafraichissement estival en somme !
Commenter  J’apprécie          703
Cabossé

Coup de coeur pour ce livre qui pourtant ne fait pas partie de mon registre préféré, les romans noirs je trouve souvent long et ennuyeux à lire. Jusqu'à aujourd'hui et la claque magistrale que je me suis prise en lisant ce bouquin.



Je n'en reviens pas que cela soit le premier bouquin de l'auteur, un style qui vous prend aux tripes et un bouquin qu'il est difficile de lâcher. Une gifle, un uppercut voila ce que j'ai ressenti lors de ma lecture.



Ces deux personnages principaux que sont Roy et Guillemette complètement cabossé par la vie qui se retrouve complétement par hasard. Leur rencontre va être ponctuée d'obstacles de toute sorte et malgré leurs moments sombres (leur passé principalement) on retrouve à chaque fois des moments lumineux.



Je ne comprends pas que l'on en entende pas plus sur ce livre, l'ayant trouver pour ma part en nouveauté à la bibliothèque, un seul conseil foncez le lire!
Commenter  J’apprécie          694
Mamie Luger

Il était six heures du matin, quand la suspecte, Berthe ( une auvergnate de 102 printemps) tira sur son voisin , puis sur les flics venus l'arrêter...



Mais qu'est ce qui lui a pris ?

S'en suivra une garde à vue, pas piquée des hannetons, ou l'inspecteur Ventura sera tout à tour : ébahi, énervé, attendri, révolté, touché, estomaqué, re-énervé, re-attendri etc...



-Et nous ?

-Pareil !

-Pourquoi ?

Parce qu'elle dépote la mamie, elle envoie du lourd, elle surprend et bien plus encore... Sa garde à vue va s'étendre, c'est qu'elle en a des choses à dire... Des choses pour expliquer... Et c'est toute sa vie qu'elle sera obligée de dérouler, juste (au départ) pour expliquer pourquoi, que diable, elle est en possession d'un Luger, une arme allemande !

Et sa vie, elle est dingue ! Enrichie par son vocabulaire fleuri, sa garde à vue s'avére être un vrai délice ( pour nous ) et sa cave un vrai "paquet surprise"...

Veuve à de multiples reprises, on peut dire que cette femme au caractère bien trempé a échappé au pire, a connu parfois le meilleur, mais en majorité, en a bien bavé. Et tout ça à cause des hommes à qui elle a bien rendu tout le mal qui lui ont fait (et le bien aussi parfois).



C'est un roman à l'humour féroce, ultra rock'n roll.

Ça dépote, ça défouraille, ça a un coeur qui déborde et souvent un petit coeur qui souffre, mais Berthe ne s'en laissera pas compter, c'est une héroine très féministe , dont la morale est toute personnelle, et pas conventionnelle.

Elle a plus d'un tour dans son sac cette centenaire, elle a même des aiguilles à tricoter, une pelle (ça peut toujours servir ) , un Luger en pleine possession de ses moyens, et un coeur bien accroché, car la Berthe , il faut la suivre ! Y en a qui ont essayé, y'en a qui se sont fait avoir, y en a même qui ont trépassé, mais toujours sans se douter de rien ! C'est qu'on ne se méfie pas d'un petit bout de femme, surtout dans ces années là, ♫ sous son coeur la grenade♫ !

Eh oui quand même ...





Jubilatoire, cash, hyper original, et très féministe, on adore ...





Commenter  J’apprécie          672
Mamie Luger

Comme c'est bon de lire de l'humour noir de temps en temps ! Mamie se fait arrêter à 102 ans pour avoir tirer sur son voisin. Interrogatoire par l'inspecteur Ventura qu'elle appelera, bien sûr, Lino. Un dialogue à la Audiard avec le truculent langage de Berthe. Et on est pas au bout de nos surprises. L'avancée de la garde à vue va dévoiler les cadavres planqués dans la cave de la serial killeuse. Pas moral tout ça ? Eh bien on serait presque en accord avec Marthe et disons-le si on avait pu faire pareil nous et nos ascendantes certaines fois ! Car, comme le pense Ventura c'est vrai que celui-là était un vrai salaud. Ah s'il y avait que des Berthe sur terre, la plupart des goujats auraient disparus ! Jubilatoire ! Unique ! Truculent !

Commenter  J’apprécie          676
Mamie Luger

Des personnages que vous ne croiserez jamais dans la vie réelle (et heureusement !), que vous aurez du mal à prendre au sérieux — même s’ils sont lourdement armés — parce qu’ils vous amuseront, et dans le cas de Mamie Luger, parce qu’ils vous émouvront aussi, peut-être que ça vous rappelle quelque chose ? Oui ? Non ?

L’inspecteur André Ventura interroge Berthe, incriminée pour avoir aidé deux malfrats à s’échapper et pour avoir tiré sur son voisin (dans le dos), ainsi que sur les forces de l’ordre. L’inspecteur est dérouté : ce n’est pas tous les jours qu’il interroge une suspecte âgée de cent deux ans, prise sur le fait et qui de surcroît le prend pour un lapin de trois semaines.

Est-ce que les choses sont ce qu’elles paraissent ? Oui et non. Oui, parce que Berthe est experte au tir depuis longtemps, et qu’elle a la gâchette facile. Non, parce Roy et Guillemette ne sont pas les truands attendus.

Le lecteur oscille entre rires, attendrissement, larmes et frissons devant quelques horreurs aussi.

Un roman noir et drôle servi par un style vivant


Lien : https://dequoilire.com/mamie..
Commenter  J’apprécie          672
Mamie Luger

Pour protéger Roy et Guillemette, le premier étant soupçonné du meurtre du mari de la seconde, Berthe Gavignol/Mamie Luger, centenaire, n'hésite pas à saisir son fusil et à tirer sur son voisin, de Gore, puis sur les policiers venus l'arrêter.

Mise en garde à vue par l'inspecteur Ventura, la vieille femme commence à se raconter. Et c'est le passé d'une féministe devenue serial killeuse qu'elle dévoile aux policiers médusés.



D'un sujet dramatique, Benoît Philippon fait une farce truculente. On a souvent envie de rire en écoutant Mamie Luger décrire ses mésaventures avec les hommes, aventures à répétition qui connaissent toutes la même fin violente. Si Berthe était un homme, on verrait bien Fernandel jouer ce rôle.

Pour autant, l'auteur fait passer quelques messages sur la condition de la femme tout au long d'un 20ème siècle : le traumatisme d'une naissance en pleine première guerre mondiale ; les violences de la seconde ; celles vécues par une femme libre avant son temps ; le pouvoir presque absolu des hommes ; le racisme anti noirs ; etc.

Je ne sais pas ce qui a conduit B. Philippon à écrire ce roman. Peut-être l'envie de rendre hommage à une grand-mère ou arrière-grand-mère ? Il le fait avec pudeur et délicatesse, s'identifiant sans doute à l'inspecteur Ventura. La fin violente des aventures de Mamie Luger avec les hommes, à l'exception de la première, apparaît alors comme une touche surréaliste sur une histoire qui n'est que trop réaliste.

Ce roman, écrit simplement en grande partie avec les mots de la vieille femme, se lit facilement, avec beaucoup de plaisir.

Malheureusement, malgré les nombreuses qualités du texte, on finit par s'ennuyer. Les mésaventures de Berthe Gavignol deviennent trop prévisibles ; à peine commencées, on sait comment elles vont finir. Dommage...
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
Commenter  J’apprécie          641




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Benoît Philippon Voir plus

Quiz Voir plus

Les Philosophes des Lumières

Dans Candide, quel philosophe optimiste est tourné en ridicule par Voltaire sous les traits de Pangloss ?

Kant
Locke
Rousseau
Leibniz

10 questions
77 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}