Citations de Bernard Cornwell (292)
Dans l’ancien temps, avant que les Romains ne soient venus détruire Ynys Mon, la terre était couverte de chênes sacrés parmi lesquels étaient célébrés les plus grands mystères de la Bretagne. La nouvelle de ces rituels gouvernait les saisons en Bretagne, en Irlande et même en Gaule, car c’est ici que les Dieux étaient venus sur terre, ici que le lien entre l’homme et les Dieux avait été le plus fort avant que les Romains ne le tranchent avec leur glaive.
Merlin, qui pouvait se métamorphoser comme aucun autre homme. Il aimait à simuler, à semer la confusion et à duper. Il pouvait être cassant, malicieux, patient ou seigneurial, mais ce jour-là il avait choisi de paraître dans toute sa majesté, raide et froid. Aucun sourire n’éclairait son visage sombre, aucune lueur de joie dans ses yeux caves, juste un air d’arrogante autorité, qui fit s’agenouiller d’instinct les hommes placés le plus près de lui. Et même le roi Gorfyddyd qui, un instant auparavant, était prêt à m’enfoncer l’épée dans le cou, baissa sa lame.
- Remporte ta guerre, seigneur Uhtred, et emmène-la (Iseult) loin des prêtres, et donne-lui maints enfants. Elle sera heureuse, et un jour véritablement sage. C'est le vrai don des femmes que d'être sages, et peu d'hommes le sont.
(Pyrlig (un prêtre))
Un homme devenait meilleur lorsqu'il était confronté à de hautes exigences, et quand une telle rigueur conduisait à la victoire et à la reconnaissance, les hommes se battaient jusqu'au bout.
Je me demande si la guerre finira un jour. Depuis que je suis au monde, les Bretons se battent contre le Saxons, et même si nous avons remporté sur eux une grande victoire, au cours des années écoulées depuis celle-ci, nous avons perdu encore plus de territoires et, avec eux, les histoires attachées aux vallées et aux collines. L’Histoire n’est pas seulement le récit de ce que font les hommes, mais c’est une chose liée à la terre. Nous donnons à une colline le nom d’un héros qui y et mort, ou à une rivière celui d’une princesse qui s’est enfuie sur ses bords, et quand les anciens noms s’évanouissent, les histoires disparaissent avec eux et ceux qui le remplacent ne gardent aucune trace du passé. Les Saïs prennent notre terre et notre histoire.
[Merlin] « Pline mentionne le phénomène, mais il en rapporte tant que c’est très difficile de savoir ce qu’il faut croire. La plupart de ses histoires sont de fieffées absurdités. Toutes ces inepties sur les druides qui coupent du gui au sixième jour de la nouvelle lune ! Je ne ferais jamais une chose pareille ! Le cinquième jour, oui, et parfois le septième, mais le sixième ? Jamais ! Et il recommande aussi, si je m’en souviens bien, pour soigner la migraine, de s’envelopper la tête avec le bandage que les femmes portent pour soutenir leurs seins, mais ce remède n’opère pas. Comment le pourrait-il ? La magie est dans les seins, non dans le bandage, aussi est-il nettement plus efficace de se fourrer la tête entre les seins eux-mêmes. Le remède m’a toujours réussi en tout cas […]."
Dans la mêlée, je ne crains jamais les hommes qui font du bruit, mais je me tiens sur mes gardes quand l'ennemi est calme, car se sont les hommes les plus dangereux.
Je n'avais aucune arme, sauf à compter mon bâton et mon couteau au nombre des accoutrements d'un guerrier. J'aurais voulu emporter une épée et une lance, afin de paraître plus âgé, mais Hywel s'était moqué de moi : un homme se révèle par ses faits et gestes, non par ses fantaisies.
Arthur confond morale et pouvoir, et il aggrave le mélange en croyant que les gens sont intrinsèquement bons, même les pires d'entre eux, et c'est pourquoi, n'oublie pas ce que je te dis, il n'aura jamais la paix ! Il soupire après la paix, il parle de paix, mais parce que son âme est confiante, il aura toujours des ennemis.
(Ailleann à Derfel)
La vie est une farce des Dieux, se plaisait à affirmer Merlin, et il n'est point de justice. Apprends à rire, me dit-il un jour, sans quoi tu mourras de chagrin.
Quand quelqu'un était touché par les Dieux, les chrétiens eux-mêmes le reconnaissaient, et personne n'osa porter la main sur Nimue.
"L'ealdorman Aethelred me reconnut à contrecoeur comme son neveu, et m'offrit un accueil un peu plus chaleureux lorsque je lui offrais deux pièces d'or et je jurais sur la croix que c'était là tout l'argent que je possédais." (P. 219)
That a man who had fough across the foulest battlefields could be killed by grass before breakfast* seemed an appropriate twist of fortune.
*grass before breakfast = a duel
(...) Les trois ensemble forment la Trinité, continuai-je, mais ce n'est pas le nom du dieu. Généralement, ils l'appellent simplement Dieu.
— C'est comme appeler "chien" un chien, déclara Ragnar, qui se mit à rire.
- Où iras-tu, alors ?
- Pas à l’Ouest. On massacre, au Cumbraland.
- On massacre toujours au Cumbraland.
La religion fait d'étranges alliances. Tout comme la guerre.
Dans la guerre, comme en amour, les choses se déroulent rarement comme prévu [...].
Les officiers devaient donner l'exemple.
Le fusilier Costello, du 95e, disait qu'aux yeux des soldats, il existait deux catégories d'officiers, ceux qui disaient "allons-y" et ceux qui préféraient dire "allez-y", "ces derniers étant très rares". Le fusilier Plunket dit un jour à un officier : "l'expression "allez-y" n'est pas digne d'un officier, sir."
Fascinant, n'est-ce pas, de voir que même au pays des âmes perdues nous formons des hiérarchies ? Il y a des souverains ici. Il y a les forts et les faibles. Certains hommes rêvent de créer des paradis sur cette terre et la première condition de ces paradis, si je comprends bien, est qu'aucune loi ne doit plus nous entraver. Mais je soupçonne, mon ami, qu'une contrée délivrée des lois ressemblera davantage à cette île qu'à n'importe quel paradis.
"D'être marié à Ladwys ne l'a pas empêché d'épouser Norwenna, observa Bedwin avec mépris. Il a mis Ladwys sur la touche, fait trois fois le tour du rocher sacré, puis embrassé le champignon magique ou fait ce que vous faites, vous les païens, pour divorcer. Au passage, il n'est plus chrétien. Un divorce païen, il épouse Ceinwyn, lui fait un héritier et retourne aussi vite dans le lit de Ladwys. Il me semble que c'est ainsi que l'on fait les choses de nos jours."