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Citations de Bernard Stiegler (35)


Nous savons que, dans les décennies qui viennent, la Terre et ses habitants, les êtres humains, devront faire preuve comme jamais, individuellement et collectivement – de l’intelligence du monde et du sens des responsabilités qui, en principe, les définissent comme êtres humains plutôt que comme limaces ubuesques.
L’humanité est confrontée à d’innombrables défis, dont nous craignons que, s’ils n’étaient pas relevés, ils ne conduisent à transformer les êtres humains en ces êtres inhumains (et non seulement « posthumains ») que sentait déjà venir Alfred Jarry. Et nous savons que, face à ces défis, il n’y a pas d’autre issue possible que la formation et la culture d’une nouvelle conscience humaine. Récemment, Laurence Toubiana, directrice de l’Institut du développement durable, déclarait que « le changement nécessaire est tellement profond qu’on se dit qu’il est inimaginable. »
Et Robert Lyon, annonçant « l’âge du moins » – moins de ressources, moins de marges de manoeuvre, moins de confiance, moins d’espoir (sinon le désespoir) – écrivait de son côté que la communauté humaine planétaire « ne s’en sortira » que si elle sait « se situer du côté de l’être plutôt que de l’avoir. »
L’humanité ne survivra, autrement dit, que si elle sait dépasser l’âge de la consommation. C’est là le programme d’une nouvelle croissance, qualitative, et contre l’idée d’une décroissance, ne serait-ce que parce que « nous ne survivrons pas si, au-delà des mers et des sables, des milliards d’êtres humains s’abîment dans les pénuries, les disettes et la précarité. »
La croissance qualitative, c’est la croissance qui ne repose pas sur le « toujours plus », mais sur le « toujours mieux », et, qualitativement, avec moins – c’est-à-dire, aussi, par une meilleure redistribution, en particulier entre le Nord et le Sud. Affronter ces défis, ce serait, selon Robert Lyon, entrer dans l’âge d’une nouvelle modernité.
Nous savons que nous n’avons pas le choix si nous voulons survivre, disent donc Laurence Toubiana et Robert Lyon avec tant d’autres – et malgré les dénégations de lobbies irresponsables, ou d’hommes et de femmes politiques peu scrupuleux, ou dont l’intelligence du monde est elle-même limitée. Et nous savons que de telles évolutions ne pourront se faire pacifiquement qu’à la condition d’élever le niveau de conscience individuel et collectif, et, par là, de former une volonté politique digne de ce nom : une volonté des peuples. Nous savons également qu’une nouvelle guerre mondiale serait désormais fatale à toute survie des êtres humains.
Or, nous savons tout aussi certainement que le temps de la conscience, qui est celui de l’intelligence, de la volonté et de l’action, de la lucidité et de la responsabilité, est ce que les industries de programmes tendent à systématiquement remplacer par le temps des audiences grégaires, des cerveaux sans conscience et des systèmes nerveux transformés en systèmes réflexes, c’est-à-dire pulsionnels, en vue de les rendre disponibles à toutes les sollicitations du marketing qui renforcent systématiquement des comportements dont nous savons pourtant qu’ils sont devenus à terme mortellement toxiques pour les êtres humains.
Nous savons donc à la fois :
1. qu’un changement n’est possible qu’à la condition d’élever le niveau de l’intelligence,
2. que la régression mentale, l’avilissement moral qui l’accompagne, et l’anesthésie de l’intelligence et donc de la volonté qui traduit l’intelligence en actes, sont désormais ce qui gouverne le monde hyperindustriel – et, pour une très large part, le discours de ceux qui, prétendant aux fonctions gouvernementales, s’adaptent à cet état de fait au lieu de le combattre.
Nous sommes donc obligés de conclure qu’il faut changer radicalement et sans délai cet état de fait, et lui opposer un nouvel état de droit : un droit tel qu’il empêche que se poursuive la « baisse de la valeur esprit » qui est devenue le principe même du capitalisme reposant sur l’augmentation illimitée, aveugle et suicidaire de la consommation.
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Cet épisode de l’histoire de l’économie libidinale, c’est-à-dire de l’organisation et de la production du désir, mais qui deviendrait, en détruisant la conscience, une destruction du désir, c’est un chapitre de ce que Max Weber a décrit beaucoup plus généralement comme le désenchantement du monde caractéristique du capitalisme.
Or, au cours de l’été 2005, le Medef a réuni son « université » sous ce titre (qui est aussi une sorte de slogan) : Le réenchantement du monde. Cette formule, qui ne doit rien au hasard, avait pour objectif de promouvoir les thèses de la direction du Medef (qui était alors en train de changer) sur le capitalisme cognitif et les industries de la connaissance (et Denis Kessler, en présentant cette université d’été, se référa en ce sens à Tony Blair, lorsque celui-ci avait proposé de réorienter les fonds de la Politique agricole commune vers la recherche et le développement dans le domaine des technologies cognitives, la Grande-Bretagne présidant alors l’Union européenne).
Cependant, réenchanter le monde par les technologies de la connaissance, c’est nécessairement revisiter le rôle de l’esprit dans l’organisation de l’économie, et les causes évidemment néfastes de la baisse de sa valeur annoncée par Valéry précisément comme effet majeur du désenchantement.
On verra dans les pages qui suivent que là où Ernest-Antoine Seillère, dans l’année qui précède cette université d’été qu’il aura lui-même voulue juste avant de quitter la direction du Medef, tient des propos, dans la préface d’un ouvrage devenu célèbre depuis (Les Dirigeants face au changement), très proches de ceux de Denis Kessler sur le capitalisme à venir, et comme économie de la connaissance, il introduit justement le texte où Patrick Le lay explique que, comme producteur et vendeur de temps de cerveau disponible, il organise à un niveau de déchéance tel que Paul Valéry n’aurait même pas pu l’imaginer la baisse de la « valeur esprit », c’est-à-dire, précisément, le désenchantement du monde – et pour le dire dans des termes plus clairs, le règne de la bêtise.
Le réenchantement du monde que le Medef aura dit se donner comme projet pour un avenir du capitalisme en 2005 est-il, au sein du monde économique, un sursaut de la valeur esprit contre le populisme industriel ? Ou bien est-ce au contraire le projet de créer les conditions d’une production industrielle de connaissances sans esprit, comme on tente désormais de produire du cerveau sans conscience, imposant du même geste ce règne de la bêtise ?
Mais qu’est-ce alors que l’esprit, si des connaissances sont possibles sans esprit, c’est-à-dire sans élévation de l’esprit, et sans augmentation de sa valeur ? Et qu’est-ce donc que la connaissance dans un tel contexte, et une connaissance sans esprit est-elle raisonnablement possible ?
Le présent ouvrage, qui prend le Medef au mot, et qui lui propose de réenchanter le monde avec la valeur esprit, par son augmentation, et contre le populisme industriel, illustre les questions qui animent Ars Industrialis, association internationale pour une politique industrielle des technologies de l’esprit.
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Paul Valéry, pressentant la catastrophe où menait le nazisme, constatait dès 1939 une « baisse de la valeur esprit ». Aurait-il pu imaginer dans quel état de déchéance généralisée tomberait l’humanité après lui en quelques décennies – là où nous en sommes ?
Même en 1993, lorsque Jacques Derrida et moi-même nous entretenions de l’avenir possible de la télévision, nous n’avions pas pu imaginer une seconde ce qui devait conduire, peu d’années après cet entretien, à ce qui se présente désormais comme ce qu’il faut appeler la télévision pulsionnelle – celle où la téléréalité se constitue comme l’ob-scène de la « pulsion scopique » qui est à l’origine des diverses formes de voyeurisme et d’exhibitionnisme que la plupart des programmateurs des chaînes de télévision, sans la moindre vergogne, sollicitent désormais systématiquement.
Entre 1939 – où seulement 45 % des Français écoutent la radio, où la télévision n’existe pas encore – et notre début du XXIe siècle – où les objets communicants poursuivent les temps de cerveaux disponibles où qu’ils aillent, du lever au coucher – s’est imposé un capitalisme que l’on dit tantôt « culturel », tantôt « cognitif », mais qui est avant tout l’organisation ravageuse d’un populisme industriel tirant parti de toutes les évolutions technologiques pour faire de la conscience, cest-à-dire du siège de l’esprit, un simple organe réflexe : un cerveau rabattu au rang d’ensemble de nuerones, tels ceux qui contrôlent le comportement des limaces. Un tel cerveau dépouillé de sa conscience est ce qui peut devenir une simple valeur marchande (qui ne cesse cependant de baisser, qui vaut de moins en moins cher – et qui ne vaudra bientôt plus rien) sur le marché des audiences.
Par l’intermédiaire des objets temporels audiovisuels qui alimentent les industries de programmes, et qui s’écoulent en même temps que s’écoule le temps des consciences dont ils sont les objets, les épousant intimement, au point de les phagocyter et de les vider de toute conscience en tant que ces cerveaux qu’elles sont aussi, le XXe siècle aura été marqué par le développement systématique de technologies de contrôle (de ces temps de cerveau dont le contrôle détruit la conscience).
Si Walter Benjamin et Sigmund Freud, contemporains de Paul Valéry, pressentirent très tôt qu’avec les technologies industrielles de communication commençait une nouvelle histoire de la conscience et de son inconscient, facteurs de ce que Valéry appelle donc de l’esprit, et facteurs de sa valeur, ils ne virent pas clairement que se mettait ainsi au cœur même de l’activité industrielle une nouvelle organisation du capitalisme autour de la figure du consommateur qui devait constituer une forme très particulière d’économie libidinale, c’est-à-dire de canalisation des désirs : ils étaient surtout préoccupés de la montée des diverses formes de fascismes et de totalitarismes qui préparaient la ruine de l’Europe, Benjamin, en particulier, parlant de l’esthétisation totalitaire de la politique, ne voyait pas que se mettait également en place l’esthétisation de l’économie à travers les technologies de contrôle et de fabrication du consommateur.
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Il ne s'agit pas d'organiser des meetings publics et médiatisés, mais de créer là où ce sera possible et attendu des groupes de travail traitant de questions bien circonscrites, documentées à l'avance, en vue de produire, à partir de ces travaux, des memoranda qui seront publiés lorsque les participants à ces groupes de travail estimeront qu'ils le méritent.
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L’homme n’est homme que dans la mesure où il se met hors de lui, dans ses prothèses.

(en fait extrait de "Leroi-Gourhan : l'inorganique organisé", qui prolonge cet ouvrage)

https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-de-mediologie-1998-2-page-187.htm
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Il ne faut pas croire que les nouveaux misérables sont d'abominables barbares. Ils sont le coeur même de la société des consommateurs. Ils sont la "civilisation". Mais telle que, paradoxalement, son coeur est devenu un ghetto Au XXème siècle, une esthétique nouvelle s'est mise en place, fonctionnalisation la dimension affective et esthétique de l'individu pour en faire un consommateur".
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Si le cinématographe peut pénétrer les flux des consciences au point de donner parfois l'impression qu'il les contrôle, surtout lorsqu'il devient télévision, c'est parce que la conscience est elle-même avant toute projection, tout aussi bien que montage et réalisation d'un flux temporel où les flux en quoi consiste les objets cinématographiques se coulent et s'écoulent, se moulent et moulent en retour le matériau des masses de consciences auxquelles l'industrie s'adresse à travers eux. Car les marchés sont avant tout des consciences. Or l'intégration des industries du symbole et de la logistique est ce qui permet, lorsque le cinéma devient télévision, un contrôle total des marchés en tant qu'ensembles de flux de conscience qu'il s'agit de synchroniser.
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Bernard Stiegler
J’étais tiré, hissé par mes aînés. Un des amis de mon grand frère, alors en classe prépa de philo, très brillant, nous a fait découvrir à mes frères et moi la poésie de Rimbaud, Baudelaire, la littérature, et aussi la philosophie. Nous lisions des poèmes, en musique, nous composions sur de l'Apollinaire, nous développions une culture comme ça, une culture surréaliste. A cette époque j’ai commencé à consommer de l’alcool. Mais c’était une pratique littéraire. L’alcool donnait du relief à nos vies. Nous passions nos soirées à écouter du jazz, lire des textes, et picoler.
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J'avais eu longtemps pour désir de quitter la société - je veux dire les gens civilisés, le monde - et d'aller vivre aux champs, ou près des sauvages. Ou bien j'exigeais, pour rester, une prompte révolution.

(Jean Paulhan - Le guerrier appliqué).
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Florian:
Vous ne vous rendez vraiment pas compte de ce qui nous arrive. Quand je parle avec des jeunes de ma génération, ceux qui ont deux ou trois ans de plus ou de moins que moi, ils disent tous la même chose: on n’a plus ce rêve de fonder une famille, d’avoir des enfants, un métier, des idéaux, comme vous l’aviez quand vous étiez adolescents. Tout ça, c’est fini, parce qu’on est convaincu qu’on est la dernière, ou une des dernières générations avant la fin.
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Au bout de quelques mois d'incarcération, j'avais écrit, au-dessus de ma tablette où je travaillais et mangeais, ces vers de Mallarmé:

Ma faim qui d'aucun fruits ici ne se régale
Trouve en leur docte manque une saveur égale.

Au fil des jours, je découvrais qu'il n'y a pas de milieu intérieur, mais seulement, demeurant ici, dans ma cellule, et sous leur forme mnésique, en quelque sorte en creux, les restes, les défauts, les artifices en quoi consiste le monde, et par quoi il trouve sa consistance. Je ne vivais plus dans une monde, mais dans l'absence d'un monde, et qui s'y présentait non seulement par défaut, mais comme ce qui fait toujours défaut, et comme un défaut qu'il faut - plutôt que comme manque.
Et à l'inverse, faute de ces restes faisant défaut, il n'y eût plus rien eu: je n'étais que tramé par ces restes.
Car, finalement, le milieu extérieur étant suspendu et interrompu, faisant défaut, il n'y avait en réalité pas de milieu intérieur, mais sa réduction à un milieu extérieur lui-même totalement réduit au minimum de ce qu'il en restait dans ma mémoire, constituant mon interminable remémoration à travers le tissu de mes souvenirs, que Husserl nomme les rétentions secondaires, et qui allaient devenir pour moi le matériau non pas simplement d'une remémoration désespérée, mais bien d'une anamnèse, d'un travail de réminiscence, au sens proprement philosophique du mot. (pp. 39-40)
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Quatorze plus tard - en passant par 2008 et en attendant les élections de 2017 en France -, cette époque apparaît pour ce qu'elle est : l'époque de l'absence d'époque.
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Lorsque la raison est perdue, toutes les puissances technologiques qui sont entre nos mains comme autant de « progrès de la civilisation » deviennent des armes de destruction par où cette « civilisation » relève de la barbarie qu'elle contient - et cela constitue l'enjeu majeur de la question pharmacologique à l'époque de la disruption.
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Durant la décennie 1960 ... aux rites religieux, aux fêtes laïques, aux jours de culte et de rassemblement familial, viennent se surimposer les "rendez-vous" des émissions de radios de télévision et les tranches horaires élaborées par les responsables de ce que l'on commence à appeler les grilles de programmes {...} le principal "rendez-vous", le journal télévisé! {...} évènements planétaires strictement télévisuels {...}un processus d'adoption de masse ... les millions de consciences qui peuvent s'enlacer simultanément au même flux d'un objet temporel peuvent être soumises aux mêmes effets de croyances et d'adoption
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le premier souci de la philosophie est aussi le plus légitime qui soit : la confusion du réel et de l'imaginaire (et tout d'abord de l'essence et de l'image, comme le dit l'allégorie de la caverne métaphysique (Platon) si étrangement lointaine et proche de Lascaux) est catastrophique et doit être dénoncée
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Le rôle du cinéma dans le devenir de l'Amérique n'est possible que parce que le Nous se constitue comme le Je : par projection. Mais l'Amérique du Nord est contrainte de se mettre en scène comme aucun autre pays, et le cinéma y devient nécessaire parce qu'elle n'hérite d'aucun dispositif de projection déjà là {...} L'opération américaine de "projection nationale" cinématographique permet l'unification de ce divers. C'est parce qu'il fallait en permanence projeter le modèle américain aux immigrants fraîchement arrivés, aussi bien qu’aux Etats qu’après la guerre de Sécession il fallait maintenir unis. {...} la culture américaine de l'adoption devient ainsi efficace à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de son territoire.
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la perspective d'une nouvelle époque et d'intensification sans précédent de la mondialisation et donc de la terrible question des peuples et des nations
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"L'équivalent général" c'est à dire l'argent, condition du capital et marché où, avec les industries culturelles, le temps des consciences est lui-même devenu une marchandise, est conditionné par l'équivalence générale du temps primaire-secondaire dans ses spatialisations tertiaires, manipulables, stockables, échangeables et donc monnayables.
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Mode de vie ou existentialité dans l'adoption au sens où, devant sans cesse adopter de nouvelles prothèses, le milieu rétentionnel technique étant aussi celui d'une incessante activité, la rétention tertiaire est à la fois l'adoption de nouveaux modes de vie engendrés par ces changements techniques et l'adoption des rétention d'un passé collectif qui n'a pas été vécu que les prothèses techniques rendent accessibles et qui permettent les greffes, migrations, brassages et fusions par lesquels, comme nous le verrons, peut aussi se constituer le Nous d'un cinéma identificatoire.
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.Tandis que naissait à peine la télévision, Horkheimer et Adorno voyaient déjà dans le cinéma hollywoodien associé à la radio et aux magasines l'imminence d'un sinistre de l’esprit, produit d'un dispositif d'aliénation où "les autos, les bombes et les films assurent la cohésion du système", barbarie esthétique "subordinant de la même façon tous les secteurs de la production intellectuelle, à cette fin unique : marquer les sens des hommes de leur sortie de l'usine, le soir, jusqu'à leur arrivée à l'horloge de pointage, le lendemain matin"
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