Citations de Bertrand Gatignol (45)
Il s'efforçait désespérément de paraitre prévisible et rassurant. Quoi qu'il fasse, on pouvait être sûr qu'il le faisait non parce qu'il le désirait, mais parce qu'il pensait que c'était ce qui paraîtrait adéquat aux yeux des autres Nobles-nés. Il tentait d'incarner à lui seul toutes les qualités et les défauts attendus d'un Noble-né. Mais loin de lever les suspicions, ses efforts ne faisaient que les renforcer : comment savoir ce que pouvait cacher une façade si consciencieusement construite ?
[p75]
Les enfants et petits-enfants du Roi-Dieu moururent tous avant lui tant sa longévité fut exceptionnelle. Son arrière-petit-fils, Arrabaal, arriva sur le trône déjà chargé d'années. A sa mort, il laissa derrière lui trois enfants : deux garçons, Elia et Coor, et une fille, Desdée. Celle-ci, l'aînée, s'étai déconsidérée par ses agissements scandaleux. Ce fut donc son frère cadet, celui qu'on surnomma le Roi-Philantrope, qui monta sur le trône sous le nom d'Eliabaal.
p.51.
Les postes de commandement étaient par tradition réservés à ceux qui étaient bien nés, à défaut d'être forcément compétents. Ainsi, Pal Ragnar s'était trouvé propulsé général sans avoir jamais vu un champ de bataille. Il en allait de même pour tout son état-major. Descendre d'un des capitaines du Fondateur suffisait apparemment à leur conférer la compétence nécessaire à l'art de la guerre.
p.45.
- Je n'ai pas été une très bonne mère, j'en ai peur.
- Tu l'as été a ta façon. Je peux tout pardonner tant que tu ne me trahis pas.
- Tu sais bien que je ne te trahirai jamais, mon chéri. Tu es tout pour moi.
Histoire de l'élève : Comment Lours se créa un ennemi à sa mesure.
Histoire d'Eri Zigness.
Premier chambellan du roi Arrabaal, qui trouva une façon ingénieuse de faire passer ses reculades pour des traits de génie.
- Dieux ! Protégez-nous !
- Les Dieux sont morts. Le peuple les a mangés. Mieux vaut compter sur nous-mêmes.
[p105]
- Tu es un spectre immatériel, tu ne peux pas me cogner.
- Je crois que vous n'y connaissez pas grand chose en spectres.
Papsukal arrive dans la cité d'Insecteville, un lieu qu'on évite parce qu'on tient à la vie.
Si vous souhaitez changer d'apparence, au point où vous en êtes, je crois que les séances de squat seront moins efficaces que la magie.
Allez, salut, je dois aller m'alcooliser ... Et oublier mon dur labeur dans des bras inconnus.
Elle a atteint cet objectif rare : l'absence de désir ... Qui va de pair avec la disparition de l’ego, de l'ambition, de l'orgueil.
Un Gobelin, ce n'est rien d'autre qu'un Lutin déglingué.
Je repense à toutes ces années où j'avais envie de vaincre, d'aimer, de séduire ... Quelle perte de temps !
- Pouah ! C'est pestilentiel ! Quelle magie est à l'oeuvre ? Putréfaction ? Corruption ?
- Fromage. Et aussi je n'ai pas ouvert la bouche depuis mon réveil.
p.81.
Quant aux Nobles-nés, étaient-ils les plus capables de gouverner du fait de leur naissance ? On pouvait raisonnablement en douter. Lours ne pouvait qu'approuver. Il se souvenait de l'opulence de la table du défunt général Ragnar et il voyait la misère des bas-fonds de la ville où il vivait. Les ressources mobilisées pour nourrir un seul Noble-Né auraient suffit à sauver de la faim tout un quartier de la basse ville.
p.79.
Il semblait à Lours que chaque fois qu'il sortait la tête de l'eau, on l'a lui renfonçait avec un peu plus de force, lui déniant tout droit à l'existence. Alors qu'il s'en plaignait à Tanil autour d'un verre, celui-ci dit : " Si tu veux forger des armes, reviens travailler dans les ateliers de ma famille. " " Ce monde est pourri de haut en bas, grogna Lours. Ogres-Dieux, chambellans, Nobles-nés, corporations... Il faudrait tous les détruire. " " Tais-toi bafouillant Tanil en jetant des regards appeurés autour d'eux. " Tu vas nous attirer des ennuis. " les deux hommes se quittèrent en froid.
p.32.
- Tu sais, malgré les apparences, ton père t'aime. Mais il était obligé...
- Je le déteste ! C'est un menteur, il ne nous aime pas !
p.147.
Pire, il prétendait que le but d'un gouvernement était de servir l'intérêt commun, et non les privilèges de quelques-uns. Il fallait réformer le royaume en profondeur, permettre au peuple de tirer bénéfice des fruits de son travail au lieu de le pressurer afin de nourrir la famille royale.
p.129.
Ce vaste monde dont je ne connais rien me fait peur. Je préfère retourner parmi les monstres. Parmi les miens.