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Citations de Bertrand Russell (349)


Si le salarié ordinaire travaillait 4 heures par jour, il y aurait assez de tout pour tout le monde, et pas de chômage (p. 22)
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Pour parler sérieusement, ce que je veux dire, c’est que le fait de croire que le TRAVAIL est une vertu est la cause de grands maux dans le monde moderne, et que la voie du bonheur et de la prospérité passe par une diminution méthodique du travail (p. 11)
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Bertrand Russell
The sea, the stars, the night wind in waste places, mean more to me than even the human beings I love best
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Aucune satisfaction basée sur l'intention de tricher avec soi-même n'est solide et aussi déplaisante que la vérité puisse être, il est préférable de l'affronter une fois pour toutes, de s'y habituer et de commencer à construire la vie en accord avec elle.
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La croyance aux reliques survit souvent à la démonstration de leur fausseté. C’est ainsi que les os de sainte Rosalie, qui sont conservés à Palerme, passent depuis des siècles pour guérir les maladies : mais un anatomiste profane, les ayant examinés, devait constater que c’étaient les os d’une chèvre.
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Buffon ne jugea pas à propos d’entamer une controverse avec la Sorbonne. Il se rétracta, et fut obligé de publier la confession suivante : « Je déclare que je n’ai eu aucune intention de contredire le texte de l’Écriture ; que je crois très fermement tout ce qui s’y trouve relaté au sujet de la Création, en ce qui concerne tant la succession des temps que les faits eux-mêmes ; j’abandonne tout ce qui, dans mon livre, touche à la formation de la terre, et, d’une façon générale, tout ce qui peut être contraire à la narration de Moïse. »
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L'idée de justice, tant cosmique qu'humaine, jouait un rôle dans la religion et la philosophie grecques qu'il n'est pas aisé d'appréhender pour un esprit moderne ; de fait, le sens de notre mot "justice" est assez éloigné du sens qu'il avait pour elles, mais il est difficile d'en trouver un autre qui serait mieux. La pensée qu'Anaximandre exprime semble être la suivante : il doit y avoir une certaine proportion de feu, d'air, d'eau et de terre dans le monde, mais chaque élément (conçu comme un dieu) s'efforce perpétuellement d'agrandir son empire. Cependant il y a une sorte de nécessité ou loi naturelle qui vient perpétuellement redresser la balance ; là où il y avait du feu par exemple, il y a des cendres, qui sont de la terre. Cette conception de la justice -- qui consiste à ne pas dépasser des bornes fixées éternellement -- était l'une des croyances grecques les plus profondes. Les dieux étaient soumis à la justice tout autant que les simples humains, mais ce mécanisme suprême n'était pas lui-même entre les mains d'un dieu, et n'était pas un dieu suprême.
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Il* avait, cependant, une autre doctrine à laquelle il tenait encore plus qu'au flux perpétuel ; c'était la doctrine de la combinaison des opposés. "Les hommes ne savent pas, dit-il, à quel point ce qui diffère et aussi en accord avec soi-même. C'est une forme d'accord entre des tensions opposées, comme celles de l'archet et de la lyre." Sa conception du conflit est liée à cette théorie, car dans un conflit des opposés se combinent pour produire un mouvement et une harmonie. Il y a une unité dans le monde, mais c'est une unité résultant de la diversité :

"Les couples forment une chose qui est Une et une chose non-Une, quelque chose qui tend vers l'unité et aussi vers la séparation, l'harmonieux et le discordant. L'Un est fait de toutes choses, et toutes les choses sont issues de l'Un."* Héraclite
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Comme on pouvait s'y attendre, Héraclite croit en la guerre. "La guerre, dit-il, est la mère de tout et la reine de tous ; de certains elle a fait des dieux, d'autres des rois ; de certains des esclaves, d'autres des hommes libres." Encore : "Homère se trompait quand il a dit : 'Plût au ciel que la souffrance disparût de la vie des dieux aussi bien que de celle des hommes.!'. Il n'a pas vu qu'il priait pour la destruction de l'univers ; car, si sa prière avait été entendue, toute chose périrait." Ou encore : "Il faut savoir que la guerre est commune à tous, et que la souffrance est justice, et que toutes les choses naissent et disparaissent dans la souffrance."

Son éthique est une sorte d'ascétisme fier, très similaire à celui de Nietzsche. Il considère l'âme comme un mélange de feu et d'eau, le feu étant noble et l'eau ignoble. L'âme qui a le plus de feu est qualifiée par lui de "sèche". "L'âme sèche est la plus sage et la meilleure." "C'est un plaisir pour les âmes que de devenir humides." "Un homme, quand il est soûl, est comme conduit par un jeune homme imberbe, trébuchant, ne sachant pas où poser le pied ; son âme est devenue humide." "Les âmes meurent si elles deviennent de l'eau." "Il est difficile d'aller contre les désirs de son coeur. Quoi qu'il veuille il l'obtient, l'achetant au prix de l'âme." "Ce n'est pas bon pour les hommes d'obtenir tout ce qu'ils veulent." On peut dire qu'Héraclite attache de la valeur au pouvoir obtenu par la maîtrise de soi-même, et qu'il déteste les passions qui détournent les hommes de leurs ambitions.
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Son *mépris pour l'humanité le conduit à penser que seule la force peut amener les hommes à agir pour leur propre bien. Il dit : "Chaque animal est conduit au pré à coups de bâton." Et aussi : "Les ânes préfèrent avoir du foin que de l'or."* Héraclite
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Apprendre beaucoup de choses n'enseigne pas la compréhension, sinon nous n'aurions pas eu Hésiode et Pythagore, et Xénophane et Hécate" [i.e. ils savaient beaucoup de choses, mais ne comprenaient rien]. "Pythagore... se prétendait un grand sage, mais sa sagesse n'était qu'une masse de connaissances et l'art de la tromperie." La personne pour qui il fait une exception est Teutamus, qui est signalé comme "valant beaucoup plus que le reste". Quand nous cherchons à savoir ce qui vaut à Teutamus cette distinction, nous apprenons que c'est parce qu'il a dit : "La plupart des hommes sont mauvais."
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Héraclite, bien qu'ionien, n'appartient pas à la tradition scientifique de l'école de Milet. C'était un mystique, mais d'une sorte particulière. Il considérait le feu comme une substance fondamentale ; toute chose, y compris la flamme d'un feu, est née de la mort d'autre chose. "Les mortels sont immortels, et les immortels sont mortels, l'un vivant de la mort de l'autre, et l'autre mourant de la vie du premier." Il y a une unité dans le monde, mais c'est une unité résultant de la combinaison d'opposés ; mais la pluralité a moins de réalité que l'unité, qui est Dieu.
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[La classification par Gaston Bachelard (1884-1962) des esprits en trois types :

Type I : Âme puérile, ou mondaine, animée par la curiosité naïve, frappée d'étonnement devant le moindre phénomène instrumenté, jouant à la Physique pour se distraire, pour avoir un prétexte à une attitude sérieuse, accueillant les occasions du collectionneur, passive jusque dans le bonheur de penser.

Type II : Âme professorale, toute fière de son dogmatisme, immobile dans sa première abstraction, appuyée pour la vie sur les succès scolaires de sa jeunesse, parlant chaque année son savoir, imposant ses démonstrations, tout à l'intérêt déductif, soutien si commode de l'autorité, enseignant son domestique comme fait Descartes ou le tout venant de la bourgeoisie comme fait l'Agrégé de l'Université.

Type III : Âme en mal d'abstraire et de quintessencier, conscience scientifique douloureuse, livrée aux intérêts inductifs toujours imparfaits, jouant le jeu périlleux de la pensée sans support expérimental stable ; à tout moment dérangée par les objections de la raison, mettant sans cesse en doute un droit particulier -à l'abstraction, mais si sûre que l'abstraction est un devoir, le devoir scientifique, la possession enfin épurée de la pensée du monde !

Le type I est celui de 80% de nos semblables, et de 95% de la télé. Le type II est celui des personnes doctes et des ingénieurs (environ 20% des gens). Le type III est celui de ceux qui font avancer le monde (pourcentage complémentaire pour arriver à 100%). Mais les trois types sont importants : on a besoin d'âmes simples ; on a besoin de greffiers de la connaissance ; et on a besoin de créateurs.]
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Quand un homme intelligent exprime une vue qui nous paraît évidemment absurde, nous ne devons pas chercher à nous convaincre qu'il a en quelque sorte raison [ou tort], mais nous devons nous efforcer de comprendre comment il est arrivé à penser que c'est vrai. Cet exercice d'imagination historique et psychologique à la fois élargit notre propre compréhension et nous aide à réaliser comment nos propres préjugés pourront un jour apparaître absurdes à des gens d'un tempérament différent dans une époque à venir.
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Il faut se rappeler deux choses : à un homme dont les opinions et théories méritent d'être étudiées, on peut faire crédit qu'il est intelligent ; mais d'aucun homme on peut supposer qu'il est parvenu à la vérité complète et finale sur quelque sujet que ce soit.
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Toute la conception du monde éternel, révélé non à nos sens mais à notre intelligence, vient de Pythagore. Sans lui, les chrétiens n'auraient pas pensé au Christ comme étant le monde ; sans lui, les théologiens n'auraient pas cherché des preuves de l'existence de Dieu.

Mais dans Pythagore tout cela est encore implicite. Comment c'est devenu explicite est ce qu'on va voir.
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Si l'on prenait ce qui vient d'être dit, cependant, comme caractérisant les Grecs dans leur ensemble, cela serait aussi partiel que les caractériser par la "sérénité". Il y avait en fait deux tendances en Grèce, l'une passionnée, religieuse, mystique, appartenant à l'autre monde, et l'autre heureuse, empirique, rationaliste et intéressée à acquérir une connaissance de la diversité des faits. Hérodote représente cette seconde tendance ; la représentent aussi les premiers philosophes grecs en Ionie ; et jusqu'à un certain point aussi Aristote. Karl Julius Beloch (1854-1929), après avoir décrit l'Orphisme, dit :

"Mais la nation grecque était trop pleine de la vigueur de la jeunesse pour globalement embrasser la croyance qui nie ce monde-ci et ne voit la vraie vie que dans l'Au-delà. Par conséquent la doctrine orphique resta confinée à un cercle relativement restreint d'initiés, sans avoir la moindre influence sur la religion d'Etat, pas même dans les communautés qui, comme Athènes, avaient adopté la célébration des mystères dans les rituels officiels, et lui avait conféré une protection légale. Un bon millier d'années devait s'écouler avant que ces idées -- dans des habits théologiques bien différents, il est vrai -- remporte la victoire dans le monde gréco-romain."

On pourrait penser que c'est une exagération, particulièrement en ce qui concerne les Mystères d'Eleusis, qui étaient imprégnés d'Orphisme. Globalement parlant, ceux qui étaient d'un tempérament religieux se tournaient vers l'Orphisme, tandis que les rationalistes le détestaient. On peut comparer cela au statut du Méthodisme en Angleterre à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle.
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La source où l'âme ne doit pas s'abreuver à Léthé, qui apporte l'oubli ; l'autre source est Mnémosyne, le souvenir. L'âme arrivée dans l'autre monde, si elle veut obtenir son salut, ne doit pas oublier, mais au contraire, doit acquérir une mémoire surpassant ce qui est naturel.
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Des tablettes orphiques ont été trouvées dans des tombes, donnant des instructions aux âmes des morts pour trouver leur chemin dans l'autre monde, et ce qu'elles doivent dire afin de prouver qu'elles ont été dignes du salut. Les tablettes sont brisées et incomplètes ; la plus complète (la tablette Petelia) dit ceci :

Tu trouveras à gauche de la maison d'Hadès une source,
Et à son côté se tiendra un cyprès blanc.
De cette source tu ne t'approcheras pas.

Mais tu en trouveras une autre près du Lac de la Mémoire,
De l'eau fraîche en sortant, et il y a des gardiens devant elle,

Dis : "Je suis un enfant de la Terre et du Ciel étoilé :
Mais ma race est du Ciel (seul). Cela vous le savez vous-mêmes

Et voyez, je suis desséché de soif et je meurs. Donnez-moi vite
De l'eau fraîche coulant du Lac de la Mémoire."

Et, d'eux-mêmes, ils te donneront à boire de la source sacrée,
Et ensuite parmi les autres héros tu auras ta place...
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La science peut mettre des limites à la connaissance, mais ne doit pas mettre de limites à l'imagination. Parmi les philosophes grecs antiques, comme parmi ceux qui vinrent après, il y avait ceux qui étaient principalement scientifiques, et ceux qui étaient principalement religieux ; les seconds devaient beaucoup, directement ou indirectement, à la religion de Bacchus. Cela s'applique particulièrement à Platon, et à travers lui à ces développements ultérieurs qui furent en définitive incorporés dans la théologie chrétienne.
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