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Citations de Bertrand Russell (349)


"La classe oisive bénéficiait d’avantages qui ne trouvaient aucun fondement dans la justice sociale, ce qui la rendait nécessairement despotique, limitait sa compassion, et l'amenait à inventer des théories qui pussent justifier ses privilèges. Ces caractéristiques flétrissaient quelque peu ses lauriers, mais, malgré ce handicap, c'est à elle que nous devons la quasi-totalité de ce que nous appelons la civilisation. Elle a cultivé les arts et découverts les sciences ; elle a écrit les livres, inventé les philosophies et affiné les rapports sociaux. Même la libération des opprimés a généralement reçu son impulsion d'en haut. Sans la classe oisive, l'humanité ne serait jamais sortie de la barbarie."
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"On dira que, bien qu'il soit agréable d'avoir un peu de loisirs, s'ils ne devaient travailler que quatre heures par jour, les gens ne sauraient pas comment remplir leurs journées. Si cela est vrai dans le monde actuel, notre civilisation est bien en faute ; à une époque antérieure, ce n'aurait pas été le cas.
Autrefois, les gens étaient capables d'une gaieté et d'un esprit ludique qui ont été plus ou moins inhibés par le culte de l'efficacité. L'homme moderne pense que toute activité doit servir à autre chose, qu'aucune activité ne doit être une fin en soi. Les gens sérieux, par exemple, condamnent continuellement l'habitude d'aller au cinéma, et nous disent que c'est une habitude les jeunes au crime."
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"Examinons un instant cette morale du travail de façon franche et dénuée de superstition. Chaque être humain consomme nécessairement au cours de son existence une certaine part de ce qui est produit par le travail humain. Si l'on suppose, comme il est légitime, que le travail est dans l'ensemble désagréable, il est injuste qu'un individu consomme davantage qu'il ne produit. Bien entendu, il peut fournir des services plutôt que des biens de consommation, comme un médecin, par exemple ; mais il faut qu'il fournisse quelque chose en échange du gîte et du couvert. En ce sens, il faut admettre que le travail est un devoir, mais en ce sens seulement."
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Tout manque de bonheur résulte d'une désintégration ou d'un manque d'intégration ; il y a désintégration dans le moi par manque de coordination entre le conscient et l'inconscient ; il y a manque d'intégration entre le moi et la société là où ils ne sont pas liés ensemble par la force d'intérêts et d'affections objectifs. L'homme heureux est celui qui ne souffre pas d'un de ces manques de synthèse, l'homme heureux est celui dont la personnalité n'est pas divisée contre lui-même ni en conflit avec le monde. Un tel homme se sent un citoyen de l'univers, il jouit en toute liberté du spectacle et des joies que le monde lui offre, il n'est pas troublé par la pensée de la mort, parce qu'il ne se sent pas réellement séparé de ceux qui viennent après lui. C'est dans cette union profonde et instinctive avec le courant de la vie que l'on trouvera les joies les plus intenses.
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Si les circonstances actuelles mises à part, on considère la race humaine, il apparaît clairement, à mon avis, que les enfants peuvent procurer le bonheur le plus grand et le plus durable que la vie nous offre.Cela est certainement plus vrai en ce qui concerne les femmes que les hommes mais cela est cependant plus vrai, même pour les hommes que beaucoup de gens, de nos jours, ne sont enclins à le penser.
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Il existe deux types de travail : le premier consiste à déplacer une certaine quantité de matière se trouvant à la surface de la terre, ou dans le sol ; le second, à dire à quelqu'un d'autre de le faire. Le premier travail est désagréable et mal payé ; le second est agréable et très bien payé. Le second travail peut s'étendre de façon illimitée : il y a non seulement ceux qui donnent des ordres, mais aussi ceux qui donnent des conseils sur le genre d'ordres à donner. ( p 11/12 )
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Les personnes âgées ponctuent encore les éternuements d’un « Dieu vous bénisse », bien qu’elles aient oublié l’origine de cette coutume : on croyait qu’éternuer expulsait l’âme hors du corps, et que dire « Dieu vous bénisse » permettait de chasser les démons qui, à la faveur de telles expulsions de l’âme, risquaient de prendre possession du corps.
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Le dogmatisme et le scepticisme sont, en un sens, des philosophies absolues ; l’une est certaine de savoir, l’autre de ne pas savoir. Ce que la philosophie doit dissiper, c’est la certitude, que ce soit de la connaissance ou de l’ignorance.
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L'arbre est invisible, sauf quand il est exposé à la lumière.
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Toute science utilise des concepts qui, en théorie, sont précis, mais en pratique sont plus ou moins vagues.
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Bertrand Russell
L'objet de la philosophie est de commencer avec une chose si simple que ce n'est même pas la peine d'en parler et de terminer avec quelque chose de si paradoxal que personne ne veut y croire.
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L'État a le droit d'exiger que les enfants soient éduqués ; mais il n'a pas celui de demander que leur éducation se fasse de manière à ce point uniforme qu'elle produit immanquablement des êtres d'un désolant conformisme. Ce dont la vie de l'esprit en général et l'éducation en particulier ont surtout besoin, c'est l'initiative personnelle. Le rôle de l'Etat devrait être d'exiger qu'on offre aux enfants une éducation - et si possible, une éducation qui produise des esprits indépendants et pas des esprits qui adhérent aux postions adoptées par le gouvernement. Et ce rôle devrait s'arrêter là.
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Si l'idée du "caractère sacré de la vie humaine" veut dire que la force ne doit jamais être utilisée pour renverser de mauvais systèmes de gouvernement, mettre fin aux guerres et aux despotismes, et apporter la liberté aux opprimées, alors je ne puis honnêtement y souscrire.
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Je suis parti d'une croyance plus ou moins religieuse en un monde éternel, platonicien, dans lequel les mathématiques brillaient d'une beauté comparable à celle des derniers "cantos" du "Paradisios". Or, j'en suis venu à la conclusion que le monde réel est une futilité, et que les mathématiques sont seulement l'art de dire la même chose en des mots différents.
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[…] Je ne crois pas, pour ma part, que la philosophie puisse prouver la vérité des dogmes religieux ou montrer qu’ils sont erronés, mais depuis Platon, la plupart des philosophes ont considéré le fait de donner des " preuves " de l’immortalité et de l’existence de Dieu comme faisant partie de leur domaine. Ils ont critiqué les preuves de leurs prédécesseurs – saint Thomas a rejeté les preuves de saint Anselme, et Kant, celles de Descartes –, mais ils les ont remplacées par de nouvelles, de leur composition. Pour rendre leurs preuves valables, ils ont dû falsifier la logique, unir le mysticisme aux mathématiques et prétendre que les préjugés, profondément enracinés, étaient des intuitions venues du ciel.
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"C'est ce divorce entre les fins individuelles et les fins sociales de la production qui empêche les gens de penser clairement dans un monde où c'est le profit qui motive l'industrie. Nous pensons trop à la production, pas assez à la
consommation. De ce fait, nous attachons trop peu d'importance au plaisir et au bonheur simple, et nous ne jugeons pas la production en fonction du plaisir qu'elle procure aux consommateurs."
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Une vie bonne, ...c'est une vie qu'inspire l'amour et que la connaissance guide.
p. 131 Ce que je crois
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on devrait considérer un homme qui acquiert une fortune par la cruauté et l'exploitation comme nous considérons actuellement ce qu'on appelle un homme "immoral" ; et on devrait le considérer ainsi même s'il (...) donne une partie de ses biens malhonnetêtement acquis à des institutions publiques.
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Dans un monde où personne n’est contraint de travailler plus de quatre heures par jour, tous ceux qu’anime la curiosité scientifique pourront lui donner libre cours, et tous les peintres pourront peindre sans pour autant vivre dans la misère en dépit de leur talent. Les jeunes auteurs ne seront pas obligés de se faire de la réclame en écrivant des livres alimentaires à sensation, en vue d’acquérir l’indépendance financière que nécessitent les œuvres monumentales qu’ils auront perdu le goût et la capacité de créer quand ils sauront enfin libres de s’y consacrer.
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Le fait est que l’activité qui consiste à déplacer de la matière, si elle est, jusqu’à un certain point, nécessaire à notre existence, n’est certainement pas l’une des fins de la vie humaine. Si c’était le cas, nous devrions penser que n’importe quel terrassier est supérieur à Shakespeare. Deux facteurs nous ont induits en erreur à cet égard. L’un, c’est qu’il faut bien faire en sorte que les pauvres soient contents de leur sort, ce qui a conduit les riches, durant des millénaires, à prêcher la dignité au travail, tout en prenant bien soin eux-mêmes de manquer à ce noble idéal. L’autre est le plaisir nouveau que nous procure la mécanique en nous permettant d’effectuer à la surface de la terre des transformations d’une étonnant ingéniosité. En fait, aucun de ces deux facteurs ne saurait motiver celui qui doit travailler. "(…) C’est vrai que mon corps a besoin de périodes de repos, où il faut que je m’occupe du mieux que je peux, mais je ne suis jamais aussi content que quand vient le matin et que je peux retourner à la besogne qui est la source de mon bonheur." Je n’ai jamais entendu d’ouvriers parler de la sorte. Ils considèrent, à juste titre, que le travail est un moyen nécessaire pour gagner sa vie, et c’est de leurs heures de loisir qu’ils tirent leur bonheur, tel qu’il est.
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