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Citations de Bertrand Russell (349)


Je ne nie pas que le sentiment de la réussite rende la vie plus agréable. (...) Ce que je maintiens, c'est que le succès ne peut être qu'un simple élément du bonheur et il ne vaut pas le prix qu'on a payé pour lui si tous les autres éléments ont été sacrifiés pour l'obtenir.
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Dans un monde où personne n'est contraint de travailler plus de quatre heures par jour...le bonheur et la joie de vivre prendront la place de la fatigue nerveuse, de la lassitude et de la dyspepsie.
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(Livre Troisième – La philosophie moderne - Chapitre XXV NIETZSCHE)
« Je n'aime pas Nietzsche parce qu'il se plaît dans la contemplation de la souffrance, parce qu'il érige la vanité en devoir, parce que les hommes qu’il admire le plus sont des conquérants, dont la gloire est faite de l’habileté avec laquelle ils font mourir les hommes ».

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La société ne peut exister sans loi et sans ordre, mais elle ne peut non plus avancer sans les innovations apportées par d'audacieux visionnaires. Cependant, la loi et l'ordre tolèrent mal les changements et les innovateurs, qui sont toujours, dans une certaine mesure, des anarchistes. Les personnes qui craignent un retour à la barbarie tendront à insister sur l’importance de la loi et de l'ordre, tandis que celles en qui domine l'espérance d'une avancée vers l’avènement de la civilisation tendront à être plus sensibles à la nécessité des innovations. Ces deux tempéraments sont nécessaires et complémentaires, et la sagesse nous demande de permettre à chacun d'eux de s'exprimer librement partout où leurs apports peuvent être bénéfiques. Mais les partisans de la loi et de l'ordre, ayant pour eux la force de la tradition et cet instinct qui nous pousse à maintenir le statu quo, n'ont guère besoin que l'on déploie des arguments en leur faveur. Ce sont les innovateurs qui ont du mal à exister et à travailler. Chaque nouvelle génération a tendance à croire que ce problème est chose du passé ; mais chaque génération, précisément, n'est tolérante qu'envers les innovations passées. De sorte que les innovations du jour rencontrent les mêmes obstacles et les même persécutions que celles d'hier, et tout se passe comme si on n'avait jamais entendu parler du principe de tolérance.
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Le simple fait d'avoir du pouvoir engendre l'amour du pouvoir, et il y a de grands dangers à être motivé par lui. La seule garantie que l'on a d'avoir réellement du pouvoir c'est d'être en mesure d’empêcher les autres de faire ce qu'ils veulent. Ramenée à l'essentiel, la démocratie est l'idée de diffuser le pouvoir parmi tout le peuple afin de prévenir les maux qu'engendre le fait de concentrer tant de pouvoir dans les mains d'une seule personne. Mais cette diffusion du pouvoir n'est efficace que si les électeurs s'intéressent à ce qui est en jeu. Lorsque la question débattue ne suscite pas leur intérêt, ils ne cherchent pas à contrôler l'administration, et le pouvoir passe alors entre les mains des élus et des fonctionnaires.
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Bertrand Russell
L'objet de la philosophie c'est de partir d'une chose si simple que ça ne vaut pas la peine d'en parler et d'arriver à une chose si compliquée que personne n'y comprend plus rien.
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L'anarchisme n'est pas, en ce sens, une doctrine nouvelle. Elle est admirablement exposée par Tchouang-tseu, philosophe chinois qui vécut environ 300 ans avant Jésus-Christ :
Les chevaux ont des sabots pour les porter sur la neige et la glace ; un pelage qui les protège du vent et du froid. Ils mangent l'herbe et s'abreuvent d'eau, et ils gambadent par la campagne. Telle est la vraie nature des chevaux. Les demeures princières ne leur sont d'aucune utilité.

Un jour apparut Pô Lo, qui dit : “ Je m'y connais en chevaux ”.

Alors il les marqua au fer rouge, et les tondit, et tailla leurs sabots et leur mit un licou, les attachant par la tête et leur entravant les pieds et les alignant dans des écuries, avec pour résultat qu'il en mourut deux ou trois sur dix. Ensuite il les affama et les priva d'eau, les faisant trotter et galoper, les bouchonnant et les étrillant, avec, par-devant, le supplice de la bride à pompons, et par-derrière, la crainte du fouet noué, jusqu'à ce que plus de la moitié d'entre eux fussent morts.

Le potier dit : “ Je fais ce que je veux de l'argile. Si je la veux ronde, je me sers d'un compas ; rectangulaire, je me sers d'une équerre. ”

Le charpentier dit : “ Je fais du bois ce que je veux. Si je le veux courbé, je me sers d'un arc ; droit, je me sers d'un cordeau. ”

Mais de quel droit croyons-nous que par leur nature l'argile et le bois ont envie de cette application du compas et de l'équerre, de l'arc et du cordeau ? Néanmoins chaque génération loue Pô Lo pour son habileté à dresser les chevaux, et les potiers et les charpentiers pour leur dextérité avec l'argile et le bois. Ceux qui gouvernent l'empire commettent la même erreur.

Or, je considère le gouvernement de l'empire d'un point de vue tout à fait différent.

Les hommes possèdent certains instincts : tisser et se vêtir, labourer et se nourrir. Ceux-ci sont communs à l'humanité tout entière, et tout le monde est d'accord là-dessus. On appelle de tels instincts “ dons du ciel ”.

Donc, à l'époque où régnaient les instincts, la démarche des hommes était tranquille, leur regard assuré. Il n'y avait en ce temps-là point de chemin par-dessus les montagnes, ni de bateaux ni de ponts enjambant l'eau. Toutes choses étaient produites, chacune à sa propre fin. Les oiseaux et les bêtes se multipliaient ; on pouvait les conduire avec la main ; les arbres et les buissons croissaient ; on y grimpait pour épier le nid du corbeau. Car l'homme vivait alors avec les oiseaux et les bêtes, et la création tout entière était une. On ne faisait pas de distinction entre les hommes, bons ou mauvais. Tous étant également sans savoir aucun, ils ne pouvaient s'éloigner de la vertu. Tous étant également sans désirs mauvais, ils vivaient dans un état d'innocence naturelle, l'existence humaine parfaite.

Mais lorsque apparurent les Sages, faisant des croche-pieds aux gens avec leur notion de charité et les entravant de devoirs envers leur prochain, le doute se glissa dans le monde. Avec leurs pâmoisons musicales et leurs simagrées cérémonielles, l'empire se divisa pour sa perte.
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Fait curieux, plus la religion a été ardente à une époque donnée et plus profonde la croyance dogmatique, plus grande fut la cruauté et pire l'état du monde. (…) Il suffit de considérer l'histoire du monde pour s'apercevoir que le progrès moral, dans tous les domaines (humanisation de la guerre, adoucissement de l'esclavage, comportement à l'égard des gens de couleur), s'est constamment heurté à l'opposition des Eglises, quelles qu'elles fussent.
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L'opinion publique est toujours plus tyrannique envers ceux qui la craignent qu'envers ceux qui s'y montrent indifférents.
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J'aimerais contempler un monde dans lequel l'éducation viserait à libérer l'esprit de la jeunesse plutôt qu'à l'emprisonner dans une armure de dogmes destinée à le protéger, tout au long de son existence, des flèches de la preuve objective. Le monde a besoin de coeurs ouverts, d'esprits ouverts, et ce n'est pas au moyen de systèmes rigides, anciens ou nouveaux, qu'on risque de les obtenir.
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La notion de devoir, point de vue historique s'entend, fut un moyen qu'ont employé les puissants pour amener les autres à consacrer leur vie aux intérêts de leurs maîtres plutôt qu'aux leurs. Bien entendu, ceux qui détiennent le pouvoir se masquent cette réalité à eux-mêmes en se persuadant que leurs intérêts coïncident avec ceux de l'humanité tout entière.
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Bertrand Russell
Tout le problème de ce monde, c'est que les idiots et les fanatiques sont toujours si sûrs d'eux, tandis que les sages sont tellement pleins de doutes.
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L'idée de Dieu, avec tous les concepts qui en découlent, nous vient des antiques despotismes orientaux. C'est une idée absolument indigne d'hommes libres. La vue de gens qui, dans une église, s'avilissent en déclarant qu'ils sont de misérables pêcheurs et en tenant d'autres propos analogues, ce spectacle est tout à fait méprisable. Leur attitude n'est pas digne d'êtres qui se respectent. [...] Un monde humain nécessite le savoir, la bonté et le courage; il ne nécessite nullement le culte et le regret des temps abolis, ni l'enchaînement de la libre intelligence à des paroles proférées il y a des siècles par des ignorants.
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Quand mon frère fut incinéré à Marseille, l’entrepreneur des pompes funèbres m’apprit qu’il n’avait encore vu presque aucun cas d’incinération, en raison du préjugé théologique. On paraît croire qu’il est plus difficile à la Toute-Puissance de réunir les diverses parties d’un corps humain quand elles ont été diffusées dans l’atmosphère sous forme de gaz que quand elles restent au cimetière sous forme de vers et de terreau.
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"L'une des choses les plus banales que l'on puisse faire de ses économies, c'est de les traiter à l'État. Étant donné que le gros des dépenses publiques de la plupart des États civilisés est consacré soit au remboursement des dettes causées par des guerres antérieures, soit à la préparation de guerres à venir, celui qui prête son argent à l'État se met dans une situation similaire à celle des vilains personnages qui, dans les pièces de Shakespeare, engage des assassins. En fin de compte, le produit de son économie sert à accroître les forces armées de l'État auquel il prête ses épargnes. De toute évidence, il vaudrait mieux qu'ils dépensent son pécule, quitte à le jouer ou à le boire.
Mais, me direz-vous, le cas est totalement différent si l'épargne est investie dans des entreprises industrielles. C'est vrai, du moins quand de telles entreprises réussissent et produisent quelque chose d'utile. Cependant, de nos jours, nul ne peut nier que la plupart des entreprises échouent. Ce qui veut dire qu'une grande partie du travail humain aurait pu être consacrée à produire quelque chose d'utile et agréable s'est dissipée dans la fabrication de machines qui, une fois fabriquées, sont restés inutilisées sans profiter à personne. Celui qui investit ses économies dans une entreprise qui fait faillite cause donc du tort aux autres autant qu'à lui-même."
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"Croire que le TRAVAIL est une vertu est la cause de grands maux dans le monde moderne [...] la voie du bonheur et de la prospérité passe par une diminution méthodique du travail"
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(p. 30)

A ce propos [la résurrection] les orthodoxes invoquent contre la crémation une objection bien étrange, laissant à penser qu'ils sous-estiment l'omnipotence divine. Ils arguent en effet qu'il sera plus difficile à Dieu de recomposer un corps incinéré qu'un corps putréfié. Certes, il serait laborieux de récupérer les particules dispersées dans l'atmosphère et d'inverser le processus chimique de la combustion, mais n'est-il pas blasphématoire de supposer que cette opération soit impossible à Dieu ? Cette objection à la crémation me semble tout à fait hérétique. Mais je doute que les orthodoxes fassent grand cas de mon opinion.
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L'idée que les pauvres puissent avoir des loisirs a toujours choqué les riches.
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La bonté est, de toutes les qualités morales, celle dont le monde a le plus besoin, or la bonté est le produit de l'aisance et de la sécurité, non d'une vie de galérien. Les méthodes de production modernes nous ont donné la possibilité de permettre à tous de vivre dans l'aisance et la sécurité. Nous avons choisi, à la place, le surmenage pour les uns et la misère pour les autres : en cela, nous nous sommes montrés bien bêtes, mais il n'y a pas de raison pour persévérer dans notre bêtise indéfiniment.
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On lit un livre pour deux motifs : l'un est le plaisir que procure la lecture du livre; l'autre est la vanité qu'on ressent à en parler.
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