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Critiques de Bill Pronzini (28)
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Tout ça n'est qu'un jeu

Pronzini donne dans la terreur insulaire avec Tout ça n'est qu'un jeu. Sur une petite île du Maine, à la fin du mois de mai, le sénateur David Jackman, rejeton d'un politicien autoritaire et marié à une bostonienne ennuyeuse, pense passer un séjour idyllique dans la propriété familiale avec sa maitresse. Dès leur arrivée, Jackman remarque que les armes de son père ont disparu. Puis le bateau. Chaque heure apporte son lot de découvertes sinistres: autel dédié à Lucifer, animaux mutilés…Jackman et Tracy décident de quitter l'île, que le sénateur connait comme sa poche. Mais il va devoir se rendre à l'évidence, la fuite est impossible.



J'aime beaucoup Pronzini, prolifique auteur, géniteur de Nameless, le Détective sans nom. Avec Tout ça n'est qu'un jeu, il nous offre un thriller réussi, dans la lignée des Chasses du Comte Zaroff (nouvelle culte, le plus dangereux des jeux, signée Richard Connell).

« Une fois que tu connaîtras les règles, une fois que tu seras devenu un joueur accompli, tu ne dépendras plus jamais de personne. » répétait le pater familias à son héritier. Deux jours durant, Jackman,, dépossédé de ses choix de vie professionnelle et sentimentale, écrasé par l'omniprésence de son père défunt, transformé en proie humaine, va devoir courir pour sauver sa vie et se libérer des fantômes du passé. Pronzini est aussi à l'aise dans les romans noirs que dans les thrillers, on devrait le lire plus souvent.

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Longue est la nuit

"Longue est la nuit" commence un peu comme un "road moovie". Nick Hendrickx est un oiseau de nuit qui ne trouve la paix qu'au volant de son véhicule. On le découvre parcourant les routes de la Californie, vivant de petits boulots décrochés ça et là pour subvenir à ses besoins. Dans sa poche, un portrait-robot ne le quitte pas. C'est celui de l'homme qui un soir de janvier à Denver a heurté en voiture Annalisa sa femme, la laissant gravement handicapée. Lors d'un arrêt dans un bar, son regard s'arrête sur Cameron Gallagher. Nul doute pour Nick, c'est l'homme qui l'a privé de la douce compagnie d'Annalisa. Mais qui est Cameron Gallagher ? Un chef d'entreprise comblé, mariée à une femme adorable et papa de deux charmantes fillettes, alors pourquoi ses nuits sont-elles peuplées de cauchemars sanglants ?



Bill Pronzini, auteur que je découvre avec ce titre, nous propose un roman noir globalement efficace. Tout se concentre autour de Nick et Cam, deux hommes dont on découvre petit à petit les profonds traumatismes. Dommage que seul un autre personnage se détache du roman, celui de Caitlin, la sœur de Cam avec laquelle il entretient une relation très tendue liée à leur enfance. Les autres ne font que de la figuration. Le roman connaît une petite baisse de régime au milieu. Malgré tout, la tension psychologique est là. Pour l'intensifier, Bill Pronzini y ajoute une ambiance d'apocalypse avec une Californie en proie à des inondations mémorables. L'auteur a le talent en plus de nous offrir un final inattendu.

Quand certains n'assouviront pas leur soif de vengeance, d'autres y trouveront la rédemption. Un bon moment de lecture auquel je donne un 13/20.
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Mademoiselle Solitude

Jim Messenger, comptable, célibataire, la quarantaine souffre d'une immense solitude dans l'anonymat de San Fransisco. Cette solitude va attirer son attention sur cette femme qui va devenir une énigme à ses yeux et cette énigme va se transformer en obsession. Lorsque Mademoiselle Solitude disparaît, le voici parti sur ses traces dans sa ville natale perdue dans le désert. On y découvre une communauté soudée dans les secrets et les non-dits et surtout très hostile aux étrangers…



Avant de lire cette Mademoiselle Solitude ( à l'intrigue et à la couverture assez fascinante), je ne connaissais pas du tout Bill Pronzini qui est pourtant visiblement un auteur de roman noir établi, consacré aux USA et qui a sorti de nombreux polars en France.



Dans cette mademoiselle Solitude parue en septembre dernier chez Denoël dans la collection Sueurs Froide, le talent de l'auteur saute immédiatement aux yeux. Pronzini sait y faire pour jongler avec les codes habituels du roman noir ( la belle inconnue mystérieuse, le héros fade qui va vite tremper dans une histoire qui le dépasse, une communauté de ruraux qui ont la détente facile...), afin de trousser une histoire à la fois haletante et qui prend le temps de décrire les personnages et l'ambiance d'une ville perdue en plein désert, et lestée par un lourd secret.



Un lourd secret qui se dévoilera au fur et à mesure d'une intrigue maitrisée et captivante de bout en bout, et dont le dénouement un poil prévisible n'altère en rien le charme évident de cette mademoiselle solitude.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'article de la mort

Quand un détective privé (de nom surtout !) vivant à San Francisco et collectionneur de pulps magazines est mêlé à la découverte du cadavre d'une jeune fille avant d'être engagé par la soeur d'un homme coupable d'avoir causé la mort d'une femme dans un accident de voiture pour veiller à ce que le mari de la défunte ne mette pas à exécution ses menaces de mort sur son frère, que le dit-frère s'accuse du meurtre de cet homme commis quasiment en présence du détective et que le mort est le père du fiancé de la jeune fille retrouvée morte au tout début de l'histoire, on se dit que la boucle est bouclée et que les supposées coincidences n'en sont pas. Mais les choses se compliquent avec la disparition du jeune homme du côté de Bodega Bay où il travaillait pour un marin pêcheur tout en poursuivant son rêve de devenir journaliste et les coincidences pourraient bien en être finalement. C'est en enquêtant dans cette petite ville côtière du comté de Sonoma où Hitchcock a tourné "Les Oiseaux" et John Carpenter le film d'horreur "Fog" que le détective Nameless, tout en risquant sa vie dans les eaux froides du Pacifique lèvera le voile (de brouillard forcément) sur tous ces meurtres.



Plus je lis Bill Pronzini, plus je me dis que nous avons là un auteur de la trempe de Chandler ou d'Hammett que le lauréat du Grand Master Award 2008 et de nombreux autres prix littéraires spécialisés admire tant, au point de citer régulièrement dans ses ouvrages les noms de Philip Marlowe et de Sam Spade. La série "Nameless" a démarré en 1971 avec "Le coup tordu" et "Labyrinth" paru en français sous le titre "L'article de la mort" en est le 6ème opus. Il est, à mon sens, regrettable que les 23 derniers romans ou recueils de nouvelles de la série écrits depuis 1995 ne soient pas traduits et publiés en France, car c'est bien le détective anonyme qui a rendu célèbre le natif de Petaluma même si ces nombreux autres romans policiers ou appartenant aux domaines du mystère, du western et de la science-fiction en font définitivement un écrivain touche à tout de talent. L'un des intérêts de la série "Nameless", outre bien sûr la qualité des intrigues, est de suivre l'évolution du détective privé, qui comme l'auteur qui lui a donné vie, se transforme et mûrit tout au long des ses affaires. C'est la raison pour laquelle il est préférable, mais pas indispensable, de lire chaque volume dans l'ordre de parution pour apprécier cette transformation de la psychologie du héros et suivre l'évolution de sa vie tout au long des années qui passent car cette réflexion poussée fait partie intégrante de l'oeuvre de Pronzini au même titre que les enquêtes et les intrigues souvent sujettes à une critique d'une certaine société américaine. Le lecteur a aussi plaisir à retrouver les personnages secondaires récurrents qui gravitent autour du privé comme son ami le flic Herberhardt, Milo Petrie, qui le seconde parfois dans ses filatures ou encore son voisin Dennis Litchak. Et en ce qui concerne spécifiquement "L'article de la mort" le climat froid, humide et le brouillard ambiant des lieux la nuit ainsi que le suspense font plonger avec délices le lecteur dans les codes formels du film noir à son apogée.
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Mademoiselle Solitude

J'ai tout de suite été attiré par le titre et la couverture (en poche) de ce livre qui rend hommage aux tableaux d'Hopper. C'est l'histoire d'un comptable à la vie solitaire et un peu routinière, qui a ses habitudes dans un café. Depuis quelques temps, une mystérieuse inconnue y a également pris ses quartiers. Il se sent immédiatement attiré par elle, sentant qu'ils ont en commun le poids d'une immense solitude que la vie fait peser sur leurs épaules. Mais malgré plusieurs tentatives de rapprochement, elle refuse tout contact avec lui avant de disparaître du jour au lendemain. Qu'est-ce qui va le pousser à se lancer à la poursuite de "Mademoiselle Solitude" ? En tout cas sa vie s'en trouvera bouleversée.



J'ai beaucoup aimé ce livre, de facture assez classique, mais dont les personnages diffusent un certain charme. S'il ne révolutionne pas le genre, il a été une très bonne distraction.



A noter : le héros est fan de jazz et donne envie d'écouter sa playlist...
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Mademoiselle Solitude

Terne comptable célibataire et solitaire, Jim Messenger croise un soir, dans le dinner où il a ses habitudes, une femme qui lui semble encore plus seule que lui et dont émane une grande mélancolie. Des semaines durant, chaque jour, à la même heure, il observe cette âme esseulée qui le rejette sans ménagement la seule fois où il tente maladroitement de l’aborder. Pour autant, la fascination qu’exerce sur lui la jeune femme ne diminue pas. Pas même lorsqu’il apprend qu’elle s’est suicidée et vivait à San Francisco sous un faux nom. Jim Messenger n’a dès lors plus qu’un objectif, identifier cette Mademoiselle Solitude, comme il l’a appelé, et faire la lumière sur les raisons de sa mort.

Premier roman de Bill Pronzini traduit depuis bien longtemps en France (le dernier, si je ne m’abuse était Le crime de John Faith, en 2001), alors que l’auteur a longtemps fait le bonheur des lecteurs de la Série Noire avec ses romans mettant en scène le détective sans nom, Mademoiselle Solitude est un bien beau retour.

D’une facture très classique – un personnage solitaire qui débarque dans une petite ville pour soulever le tapis sous lequel les habitants ont préféré glisser leurs sales souvenirs et leur mauvaise conscience – ce roman noir n’est pourtant pas commun. D’abord parce qu’il s’agit d’une belle réflexion sur la solitude, qu’elle soit désirée où le résultat d’une mise à l’écart imposée par les circonstances ou une communauté. Ensuite parce que son héros – pour autant qu’on puisse l’appeler ainsi – mue sous les yeux du lecteur avec un formidable naturel.

Rien ne semble forcé sous la plume de Pronzini. Les personnages prennent chair et surtout ne sont jamais monolithiques, figés. Les événements les façonnent, les changent et finissent par révéler ce qu’ils sont vraiment. C’est surtout le cas ici de ce Jim Messenger timide, coincé dans une existence et une routine dont il n’aurait jamais osé s’éloigner s’il n’avait croisé plus seul et mélancolique que lui, mais c’est aussi celui de tous les personnages avec lesquels il va entrer en contact dans la petite ville de Beulah plantée en plein milieu du désert du Nevada et que sa présence va profondément secouer.

Conventionnel sur la forme, Mademoiselle Solitude l’est moins sur le fond grâce au talent d’un Bill Pronzini qui sait donner à son intrigue, à ses personnages et à leurs interactions une véracité et une profondeur peu communs. On touche là, par bien des aspects, à l’essence du roman noir.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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C'est pas un métier !

Pour une semaine compliquée, ça a été une semaine compliquée, tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel pour le privé de San-Francisco italo-suisse dont on ne connait pas le nom. Entre une affaire de filature ratée qui aboutit à un meurtre, la recherche d'une dame de la haute citée à comparaitre pour un accident de voiture qui se termine là aussi par un meurtre doublé d'un vol et enfin la surveillance supposée facile des nombreux et coûteux cadeaux de mariage ultra chic qui n'empêche pourtant pas le vol d'une bague de 100 000 dollars, Nameless se heurte à ses amis de la police et à ses clients qui ont le bras long et dont le mécontentement pourrait amener à la suspension de sa licence. Et si tout ça n'était pas suffisant, voilà que sa vie sentimentale et amoureuse part à vau l'eau. Le détective de 53 ans, célibataire endurci et bedonnant, ne maîtrise plus la situation face à Kerry de 15 ans sa cadette et à son père qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour faire capoter cette histoire d'amour. Les temps difficiles sont là et les perspectives d'avenir bien sombres.



Deux Bill Pronzini d'affilée et je ne m'en lasse pas. Encore une lecture de qualité, et un roman dans lequel l'auteur met en avant l'histoire d'amour entre Kerry, rencontrée lors du roman précédent intitulé "l'arnaque est mon métier" et le privé quinquagénaire pour amener une réflexion plus approfondie sur la psychologie et le tempérament de son héros. L'intrigue n'est pas pour autant releguée au second plan. Pronzini nous en propose même trois. Néanmoins, il ne faut pas s'attendre à avoir trois enquêtes d'une complexité suffisante pour remplir chacune 250 pages. J'ai pensé que Pronzini avait utilisé la technique de Raymond Chandler qui a écrit plusieurs de ses romans en se basant sur la trame de quelques unes des nombreuses nouvelles qu'il a publiées et en les amalgamant les unes aux autres, quand j'ai découvert parmi les écrits de Pronzini un roman dont le titre "A killing in Xanadu" m'a grandement fait pensé à l'une des intrigues qui traite justement d'un meurtre à Xanadu, un lieu de villégiature ultra select. Mais peut-être me trompé-je. Si un véritable spécialiste de Bill Pronzini pouvait infirmer ou confirmer mon idée, j'en serai ravi. J'ai encore dans ma PAL trois romans de la série Nameless. J'y reviendrai donc sans doute très vite et je ne manquerai d'essayer de trouver chez les bouquinistes les exemplaires de l'oeuvre pronzinienne qui me manquent car j'apprécie vraiment cet auteur et son détective qui ne se prend pas pour Bogart mais aimerait tellement lui ressembler.
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Histoires pour rire et pour pleurer

"Chic, me direz-vous, un recueil de nouvelles ! et un recueil de trente nouvelles en plus. C'est assez rare pour le souligner car d'habitude on doit se contenter de six ou sept histoires." Je vous répondrai que vous avez tout à fait raison, que le plaisir est donc multiplié par 5 ou 4.28 (j'ai raté un bac scientifique mais quand même !) Et pourtant, ces trente nouvelles noires ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan qu'est l'oeuvre de Bill Pronzini où il y a encore tant de choses à découvrir (et à traduire pour ceux qui comme moi ne maîtrisent pas suffisamment la langue de Chandler ou de Goodis). Créateur au début des années 70 du détective Nameless, empruntant à Dashiell Hammett l'idée du privé anonyme et faisant de ce personnage le héros de 41 romans et de 4 recueils de nouvelles, Pronzini est aussi l'auteur d'une cinquantaine d'autres romans, d'une dizaine d'autres recueils de nouvelles et de plus de trois cents nouvelles isolées qui lui ont valu de nombreux prix et des nominations, notamment pour les Edgar, encore plus nombreuses. Avec ces "Histoires pour rire et pour pleurer", Bill Pronzini nous montre toute l'étendue de son talent. Il nous entraîne dans son univers noir dans lequel l'humour de même couleur tient une place importante et où la morale est parfois sauve. En quelques pages, il plante le décor, qu'il s'agisse du hall baroque d'un hôtel new-yorkais, de la véranda d'une petite maison de bois en été, d'un guichet de banque, d'un salon de coiffure, d'une station service, d'un bar de quartier populaire ou d'une cantina mexicaine, d'un parc au clair de lune, du rayon bijouterie d'un grand magasin, d'un chalet de montagne isolé, d'une paisible pension de famille américaine ou d'un majestueux mais défraichi hôtel perdu dans la campagne anglaise, d'un coin de désert aride ou d'une ferme jouxtant un vert pâturage (mais sans raton laveur), il dépeint avec soin des personnages ordinaires et nous tient en haleine avec une histoire dans laquelle le crime et la mort rôdent inlassablement.



A déguster d'un trait comme une téquila (dans la cantina mexicaine naturellement) ou par petites gorgées comme un très vieux single malt (dans un fauteuil club de l'hôtel anglais évidemment).
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Mademoiselle Solitude

Mademoiselle solitude c'est une histoire aussi sombre qu'éblouissante, aussi triste que brillante, ce roman est pour moi le parfait équilibre entre la mélancolie et l'alacrité. Bill Pronzini possède une plume magnifique, fine et pudique, grâce à laquelle je me suis vraiment sentie proche des personnages, transportée dans ces paysages désertiques. Un excellent roman, de ceux qui marquent.
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Mademoiselle Solitude

Lorsque Jim Messenger entre dans le café Harmony de San Francisco, comme à peu près tous les soirs pour y dîner, il n’imagine pas que sa vie va en être totalement bouleversée. La vue d’une femme, qu’il surnommera très vite Mademoiselle Solitude, va éveiller en lui un sentiment diffus. Car cette femme incarne la solitude et la tristesse comme personne. Solitude et tristesse qui ne lui sont pas inconnues. Et lorsque celle-ci arrêtera de fréquenter le café tous les soirs, il va partir à sa recherche. Et il n’est pas au bout de ses surprises : un suicide, puis un périple dans une petite ville paumée dans le désert du Nevada où sa recherche de la vérité sera plutôt mal accueillie. Un polar de facture assez classique, avec néanmoins une petite musique mélancolique agréable au tympan (un petit blues ? d’ailleurs le personnage principal est amateur de jazz traditionnel). Le personnage, loin du héros archétype américain, Jim Messenger n’est qu’un simple comptable. Un homme seul, sans grand relief. Et hormis sa passion pour le jazz, l’homme n’a pas spécialement de passions et vit sans excès. Quant aux personnes qu’il rencontrera, elles représentent l’Amérique profonde telle qu’on la connait dans la littérature, mais à chaque fois avec des nuances, plutôt une nuance de gris que du noir ou blanc. Bill Pronzini est un auteur connu aux États-Unis, mais peu publié en France. Est-ce que ce livre sort du lot ou cela fait-il partie des mystères du monde de l’édition ? En tout cas, « Mademoiselle Solitude » est une belle découverte et donne envie d’approfondir l’œuvre de cet auteur.
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Jackpot

Un jeune homme, David Burnett s'est suicidé. Ce qui est le plus incroyable dans cette histoire c'est qu'il venait de gagner le gros lot une machine à sous à Reno. Sa sœur qui trouve ça louche demande un le Détective Sans Nom de trouver la cause de son geste. Voilà notre privé embarqué dans une enquête à tiroir qui l'amène à modifier totalement l'idée que les proches de Burnett se faisait de lui.

Et oui David n’était peut-être le jeune homme sans histoire que l’on croyait

Pronzini nous offre une intrigue bien construite qui se lit avec beaucoup de plaisir même si le héros de Pronzini ne porte toujours pas de nom. Ici nous il révèle simplement que celui-ci a été victime d'un enlèvement. Et les séquelles psychologiques de cet enlèvement ne sont pas sans conséquence sur les réactions de notre privé. En effet dans cet intrigue le Détective Sans Nom n'hésite pas pour la première fois à tricher avec la loi et ainsi a modifié ses méthodes d'investigation Un excellent thriller psychologique mâtiné d’un très bon roman noir


Lien : https://collectifpolar.com/
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Mademoiselle Solitude

L'histoire du poor lonesome messenger.

Pour celles et ceux qui aiment la solitude.

Pour Bill Pronzini la solitude a une texture, une couleur, une odeur, une épaisseur et elle imprègne la vie, la peau et les vêtements de ses personnages. À commencer par les jours sans fin de Jim Messenger, petit comptable incolore et sans relief qui croise quelque fois à San Francisco le regard d'une jeune femme qui semble aussi esseulée que lui.

Jim surnomme cette jeune femme qu'il connait à peine : Mademoiselle Solitude.

Bientôt, le corps de Miss Lonesome sera retrouvé dans sa baignoire, les veines ouvertes.

Une étrange obsession s'empare alors du comptable qui se met en quête du passé de la mystérieuse jeune femme, seule et désespérée. Elle vivait à Frisco sous un nom d'emprunt et fuyait manifestement son passé. Jim part à la recherche de ce passé secret, meublant sa propre inaction et occupant sa propre solitude, jusqu'à Beulah, une ville perdue du Nevada où le drame semble s'être noué, poussant Miss Lonesome à la fuite.



[...] — Vous allez penser que je suis cinglé.

— Je le suspecte déjà à moitié.

— Elle me fascinait, dit-il, depuis le premier jour où j’ai posé les yeux sur elle. Je n’avais jamais vu quelqu’un d’aussi triste ni aussi solitaire.

— Et vous vouliez juste découvrir ce qui l’avait rendue comme ça.



Mais Jim n'est pas le bienvenu à Beulah, messager porteur de mauvaises nouvelles qui vient remuer les souvenirs de ce drame.

Mademoiselle Solitude était-elle réellement coupable de tout ce dont la petite ville l'accusait, jusqu'à la pousser à fuir et finalement se suicider ?

Sous les non-dits, les silences et les secrets, Jim va déterrer d'anciens cadavres et même provoquer de nouvelles victimes.



[...] Les placards de Beulah étaient bourrés de secrets. Plus, semblait-il, que dans la plupart des petites villes ; des secrets sordides, aussi. Et plus on secouait les portes du placard, plus on entendait cliqueter les squelettes.



Un livre, une écriture et une histoire plutôt classiques, déclinant les conventions du genre et pimentés de nombreuses références au jazz.

Un style élégant, au charme légèrement désuet, exempt de prétentieuse modernité : le bouquin date de 1995, avant l’avènement du ouèbe et Jim Messenger effectue ses recherches en bibliothèque !

L'intrigue est bien menée, sans trépidations excessives mais avec suffisamment de suspense, et l'on chemine avec plaisir en compagnie de Jim le citadin sur les pistes rocailleuses de ce far-west.

Pour faire la fine bouche, on regrettera juste quelques lourdeurs en première partie du roman, lorsqu'il s'agit de décortiquer un peu trop longuement les états d'âme du Messenger solitaire.

Bill Pronzini, que l'on découvre ici, semble avoir été un auteur prolixe et nul doute qu'on va l'inviter de nouveau dans notre bibliothèque.


Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr
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Hidden Valley

Pour ne pas en rester au polar qui sortent ,je reprends de temps en temps un grand prix, ici le polar:

gran prix de la littérature policière étrangère de 1989. Et de découvrir cet excellent roman de bill Pronzini, qui n'est pas sans me rappeler le Dôme de Stephen King mais en beaucoup mieux. en effet ici point de Dôme vaguement inquiétant mais surtout ridicule mais une bonne vieille avalanche qui coupe un village du reste du monde; comme chez King ce qui se passe dans le village est alors un mélange de polar(mais en beaucoup moins maniquéen et de film catastrophe pour le traitement des personnages; Pronzini réussit ce roman haletant de moins de 300 pages là ou King (auteur souvent excellent) nous ennui sur 800 pages.
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Mademoiselle Solitude

Pour ceux qui ont déjà cotoyé la solitude.

Ce livre décrit la lacheté, la peur, l égoïsme, l hypocrisie des êtres humains.Le lecteur suit l evolution d un homme rongé par la solitude et l ennui. Une décision improbable l entraîne sur les traces de meutres sordides.
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Mademoiselle Solitude

Mademoiselle Solitude met en scène un homme discret : Jim Messenger, petit comptable célibataire et tranquille de San Francisco dont le seul loisir est d'apprécier des morceaux de jazz. Attaché à ses habitudes, il dîne chaque soir dans un café où il croise une femme, elle-aussi solitaire, qui mange toujours le même plat, ne parle à personne, et garde les yeux dans le vague. Assez vite, elle le fascine. Il fait une tentative d'approche, mais se fait éconduire. Et puis elle disparaît. Jim se lance à sa recherche. Il découvre qu'elle s'est suicidée et, d'après la police, vivait sous un nom d'emprunt...  A défaut de la retrouver vivante, Jim va chercher à connaître son parcours, et la raison de son suicide. Ce qui l'amènera dans un coin paumé du désert du Nevada, à deux pas de la vallée de la Mort, dans la petite ville de Beulah. En reconstituant son histoire, il se heurte à une communauté qui a exclu la jeune femme, persuadée qu'elle était coupable d'un double meurtre. Une communauté qui vit sous un soleil de plomb, complètement repliée sur elle-même, presque dans une autre époque. Mais Messenger, au nom symbolique, va malgré tout dissiper les mensonges... Les personnages de Pronzini, englués dans leur tristesse, leur mutisme, leur frustration, leurs peurs et leurs hantises, sont scrutés à la loupe. Et l'auteur, s'éloignant de romans noirs qui mettent en avant violence et crudité, ou des romans de détectives privés qu'il a amplement publié par ailleurs, livre un beau récit sur la solitude elle-même et ses affres psychologiques.
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Le Crime de John Faith

John Faith, c'est le bouc émissaire. Un type débarquant dans une petite bourgade de Californie, Pomo, où chacun mène sa vie tranquille et où notre personnage se retrouvera être, avec son visage marqué de cicatrices et son allure porteuse d'une étrange aura, le point de mire de tous les regards, souvent hostiles, parfois simplement intrigués, rarement bienveillants.

On ne sait rien de lui sauf qu'il serait amateur de s'installer dans les environs, ce coin d'Amérique lui convenant, lui qui cherche un endroit sans histoire. Et pourtant, il va à son corps défendant s'attirer les foudres de la population, sera suspecté de meurtre, devra fuir la police...

Bill Pronzini nous raconte le parcours de cet homme qui n'aspire qu'à la tranquillité au travers du regard de ceux qui croiseront sa route. Tour-à-tour, nous auront droit aux avis du shérif, du gérant du motel, de la serveuse de bar, de l'agent immobilier...

Des hommes et des femmes qui ne sont pas sans défauts, qui ont chacun leurs secrets, leurs problèmes... et qui feront de John Faith l'étranger par excellence, celui dont il faut se méfier de toute façon.

Un polar qui peint sans concession les travers d'une Amérique hypocrite, voyant chez l'autre l'ennemi à éliminer avant même de le comprendre.
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Le coup tordu

Le coup tordu en question est une histoire de kidnapping d'enfant dont la résolution réservera bien sûr quelques surprises à l'enquêteur. C'est assez réussi, les traits distinctifs sont cette fois-ci les suivants : c'est raconté à la première personne par un personnage assez classique de détective désabusé et mélancolique, à ceci près qu'on ne sait pas son nom, et qu'on n'obtient que de petites touches de son passé ou de ce qui l'a amené là (il a fait la guerre, il a peut-être un cancer, ...) ; c'est très ancré dans la géographie de San Francisco et des alentours, pour ceux qui connaîtraient, avec cette attention de tous les instants aux textures de l'air, du ciel, à la végétation ; les dialogues et les personnages sont très justes, avec une belle économie de moyens. L'auteur, comme son personnage, ne se résigne pas au sordide et en extrait une certaine douceur.
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Mademoiselle Solitude

Un comptable citadin très sérieux prend ses congés dans le désert de la mort pour résoudre le mystère du suicide de Mademoiselle Solitude. Là il rencontre une femme cowboy. Et il se métamorphose alors en cowboy pour trouver la solution de l’énigme. Un pur régal.
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Taillons-nous !

Roman très court et sans phrases inutiles.

Une belle poursuite dans le désert., sans temps mort.
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La mort sans peine

Un thriller haletant....

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