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Citations de Boucar Diouf (151)


Si je vous fais ce court plaidoyer sur la pertinence du conte, c’est que je voulais d’entrée de jeu vous raconter une histoire d’aujourd’hui, mais à la façon des anciens ; une fiction des temps nouveaux qui met en scène un arbre, un jeune chêne, et qui commence évidemment par cette formule universelle sortie des temps anciens…
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C’est l’histoire d’un jeune homme qui se préparait à quitter son village pour un long voyage. Il s’appelait Boucar. Avant qu’il quitte sa savane natale, au Sénégal, son grand-papa l’invita à une petite promenade. Une fois à l’extérieur du village, le vieil homme sortit de sa poche un bout de bâton et demanda à son petit-fils de le casser, ce qu’il réussit sans aucune difficulté. Ensuite, le grand-père lui demanda combien ils étaient dans la famille, et le garçon répondit qu’il avait huit frères et sœurs. Le vieil Africain sortit aussitôt de sa poche neuf morceaux de bois d’acacia identiques au premier et demanda à nouveau à son petit-fils de casser ces bâtons. Quand il vit que, malgré toute la force déployée, le jeune n’arrivait pas à briser le paquet, le grand-papa le regarda dans les yeux et lui dit : « Où que tu puisses être sur la planète, mon garçon, souviens-toi que c’est ça une famille ! »
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Tu vois, Julie, poursuivit la grand-mère, cette bataille pour l’égalité entre les hommes et les femmes, que toi et bien des jeunes filles de ta génération trouvez dépassée, eh bien !, elle est à l’image de ce végétal. Le jour où cette parité des sexes sera une valeur planétaire, les femmes pourront, comme tu le souhaites, enterrer la hache de guerre et se parer de couronnes de laurier. Mais, en attendant cette date hypothétique, il faut rester alerte. Cet arbre de l’égalité des genres, que nous avons planté il y a quelques décennies, est exactement à l’image de ce jeune chêne : sa partie visible semble bien épanouie, mais ses racines ne sont pas aussi profondes que certains le pensent. Et il est bien connu, ma petite, que les arbres qui ont moins de racines que de branches sont souvent à la merci de ces grands vents qu’on croyait disparus, mais que l’intégrisme religieux ravive partout sur la planète.
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Si les arbres volent souvent la vedette dans mes histoires, c’est que mon enfance foisonne de légendes mettant en scène des baobabs et des acacias. Se coucher sur le dos sous un grand arbre et regarder en haut, enseignait mon grand-père, était une belle façon pour un humain d’apprendre l’humilité. La grandeur qui se dégage de ces sanctuaires vivants rappelle inéluctablement à tout être humain la précarité de sa propre existence. Convaincu que nous, les Sérères, devons notre existence aux acacias et aux baobabs, mon aïeul prenait soin des plantules de ces espèces comme on élève un enfant. S’il était mon premier professeur de biologie végétale, ma curiosité pour le monde des arbres a été renforcée par mes années d’errance dans la savane, lorsque je menais aux pâturages les animaux de mon père, un éleveur de chèvres, de vaches et de zébus.
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C’est un phénomène qui peut ressembler à la réalité de tous ces immigrants qui doivent se sacrifier au travail pour gagner de quoi nourrir toute la famille restée au pays. Un peu à l’image de cette forme de solidarité végétale induite par la répartition spéciale de l’eau, la majorité des bouches à nourrir de cette planète ne sont pas près des dépôts de pitances. C’est comme si la Terre était divisée en deux parties : il y a au nord les pays riches du G-20 et au sud les pays pauvres du G-Faim. Entre mortels sur cette minuscule planète bleue, nous avons sans doute bien des choses à apprendre des arbres en matière de solidarité. Se donner les mains un peu comme ces arbres se donnent les racines…
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J’ai toujours senti que les arbres nous cachaient leur véritable nature, qu’ils ne pouvaient être réduits au simple rôle d’individus statiques qui se côtoient dans une totale indifférence. Les guérisseurs traditionnels de ma région natale avaient l’habitude de dire que certaines plantes moins outillées pour trouver de l’eau pouvaient, pendant une partie de l’année, brancher leurs racines sur d’autres. Ils recommandaient, par exemple, à ceux qui veulent se soigner avec les racines du Nguer (Guiera senegalensis) de respecter un calendrier de prélèvement pour ne pas ramener des racines de la mauvaise plante à la maison.
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Fort de cette information, on peut donc penser que la disparition des grands arbres de la Terre pourrait avoir une conséquence dramatique dans les écosystèmes forestiers. Pourtant, ces géants de la création éprouvent de la difficulté un peu partout sur la planète, car, malheureusement, leur stature imposante n’attire pas seulement le regard curieux et respectueux des touristes et des amoureux de la nature, mais ils sont aussi des proies de prédilection pour l’industrie forestière. Or, selon les spécialistes, chacun de ces majestueux arbres abrite une diversité de vie végétale et animale qui s’écroule en même temps que le géant se couche.
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Entre le rêve inaccessible d'immortalité proposé par la science et les promesses incertaines de vie éternelle des religions monothéistes, entre l'arbre de vie et celui de la connaissance du bien et du mal, pourquoi ne pas opter pour cette troisième voie en redonnant aux plantes vertes les composantes qu'elles nous avaient généreusement prêtées? S'il est vrai, comme le disaient les anciens, que l'homme peut revivre par les enfants qu'il a éduqués, mais aussi par les arbres qu'il a plantés, je propose d'ajouter cette troisième possibilité qu'est la résurrection de l'homme par les arbres qui l'ont recyclé.
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Si rien n'est fait, dans une vingtaine d'années, les seuls pingouins que l'on pourra admirer seront sur une patinoire à Pittsburgh.
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C’était le mois de juillet. Dans l’estuaire du Saint-Laurent, un troupeau de bélougas assistait à la naissance d’un des leurs. Encouragée par la présence de ses proches, Delphi, la mère, poussait de toutes ses forces, jusqu’à ce que pointe enfin la queue de son petit. Au bout d’un long travail, elle mit au monde un joli mâle et se retourna sur le dos pour lui donner du lait.

Aussitôt, les autres bélougas vinrent se coller à la nouvelle maman et humer le bébé, une façon propre à ces mammifères marins de souhaiter la bienvenue aux nouveau-nés. Après les adultes, ce fut au tour de Miki, un nourrisson d’une semaine, de faire la connaissance de celui qui deviendrait son plus fidèle compagnon. «Pourquoi est-il arrivé la queue en premier? demanda-t-il à Delphi.

— Allons prendre une bouffée d’air et tu comprendras.»
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Je crois même que si on veut être conséquent, tous les amateurs de repas à la cabane à sucre devraient être tenus d'acheter des crédits de carbone pour diminuer leur empreinte écologique. À quand la campagne Tu manges des bines, tu plantes un arbre?
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Mais il faut quand même féliciter l'explorateur: ce n'est pas donné à tout le monde de rester de marbre quand on se fait couler un bronze sur la tête.
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Qui eût cru que l'un des parfums les plus fins du monde résiderait dans les entrailles d'une baleine putréfiée bouffeuse de céphalopodes lubriques?
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Donc, pour parler de sexualité avec les enfants, chers parents, il est primordial à partir d’un certain âge de désigner les bonnes choses par leurs vrais noms. J’insiste. Si vous ne le faites pas pour vous, faites-le au moins pour leurs enseignants de biologie. Lorsque j’ai commencé à donner des cours de physiologie de la reproduction, j’ai rapidement remarqué que le simple fait de parler de pénis, de vagin ou de spermatozoïde suffisait à faire dégringoler l’intelligence collective de la classe de 50 %, et ce, même dans un amphithéâtre universitaire. L’éducation sexuelle à l’ancienne a des limites.

J’imagine parfois le petit Québécois des années 1930 s’inter­roger sur la conception des bébés. Il approche de sa mère, tout affairée à préparer le souper pour la petite famille de douze, et finit par lui poser la question. Embêtée, elle lui sort sa salade, la traditionnelle, celle aux choux. Comme il n’est pas une poire, il sait que maman est dans les patates. Au lieu d’aller droit au but, elle épluche les fruits et légumes. « En gros, maman, dit l’enfant, je dois plus tard ôter la pelure de ma banane avant de la mélanger à la cerise ou à la figue de la voisine. Et si je veux faire pousser ma carotte, mieux vaut planter ma graine dans un jardin secret et labourer. C’est bien ça ?»
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Boucar Diouf
Mon grand-père disait : « C'est quand l'homme voit un moustique se poser dans son testicule qu'il comprends enfin que tous les problèmes de la terre ne peuvent ce régler par la violence. »
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L'endozoochorie, c'est la dissémination d'une espèce végétale par les excréments d'une espèce animale qui la mange. Autrement dit, c'est en s'envolant sur Air Caca qu'on peuple le monde.
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Qui sait? Dans quelques années, kangourous et vaches péteront-ils peut-être d'une même flore, question d'offrir à la planète un petit vent de fraîcheur
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Boucar Diouf
si on s'était arrêté à l'apparence ... on n'aurait jamais découvert les perles à l'intérieur des huîtres.
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Le racisme n’a pas de frontière. C’est le vice le mieux partagé au monde: chaque race, nation ou groupe ethnique se l’impute l’un à l’autre.
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il faut choisir une aiguille qui coud plutôt qu’un couteau qui tranche
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