Citations de Boucar Diouf (151)
C’est un phénomène qui peut ressembler à la réalité de tous ces immigrants qui doivent se sacrifier au travail pour gagner de quoi nourrir toute la famille restée au pays. Un peu à l’image de cette forme de solidarité végétale induite par la répartition spéciale de l’eau, la majorité des bouches à nourrir de cette planète ne sont pas près des dépôts de pitances. C’est comme si la Terre était divisée en deux parties : il y a au nord les pays riches du G-20 et au sud les pays pauvres du G-Faim. Entre mortels sur cette minuscule planète bleue, nous avons sans doute bien des choses à apprendre des arbres en matière de solidarité. Se donner les mains un peu comme ces arbres se donnent les racines…
Rendez à ces arbres ce qui appartient à ces arbres de Boucar Diouf
Fort de cette information, on peut donc penser que la disparition des grands arbres de la Terre pourrait avoir une conséquence dramatique dans les écosystèmes forestiers. Pourtant, ces géants de la création éprouvent de la difficulté un peu partout sur la planète, car, malheureusement, leur stature imposante n’attire pas seulement le regard curieux et respectueux des touristes et des amoureux de la nature, mais ils sont aussi des proies de prédilection pour l’industrie forestière. Or, selon les spécialistes, chacun de ces majestueux arbres abrite une diversité de vie végétale et animale qui s’écroule en même temps que le géant se couche.
À peine la journée commencée et ... il est déjà six heures du soir.
A peine arrivé le lundi et c'est déjà vendredi.
... et le mois est déjà fini.
... et l'année est presque écoulée.
... et déjà 40, 50 ou 60 ans de nos vies sont passés.
... et on se rend compte qu’on a perdu nos parents, des amis.
... et on se rend compte qu'il est trop tard pour revenir en arrière ... Alors
... Essayons malgré tout, de profiter à fond du temps qui nous reste...
N'arrêtons pas de chercher à avoir des activités qui nous plaisent... Mettons de la couleur dans notre grisaille... Sourions aux petites choses de la vie qui mettent du baume dans nos cœurs.
Et malgré tout, il nous faut continuer de profiter avec sérénité de ce temps qui nous reste.
Essayons d'éliminer les " *après* " ...
je le fais *après* ...
je dirai *après* ...
J'y penserai *après* ...
On laisse tout pour plus tard comme si " *après* " était à nous.
Car ce qu'on ne comprend pas, c'est que :
- *après* , le café se refroidit ...
- *après* , les priorités changent ...
- *après* , le charme est rompu ...
- *après* , la santé passe ...
- *après* , les enfants grandissent ...
- *après* , les parents vieillissent ...
- *après* , les promesses sont oubliées ...
- *après* , le jour devient la nuit ...
- *après* , la vie se termine ...
Et *après* c’est souvent trop tard....
Alors... Ne laissons rien pour plus tard...
Car en attendant toujours à plus tard, nous pouvons perdre les meilleurs moments,
les meilleures expériences,
les meilleurs amis,
la meilleure famille...
Le jour est aujourd'hui... L'instant est maintenant...
Nous ne sommes plus à l'âge où nous pouvons nous permettre de reporter à demain ce qui doit être fait tout de suite. Au travail, pour les amis, les frères, les sœur, pour la famille.
Alors voyons si tu auras le temps de lire ce message et ensuite de le partager.
Ou alors tu le laisseras peut-être pour... " *plus tard* "...
Et tu ne le partageras " *jamais* " .
Des âmes éprouvées, tu as toujours essayé d’en soigner, toi qui préfères le verbe « partager » au verbe « donner ». Tu dis souvent que lorsqu’on partage, on se sépare de quelque chose à quoi on tient, alors que donner peut parfois être une simple façon de se débarrasser d’une chose à laquelle on ne tient pas.
(Les Éditions La Presse, p. 28)
Tu as raison quand tu dis que personne ne s’est réalisé tout seul dans ce monde et que, par conséquent, il faut prendre le temps de dire merci à la vie, de remercier Terre-Mère comme on remercie nos mamans de nous avoir donné la vie et de nous avoir enveloppé de leur amour.
(Les Éditions La Presse, p. 84)
Allons-y d'un NON sonore à la moindre demande d'accommodement religieux.
Un baobab recomposé: un arbre dont les racines sont africaines, dont le tronc est sénégalais et le feuillage, québécois.
Un Québécois pure laine vierge de mouton noir minoritaire visible le jour et invisible la nuit.
Cela équivaut à parcourir un bouquin plusieurs fois. La première lecture permet de se familiariser avec les personnages. À la seconde, notre attention se porte davantage sur l’histoire. Et après la troisième, si nous arrivons à la raconter avec passion, c’est que cette histoire est dorénavant la nôtre et que les personnages sont devenus des membres de notre propre famille.
Le raccommodement raisonnable consiste, au fond, à trouver des façon harmonieuses de cohabiter avec les autres dans une saine interculturalité.
Réponse d'une grand-mère à sa petite-fille. Je ne protège pas cet arbre seulement de la neige qui tombe du ciel [...] En fait, je le protège contre tous ces gens qui ne savent pas ou qui ont la mémoire trop courte pour se souvenir de l'ampleur du travail et l'énergie investis pour faire pousser chaque petit centimètre de ses ramures et radicelles. [...] Cet arbre de l'égalité des genres, que nous avons planté il y a quelques décennies,est exactement à l'image de ce jeune chêne : sa partie visible semble bien épanouie, mais ses racines ne sont pas aussi profondes que certains le pensent.
Parce que je parlais souvent avec mes amis les baobabs, ma mère soupçonnait que je transgressais ce
grand tabou. Si je le faisais, c’est que je les croyais
dépositaires d’une grande sensibilité, voire d’une
capacité d’écoute bienveillante.
Et plus tard, à l’adolescence, je sentais une connexion
si intense avec les arbres que ça inquiétait ma mère.
Lorsqu’elle me surprenait à parler à un baobab ou à
lui expliquer mes maigres connaissances sur la bio
-logie, elle croyait que je conversais avec des esprits.
Elle se demandait si je voyais des choses que le commun des mortels ne pouvait apercevoir.
Quand j’étais berger, j’aimais observer les chèvres
mettre leurs pattes de devant sur les branches des
acacias pour les courber vers le sol afin de mieux
déguster leurs feuilles. Pourvus d’une dextérité labiale
très poussée, les cabris sont capables de raser un jeune
acacia sans se soucier des épines. Ces arbres pensaient
être à l’abri des prédateurs en inventant des épines
longues et pointues mais, un jour, ils ont découvert
tristement que les lèvres des girafes, des antilopes et
des chèvres se sont adaptées à leurs aiguillons qui ne
les découragent plus. Avis aux végétariens
: les plantes non plus n’aiment pas se faire manger !
Dans la nature, les antilopes, les girafes et même les
chèvres semblent avoir compris ce phénomène bien
avant les humains. C’est pour ça, pensent certains
scientifiques, qu’elles broutent souvent face au vent
pour propager les messagers volatils dans le sens
opposé à leurs déplacements. Comme quoi entre un
prédateur et sa proie, ou entre un parasite et son
hôte, la course aux armements est sans fin.
Enfant, je me demandais souvent pourquoi les
végétaux ne se défendaient pas plus violemment
contre leurs agresseurs. Aujourd’hui, des explora
-tions plus poussées de la physiologie végétale nous
portent à croire que les arbres disposent de défenses
chimiques dont les scientifiques commencent à
peine à percer les pouvoirs destructeurs.
Une fois par année, on arrachait l’écorce des troncs
de nos baobabs pour récolter la couche fibreuse qui
se cachait en dessous et qui nous servait à fabriquer
les cordages indispensables aux cultivateurs et
éleveurs de zébus que nous étions. Cette pratique
me rappelait un dépeçage et, en cela, elle me rebu
-tait. D’autant qu’elle laissait une plaie béante sur les
troncs devenus blancs, méconnaissables. Pour apaiser
mon malaise, mon père m’assurait alors que les
baobabs avaient une grande capacité de régénération. Mais, encore aujourd’hui, ça me dérange de les
voir arborer ces cicatrices en forme de bourrelets
provenant de ces mutilations d’autrefois.
La maman de Boucar s’inquiétait du fait que son fils
voyait des choses que le commun des mortels ne
remarquait pas. Eh bien !, ce livre est la preuve qu’elle
avait raison ! Boucar perçoit la connexion intime que
nous entretenons avec l’arbre, que très peu parmi
nous peuvent se targuer d’avoir ou de comprendre.
Si j’ai choisi la biologie végétale comme domaine de spécialisation au deuxième cycle à l’Université de Dakar, au Sénégal, c’était aussi pour mieux m’approcher et percer le secret de mes amis végétaux. Le hasard m’a redirigé par la suite vers un doctorat en océanographie, mais j’ai continué à suivre l’actualité scientifique sur le monde des plantes et des arbres. Les nouvelles techniques d’étude de leur physiologie nous rapportent des découvertes à la fois fascinantes et poétiques. Ces trouvailles m’amènent parfois à me demander si les végétaux n’ont pas une sensibilité, voire une forme de conscience. Peut-être ces études, un jour, me donneront-elles raison quand je disais à mon père que les baobabs souffraient quand on arrachait leur écorce.
Parce que je parlais souvent avec mes amis les baobabs, ma mère soupçonnait que je transgressais ce grand tabou. Si je le faisais, c’est que je les croyais dépositaires d’une grande sensibilité, voire d’une capacité d’écoute bienveillante. Je leur expliquais ce que j’avais appris dans les salles de classe, ce qui, du même coup, était une façon de consolider ma compréhension de certains sujets, et j’avais l’intime conviction qu’ils comprenaient mes « leçons ».