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Citations de Bret Easton Ellis (355)


Bret Easton Ellis
Je possédais tous les attributs d'un être humain - la chair, le sang, la peau, les cheveux -, mais ma dépersonnalisation était si profonde, avait été menée si loin, que ma capacité normale à ressentir de la compassion avait été annihilée, lentement, consciemment effacée. je n'étais qu'une imitation, la grossière contrefaçon d'un être humain. Seul un recoin obscur de mon cerveau fonctionnait encore.
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Je sais pas si les autres gens avec qui je suis allée étaient vraiment là… Mais au moins ils essayaient. Toi t'as jamais essayé. Les autres faisaient un effort, mais tu…. C'était au-delà de tes capacités. Tu n'étais jamais là. Je t'ai plaint pendant un certain temps, et puis après j'ai trouvé ça trop difficile de te plaindre. Tu es beau garçon, Clay, mais c'est à peu près tout.
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- Bon Dieu Clay on dirait que tu es sous acide ou que tu as pris quelque chose dit Blair en allumant une autre cigarette.
- J'ai tout simplement dîné avec ma mère, je lui dis
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« Quoi de neuf ? » je lui demande.
« Quoi de neuf ? » elle me répond.
Je ne dis rien.
Elle lève les yeux, étonnée. « Allez, Clay, dis-moi. » Elle cherche dans la pile de vêtements. « Tu dois bien faire quelque chose. »
« Oh, je sais pas. »
« Quesse tu fais ? » elle me demande.
« Des trucs, j’imagine. » Je m’assois sur le matelas.
« Par exemple ? »
« Je sais pas. Des trucs. » Ma voix se brise, le souvenir du coyote me traverse l’esprit, j’ai l’impression que je vais pleurer, mais mon envie passe et je désire seulement récupérer ma veste avant de partir.
« Par exemple ? » elle insiste.
« Que fait ta mère ? »
« La voix off d’un documentaire sur les enfants paraplégiques. Et toi, Clay, que fais-tu ? »
Quelqu’un, peut-être Spit, Jeff ou Dimitri, a écrit l’alphabet sur le mur. J’essaie de me concentrer là-dessus, mais je remarque vite que la plupart des lettres ne sont pas dans le bon ordre, si bien que je demande ; « Que fait d’autre ta mère ? »
« Elle va tourner ce film à Hawaii. Que fais-tu ? »
« Tu lui as parlé ? »
« Ne me demande plus rien sur ma mère. »
« Pourquoi ça ? »
« Ne dis pas ça. »
« Pourquoi pas ? » je répète.
Elle trouve ma veste. « Tiens ».
« Pourquoi pas ? »
« Que fais-tu ? » elle me demande en me tendant ma veste.
« Que fais-tu, toi ? »
« Que fais-tu, toi ? » elle redemande d’une voix tremblante. « Me pose pas ce genre de question, s’il te plaît. Okay, Clay ? »
« Pourquoi pas ? »
Elle s’assoit sur le matelas dès que je me lève. Muriel hurle.
« Parce que…je sais pas », elle soupire.
Je la regarde, je ne sens rien, je sors avec ma veste.
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Les gens ont peur de se perdre.
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Nous étions mardi – c’était le seul fait réel.
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Si vous aviez lu le livre attentivement, vous saviez que l’appartement de l’Upper West Side, élégant et minimaliste, de Bateman avait une adresse imaginaire, et que cela avait toujours été pour moi une façon de suggérer que Bateman n’était pas nécessairement un narrateur fiable et qu’il était peut-être un fantôme, une idée, une résumé des valeurs de cette décennie particulière, filtré à travers ma propre sensibilité littéraire : riche, très bien habillé, invraisemblablement soigné, totalement isolé et rempli de rage, un mannequin, jeune, désorienté, espérant que quelqu’un, n’importe qui, le sauve de lui-même.
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À la fin des années 1980 et au début des années 1990, les DVD ont rapidement laissé la place à l'incroyable étalage de pornographie sur Internet, et j'étais émerveillé par la quantité de choix disponibles sans effort, comparée à ce qui avait été à notre disposition pendant ma propre adolescence et vers l'âge de vingt ans. Et pourtant cette abondance a changé ma relation à la nudité et à la pornographie : elle en a fait un lieu commun, une chose moins excitante, en quelque sorte, de la même manière que commander un livre sur Amazon était moins excitant que de marcher jusqu'à une librairie et de chercher pendant une heure, ou d'acheter des chaussures en ligne plutôt que d'aller dans une galerie marchande et d'essayer une paire de Topsiders et d'avoir un échange avec le vendeur, ou encore d'acheter un disque à Tower, ou bien de faire la queue pour un film. Ce refroidissement de l'excitation à tous les niveaux de la culture a à voir avec la notion, qui disparaît, d'investissement.
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On peut disparaître ici sans même s'en apercevoir.
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Un jeune couple avec un bébé est assis près de notre table. Ça me rend nerveuse parce que mes parents ne m’ont jamais emmenée dans un zoo. Le bébé attrape une frite. Je frissonne.
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Sans la quitter des yeux, je dis très clairement […] : "Tu es une immonde salope et je voudrais te crever la peau et faire joujou avec ton sang." Je souris néanmoins.
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[…] « Miss Dennis, les enfants sont stressés non parce qu’ils ne sont pas invités au bon goûter d’anniversaire ou parce qu’ils sont physiquement menacés par le dur de la classe, mais, euh, parce que leurs parents eux-mêmes sont stressés. » Jayne a recommencé à protester, sur un ton moins charmant cette fois, et a été interrompue par un « La façon dont un parent fait face au stress est un bon indicateur de la façon dont, euh, un enfant pourra y faire face. » Nous ne savions que répondre à cet argument et l’institutrice a ajouté, « Saviez-vous que 8,5% des enfants de moins de dix ans ont tenté de se suicider, l’année dernière ? », ce qui m’a rendu complètement silencieux pour la suite des rencontres. J’ai entendu un autre instituteur dire à un couple silencieux, « C’est peut-être la raison pour laquelle votre enfant pourrait connaître des difficultés dans ses rapports interpersonnels », et il montrait au couple un dessin d’un ornithorynque qu’avait fait leur fils, en leur disait qu’un ornithorynque normal devait avoir l’air « moins dérangé ».
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Qu’était-il arrivé au simple désir de voir ses enfants contents et cool ? Qu’était-il arrivé à la possibilité de leur dire que le monde déconne ? Qu’était-il arrivé à la distribution de claques de temps en temps ? Ces parents étaient des scientifiques et ils n’élevaient plus leurs enfants instinctivement –chacun avait lu un livre ou vu une vidéo ou surfé sur le Net pour se faire une idée de ce qu’il fallait faire. […] il y avait des enfants de cinq ans qui avaient des gardes du corps (la fille d’Adam Gardner). Il y avait des enfants au bord de l’évanouissement à cause de la pression subie en cours élémentaire et qui suivaient des thérapies parallèles, et il y avait des enfants de dix ans qui souffraient de désordres alimentaires provoqués par des représentations irréalistes de leur corps. Il y avait des listes d’attente remplies des noms d’enfants de neuf ans pour les séances d’acupuncture du Dr Wolper. […] Et puis on a parlé de : supprimer les pâtes dans le menu des déjeuners à la cantine, du nutritionniste qui avait fait office de traiteur pour la bar-mitsva, et des cours de Pilates pour des enfants de deux ans, la petite fille de huit ans qui a besoin d’un soutien-gorge de sport, le petit garçon qui tire sur la jupe de sa mère dans le supermarché de luxe pour lui demander : « Il y a des hydrates de carbone dedans ? »
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Alors que je l’entraînais vers la porte qui donnait sur le garage, Jay a dit, « Tu as traité ça remarquablement bien.
— Jay, elle a six ans et elle pense que son oiseau en peluche est vivant. Alors tu veux que je reste là et que je m’en occupe, ou bien la fermer et te faire une ligne avec moi ?
— Tu ne sais vraiment pas comment t’y prendre, hein ?
— Pour quoi faire ? Une fête d’enfer ?
— Non. Pour être un mari. Pour être le papa.
— Euh, le mari, ça va – mais faire le papa, c’est un peu plus dur, ai-je dit. Papa, je peux avoir du jus d’orange ? Pourquoi pas un peu d’eau, ma chérie ? Papa ? Oui ? Je peux avoir du jus d’orange ? D’accord, ma chérie, tu veux du jus d’orange ? Non, ça va. Je vais boire de l’eau. C’est comme une putain de pièce de Beckett qu’on répète sans arrêt. »
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C'était comme ça que j'étais devenu le fêtard déjanté qui traversait ce naufrage, en saignant du nez et en posant des questions qui n'appelaient pas la moindre réponse. C'était comme ça que j'étais devenu le garçon qui ne comprenait pas comment les choses pouvaient marcher. C'était comme ça que j'étais devenu le garçon qui ne sauverait pas la vie d'un ami. C'était comme ça que j'étais devenu le garçon qui ne pourrait jamais aimer la fille.
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Mais se poser en victime est comme une drogue - vous vous délicieusement bien , vous obtenez tant d’attentions de la part des autres , en fait cela vous définit , vous vous sentez en vie , et même important , alors que vous exhibez vos prétendues blessures afin que les gens puissent les lécher .Est ce qu’elles n’ont pas un goût exquis ?
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- Featherhead ? Comme diable es-tu passé de Leatherface à Featherhead ?
- Allez, remets-toi, Bateman, dit-il, me gratifiant d’une claque dans le dos, puis commençant à me masser la nuque. Qu’es-ce qui se passe ? Tu n’as pas eu ton shiatsu, ce matin ?
- Continue de me tripoter comme ça, dis-je, les paupières serrées, tout mon corps électrisé, tendu, ramassé, prêt à bondir, et c’est un moignon que tu auras au bout du bars.
- Oh, là, du calme, du calme, mon petit pote, fait McDermott, reculant, faussement effrayé. Tous deux se mettent à ricaner comme des imbéciles et échangent une grande claque, sans deviner le moins du monde que je lui tronçonnerais volontiers les mains et, de plus, avec joie.
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Non loin de là, une mère donne le sein à son bébé, ce qui éveille quelque chose d’horrible en moi.
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Je possédais tous les attributs d'un être humain - la chair, le sang, la peau, les cheveux - , mais ma dépersonnalisation était si profonde, avait été menée si loin, que ma capacité normale à ressentir de la compassion avait été annihilée, lentement, consciencieusement effacée. Je n'étais qu'une imitation, la grossière contrefaçon d'un être humain.
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- Mais tu n'as besoin de rien. Tu as déjà tout, je lui dis.
Rip me regarde:
- Non, j'ai pas tout.
- Et merde, Rip, quesse que t'as pas ?
- J'ai pas quelque-chose à perdre.
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