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Citations de Bret Easton Ellis (355)


Les photos de nu que Rain m’envoient plus tard dans l’après-midi (elles arrivent bien plus tôt que prévu) sont soit artistiques et ennuyeuses (tonalité sépia, ombrées, posées), soit scabreuses et excitantes (sur un balcon, les jambes écartées, un portable dans une main et une cigarette éteinte dans l’autre, debout près d’un matelas couvert d’un drap bleu dans une chambre anonyme, les doigts déployés sur le bas de son abdomen), mais chacune d’elles est une invitation, chacune d’elles joue avec l’idée que l’exhibition peut garantir la célébrité.
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Ma douleur est constante, aiguë, je n'ai plus d'espoir en un monde meilleur. En réalité, je veux que ma douleur rejaillisse des autres. Je veux que personne n'y échappe.
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Il existe une idée de Patrick Bateman, une espèce d'abstraction, mais il n'existe pas de moi réel, juste une entité, une chose illusoire et, bien que je puisse dissimuler mon regard glacé, mon regard fixe, bien que vous puissiez me serrer la main et sentir une chair qui étreint la vôtre, et peut-être même considérer que nous avons des styles de vie comparables, je ne suis tout simplement pas là. Signifier quelque chose : voilà ce qui est difficile pour moi, à quelque niveau que ce soit. Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils n'ont jamais existé. Je n'ai plus de barrière à sauter. Tout ce qui me relie à la folie, à l'incontrôlable, au vice, au mal, toutes les violences commises dans la plus totale indifférence, tout cela est à présent loin derrière moi. Il me reste une seule, une sombre vérité : personne n'est à l'abri de rien, et rien n'est racheté. Je suis innocent, pourtant. Chaque type d'être humain doit bien avoir une certaine valeur. Le mal, est-ce une chose que l'on est? Ou bien est-ce une chose que l'on fait?
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Je ne regarde pas très souvent mes parents, je ne cesse de me passer la main dans les cheveux en regrettant de ne pas avoir de coke, n’importe quoi pour m’aider à surmonter cette épreuve, et puis je regarde le restaurant qui est seulement à moitié plein ; les gens chuchotent mais leurs paroles portent d’une table à l’autre, et je réalise qu’en fin de compte j’ai dix-huit ans, des mains qui tremblent, des cheveux blonds, un début de bronzage et que je suis seulement à moitié défoncé, assis chez Chasen au coin de Doheny et de Beverly, et que j’attends que mon père me demande ce que je désire pour Noël.
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Mais c'est une époque qui juge tout le monde si sévèrement à travers la lorgnette de la politique identitaire que vous êtes d'une certaine façon foutu si vous prétendez résister au conformisme menaçant de l'idéologie progressiste, qui propose l'inclusion universelle sauf pour ceux qui osent poser des questions. Chacun doit être le même et avoir les mêmes réactions face à n'importe quelle œuvre d'art, n'importe quel mouvement, n'importe quelle idée, et si une personne refuse de se joindre au chœur de l'approbation, elle sera taxée de racisme ou de misogynie. C'est ce qui arrive à une culture lorsqu'elle ne se soucie plus du tout d'art.

P. 107
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Tandis que la vendeuse enregistre les achats de Charles, je joue avec le bébé que Nancy tient dans ses bras, lui tendant ma carte American Express platine qu'il tente d'attraper d'une petite main avide, mais je secoue la tête, prenant une voix haut perchée et lui pince le menton, agitant la carte devant son visage en gazouillant : « Mais oui, je suis un assassin, et je suis un psychopathe, mais oui, tu vois, j'aime bien tuer les gens, oh oui, j'aime bien ça, mon amour, ma petite puce, oh que j'aime ça... »
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Le producteur, légèrement pété, doit se rendre dans une autre fête à Bel Air et je suis suffisamment ivre pour le laisser m’arracher à celle-ci, même si une chance de baiser se profilait. Le producteur veut que je rencontre quelqu’un à la fête de Bel Air, ce sont les affaires de Bel Air, sa présence à Bel Air est censée prouver quelque chose quant à son statut, et mes yeux errent sur les garçons, qui n’ont même pas l’âge de conduire, en train de nager dans la piscine chauffée, sur les filles en string et talons hauts qui traînent du côté du jacuzzi, sur les sculptures manga dans tous les coins, sur une mosaïque de jeunesse, sur un endroit où vous n’avez plus vraiment votre place.
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« […] Récemment, tu vois, j’ai fait un rêve où je voyais le monde entier se liquéfier. J’étais debout sur la Cienega, de là-haut je surplombais le monde, et il fondait, il se liquéfiait, c’était tellement fort et réaliste tu vois. Alors j’me suis dit Eh ben si ce rêve se réalise, comment pourrais-je l’arrêter, tu vois c’que j’veux dire ? »
J’opine du chef.
« Comment faire pour changer les choses, tu vois ? Alors j’ai pensé que si moi j’me perçais l’oreille ou quelque chose, si je modifiais mon apparence physique, changeais de couleur de cheveux, le monde cesserait de se liquéfier. J’me suis donc teint les cheveux, et ce rose tient le coup. Il me plaît. Il dure. Et j’crois que l’monde va cesser de se liquéfier. »
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"C'est difficile de plaindre quelqu'un qui s'en fout .
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p. 146
... je me sens comme une merde, mais j'ai l'air en pleine forme.
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On peut disparaitre ici sans meme s'en apercevoir.
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"Je veux te connaitre" pleurniche Sean.
"Quoi ?"
"Te connaitre. Je veux te connaitre. Suppliant.
"Qu'est-ce que ca veut dire ?Me connaitre ?" Je lui demande. "Me connaitre ? Personne ne connait jamais personne. Jamais. Tu ne me connaitras jamais."
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- Désolé ?, elle fait. Pourquoi ?
Elle allume une cigarette, mais ne peut pas la fumer et l'éteint aussitôt.
- Je sais pas.
- Enfin, Clay...
Elle rit, regarde par la fenêtre, et j'ai l'impression qu'elle va pleurer. [...]
- Je crois que nous ne savons plus éprouver le moindre sentiment.
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- Je me souviens qu'il m'a dit un jour qu'il en pouvait plus de la voir passer ses week-ends à ne rien faire, à part ses ongles.
- Mon Dieu, fait Evelyn, puis, réellement déconcertée : Tu veux dire que... attends, qu'elle n'avait personne pour les lui faire ?
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J’ai conclu avec une irrévocabilité pénible que le temps du tout est possible était terminé, faire ce qu’on veut quand on veut, c’était de l’histoire ancienne. Le futur n’existait plus. Tout était dans le passé et allait le rester.
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Avec des millions d'autres hommes blancs, j'étais constamment rappelé à l'ordre par une certaine faction : nous devrions nous définir par notre identité blanche parce que c'était en soi le problème réel. En réalité, cette faction l'exigeait, sans se soucier de reconnaître qu'une politique identitaire... encourage l'expansion des organisations séparatistes et suprematistes. En général, la politique identitaire approuve l'idée que les peuples sont essentiellement des tribus et que nos différences sont irreconciliables. C'est l'impasse toxique de la politique identitaire. C'est un piège.

p. 271
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Je possédais tous les attributs d'un être humain - la chair, le sang, la peau, les cheveux - , mais ma dépersonnalisation était si profonde, avait été menée si loin, que ma capacité normale à ressentir de la compassion avait été annihilée, lentement, consciencieusement effacée. Je n'étais qu'une imitation, la grossière contrefaçon d'un être humain.
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Les fêtes semblaient frivoles et soumises au hasard et informes, mais elles étaient en fait des évènements aux dimensions intriquées et hautement chorégraphiées. Dans le monde où je suis devenu adulte, la fête était la surface sur laquelle la vie quotidienne venait s’inscrire.
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Je n'ai jamais aimé personne et j'ai peur des gens
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La douleur peut vous être utile, car elle peut vous motiver et souvent vous fournir la matière pour le grand art. Mais on dirait que plus personne ne veut apprendre des traumatismes passés, en naviguant à travers eux et en les examinant dans leur contexte, en s'efforçant de les comprendre, de les décomposer, de les apaiser et de passer à autre chose.
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