Citations de Bret Easton Ellis (355)
- Alison, dis je en me redressant un peu, Ils veulent aussi protéger les fruits et les légumes, OK ?
- Et alors ? C'est ça, protéger l'environnement !
- Baby, les pêches n'ont pas de mère.
Et au-dessus d'une des portes, masquées par des tentures de velours rouge, il y a un panneau, et sur ce panneau, en lettres assorties à la couleur des tentures, est écrit : SANS ISSUE.
La sono diffuse « Tainted Love » à plein tube, la piste de danse est couverte de gens, presque tous sont jeunes, presque tous s'ennuient, presque tous essaient de montrer qu'ils s'amusent.
Son briquet, qui ressemble à un petit revolver doré, est sur la table de nuit près de la bouteille et du verre vide et je me souviens que, lorsqu'il me l'a montré la première fois, je pensais vraiment qu'il allait tirer et, voyant qu'il ne le faisait pas, j'ai senti que ma vie serait décevante, et j'ai regardé ses yeux, qui ôtaient toute importance aux choses, telles des piscines, des flaques d'eau, incapables du moindre souvenir, et je me suis plongée dans ce regard jusqu'à ce que je m'y sente bien.
Le film implorait notre sympathie tandis que le livre n’en avait rien à foutre.
Je me suis fixé sur le sentiment de supériorité suffisante qu’affichaient les couples mariés et qui saturait l’atmosphère –les croyances partagées, la douce apathie satisfaite, c’était dans tous les coins- en dépit de l’absence de tout célibataire vers qui diriger tout ça. J’ai conclu avec une irrévocabilité pénible que le temps du tout est possible était terminé, faire ce qu’on veut quand on veut, c’était de l’histoire ancienne. Le futur n’existait plus. Tout était dans le passé et allait y rester.
Je lis le journal à la tombée de la nuit au bord de la piscine, et je trouve une histoire bizarre : un type a essayé de s’enterrer vivant dans son jardin parce qu’il faisait « si chaud, tellement chaud ». Je relis l’article en question, puis pose mon journal pour observer mes sœurs. Elles sont toujours en bikini et lunettes noires ; allongées sous le ciel qui pâlit, elles jouent au jeu qui consiste à faire semblant d’être mort. Elles me demandent de juger laquelle d’entre elles feint la mort le plus longtemps ; la gagnante aura le droit de pousser l’autre dans la piscine.
Le soleil entre à flots dans ma chambre à travers les stores vénitiens et quand je regarde dans le miroir, il me renvoie l’image d’un sourire dément, fêlé. Je vais dans mon cabinet de toilette, j’observe mon visage et mon corps dans la glace ; je fais une ou deux flexions, me demande si je devrais aller chez le coiffeur, décide que j’ai vraiment besoin d’une séance de bronzage. Pivote sur mes talons et ouvre l’enveloppe, également cachée derrière les chandails. Je me prépare deux lignes de coke achetée à Rip hier soir, les sniffe et me sens mieux. Je descends en bermuda. Bien qu’il soit déjà onze heures, je crois que tout le monde dort encore et je remarque que la porte de ma mère est fermée, sûrement à clef. Je sors, plonge dans la piscine, fais une vingtaine de brasses rapides, sors de l’eau, m’essuie en entrant dans la cuisine. Prends une orange dans le réfrigérateur et l’épluche en remontant. Je mange l’orange avant d’aller sous la douche et m’aperçois que je n’ai pas le temps de faire mes haltères. Je rentre alors dans ma chambre, allume M.T.V. en mettant le son fort, me fais une autre ligne puis prends la voiture pour aller retrouver mon père.
J’allume la télé, enfonce la touche M.T.V. et me dis que je pourrais oublier ces mots et m’endormir si j’avais un Valium, et puis je pense à Muriel et me sens vaguement nauséeux tandis que les vidéo-clips commencent à défiler.
Il s'interrompt, reprend ses esprits et déclare, le regard fixé sur un clochard, au coin de la Deuxième et de la Cinquième : C'est le vingt-quatrième que je vois aujourd' hui. Je les ai comptés. Puis, sans détourner le regard : Pourquoi portes-tu ton blazer en laine bleu marine avec un pantalon gris ?
et c'est une histoire qui va peut-être t'ennuyer mais tu n'es pas obligé d'écouter, elle m'a dit, parce qu'elle avait toujours su que ça se passerait comme ça
. . . a flood of reality. I get an odd feeling that this is a crucial moment in my life and I'm startled by the suddenness of what I guess passes for an epiphany. There is nothing of value I can offer her. For the first time I see Jean as uninhibited; she seems stronger, less controllable, wanting to take me into a new and unfamiliar land- -the dreaded uncertainty of a totally different world. I sense she wants to rearrange my life in a significant way her eyes tell me this -and though I see truth in them, I also know that one day, sometime very soon, she too will be locked in the rhythm of my insanity. All I have to do is keep silent about this and not bring it up -yet she weakens me, it's almost as if she's making the decision about who I am, and in my own stubborn, willful way I can admit to feeling a pang, something tightening inside, and before I can stop it I find myself almost dazzled and moved that I might have the capacity to accept, though not return, her love. I wonder if even now, right here in Nowheres, she can see the darkening clouds behind my eyes lifting. And though the coldness I have always felt leaves me, the numbness doesn't and probably never will. This relationship will probably lead to nothing . . . this didn't change anything. I imaging her smelling clean, like tea . . .
- McDermott, c'est ridicule, dis-je, toujours chuchotant. Tu ne vas pas m'en vouloir éternellement parce que je trouve que les pizzas de chez Pastels sont... croustillantes.
- Cassantes, corrige-t-il avec un regard assassin. C'est le mot que tu as employé. Cassantes.
- Je suis désolé, dis-je, mais c'est exact. Elles le sont. Tu as lu la critique du Times, non ?
- Tiens. Il fouille dans sa poche et me tend un article photocopié : lis ça, histoire de te prouver que tu te trompes.
- Qu'est ce que c'est ? Fais-je, dépliant la feuille.
- un article à propos de ton héros, Donald Trump, répond McDermott en grimaçant un sourire.
- Ouais, effectivement, dis-je, soudain angoissé. Comment se fait-il que je ne l'aie jamais vu ? C'est curieux.
McDermott pointe un doigt accusateur sur le dernier paragraphe qu'il a souligné en rouge. "Et d'après Donald Trump, où sert-on les meilleurs pizzas de Manhattan ?" [...]
- Écoute, si Donny aime bien les pizzas de chez Pastels..." Je déteste devoir avouer cela à McDermott, et conclus en soupirant, d'une voix presque inintelligible, "alors moi aussi".
La civilisation ne peut exister sans quelques contraintes. Si nous suivions toutes nos impulsions, nous nous entretuerions.
Je ne veux pas de l'amour. Si je me mets à aimer des trucs, je sais que ça va être pire, que ce sera encore une chose qui me causera du souci. Tout est moins douloureux quand on n'aime pas.
Tu es au-delà du malaise. Tu te forces à les regarder. Tu t'empêches de tomber. Tu essaies de ne pas t'en foutre. Mais tu n'y parviens pas. Même si tu voulais, tu ne pourrais pas. Et maintenant, dans cette pièce, tu t'aperçois qu'ils le savent aussi. La confusion et le désespoir ne poussent pas nécessairement une personne à agir. Quelqu'un, chez ma première attachée de presse, m'a dit ça un jour. Et ça ne refait surface qu'aujourd'hui. C'est seulement maintenant que ça signifie quelque chose pour moi.
"Tu as maigri, dit-il.
- Bof
- Tu es pâle.
- C'est la drogue, je marmonne.
- Que dis-tu?"
Je le regarde et déclare à haute voix: " J'ai pris deux kilos depuis que je suis rentré."
" Oh", il fait, et il se serre un verre de vin blanc.
Quand vous emmènerez votre fille dans un McDo, je me déguiserai en Ronald McDonald et je la mangerai dans le parking sous vos yeux et vous perdrez la boule.
Des Kleenex usagés sont éparpillés tout autour du lit, à côté d’un jeu de tarots et d’un avocat.
Quelque chose s’est desserré en moi et son regard chargé de remords laissait imaginer un avenir. Mais –et j’ai essayé de bloquer cette pensée –nous regardions-nous vraiment l’un l’autre, ou bien regardions-nous ce que nous voulions être ?