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Critiques de Brice Matthieussent (352)
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Mon chien stupide

Je vais commencer par la chose négative : la traduction. Comme souvent, la traduction !

J'ai été, non seulement dérangée, mais aussi profondément agacée par, entre autres, ces redondantes tournures de phrase :

- Que veux-tu ? Elle a demandé.

- J'y vais personnellement, elle a menacé.

- Marche lui sur les pattes ! j'ai crié.

- En tout cas, on dirait que tu prends ça du bon côté, j'ai fait.

C'est lourd, ça nuit à la fluidité de la lecture ! Alors qu'il aurait été nettement plus correct et beaucoup plus clair, d'employer : a t-elle demandé ; a t-elle menacé ; ai-je crié ; ai-je fait (d'autant que le verbe "dire" était plus approprié que le verbe "faire")

De plus, dans certains cas comme celui ci-après, le sens est un peu confus :

- T'occupe, je suis intervenu.

On ne sait pas trop s'il s'agit de :

- T'occupe, suis-je intervenu.

ou de :

- T'occupe, (parce que) je suis intervenu.



Ces gens qui traduisent une œuvre littéraire avec pas plus d'implication ni de conscience que s'ils traduisaient une notice d'utilisation de perceuse électrique, ont le don de m'exaspérer !



Cela étant, je m'en voudrais de me focaliser sur cette traduction primaire car j'avoue que j'ai trouvé ce livre étonnant.

L'histoire est totalement inattendue. Bien que l'auteur, fils d'immigrés italiens, soit très empreint de sa culture latine, il a su avec ironie, tendresse et beaucoup d'originalité, nous dépeindre l'état d'esprit américain si éloigné du nôtre sur bien des points.
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Mon chien stupide

Quoi de mieux que l'ironie, l'humour et le sarcasme quand on est au bord du gouffre.

C'est peut être, au final, ce qui nous retient?

50 ans c'est le moment où on touche le fond, la période la moins heureuse de l'existence. On aborde le temps des regrets. Le déclin s'accentue , les rêves s' évanouissent et les regrets sont bien vivants. Fante transforme le tout en moments jubilatoires.

. En un livre rapide, vigoureux, il laisse peu de place à l'ennui et beaucoup à ce rire qu'on n'oserait pas en public.

Au final de la profondeur,. Cette dépression créatrice d' angle décalé, introspectif qui font échos a nos expériences quand on se retourne honnêtement sur nos existences. On y reconnaît un frère.

Et comme son chien nous nous couchons dans l'herbe verte, sous les averses drues; un peu moins stupide mais sûr de ne pas remporter la victoire



.





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Mon chien stupide

Vraiment très drôle, cette histoire de gros chien moche, à l'orientation sexuelle très particulière, qui sème le désordre dans une famille déjà bien dysfonctionnelle ; assez vite, pourtant, la mélancolie puis le désespoir prennent le dessus, et le lecteur sensible passe du rire aux larmes. Beaucoup d'auteurs américains mêlent ainsi dans un même élan tout ce que ce pays a de détestable à une lucidité teintée d'humour qui transcende l'ensemble. Lecture recommandée pour un voyage en train, même si les éclats de rire risquent de gêner les autres passagers.
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Mon chien stupide

J’avais trouvé beaucoup d’humour à cet auteur à la lecture de 'Pleins de vie' et bien plus. Il propose là aussi un roman satirique. Henry Molise, le personnage principal et narrateur, nous irrite d’abord quelque peu avec ce côté un peu fainéant, un peu macho, un peu facilement vulgaire aussi, patriarche qui veut se croire honorable mais qui ne l’est pas.



Stupide, le chien – c’est son nom – est un peu un élément déclencheur. Disons qu’il provoque chez Henry Molise une prise de conscience.

Sa femme, son fils, sa fille, dans un réflexe primaire, voudraient se débarrasser du chien. Henry, lui, veut au contraire le garder. D’abord, ce chien lui rappelle un autre chien auquel il tenait beaucoup bien des années avant. Ce nouveau chien le renvoie probablement à se jeunesse et déclenche en lui une introspection, forcément douloureuse, vu le personnage, mais aussi assez drôle ; pour nous tout au moins.

Henry se montre d’abord à nous un peu autoritaire, allons jusqu’à dire somme toute assez con. Mais le peu d’attention que ses enfants prêtent à ses emportements nous laisse entrevoir des relations un peu plus complexes que celles que l’on supposait au premier abord.

Et en effet, le narrateur se révèle être un looser touchant et attachant. Il voit ses enfants partir un à un, se retrouve face à lui-même.



C’est un livre intimiste et drôle.

Fante a une vraie vision de la société, un regard finalement très moderne derrière un a priori plutôt arriéré.

Un vrai plaisir à lire.

Au suivant !
Lien : https://chargedame.wordpress..
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Mon chien stupide

Quand un énorme chien priapique, un peu con qui plus outre mais pas méchant au demeurant, squatte un beau jour le confort bourgeois d'un scénariste déchu, que le dit scénariste, au grand dam de (ce qu'il reste de) sa famille, décide d'adopter le dit clébard et de le baptiser Stupide... tu te demandes où ça va te mener cette histoire.



Avec ce roman de 1985 je découvre (enfin) John Fante, scénariste et romancier américain d'origine italienne. Pas étonnant qu'il ait amplement inspiré Bukowski himself, de ses oeuvres un peu torturées et souvent autobiographiques émane cette même sensibilité teintée de cynisme, de provocation truculente et d'autodérision, qui me tentait beaucoup et ne m'a pas déçue, loin de là.



Déjà fan de Fante. Découverte à poursuivre indubitablement pour ma part et par conséquent.




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Mon chien stupide



Mais qu’il est vilain Henry Molise !

Écrivain has been, père de famille wasp désabusé, un peu raciste, un peu looser, qui peine à payer les traites de sa porsche et de son ranch de Santa Monica;

Quand il ne rêve pas de tout plaquer pour une terrasse à Rome et une brune plantureuse.

Et qu’il est vilain son chien Stupide !

Molosse poilu d’ascendances japonaises mais qui tient plus du grizzly, au caractère salace et à l’humeur grognon, trouvé dégoulinant dans la cour un soir d’orage.

Finalement ils se sont bien trouvé ces deux là. Soudés face aux enfants d’Henry qui le méprisent (pour l’un) ou réclament son abandon (pour l’autre), soudés face aux voisins outrés par les nombreuses tentatives de fornication du chien, soudés encore quand Harriet menace de les quitter, que les ulcères d’Henry reviennent, que ses enfants partent en vrille et que sa vie prend l’eau...

Une comédie caustique, piquante à souhait, sur la décadence d’un couple, le syndrome du nid vide, la désillusion d’un quinquagénaire en crise.

C’est vilain oui, mais tellement réjouissant !



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Mon chien stupide

Quelques jours dans la vie d'Henry Molise, auteur en mal de succès, égocentrique et puéril qui oscille entre cruauté lâche et attendrissement sur lui-même (ou ses chiens). Père vieillissant de quatre jeunes adultes qui trouvent rarement grâce à ses yeux, il a trouvé en sa femme un substitut de mère. La seule chose qu'on ne peut pas lui reprocher c'est d'être raciste, c'est elle qui s'en charge.

Un trou du cul donc, anti-héros d'un court roman au cynisme réjouissant.
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Mon chien stupide

Il y a toujours quelque chose de viscéralement amusant à décortiquer la vie d'un artiste raté et tâcheron du divertissement.



Il fait généralement un personnage profondément flamboyant dans sa médiocrité, ses angoisses et aspirations démesurées, le tout servi d'un ego en acier trempé.



Les obsessions dérisoires et autodestructrices dont est animé le toqué patenté ici disséqué, savent provoquer le rire condescendant et immédiat, la sympathie par la répétition, puis une profonde empathie face aux schémas de souffrance inlassablement répétés, lorsque l'on comprend que nulle rédemption n'est possible pour qui est piégé dans sa folie.



C'est poignant, surtout quand le tout est servi d'une écriture acide à l'humour aussi mordant qu'un chien méchant.
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Mon chien stupide

Doux-Dingue, déjanté, jouissif, caustique, vitaminé, "amphétaminé" voire "marijuanisé"... mais , tristement, plein de justesse ce court roman.

On est loin de Rintintin ou autre Lassie, plus proche de l'âne de Buridan hésitant entre priapisme, gloutonnerie et gentillesse.

Et puis il y a la famille de l'auteur qui fait fait tourner tout le monde en bourrique...père et lecteurs...sauf l'âne susmentionné qui reste au dessus de la mélée!

A lire pour rire du malheur des autres?...et tout simplement pour sourire en passant un excellent moment.





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Mon chien stupide

Passé la cinquantaine on peut avoir tendance à faire le point sur sa vie, et même à se retourner sur son passé. Eh bien c'est le cas du héros Henri Molise, marié, 4 enfants, domicilié à Los Angeles. D'abord instables, pas encore établis dans la vie, ses enfants trouvent ensuite plus ou moins leur chemin et quittent la maison familiale. Henri évolue entre déception vis-à-vis de ses jeunes adultes d'enfants imprévisibles et ingrats, nostalgie de son Italie natale (Rome), puis, in fine, syndrôme du nid vide lorsque sa maison s'est délestée de sa progéniture.

Rien d'original à cela sauf qu'un chien énorme, pervers et plutôt répugnant s'est installé chez lui, exacerbant les tensions entre les membres de la famille : lui-même, son épouse Harriet et bien sûr ses enfants. Stupid, c'est le nom donné au chien, provoque sans arrêt des situations impossibles qui mettent à nu les caractères et personnalités des uns et des autres.

John Fante tresse habilement ces deux fils dans son récit et s'en donne à cœur joie avec son style si fort et reconnaissable fait de langage très familier et direct, de truculence voire d'excès de tous genres, d'humour alternant avec un certain cynisme, mais baigné d'émotion et de sensibilité.

Henri Molise, bien sûr, c'est lui, John Fante, au soir de sa vie (le livre étant paru en 1986).

Traduction très agréable de Brice Matthieussent

À lire absolument, comme tous les livres de John Fante !
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Mon chien stupide

Avec un certain cynisme et pas mal d'humour Thibault de Montalembert lit le roman de John Fante « Mon chien stupide ». Il y a des livres pour lesquelles l'audio est approprié et c'est le cas ici.

Un jour, en Californie, Henry et Harriet trouvent devant leur porte un gros chien mal élevé et obsédé sexuel. L'animal s'installe et finit par être adopté par le couple quinquagénaire. Henry est le narrateur et c'est une consolation face à ses enfants adultes qui n'ont aucun respect pour lui. Il faut dire que l'écrivain raté à tout pour être désabusé.

Les personnages sont parfois odieux mais c'est le côté loufoque de ce roman qui domine, ce qui est appréciable. Il faut dire aussi qu'il y a une certaine originalité dans cette histoire car c'est le chien nommé Stupide qui est utilisé comme catalyseur face à la décomposition de la cellule familiale.

Les errements de l'écrivain, père et mari ont tous de la parodie à l'américaine qu'il faut absolument lire jusqu'à la fin.





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Mon chien stupide

Quel petit livre jubilatoire! Alors oui, ça passe ou ça casse, je peux tout à fait comprendre qu'on ne l'aime pas. Les références peuvent être dépassées, voire jugées racistes pour un lecteur contemporain. Mais, pour ma part, je me suis régalée.



Le narrateur est un homme à l'aube de la cinquantaine, scénariste has been, pour ne pas dire raté, marié et père de quatre enfants dont aucun ne lui donne vraiment satisfaction si ce n'est le petit dernier. Quoique même lui…

Il est à l'âge où l'on commence à faire le bilan de sa vie et il est à deux doigts de prendre un billet simple pour Rome, larguer femme et enfants - tous plus décevants les uns que les autres - et partir vivre la Dolce Vita emmenant dans ses bagages, pourquoi pas, une femme ayant la moitié de son âge. Qui, sincèrement, n'en a jamais rêvé, ne serait-ce même qu'une demi-seconde? Et voilà qu'un chien, Stupide, entre dans sa vie et va, bien malgré lui, lui faire revivre des pans entiers de son existence.



Il y a énormément d'humour dans ce petit roman même si je comprends que certains puissent y être hermétiques. Mais selon moi, la plume de John Fante est aussi très mélancolique, j'avoue que la fin m'a pincé le cœur. Avec brio, il parvient parfaitement à brosser un portrait de ses contemporains, le chien n'étant finalement qu'un prétexte pour mettre à mal les petits et grands travers des Américains. Il est bien loin, parfois, l'American way of life…



Un roman nostalgique et puissant à la fois.





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Mon chien stupide

Livre court qui se lit rapidement. Tant à cause de sa longueur relative que de la facilité que l’on a de rentrer dans l’histoire. C’est vif et nerveux. Les échanges entre les personnages sont concis, précis. L’humour, presque noir, est omniprésent et teinté d’une douce mélancolie qui monte, qui monte et qui fini par déborder. C’est une histoire d’américains moyens plongés dans leurs incertaines certitudes et leurs croyances sincères mais parfois d’une grande naïveté. C’est un couple qui s’ennuie et se dispute. Mais qui s’aime malgré tout. Ce sont leurs enfants qui veulent quitter le nid mais ne savent pas comment faire. Pour se lancer dans la vie. Et pour ne pas décevoir leurs parents. C’est une histoire de décisions. De conflits. De famille. Et de vie.



Et puis, bien entendu, c’est une histoire de chien. Qui suit les circonvolutions de cette étrange, mais assez banale, famille américaine. Il ne participe que distraitement à l’histoire mais sa présence rassure. Il joue son rôle de gardien du désordre. Avec son air penaud. Ou stupide. Etrange nom d’ailleurs. Stupide.
Lien : https://unecertaineculture.w..
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Mon chien stupide

La Californie, dans les années 70, Henry Molise, immigré italien, père de famille de 4 enfants, tente de percer dans le milieu du cinéma jusqu'au jour où un énorme chien débarque dans sa vie, et qu'il décide de nommer Stupide. John Fante se sert de l'arrivée de ce chien pour mettre à mal tous les clichés de l'American Way of life, et poser les questions importantes au sujet de la paternité, du temps qui passe, de l'usure du couple, des désillusions. Un court roman cynique, tragique et rafraichissant qui vous fera réfléchir et rire! 🤫Pour info, ce roman sera adapté au cinéma en octobre 2019 par Yvan Attal.
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Mon chien stupide

Un livre superbe, une belle histoire de vie entre l'homme et l'animal, même stupide.
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Mon chien stupide

Lecture rocambolesque.

Un chien que l'on aurait pu offrir Ignatius du roman "La Conjuration des imbéciles".

John Fante nous amuse avec son histoire.

Peut-être un classique américain ?

Je valide la lecture.



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Mon chien stupide

Mon chien stupide est un film d’Yvon Attal, d’un cynisme impitoyable, où le chien tient un rôle double, celui d’ange et de diable, cette inspiration cinématographique est tirée d’un roman de John Fante du même titre. Après quelques recherches sur ce livre, je m’empresse de l’acquérir pour découvrir l’intrigue originale. John Fante est un romancier, nouvelliste et scénariste, du XXe siècle, natif des États-Unis, de parents immigrés italiens, il est paru très tôt. Mon chien stupide fait partie du cycle Molise, avec le roman Les Compagnons de la grappe, publié à titre posthume deux ans après la mort de John Fante en 1983. Il compose aussi le recueil West of Rome avec le roman L'Orgie.

L’intrigue débute par l’arrivée lors d’un temps pluvieux, la pluie inonde l’atmosphère, un chien errant s’invite dans le jardin d’un couple, lui écrivain usé, elle mère de quatre enfants au bord du départ, cette découverte va bouleverser cette famille désunie. Il y a dans l’écriture de John Fante, une prosaïque très intime, proche de la familiarisation avec une touche de vulgarité forte amusante, une petite pincée d’humour noire et un cynisme noir détachant du père de famille qui vous glace l’échine avec ce petit sourire qui perle au coin des lèvres, c’est humour noire qui fonctionne et que j’affectionne tout particulièrement. Le rôle du chien catalyse la fuite du père, quinquagénaire, Henry J. Molise, habitant une villa dans un quartier huppé au bord du pacifique, Point Dume, au nord de la baie de Santa Monica, les chiens sont comme un trophée que l’on exhibe avec gloire et fierté, une démonstration futile d’une société de petit bourgeois fortunés que John Fonte se moque ouvertement. Dès le début John Fante respire de son écriture cette désinvolture qui l’habite au plus profond de lui avec cette comparaison si drôle et assez décalée du décor où réside cette famille, « comme un sein dans un film porno. », puis sa manière à travers ce père d’humeur acrimonieuse, de parler de ses progénitures, comme Dominic, « ce fils de pute avait vingt-quatre ans et était encore un foutu emmerdeur. », « Va te faire foutre », est une réponse donné à son fils, Denny, le cadet, le nommant aussi « Mon salopard de fils était un malin », les deux autres aussi auront leurs mots si affectifs de leur père dans la rancœur d’une vie sans saveur, d’un écrivain sans inspiration, accusant sa vie de famille d’être la raison de son déclin surtout de ces quatre enfants, qu’il voudrait hors du nid familiale, il désire au fond de lui, que ces quatre enfants partent pour retrouver un équilibre et rêve aussi d’aller à Rome pour gouter au souvenir d’un écrivain inspiré.

Ce chien est surnommé de mots terribles, un Akita de pur-sang de base, « la sombre gueule d’ours », « la bête », « un clochard », « traîne- savates », « Un individu socialement irresponsable, un fuyard. », « un chien eskimo », « Ce chien est une tantouze. », « C’est un pédé », pour finir par devenir Stupide, d’où ce titre Mon chien stupide. Une affection se créer petit à petit entre ce chien et ce père à travers son fils Jamie, un garçon amoureux des animaux depuis sa tendre enfance, mais le comique de ce chien c’est sa force d’avoir de l’excitation envers le genre masculin et avoir des élans sexuelle sur des hommes comme le petit ami de Tina, Rick Colp, puis John Galt , un homme se promenant sur la plage , et un chien du quartier, Rommel ; son propriétaire, Kunz, l’auteur le surnomme avec beaucoup d’ironie comme il sait le faire avec beaucoup d’amusement, « monarque en titre de l’empire canin de Point Dume ». Ce chien devient la star du quartier pour cet écrivain déchu de ses illusions, il en devient presque une lumière, une victoire face aux défaites de sa vie. Sans être un homme , il ne reste qu’un chien, comme le fantôme de son chien tué quelques années plus tôt, un fox terrier, mort au combat face à une baleine échouée sur la plage, tué d’une balle par un pêcheur, Rocco est l’ombre de ce chien, la blessure profonde de ce père ingrat qui s’enlise dans la misanthropie, voir la pédophobie de ces propres enfants.

Mais ce roman est surtout un petit bijou d’humour, beaucoup de scènes sont vraiment irrésistibles, comme celles de Stupide à l’ardeur d’un hardeur sur la gente masculine, John Fante s’amuse en utilisant des images croustillantes sur l’objet sexuel du chien en érection, je vous laisse le découvrir et sourire de ces passages. Le passage du duel entre les deux chiens du quartier est ce final si -18 ans, Stupide devenant un adversaire, « un monstre pervers, à l’esprit »…Les dialogues sont tous criant de vérités, de franchises, de grossièretés, de drôleries, surtout entre le père et ses enfants, le chien sodomite vient éclairer le lecteur d’un sourire béant, comme tout ce roman, c’est comme une bouffée de bonheur, une gymnastique des zygomatiques, John Fante fait fuir de la maison familiale , ce ranch en forme de Y, tous les enfants, un par un , faisant faire le calcul de la soustraction à chaque départ, quatre moins un, quatre moins deux…C ‘est presque le jeu du survivant, tous partiront un par un, même Stupide disparaitra !

En outre John Fante plonge le lecteur dans les profondeurs d’âme de ce mari de 55 ans, en couple depuis 25 ans avec sa femme Harriet, un romantisme en filigrane tisse un lien entre ses deux parents enclavés par ce rôle d’avoir encore ces quatre enfants à la maison. Cet homme aura su faire revenir sa femme deux fois dans sa vie à cause d’animaux, un rat blanc fugueur et un chien tueur de chat, deux séparations, deux réconciliations de pardon et de compromis et surtout d’amour. Même si, lui et elle, sont issu de familles différentes, de racines diverses, Harriet ayant une tendance raciste envers les noirs, détestant les amies noires de son fils, surtout la dernière qui lui donnera un petit enfant, avec ces réflexions sur la couleur du bébé, ne pouvant pas choisir lui-même, d’avoir une fierté raciale, d’un père laconique ou d’avoir une maladie raciale, il y a encore cette fracture culturelle américaine que John Fante ridiculise à sa façon.

Charles Bukowski, vénérait notre auteur, je comprends cette fascination, retrouvant une forme de ressemblance dans sa prose, précurseur de la Beat generation, John Fante reste un écrivain de son temps, la vie de Stupide permet une critique de la famille américaine, des mœurs, de ces quartiers aseptisés, et avec humour prend en otage cet écrivain en mal de vivre pour l’enfermer dans un tourbillon de folie, décider de faire partir ces enfants, d’adopter un chien inconnu, et vivre dans une chimère ou il coule lentement vers un oasis nommé Rome. C’est une belle satire noire, mélancolique parfois, avec une once d’humour sarcastique.



Je veux ce chien ….

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Mon chien stupide

J’ai souvent lu et rêvé devant ces vies d’écrivain à succès partageant leur année entre leur maison de l’Amérique profonde et la promotion de leur livre aux quatre coins de la planète le reste du temps. Un univers bien huilé. Aux Etats-Unis, si vous avez du potentiel, un jour ou l’autre Hollywood pensera à vous. Un emploi de scénariste vous sera proposé pour des adaptations ou des créations. Difficile d’y échapper. Cela « rapporte plus de fric ». Vous allez changer de vie. Hollywood et ses ors vous tendent les bras et vous vous retrouvez rapidement vivant dans le luxe avec des crédits sur le dos.

Fatalement les recettes du succès finissent par vous peser, « la formule de base était toujours la même : de la bagarre et du cul ». Elles vous éloignent de la création littéraire plus satisfaisante et plus exigeante.

Les deux activités deviennent inconciliables.

Difficile dans ces conditions d’avoir une bonne estime de soi. Difficile de pouvoir se consacrer à sa famille, sa femme, ses enfants. Tout part en sucette. Tel est le cercle vicieux dans lequel s’est embourbé Henry Molise, véritable sosie du personnage de Jean-Pierre Bacri, grincheux, bougon et misanthrope. Quoi qu’il fasse la pièce tombe toujours du mauvais côté.

Le malheur des uns et leurs déboires est source de scènes savoureuses en particulier les enfants en perdition profitant de la situation. J’ai beaucoup ri aux tentatives d’émancipation de la fille qui finissent toujours par coûter plus cher au père que sa vie de jouisseuse à domicile. Une seule issue : fuir vers Rome, la ville des ancêtres loin du carcan familial et de l’univers frelaté de la Californie.

Jusqu’à l’irruption de Stupide, un gros chien fantasque qui éveille en Henry des sentiments mitigés. Mais Stupide se battait et lui, il gagnait avec panache. Pas comme Henry. Une vraie revanche sur l’échec. De surcroit Stupide est très attaché au dernier fils, Jamie, garçon modèle, véritable incongruité dans une famille si dysfonctionnelle. Henry comprend que son attachement aux chiens est le révélateur de ses difficultés à vivre et que Jamie est probablement le seul à être en harmonie avec lui-même et les autres. Prise de conscience salutaire mais le chemin vers une réalité plus sereine est encore long.

Je ne voulais pas raconter l’histoire. Je l’ai fait mais que dire de ce court roman jubilatoire véritable coup de gueule d’un bout à l’autre rédigé sans rupture de rythme. Un ras-le-bol d’une vie qui nous échappe.

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Mon chien stupide

Famille, je vous (h)ai(s)...me. Un livre qui a du mordant, plein de fiel et d'humour, dans lequel c'est un chien à la "carotte" libérée qui va apprendre la vie à un écrivain dépassé par son entourage. Yvan Attal l'avait adapté au cinéma en 2019, en optant pour une fin moins cynique.



Sous la forme d'un haïku :



Moi qui suis stupide,

Pour pouvoir retrouver sens,

Il suffit d'un chien.



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Mon chien stupide

Récit que je qualifierais de "pétillant" ! dont le titre est trompeur puisque Stupide (le chien) n'est qu'un des éléments de ce qui aurait pu s'appeler les aventures ordinaires d'un quinqua (italo-américain) désabusé.

C'est drôle (pas du tout british comme ont commenté certains) et John Fante a fait court et simple ce qui rend la lecture aisée et rapide.

Ce n'est pas transcendant non plus mais c'est un excellent entre deux, qui détend et permet de repartir sur un autre sujet d'envergure différente.

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