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Critiques de Brice Matthieussent (351)
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Mon chien stupide

C'est brillant ! Brut, presque insensible par moment et pourtant plein de sentiments très beau. On comprend petit à petit la multitude d'émotions que le héro se cache à lui même et qui le submergent de façon brutale et inattendue. Malgré la crudité, la vulgarité et tout ce qui tourne au dessous de la ceinture, il y a quelque chose de brut et de beau qui se dégage. J'adore.
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Mon chien stupide

une perle de livre !! allez y plongez vous
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Les jours noirs

LES JOURS NOIRS, nous nous retrouverons à Saint-Pétersbourg



de Brice Matthieussent



Éditions Arléa



Grâce à Masse Critique de Babelio, j'ai découvert Brice Matthieussent sous un registre que je ne connaissais pas, celui de l'écrivain... et, pas de doute, le bougre sait écrire et il écrit bien !



Si vous ne le savez pas, Brice Matthieussent est un traducteur de grand talent (celui de Jim Harrison entre autres) mais il est aussi un des chefs-de-file de la nouvelle génération de traducteurs et traductrices... un de ceux qui redonnent de la noblesse aux traductions ! Fini de tronquer, d'arranger et de réécrire selon son bon vouloir, on respecte enfin le texte original pour le lecteur français !



Mais fini le bavardage et parlons plutôt du livre LES JOURS NOIRS...



En décembre 2006, Brice Matthieussent se rend à Saint-Pétersbourg pour animer des ateliers d'écriture à l'Académie polaire (université fondée en 1991 afin de former des cadres issus du grand nord sibérien et de l'Extrême-Orient soviétique). De ce séjour, il tire un magnifique portrait de la ville de Saint-Pétersbourg en l'opposant au roman de Dostoïevski, "Les nuits blanches".



On se doute qu'il fait très froid à Saint-Pétersbourg mais on y apprend que les habitants ont aussi très faim ; les animaux qui s'aventurent dans la ville (chiens, chats, corneilles, lapins, renards, loups, ...) se retrouvent souvent dans les assiettes. Et Brice Matthieussent parle à merveille de ce peuple russe... un peuple qui a perdu l'estime de soi et le cache sous les traits de l'arrogance tout en gardant une ferveur pour la littérature et la poésie. Face cette misère, Brice Matthieussent mets en parallèle les lieux prestigieux de Saint-Pétersbourg qui, eux, sont flambants neufs et brillent de mille Ors pour satisfaire les touristes.



Aussi inimaginable que cela paraisse, Saint- Pétersbourg est une ville sans panneaux publicitaires, mis à part quelques écrans plasma dans le centre-ville (toujours à destination des seuls touristes car c'est seulement dans le métro aux heures de pointe que l'on peut croiser les saint-pétersbourgeois).



Mais Brice Matthieussent évoque aussi la littérature pour nous parler d'autres villes, américaines celles-là, et qui portent le même nom : St Petersburg en Floride où mourra un certain Jack Kerouac, une St-Petersburg (fictive) située dans le Missouri (où naîtra Tom Sawyer et Huckleberry Finn) et une St-Perterburg (sans le S mais bien réelle) en Virginie Occidentale. Et à ma grande joie, il n'oublie pas de mentionner Michel Strogoff.



Bref, j'ai adoré ! Et je remercie les éditions Arléa et Babelio pour cette lecture.
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Mon chien stupide

Le livre loufoque!

5 étoiles pour la banane que cette lecture vous file. Cela vaut tous les antidépresseurs du monde.



Du début à la fin on se demande s'il y a vraiment quelqu'un pour écrire de telles idées folles.



Un concentré de drôlerie et de tendresse.



à lire.





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Mon chien stupide

Je n'ai pas du tout accroché sur cette courte lecture que j'ai trouvée fort ennuyeuse. Récit superficiel alors qu'il y avait matière à écrire sur les différents sujets abordés.
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Le joueur et son ombre

Brice Matthieussent est traducteur de quelque deux cents romans américains, de Bret Easton Ellis de Jim Harrison, Charles Bukowski,. mais aussi romancier à son compte..



Son nouveau roman, "Le joueur et son ombre " suit l'ascension fulgurante et à la déchéance toute aussi soudaine d'un certain Chris Piriac .



Ce jeune joueur de tennis australien ,a un père dont la personnalité tyrannique et sanguine (comme il en existe beaucoup dans le milieu, du père d'Agassi à celui de Tomic en passant par celui d'Aravane Rezai) a forcément joué sur le caractère de ce fils d'abord parfait, mais dont les démons intérieurs se sont vite rappelés à lui ( on pense un peu au joueur Nick Kyrgios, australien comme Chris et dont le caractère volcanique fait un peu penser à celui d'un Chris qui va péter les plombs totalement dans un match d'un tournoi à Rome).



En suivant un joueur de tennis prodige, qui va voir sa carrière périticliter peu à peu, Brice Matthieussent décrit avec énormément de style et de retenue, une terrible descente aux enfers racontée, trente ans aprés, par celui qui l'a vécu d'un ton détaché assez fascinant.



En tant que joueur de tennis et passionné depuis mon enfance , ce portrait sombre et captivant d'un supplice tennistique m'a forcément interpellé et séduit.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Mon chien stupide

Rien ne va plus dans la vie du narrateur : l'écrivain en mal de succès est en pleine crise existentielle et aimerait bien tout plaquer pour une nouvelle vie en Italie, pays de ses parents et de tous ses rêves. A défaut, le voici coincé entre une épouse qu’il n’aime plus guère, quatre grands enfants révoltés en perdition, et un roman qu'il ne parvient pas à écrire. Surgit alors un énorme chien bien décidé à s'incruster chez eux, qui va bousculer le fragile équilibre de la famille.





Cette tragi-comédie publiée à titre posthume comporte de nombreux traits autobiographiques. L'auteur s'est amusé à dépeindre avec lucidité et dérision les mille tracas et médiocrités de son existence. Il nous entraîne dans une cascade d'événements plus ou moins désagréables, voire catastrophiques, où il se retrouve le plus souvent, et bien malgré lui, en mauvaise posture, ridiculisé et méprisé par son entourage.





A vrai dire, je m'attendais à rire et me suis retrouvée presque attristée face à un homme désabusé qui a perdu le sens et le contrôle de sa vie. Certes, les situations sont humoristiquement exagérées, mais j'ai finalement plus perçu la mélancolie désespérée que la drôlerie des plaisanteries. L'écriture est cynique, grinçante, parfois crue, en tout cas, rien n'adoucit sa féroce noirceur et la désillusion ambiante.





Je suis donc ressortie mitigée de cette lecture, admirative de la plume indéniablement maîtrisée, mais seulement très partiellement amusée par les situations et les personnages pour lesquels je n'ai pu ressentir de réelle sympathie, même pour ce grand chien stupide.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Mon chien stupide

Cynique, caustique et bien écrit.

Voilà les mots qui me viennent à l'esprit à la fin de ma lecture.



Le récit tourne autour de quelques mois de la vie d'un écrivain "raté" d'une cinquantaine d'années. L'histoire s'ouvre sur l'arrivée d'un chien errant dans la vie de l'écrivain, Henry Molise. Un chien pervers, qui tente de calmer ses ardeurs sur les mâles, hommes ou chiens. Henry s'y attache, sa femme Harriet le déteste. Pendant ces quelques mois aux côtés de la bête, Henry partage avec son lecteur ses pensées, ses tracas, ses doutes sur le réel sens de sa vie, ses journées, ses relations avec ses quatre enfants devenus jeunes adultes, qu'il voit partir de la maison un à un au cours de cette période. Le livre date des années 80, l'action se déroule aux Etats-Unis.



Difficile d'avoir un avis sur le personnage d'Henry. Ce qu'il raconte de lui n'est pas toujours très flatteur. On ne peut lui enlever son honnêteté dans le partage de ses réflexions.

Ecrivain qui a eu son heure de gloire quand il était plus jeune, il pointe maintenant au chômage. Cynique, raciste tout comme sa femme, ils ont beaucoup de mal à accepter que l'un de leurs enfants s'attache à des femmes noires. Les relations entre le père et les enfants sont complexes, certains rejettent l'état d'esprit étroit de Henry et s'amusent à le faire tourner en bourrique. L'amour familial s'exprime d'une façon particulière, les paroles et interpellations entre père et enfants sont parfois brutes, j'en ai été assez surprise, de la part d'une famille qui se veut d'un milieu social plutôt élevé et dont l'action se situe dans les années 80. Henry rêve de s'échapper de son quotidien. Avec ou sans sa femme ? Bien souvent, ses rêves de liberté à Rome, il les voit sans sa femme. Entre eux, ce sont les montagnes russes, les crises étant régulièrement provoquées par l'arrivée d'un chien dans la famille. Le départ de ses enfants, certains de façon volontaire, d'autres pour cause de conscription, il en est à la fois acteur et spectateur.



Et Stupide dans tout ça ? C'est le nom qu'Henry a donné au chien. Un nom qui traduit le cynisme, le piquant et l'ironie du narrateur. Stupide, qui fera quelques dégâts autour de lui...



Ce n'est pas une lecture qui restera dans ma mémoire, mais par curiosité, parce que les acteurs me plaisent, je pense regarder un jour l'adaptation cinématographique.
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Mon chien stupide

Un auteur quinquagénaire, désabusé et au chômage, sa femme Harriet toujours prompte à le quitter s'il la contrarie, quatre enfants adultes qui vivent aux crochets de leurs parents dans la maison et que l on pourrait qualifier de loosers. Cela se passe en banlieue de LA dans les années 80.

Un jour de pluie un chien énorme, atypique aux mœurs surprenantes, débarque et s'impose dans la maison. Les uns veulent le garder, les autres non. Il agira comme le catalyseur de la désintégration du foyer. Un à un les enfants quittent le nid. Henry rêve de partir seul à Rome, la terre de ses ancêtres et Harriet a le vague à l'âme. La maison est grande et vide..... Reste le chien.
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Mon chien stupide

Chose rare j'ai vu le film avant de lire le livre. Et j'ai été plus touchée par le film que par le livre. Le personnage de Harriet est assez effacé dans le livre contrairement au film où Charlotte Gainsbourg prend toute sa place.

J'ai aimé la manière dont est montrée la vie de famille; la lassitude devant les soucis parentaux mais le manque dès que les enfants sont partis.

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Mon chien stupide

Le problème, c'est qu'on m'avait vendu ce fameux chien stupide comme hilarant. Et je suis restée de marbre pendant le premier tiers du roman, avec le sentiment de le lire trop tard, à devoir supporter des blagues éculées d'un vieil humoriste sur le retour. Le dialoguiste poivrot en panne d'inspiration : déjà vu! Le gros chien envahissant, priapique et homo: déjà vu! La descendance nombreuse et égoïste qui fait tourner chèvres les parents: tellement convenu!

Et ensuite, il s'est passé un truc étrange: déjà, j'ai été prise de compassion pour une mère de famille raciste, ce qui n'était pas franchement gagné. Et j'ai été bouleversée par ce récit poignant d'une ultime tentative pour faire famille. Le père morfondu par son échec, qui fuit ses enfants pour éviter d'affronter leur départ; la mère accablée qui ne supporte pas le goût de son fils aîné pour les Noires délurées (comme s'il signifiait que son garçon ne veut rien retenir d'elle, pas même sa couleur de peau); les enfants qui partent sans partir, impitoyables et détachés.

Pour Harry, c'est retour vers le passé, toute! Vers son pays d'origine, avec un nouveau chien pour remplacer celui qu'il a perdu. Mais ça ne marche pas comme ça. Le passé n'efface pas le présent et l'espoir d'un nouveau départ est d'autant plus vain que Harry n'en a pas envie le moins du monde.

Et cette défaite intime illustre au plus haut point cette vieille formule qui pour être éculée n'en est pas moins vraie: la politesse du désespoir. Harry nous la joue détaché et ricanant mais la mort de son chien est d'une cruauté absolue et la dernière phrase du livre remet définitivement les choses en place:

« Soudain, je me suis mis à pleurer. »

Quoi, j'ai dit la fin? Ben comme ça, tout le monde est au courant. « Mon chien stupide » n'est pas un roman comique et si vous avez le moindre enfant âgé de plus de 15 ans, vous risquez fort, vous aussi, de ressentir l'irrésistible besoin d'adopter un quelconque clébard, voire une truie sur le retour, pour tenter d'oublier qu'il va bientôt partir.
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Mon chien stupide

John Fante sous couvert d'une joyeuse fantaisie, nous offre le tableau, pas idyllique du tout, d'une famille américaine, vivant au dessus de ses moyens, tout dans l'esbroufe, rien dans le coeur, pour la plupart de ses composants, sauf le petit dernier un trop tendre jeune homme de dix-neuf ans.

Et voilà qu'un gros chien priapique, libidineux et pervers se fait adopter afin d'achever de mettre en pièces l'apparence de normalité que cette famille voudrait donner au monde.



Fante fait cela avec un humour féroce et parfois bien noir, même très noir... seules quelques touches de tendresse viennent, de temps à autre, adoucir ce sombre tableau d'une famille en déliquescence.



Les enfants ne supportent plus leurs parents et les parents en ont assez de leurs enfants.

C'est drôle, bien enlevé et met à terre définitivement le rêve américain, tant vanté par Coca-Cola, Mac Donald et le reste.



On rit pas mal, on rit même beaucoup, mais que ce rire est triste ... et que l'american way of life apparaît frelaté !

Seul le chien Stupide va tirer son épingle du jeu ... et trouver son âme soeur !

Fin canine surprenante et touchante, mais qui va enterrer définitivement les rêves du père, ce qui prouve que tout égoïste qu'il soit, il se montre capable d'un geste parfaitement désintéressé.

Alors pour Henry Molise, fils d'émigrés italiens, adieu Rome, les jolies italiennes et la place Navona, inaccessible Eldorado, et bonjour la suite des emmerdes pour le père de famille aigri, écrivain raté et mari désabusé !

Et merci à John Fante pour son regard acéré sur "le cercle de famille" que l'on n'applaudira pas à grands cris !

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Le joueur et son ombre

Je remercie Babelio pour l'envoi de ce roman. Je m'excuse pour la chronique tardive que j'en fais mais des complications personnelles m'ont éloignée quelque temps de mes lectures et chroniques.



J'ai tout de suite accroché à l'histoire de ce jeune joueur de tennis qui perd pied au fil des pages, perdition accélérée par la vengeance d'un joueur concurrent. La fin, on la connaît dès le début. Ce qui est intéressant dans ce roman, c'est le thème de la maltraitance qui existe dans le domaine du sport de haut niveau. Ce sujet tabou transpire parfois au travers de quelques affaires rendues publiques dans la presse mais peu d'auteurs se sont emparés du sujet.

En revanche, plus j'ai avancé dans la lecture, plus j'ai décroché. Sûrement parce que je savais que les frasques du jeune joueur allaient le mener au fond du trou. Je ne pouvais compter sur le suspense pour me tenir en alerte.

Le coup fatal survient dans les 40 dernières pages. D'un ennui profond, la fin du roman se révèle bien trop explicative, descriptive, et ce, à partir de la publication de la lettre laissée par celui qui a orchestré sa vengeance.

Mon Dieu, mais pourquoi ? Pourquoi l'auteur nous laisse t-il à nous aussi cette lettre qui reprend, étape par étape, sur deux pages et demi, la vengeance subie ?

Il n'y a aucun intérêt. Deux pages qui expliquent ce que pouvait imaginer sans peine le lecteur et ça, ça casse le mythe. Celui qui traduit les plus grands noms de cette littérature américaine n'a t-il rien appris de ces auteurs là ?

Ces grands noms de la littérature américaine ont un don : celui de nous laisser deviner. Deviner pourquoi, comment, qui. Et c'est ça qui fait le plaisir de leur lecture. De la mienne en tous cas.











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Le joueur et son ombre

Chris Piriac est un jeune tennisman très talentueux. Tout le destine à atteindre les meilleurs ements. Son début de carrière est exemplaire, mais la relation que l'athlète entretient avec son père, qui est aussi son entraîneur et son agent, est si négative qu'elle finit par tirer Chris par le bas. « J'avais réussi avec son aide à me hisser au sommet de la hiérarchie du tennis, et il bénéficiait de ma célébrité ainsi que de ma fortune. » (p. 15) Le jeune homme se laisse aller à l'alcool, aux drogues et aux soirées qui sont parfaitement incompatibles avec l'hygiène de vie d'un sportif de haut niveau. « Les folies de la nuit contaminaient le jour. [...] Je refusais d'ouvrir les yeux, de renoncer au dessin anguleux qui dirigeait désormais ma vie. Une partie de moi-même savait que je courais à ma perte, mais j'ai refusé d'entendre cette voix ténue, qui a fini par se taire. » (p. 123) Puis sa route croise celle d'un autre tennisman : pour une insulte, sa vie bascule, et rien ne dit que la rédemption sera possible. La descente aux enfers n'en finit pas, et ce ne sont pas les superstitions et autres grigris dont il balise son quotidien qui aideront Chris à reprendre pied. « L'horizon, ou mon avenir, me semblait abriter une réserve inépuisable de cauchemars, tous liés au tennis, à ses règles, à son matériel. » (p. 120)



Entre vengeance subie et revanche voulue, l'histoire de Chris est de celles qui émeuvent autant qu'elles édifient. Parce que l'homme aime les héros, qu'il aime aussi les voir chuter de leur piédestal et qu'il aime encore plus les voir tenter de reconquérir leur gloire perdue, surtout s'ils échouent. Le destin du héros de Brice Matthieussent est aussi jubilatoire qu'une balle qui frôle le filet, mais qui s'écrase de l'autre côté, et aussi frustrant que cette raquette qui manque d'un cheveu de renvoyer la balle au fond du court de l'adversaire. Et cette ombre, quelle est-elle ? C'est à la fois celle qui est physiquement attachée à chaque mouvement du joueur sous le soleil ou les projecteurs. C'est aussi le mauvais conseiller qui chuchote fielleusement à l'oreille de l'athlète. C'est enfin ce qui reste du sportif quand tout l'a abandonné. Pour se départir de cette dernière, il n'y a que deux solutions : l'overdose de lumière pour abolir toutes les silhouettes, ou l'enfouissement dans le noir pour les fondre dans la pénombre. Quant au roman de Brice Matthieussement, il rayonne de talent et je le conseille, même à ceux que les échanges de balles indiffèrent.
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Mon chien stupide

Quel joie de recevoir ce roman dans ma boîte aux lettres ! Je remercie vivement les équipes des éditions 10/18. Ce roman, il fallait à tout prix que je le lise. Forcément, ça parle d'un chien … j'adore les chiens ! En fait, j'adore les animaux. Alors quand les romans en font des personnages principaux, je ne peux qu'avoir envie de les découvrir. « Mon chien stupide » était donc attendu avec impatience. Malheureusement, je m'attendais à bien mieux. Je m'attendais à un coup de coeur. Je voulais un coup de coeur. C'est loupé (bien qu'il ne soit pas mauvais) !

Pourquoi n'y a t-il pas eu de coup de coeur ? Tout simplement parce que je m'attendais à une histoire qui tournerait tout autour d'un chien. Ce n'est pas le cas ! En réalité, Stupide (c'est son nom) ne sert pas à grand chose … si ce n'est à agresser sexuellement chiens et hommes. Il nous fait sourire, il nous attendri … mais voilà ! Il n'est que peu présent, en vérité ! On suit davantage l'histoire de la famille Molise : des parents qui voient leurs enfants quitter le domicile familial, un à un. Des parents forcément un peu perdus face à cette nouvelle vie. Une histoire pas inintéressante en soi … mais sans vrai enjeu. Sans danger. Sans suspens … Il leur manquait quelque chose à cette famille. Il leur manquait davantage de présence d'un membre imposé : Stupide.

J'ai eu du mal à m'attacher à chacun d'eux. Leurs personnalités respectives m'ont semblé que peu travaillées, simplement esquissées. On lit leur histoire, mais on se sent un peu extérieur à tout ça. On n'est pas embarqué. Ils manquent chacun de charisme. En réalité, ils manquent de personnalité. Ils m'ont paru plat. Sans intérêt. le seul qui aurait pu nous intéresser serait Henry … mais ! Mais comment s'attacher à un personnage si égoïste ? Un homme incapable d'aimer personne d'autre que lui-même ? Incapable même d'aimer réellement ce chien qu'il a recueilli. En fait, je l'ai détesté cet homme. Et, à part Stupide, je n'ai jamais apprécié aucun des autres personnages. Problème : Stupide est peu présent !

Là où le bât blesse, c'est que l'histoire en elle-même m'a semblé irréaliste. Déjà, on décrit Stupide comme un ours. Un Akita (chien japonais) n'a strictement rien de semblable à un ours. Oui, il a une fourrure épaisse … mais c'est tout ! Ensuite, la famille Molise a des réactions bizarres vis-à-vis de ce chien. Quand un chien est en chaleur, personne ne se dit : « tuons-le, il est immonde ! ».

En résumé, je reste relativement déçue. Je m'attendais à ce que ce chien rende une famille plus humaine. Je m'attendais à ce qu'il apporte des sentiments et des émotions à l'écrit. Mais, non ! Ce n'est pas l'histoire de Stupide. C'est l'histoire de la famille Molise. Une famille banale où les enfants grandissent et quittent le navire pour rejoindre leur propre embarcation … même si ce ne sont que des barques, au grand dam de leurs parents. Rien de fabuleux, rien de merveilleux … une histoire relativement banale où on nous appâte avec un chien.
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Le joueur et son ombre

De la déchéance d’un prodige du tennis victime d’un père abusif qui ne se remet pas de sa perte. Cette biographie romancée bien qu’irréaliste puise dans le vécu d’un certain nombre de joueurs connus même si la fin est caricaturale, la plénitude dans le néant.

Ce long calvaire finit par être monotone, surtout qu’aucun personnage n’attire la sympathie.

Cele se laisse lire mais c’est finalement aussi vain que la vie du héros.
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Mon chien stupide

Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas parler du livre mais du film!

Henri, 55 ans, écrivain n'ayant plus d'inspiration après le succès d'un seul livre, égocentrique, usé par la vie de couple et surtout par ses quatre enfants devenus adultes, voit son existence basculer lorsque déboule dans son quotidien un énorme chien, très envahissant.

Un film bien loufoque qui est très bien servi par les acteurs (Charlotte Gainsbourg en fait peut-être un peu trop mais les jeunes adultes jouant les "enfants" jouent tous extrèmement bien!). L'adaptation du livre est "francisé" : la Californie de Fante est devenue le Pays Basque par exemple et le tout sonne assez juste, on passe un bon moment!
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Mon chien stupide

Lu en 2000, j’en avais gardé un bon souvenir. La sortie du film avec Yvan Attal et Charlotte Gainsbourg m’a donné envie de le relire. L’ambiance y est spéciale. On est dans une famille Américaine populaire dénuée de culture. J’essaierai d’aller voir le film.
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Mon chien stupide

Après Demande à la poussière, deuxième essai avec John Fante, deuxième essai transformé... Pour ne pas dire deuxième grosse claque.

Évidemment, comme le dit le court texte biographique de l'éditeur : "Fante n'a jamais écrit qu'une seule histoire, la sienne", il y a donc de nombreuses analogies entre l'Arturo Bandini de Demande à la Poussière et le Henry Molise de Mon chien stupide. Sauf que Molise a 30 ans de plus, du haut de ses 55 ans, et 4 grands enfants, en plus d'un regard fortement désabusé sur son passé (et son présent plus encore), ce qui n'empêche pas la nostalgie, d'ailleurs.

À bien des égards, Molise est donc bien plus bouleversant, y compris dans sa lâcheté et ses compromissions, et Fante pousse là le personnage jusque dans ses derniers retranchements, dans un texte qui a parfois des allures de testament.

Bouleversant, mais loin d'être triste, car c'est l'autre excellente nouvelle : je me suis marré comme un bossu à lire les tribulations de ce type et de son chien complètement loufoque, et toute la galerie de personnages désinhibés que sont ses enfants, sa femme et ses beaux-enfants. Un livre pour en rire et pour en pleurer, et parfois même, pour en pleurer de rire.

Un chef d’œuvre.
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Les jours noirs

On appelle, à Saint-Pétersbourg , "jours noirs" la période opposée aux "nuits blanches" où entre la mi-mai et la mi-juillet, le ciel est illuminé presque à toute heure. Les "jours noirs" arrivent à la fin de l'automne.



Cet ouvrage propose une découverte sensible de la ville de Saint-Pétersbourg, de certains traits de caractère que l'auteur attribue aux Russes, après écoute ou observation des habitants de cette ancienne capitale de la Russie, et de nombreuses références à Dostoïevski.

Pas à pas nous suivons avec délectation, parfois amusement et même effroi (au sujet de crimes racistes) le cheminement d'individus souvent pittoresques. Certains Russes sont devenus riches et ils l'affichent. On voit toutes sortes de véhicules dans cette cité: voitures russes fatiguées ou luxueuses berlines allemandes, taxis, bus et minibus bondés, énormes camions militaires… Les jeunes Russes sont conscientes de leur jeunesse et de leur beauté. À tout moment de la journée elles sont très bien habillées et leur visage est très habilement maquillé.



Nombre de Russes ont gardé un caractère très froid vis-à-vis du narrateur. Dans les restaurants, les vendeurs dans les boutiques sont restés distants. Quand il leur a posé une question, il a été surpris par leur façon de ne pas répondre ; ils ne le regardent pas, , perçoivent à peine sa présence. Ils ont des têtes désagréables, certains vous font comprendre qu'ils parlent exclusivement russe et que même si vous faites des efforts pour parler en russe, vos efforts resteront vains car ils considèrent a priori qu'ils ne vous comprendront pas. L'auteur insiste sur la fierté spontanée de certaines personnes qu'il a rencontrées.



Des dernières pages, on retiendra :

« Les espaces austères et démesurés de cette ville dessinée concourent à l'assujettissement, à la mise au pas. Tout, hormis le métro, y est visible, quadrillée, repérable. Saint-Pétersbourg, la ville des "hommes de peu d'envergure" (Dostoïeski), est l'utopie réalisée de la régulation urbaine : on exige de ses habitants qu'ils se conforment à ce modèle de justes proportions et d'harmonie » (page 81).

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