Citations de Camille Brissot (126)
Je ne suis pas tant à plaindre que ça, tu sais, a-t-elle finalement dit. J'ai eu une belle vie. Vingt et un printemps, ça peut paraître court...Mais pour moi, c'était déjà comme un million d'années.
Car c'est ce que nous sommes, nous, les Edelweeis.
Des sculpteurs de chagrin.
- Je ne sais pas comment m'y prendre, dis-je enfin.
- Fermez les yeux, me répond-elle. Laissez les mots affluer dans votre esprit... Ensuite, il ne vous restera plus qu'à choisir les bons.
C'est la première fois qu'il réussit à réduire son amie au silence.
La voix des limbes avait cet effet sur la plupart des gens : elle leur retournait l'estomac et faisait monter en eux une tristesse infinie. J'avais entendu des Maîtres parler de chants des sirènes, évoquant une vieille légende oubliée. Certaines personnes n'étaient pas capable de les supporter...
ça me plait ? répéta-t-il. parce que tu crois vraiment que je suis contente de la situation ? Oh, je vois : mademoiselle se trouve tellement supérieure qu'elle pense que si j'avais eu le choix, c'est sa vie à elle que 'j’aurai souhaitée ! Mais tu sais quoi Charlie ? PAS DU TOUT ! ( il avait presque crié) Tu es peut-être populaire, mais ça ne fait pas de toi quelqu'un d'interessant.
Armand ferma les yeux pour se concentrer.
L'instant suivant, le monde avait changé d'échelle.
C'était vrai, Sam était une sorte d'export dans son domaine. Il ne perdait jamais une occasion de se ridiculiser. Mais il faisait de la peine aussi.
J’avais toujours eu des soupçons sur l’origine de sa richesse – on ne fait pas fortune aussi rapidement en restant honnête.
Cette ville est incroyable. Jamais je n’aurais pensé qu’il puisse exister dans le monde pareil endroit, enveloppé de brumes et de mystères, replié sur lui-même… J’en viens à me demander si Crosswind n’a pas été créée pour mon esprit tourmenté ! Ces vents terribles, qui s’infiltrent dans chaque rue, qui s’enroulent autour des tours et des êtres, sont comme le spleen qui me ronge depuis des mois : une bise glaciale qui pousse et pousse encore, jusqu’à finir par atteindre les endroits qui lui résistent toujours. Oui, il semblerait bien que ma mélancolie ait trouvé ici un environnement qui lui convienne !
C'est un privilège de la jeunesse que de considérer que les vieux l'ont toujours été.
J'ai besoin de savoir quelle est réellement ma place. Et pour cela, il faut que j'abandonne toutes celles qu'on m'a attribuées.
- Venir embêter une damoiselle en pleine nuit... Quel manque de savoir-vivre, quelle indignité !
Quoi, cette histoire ne vous dit rien ? Vous n'auriez pas sauté le tome 2 de Mystères à Minuit, par hasard ?
- Ces ensorceleuses fantômes de me plaisent guère... Elles sont d'humeur perpétuellement exécrable, et le récit de mes nombreux exploits ne suffit même pas à leur arracher un soupçon d'admiration, te rends-tu compte ?! C'est la preuve qu'elles ne sont point normales et qu'il faut se méfier d'elles !
Ecoute, Charlie, tu dois y aller. Je n'ai pas tellement l'habitude de sortir, et ma mère va s'inquiéter si tu ne te montres pas.
Charlie s'aperçut vite qu'elle n'avait pas besoin de parler. Sans doute habituée aux silences de son frère, Elsa ne paraissait jamais en attendre de réponse.
_Malheureusement , si. Nous venons d'échanger nos corps.
Charlie avait le cerveau en ébullition. En l'espace d'une soirée, elle s'était retrouvée projetée dans un autre corps que le sien, qu'elle devait rapidement apprivoiser - la taille, la démarche, même la vision, qui était un peu plus floue...
- Je ne comprends pas, dit-il. Pourquoi s'attaquer à ces fantômes ? Ils n'avaient jamais fait de mal à personne !
- C'est bien vrai, se lamenta Balti. Alors que cet affreux Majordome sans tête est toujours là, lui ! Même après la mort, la vie reste injuste...