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Citations de Camille Kouchner (318)


« Souviens-toi, maman : nous étions tes enfants. »
C.K.
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Les parents se séparent. Bernard hurle, Évelyne pleure. Comme elle, je n'ai pas de père. Il n'est jamais là. Il ne m'aime pas. Je veux du silence. Emmène-moi dans ton île de silence.
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Evelyne me le répétait: « Ton père [Bernard Kouchner] est un héros des mers du Sud. Tu dois le comprendre. Médecin, il a choisi de sauver les autres enfants. Pas les siens ». (p. 45)
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Je demande : « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Gilles et MarieFrance laissent faire ma mère. « Mon bébé, il s’est tué. Au pistolet. Comme un con. » Tout est dit, rien n’est expliqué. Encore aujourd’hui j’ose à peine l’écrire, mais j’en ai le souffle coupé. « Mais c’est ton père, maman ! » Ma mère me sourit. « À peine. Et quand bien même ! Arrête de t’interroger, il est bien libre de se tuer. Liberté, liberté… Je savais qu’il le ferait. Dernier acte agressif d’un homme égoïste. »
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La culpabilité est comme un serpent. On s'attend à ce qu'elle se déploie en réaction à certains stimuli mais on ne sait pas toujours quand elle viendra vous paralyser.
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Ceux en qui j’avais confiance, ceux qui m’ont quasiment élevée ne sont pas venus s’enquérir de ce qui s’était passé. Je ne les ai pas vus s’interroger. Se demander si eux aussi n’avaient pas un peu merdé. Je n’ai vu personne tenter de nous déculpabiliser, venir nous réconforter. Même après la mort de notre mère, leur silence sera notre prison.
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Les mots, ces mots que j’attendais. Je ne suis plus la seule à les prononcer. Cette qualification juridique, si simple. Pas un jugement moral. Une infraction. Un crime puni par la loi. Cette reconnaissance de la souffrance. Par un tiers, enfin. À l’intérieur de moi, un torrent de larmes s’abat, ce torrent que l’hydre n’a cessé d’emplir depuis mes 14 ans. En moi, j’entends un flot déchaîné.
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« Victor, elle dit que le beau-père ne nie pas. « Il regrette, tu sais. Il n’arrête pas de se torturer. Mais, il a réfléchi, c’est évident, tu devais avoir déjà plus de 15 ans. Et puis, il n’y a pas eu sodomie. Des fellations, c’est quand même très différent. » À moi, elle dit des mots qui incriminent : « Comment avez-vous pu ainsi me tromper ? Toi la première, Camille, ma fille, qui aurait dû m’avertir. J’ai vu combien vous l’aimiez, mon mec. J’ai tout de suite su que vous essayeriez de me le voler. C’est moi, la victime. "
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La brûlure au fond de mon ventre, cette torture subreptice et constante, me laboure le crâne. Une culpabilité qui, plusieurs fois dans la journée, jaillit et bouscule ma sidération : en ne désignant pas ce qui arrivait, j’ai participé à l’inceste. Pire, j’y ai adhéré. « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. » Je sais, maman. Ma culpabilité est celle du consentement. Je suis coupable de ne pas avoir empêché mon beau-père, de ne pas avoir compris que l’inceste est interdit.
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Mon beau-père entrait dans la chambre de mon frère. J’entendais ses pas dans le couloir et je savais qu’il le rejoignait. Dans ce silence, j’imaginais. Qu’il demandait à mon frère de le caresser peut-être, de le sucer. J’attendais. J’attendais qu’il ressorte de la chambre, plein d’odeurs inconnues et immédiatement détestées. Il entrait ensuite dans la mienne. Ma nouvelle chambre qui désormais séparait celle de Victor de celle des parents. Cette chambre-péage. Cette chambre-témoin obligé. Pendant ces longues années.
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Ma mère ne m'a que rarement tendu un livre. Elle préférait me regarder faire. (...) Elle vibre quand je découvre Aragon. Hugo aussi.(...) Elle aime que je la continue.
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A moi, elle dit des mots qui incriminent: "Comment avez-vous pu ainsi me tromper? Toi la première, Camille, ma fille qui aurait dû m'avertir. J'ai vu combien vous l'aimiez, mon mec. J'ai tout de suite su que vous essayeriez de me le voler. C'est moi, la victime. P. 166-167
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Camille Kouchner
Après l’enterrement de Marie-France et à l’exception de quelques mails cruels, ma mère ne m’a plus vraiment reparlé.

J’ai pourtant tout essayé : « Maman, je suis en désaccord avec ta vie de femme. Tu ne devrais pas rester avec cet homme. Mais tu es ma mère et ça, je veux le garder. » Elle a tout refusé. Elle a abandonné Lily et n’a qu’aperçu Nathan. Elle n’a jamais rencontré la fille de Victor et pour se défendre a choisi de raconter à ses amis que nous l’avions laissée tomber. Laissée tomber de honte de l’avoir trompée.

Jusqu’à ce message du 11 janvier, six ans après la mort de Marie-France.

 
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Soutenance de la fille du ministre. "Est-ce qu'il viendra ? Vous savez s'il sera là " La "personnalité préférée des Français" contre mes sept années de dur labeur sur la notion d'opposabilité, je ne suis pas de taille à affronter ça. Trop fatiguée. Je ne préviens pas mon père. J'ai trop peur de l'embarras.
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Ce silence qui n'est pas seulement de la lâcheté. Certains d'entre eux sont ravis d'avoir à se taire. Un tel devoir atteste de leur appartenance à un monde. Il est une marque supplémentaire et toujours nécessaire de leur identité. A gauche comme dans la grande bourgeoisie "on lave son linge sale en famille ". Comme chez Madame de Lafayette, la petite société se repaît de toutes les perversités et ne veut surtout pas partager. Même quand il s'agit de crimes, sur des enfants de 14 ans qui plus est. Il faut être dans le secret pour appartenir à la Cour.
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Tout petit déjà, mieux vaut savoir parler. Comprendre que les cris sont une marque de conviction, qu'il n'y a pas à s'en effrayer. Comprendre qu'il faut savoir prendre la parole. Apprendre à choisir ses mots comme des armes de combat. Sur tous les sujets. Apprendre à ne pas montrer sa peur. Prendre le dessus dans al conversation, tout le temps et quel que soit le point de vue. Toujours savoir développer son idée, fixer sa position et l'assumer. A 7 ans, à 15 ou à 40 ans.
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Les convictions imposent ^parfois quelques hurlements. De l'autoritarisme au nom de la liberté. "Entre le fort et le faible, c'est la liberté qui opprime et c'est la loi qui libère." J'en apprendrai la portée.
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Elle disait que l'important c'était de se parler, que tout s'expliquait, que la télévision était un fenêtre sur le monde, la liberté la valeur suprême. J'avais le droit de tout faire tant que j'étais responsable. Et je serais responsable si je tentais de comprendre. Comprendre tout, tous, et tout le temps.
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Quelques années plus tard, c’était au tour de ma tante de se moquer : « Comment ? À ton âge ! Tu n’as toujours pas vu le loup ? » Et elle organisait des rencontres avec des garçons improbables qui avaient pour mission de me séduire et de me déniaiser.
Être à la hauteur des histoires de cul de sa mère, de sa tante et de sa grand-mère… Plus qu’une gageure ! La liberté ?
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Son bonheur retrouvé diffuse en moi une culpabilité indélogeable, une plaie purulente, inguérissable. Une peine inconsolable. Le regard de ma mère, sa joie me broient. Je me sens sale. Pour la vie, je me sens sale. Ses envies de complicité me torturent. Ma honte leur fait barrage. L’hydre m’interdit à jamais toute indulgence et toute spontanéité.
Ma culpabilité est celle du secret, du mensonge. Je ne peux pas te parler. Toute ma vie je te mentirai. Les têtes de l’hydre dansent. Je suis coupable de te mentir tout le temps. Ce sentiment me tord le cerveau, m’empêche de plus rien espérer. Toi qui m’as appris la vérité et le courage de la critique, je vais te décevoir. Penser, c’est dire non ? Vise un peu l’acceptation.
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