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Citations de Camille Kouchner (318)


Je vais t𠆞xpliquer, à toi qui dis que nous sommes tes enfants. Quand un adolescent dit oui à celui qui l’élève, c𠆞st de l’inceste. Il dit oui au moment de son désir naissant. Il dit oui parce qu’il a confiance en toi et en ton apprentissage à la con. Et la violence, ça consiste à décider d𠆞n profiter, tu comprends ? Parce que, en réalité, à ce moment-là, le jeune garçon ne saura pas te dire non. Il aura trop envie de te faire plaisir et de tout découvrir, sûrement. Je vais t𠆞xpliquer que, à force, ensuite, le jeune garçon va dire oui pour nier l’horreur de la situation. Ça va durer, et puis il va culpabiliser, se dire que c𠆞st sa faute, qu’il l𠆚 cherché. Ce sera ton triomphe, ta voie de sortie pour en réchapper.
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Ma mère m𠆞xpliquait : « Tu comprends, j𠆚i fait l𠆚mour à l’âge de 12 ans. Faire l𠆚mour, c𠆞st la liberté. Et toi, qu𠆞st-ce que tu attends ? » J’étais très impressionnée. À 11 ans, je m’évertuais à séduire tous les garçons du collège, ma mère et ma tante pour modèles. Je roulais des pelles et j’invitais à danser. Dans un sourire, je faisais la leçon à mes copines coincées : « Le sexe est un jeu, pas un enjeu ! »
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Ma grand-mère dénonce l𠆞ntrave planquée sous l’utile. Elle déteste les soutiens-gorge. Elle déteste les culottes. Elle n𠆞n porte jamais. Les filles abandonnent robes et escarpins. Avec leur mère, elles ne seront plus jamais des « cuculs entravées ».
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Le jour où j'ai perdu ma grand mère , j'ai perdu ma mère à jamais.
La vie n'a plus jamais été la même.
Les parents ont décidé de louer une maison à une heure de Paris pour se retrouver ensemble chaque week-end ,et parfois pendant la semaine. Ma petite sœur Luz venait d'arriver. Les enfants, les amis, les amis et leurs enfants , se multipliaient. C'en était fini de l'intimité.
A la maison ma mère buvait le soir. Mon beau- père la servait et la servait encore. ça l' aidait à dormir, ça l'aidait à s'en sortir. Il ne fallait surtout pas lui en parler. Lèvres noires, dents noires. Haleine épaisse. Visage effacé . Et souvent une telle méchanceté. Des mots vulgaires , des mots perçants, des mots terrassants. Jusqu'à l'oubli, heureusement. L'oubli de tout, l'oubli de nous. Le soir ma mère me parlait, et le lendemain elle ne se souvenait de plus rien.
Evelyne s'est emmurée. Chaque jour , enfermée dans son bureau , elle relisait , relisait la lettre de Paula. Et elle pleurait, pleurait sans arrêt. Il n'a plus été question de se retrouver après le collège .On filait direct dans nos chambres . "Votre mère n'a pas le courage de parler."
Un jour j'ai insisté. Je suis rentée dans son bureau pour voir comment elle allait. Je me suis approchée d'elle et elle s'est effondrée. Sous ses yeux elle avait encore la lettre de Paula. J'ai pris ma mère dans mes bras et toujours je me souviendrai de ce moment là. Son front dans mon cou, ses épaules tremblotantes, ses bras autour de moi. Toujours je me souviendrai de sa petite voix qui répétait : "Ma maman, ma maman…."
Chacune ses larmes et ses ambiguïtés. Quand je pleurai ma mère m'engueulait. Il fallait savoir respecter ,tenir le choix pour un haut fait. Se désespérer, c'était renoncer à la liberté. Je n'en avais pas le droit . "Camille soit forte. Pour moi, pour elle, ne souffre pas".
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Dès 1990, la gauche révolutionnaire le cède à la gauche caviar.
Le pouvoir rapporte. Il n'est plus question d'école publique pour les petits. Luz, Pablo et tous les "cousins" sont inscrits dans le privé, à l'Ecole alsacienne, qu'on m'a pourtant appris à detester. Les enfants travaillent aussi le réseau des parents. Pendant ce temps-là, mon père chante : "Il n'y a plus d'après à Saint-Germain-des-Prés".
A Sanary, Rocard, Cresson, Bérégovoy, plus tard Jospin trouveront plus de fans que Castro et Allende. Fans de pouvoir, souvent arrivistes nés.

P111.
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Je suis interdite de passé. Quel chagrin d'être privée des souvenirs de son enfance, et des gens qu'on aimait.
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Nous n'appartenons qu'aux groupes que nous choisissons.
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Ma petite enfance a été construite autour de ses retours de voyage. Chaque fois, épuisé, , il nous maudissait. il voyait tant de misère, tant de violence...Malnutrition. Assassinats. Zones de guerre. L'existence de ses enfants riant trop fort, renonçant à manger de la viande ou nécessitant qu'on les accompagne à une activité quelconque mettait mon père dans des colères que je crains encore. Bernard hurlait. Il nous terrorisait, nous reprochait le malheur du monde.
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Alice ne transige pas avec sa haine et ses colères. Elle ne transige pas avec l amour de mon frère. Ses yeux sombres exprimaient assez clairement ce qu elle ressentait.
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Les discours sont vides, ceux qui les prononcent hypocrites ou mal renseignés. Ma mère et la science politique, ma mère et la direction du Livre, ma mère et son féminisme, ma mère et la liberté sexuelle... Tellement long, tellement con. Celle qui nous fait la leçon "dans l'espoir, dit-elle, de nous aider à mieux comprendre" qui était notre mère débite un laïus égocentré et mal écrit. Mes frères et moi trépignons. Pablo quitte les rangs. Tout est faux, sans aucun intérêt. Affadi, décharné. A désespérer.
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Je les ai si souvent vu faire. Je connais bien leur jeu. À Sanary, certains des parents et enfants s'embrassent sur la bouche. Mon beau-père chauffe les femmes de ses copains. Les copains draguent les nounous. Les jeunes sont offerts aux femmes plus âgées.
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Le jour où ma grand-mère s'est suicidée, c'est moi que ma mère a voulu tuer. L'existence de ses enfants lui interdisait de disparaître. Nous étions le rappel de sa vie obligée. J'étais sa contrainte, son impossibilité.
Le jour où j'ai perdu ma grand-mère, j'ai perdu ma mère. A jamais.
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Pages 166-167
´A moi, elle dit des mots qui incriminent : « Comment avez-vous pu ainsi me tromper ? Toi la première, Camille, ma fille, qui aurait dû m’avertir. J’ai vu combien vous l’aimiez, mon mec. J’ai tout de suite su que vous essayeriez de me le voler. C’est moi, la victime.”
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Le chagrin ne passe pas. Il se mue en colère, une colère mutilante. Victor crie, il crie comme si on le désarticulait, comme si on lui arrachait le cœur, lui d'habitude c'est doux. Il crie à s'en péter les cordes vocales. Il crie comme quelqu'un que l'on n'entend pas.
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Maman, toutes ces années, la culpabilité, la tristesse et la colère m'ont étouffée.
J'avais 14 ans et j'ai laissé faire. j'avais 14 ans et, en laissant faire, c'est comme si j'avais fait moi-même. J'avais 14 ans, je savais et je n'ai rien dit.
javais 14 ans et je te mentais, maman. J'avais 14 ans et j'ai sans doute pris du plaisir à découvrir un espace que je croyais interdit.
J'avais 14 ans et, quand on est la sœur, on endosse la culpabilité pour alléger l'expérience du frère, on la fait sienne pour le dégager. On s'emprisonne.
page 204.
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A moi, elle dit des mots qui incriminent : "Comment avez-vous pu ainsi me tromper ? Toi la première Camille, ma fille, qui aurait dû m'avertir. J'ai vu combien vous l'aimez mon mec. J'ai tout de suite si que vous essayeriez de me le voler. C'est moi la victime ".
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Encore, toujours, ma mère, doucement mais fermement, ordonnait mon chagrin.
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Dis-lui ce qu'il s'est passé. Dis-lui que l'inceste n'est pas une liberté. Dis-lui ta blessure depuis tout petit.
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Cette reconnaissance de la souffrance. Par un tiers, enfin.
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A l'enterrement de ma mère, le souvenir des fleurs partout et de ces gens que j'ai longtemps aimés. A l'enterrement de ma mère, le souvenir de ces gens au loin, qui ne se sont pas approchés. Ceux de l'enfance, du Sud, de la famille recomposée. La familia grande.
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