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Critiques de Carlos Sampayo (65)
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Evaristo

Je découvre par le biais de cette oeuvre, la BD argentine. Carlos SAMPAYO a créé un "personnage" : le fameux Commissaire Evaristo. C'est un géant, un costaud, il n'a peur de rien. Son courage a fait sa réputation, il est respecté et craint.

Le volume en noir et blanc comprend plusieurs histoires typiques des années difficiles en Argentine, on y trouve d'anciens nazis, la corruption, les braqueurs, maquereaux et autres tueurs.. Evaristo n'est pas parfait mais il a des principes et de bons indics, il connait sa ville, son histoire et les hommes (ou femmes) qu'il faut.
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Alack Sinner - L'intégrale tome 2 : L'âge des d..

Lorsqu'à la fin de l'Affaire USA, Alack Sinner est pris à partie par son futur gendre, on se dit que cet homme sera décidément toujours aux prises avec l'humanité. Dans ce deuxième tome de l'intégrale, on retrouve quatre albums fort différents entre eux qui continuent d'écrire une autre histoire de l'Amérique : celle des barbouzes, celle des agences secrètes, celle des rednecks aussi. Le dessin de José Munoz garde une grande qualité, s'affinant parfois pour flirter - de loin seulement - avec le comics, tout en conservant ses caractéristiques premières : blancs et noirs tranchés, figures humaines taillés à la serpe, découpage et cadrage parfois déroutant.



Sinner est-il encore détective ? Oui ... et non. Il l'est quand les siens sont en danger : sa fille Cheryl enlevée par des mafiosi, sa sœur Toni enlevée et séquestrée par un Français amateur de photographie et de masochisme. Il l'est aussi quand on l'engage : ainsi en va-t-il de Jill Oates, ancienne compagne de Frank Sinatra croisée dans le premier tome de l'intégrale, devenue une femme d'affaires plutôt gênantes pour le gouvernement. Sinner est aussi un observateur du monde en mouvement. Dans l'album Nicaragua, il est un témoin privilégié de la lutte diplomatique - mais pas seulement - qui a lieu entre le gouvernement des Etats-Unis et les sandinistes nicaraguayens. Là comme ailleurs, Sinner se tient toujours derrière le rideau des apparences : les tensions politiques n'empêchent pas les amours habituelles (avec une Nicaraguayenne), elles n'empêchent pas les tensions père-fille, elles développent même, parfois, les absurdités de la vie quotidienne (ainsi quand sa fille, encore très jeune, est qualifiée de communiste à l'école).



Ce qu'il y a derrière les choses semble bien constituer un fil rouge pour ces histoires d'Alack Sinner. Avec cet homme qui n'a rien d'un héros, on devine les dessous de la vie politique internationale classique comme ceux d'une vie politique clandestine où tout se joue dans les zones grises (L'affaire USA). Sinner donne aussi à voir l'Amérique profonde, conservatrice, qui regarde l'étranger d'un drôle d’œil. A priori, cette Amérique-là n'a rien à voir avec New York où tous ses mêlent. Mais les bas-fonds restent les bas-fonds, qu'ils soient urbains et pluvieux ou ruraux et ensoleillés. Sinner part en bus dans un long trip pour retrouver Sophie, pour laquelle il avait retrouvé son frère boxeur, mais il doit pour cela affronter les mesquineries et des dangers plus réels. Les voyages ne réussissent décidément pas à Sinner qui, même lorsqu'il part pour Paris, s'y trouve confronté à la perversité des hommes (Histoires privées).



Au registre des critiques négatives, il y a toujours cette narration déroutante, dont on perd parfois le fil. Le propos reste noir, indéniablement, mais Sinner, en tant que personnage, s'efface presque derrière les thèmes choisis par les auteurs. Il est un observateur de son monde, certes, mais surtout un simple médiateur entre les auteurs et le lecteur. En d'autres termes, Alack Sinner perd de sa substance et, donc, de sa profondeur dans cette intégrale. Avec ces quatre albums, Alack Sinner n'est plus tant un roman (graphique) noir sur l'Amérique, mais plutôt un portrait sombre de celle-ci, dessiné par un personnage principal qui subit les événements plutôt qu'il ne les façonne.



Des années 1980 aux années 2000, Alack Sinner continue de nager dans un océan d'immondices. Il a toujours ses bouées - Cheryl, Sophie, et même son ami Nick Martinez qui a quitté la police - et, en 2004, il est toujours vivant, détective recyclé en grand-père aimant. L'Amérique est violente, l'Amérique est cynique, mais au final, l'Amérique est belle, et familiale. Mais cela, ce sont les apparences, n'est-ce pas ?
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Alack Sinner - L'intégrale tome 1 : L'âge de l'..

Ce New York là n'est qu'un simple décor : les lumières, les gratte-ciels et les bruits n'ont rien de gigantesque. Chaque personnage porte son drame et sa vilenie et la grandeur de la ville ne signifie que la multiplicité des tragédies personnelles. Dans la faune locale se glissent les auteurs eux-mêmes. En se mettant en scène, Munoz et Sampayo indiquent qu'ils ne sont pas seulement des auteurs qui prennent en main un sujet ; ils se placent comme Sud-Américains portant un regard critique sur la société américaine.



Histoire après histoire transparaît la noirceur de l'âme humaine : incestes, extorsions, chantage, vols, meurtres composent la matière de ces presque quatre cents pages de l'album. Cette malédiction se reflète dans la noirceur du dessin, dont la qualité graphique est l'un des points forts de l’œuvre. Un trait sombre qu'il faut parfois déchiffrer, avec de grands aplats de noir ou de subtils tracés qui rappellent les pattes des maîtres argentins ou italiens. Dans Alack Sinner, la violence est omniprésente : dans la rue, dans les familles, dans les institutions (police), dans le sport (la boxe). Cette violence physique n'est que le reflet de la société, elle-même très compartimentée et racisée, d'où des épisodes humiliants et cruels pour Alack (avec les amis du jazzman, ainsi qu'avec la tante de sa fille) pendant lesquels il est renvoyé à son statut d'homme blanc, ce qui est normal puisque ses interlocuteurs sont exclusivement renvoyés à leurs statuts d'hommes ou de femmes noirs.



Alack Sinner, c'est aussi la démystification du culte des apparences : ainsi ce couple de pasteurs dont le mari aime trop la progéniture tandis que l'épouse la déteste ; ainsi Enfer, la compagne d'Alack, qui lui ouvre plutôt les portes du paradis ; ainsi la police censée protéger les citoyens mais qui les abat par folie politique ou personnelle ; ainsi le nom de Sinner dont la signification apparaît en contradiction avec les principes profonds du bonhomme. Cet agrégat d'histoires publiées indépendamment a déjà le mérite de présenter en un volume des histoires d'une grande qualité graphique. Le défaut inhérent à ce type de publication est qu'au début, les enquêtes de Sinner semblent se répéter tant la noirceur humaine est présente. Autre défaut récurrent dans les histoires : le manque de clarté narrative : le point de vue du personnage principal semble mettre de côté, parfois, le lecteur.



Cependant, l'intérêt de cet album est aussi de mettre en valeur le développement en profondeur du personnage. Alack, simple détective privé au début, se révèle peu à peu. il a démissionné de la police à cause de la violence institutionnalisée, bien qu'il soit amené à collaborer avec elle dans le cadre de ses activités. Alack est aussi un homme profondément seul. Cette solitude est paradoxale tant une métropole telle que New York, mais c'est là un thème que l'on retrouve dans d'autres romans new yorkais, comme dans ceux de Paul Auster. Alack a une famille, certes : une sœur qui vit en Angleterre, un père avec qui les rapports sont impossibles, car le père ne sait pas parler à cœur ouvert. La fonction de détective devient peu à peu secondaire : on voit Alack devenir chauffeur de taxi, puis perdre sa licence. Avec Enfer, il rencontre l'amour charnel avant d'entrevoir la possibilité d'une famille.



Loin de s'attacher fermement, même aux femmes qu'il aime, Sinner possède une âme dont les sillons ont été creusés par les affaires dont il a été le témoin. Jamais en paix, Sinner est sans cesse renvoyé à celles-ci. Dans l'océan new yorkais, Sinner est un naufragé dont les bouées s'appellent Nick, Enfer et Cheryl. A la fin du premier tome de l'intégrale, il ne s'est pas encore noyé.
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Evaristo

J’ai été frappée par la qualité des dessins dans cette bande dessinée. Le texte n’est pas le plus important et quand on voit le peu qu’il y en a, les illustrations se suffisent à elles-mêmes pour suivre les enquêtes du commissaire Evaristo.



Nous sommes plongés dans l’Argentine des années 1950, dans un pays corrompu. Evaristo contient les clichés auxquels on peut s’attendre aux vues des lieux et époques traités, néanmoins, j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette bande dessinée policière.



Ce livre contient 16 enquêtes, donc 16 histoires, mettant en scène le commissaire Evaristo. Finalement les enquêtes sont très courtes et se lisent très rapidement. Parfois, elles me laissaient sur ma fin, j’aurais aimé plus d’actions, plus de recherches. Mais ça, cela doit être mon côté habituée aux romans policiers dont le rythme est beaucoup plus lent.



Evaristo est malgré tout une très belle découverte et je ne pensais pas que j’allais autant apprécié le format BD. Comme quoi, je me découvre encore en tant que lectrice !
Lien : https://desplumesetdeslivres..
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Evaristo

Un grand merci à BePolar et les éditions Ilatina pour m'avoir offert cette BD. Je ne suis pas habituée à critiquer les BD.D'abord le livre est très beau. Il est épais (c'est une surprise !) et la présentation est particulièrement soignée. Tout est en noir et blanc, les épisodes sont séparés par une page très classieuse. C'est une BD inspirée d'un policier argentin qui a existé. Il s'agit d'une série d'épisodes inspirée de la vie de ce policier qui aime particulièrement les bourre-pif et qui plaît beaucoup aux femmes. La fin du livre explique plus particulièrement certains épisodes qui font partie de la légende populaire. Ce que j'ai aimé dans ce livre, c'est la vision qu'il donne de l'Argentine par petites touches, les dessins explicites qui vont droit au but. Un superbe cadeau à faire ... et en plus avec du polar dedans !

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Evaristo

Evaristo est un commissaire, assez macho parfois violent, cet album comporte 16 de ses aventures, il y a beaucoup de thèmes abordés sous forme de quelques pages, cela fait référence :

- l'enlèvement de Eichmann, nazi,

- un personnage politique de la vie Argentine des années 20 et 30 : Juan Ruggiero

- Une organisation mafieuse polonaise qui organisa un trafic de femmes

- Premier serial killer qu'on surnomma "courtaud aux grandes oreilles"

- Dictatures argentines

Et beaucoup d'autres sujets, ce sont des problématiques peu abordés dans les thrillers classiques, d'où l'intérêt de cette très belle bande dessinée.

C'est assez particulier de pouvoir découvrir des personnages dont on lit une histoire, c'est ce qui se passe quand on lit un roman graphique par rapport a un livre classique, et tout est important pas seulement les mots, mais les dessins, les expressions des protagonistes.

J'ai vraiment beaucoup aimé, ces petites scénettes de la vie en argentines, ces mini enquêtes, car on voie ce fameux commissaire Evaristo, qui est sur tous les fonds, dans toutes les situations possible et inimaginables, bon il as le bon rôle et souvent, le dernier mot.

Mais les histoires étaient très différentes les unes des autres et les planches de dessins très expressif, ça donne un petit plus de l'histoire et cela permet d'encore plus de s'impliquer dans les investigations.

De plus cet ouvrage est vraiment magnifique, et je remercie vraiment BE POLAR et les éditions Illantina m'avoir permis de pouvoir le lire.

De plus c'est un plaisir de diversifier mes lectures que ça soit dans le format que dans la thématique.
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Evaristo

Carlos Sampayo est un excellent spécialiste du polar. Tout le monde ou presque connaît Alack Sinner (Le bar à Joe) et ses aventures dessinées par Jose Muñoz, qui firent les délices des lecteurs de (A suivre). Pas de détective privé désabusé ici mais le commissaire argentin Evaristo Meneses, chasseur de criminel et de truands et plutôt dur en affaires. Ca, si Evaristo réfléchit vite et bien et ne renonce pas devant l'adversité et le danger, il sait très bien se servir de ses poings et de ses flingues… le vrai Evaristo (1907-1992) n'a semble-t-il pas été conquis par ses aventures mises en BD mais bon, quand on est devenu une légende, un modèle de réussite et d'incorruptibilité, on peut se montrer difficile…



Nous sommes dans les années 60, peu de temps avant que les militaires prennent le pouvoir en Argentine avec les conséquences et les exactions que l'on sait. L'album reprend quelques unes des enquêtes les plus connues ou les plus spectaculaires qu'Evaristo Meneses fut amené à résoudre. A de rares exceptions (Opération Hermann et Sous la menace) elles concernent des délits de droit commun. Opération Hermann revient sur l'enlèvement et l'exfiltration en 1960 par les services secrets israéliens d'Adolph Eichmann et pose la question de la violation des règles diplomatiques les plus élémentaires concernant la légitimité d'un Etat. Plus glaçant encore, Sous la menace explore les prémices de la prise de pouvoir par la junte militaire et de la « guerre sale » que connut l'Argentine à partir du début des années 70 et qui fit autour de 10 000 victimes.



Evaristo est un très bel album (format agréable, beau papier mat…) qu'agrémente un bref mais utile appareil critique. le scenario de Carlos Sampayo est rigoureux et d'une sobriété allant droit au but. le dessin de Francisco Solano Lopez est d'un clarissime total, associant élégance et équilibre, dans la droite ligne D'Alex Raymond (Rip Kirby) ou de Franck Robbins (Johnny Hazard). On est loin du dessin halluciné de José Muñoz et des ses grands aplats mais tout cela est efficace et donne un recueil parfaitement réussi.

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Evaristo

Le fort du récit ne réside pas uniquement dans sa qualité graphique ou sur la construction d’un personnage principal iconique, il repose également sur une narration des plus habiles qui a su s’accommoder du contraignant format magazine.
Lien : https://www.actuabd.com/Evar..
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Evaristo

Certains diamants jettent mieux leurs feux dans un écrin noir. Car "Evaristo" est un bijou, une pierre brute... voire brutale. Le superbe graphisme en noir et blanc de Francisco Solano Lopez sert à merveille et met parfaitement en valeur les sombres histoires de Carlos Sampayo.

Une BD remplie de ce que Audiard appelait " les hommes ".

C'est macho. C'est amoral, même si il y a chez Evaristo un certain code de l'honneur. C'est du polar à l'ancienne... et c'est jouissif.



Merci aux Éditions Ilatina et à Bepolar pour cette belle découverte.



#Evaristo #Sampayo #SolanoLopez #Ilatina #Bepolar #BD #lecture #livres #chroniques



Le quatrième de couverture :



Comment écrire un récit policier en Argentine? Comment créer un héros crédible est le plus grand défi dans un pays où les policiers et les détectives privés s’occupent généralement d’affaires étrangère aux exigences de l’imagination.

Avant de créer Evaristo avec Solano López, Carlos Sampayo avait déjà inventé Alack Sinner aux côtés de José Muñoz.

Dans Evaristo, le personnage est un commissaire argentin modelé par le mythe: Evaristo Menezes, héros de persécutions légendaires, célèbre pour son côté obsessif et son courage. Dans ces épisodes, il y a des récits à énigme, un duel Borgésien, des intrigues politiques, des assassins en série…

Sampayo change de l’un à l’autre, le ton et la stratégie. Ses histoires parviennent à une complexité et ses fins ont une solidité rarement vues en bande dessinée.”

D’après le prologue de Pablo de Santis
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Evaristo

Evaristo convainc aussi bien par sa beauté graphique que par sa construction narrative. Indispensable pour les amoureux d’Alack Sinner, cet ouvrage devrait plus largement trouver sa place dans les bibliothèques d’amateurs de polars.
Lien : https://www.avoir-alire.com/..
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Fly Blues

Quel monde détestable ! Cette fois, je risque d'être piquant, à la hauteur de ma déception. Triste vision de la France, ultra violence à tous les coins de rue, désillusions, tromperies, tout ceci est d'une tristesse désolante. Une surenchère de boue, un magma d'excréments. Tout ce que j’abhorre.



Trompé par le dessin d'Oscar Zãrate (à l'ancienne, inhabituel, un peu malhabile, sorte de gribouillis de cahiers d'école, une patte personnelle qui m'attirait vraiment) et la thématique musicale sur fond de jazz, je déchante totalement. La narration de départ m'a un peu fait penser "La guitare de Bo Diddley" de Marc Villard, mais alors, qu'on est loin de ce bon roman ! Quand l'un touche au vrai, l'autre paraît totalement factice, fantasmé, et de très mauvais goût. Je n'adhère à rien de ce monde qui m'attriste. Je n'avais qu'une hâte, achever ma lecture pour passer à autre chose.



Je ne comprends pas ce que ces pages défendent, sinon des bassesses irréelles. J'y vois un catalogue de mauvais esprit, une liste de misères accumulées, un échafaudage de mauvais scénarii. Qu'on me comprenne bien, le monde des bisounours n'est pas le mien, j'aime à me frotter à la crasse et aux égouts, les horizons désenchantés existent, je ne tiens pas à les nier. Mais traiter ces thèmes à cru sont appréciables quand cela implique une réflexion sur l'humain. Il s'agit de pointer la saleté pour s'élever, secouer la fourmilière.



Rien de tout ça dans "Fly Blues". Ici, la gratuité de l'entreprise me semble nauséabonde et putative, tout est facile et vil, désincarné et fort peu crédible. Ce Carlos Sampayo n'est vraiment pas pour moi. Je redonnerai sa chance à cet auteur, mais je n'en recommande pas cette lecture-ci, à moins d'avoir envie de perdre son temps en se traînant dans la fange, ce qui peut se concevoir... il y a - à mes yeux - bien des nourritures plus digestes, qualitatives et raffinées. Penchez-vous plutôt sur Renaud Dillies, Alain Kokor, Nicolas Dumontheuil, Fred, Luc Brunschwig, Nicolas Vadot, Jean-Jacques Sempé, Wilfrid Lupano, Zidrou, tout est bon, intelligent et poétique chez ces gens-là.
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Carlos Gardel, la voix de l'Argentine, tome 1

Je pensais découvrir une œuvre dans une ambiance de tango, chaude, violente et sensuelle. J'avoue que c'est une grosse déception, il n'est question que des mystères autour de sa vie, était-il argentin, uruguayen ou français, quelles étaient ses accointances avec le monde de la politique, et on s'y perd avec tous les personnages, les flashback. En effet, au départ il est question d'un débat, dans les années 2000, sur sa personnalité, et s'ensuit quelques scènes de sa vie. C'est décousu, les personnages se mélangent, et je ne suis pas du tout entré dans cette histoire. Un graphisme sec, en contrastes, efficace et vigoureux n'a pas suffit pour m'accrocher.
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Le bar à Joe

Une lecture fascinante d'un bout à l'autre ! Très recommandé, évidemment !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Alack Sinner - L'intégrale tome 1 : L'âge de l'..

Ainsi, à mes yeux, ce premier volume de l'Intégrale Alack Sinner est bien plus la découverte d'un artiste hors du commun et d'un univers complètement atypique que le simple plaisir de me perdre dans du bon polar !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Trois artistes à Paris

J'avais lu ce livre il y a plusieurs années mais n'en avais pas gardé un souvenir mémorable. J'avais d'ailleurs revendu ce livre sans regret. Je l'ai revu en bac à soldes et je l'ai racheté parce que j'aime le dessin de Zaraté et Sampayo n'est pas un mauvais scénariste, loin de là.

Ce fur donc une redécouverte, mais je dois reconnaître que cette histoire me laisse toujours aussi froid. Il y est question de 3 artistes qui vont être honoré par une fondation. Chacun à sa manière représente une vision assez radicale de son art. L'écrivain s'est fait connaître en refusant d'utiliser certains mots, réduisant de plus en plus son vocabulaire. Le pianiste, fils d'un virtuose émérite, s'est distingué par une capacité de concentration qui amène son interprétation aux portes de la perception. le peintre est un spécialiste de l'autoportrait, mais a passé les dernières années à remodeler son visage pour atteindre une forme d'universalité du visage. Une journaliste entreprend de les interviewer pour débusquer ce qui les anime, ce qu'ils dissimulent.

Réflexion sur l'art et l'artiste, ce récit très ambitieux m'a pourtant fortement ennuyé. Il navigue en permanence entre approche philosphique et une forme d'absurdité assez déroutante. Par exemple beaucoup de dialogues en second plan renvoient à une situation politique troublée, qui semble entrer en résonance avec l'état d'esprit des personnages. Ce procédé ne fonctionne jamais vrament. Comme les interventions d'un garde du corps qui semble représenter le garant d'un certain ordre, qui confine à la brutalité sous-jacente des dictatures. Mais il semble tpujours déplacé, dans le mauvais sens du terme. Au lieu d'apprter un contre-point, il fait plutôt pièce rapportée. Déception, donc.
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Alack Sinner, tome 1 : Viet Blues

Alack Sinner, c'est la poésie noire de la Grosse Pomme, et cette lassitude qui transpire partout.

Alack Sinner, c' est le new-yorkais pur jus témoin de la sauvagerie, de l'inhumanité de la mégalopole nord-américaine.

Ce détective est atypique, brisé et survivant du Viet Nam.

Renégat de chez les flics, il affronte le cancer qui ronge cette société corrompue dans laquelle chacun survit et affronte ses démons.

Une série crépusculaire, servie parle trait âpre et le noir et blanc de l' immense Munoz.

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L'Année où le lion s'est échappé

Beaucoup aimé ce livre, son rythme dans toute la première partie... Et puis intervient toute une partie destinée à nous détailler le passé d'un des personnages, il est vrai énigmatique... mais l'effet est surtout néfaste, celui de casser notre lecture... J'ai en revanche dévoré la dernière partie qui est la reprise et la fin de la première. Pourtant d'habitude j'aime beaucoup les ruptures dans la chronologie de l'histoire qui amènent souvent une originalité divertissante. Mais quand cela amène une rupture du rythme... dans un roman dont l'enchainement et le croisement rapide des personnages est le principal atout... c'est dommage, on est passé tout prêt du 4 voire 5 coeurs !
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Billie Holiday

Billie Holiday est un sublime roman graphique consacrée à cette grande dame du blues née en 1915 et disparue en 1959.



Disparue, pratiquement depuis six décennies, Billie Holiday fait vibrer l'âme des plus jeunes encore aujourd'hui.

Pour célébrer le centenaire de la naissance de Billie Holiday (2015) une édition inédite de l'album de José Muñoz et Carlos Sampayo a été rééditée l'an passé.



Le célèbre duo argentin signe un album très poignant sur cette magnifique étoile du blues.



Une lecture jazzy de la vie de la Diva américaine que je recommande.



Une pépite ‘blues' à ne pas rater!!

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Alack Sinner, tome 1 : Viet Blues

Dans le monde de la bande dessinée, tout comme dans l’univers du roman noir, le personnage du détective privé possède la particularité de ne pas vieillir. De plus, il s’agit d’un homme solitaire qui n’a que très peu d’attache ce qui lui confère une aura des plus singulières dépourvue d’un certain réalisme alors que paradoxalement, le genre s’attache à dénoncer les travers de notre société. Mais comme toujours, les codes sont fait pour être transgressés et ce sont les deux argentins José Munoz et Carlos Sampayo qui se chargeront de faire voler en éclat le carcan dans lequel on avait enfermé le détective privé en créant Alack Sinner qui donne son nom à la série.



Alack Sinner est né dans un quartier pauvre de la banlieue new yorkaise où il grandit avec sa sœur Toni. Vétéran de la guerre de Corée, Alack Sinner intègre le NYPD en tant qu’agent en uniforme. C’est dans l’épisode Conversation avec Joe qu’il expliquera les raisons de sa démission suite aux excès des violences policières dont il était régulièrement témoin. Mais ce sont ces mêmes flics qu’il dénigrait qui se chargent d’exécuter les auteurs du viol de sa sœur Toni. Ne tolérant pas cette justice sauvage, Alack Sinner va être stigmatisé avant d’être mis à l’écart, ses collègues n’acceptant pas son humanisme moralisateur. Exclu des forces de police, Alack Sinner entretient tout de même une solide amitié avec l’inspecteur Nick Martinez également vétéran de la guerre de Corée. Sa carrière de détective démarre avec L’affaire Webster et L’affaire Filmore. De temps à autre, en manque de fond, Alack Sinner ferme son bureau pour devenir chauffeur de taxi. Mais les affaires dont il a la charge deviennent de plus en plus importantes à l’exemple de Nicaragua qui fustige l’interventionnisme américain en Amérique du Sudet L’affaire USA qui sera la dernière enquête de notre détective vieillissant. Marié à Gloria, Alack Sinner divorcera et aura plusieurs liaisons avec des femmes de caractère comme Loretta, Sophie et Enfer. Sinner qui signifie pêcheur et Enfer auront une fille prénommée Cheryl. Dans Histoires Privées, Cheryl va être impliquée dans une sordide histoire de meurtre qu’Alack Sinner s’emploiera à résoudre afin de lui éviter la prison.



La série Alack Sinner paraît en France en 1975, dans les pages de la revue Charlie Mensuel avant d’être publiée chez Casterman dans la collection Roman (À Suivre). Toujours chez Casterman, l’intégrale de la série fait l’objet d’une publication en deux tomes qui paraissent en 2007 pour L’âge de l’Innocence et en 2008 pour L’âge de la Désillusion.



José Munoz débute sa carrière de dessinateur à Buenos Aires en collaborant avec l’auteur de bande dessinée Alberto Breccia (Mort Cinder / Perramus) et le scénariste Héctor Oesterheld qui travaillait notamment avec Hugo Pratt pour les séries Ernie Pike et Sergent Kirk. D’emblée on détecte l’influence d’Hugo Pratt et d’Alberto Breccia dans toute l’œuvre de Munoz qui rencontre Carlos Sampayo en Espagne, en 1974 alors que l’Argentine subissait les foudres de la dictature. De leur collaboration naîtra les deux séries qui feront leur succès, Alack Sinner et le Bar à Joe. C’est notamment en France que leur travail est salué par la profession qui leur attribue diverses distinctions dont les prestigieux prix du festival d’Angoulême.



S’il est doté de tous les codes du roman noir, Alack Sinner possède également une chaleur et une poésie toute latine que l’on ressent tout au long des aventures de ce détective atypique. Même si on le qualifie de solitaire, Alack Sinner s’entoure de toute une galerie de personnages pittoresques mis en valeur par le graphisme en noir et blanc d’un dessinateur qui parvient à restituer avec talent l’atmosphère bigarrée d’une ville de New York que l’on a peu l’habitude de voir. L’univers d’Alack Sinner est extrêmement dense et s’imprègne des événements de son époque comme la guerre du Vietnam ou l’embargo américain au Nicaragua. Les histoires deviennent de plus en plus complexes en révélant des pans de la jeunesse du détective, ce qui lui confère d’avantage d’épaisseur et d’humanité. Mais paradoxalement c’est lors des enquêtes plus « classiques » que Sampayo révèle tout son talent de scénariste en déclinant des histoires aussi courtes qu’efficaces. D’une enquête à l’autre on retrouve des protagonistes qui évoluent tout comme le personnage principal, raison pour laquelle il est recommandé de lire la série dans l’ordre afin de comprendre les nombreuses interactions entre les différents personnages.



Imprégnés de musique, les différents épisodes mettant en scène Alack Sinner sont bourrés de références rendant hommage au roman noir et au cinéma. On y découvre une scène de Chinatown, on croise le personnage de Travis Bickle et on distingue le livre de Raymond Chandler, Le Grand Sommeil sur la table de nuit d’Alack Sinner. Ce ne sont là que quelques allusions parmi d’autres dans ce monde foisonnant mis en scène par un dessinateur totalement inspiré. Les deux créateurs vont même jusqu’à mettre lumière leurs activités artistiques dans La Vie N’est Pas Une Bande Dessinée, Baby.



Incontestablement, c’est Vietblues qui illustre tout le talent des deux argentins qui évoquent dans cet épisode les discriminations que subit la communauté afro-américaine que ce soit au Vietnam ou à New York. On y croise deux personnages charismatiques que sont l’activiste Olmo et le pianiste compositeur John Smith III, incarnant toute la complexité des rapports sociaux entre les différentes communautés. Outre la tension narrative, l’histoire baigne dans une aura musicale peu commune imagée par la présence du saxophoniste Gato Barbieri, personnage réel, qui composa, entre autre, la bande originale Du Dernier Tango à Paris.



Dans un autre registre, Constancio et Manolo met en lumière l’intégration difficile de la communauté hispanique à New York. Par l’entremise du grand père Manolo, les auteurs font allusion à la guerre civile en Espagne en évoquant l’épisode tragique de Guernica que Munoz illustre avec une force terrible en intégrant des extraits du célèbre tableau de Picasso. Toujours sombre, toujours tragique l’histoire met en évidence dilemmes complexes auxquels Alack Sinner est souvent confronté.



Une ligne graphique originale, des scénarios intenses et complexes font d’Alack Sinner l’une des meilleures séries que la bande dessinée ait jamais connu. Novatrice pour l’époque en mettant en perspective des clivages sociaux dont on entendait rarement parler aux USA, la série reste toujours d’actualité en illustrant les problèmes d’intégrations et de discriminations qui minent toujours les différentes communautés qui composent le pays.
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Fats Waller - Coffret : 2 volumes

Manhattan, 1937. Thomas "Fats" Waller, devant son piano, compose sans cesse. Il se donne entièrement à la musique, se prenant parfois pour Chopin. Mais, à Harlem, il est difficile lorsqu'on est noir et juif de se faire accepter. Et Fats est incompris et mal aimé. Qu'importe, Fats a ses chansons et les emportera au ciel...



Carlos Sampayo nous offre un album assez déroutant. Pas vraiment une biographie de Fats Waller (au final, on apprend peu de choses sur lui) mais quelques instants de sa vie, insérés ici ou là à la montée du nazisme, à la guerre d'Espagne et à la ségrégation raciale. Autour du musicien, des personnages disparates, des femmes qui le méprisent ou encore ceux que sa musique a influencés. Un scénario qui manque parfois de cohérence et de ligne directive, l'auteur s'attardant finalement plus sur une époque (les années 30) qu'à ce personnage de Fats Waller. Le dessin, quant à lui, est épuré. Les couleurs, à dominante ocre et rouge, collent parfaitement à cette époque.
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Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

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Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur cet auteur

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