Nombreux sont les romans à aborder des sujets difficiles comme la maladie, le cancer, le deuil, la guerre… Pourtant, d’aussi loin que je me souvienne, jamais encore je n’avais lu de récit abordant l’un des maux les plus répandus de notre siècle : le sida.
L’héroïne de ce roman, c’est June. Une adolescente de 13 ans qui voue un amour inconditionnel à son oncle Finn, peintre new-yorkais à qui elle rend souvent visite avec sa mère, mais aussi sa soeur, Greta. Le roman prend naissance à la mort de Finn, qui décède des suites de cette maladie étrange pour l’époque, innommable, qui vient brusquement de surgir dans notre société. Le sida. Finn est un personnage lumineux, solaire, qui est au centre de ce récit. Et puis, Dites aux loups que je suis chez moi, c’est aussi l’histoire de Toby, « l’ami particulier » de Finn dont June ignorait l’existence. Progressivement, une amitié va naître entre ces deux personnages qui se consoleront mutuellement de la disparition de leur premier amour…
Il y a quelque chose de beau, de pur, d’étincelant dans la relation qui se construit entre June et Toby. Tout naît dans la peur, la méfiance, et se mue en quelque chose de beaucoup plus simple, plus naturel. June est une enfant à la fois puérile dans son comportement par moment, et étrangement mature dans sa compréhension des événements qui s’imposent à elle. Ce que j’ai aimé chez ce personnage, c’est qu’elle ne prend pas pour argent comptant tout ce que sa famille lui dit. Elle cherche à comprendre par elle-même, parce qu’elle connaissait Finn mieux que personne, parce qu’elle l’aimait, et parce qu’elle veut tenir ses promesses. C’est une enfant combative, loyale, émouvante.
A travers June, ce sont tous les préjugés d’une époque, toute l’hypocrisie d’une famille et parfois d’une société entière, toute la peur et la méconnaissance de cette maladie qui jaillissent. J’ai beaucoup appris sur l’accueil qui a été réservé à cette maladie et à toutes ces personnes qui en sont atteintes… comment peut-on parfois être aussi cruels avec des gens qui n’ont très certainement pas demandé à contracter le sida ?! Comment peut-on se comporter avec aussi peu de coeur ? Comme dans chaque situation où l’humain ne sait rien, c’est la peur qui prend le dessus, jusqu’à engranger des comportements irrationnels.
Le personnage qui m’a, de loin, le plus bouleversée, c’est Toby. Son sens du sacrifice, son amour pour Finn et June a quelque chose de tellement précieux… Qui ne rêverait pas d’une telle âme soeur ? Toby m’a brisé le coeur, j’ai rarement tant aimé un personnage aussi plein d’humanité et d’altruisme et qui subit une situation si injuste, dont il n’est pas responsable. Car peu importe les épreuves qu’il traverse, Toby reste fidèle à ses valeurs, à son amour, à ses engagements…
Les dernières pages du roman m’ont brisé le coeur, et j’ai du mal à quitter ces personnages qui m’ont accompagnée si longtemps. Je pense que June, Finn et Toby auront longtemps une place spéciale en mon coeur. Ce sont des personnages que je n’ai pas envie d’oublier, et qui m’accompagneront.
En conclusion
Dites aux loups que je suis chez moi est un roman lumineux, étincelant, plein d’injustice et d’espoir à la fois. C’est un roman que j’ai aimé et que je porterai longtemps en mon coeur. Je me suis énormément attachée aux personnages, et probablement plus encore à cette relation qui se tisse entre June et Toby. Un roman indispensable pour comprendre la peur qu’inspirait le sida à une époque où cette maladie était encore méconnue, et pour la beauté et le message qu’il inspire.
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