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Critiques de Carol Rifka Brunt (119)
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Dites aux loups que je suis chez moi



Nous sommes dans les années 80, dans la banlieue new-yorkaise de la classe moyenne.

June, 14 ans, est écrasée de chagrin à la mort de son oncle Finn dont elle était très proche.

Il vouait une grande affection à sa filleule et lui apportait la bienveillance nécessaire à la construction de sa personnalité.

Elle ne trouve aucune consolation auprès de ses parents, débordés par leur travail, ni auprès de sa sœur aînée, Greta, qui s’emploie à l’humilier.

Elle trouvera un soutien inattendu en Toby, compagnon caché de Finn, malade du SIDA et rejeté par le reste de la famille.

June est une jeune fille qui vit dans un monde intérieur, peuplé de loups et de fées, qui porte toujours les mêmes 2 pull et revendique sa marginalité.

A la fois généreuse et susceptible, introvertie et pleine d’amour à donner, elle s’achemine vers la maturité en étant confrontée aux fausses vérités, la superficialité des apparences, les nuances des sentiments et le caractère inéluctable de la mort.

L’auteur a un style très fluide, les 500 pages du roman s’enchaînent sans heurt même si parfois j’ai eu besoin de faire quelques pauses pour réfléchir aux questionnements de cette adolescente.

« Si je pouvais remonter dans le temps, pourrais-je être assez altruiste pour empêcher Finn d’attraper le SIDA ? Même si ça voulait dire que je ne l’aurais jamais comme ami ? Je ne savais pas. Je n’avais aucune idée de la réelle cupidité de mon cœur. »

Sans caricature, June est l’adolescente typique, mal dans sa peau et son âme, qui s’accroche à son enfance tout en essayant de prendre les marques de sa propre personnalité.

« Toute ma vie j’ai écouté maman. Les occasions. La chance. (…) mais (…) j’arrive pas à croire que je ne suis plus censée être un enfant. Et cette occasion-là alors ? Est-ce qu’il y a une deuxième chance pour ça ? »

En explorant son entourage, elle va accepter la personne qu’elle est et va pouvoir faire son deuil.

Excellent roman d’apprentissage, Dites aux loups que je suis chez moi est à la fois une chanson nostalgique et le bruit joyeux du papillon qui sort de son cocon.



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Dites aux loups que je suis chez moi

L’écriture de l’auteure m’a tout de suite beaucoup touchée. À travers June, l’héroïne, Carol Rifka Brunt aborde le thème du SIDA qui, dans les années 80 était tabou et soumis à des préjugés (on attrape le SIDA par un baiser). June est très attachée à son oncle Finn avec qui elle partage un lien très fort.



J’ai aimé le côté enfantin et insouciant de June, peut être amplifié par la façon dont la traite sa mère et sa sœur. Mais en même temps la jeune fille va montrer durant le roman une réflexion plus adulte parfois même plus que les adultes eux-même. Sa sœur Greta, Finn et June forment un trio spécial, lié par la jalousie de Greta.



Le caractère de celle-ci est vraiment très difficile à comprendre, voulant à la fois être en retrait et être présente auprès de Finn et sa sœur. À la mort de Finn, June crée secrètement une relation avec Toby, l’ami « particulier » de son oncle. La jeune fille s’affranchit de ses parents, qui n’approuveraient pas le simple fait qu’elle lui adresse la parole.



En effet, au delà du SIDA, c’est la façon dont il est transmit qui provoque la colère de la mère de June, tenant Toby pour responsable de la mort de son frère. Pour elle, Toby a piégé Finn et devrait aller en prison. Transmettre volontairement le SIDA est un crime mais Toby l’a t-il vraiment fait ? C’est la question que se pose June. Celle-ci est vraiment curieuse de découvrir Toby et à travers lui de ressentir à nouveau la présence de son oncle qu’elle aimait tant.



En n’écoutant pas sa mère et en voulant se faire sa propre opinion j’ai trouvé le personnage de June très mature pour son âge (elle a 14 ans). C’est assez rare mais j’avoue que durant ma lectures j’ai eu les larmes aux yeux. Le roman renferme tellement d’émotions. L’amour est le plus important. L’amour que portait June à son oncle Finn, celui que portait la mère de June pour son frère et l’amour de Toby pour Finn.



Mais l’amour qui conduit le plus toute l’histoire est celui des deux sœurs : Greta et June. Car si Greta s’avère méchante envers sa sœurs, il y a en fait une manifestation de l’amour qu’on ne traduit pas toujours de la bonne façon : la jalousie. Car après la mort de Finn, Greta pensait « récupérer » sa petite sœur. Mais c’était sans compter l’arrivée de Toby, le compagnon de Finn.



Celui-ci prend de la place dans la vie de June au grand désespoir de Greta. Celle-ci s’avéra aussi capable de beaucoup d’amour en particulier pour sa sœur Je n’ai pas de mots pour décrire toutes les émotions qu’on provoqué en moi ce roman. C’est une petite merveille qui m’a touchée en plein cœur. C’est un livre juste où je n’ai relevé aucun point négatif. Un des ces ouvrages dont il serait dommage de passer à côté.
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Dites aux loups que je suis chez moi

New York, début des années 80, une jeune adolescente raconte son univers, sa solitude, son amour pour son oncle Finn qui va mourir du sida. Un roman qui nous replonge dans l’adolescence, ses certitudes et ses doutes.

Aussi parce qu’il fait écho à mon histoire personnelle, ce livre m’a touchée, bouleversée même.

Très belle écriture et histoire passionnante, je recommande vivement !

Un superbe premier roman découvert grâce à Gérard Collard.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Un contexte narratif lourd



1987. Le SIDA est une maladie reconnue, mais dont la réalité est encore très peu connue, et des chercheurs et du grand public. Le mythe et les craintes que cette maladie génère exclue bon nombre de personnes malades de la société, considérés comme des parias contagieux et criminels. Oui, criminels. Retenez que ce n’est qu’en 1993 que le somptueux, brillant et nécessaire Philadelphia sortira en salle aux Etats-Unis.



Ce contexte historique est particulièrement bien retranscrit, même si, en grande fan de Philadelphia, je n’ai rien appris ni ai été étonnée. En revanche, ce que j’ai vraiment appréciée, c’est que ce contexte ne soit pas central à l’histoire. Oui, deux des personnages sont malades et oui, cela influe fatalement sur le comportement des autres protagonistes, mais ce motif n’éclipse en rien le nerf de ce roman : la complexité des relations familiales.



Big up donc pour cet équilibre très apprécié.



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La parenthèse artistique : métaphore de la guérison du cœur



J’ai particulièrement apprécié le motif de l’art qui transperce ce roman de part en part. Que cela soit à travers les poses que prennent les différents personnages, les représentations qu’ils tentent, les tableaux/objets exposés ; mais surtout à travers l’évolution et les modifications du dernier portrait de Finn, celui qu’il fait de ses nièces, jouant ainsi un rôle crucial dans leur relation future.



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Des relations familiales complexes



La relation qu’entretiennent les deux sœurs est pour moi la véritable problématique du roman, son cœur de développement. J’ai été sensible à son évolution, aux efforts de chacune pour faire un pas vers l’autre, aux difficultés qu’elles rencontraient à appréhender cette sœur apparemment insensible… Je m’y suis projetée, ai été très émue, mis en rapport beaucoup des interactions que j’avais avec ma petite sœur pendant notre adolescente.



Greta vs. June fonctionne aussi bien que Greta avec June. Les deux soeurs sont vraiment touchantes dans leurs « je t’aime/moi non plus ». Les relations qu’elles entretiennent sont d’une profonde justesse.



Paradoxalement, c’est plutôt la relation June/Toby qui m’a déçue. J’ai trouvé certaines des réactions des personnages particulièrement incohérentes. A mon sens, même en deuil et dans le contexte historique que nous avons décris, June (qui n’a tout de même que 14 ans) accorde bien trop rapidement sa confiance en cet homme adulte détesté par ses parents, qui tente de prendre contact avec elle après le décès de son oncle. Si la fin de l’ouvrage vient justifier cette confiance mutuelle rapide, j’ai tout de même passé quelques centaines de pages à douter de la crédibilité de June. Voilà pour mon seul petit bémol.



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La suite sur le blog ;)


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Dites aux loups que je suis chez moi

Ce roman nous ramène au milieu des années 80, au moment de l’éclatement de l’épidémie du sida. Ceux qui avaient la vingtaine comme moi à cette époque se souviendront très bien de la façon plus qu’honteuse dont cette maladie était présentée.



L’héroïne de ce roman est June, une jeune adolescente, un peu boulotte, qui se sent décalée par rapport à sa soeur aînée Greta, 16 ans, qu’elle trouve plus fine, plus jolie, plus intelligente. Ses parents sont comptables et particulièrement pris par leur travail.



June n’est pas asociale mais n’a apparemment pas d’amis proches de son âge. Elle voue une très grande admiration à Finn, son oncle maternel, artiste peintre renommé avec lequel elle passe de longues après-midi culturelles.



Finn, homosexuel, est malade du sida. Sentant sa fin proche, il décide de réaliser un portrait de ses deux nièces ensemble. Quelques semaines plus tard, toute la famille assiste à son enterrement. June aperçoit un homme qui se tient en retrait. La colère manifestée par sa mère lui fera comprendre qu’il s’agit du petit ami de son oncle, celui qui a transmis à Finn la terrible maladie.



June sera contactée par cet homme, Toby. Elle se liera en secret d’amitié avec lui et découvrira au fur et à mesure qui était véritablement son oncle :



« – Finn avait l’air de se ficher du fait qu’il allait bientôt mourir, ai-je dit.



Et c’était la vérité, Finn était d’un calme olympien jusqu’au bout, jusqu’à cette dernière fois où je l’ai vu.



– Eh oui.C’est ça le secret. Si l’on s’assure d’être toujours exactement celui qu’on veut être, si l’on fait en sorte de ne connaître que les personnes les plus formidables, alors peu importe de mourir demain. »



Si au début de cette amitié, June est surtout guidée par l’envie de retrouver un peu de son oncle adoré à travers Toby, les mois passant, elle va prendre conscience que Toby la guide à travers ses propres sentiments (notamment l’amour caché qu’elle ressentait pour Finn et qu’elle vivait d’une manière honteuse).



« Mais si on se retrouvait à éprouver la mauvaise sorte d’amour ? Si par accident, on finissait par tomber amoureux de quelqu’un dont il serait si dégoûtant d’être amoureux qu’on ne pourrait en parler à personne au monde ? (…) Et si cet être était votre oncle et que, chaque jour, vous portiez cette chose dégoûtante avec vous en pensant qu’au moins personne n’était au courant, que tant que personne ne le saurait tout irait bien ? (…)Toby avait posé sa joue contre le haut de ma tête et ses larmes coulaient le long de mon front et de mon visage, dégoulinant au-dessus de mes yeux…. Glissant sur ma joue et mes lèvres. Je ne savais pas si l’on pouvait attraper le sida par les larmes, mais je m’en fichais. Ce genre de choses ne me faisait plus peur. »



Toby lui révèle les liens fraternels profonds qui ont unis jusqu’au début de l’âge adulte Finn et Danni, la mère de June et comment ces liens se sont délités en raison du comportement de Danni, comment celle-ci l’a accusé à tort d’avoir transmis le sida à Finn.



Avec une grande bienveillance et sans jamais rien demander pour lui-même Toby va faire grandir June. Ce qui aura des retentissements sur la vie de sa famille, mais je n’en dirai pas plus car il vous faut découvrir ce roman. Et comprendre à la page 459 l’origine du titre. Je vous garantis que vous allez passer un excellent moment de lecture.



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Dites aux loups que je suis chez moi

J’avais de grandes attentes pour ce roman, probablement de trop grandes attentes d’ailleurs, car elles n’ont malheureusement pas toutes été comblées. J’en attendais beaucoup, et je ressors un peu déçue car, je dois le dire, je me suis ennuyée pendant ma lecture ! Alors oui, je sais, ce n’est pas le genre de livre qu’on lit pour son « action » mais pour ses émotions, mais même là j’ai trouvé qu’il y avait trop de longueurs.



Trop de longueurs, car selon moi le livre aurait pu faire 250-300 pages au lieu de 500. Ce qui fait que je n’avais pas tellement envie de retourner lire mon roman quand j’en avais l’occasion. Mais la très très belle plume de Carol Rifka Brunt, à fleur de peau et très délicate, m’a néanmoins totalement charmée, et j’avais tout de même envie de connaitre le dénouement de cette histoire.



Le roman aborde de nombreuses thématiques, le premier étant le sida. Mais le Sida a son arrivée dans les années 1980, période où les gens ne connaissaient que peu la maladie et rejetaient totalement les malades par peur et par préjugés. Le personnage de Tobi représente cet aspect de l’histoire, et c’est un personnage que j’ai beaucoup apprécié. Toutefois, j’aurais aimé le connaitre davantage, et que toute la beauté de sa romance avec Finn soit dévoilée davantage et surtout plus tôt.



Mais le roman aborde également d’autres thématiques, comme le passage à l’âge adulte. Et là, je tiens mon personnage féminin principal préféré de tous les temps : June. June est une jeune fille qui se laisse totalement bercer par ses émotions, et ne s’ennuie pas à vouloir connaitre ce que les autres pensent d’elle. Elle rêve de Moyen Âge jusqu’à passer des heures dans des endroits où elle se sens comme à cette époque – ce que j’ai fait aussi à son âge je dois le dire (quoi, vous ne vous êtes jamais imaginé en princesse en descendant les escaliers d’un château ?! Non ?! Bah moi oui !) – et n’a pas encore la notion de l’amour telle qu’acceptée par la société. J’ai trouvé sa relation avec Finn très belle, mais c’est surtout sa relation avec sa sœur Greta que j’ai trouvé touchante.



Et pendant tout le roman, je me disais que j’aurais tellement aimé avoir un point de vue alterné entre June et Greta ! Ce sont deux personnages très différents mais complémentaires, à deux périodes charnières de leur vie, et ça aurait vraiment pu être merveilleux. Tanpis, s’il le faut j’écrirai une fan fiction (non non je plaisante, je suis incapable d’écrire de la fiction !) ! Leur relation est chaotique mais très intéressante, et évolue continuellement au fil des pages.



La fin de ce roman m’a tout bonnement bouleversée. Les nombreuses thématiques soulevée par l’auteure tout au long du récit trouvent une issue, et nous donne un final absolument grandiose et poignant.



Si vous aimez les histoires poignantes, traitées avec mélancolie et délicatesse, ce roman est fait pour vous ! Car il faut le dire, un roman qui traite de tels thèmes, écrit magistralement, et qui a pour héroïne une adolescente de 14 ans, sans pour autant que ce soit un roman jeunesse, ça ne trouve pas dans tous les rayons ! Et rien que pour ça, il mérite d’être découvert !



15/20
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Dites aux loups que je suis chez moi

Ce livre m'a offert un dernier coup de coeur fin 2016 ! Ce livre est une réussite à tous les niveaux. J'ai trouvé l'histoire très touchante et même s'il ne se passe pas forcément beaucoup de choses tout au long du roman, j'ai eu beaucoup de mal à décrocher de ma lecture.



J'ai aimé suivre le personnage de June et son évolution tout au long de l'histoire. J'ai trouvé que les relations qu'elle entretient avec tous les personnages de son entourage (mais plus particulièrement avec sa soeur et Toby) sonnaient toutes très justes. L'auteure a un réel talent pour décrire toute la palette d'émotions ressenties par June tout au long du roman sans jamais tomber dans les clichés ou le pathos.



Outre cet aspect émotionnel j'ai apprécié lire un livre sur la thématique du SIDA dans les années 80, de voir comment était perçue cette maladie pendant cette période et la méconnaissance dont elle était l'objet...



J'ai été épatée de voir que ce livre est le premier de l'auteure, et je me jetterais sans hésiter sur ses prochains romans.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Récit d'amour tendre porté par un style poignant, témoignage bouleversant sur la réalité d'une maladie vécue comme honteuse, le sida.
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Dites aux loups que je suis chez moi

June, adolescente de 13 ans, est très proche de son oncle Finn, non sans conséquence sur sa relation précédemment fusionnelle avec sa soeur Greta. Lorsque Finn décède du sida, June découvre alors Toby, l'ami "particulier" de son oncle dont sa mère voulait cacher l'existence. Une relation particulière et clandestine va naître entre eux.

Un joli roman. On devrait plus souvent écouter nos adolescents et retenir les leçons de leur innocence, leur vision du monde et des gens dénuée de préjugés.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Certains romans s’oublient. Celui-là, non. Je n’ai pas oublié June. Je ne l’oublierai sans doute pas. June est une adolescente dont les parents sont absents les trois quarts du temps. Sa sœur a été un vrai soutien pour elle jusqu’à ce que l’adolescence semble l’éloigner d’elle. June n’a pas beaucoup d’amis. June aime se promener dans une forêt, s’imaginer à une autre époque et elle adore son oncle Finn. Hélas, ce dernier va mourir à cause du Sida, une maladie encore mal connue dans les années 1980 et qui a tendance à jeter la honte autour d’elle.



Mais June s’en moque. Finn est parti. Il est mort. Il n’a laissé qu’un tableau où elle est avec sa sœur. Enfin non, il n’a pas laissé que ça. Il y a aussi Toby, qui se présente comme l’ami de Finn. June va alors développer un lien avec lui. La jalousie va s’inviter dans la danse accompagnée d’une pointe de rancœur à l’égard de son oncle. Pourquoi n’a-t-il jamais parlé de cet homme ? Petit à petit, June va ouvrir les yeux sur des choses qu’elle n’avait pas vues ou que les adultes ne voulaient pas qu’elle apprenne.



Avec la mort de Finn, June grandit. Elle va découvrir ses parents sous un autre jour tandis que Greta tente vainement de communiquer avec elle. Je dois l’avouer, j’ai été touchée par la relation des deux sœurs, par cette absence de compréhension par moments alors qu’au fond elles se connaissent bien toutes les deux. La vie les a juste éloignées, mais chacune a su voir des choses que les parents n’ont même pas soupçonnées. D’ailleurs, j’ai aimé l’intrigue du tableau, les visites à la banque jusqu’à la fin où l’expert vient donner son avis. Cela reflète bien des éléments sur cette famille où les non-dits et mensonges étaient bien présents autour de Finn.



Puis il y a Toby avec qui June va apprendre pas mal de choses. Leur relation est complexe, mais va leur permettre d’avancer dans le difficile travail de deuil de Finn. Ensemble ils vont progresser même si parfois ils vont se retrouver à reculer de trois pas.



Et le Sida est là. Il demeure. Il menace aussi. Il a déjà pris quelqu’un, mais pourrait bien emporter une autre personne. Au début, cela n’importe pas vraiment à June sauf que cela va finir par compter à ses yeux, plus qu’elle ne l’aurait cru sans doute.



Dites aux loups que je suis chez moi est un roman touchant, qui n’est pas tendre avec son héroïne. Il est question du Sida, de ce qu’il peut provoquer autour de lui à une époque où on le connaissait mal. (Et même maintenant encore, certaines idées demeurent...) Il est aussi question du deuil, des relations avec l’entourage, des dégâts que les mensonges peuvent causer. C’est un roman fort où les masques tombent pour dévoiler une réalité complexe où la souffrance se débat avec l’espoir. Si vous voulez d’un livre qui ne s’oublie pas, qui sait traiter de choses difficiles, alors laissez-vous tenter par Dites aux loups que je suis chez moi !


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Dites aux loups que je suis chez moi

Dans la famille Elbus, il y a le père, la mère, la fille aînée (Greta, 15 ans), et la cadette (June, 13 ans). Il y a aussi l'oncle Finn, qui est au centre du roman même s'il meurt prématurément du Sida.

Finn vivait depuis quelques années avec Toby. Une partie de la famille Elbus tient ce dernier pour responsable de la mort de Finn, il lui a transmis le virus fatal. La jeune June ne s'arrête pas à cette « évidence » et est attirée par Toby, seul lien qui lui reste avec cet oncle qu'elle aimait tant. Outre le fait qu'il est potentiellement contagieux, Toby est étrange, et la relation qui semble se nouer entre lui et June devient vite inquiétante pour le lecteur. Quant à Greta, elle traverse également une mauvaise passe, et se défoule facilement sur sa petite soeur.



A travers l'histoire de Finn Elbus, c'est le rapport de nos sociétés à cette maladie et à ses victimes à la fin des années 1980 qui est exploré. A l'époque, le Sida affectait d'abord les homosexuels. La plupart des sidéens étaient tenus au ban de la société à double titre : d'un part en raison de leur maladie et de l'ignorance par le grand public de son mode de transmission, d'autre part à cause de leur homosexualité ainsi révélée à leurs proches. Ce thème est brillamment traité, mettant en évidence la double peine subie par les malades pendant le temps qu'il leur restait à vivre.

Les difficultés de l'adolescence et la complexité des rapports dans les fratries sont aussi présentées avec finesse. Violence et complicité (voire tendresse) cohabitent ici de manière surprenante mais tout à fait crédible, pas seulement dans les rapports entre Greta et June mais aussi dans ceux entre leur mère et son frère Finn.



J'ai trouvé ce livre émouvant et fin.

Il peut être lu dès quinze ans, même s'il est parfois dur, à l'instar des thèmes douloureux qu'il aborde.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Très très beau livre.émouvant.qui mène à la réflexion.a lire impérativement
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Dites aux loups que je suis chez moi

Un roman que je pourrais conseiller à un ado, à la fois pour les relations familiales finement dépeintes et pour comprendre la terreur et la honte qu'inspirait le sida pendant ces années 80.

Malheureusement, j'ai découvert en le lisant qu'il s'agissait d'un roman plutôt "Jeune adulte", et ce n'est vraiment pas ma lecture favorite...
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Dites aux loups que je suis chez moi

A la fin des années 80, on commençait à voir des proches mourir du Sida. La maladie ne touchait plus seulement des people « aux moeurs dissolues » qui « couchaient avec n'importe qui » et se déchiraient la tête avec toutes sortes de substances. Mais ce nouveau virus, aux modes de transmission alors mal identifiés, restait assimilé à l'homosexualité et à la toxicomanie. Le Sida était donc honteux pour beaucoup, certains y voyaient un châtiment divin ('divin', 'de Dieu', pas 'délicieux', et quand Dieu se met en colère, ça ne rigole pas)... Je parle au passé, mais trente ans plus tard, les amalgames sont tenaces (sida = homosexualité et/ou toxicomanie, mais aussi homosexualité et/ou toxicomanie = honte)...



Finn, l'oncle de June, succombe à cette maladie en 1987. La jeune fille de quatorze ans est très proche de cet homme. Le deuil va être douloureux, d'autant plus que sa soeur, de deux ans son aînée, est une vraie peste, et que leurs parents ont leur idée sur la façon dont Finn a contracté le virus, et que cette interprétation bloque pas mal de choses.

Grâce à une amitié inattendue, June va être accompagnée dans ce 'travail' de deuil, poursuivre un petit bout de chemin avec cet oncle disparu trop tôt.



Le titre de cet ouvrage m'évoquait un thriller, et comme je ne lis pas les quatrième de couverture, j'ai été surprise en découvrant l'histoire.

'Dites aux loups que je suis chez moi' (pour une fois le titre est bien traduit, littéralement) est une chronique familiale, où l'on suit plus particulièrement une jeune adolescente en souffrance.

Beaucoup de sensibilité et d'émotion dans ce roman initiatique, qui m'a parfois fait penser à 'Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur' (Harper Lee). Et si l'on peut s'étonner du comportement d'un des adultes et le trouver irresponsable, il s'explique de façon très touchante au fil du récit.



Subtil, triste, beau.
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Dites aux loups que je suis chez moi

1987 : l'oncle Finn, artiste peintre renommé et parrain vénéré de la jeune June, disparaît en contractant cette toute nouvelle maladie qui ravage la communauté gay, cette peste de la fin du 20ème siècle qu'est le SIDA et qui effraie alors la population par sa virulence et son taux de mortalité élevé. Le jeune peintre cloisonnait soigneusement sa vie privée, cachant l'existence de son compagnon Toby pour préserver les relations familiales qu'il entretenait avec sa sœur unique et sa famille. Toby décide de sortir de l'ombre à la mort de Finn, et prend contact avec June. Une amitié secrète va naître entre eux, une complicité se nouant au fil des jours, faisant mûrir l'adolescente qui va découvrir que la vie n'est pas toujours aussi simple que l'on pourrait le croire, et que les hommes peuvent parfois se montrer bien cruels face à la peur de l'inconnu ou quand on dérange leurs certitudes...



Un roman qui met fin à l'insouciance ? Un roman nous rappelant que "l'homme est un loup pour l'Homme" et que le temps ne change rien à l'affaire face à des préjugés bien ancrés ? Que nenni, sous la nostalgie des mots perce l'espoir, plaisant virage pris par l'auteure, toute espérance ne semblant pas vaine puisqu'il semblerait qu'un regard innocent et dépourvu d'œillères puisse faire basculer les choses vers un dénouement inattendu !

Certes, je n'ai pas touché au transcendant, mais j'ai été agréablement surprise par la plume sensible de l'auteure. La lecture est entraînante et agréable et Carol Rifka Brunt arrive à toucher notre corde sensible sans nous envaser dans une marmelade de larmoiements lénifiants ! Une auteure à suivre...
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Dites aux loups que je suis chez moi

Dans ce récit, nous atterrissons en plein coeur des années 80, une période où le sida est encore méconnu et qui est considéré alors comme une maladie honteuse et tabou.



On fait la connaissance de June, une adolescente ordinaire,qui à travers son point de vue, va nous relater la mort de son oncle Finn atteint du sida. Elle nous raconte sa relation avec celui-ci et sa rencontre avec son petit-ami, Toby, lui aussi touché par la maladie.



L'héroïne de ce livre est attachante, curieuse, mais aussi fragile car elle se sent seule avec des parents peu présents. Malgré tout, elle fait preuve de beaucoup de maturité et de force. J'ai partagé ainsi ses doutes, ses peurs mais aussi son chagrin qui m'a émue.



Carol Rifka Brunt dresse ici un tableau juste de la société par le biais notamment de la famille de June qui rejette le petit-ami de Finn.



Un premier roman doté d'une magnifique plume parfaitement maîtrisée et pleine de sensibilité.



Un récit d'apprentissage écrit par une auteur très prometteuse et qui nous donne une belle leçon de tolérance.
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Dites aux loups que je suis chez moi

J'ai tout aimé dans ce roman; l'histoire, l'époque, les personnages et l'écriture. Attirée par de nombreux avis positifs, à mon tour je suis tombée sous son charme.



Carol Rifka Brunt a réussi dans son premier roman à dépeindre avec beaucoup de justesse les années quatre-vingts dont je suis très nostalgique. Si mon compte est bon, June a exactement le même âge que moi et bien qu'on ait grandi dans deux pays différents confrontées à une réalité sociale toute autre, la musique qu'on écoutait et les films qu'on regardait étaient souvent les mêmes. Depeche Mode, The Cure, Amadeus au cinéma, je m'en souviens. Et puis la peur de ce virus encore mal connu, je me rappelle aussi.



C'est une belle histoire bâtie sur la relation entre une nièce et son oncle Finn qui s'adorent. Quand la mort emporte ce dernier, June se lie d'amitié avec Toby, un homme étrange et seul, tout aussi affecté par la disparition de Finn. Les liens familiaux y sont finement décrits, la complicité puis l'éloignement entre deux soeurs (June et sa soeur Greta) et parallèlement entre la mère de June et son frère Finn. Bref, des relations familiales compliquées à cause des non dits, de la jalousie, des espérances non concrétisées. C'est enfin une peinture émouvante d'un amour homosexuel et d'un amour platonique.



Ce roman m'a agréablement surprise par sa finesse et sa justesse des sentiments. Je me suis plongée dans cette chronique de la décennie 80 avec beaucoup d'émotion. Une lecture passionnante dont je garderai un bon souvenir.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Ce livre tournait pas mal sur la blogosphère et le billet enjoué d’Eva aura eu fini de me convaincre. Une lecture hors de mon programme et surtout un achat à la clé ! Mais aucun regret. Pour ceux qui n’auraient par hasard aucune connaissance du pitch, voici la présentation de l’éditeur :



Nous sommes au milieu des années 1980, aux États-Unis. June est une adolescente taciturne, écrasée par une sœur aînée histrionique et des parents aussi absents qu’ennuyeux. Depuis sa banlieue triste du New Jersey, elle rêve d’art et de son oncle Finn, un peintre new-yorkais reconnu. Mais Finn est très affaibli et meurt bientôt de cette maladie qu’on n’évoque qu’à demi-mot, le sida. Inconsolable, la jeune fille se lie d’amitié avec un homme étrange, Toby, qui se présente comme l’ami de Finn. Confrontée à l’incompréhension de son entourage, et à la réalité d’une maladie encore honteuse, June va brusquement basculer dans le monde des adultes et son hypocrisie. Chronique des années sida vues par les yeux d’une adolescente,



Carol Rifka Brunt est née aux États-Unis et vit aujourd’hui en Grande-Bretagne. Dites aux loups que je suis chez moi est son premier roman. Oui, encore un premier roman pour moi. Je dois mettre un bémol à cette présentation : si le point de départ de l’histoire est le décès du sida de l’oncle de June, Finn , je trouve que le roman se concentre plus sur la sororité que sur cette époque et la maladie. Le véritable fil conducteur de l’intrigue est l’histoire de ces deux sœurs qui se sont tant aimées puis au fil des ans se sont éloignées l’une de l’autre, au point de passer leur temps à se chamailler. La mort de cet oncle, parrain très investi auprès de June, va rouvrir ici les rancœurs – n’est-il pas à l’origine de cette rupture ? Car en filigrane, on découvre ici que June, l’héroïne du roman, s’était tellement investie dans cette relation au point d’en oublier qu’il était simplement son oncle, et d’en oublier sa famille ou même d’ouvrir les yeux sur cet homme. Comment a-t-elle pu ignorer l’existence du compagnon de Finn ? De la détresse de sa sœur ? En ça, la romancière sait traiter avec talent de l’adolescence où l’on pense surtout à soi et où l’ouverture aux autres est un passage obligé mais difficile.



C’est bien l’aspect roman d’apprentissage qui m’a plu ici. June va être amenée, même contrainte, à ouvrir les yeux sur le monde – le sien, sa famille – découvrir ici ses parents en tant que personne, voir sa mère en tant que sœur et pas uniquement en tant que parents, et elle va voir l’image de sa propre sœur se briser… et les désillusions s’enchainer mais aussi l’amour réapparaître. June a 14 ans – une adolescente qui a volé en partie mon cœur. Car malgré tous ses défauts, comme au début du roman, ses déclarations peuvent sembler immatures (surtout sur sa sœur), elle va grandir sous nos yeux et va comprendre que oui, nous sommes tous faillibles, même nos parents et qu’elle-même n’a pas un comportement parfait. Et que nos actes ont des conséquences.



Elle m’a rappelé la jeune ado que j’étais, j’avais une assez haute opinion de moi-même à l’époque 😉



Les années 80 sont présentes mais ici c’est plutôt « cool » d’avoir un « oncle mort du sida » – assez étonnant quand je me souviens à quel point les personnes atteintes du sida ont été traitées. Le souci, c’est plus l’homosexualité de l’oncle et la relation qu’il avait avec sa sœur – on a le sentiment que les mêmes actes manqués se reproduisent à chaque génération et qu’il est temps de les briser.



C’est un premier roman qui a le don d’étudier à la loupe les relations intra familiales et qui réussit à pointer du doigt ces silences, ces non-dits, ces secrets qui viennent mettre à mal la famille. La romancière gratte le vernis, comme celui du portrait des deux sœurs, réalisés par leur oncle avant sa mort.



Au final, j’ai découvert un style fluide, plaisant et une auteur prometteuse, « à la plume sensible et puissante », même si j’ai ressenti à plusieurs reprises quelques longueurs et que je n’ai rien éprouvé pour l’oncle ou pour Toby, ce que je trouve fort dommage. Malgré tout, je n’hésiterai pas à lire son prochain roman.
Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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Dites aux loups que je suis chez moi

Happée par le concert de louanges, j'ai plongé dans ce roman... en sortant hélas très vite la tête de l'eau pour finir ma lecture en mode brasse indienne, c'est-à-dire en diagonale.

L'écriture est plate, sage, scolaire. Le récit est une quête de la vérité au sujet d'un oncle adulé par la narratrice de 15 ans. On sait donc d'emblée que les personnages vont retourner leurs vestes et révéler leurs secrets. Mais les surprises sont maigres, car l'auteure s'arrête aux lieux communs ou autres incontournables de l'époque sida (honte, mensonges et mythes familiaux, dégénérescence, solitude...). De plus, pathos et bons sentiments sont hélas au rendez-vous. Le tout s'étire interminablement autour de scènes lentes. Et je n'ai pas cru à cette amitié improbable entre la narratrice et l'amant de son oncle, qu'elle ne connaissait pas avant la mort de ce dernier et qui fait tout pour l'attirer à lui.

Le seul intérêt de ce roman réside dans son titre et dans la petite frange métaphorique créée par la forêt dans laquelle la narratrice aime à se perdre pour provoquer des loups imaginaires.
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Dites aux loups que je suis chez moi

"Dites aux loups que je suis chez moi" traite de sujets forts et surtout du Sida peu souvent abordé dans les romans. Un premier roman très bien écrit, d'une grande sensibilité, une héroïne touchante, ce roman fera parti de ceux que je conseillerai autour de moi. Je suis passée très prés du coup de coeur.

Si vous ne l'avez pas encore lu, n'attendez pas...foncez
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