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Critiques de Carol Rifka Brunt (118)
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Dites aux loups que je suis chez moi

Lorsque June est confrontée à la perte de son oncle Finn, causée par le sida, sa tristesse est immense, tant Finn représentait pour elle, au-delà du lien de parenté, un meilleur ami mais aussi, malgré sa répugnance à se l'avouer, un premier amour.



C'est ainsi un double deuil que June expérimente, celui de la mort d'un proche mêlé au dépit amoureux quand elle se rend compte qu'elle ne savait pas tout de Finn, notamment une information importante : l'existence de son compagnon, Toby.



Quand celui-ci entrera en contact avec elle, même si spontanément, elle le déteste, elle verra aussi l'occasion à travers lui de mieux connaître Finn. Ce sera le cas, mais elle fera aussi la connaissance de Toby et des secrets qui entouraient sa relation avec Finn, lui ouvrant de nouvelles perspectives et des clés de compréhension du monde qui l'entoure, ce qui n'est pas rien quand on vient d'entrer dans l'adolescence…

« Dites aux loups que je suis chez moi » est un premier roman très riche, qui mêle des sujets assez lourds et difficiles à traiter. le roman se passe dans les années 1980, à l'époque où le sida était une source d'angoisses et de clichés stigmatisants, en plus de perturber la vie des adolescents de l'époque (« le mercredi suivant était le 1er avril. le président Reagan passait à la télévision pour faire un grand discours sur le sida. C'était la toute première fois. Apparemment, il en connaissait un rayon sur le sujet depuis un moment, mais il avait préféré garder le silence. Ce qu'il a dit, c'est que tout le monde – et en particulier les adolescents – devait arrêter de faire l'amour. Il ne s'est pas exprimé précisément en ces termes, mais en gros, c'était ce qu'il voulait dire. ») Mais en réalité, ce n'est pas vraiment un roman sur cette époque, même si elle lui donne son contexte, en tout cas je l'ai ressenti ainsi, mais plutôt un roman sur une jeune fille qui tout simplement grandit et qui apprend, en traversant son épreuve personnelle, à s'ouvrir aux autres.



En effet au début du roman, June est une adolescente un peu geek, solitaire, qui aime d'une manière exclusive (« […] j'ai toujours été comme ça. Je n'ai besoin que d'une personne sur qui compter. »), et qui est passionnée par le Moyen Âge, ou plutôt ce qu'elle en perçoit : un monde plus simple, où fuir un présent qu'elle peine à comprendre (« […] si je scrutais avec assez d'insistance, les morceaux du monde se rassembleraient peut-être pour former quelque chose que j'arriverais à comprendre »). Elle entretient des relations classiquement – du moins à cet âge – compliquées avec sa soeur Greta, d'un an son aînée, laquelle est clairement jalouse de la relation que June a pu avoir avec leur oncle, et dont elle a été exclue.



Dans la première partie, jusqu'à ce qu'elle rencontre Toby, June m'a ainsi semblé étrangement fermée aux autres. Elle semble se rendre compte que Greta aimerait avoir plus de relations avec elle mais elle n'en fait rien, persuadée que sa soeur la déteste. Elle ne sait pas pourquoi elle accepte de rencontrer Toby malgré l'envie d'en savoir plus sur la vie de son oncle, mais à son contact, elle se rend compte que les choses ne sont pas binaires, et qu'elle aussi, elle peut offrir quelque chose aux autres. Son évolution transparaît ainsi dans sa manière de nous faire percevoir Toby : au début, je me suis sentie méfiante envers ce personnage trop gentil, trop coulant, aux intentions pas très claires (que veut-il de June ?). Mais peu à peu, il a fini par me toucher car il essaie de toutes ses forces de se fondre dans les attentes de June à son égard : qu'il soit le gardien du monde de Finn tel qu'elle le connaissait, c'est-à-dire sans sa présence à lui, avant qu'elle l'accepte tel qu'il est.



Le coup de coeur est lentement venu à la lecture de ce roman très mélancolique, dont je me souviens avec des couleurs grises et mornes, comme l'hiver auquel June tient tant, car il cadre mieux avec l'idée qu'elle se fait du Moyen Âge. Carol Rifka Brunt a réussi à trouver la voix de June, celle d'une adolescente observatrice, parfois ironique, mais pleine d'esprit et retranscrit par son biais, de manière très crédible, les affres de l'adolescence, quand on cherche sa place, son identité dans un monde difficilement compréhensible. Il y est ainsi beaucoup question du temps, celui qui passe et qui ne revient pas, qui nous fait évoluer malgré la résistance qu'on lui oppose, quand on sait que la personne que l'on est aujourd'hui ne sera plus déjà plus la même dès le lendemain. de cette évolution à marche forcée que Carol Rifka Brunt décrit si bien sourd une petite musique mélancolique qui fait le charme de ce roman : June semble être condamnée à grandir dans le deuil et l'urgence du temps qui passe et qu'on ne peut rattraper. C'est beau et c'est tragique à la fois. N'hésitez pas à dire à votre tour aux loups que vous êtes chez vous ! Qui sait ce qu'ils pourraient vous répondre ?
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Dites aux loups que je suis chez moi

En 1987, nous faisons connaissance avec la famille Elbus, qui habite Westchester, la banlieue nord de New York, avec les parents qui sont comptables et les deux filles, Greta, quinze ans, et June, quatorze ans. le frère de la mère, Finn, est un peintre célèbre qui a arrêté d'exposer – mais pas de peindre – depuis une dizaine d'années, et vit dans l'Upper East Side, un des quartiers chics de Manhattan. Une relation de grande affection s'est développée entre Finn et June. Mais Finn, homosexuel, est atteint du sida, et n'en a plus pour longtemps. Avant de mourir, il tient à peindre un dernier tableau : le portrait de ses deux nièces, qu'il fait poser chez lui. Lorsqu'il meurt, il laisse derrière lui son « ami particulier » (comme l'appelle sa soeur qui le déteste et l'accuse de l'avoir tué en le contaminant), Toby, un Anglais. ● Ce roman nous replonge dans un temps où le sida était considéré comme le « cancer gay », où certains soignants refusaient ces patients de peur d'être contaminés, où on parlait des « 4H » pour désigner les victimes (Homosexuels, Héroïnomanes, Haïtiens, Hémophiles), où les États refusaient de financer la recherche médicale et de s'intéresser au sort des malades, à commencer par Reagan, mais aussi Mitterrand. ● On peine à imaginer aujourd'hui combien de malades on a laissé mourir dans l'isolement le plus total, dans des ailes d'hôpitaux où ils étaient à peine soignés, tout cela dans les pays les plus riches du monde. Les familles elles-mêmes considéraient cette maladie comme un déshonneur et reniaient leur progéniture mourante marquée du sceau de l'infamie. ● Car oui, quarante ans avant le Covid, il y a eu une autre pandémie, mais pour celle-là on n'a pas fait grand-chose, on était très, très loin du "quoi qu'il en coûte" , les victimes étant « des pédés et des drogués » : pas intéressants. ● Bref, ce roman nous replonge dans cette atmosphère, mais sans discours militant, en se contentant de brosser le contexte qui paraît alors tout à fait normal. ● C'est surtout des répercussions du sida sur une famille lambda des lotissements américains du style Wysteria Lane qu'il est question. « J'imagine que nous étions les premières personnes à avoir un rapport avec ce truc énorme qui passait sans cesse aux informations. Les premiers que les gens connaissaient, en tout cas, et ça semblait les fasciner. Quand ils me posaient des questions, il y avait toujours un soupçon d'admiration dans leur voix. Comme si le fait que Finn soit mort du sida m'avait rendue plus cool à leurs yeux. » ● le roman montre avec beaucoup d'acuité et de délicatesse les rapports au sein de cette famille, notamment entre les deux jeunes soeurs, Greta et June, mais aussi, en miroir, entre Finn et sa soeur, la mère de Greta et June, et bien sûr la relation entre Finn et June, puis entre Toby et June. ● C'est un roman d'apprentissage qui montre June de plus en plus confrontée à des choix difficiles, la faisant entrer dans l'âge adulte, sa soeur Greta y étant déjà de plain-pied. le personnage de June est riche et d'une belle complexité. Sa fascination pour le Moyen Âge et son besoin de solitude, notamment, en font quelqu'un d'étonnant, surtout aux Etats-Unis. Mais les autres personnages sont également travaillés et intéressants. ● J'ai beaucoup aimé ce roman, malgré ses longueurs dans les deux premiers tiers : il était peut-être inutile d'illustrer autant la relation entre June et Toby pour que le lecteur comprenne de quoi il retourne. ● A la moitié du livre, je pensais que le récit irait dans une tout autre direction et j'ai été content qu'il ne prenne pas cette voie trop évidente : . ● La dernière partie est très réussie. Bref, une très bonne lecture, je conseille !
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Dites aux loups que je suis chez moi

J'ai eu un véritable coup de coeur pour ce roman d'une rare sensibilité. Jeune, la narratrice, est une adolescente renfermée, mal dans sa peau, qui vit dans l'ombre de sa grande soeur. Le décès de son oncle Finn, un peintre de grand renom, va précipiter les choses pour la jeune fille. Ce roman d'initiation abordé quantité de thèmes: la relation entre soeurs et les rapports mère-fille, le mal-être adolescent ou encore, de façon très subtile, l'homosexualité. C'est avec une finesse de cristal que la romancière nous conte cette histoire.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Ce livre est une belle rencontre inattendue. Il avait été réservé pour quelqu'un qui n'est pas venu le chercher à la médiatheque où je travaille. Lorsque j'ai lu le résumé, il m'a tout de suite donner envie de le lire malgré ses 500 pages. J'ai mis presqu'un mois à le lire, non pas parce qu'il ne me plaisait pas mais parce que je n'avais pas eu assez de temps pour le lire régulièrement. Bref ce roman m'a beaucoup plu. Son histoire : June, une ado de 13-14 ans en 1987 vit avec ses parents dans le New-Jersey avec sa sœur Greta. C'est une fille un peu taciturne mais avec une jolie fantaisie. Son oncle Finn, qui est aussi son parrain, est un peintre New-Yorkais reconnu et décède du sida quelques mois après. Lors de son enterrement, elle aperçoit un homme discret et triste qui n'est autre que son petit ami Toby. Très vite, elle se lit d'amitié avec lui pour en savoir plus sur son oncle défunt, du moins au début du roman.

Ce roman fait la part belle à cette ado qui va basculer dans le monde des adultes. La fin des années 80, qu'on a appelé les "années sida" est bien décrite, beaucoup de références de l'époque. C'est un premier roman de cette autrice et j'ai beaucoup aimé son écriture sensible et drôle à la fois.

Un joli roman que je vous conseille.
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Dites aux loups que je suis chez moi

C'est un roman sur l'amour, la tolérance et les questionnements d'une jeune fille de 14 ans qui se construit au milieu des adultes.

Westchester en 1987 : June Elbus solitaire voue un amour immense à son oncle Finn car avec lui elle peut parler d'art, de musique. En effet ses parents comptables rentrent le soir tard, fatigués, peu disponibles mais c'est surtout sa soeur aînée Greta qui l'écrase par son éclat, son intelligence, ses nombreux amis, et son implication dans le théâtre ...June est timide, passionnée d'histoire du moyen âge, s'habille sommairement, adore les promenades en forêt, la nature, les loups et la fauconnerie ....

Quand l'oncle Finn meurt du sida, elle est inconsolable, elle se sent encore plus seule, rejetée et elle va vivre ce deuil avec sa famille qui a toujours pris des distances avec ce peintre reconnu, homosexuel, ce frère de sa mère qui était si différent, secret mais si exceptionnel et, qui l'amenait visiter des lieux magiques à New York ou il était installé !

Jusqu'au jour ou elle reçoit un petit message accompagné de la théière russe de Finn qui lui était destinée ! C'est Toby " le partenaire particulier " de son oncle qui tente de se rapprocher d'elle pour partager leurs souvenirs de Finn. Elle est réticente au début car il est perçu par sa famille comme celui qui aurait tué son oncle avec le sida mais elle va peu à peu s'attacher à lui, le jalouser même car elle comprend qu'il a vécu des moments agréables avec celui qu'elle croyait tout à elle !

Elle est obligée de vivre leurs rencontres en secret, elle va manquer l'école, aller régulièrement toute seule le rejoindre dans l'appartement de Finn et elle va l'aider comme son oncle l'aurait voulu ! Ils vont partager leurs souvenirs du cher disparu, vivre d'autres expériences, se découvrir des gouts communs mais Toby est fragile car il a aussi le sida et il sait qu'il finira comme son "ami".

Finn a laissé à ses 2 nièces un portrait d'elles, intitulé "Dites aux loups que je suis chez moi " qui va être découvert par la presse et qualifié d'oeuvre majeure du peintre au point que ses parents vont le mettre dans un coffre à la banque et donner une clef à chacune des 2 ados pour aller le contempler à loisir !

Carol Rifka Brunt nous présente avec ce premier roman le monde hypocrite des adultes, le " tabou" du sida qui en 1987 était une infection peu connue et surtout honteuse car attribuée aux homosexuels, bref cette intolérance face à la différence, mais aussi un récit plein de l'amour de cette jeune fille qui tentait de comprendre les siens et la société avec son grand coeur, ses doutes, ses angoisses, ses incertitudes ...

Un roman avec un style agréable, beaucoup de finesse dans l'analyse des sentiments de June et de Toby...

L.C thématique de décembre : littérature étrangère ( hors l'U.E ).

Challenge ABC 2022/2023..
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Dites aux loups que je suis chez moi

Ce livre est une pépite! Puissant et poétique!

Je n'ai pas les mots justes pour l'expliquer.

La façon dont les relations sont décrites nous permet d'entrer complètement dans l'univers des personnages et de leurs sentiments, on partage et vit leurs sentiments et émotions avec eux. La relation entre June et sa sœur Greta est criante d'authenticité. Les personnages sont touchants comme j'ai rarement pu en lire.

Ce livre m'a littéralement transpercée!

Un véritable bijou à lire absolument.

Merci Carol Rifka Brunt pour cet ouvrage poignant.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Retour de lecture sur "Dites aux loups que je suis chez moi" de Carol Rifka Brunt publié en 2012 aux Etats-Unis. C'est l'histoire de June, une adolescente rêveuse qui vit une relation difficile avec sa grande sœur, et qui adore son oncle Finn, un grand peintre reconnu, qui l'initie à l'art. Lorsque son oncle meurt du sida, une tragédie pour elle, apparaît Toby, l'ami de celui-ci, et une nouvelle relation se noue entre cette fille et cet ami, avec le souvenir de l'oncle en arrière-plan. Ce livre décrit de manière superbe le milieu des années 80, la vie de famille dans une banlieue du New Jersey, et l'apparition de cette maladie à l'époque honteuse. Tout le long de ce livre on sent son ombre, la méconnaissance liée à celle-ci, et la paralysie de toute une société qu'elle a pu entraîner à ses débuts. Mais le sujet principal du livre n'est pas le Sida, c'est avant tout un livre sur l'adolescence. C'est un très beau roman d'apprentissage, avec cette adolescente qui essaye de comprendre et qui subit les choix relationnels qui ont été faits par les adultes, notamment sa mère. C'est aussi un roman sur l'amitié, l'amour et la famille. Les relations entre les différents personnages sont superbement bien décrites et très touchantes, tout particulièrement celles entre les deux sœurs et son évolution tout au long de l'histoire. Une des principales qualités de ce livre réside dans la capacité de l'auteure à raconter avec beaucoup de tendresse et de subtilité les états d'âmes de cette adolescente, notamment lors de la phase de deuil ou lorsqu'elle est confrontée à des décisions d'adultes. Comme toutes les ados, June est complexée, naïve, peu sûre d'elle, en admiration devant sa grande sœur, mais elle est surtout très attachante. C'est le personnage principal de ce roman, et c'est elle qui fait qu'on y plonge sans retenue et avec enthousiasme. Un livre qui nous pousse également à la réflexion sur les conséquences de décisions radicales susceptibles d'être prises lors des crises de famille. Il rappelle bien que dans ces cas, le temps ne se rattrape jamais et qu'il y a toujours des dégâts collatéraux. Un livre bouleversant et une très belle réussite de Carol Rifka Brunt pour son premier roman.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Aux Etats-Unis, au milieu des années 80, June est une adolescente de 14 ans très proche de son oncle et parrain Finn, le frère de sa mère. June est dévastée lorsqu'il décède du Sida, maladie encore méconnue et surtout tabou à cette époque. Délaissée par une sœur avec qui elle ne partage plus rien et des parents qui travaillent trop, elle trouvera du réconfort auprès de Toby, "l'ami particulier" comme le nomme ses parents de son oncle Finn. Tous deux plongés dans leur tristesse et leur solitude se lieront pour retrouver goût à la vie face à l'incompréhension de la famille de June. 



Quel coup de coeur !  Il y a des romans qui vous transperce le cœur qui vous chavire et celui-ci en fait partie. L'écriture de ce roman est faite à travers les yeux et la voix de June, elle qui du haut de ses quatorze ans n'est plus une enfant et comprend bien les choses. J'ai aimé sa sensibilité, son empathie et la belle relation qu'elle a eu avec Finn puis avec Toby. Quant à lui, je l'ai trouvé extrêmement touchant, parfois maladroit mais empli de bonnes volontés et de gentillesses. C'est la rencontre de deux êtres qui vont apprendre à se connaître et à faire renaître un peu Finn.

Une écriture subtile sur les relations familiales, l'homosexualité, le sida, les secrets. Un livre qui vous emporte dans un tourbillon de sentiments où l'on est tour à tour révolté par l'attitude de la famille de June, où l'on sourit de certaines scènes et ou d'autres vous vrille le cœur.

Il restera dans mes plus belles lectures de l'année.
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Dites aux loups que je suis chez moi



Dites aux loups que je suis chez moi.

Carol RIFKA BRUNT



C’est dans le New Jersey des années 80 que vivent June (14 ans), sa sœur Greta et ses parents.

Un peu plus loin à New York il y a Finn, son oncle qui est un peintre talentueux et reconnu.

June et Finn sont complices, sont proches. C’est pourquoi la mort de Finn bouleverse autant June.

Maltraitée par sa sœur lumineuse , ignorée par ses parents qui travaillent beaucoup, Finn est son seul ami, le seul qui la comprenne, la considère comme une personne à part entière et accepte son côté fantasque et solitaire(elle aime s’habiller comme au moyen âge, les faucons et les dentelles, les promenades en forêt surtout la nuit en répondant aux loups ).

Finn meurt d’un mal honteux qui fait des proches du mort des parias, Finn meurt du sida.

Il ne reste plus rien à June que le tableau fait par Finn de sa sœur et elle… ainsi que de mystérieuses lettres et colis qui viennent de Toby le dernier (et seul amour de Finn).

Celui que la mère de June appelle le tueur car elle pense que c’est lui qui a contaminé ce frère qu’elle aimait tant !

Une relation particulière se noue entre Toby et June les amenant au-delà de ce que ses parents peuvent accepter mais June s’en fiche, elle veut juste retrouver un peu de Finn en Toby…



Une histoire typique des années sida. On y retrouve l’intolérance, la peur, le rejet et la déliquescence de la fin de vie.

La relation entre la nièce et son neveu est très particulière et émouvante.

L’histoire du tableau à la fois drôle et folle.

J’ai beaucoup aimé cette lecture qui a une véritable ambiance et une vraie densité des personnages.

Un roman d’apprentissage qui laisse de très belles images en tête.

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Dites aux loups que je suis chez moi

Ce livre est paru en France en 2015. Je viens à peine de le découvrir, je ne sais par quels méandres de mes multiples consultations et recherches littéraires internet. « Dites aux loups que je suis chez moi » c’est, au départ, l’histoire d’une famille comme les autres. Il y a les parents, très pris par leur job de comptables et deux filles ados qui ont deux ans d’écart et qui croient se détester, après une enfance fusionnelle. Nous sommes dans les années 80 et vient se greffer, pour cette famille, la maladie de Finn, oncle adoré, qui va mourir du Sida, maladie considérée comme honteuse à cette époque. Ce résumé n’est pas spécialement accrocheur. Tout le bonheur de lecture vient de la proximité que l’auteure nous donne par son écriture déliée, s’exprimant par la voix de June et nous racontant le vécu quotidien des protagonistes. Et tout au long des 497 pages, nous voilà plus que présents aux déchirures de l’adolescence, aux jalousies de cet âge et aussi aux non-dits des adultes. Quel bonheur de lecture ! J’ai été happée dès la première page et même dès la première phrase. Tout au long du livre, comme June, j’ai eu quatorze ans et j’ai ressenti tous ses tourments comme si cette histoire était la mienne. Bien sûr, je n’ai plus quatorze ans depuis longtemps, mais la magie de l’écriture de Carol Rifka Brunt m’a fait revivre tout ce que je pouvais éprouver à cette époque de ma vie. Que demande-t-on d’autre à la littérature que de nous emporter hors de notre quotidien ? Et c’est ce que vient de m’offrir Carol Rifka Brunt. Merci.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Un livre qui ne m'a pas complètement convaincu, à la différence d'un grand nombre de lecteurs et de lectrices de Babelio.

L'histoire est touchante et émouvante mais certains passages et certaines situations ne sont pas convaincantes même si les Etats-Unis est le pays de tout les possibles !

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Dites aux loups que je suis chez moi

Un roman coup de coeur ! Encore un livre que j'ai acheté au hasard pour mon plus grand bonheur !



Je ne vais pas résumer de nouveau l'histoire. Mais je tiens à noter qu'à travers ce roman, l'auteur traite de nombreux sujets : le sida (bien sûr !), les relations familiales dans leur ensemble (des jalousies entre soeurs à la culpabilité d'un mari qui pense que sa femme a renoncé à ses passions pour lui), les pressions carriéristes sur la jeunesse, le secret et sa culpabilité, l'alcoolisme, etc.etc.



J'ai vraiment adoré découvrir et rencontrer cette petite June qui est une ado extraordinaire et que l'on aime rapidement. Sa sincérité, son côté décalé, ne peuvent qu'attendrir. Les parents ( qui ont plus mon âge ...) m'ont aussi beaucoup questionné sur moi (comment on en arrive à devenir à l'opposé de ce qu'on voulait et pouvait faire étant jeunes et est ce si grave ?). Bien sûr j'ai beaucoup apprécié découvrir l'histoire d'amour cachée entre ces deux hommes qui a aussi un écho pour moi. Ce qui est fou c'est de se dire que cette histoire peut paraître du passé et pourtant est toujours d'actualité.



Par contre, j'ai moins réussi à comprendre Greta, l'aînée des soeurs, qui est très ambiguë sur bien des sujets. Après tout, elle semble en pleine crise d'adolescence profonde donc ça se tient.



Bravo à l'auteur qui a réussi à écrire une telle histoire sans tomber dans le pathos ou nous donner le sentiment que l'on doit pleurer. On se laisse porter par le style et cette gamine avec plaisir.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Un roman d'initiation, l'histoire d'une jeune fille qui grandit. June a un oncle peintre, qu'elle adore et qui le lui rend bien. Mais son oncle a une grave maladie qui s'appelle le SIDA à une époque où les traitements n'étaient pas encore ceux qu'ils sont maintenant. June a une soeur, parée de toutes les qualités, mais peste comme pas deux et des parents dans la comptabilité, absorbés par leur travail.Après avoir fait le portrait des deux soeurs, Finn meurt. June va rencontrer l'homme qui partageait sa vie, l'apprécier, se rendre compte qu'aller au delà des premières impressions et des préjugés, vous fait grandir . Par ses démarches, ses choix, la jeune fille va faire évoluer sa famille et surtout sa mère, soeur de Finn, acculer sa soeur dans ses positionnements et préparer son avenir d'adulte. Un très beau livre tendre et cruel, une belle peinture d'une famille américaine, confrontée au SIDA et à l'homosexualité sous la présidence de REAGAN.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Si j’ai été aussi facilement et rapidement happée par ce roman, c’est indubitablement grâce à ses personnages. Des personnages si réalistes, si vivants, si prégnants que j’aurais voulu passer plus de temps avec eux. Des protagonistes aux émotions, aux désirs, aux secrets pas toujours avouables, mais tellement humains. L’envie, la jalousie, la honte, l’hypocrisie, le mensonge… et surnageant au-dessus de tout cela, l’amour. Un amour souvent bouleversant tant il est puissant. L’amour de June pour Finn, de Finn et Toby, de June et de sa sœur Greta, de sa mère pour son petit frère indomptable… Mais un amour si fort qu’il en devient destructeur, qui est parfois si absolu qu’il réduit en cendres toute autre relation.

June, au fil des jours, alors que grandira son amitié secrète envers Toby, découvrira les secrets de la vie de son oncle, les amours qu’il suscitait, les jalousies qu’il engendrait. Auxquelles elle-même était loin d’être insensible. Dès le début, j’ai été tout aussi désireuse d’en savoir plus sur Finn : sa mort annoncée m’était frustrante tant j’avais envie de passer un peu de temps avec cet homme que nous ne côtoierons finalement qu’à travers les mots fascinés de June qui nous communiquent le charme tranquille de cet oncle fantastique, qu’à ses souvenirs idéalisés, fantasmés et ressassés.

Chaque personnage se révèle attendrissant à sa manière. Même celles et ceux que l’on n’apprécie pas toujours – je pense particulièrement à la mère et à la sœur de June – deviennent touchantes car leurs errances sont provoquées par des sentiments parfaitement imaginables. Leurs erreurs deviennent humainement compréhensibles sans les excuser pour autant.

Je les ai tous aimés, ces héros et héroïnes d’une histoire. Avec leurs qualités, leurs défauts, leurs contradictions. June, sincère, brute, intelligente, encore enfantine parfois, marginale, exigeante. Toby, doux, tranquille, décalé, maladroit, si triste. Greta, emplie d’un mal-être tu, caché sous une assurance jouée.



Je me suis parfois tellement reconnue dans certaines émotions, peurs ou désirs qu’il m’était impossible de ne pas me sentir émotionnellement impliquée dans ce roman. Certains passages, parfois tous simples, m’ont bouleversée – comme Greta laissant enfin sortir ses angoisses. L’autrice met en mots des pensées, des émotions que l’on aura tous et toutes plus ou moins expérimentées. En dépit d’un cadre temporel bien précis, c’est un roman qui est en cela universel.



Quant à l’intrigue, si elle est essentiellement basée sur les relations mouvantes entre les protagonistes et les sentiments qui tournoient dans le cœur de chacun d’entre eux, est aussi une plongée émouvante et révoltante dans ces « années sida » où la maladie était à la fois méconnue et crainte, source de peurs, de rejet et de honte.



L’histoire en elle-même est simple, mais les mots de Carol Rifka Brunt prennent aux tripes. C’est un tourbillon de sentiments humains, de réalisme sensible, d’émotions qui ne tombent jamais dans le pathos, dans le niais ou dans le too much. Un roman qui, tristement, se dévore alors qu’il se révèle se difficile de quitter tant il est poignant et subjugue par ses personnages.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Dans les années 80, aux Etats-Unis, June rend visite à son oncle Finn, un grand peintre qui se meurt du sida. A cette époque où cette affection est méconnue, les malades sont considérés comme des pestiférés... Après sa mort, elle fait la connaissance de Toby, l'ami de son oncle. Elle se réfugie dans cette relation pour retrouver un peu Finn...

Une belle lecture sur le sujet du sida qui est abordé avec beaucoup de franchise : June, narratrice raconte sa vie entre ses parents débordés par leur travail d'inspecteurs d'impôts, une sœur qui s'éloigne de plus en plus et cette absence qui la marque de plus en plus... J'ai aimé que ce thème si sensible à l'époque soit décrit avec beaucoup d’honnêteté. La lecture est assez lente mais c'est plus un portrait de famille avec une approche particulière qu'un événement exclusif de l'histoire américaine. Il y a de moments où l'écriture de l'auteur est très poétique et d'autres où June parait insupportable. Les loups sont en filigrane de l'histoire, comme un mystère, une inconnue qui relie les personnages, comme à travers ce tableau. Une belle lecture, touchante.

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Dites aux loups que je suis chez moi

"Dites aux loups que je suis chez moi" est un premier roman habile, que j'ai lu avec plaisir.

La narration est placée du point de vue d'une jeune adolescente, ses pensées sont restituées avec finesse.

J'ai trouvé que l'histoire était bien menée, j'ai avancé dans le roman sans heurts. Certains passages sont assez émouvants.

Le sujet du Sida est évoqué avec une appréciable pudeur. Ce n'est ni trop larmoyant ni trop sombre.

J'imagine facilement ce récit adapté au cinéma, et c'est peut-être sur ce point que je placerais un petit bémol.

Bien qu'ayant passé un bon moment de lecture, selon moi il manque une patte d'auteur un peu plus affirmée, qui aurait fait basculer le roman du côté des bons livres. Même si les personnages sont bien étudiés (j'ai trouvé Toby convainquant et touchant) l'ensemble manque un peu de parti-pris, ou d'audace dans l'écriture.

Mais c'est un premier roman.

Parions que Carol Rifka Brunt saura sortir les griffes dans ses prochains livres, car elle possède une belle sensibilité, des qualités d'observations et une capacité à donner du corps à ses personnages, ce qui est déjà remarquable.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Ce livre est merveilleux. Il se lit tout seul, parvient à garder un ton léger tout en traitant de sujets graves. Un très gros coup de coeur. June, Toby, Finn, Greta : des personnages qui marquent, c'est sûr.
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Dites aux loups que je suis chez moi

... Un récit touchant, à travers les yeux d’une jeune fille, nous découvrons la dure réalité de la vie, l'hypocrisie des adultes et l’apparition du sida face au grand public dans les années 1980 et comment ces personnages vivent avec la menace de tomber malade et d’en mourir, sans remède connu… J’ai beaucoup aimé l’écriture de l’autrice, l’univers de notre héroïne et la singularité de chaque personnage. Un roman qui se lit très facilement, qui donne à réfléchir et qui restera marqué dans mon esprit. Je ne peux que vous le recommander chaudement car il mérite amplement d’être découvert et surtout, de faire la connaissance de June qui deviendra immédiatement votre meilleure amie.
Lien : https://booksetboom.blogspot..
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Dites aux loups que je suis chez moi

En 1987, June Elbus âgée de quatorze ans, perd son oncle victime du sida (qui est également son parrain, et son premier amour caché). Pour cette adolescente solitaire, complexée et peu sociable, c’est tout son univers qui s’écroule.

Ce n’est malheureusement pas auprès de Danielle, sa mère - soeur ainée de Finn - qu’elle pourra trouver du réconfort. Ni auprès de Greta, sa soeur de quinze ans passés, plutôt jalouse et caractérielle …

Quand elle recevra un message post-mortem de cet homme adulé, accompagné de la théière dont il voulait absolument lui faire cadeau, June décidera de rencontrer Toby, son “rival” inconnu. L’ami de coeur de Finn, un horrible “assassin” aux yeux de sa famille… Et lorsqu’un article de journal révèlera l’existence du fameux tableau peint par Finn juste avant sa mort, mettant en scène ses deux nièces (et intitulé “Dites aux loups que je suis chez moi”) ce sera le comble de la gêne pour les Elbus. À cette époque, le sida est encore un sujet particulièrement tabou, et terriblement culpabilisant pour la communauté gay …

Carol Rifka Brunt signe un premier roman qui nous laisse sans voix … Un magnifique récit complètement bluffant, qui m’a fait sourire ou agacé par moments, pris à la gorge par d’autres … Une écriture tellement juste et puissante que ce drame semble avoir été vécu par l’auteure …

Un très gros coup de coeur et l’immense espoir d’en découvrir un second de la même veine le plus rapidement possible !
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Dites aux loups que je suis chez moi

Voilà une expérience comme je les aime. J'avais vu passer ce livre à l'époque et je gardais une vague image positive à l'esprit mais sans attendre quelque chose de précis de ma lecture.

Et là whaouh ! À peine commencé, ce livre ne m'a pas quittée et après l'avoir terminé, je sais que je ne suis pas prête de l'oublier. Un livre marquant comme on en lit finalement pas tant que cela.



L'histoire est simple - comme souvent dans les excellents livres qui évitent de multiplier les effets et se concentrent sur l'essentiel : raconter une histoire avec justesse et émotion -. June, presque 14 ans, se sent seule entre ses parents, comptables débordés par "la maison des impôts" et sa sœur, la sublime Greta, âgée d'une petite année de plus, qui prend tellement mieux la lumière qu'elle et accapare l'attention de sa famille comme de son entourage. Une soeur dont elle était très proche et dont, malheureusement, elle s'éloigne comme inexorablement. Le seul qui la comprend est son oncle Finn, peintre new yorkais, aussi fascinant qu'attachant, atteint du sida en phase terminale et qui a demandé de peindre le portrait des deux soeurs pendant ses derniers mois de vie. La première scène est magnifique de sobriété et d'émotion contenue. Elle donne le ton au reste du livre, remarquable de bout en bout.



Finn mourra, c'est annoncé dès les premières pages, et June devra trouver sa place et ses marques, sa relation aux autres aussi, notamment avec Toby, l'ami de Finn, qu'elle ne connaissait pas avant son décès et que sa famille rend responsable de la maladie (du pêché ?) de Finn. Il ne faut pas oublier que nous sommes en 1987 dans l'Amérique ultra-puritaine de Reagan, que le sida est une maladie honteuse et que les homosexuels sont au mieux laissés de côté et ignorés, au pire ostracisés car coupables.



June est une remarquable narratrice. Une ado perdue et fragile mais pas tant que cela, qui grandit sous notre regard, malgré ses doutes et ses contradictions. Elle s'efforce de comprendre la société dans laquelle elle évolue, d'avancer aussi. Toby la désarçonne au départ mais voilà ils aimaient sincèrement Finn tous les deux, cela crée un intérêt sincère, un lien indéfectible, qui ne va pas sans aigreur ni jalousie d'ailleurs. Greta est également un personnage complexe et profond, bien plus qu'il n'y paraît. De même pour les parents, la mère surtout, la sœur de Finn, bien mieux travaillée que le personnage habituel, sorte de "personae" de la mère d'une ado.



De nombreux thèmes sont abordés avec une immense subtilité : l'adolescence, la place de l'art dans nos vies et la manière de se l'approprier pour mieux vivre, les liens familiaux (filiaux et fraternels), le regard de la société sur les êtres différents...



Surtout, l'histoire est captivante, l'émotion, présente à chaque page, à chaque ligne. On ne s'ennuie pas une seule seconde. On aime June, profondément, dès la première ligne et bien après la dernière. En trois mots : un livre vrai, beau, lumineux.



2019 m'apporte décidément de très très très belles découvertes de jeunes auteures, toutes incroyablement talentueuses : Jax Miller, Jennifer Clément, Émily Saint John Mandel, Emma Cline, Eleanor Henderson. Et maintenant Carol Rifka Brunt dont c'est le premier livre, j'ai peine à y croire.

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