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Critiques de Caroline Fourest (131)
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Génération offensée : De la police de la cultur..

On découvre dans ce livre jusqu’où on peut aller au nom de l’antiracisme, de l’intolérance avec beaucoup d’exemples à la clé :



Par exemple, cette mère de famille qui se retrouve agonie d’injure pour avoir organiser un anniversaire japonisant pour sa fille ! inutile de préciser que les copines avaient adoré porter des kimonos et se maquiller en geishas !



L’auteure qualifie l’appropriation culturelle de nouveau blasphème. Il est devenu intolérable qu’une femme blanche aborde dans une BD le racisme contre les Noirs ou Madona dans son clip « like a prayer » se déhanchant façon Gospel ou encore que la chanteuse blanche, Katy Perry, ose se présenter au public, coiffée de tresses africaines, et qui a dû s’excuser …



La chanteuse s’est presque flagellée en direct pour avoir osé porter des tresse malgré ses « privilèges de femme blanche »



Camilla Jordana s’est vue attaquée car elle arborait des dreadlocks à la soirée de Césars, mais elle, elle a refusé de s’excuser.



Caroline Fourest explique la différence entre appropriation intellectuelle et appropriation culturelle, on n’est plus dans le pillage des œuvres au temps de la colonisation.



En gros, on arrive à cette idée : seul un Noir peut comprendre le racisme ou encore, seul un Noir peut interpréter au théâtre au cinéma un Noir, un Blanc, un Blanc, une lesbienne, le rôle d’une lesbienne, idem si on est transgenre ou tant d’autres possibilités ce qui laisse pantois. On va vite être à cours d’idée au cinéma ou dans les conférences comme cela se passe déjà aux USA ou au Canada où les professeurs sont obligés de se censurer et risquent leur poste à tout moment.



On vit dans une époque où règne la victimisation : au lieu d’agir, on préfère se sentir offensé pour tout et n’importe quoi au lieu de chercher à trouver des solutions. On est loin de l’esprit de mai 68, de l’art de la discussion, du débat d’idées, on condamne et à l’heure des réseaux sociaux et clic décérébré et intempestif, faire le buzz est tellement plus simple que réfléchir par soi-même.



Je voudrais en profiter pour rappeler cette citation apocryphe de Voltaire :



Je ne suis avec ce que vous dîtes, mais je me battrais jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire.



J’ai beaucoup aimé cet essai, car Caroline Fourest a fourni un travail important, étayé, elle fournit des preuves pour chaque sujet abordé. J’avais peur de me sentir un peu dépassée en le lisant en période de confinement mais il se lit très bien et son argumentation me plaît. J’ai toujours beaucoup de mal à rédiger une chronique sur un essai, je compte sur votre indulgence!



Heureusement, on n’en est pas encore là en France mais depuis Charly Hebdo, on flippe un peu quand même et on sent que cela va nous tomber sur la tête très prochainement. J’aurais pu dire encore beaucoup de choses sur ce livre foisonnant d’idées et de réflexions mais ne divulgâchons pas, comme disent nos amis canadiens. Le titre est excellent et le sous-titre l’est tout autant.



Je suis Caroline Fourest depuis pas mal de temps, lorsqu’elle est invitée aux débats (28 minutes par exemple sur ARTE) et au départ elle me hérissait un peu car je la trouvais trop catégorique, mais ses mises en garde contre l’extrême droite et ses dangers, la montée des populismes, sa lutte courageuse vis-à-vis de Tarik Ramadan m’a permis de l’apprécier davantage et je vous invite vivement à lire cet essai.



Un immense merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m’ont fait confiance en me confiant cette lecture.
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Tout juste un mois après les terribles événements qui ont changé la France et ont insufflé un élan citoyen incroyable, Le livre de poche sort ce recueil de textes. 60 écrivains unis avec la même volonté de défendre la liberté d’expression.



L’ensemble des acteurs du livre a donné de son temps et de son argent pour que vive cette belle initiative dont les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo. 5 euros, ce n’est rien pour un tel recueil.



Dans un délai incroyablement court, l’éditeur a réussi à rassembler cette meute d’auteurs, regroupés sous une même bannière et brandissant leurs stylos comme arme. Leur intelligence et leur liberté de penser aussi.



60 textes forcément inégaux, certains se contentant d’une ou deux maigres lignes, d’autres de plusieurs pages. De l’analyse au cri de ralliement, du souvenir au texte très personnel… il y a de tout dans ce recueil.



L’éditeur a eu la bonne idée d’entrecouper les textes des auteurs actuels, d’extraits de Voltaire, Diderot ou encore Hugo. Pour prouver que le sujet de la liberté d’expression n’est pas neuf et qu’il faut défendre cette liberté jour après jour contre l’obscurantisme.



Sans vouloir détailler tous les textes proposés, j’ai une pensée plus particulière pour les mots de Maxime Chattam qui résonnent cruellement par rapport à son roman en cours d’écriture, pour Ian Manook et son texte si touchant, pour Frédérique Deghelt qui pense à la mère de ces terroristes, pour Dominique Fernandez et Marc Lambron qui nous font prendre conscience à quel point cet événement a touché le monde entier, pour Fabrice Humbert et Romain Puértolas avec leur belle idée de parler du sujet à travers une fiction (grave ou drôle), pour Katherine Pancol et son poème enjoué, pour BHL et son texte très juste, pour Eric-Emmanuel Schmitt et son mordant manuel du fanatique…



Quoi que vous cherchiez, et même si vous ne cherchez rien, vous en trouverez un bout dans ce livre. Une lumière contre l’obscurité qui tente de nous éteindre. Voilà ce qu’est ce recueil. Continuons à allumer de telles lumières.
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

J'ai enfin lu Nous sommes Charlie, après (déjà!) Toutes ces années.

Je me souviens...

Ces soixante textes, certains brefs et d'autres plus longs, me ramènent encore à ce jour funeste, cette matinée maudite du 07 janvier 2015. Matinée de mort, cauchemar éveillé, et ce chagrin, ce chagrin!

Philippe Lançon, Chloé Verlhac, Riss et Patrick Pelloux sont passé avant.

J'avais laissé ce poche collectif noir sur l'étagère huit années entières avant d'enfin, tout de même, de l'ouvrir et de l'enfin lire.

Toute la sidération, l'incompréhension, la colère et la réaction me sont revenues intactes car à peines enfouies et toujours prêtes à ressurgir.

Ces soixante-là ont unis leurs voix, leurs mots, leurs cœurs pour parler et dire... Dire NON à la peur et à l'indicible. Tous.

Soixante voix qui, au final, n'en font qu'une riche et variée dans une cantate à la Liberté.

Horusfonck est Charlie, encore et toujours, à jamais.
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Génération offensée : De la police de la cultur..

Le souci commence lorsqu'on applique une vision séparatiste de l'identité aux êtres et à la culture. Au point d'interdire le mélange, les échanges, les emprunts. Au point de confondre inspiration et appropriation. Ce raccourci mène moins à l'égalité qu'à la revanche. Il ne favorise pas le mélange, mais l'autoségrégation. En revendiquant un traitement particulier, comme le droit à la parole ou à la création sur critères ethniques, on maintient des catégories, des façons de penser, qu'utiliseront les dominants pour justifier leurs préjugés et passer pour des victimes.
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Génération offensée : De la police de la cultur..

C’est avec grand intérêt que j’ai entamé cette lecture, le sujet m’intéressant tout particulièrement.



Caroline Fourest a eu l’idée de cet essai à la suite d’un incident qui lui est arrivé. Elle voulait éditer une BD sur l’histoire de Clodette Colvin, première Noire américaine à avoir refusé de laisser sa place dans son bus, bien avant Rosa Parks. Cette BD est inspirée d’une biographie écrite par Tania de Montaigne, et les dessins sont réalisés par Emilie Plateau. L’acheteuse (blanche) de la filiale américaine de l’éditeur américain a appelé pour dire qu’il était impossible de titrer le livre « Noire » dans sa version anglaise car… la dessinatrice était blanche ! Selon une idée qui se répand, on ne peut écrire sur un sujet que si on est concerné à titre personnel.



L’auteure — et militante — nous dresse un constat marquant et parfois effrayant de la pensée et du militantisme aux États-Unis, qui peu à peu prend pied en France. J’avais entendu parler de certains de ces événements, mais ici nous découvrons la genèse d’une idéologie qui partait d’un bon sentiment et qui finit par détruire le débat d’idées ; ainsi qu’un système qui devient cohérent dans sa volonté de s’imposer par l’intimidation et le refus de débattre, voire dans la tentation de la censure.



Une pensée inquisitrice, particulièrement active sur les réseaux sociaux et dans les campus américains, qui est devenue très intolérante et n’a de cesse de faire plier ses « ennemis », même quand ceux-ci devraient être ses alliés naturels. Avec elle, vous avez forcément tort. Vous êtes essentialisé selon votre sexe, votre couleur de peau, votre culture d’origine, votre religion supposée… dans une concurrence entre celui qui sera le plus dominé et le plus victime des dominants. On ne comprend pas quelle société veulent construire ces gens-là.



Né d’une Histoire américaine très différente de la nôtre, ce mouvement favorise le « moi je », efface toute possibilité de se confronter à l’altérité, et ne voit aucun problème à ne pas venir à des cours de littérature obligatoires sous prétexte de « micro-agressions » dans les livres écrits avant leur naissance. D’ailleurs, l’auteure s’amuse à noter que bien souvent, ces harceleurs d’un nouveau genre ont une culture assez limitée sur les sujets qu’ils prétendent défendre, et qu’ils ont une vision très simpliste du monde. Pour des étudiants en supérieur ou des intellectuels, c’est assez déprimant. Mais ils réussissent à faire virer des professeurs, parce que les responsables ont abandonné ou sont eux-mêmes acquis à ces thèses.



Un point m’a particulièrement effrayé : Kate Parry fut violemment attaquée pour avoir publié une photo avec des tresses fines, qui sont proches de la tradition ukrainienne. Mais les militants antiracistes américains la traînent dans la boue en l’accusant de s’être approprié les tresses africaines ( !). Devant le scandale, sa maison de musique l’oblige à un acte de contrition publique, chaperonnée par un activiste de Black Lives Matter, où elle promet de « s’éduquer ». S’éduquer. Cela m’a fait penser aux systèmes totalitaires du XXe siècle où les « ennemis » du peuple étaient envoyés en rééducation. Ces exemples d’excuses d’artistes intimidés sont maintenant devenus légion.



Dérives de l’antiracisme, appropriation culturelle, meute sur les réseaux sociaux et dans la vie réelle… J’ai beaucoup apprécié lire ce court essai, qui nous offre un récapitulatif de ce qui pourrit la vie intellectuelle, artistique et universitaire aux USA, et qui est déjà chez nous.



J’apporterais cependant une nuance : Caroline Fourest parle de « la Génération Offensée », et il est vrai que l’on constate en France la même tentation totalitaire — il faut dire le mot — dans certaines facultés et sur une partie des réseaux sociaux. Pourtant, il existe — encore — une jeunesse qui sait nuancer, qui reste plus pragmatique et qui sait débattre avec des personnes ayant une opinion différente. Mais elle est moins visible. Espérons que cette jeunesse-là saura ne pas se laisser emporter.



Je remercie NetGalley et les éditions Grasset pour l’envoi de ce livre.


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Éloge du blasphème

Le blasphème : je pense sincèrement que seuls les croyants ont le pouvoir d'être des blasphémateurs. Comment insulter dieu si vous n'y croyez pas ? Mais à partir du moment où les fous de dieu pensent que le fait d'être athée, c'est un blasphème, la raison est perdue !



Après l'attentat du 7 janvier, dont la rédaction de Charlie Hebdo fut victime, presque tout le monde a déclaré "Je Suis Charlie" mais combien connaissent la signification d'une telle déclaration ? Je suis Charlie oui mais ! Nous avons tout entendu, du bon et du mauvais, des doubles discours et même parfois que ce sont les bourreaux qui sont victimes. On nous enrobe d'amalgames, mélangeant le blasphème au racisme, à l'intolérance, à de la provocation gratuite. Quand on effleure les religions, doit-on étouffer notre liberté de pensée ?



Ici, dans une analyse au scalpel, Caroline Fourest nous livre une réflexion intelligente, mesurée et courageuse. Elle sépare le vrai du faux, tentant de faire la lumière sur notre société en pleine mutation face à cette poussée d'intégrismes de toutes origines, entrainant dans son sillage la perte de repère qui pousse certains hommes vers l'extrême droite ou vers un racisme lattant !



Qu'on aime ou pas Mme Fourest, il faut reconnaitre son intelligence, sa perspicacité, son courage. Pour un essai, je peux vous affirmer qu'il est transformé ! Vraiment à lire puis à méditer, bel hommage aussi à la liberté de penser et à ses défenseurs qui risquent leur vie pour que nous puissions encore en jouir et vivre en démocratie.



Dieu n'est que l'image des hommes qui le créent !

Vive la libre pensée !



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Génération offensée : De la police de la cultur..

Dans cet essai assez édifiant , Caroline Fourest évoque cette génération qui s’indigne pour un oui ou un non , qui se sent offensée alors qu’elle serait plutôt intolérante.

Des conférences qui n’ont pas lieu car les étudiants ne supportent pas la moindre contradiction ,interdisent les débats parce qu’ils se sentent atteints , ils sont devenus d’une susceptibilité maladive .

Ça se passe aux EU et certains passages donnent le vertige , les profs doivent donner des excuses publiques pour appropriation inadaptée de la culture d’autrui , comme ces ´ blancs ´ remis à leur place s’ils utilisent des signes distinctifs d’autres cultures .

Hélas , Caroline Fourest nous dit que ce mouvement commence à être présent en France .

Une lecture qui évoque un problème de société qui m’a fait un peu peur je l’avoue .

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Éloge du blasphème

Un ouvrage assez proche d'un autre que j'ai lu récemment, de Richard Malka. Sauf que celui de Caroline Fourest a été écrit pratiquement à chaud, dans les trois mois qui ont suivi les attentats de janvier 2015. Elle est donc particulièrement sensible aux doubles discours du moment et aux ambiguités de certains. Son analyse est salutaire.

Par contre le livre de Richard Malka (Le droit d'emmerder Dieu), pratiquement sur le même sujet, mais écrit quelques années après, après le procès des mêmes attentats, et qui plus est, par un juriste, livre une analyse plus utile à long terme, plus philosophique, tout en étant très concrète. Les deux livres ont en commun de faire le nécessaire historique des fameux dessins de Mahomet. Leurs analyses se complètent d'ailleurs car elle donne plus d'information sur le point de vue musulman. Elle s'intéresse aux conséquences des législations sur le blasphème à l'étranger, et c'est effarant ! Comme lui et surtout Charb dans "Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes", elle démontre le danger mortifère du terme «islamophobie » pour désigner deux choses qui n'ont rien à voir, aussi bien le racisme anti arabe (voire anti étranger), que la peur des intégristes musulmans. Elle montre que le point de vue anglo-saxon est dangereux en ce qu'il conduit à l'autocensure. Un livre très nécessaire.

Je n'ai qu'un regret, ne pas avoir lu ce livre plus tôt, et, bien sûr, avant celui de Richard Malka.
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Éloge du blasphème

Caroline Fourest, avec ce titre que certains trouveront peut-être provocateur, fait du « Caroline Fourest », après tout, c’est exactement ce que l’on attend d’elle. Le blasphème n’est plus un délit en France, tout le monde le sait, depuis la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, elle-même inspirée par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Heureusement pour nous, la Révolution française et ses idéaux humanistes étaient déjà passés par là. Dans le même temps, cette loi encadre la liberté d'expression et d’opinion, en posant par exemple les limites de la diffamation et de la provocation, limites parfaitement connues de Charlie Hebdo.



Après les attentats de janvier, et l’énorme émotion qui a suivi, jetant quatre millions de Français dans la rue lors des marches républicaines, une double lecture des événements a pu être constatée, ce qui continue d’être surprenant à mes yeux. Attention, je vais devoir mettre beaucoup de guillemets dans ce qui va suivre. Il ya ceux qui « sont Charlie », et ceux qui « ne sont pas Charlie ». Certains – des « jeunes de banlieue », mais aussi des « intellectuels » – n’hésitent pas à dire ou à suggérer : « après tout, ils l’avaient bien cherché ».



Les victimes des attentats seraient donc les véritables responsables de tout ce merdier ? Cherchez l’erreur. Mais qui « n’est pas Charlie » ? Eh bien justement, avec son écriture ciselée, avec son style sans complaisance, avec sa connaissance approfondie des causes qu’elle défend depuis des années, droite dans ses bottes, Caroline Fourest nous l’explique dans cet essai. Et cette clarification n’est pas seulement utile, elle est aujourd’hui devenue indispensable.



Ceux qui ne sont pas Charlie sont clairement désignés. En fait, ils se sont eux-mêmes signalés par leurs propos ou leurs publications post-attentats et surtout post-manifestation du 11 janvier. On trouve pêle-mêle : le FN, les prédicateurs intégristes, les faux antiracistes, les communautaristes, les « artistes sans humour ni courage », les « intellectuels qui confondent Kouachi et Dreyfus », et j’en passe… des noms de personnalités ou d’associations sont cités, nous ne sommes plus dans le flou artistique ou dans l’allusion. Caroline Fourest dénonce sans concession ni nuance. Au passage, elle en profite sans doute pour régler quelques contentieux personnels. Mais comment la blâmer, après toutes les attaques qu’elle subit, et pas seulement lors de joutes verbales sur les plateaux télé ? Caroline Fourest a la peau dure, ses ennemis ne lui font pas de cadeaux, mais ses convictions sont intactes, et les causes qu’elle défend sont nobles…



Ici, il s’agit surtout d’antiracisme et de liberté d’expression. On ne le répètera jamais assez, Charlie Hebdo n’est pas un journal « islamophobe ». Pourtant, cette idée a du mal à s’imposer chez certains. Charlie est un journal satirique qui s’est attaqué à tous les intégrismes religieux, quels qu’ils soient. Charlie ridiculise les idéologies mortifères et les terroristes, et respecte les croyants tout comme les athées, au nom de la laïcité. Charlie se range du côté des musulmans lorsqu’il s’agit de dénoncer les amalgames. Mais le travail des journalistes et des caricaturistes a souvent été dénaturé pour en pervertir le sens.



Après un prologue très émouvant et très personnel revenant sur les carnages de janvier, Caroline Fourest structure sont essai en cinq parties : 1. Ils ne sont pas Charlie ; 2. La véritable affaire des caricatures ; 3. Les cibles du mot « islamophobie » ; 4. Autocensure à l’anglo-saxonne ; 5. Le blasphème n’est pas la haine. Les titres parlent d’eux-mêmes. Chacune des parties apporte son lot de révélations (en ce qui me concerne, n’étant pas un spécialiste de ces sujets) et chaque argument est frappé au coin d’un bon sens « républicain » qui devrait s’imposer à tous. Et pourtant…



Pourtant, Caroline Fourest continue de subir de nombreux reproches, de la part de chroniqueurs ou d’essayistes en mal de popularité, lors de débats télévisés tournant au traquenard (cf. l’affaire Aymeric Caron) ou dans de récentes publications (la dernière en date : Les pompiers pyromanes, de Pascal Boniface). On reproche à Caroline Fourest de faire de l’exploitation de sujets sensibles un fonds de commerce (comme si son militantisme et son engagement n’étaient pas sincères), de créer des épouvantails pour justifier ses thèses ou régler des comptes personnels (alors qu’elle ne fait qu’organiser sa défense face à ses détracteurs, souvent peu recommandables), d’être à contre-courant de la vision anglo-saxonne et communautariste (la laïcité à la française serait donc un combat perdu d’avance, ou qui ne mérite pas d’être défendu ?), de jeter de l’huile sur le feu et de mentir par omission (quand elle tente d’évacuer l’accessoire pour recentrer le débat sur les causes qu’elle défend). Concernant les reproches de certains « intellectuels » sur les méthodes utilisées, c’est souvent, trop souvent, l’Hôpital qui se moque de la Charité. Ces mêmes intellectuels qui soufflent sur les braises devraient admettre qu’ils sont, eux aussi parfois, des pompiers pyromanes.



Dans cet essai, Caroline Fourest expose son point de vue, désigne clairement ses ennemis, ne mâche pas ses mots. Dans sa conclusion, elle rappelle qu’il n’y a pas de « oui mais » possible pour faire face à l’intégrisme et à l’obscurantisme : « Il n’existe pas d’autre choix. Ce sera le courage ou la lâcheté. Ceux qui pensent que la lâcheté permet d’éviter la guerre se trompent. La guerre a déjà commencé. Seul le courage peut ramener la paix. » Le courage ou la lâcheté, je vous laisse deviner quel camp Caroline Fourest a choisi.
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Le génie de la laïcité

Caroline Fourest retrace l'histoire de la laïcité en France qui a aboutit à la loi de 1905 et la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Une histoire parfois douloureuse, mais qui a permis l'émergence d'une société tolérante dans laquelle la question religieuse est du domaine de la sphère privée, permettant à chacun d'avoir ses opinions, d'en débattre, dans le respect de la liberté des autres. Un modèle évidemment menacé par les extrémismes de tous bords, religieux et politiques qui utilisent la religion pour le détourner. Un modèle qui reste cependant une des meilleures protections contre l'obscurantisme, le prosélytisme, les guerres de religion, l'irrationnel. Un modèle qu'il faut donc défendre, éloigné de celui des Américains dont l'histoire est différente de la notre et qui auraient tendance à l'incompréhension, voir à la culpabilisation des Français face aux problèmes actuels, attentats terroristes, port du voile à l'école, débordement du religieux dans l'espace public.



D'une façon très claire et sans porter de jugement - bien qu'elle nous rappelle que le voile musulman est sexiste et que dans de nombreux pays des femmes risquent leur vie pour refuser de le porter - elle nous rappelle l'importance de maintenir le cap sans céder à la tentation du retour au religieux, l'école devant être le lieu où se forme l'esprit critique et où s'acquièrent les connaissances qui permettent à chacun de faire la part des choses et de vivre le cas échéant sa foi dans la tolérance et de manière éclairée. La laïcité est l'unique bouclier qui pourra nous protéger de la guerre civile qui ne manquera pas d'éclater si le communautarisme et le repli identitaire devaient vaincre. Elle doit également être un rempart contre le terrorisme , contre le diktat d'une religion ou la tentation raciste : en effet "la République n'ignore aucun culte, elle les connait tous, mais n'en reconnait aucun." Un livre à mettre entre toutes les mains…
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Génération offensée : De la police de la cultur..

Je connais Fourest à travers les plateaux télés. Au départ, je reconnais que j'ai eu envie qu'elle soit tout bonnement censurée. J'ai trouvé qu'elle soutenait des thèses « islamophobes ». En tout cas, ses confrontations avec Tariq Ramadan en donnaient l'impression. Mais avec le temps, les faits et les lectures, j'ai admis que ce sentiment qui nous incite à vouloir censurer un auteur est juste pervers. C'est ce que Caroline Fourest veut démontrer dans son ouvrage Génération offensée. Si en France le mouvement de censure venant d'une meute d'inquisiteurs entretenue par et dans l'université de la peur n'en est qu'à ses débuts, aux Etats-Unis, cette politique fondée sur l'humiliation des artistes au nom de « l'appropriation culturelle » semble être devenue la norme. Professionnelle dans sa déconstruction de toutes les idéologies extrêmes, l'auteure observe que, même dans le temple du savoir qu'est l'université, on s'offusque à la moindre contradiction : « le droit de dire, lui-même, est soumis à autorisation, selon le genre et la couleur de peau. ». Cette intimidation va jusqu'au renvoi de professeurs.



En effet, si en France les études supérieures sont ouvertes à tous, aux Etats-Unis, les étudiants sont des « clients tyranniques » qui en veulent pour leur argent. Quand on sait le prix à payer pour étudier aux États-Unis (ça peut dépasser les 60 000 dollars par an à comparer à 400 euros en France), l'auteure en déduit que comme des clients rois, les étudiants américains exigent des diplômes qui ne les obligent pas à bousculer leurs certitudes. Elle cite Isshad Manji, une enseignante à l'université d'Hawai qui a été alarmée par la susceptibilité de certains étudiants : « Au moment où de plus en plus d'écoles enseignent aux jeunes à ne pas être offensants, elles doivent également enseigner à la nouvelle génération comment ne pas être aussi facilement offensée. ». Par ce cri d'alarme, Fourest met en garde ses lecteurs contre cette nouvelle forme de censure qui semble menacer la lecture et la création littéraire, scientifique, corporelle (la danse), capillaire, musicale, théâtrale… créations nous dit l'auteure fondées sur le droit au blasphème. Si l'art et la science sont menacés par une meute d'inquisiteurs qui s'offusquent d'une création en fonction de la couleur de son auteur, c'est qu'on tombe dans le racisme inversé. Ce qui est contreproductif pour l'antiraciste radicale qu'est l'auteure.



Ce livre m'aura permis de mieux découvrir l'auteure que quelques minutes de passages télés forcément réducteurs. le temps du livre permet de mieux exprimer une pensée de façon plus aboutie. le confinement et ce livre nous apprendrons donc au moins cela, le temps est le meilleur allié d'une opinion éclairée. Les emportements rapides des réseaux sociaux contre tel ou telle pratique censément offensante ne prennent donc pas le temps d'éclairer leur lanterne et restent confinés dans l'obscurantisme.



Merci en tout cas à NetGalley et aux éditions Grasset d'avoir fourni l'essence pour ma lanterne.

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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Ce 7 janvier 2015, il y a eu un événement horrible, innommable et profondément choquant. Mais heureusement face à cela, on a vu une levée, une solidarité forte qui s’est opposée clairement aux actes de barbarie qui se sont produits . Et ce livre est né!60 écrivains unis sous la bannière de Charlie Hebdo… Pour ne jamais oublier ce jour si noir, pour rappeler à nos cœurs que tant de sang a déjà été versé pour nos libertés…



C’est avec une certaine émotion que j’ai lu ses textes, le cœur serré, les larmes au bord des yeux. Chaque auteur voit cet événement avec son expérience, et c’est intéressant de voir les mots qui en découlent. Les textes de certains sont plus vifs, d’autres plus philosophes, et du coup, ce recueil de textes est un fort et émouvant imbroglio d’émotions fortes et vibrantes. Personne n’a pu rester insensible face à cette barbarie, et chacun le démontre avec plus ou moins de force.



J’ai particulièrement été touchée par le texte de Christel Noir, je me suis sentie proche des mots de Fredéric Lenoir, j’ai aimé le ton de la poésie de Katherine Pancol, l’humour inversé de Eric Emmanuel Schmitt, et je me dis qu’il faudrait suivre les conseils avisés de Claude Halmos. Je ne cite qu’eux, mais en fait chaque auteur a su me faire ressentir une émotion, je n’ai gardé que les plus fortes, ce recueil a de quoi vous prendre aux tripes, c’est certain!



En plus, d’être un formidable élan de compassion et de solidarité de la part de ses auteurs contemporains , tous plus intéressant les uns que les autres, nous avons la chance de relire, de redécouvrir des textes forts de Victor Hugo, Diderot, Voltaire, qui sans leur courage et leur soif de liberté, n’en serions pas surement là aujourd’hui, à prôner haut et fort la Liberté d’expression.



Je voulais donc remercier les éditions Le livre de poche pour cette belle initiative.


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Le génie de la laïcité

Très intéressant et éclairant !



La laïcité, comme tous ceux qui sont passés par l'école publique républicaine, je connais mais après la lecture de ce livre, je dois bien avouer que j'avais quand même un peu oublié...



Dans cet essai, Caroline Fourest replace la loi de 1905 dans son contexte historique et fait le point très clairement sur ce qu'elle est et n'est pas.



Elle éclaire sur les raisons historiques qui font que la laïcité est parfois mal comprise de l'autre côté de l'Atlantique.

Elle distingue le combat des idées et l'application qui peut en être faite dans le cadre commun.

Enfin, elle nous alerte sur sa fragilité et sur les combats qu'il faut continuer de mener et met en garde contre ses détracteurs de tous poils et de tous horizons.



Une lecture enrichissante que j'ai faite avec un papier et un crayon à portée de main ;)
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

De Jacques Attali à Voltaire en passant par Denis Diderot, Bernard Pivot, Katherine Pancol, ce recueil regroupe les écrits de soixante auteurs sur les évènements de janvier 2015. Ceux-ci ont le plus souvent été composés à chaud, avec les tripes. Cet engagement se ressent de manière variable mais avec une intensité plutôt étonnante.



En elles-mêmes les compositions sont variées : fictions, lettres, citations, articles de presse mais elles véhiculent le même message, sans pour autant verser dans des répétitions ou un pathos malvenus. Il est toutefois recommandé d'éviter la lecture "d'une seule traite" qui laissera un sentiment de lassitude. Le recueil doit être compris dans la même perspective que le célèbre Indignez-vous ! de Stéphane Hessel. Il s'agit ici d'un éloge de la République, des valeurs qui lui sont attachées, des idées des Lumières, de l'esprit français. Chacun à sa manière tente d'apporter sa pierre à l'édifice mais la philosophie est la même : être fier de nos valeurs et les défendre.



Certains textes sont de véritables pépites. A cet égard, la fiction humoristique de Romain Puértolas est une véritable bombe de table. Ce fruit d'une imagination fertile est immédiatement suivi par un hommage à un autre Charlie composé par Serge Raffy. Au titre des découvertes intéressantes, l'analyse faite par Maxime Chattam doit être signalée, car il nous apprend au passage une nouvelle qui attristera ses fans.



Écrire est une forme d'engagement... mais qu'en est-il des actes ? S'il est impératif de saluer cette initiative littéraire (profits reversés au journal, délais de parution très courts) il est difficile de donner un avis sur la suite. A lire les quelques pages de ce corpus, tout le monde est d'accord sur la nécessité d'agir. Mais concrètement, nos chers penseurs ne nous livrent pas forcément leur manière d'agir. Écrire et participer aux rassemblements républicaines, certes... mais encore ? Cette impression de manque (aisément compréhensible) porte toutefois un grand préjudice à cette initiative, pourtant emplie d'une bonne dose d'émotion.
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Inna

Dis voir François (le triste) d'abord lors de ta dernière conférence de presse du 14 janvier tu mets sur le même plan les Femen et certains nauséabonds tristes clowns qui pourrissent nos neurones, ensuite tu vas lécher les bottes au Pape en faisant acte de contrition (mariage pour tous) …



François (le triste) tu m'emmerdes sérieux ces temps-ci, tes lectures sont vraiment trop nazes....



Moi de mon côté, pareil, j'ai pas la tête à grand-chose, ça doit être le temps grisâtre, ou les collègues qui ne pensent qu'à se bouffer entre eux pour profiter des dernières heures de gloire qu'offre le grand Capital, toutes ces conneries auxquels je n'arrive plus à m'habituer.



Ou peut-être est-ce la mort de François (le joyeux) qui me rend un peu triste ?



…mais ne sois pas triste François (le triste), j'ai trouvé de quoi nous réjouir, nous mettre du baume au cœur, sérieux, regarde un peu ce que j'ai déniché pour nous consoler et j'te jure qu'il aurait adoré ça, notre François (le joyeux) qui vient tout juste de partir, dommage pour lui …

Alors, pour nous donner l'envie de bouger encore not'cul dans de meilleures dispositions, je te présente Inna, ukrainienne, 23 ans…



Chouette non ?



mais oublie tout de suite François (le triste), tu la choperas pas celle-là, mais inspire toi plutôt de ce qu'elle a déjà fait durant sa très courte vie de militante et elle est pas du genre à perdre son temps en futilités, je t'assure la relève est assurée, François (le joyeux) aurait adoré.



Moi, elle m'inspire le meilleur en politique, me donne envie de continuer d’aimer la jeunesse, d'aimer les femmes et surtout tous les Hommes qui croient en leurs idées comme cet aut' empaffé de François (le joyeux).



le bouquin...tu pourras pas louper la couverture, j'te connais bien maintenant...

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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Ce recueil est parut suite aux attentats du journal "Charlie Hebdo" . Je ne reviendrai pas sur ce dramatique événement, nul ne peut ignorer ce qu'il c'est passé, vu le soulèvement populaire national et international.



Les bénéfices de ce roman vont directement au journal, alors oui on sait que depuis ils ont ramassé suffisamment d'argent pour tenir plusieurs années donc je n'insisterai pas sur ce point. Par contre la lecture de ce roman est un combat pour la liberté d’expression. Liberté qui nous est chère. Liberté qui m'est essentielle. Liberté qui me permet de me sentir moi-même et de dire ce qu'il me passe par là tête, même si ce sont des inepties.



Donc ce recueil regroupe les textes de 60 auteurs. Dont, parsemés, des extraits de Beaumarchais, Diderot, Hugo et voltaire qui se sont battus aussi, autre époque et combat égal.



Tous les autres ont réagit et fait parler leurs plumes, leurs armes, leurs cœurs. Pour certains ce sont des courriers ou un constat, des réactions car nul ne pouvait rester muet sinon tout était perdu (pourquoi d'ailleurs mettre cette phrase au passé !) . Pour d'autres c'est ce qu'ils savent faire de mieux, un conte une histoire (j'ai une préférence pour cette forme de manifestation).

Alors j'ai des auteurs de prédilection bien évidement. L'histoire Fabrice Humbert me touche particulièrement ( en même temps j'ai un attachement pour cet auteur.) Une grande tendresse pour le texte de Ian Manook car je vois ma grand-mère dans les traits de sa mère. Sans oublier Romain Puertolas qui me fait sourire malgré l'horreur et ça chapeau Monsieur !



Et malgré les 3 mois de passés je peux vous garantir que l'émotion reste la même en lisant ces lignes. Les larmes ne sont pas loin.





Je terminerai cette chronique par une citation de la réaction de Frédéric Beigdeger car elle me fait penser à la dernière boucherie au Kenya qui vient de perdre ses étudiants .

"A ce violent malaise que cette sensation procure, aux larmes du chagrin, à la culpabilité d'être plus troublé par ces morts si proches que par les milliers de victimes à deux heures de chez nous. Si, ne soyons pas hypocrites, c'est une règles journalistique bien connue, les massacres géographiquement éloignés nous perturbent moins que deux ou trois morts dans notre ville, notre pays. Pourtant, une certaine souffrance est là. A des degrés divers selon sa sensibilité, son empathie, son fatalisme."
Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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Le génie de la laïcité

Ouvrage éclairant.



Il explique la mise en place de la loi de 1905 dans une perspective historique. Il donne aussi des repères en comparant nos choix à ceux d’autres pays, qui appliquent d’autres formes de laïcité, ou qui n’en appliquent pas.



Ensuite, Caroline Fourest expose comment la laïcité a été, et est encore, attaquée.



Elle explique comment, de son point de vue, il faudrait la préserver et même la renforcer.





Caroline Fourest a l’objectivité de donner des références pour appuyer ses propos et d’afficher clairement les moments où il s’agit de ses prises de position.



Et dans l’actualité, les sujets qui méritent réflexion et qui concerne la laïcité sont nombreux : du statut de l’Alsace-Lorraine au port de voile, en passant par le burkini, de l’école privée à l’adaptation des entreprises aux fêtes ou aux coutumes religieuses… en passant par l’affichage par les candidats à des élections de leur religion ou leurs croyances…



Et sur tous ces sujets, il est bénéfique d’entendre, de lire, une opinion posée, argumentée et réfléchie, parce que cela permet de se forger la sienne, d’opinion. Que l’on soit d’accord ou pas, au final, au moins on sait un plus pourquoi.


Lien : https://chargedame.wordpress..
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Éloge du blasphème

La tragédie de Charlie Hebdo a marquée la société française au fer rouge .

Il n'est plus possible de faire comme si tout était pareil.

Tout un chacun se trouve intrinsèquement différent après çela .

A l'incompréhension , a l'horreur , succède la réflexion sur le thème : pourquoi ?

Il ne s'agit pas de se laisser emporter par les sirènes populistes , qui font de la récupération tels des charognards sur une proie .

Il s'agit de comprendre ce qui a pu conduire à çela , quel rouage a entraîné des déchaînements de violence .

On ne doit pas mourir pour un dessin , çela n'est pas imaginable au 21 eme siècle .

Même si les religieux se sentent parfois un peu malmenés pas ces dessins , rien ne justifie la violence .

Il est vrai que loin des dérives xénophobes , l'on ne peut que s'interroger sur la place du religieux dans nos sociétés .

La religion c'est une affaire personnelle , qui ne doit pas empiéter sur le débat sociétal , en aucun cas.

Il faut bien sur protéger les religieux , les croyances , des dérives racistes , antisémites , que des esprits malsains colportent .

Çela est une évidence .

On doit respecter les religions et les croyants , pour autant peut on interdire l'humour sur les religions ?

Les adversaires de celles ci sont les premiers à bondir sur l'occasion quand l'aspect sacré des religions devient trop important .

Pour autant il ne faut surtout pas oublier que les premières victimes de cette tragédie ce sont les croyants eux mêmes , les modérés majoritaires , qui se retrouvent stigmatisés a cause de quelques intégristes .

Être laïc c'est défendre ces croyants , défendre les non croyants , et cette défense elle se fait contre tout ceux qui jouent avec les clichés , les populistes , les intégristes , ect.

Il est temps de faire un bilan , l'urgence de la situation l'impose a chacun .

Les phrases simplistes , les idées démagogiques , tout çela doit être combattu.

Cet ouvrage de mme Fourest s'avère plus important que les autres .

Il était important qu'une personne réfléchie , légitime , qui connaît très bien le sujet , à la différence de Caron , s'attelle à la tâche d'une réflexion pertinente , construite , argumentée , l'opposé de Pernaut et Bfm Tv .

Mme Fourest ne connaît pas la langue de bois , qu'on l'apprécie ou pas , il faut lui reconnaître un courage inébranlable , et une detemination sans faille .

Ce nouvel opus ne plaira pas à tout le monde , il va faire grincer des dents , mais à l'époque de Bienvenue au camping , c'est salutaire de lire une œuvre aussi engagée et intellectuellement riche .
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Suite aux terribles événements qui ont endeuillé notre pays en janvier 2015, "Le livre de poche" a pris l'initiative de publier plusieurs textes d'auteurs et de reverser le bénéfice de la vente à Charlie Hebdo.



60 textes d'auteurs contemporains et d'auteurs des siècles passés composent ce recueil.



Autant d'auteurs, autant de points de vue, autant de manières de réagir face à la barbarie.



Certains textes apportent des pistes de réflexions, d'autres écrits à chaud sont davantage empreints d'émotion. Les textes d'auteurs des siècles passés nous apprennent que certaines problématiques ont la vie dure, que la liberté de pensée est un combat.



Autant d'auteurs, autant de points de vue, écrivais-je plus haut. Donc difficile d'adhérer à toutes les opinions publiées, question de sensibilité, de vécu, de personnalité. Mais je ne peux que louer l'élan de solidarité suscité par cette belle initiative.
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Marine le Pen démasquée

Encore une fois Caroline Fourest et Fiammetta Venner ont effectué un vrai travail de journalistes d'investigation. Elles savent enquêter, interviewer, confronter les points de vues, recouper les informations.

Marine Le Pen se dédiabolise ? Très bien !!!

Les auteurs vont alors étudier l'héritage, les réseaux, les promiscuités, les discours, les actes...

Elles révèlent parfaitement l'ambiguité du FN, surtout par le double discours (comme Ramadan dans "Frère Tariq" de la même Fourest) : une dédiabolisation pour le "peuple", un vrai fondement d'extrême droite pour les premiers cercles.

C'est un livre de salubrité publique. A une époque où le vote FN serait un vote d'adhésion, il serait intéressant que ces électeurs maitrisent mieux à quoi ils adhèrent.
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