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Critiques de Carson McCullers (236)
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Le Coeur est un chasseur solitaire

♫Cette force qui nous pousse vers l'infini

Y a peu d'amour avec tellement d'envie

Si peu d'amour avec tellement de bruit

Quelque chose en nous de Tennessee♫

Johnny Hallyday - Michel Berger - 1985



D'autres voix sans paroles appelaient dans son coeur

La voix de Jésus et de John Brown

La voix du grand Spinoza et de Karl Marx

L'appel de tous ceux qui avaient combattu

et à qui il avait été donné d'achever leur mission

Les voix douloureuses de son peuple [...]

Les voix des faibles et des puissants. [...]

La voix du ferme idéal.

Extrait page 410



Williams Tennessee : "Mon rêve le plus cher serait de posséder une ferme au Texas et d'avoir ma soeur Rose, mon Grand-père et Carson (McCullers), et nous vivrions tous ensemble, tous malades mais tous ensemble"

....... son ferme Idéal !!?

Williams Tennessee a dit, dans sa manière d'exagérer, "Le seul véritable écrivain du Sud a été Carson. . . . Elle n'était pas un ange, tu sais. Ou si elle l'était, elle était un ange noir. Mais elle avait une sagesse infinie. La nôtre était une relation profonde qui a duré de nombreuses années. Je l'ai d'abord rencontrée quand je suis allé à Nantucket pour mourir. 1946 "



Pendant que certains se lient d'amis

d'autres recitent leur litanie

mieux vaut être avec n'importe qui

que d'être trop longtemps seul, et vivre d'envies

Liberté et Pirates

Capital et Démocrates

Esclavage, besoin suprème de servir

je veux être comme Moïse

détracteurs, prédicateurs

remplir mes poches de friandises

ton ferme Idéal, tes désirs, tes Valeurs

à chacun ses consolations, ses frustrations

mots qui convergent vers le milieu

comme les rayons d'une roue au moyeu

Pas sans me rappeler un certain Faulkner

âmes solidaires, passeur solitaire

ou une conspiration d'imbéciles de Kennedy Toole

doute des cieux et alors tout s'écroule....



si vous voulez appronfondir le lien Carson McCullers/W. Tennessee, c'est ici :

http://www.tennesseewilliamsstudies.org/journal/work.php?ID=31

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Frankie Addams

« C'est arrivé au cours de cet été vert et fou. Frankie avait douze ans. Elle ne faisait partie d'aucun club, ni de quoi que ce soit au monde. Elle était devenue un être sans attache, qui trainait autour des portes, et elle avait peur. (... ) Chaque après-midi, le monde avait l'air de mourir, et tout devenait immobile. Cet été-là avait fini par ressembler à un cauchemar de fièvre verte ou à une jungle obscure et silencieuse derrière une vitre. Et puis le dernier vendredi du mois d'août, tout avait changé brusquement. Si brusquement que, dans le désert de cet après-midi, Frankie ne savait plus où elle en était, et qu'elle n'arrivait toujours pas à comprendre. »



Tout a changé. Frankie entre en adolescence avec une colère et une rage quasi irrationnelles, impossibles à à canaliser, confinée dans la cuisine dans laquelle elle tourne en rond, discussions sans fin avec son petit cousin et sa bonne. Elle ne pense qu'à partir, qu'à fuir, jusqu'à l'obsession.



Ce court roman ne mise pas sur l'action à proprement parler, c'est pour mieux explorer la violence des sentiments qui tourmentent Frankie. Frankie, son prénom du 1er chapitre, celui du passé. F. Jasmine, celui qu'elle se rêve dans le 2ème chapitre, celui du présent douloureux qu'elle cherche à fuir. Puis Frances, dans le 3ème chapitre, le prénom qui va l'ouvrir au monde tel qu'elle devra l'accepter.



Ces pages ont beau avoir été écrites en 1946, tout ce qui est dit sur l'adolescence est d'une grande fraicheur, toujours actuel, universel donc : l'effroi face à ce corps qui évolue de façon anarchique, l'insoumission naturelle à l'ordre familial, la crainte de se séparer de l'enfance pour devenir quelque chose d'encore flou , ce flottement inquiétant vers une bascule dans le monde des adultes.



Court ( seulement 200 pages ) mais très dense avec en toile de fond la question raciale dans les Etats sudistes mais aussi la guerre, la Seconde guerre mondiale. L'adolescence est une guerre, oui, mais elle peut se raconter en toute simplicité, avec fluidité, bienveillance et finesse. Un très beau roman initiatique d'une grande qualité d'écriture.
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Le Coeur est un chasseur solitaire

Dans le sud des Etats-Unis, fin des années 1930, Carson McCullers publie son premier roman, elle est âgée de vingt-deux ans, c'est sans doute son chef-d'œuvre. C'est à cette époque et dans cette région, qu'elle situe les personnages de Le cœur est un chasseur solitaire.

J'ai suivi Mick, jeune adolescente passionnée de musique ; Singer, sourd-muet à qui tout le monde se confie ; Jake qui dessoûle rarement, au tempérament fou et bagarreur ; Biff, tenancier du café de New York ; Portia, négresse qui fait le ménage chez les parents de Mick et son père médecin ; les parents, frères et sœurs de Mick. Avec ces personnages attachants d'une grande sensibilité j'ai découvert une Amérique raciste et très pauvre. Une citation de Carson McCullers qui, à mon avis, définit son écriture : « Comment donner vie à un personnage sans amour, et sans ce combat qui va de pair avec l'amour ? ».
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Le Coeur est un chasseur solitaire

J'ai décidé de découvrir ce livre après avoir découvert les très bonnes critiques de quantité d'amis babeliotes et je me suis lancé dans cette lecture avec grande confiance . Force m'est de reconnaitre que je n'ai pas trouvé dans ces pages , l'enthousiasme qui a marqué la plupart des commentaires . C'est un beau livre , une belle description de la société dans laquelle vit l'auteur. C'est très beau mais très statique , sorte de monde clos sans sortie , sans échappatoire, un monde d'utopies , un monde triste . L' histoire s'articule autour de personnages condamnés par leur origine sociale , de personnages intéressants mais cabossés et sans avenir , englués dans un avenir sans espoir.On voit évoluer quatre personnages satellites d'un personnage tutélaire qui , de par son handicap de sourd et muet , fédère tous les commentaires , toutes les souffrances , recueille tous les malheurs des autres . C'est un monde figé qui se donne à voir et la lecture est lente , monotone , sans relief car on sait dès le début que les " dés sont pipés. " Trés franchement , j'ai failli abandonner plusieurs fois , me suis parfois ennuyé , me suis demandé si , enfin , j'allais trouver des raisons d'espérer.

Après , je dois reconnaitre le côté sublime de certains passages , lorsque Mick écoute la musique cachée dans un buisson près de la fenêtre ouverte d'une maison , par exemple . De plus , l'âge de l'auteur inspire le respect car l' écriture est vraiment bien maîtrisée , du grand art.

Au delà , c'est pour moi un texte vieilli , un texte d'une époque révolue, un texte témoignage très intéressant pour sa description d'une époque vécue à travers le destin de plusieurs personnages révélateurs d'une société rejetée.

Je n'ai pas aimé le langage de Portia , pâle imitation caricaturale d'un accent , qui , à lui seul , marginalise son auteur et , techniquement , rend la lecture artificielle et difficile .

Une impression très mitigée donc , pour moi ,une lecture qui demande une attention sans faille où l'esprit ne peut jamais se laisser porter , où l'on ne peut jamais se laisser aller.Je suis désolé de ne pas partager l'enthousiasme majoritairement exprimé quant à cet ouvrage , mais rien ne dit que j'ai raison , c'est mon ressenti et c'est tout .
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Le Coeur est un chasseur solitaire

J'ai découvert ce roman grâce à la critique de Titania, le titre m'avait attiré, ensuite le livre en main j'ai aimé la photo de couverture, une fillette pieds nus,assise sur une rambarde en bois. Voilà le cheminement qui m'a conduit à la lecture de " le cœur est un chasseur solitaire " de Carson Mc Cullers.

Ce récit à mi chemin entre " les raisins de la colère " de Steinbeck et "ne tirez pas sur l'oiseau moqueur " de Harper Lee raconte le quotidien d'hommes et de femmes dans une Amérique des années 1930.

La misère sociale et le racisme vécus par les personnages font de ce livre une véritable étude sociologique.

Biff Brannon, le patron du bar "le café de New-York " côtoie à longueur de journée Jack Blount un "rouge " grande gueule et ivrogne, John Singer un sourd-muet, un homme au grand cœur, toujours à l'écoute des autres.

Mick Kelly une adolescente passionnée de musique.

Il y a aussi le docteur Copeland, médecin noir et sa fille Portia.

Tous ces personnages ont en commun l'amour du genre humain.

Chacun à sa façon va apporter quelque chose à l'autre, c'est ce que j'ai ressenti

Le docteur Copeland et son désespoir face au manque de réaction de sa communauté, Jack Blount enrage, fulmine devant la misère et l'inaction de la communauté blanche.

Le manque de " savoir " font des deux protagonistes des êtres incompris et violent.

Une belle histoire pleine d'humanité, des personnages attachants malgré leurs travers.

Un très grand livre, merci Titania
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Reflets dans un oeil d'or



Ambiance lourde et confinée dans cette garnison américaine quelque part dans le Sud des Etats-Unis, entre deux guerres. Un corps d’armée en temps de paix a beaucoup de loisirs dans son isolement.



Le colonel est l’amant de la femme du capitaine. La femme du colonel est devenue folle en raison de l’infidélité de son mari et de la mort de son seul enfant. Elle ne supporte que son serviteur philippin. Le capitaine est marqué par le refoulement et les désirs intolérables qu’il éprouve envers les amants de sa femme. Le palefrenier, éduqué dans la peur du péché de chair, est attiré par la femme du capitaine au point de passer ses nuits à l’observer dormir. Six personnages parmi des centaines de militaires.



Les deux qui émergent du groupe sont le capitaine Penderton, instructeur à l’école d’infanterie qui n’a que des rapports d’autorité avec ses élèves et qui passe son temps libre à écrire des rapports techniques. Pas de fraternité, plus d’amour dans son couple, une sorte de vide sidéral. Et le soldat Williams, taiseux et solitaire, qui adore chevaucher nu au milieu des arbres, ignorant les fantasmes du capitaine à son égard.



Dans cette atmosphère étouffante, le cheval symbolise l’échappée, la diversion au milieu de tant de solitude.



Ni le capitaine, ni le soldat n’arrivent à analyser leurs tourments intérieurs ni même à éprouver leurs sentiments. « Bien qu’obsédé de solitude, tout ce qu’il voyait au cours de ses promenades prenait à ses yeux une importance anormale […] Pour le moment, il avait perdu la faculté élémentaire de classer les différentes impressions sensorielles selon leur valeur relative » (p. 120).Tout est là, en jachère. Jusqu’au dénouement, forcément dramatique.



2017 marque l’année du centenaire de la naissance et du cinquantenaire de la mort de Carson McCullers. C’est l’occasion pour les éditions Stock de rééditer son œuvre et pour les lecteurs de la découvrir ou de la relire. Elle voulait être musicienne, elle est devenue romancière par défaut.



Elle traduit avec justesse cette société du Sud, puritaine et raciste, incapable de décrypter ses états d’âme, subissant (comme beaucoup d’autres au début du XXe siècle) ses instincts sans en comprendre les mécanismes, faisant de beaucoup des handicapés émotionnels. L’époque était telle, un peu partout. La reine d’Angleterre dirait : « Never complain, never explain ».



Carson McCullers défraya la chronique dans les années 1940, par ses relations homosexuelles et ses fréquentations considérées comme malsaines. Si elle devait écrire son livre aujourd’hui, il le serait très certainement sous l’angle de la psychologie détaillée de chaque personnage, où chaque névrose serait dépouillée de son mystère, où le désir serait traduit en acte. Mais ce ne serait plus le même livre.



En 1967, John Huston fit un film très fidèle au livre avec Elisabeth Taylor et Marlon Brando.



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Le Coeur est un chasseur solitaire

Dans une ville du Sud des Etats-unis pendant la Grande Dépression des années 30, la guerre s'annonce comme un lourd nuage qui peine à crever avant l'orage. La misère est terrible.

On suit des personnages dans leurs échanges et leurs faits et gestes du quotidien. Ils sont tous à un point de bascule de leur existence. Tout en appartenant à un groupe, à une famille à un quartier, ils sont désespérément seuls, au milieu de plein de gens.

Biff Brannon vient de perdre Alice sa femme, il tient le "café de New York" où passe tout le quartier. John Singer, le muet, dont l'ami vient d'être interné, devient paradoxalement celui qui recueille les confidences de tous. le médecin noir, Benedict Copeland, se dévoue corps et âme pour sa communauté et rêve de Droits Civiques. Portia sa fille travaille dans la pension de famille des Kelly, dont la fille de 14 ans, Mick rêve d'un ailleurs fait de musique et de concerts. Jake, le communiste rageur, arrive de nulle part et s'installe en ville, pour tenter de transformer la misère en révolte, au milieu des ouvriers des filatures hébétés de fatigue et des prédicateurs de toutes les Eglises.

Carson MCCullers évoque ce Sud complexe, la misère sociale, et la ségrégation raciale, dans lequel la violence explose parfois de manière inattendue. Sa vision du monde est pessimiste. Ses personnages se débattent dans des combats désespérés, qui n'ont pas d'issue.

C'est vraiment un grand roman, très bien construit, rien que sur des petits faits, des héros d'un quotidien difficile, qui nous parle de plein de choses, de la fin de l'enfance, de la difficulté d'une époque, de rêves impossibles, et d'amours inavouables.

Un auteur vraiment important, un roman qui laisse songeur un moment.







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Le Coeur est un chasseur solitaire

"Ce texte, écrit par une insoumise en 1940 (...) vient réchauffer nos désarrois. Il vient nous porter une parole solidaire, en miroir. Solidaire de nos élans échoués, nos questionnements, de nos incapacités à traverser les apparences, solidaire de nos isolements, de nos désirs incoercibles de nous unir aux autres; ce que Carson McCullers nommait « le besoin basique d'appartenir, de faire partie de quelque chose, de se sentir comme faisant partie de la vie. » "

Kits Hilaire (Extrait) dans Double Marge à propos de la sortie de "Ariane Ascaride lit Le coeur est un chasseur solitaire de Carson McCullers, La bibliothèque des voix, Des femmes-Antoinette Fouque."
Lien : https://doublemarge.com/asca..
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Le Coeur est un chasseur solitaire

Le sud des États-Unis, les années trente, un goût de pauvreté et de racisme, et nous voilà embarqués à la rencontre de personnages forts en couleurs.

Leurs couleurs, leur musique, c'est la rage de justice, la rage de trouver les mots pour combattre la pauvreté, l'ignorance, le racisme, la violence. Ils ont tous en eux une voix qui les rendent touchants. Et quand les mots sont impuissants, il y a le silence, le regard, l'attention, la présence, l'amour.



Ils sont rarement entendus, rarement compris. Leur vérité n'atteint pas les opprimés. Mais il y a Singer, le sourd-muet, qui les rassemble, inconsciemment il leur souffle de l'espoir, de la lumière. Il écoute et son mutisme capte tous les mots, tous les gestes. Ils ont trouvé une "oreille" délicate chez le sourd. Peu de mots écrits en échange du mouvement des lèvres bavardes. Les mots sont parfois impuissants, alors il reste le regard. Il garde souvent les mains au fond de ses poches, les mots dessinés avec les mains sont pour son ami le plus cher.



C'est un roman fait de petits riens et ces petits riens forment une grande toile. Un peu de Steinbeck dans cette souffrance, cette générosité, un peu de Harper Lee aussi. C'est un grand roman, étonnant et fascinant.



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Le Coeur est un chasseur solitaire

Une ville du sud des Etats-Unis...dans les années trente.

Le soleil est de plomb, les journées s'étirent, interminables.

Les routes sont recouvertes de poussières. Les "noirs" mettent leurs misères en musique et se tournent vers le ciel dans l'espoir d'une réponse à leurs prières.

Un patron de bar fait des mots croisés sur son comptoir...seul...on entend le bourdonnement du ventilateur.

Un sourd-muet, dans sa chambre, reste planté devant un jeu d'échec.

Un "poivrot" assis à une table, parle tout seul.

Le temps s'écoule lentement...la sueur imprègne les vêtements.

Carson Mc.Cullers nous dresse le portrait d'une poignée d'habitant d'une ville du sud, de leurs états d'âmes...leurs ennuis...mais aussi leurs rêves.

Tout cela d'une façon très simple, sans grand effets.Elle immisce dans son récit, de manière parcellaire, les grand thèmes sociétal de l'époque: les problèmes communautaires et le racisme, le chômage et la misère, la montée du nazisme en Europe et l'antisémitisme.

Un récit lent, qui permet de bien restituer l'ambiance de l'époque...une tranche de vie.Ecrit à l'age de vingt-deux ans...un talent précoce.
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La Ballade du café triste et autres nouvelles

La Ballade du café triste est un recueil de 7 nouvelles, dont la première et la plus longue donne son nom à l'ouvrage.

Dans cette première nouvelle au titre envoutant, Carson McCullers parle beaucoup d'amour ; elle évoque avec beaucoup de force et de pudeur celui qui aime, celui qui est aimé, et bien sûr, celui qui aime mais n'est pas aimé en retour. Mais elle évoque aussi, en filigrane, la différence, celle d'Amélia le garçon manqué et celle du cousin Lymons, le nain, une certaine conception difficile de la sexualité, et surtout, sous toutes ses formes, la solitude, qui réconforte et fait souffrir. Dans d'autres nouvelles, elle évoque la rébellion d'une enfant dont on veut faire un musicien prodige, la folie d'une femme ordinaire qui se débat dans une déroutante réalité, ou encore ces petits malentendus entre un homme et une femme, lorsqu'on ne se voit plus à force de se voir, lorsqu'on renie les difficultés de l'autre (Un problème familial).

J'ai beaucoup aimé la pureté qui ressort de ces nouvelles, l'acceptation que font les personnages de leurs choix, quitte à boire leur coupe jusqu'à la lie. La violence des sentiments et des situations contraste avec l'écriture élégante, tout en retenue, parfois poétique, de l'auteur. Avec beaucoup de talent, en quelques lignes, Carson McCullers évoque des situations et des personnages très réalistes, et le lecteur observe, impuissant, le déroulement des drames qui sont sur le point de se jouer.

Une fois n'est pas coutume, j'ai eu l'impression que Carson McCullers mettait beaucoup d'elle, de sa vie, dans ces nouvelles, qu'elle livrait sa compréhension et sa souffrance de femme pas tellement heureuse. J'ai ressenti de la peine pour cette femme au-delà de l'auteur, mais aussi de l'admiration, pour cet "artiste" qui est allée jusqu'au bout de ses convictions, en refusant le "destin" tout tracé qui l'amenait vers la musique pour devenir écrivain.

Un recueil de grande qualité, déroutant et mélancolique, à découvrir.

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Le Coeur est un chasseur solitaire

Merci à l'ami qui a poussé ce bouquin dans mes mains, c'est un bijou solaire au charme douloureux.



Je n'en voulais pas au départ, pensant, bêtement, le titre trop beau pour ne pas être trop sentimental, et l'auteur trop jeune pour composer une œuvre réellement marquante.



Grave erreur! "Le cœur est un chasseur solitaire" est une splendide symphonie humaine dans laquelle plusieurs personnages d'une grande profondeur et subtilement cernés viennent jouer leur partition dans cette petite ville condamnée à la misère du Sud des Etats Unis :



Biff le restaurateur qui regarde passer sa vie, Mick l'adolescente à la tête pleine de musique, le docteur Copeland, Noir en fureur contre l'oppression des siens et plus encore par son incapacité à les tirer vers le haut, Blount le vagabond enragé contre l'injustice faite aux pauvres... tous trainent leur rêves, leurs colères, leurs douleurs dans les rues brulées de soleil, se croisent et se parlent sans se comprendre, comme s'ils étaient condamnés à la solitude de leur condition.



Tous convergent vers Singer, sourd muet, personnage qui m'a le plus marquée, si digne, si humain, qui aspire comme un buvard impotent les flots de mots déversés sur lui, ses grandes mains qui s'agitent quand il parle le langage des sourds, son élégance, son amour inconditionnel pour son ami Antonapoulos devenu fou.



J'ai été complètement subjuguée par ce livre, par l'atmosphère qu'il dégage dès les premières pages, par la plume délicate de la toute jeune Carson Mc Cullers qui anime sans juger ses personnages, par la construction enfin, en étoile autour de Singer, de l'intrigue dans laquelle il s'en passe beaucoup et il ne se passe rien.

Magnifique!
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L'Horloge sans aiguilles

Le racisme est la véritable nouveauté du roman. McCullers s’y attaque et fustige l’atroce conservatisme quotidien et populaire du Sud, paternaliste. L’autre thème majeur est le temps : nous voyons tous une montre sans aiguilles, car nous ne savons pas quand nous mourons. La distance rassure, comme elle empêche Jester de tuer Sammy, grâce à ses fugaces effets.
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Le Coeur est un chasseur solitaire

Je viens de terminer complètement bouleversé la lecture de ce qui est pour moi un chef-d’œuvre absolu.

Et quand je m’imagine que ce livre fut publié alors que Carson McCullers avait à peine 23 ans, et après avoir publié l’année précédente Reflets dans un œil d’or, je suis émerveillé de ce que certaines et certains êtres humains, ils sont peu nombreux ces génies précoces, ont déjà acquis la maturité que d’autres mettront des années à atteindre. C’est un mystère.



J’ai plus qu’un coup de cœur pour ce roman magnifique à tous points de vue: l’humanité profonde qui l’anime, la densité des personnages, la merveille de la construction, la beauté de l’écriture.



Et comme chaque fois que ça m’arrive, mes pensées se bousculent, et il m’est difficile de les ordonner, il y a tant à dire.



D’abord la densité des personnages principaux et même des « seconds rôles ».

Il y a Biff Brannon, le tenancier du Café de New York, un choix de nom bien ironique pour ce modeste troquet. Biff Brannon, l’homme en apparence placide, mais ambigu sur ses préférences sexuelles, observateur plutôt qu’acteur de ce drame.

Les trois autres tourneront autour d’un astre mystérieux, le muet Singer (encore un choix ironique de nom) qui, tel le substitut d’un dieu, recueillera les confidences des protagonistes.

Le Docteur Copeland, un médecin noir, entièrement dévoué à ses patients, dont les espoirs fondés pour un avenir meilleur de ses enfants ont été terriblement déçus, un homme âgé qui s’épuise aussi dans la défense de son « peuple », qui rêve d’une émancipation des noirs par les progrès de leur savoir.

Il y a Jake Blount, l’ouvrier pauvre travaillant dans un manège, alcoolique et violent, poussé par un idéal communiste, et qui voudrait, sans savoir comment faire, et c’est son drame, que les ouvriers se révoltent contre le pouvoir de l’argent, de ces quelques-uns qui l’accaparent.

Il y a le personnage merveilleux de Mick Kelly, adolescente de 14 ans trop grande pour son âge, pleine de vie et de rêves, se réservant un « espace du dedans » pour ses rêves, ses compositions de musique, une jeune fille si touchante, où sans doute, Carson McCullers a mis beaucoup d’elle-même.

Ce trois figures archétypales, mais jamais caricaturales, pleines de complexité, de sensibilité, de densité profonde, tournent “comme les rayons d’une roue dont il serait le moyeu » autour de John Singer, un muet, employé d’un atelier de bijouterie, qui va recueillir leurs confidences et répondre comme il peut, toujours avec bienveillance, à leurs questionnements. Mais tous les trois ne savent pas que Singer vit le drame de la séparation d’avec son ami Antonopoulos, muet comme lui et interné bien loin de là dans un asile.

Et puis autour de ces quatre, gravitent aussi tout un monde grouillant de vie, la famille, des enfants aux parents et grands-parents, les amis, les voisins.

Et toute cette histoire se passe dans l’atmosphère d’une petite ville du sud des États-Unis, sans qu’il y ait, à aucun moment, une image appuyée, régionaliste, sudiste.

Ce qui frappe, c’est la pauvreté, le manque d’argent, l’absence de perpectives, la violence à l’égard des noirs, mais aussi la formidable solidarité, l’amour entre les gens, une humanité qui souffre mais se serre les coudes.

Pour paraphraser (et en changer un peu le sens) la belle et émouvante chanson de Michel Berger dédiée à Tennessee Williams, le grand ami de Carson Mc Cullers,il y a dans ce roman:

« le désir fou de vivre une autre vie

…Tellement d’amour avec si peu d’envie.. »



Je voudrais insister sur la construction magnifique du récit, une première partie à la manière d’une ouverture, se déroulant sur une journée, une deuxième partie se développant sur une année, et une troisième partie comme un épilogue d’un jour. Et la narration à plusieurs voix, qui crée parfois des difficultés, il faut rester attentif, mais vraiment formidable.



Et enfin, l’écriture si belle, si juste, une merveille de concision, mais aussi une merveille de beauté des images, ainsi par exemple, celle du temps qu’il fait, incroyablement au diapason des sentiments.



J’aurais encore tant de choses à écrire, la dimension politique, sociale et quasiment prophétique, le rôle de la musique, etc…, mais je n’en dis pas plus pour vous laisser découvrir cet extraordinaire roman.



Pour finir, je voudrais reprendre à mon compte ce qu’a écrit mon ami Berni qui a fait une superbe critique de ce livre. C’est à quel point la littérature américaine est, à toutes les époques, si riche, variée, et que la lecture d’un auteur ou d’une autrice nous amène à un ou une autre, de Steinbeck à McCullers, de Faulkner à O’connors, d’Hemingway à Carver, de Bradbury à Dick, etc…, tout un champ immense de découvertes et de résonances.
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Frankie Addams

Dehors c’est la guerre, dedans, c’est presque la guerre aussi, un entre-deux douloureux.

Frankie, c’est Frances Addams, presque 13 ans, 1m70, yeux gris, elle est maigre, anguleuse, elle a grandi trop vite, elle vient de massacrer sa chevelure blonde, elle va mal.

C’est l’été, un été caniculaire dans le sud des Etats-Unis. L’air épais ralentit les activités, le temps s’immobilise, l’ambiance est moite et étouffante.

Frankie, à la veille du mariage de son frère, dont elle est très proche, ressent une intense solitude, une vraie souffrance et un désir d’ailleurs. Elle ne comprend ni le monde, ni son corps, ni le désir des hommes. Elle est colère, révolte, douleur, refus, coincée entre un présent insatisfaisant et un avenir auquel elle n’arrive pas à donner de forme.

Carson Mcculler raconte merveilleusement cet épisode de la vie vécu comme un arrachement, entre impossibilité d’agir et désir de fuir, ainsi que les tragédies qui font le destin de chacun des personnages. A travers Frankie, elle parle de condition humaine, de vie, de mort, d’incommunicabilité.

Elle raconte aussi merveilleusement le Sud, avec la question raciale d’une grande violence, que la proximité apparente des communautés dissimule mal.

Sa phrase ample se développe comme un blues, et j’adore le blues ! Comme l’air de trompette de Honey, comme la prière de Bérénice, elle reste suspendue sur une note dans une infinie tristesse. On entend les pales des ventilateurs, on ressent la lenteur nécessaire de la vie dans cette atmosphère chauffée à blanc, on partage le désespoir de Frankie.

C’est vraiment du très grand roman….

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La Ballade du café triste et autres nouvelles

Troisième rencontre avec Carson McCullers, et cette fois la certitude est définitivement ancrée : c’est un très grand auteur, de ceux qui tutoient les maîtres Steinbeck, Tennessee Williams, Hemingway et toutes ces grandes plumes du quotidien de l’âme, des tourments des êtres simples et des relations humaines faites de tentatives et de douleurs.

Une sensibilité à fleur de peau et un immense talent qui transparaissent à chaque ligne de ces nouvelles où l’on traine de bar en bar et d’échec en oubli sa solitude, sa soif d’amour, sa mélancolie, où l’on croise une femme bâtie comme un arbre pour qu’un homme vienne l’abattre, une autre déjà abattue par l’alcool ; un homme courant après les bribes de son passé envolé, la résilience d’un autre ayant perdu l’amour d’une femme et qui se recompose dans l’apprentissage de l’amour universel.

Les textes qui me touchent le font souvent par le biais d’un sens ; en l’occurrence c’est ici la perception d’un spectre de lumières très particulières, du crépusculaire au cristallin, qui aura attisé cette expérience de lecture.

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Le Coeur est un chasseur solitaire

Un médecin noir en quête de justice et d’égalité pour les siens, un communiste incompris et querelleur qui rêve de changer le monde, une jeune fille solitaire et sauvage qui, malgré sa pauvreté, veut apprendre la musique et devenir une grande compositrice et un barman taiseux mais observateur. Tels sont les quatre personnages principaux qui composent l’histoire du « cœur est un chasseur solitaire ».





Tous gravitent autour de Singer, un juif sourd-muet, qui canalise leurs espoirs, leurs rêves, leurs doutes et leur colère par sa discrétion et sa patience. Chacun vient trouver refuge à ses côtés, avec l’impression d’être enfin compris par quelqu’un et d’avoir trouvé le confident idéal, capable de soigner tous les maux par sa simple présence. Une relation étrange et complètement aveugle s’installe peu à peu entre ces différents personnages qui se prennent à fantasmer leur amitié, sans se douter des vraies préoccupations de Singer…





Carson McCullers n’a que 23 ans lorsque paraît « Le cœur est un chasseur solitaire » en 1940. La question que je me pose, en refermant cet étrange roman, c’est comment une femme aussi jeune a-t-elle acquis autant de maturité pour être ainsi capable de faire avec autant de justesse et de vérité le portrait de ses contemporains ?





Ce qui frappe d’abord, c’est l’absence d’intrigue à proprement parler. Difficile de résumer l’histoire, puisqu’il ne s’y passe pas grand-chose et pourtant, le fait est que l’on se prend d’une affection sincère pour ses personnages, que l’on ne veut plus les quitter tant ils nous bouleversent et nous touchent. Il y a une fragilité et une fatalité en chacun qui m’ont émue. Tous ont un rêve pour lequel ils se battent, en dépit des échecs et des désillusions. Mais derrière un calme apparent, Carson McCullers parvient à nous surprendre et à nous frapper par la violence de certaines scènes, d’autant plus fortes qu’elles sont inattendues…





A travers la vie de cette petite ville au sud des Etats-Unis à la fin des années 1930, l’auteur nous parle de la misère, du racisme dans un pays marqué par la ségrégation, de l’enfance trop vite passée et de l’absurdité de certains comportements adultes. Un roman sur la solitude, qui provoque une tristesse d’autant plus déroutante qu’elle est inexplicable et laisse un sentiment profond de nostalgie. Une lecture douce-amère qui, sous son apparente simplicité, marque profondément son lecteur… Une jolie découverte !







Challenge Variétés : Un livre dont l’auteur a moins de 30 ans
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Frankie Addams

Frankie Addams a été ma première lecture de Carson McCullers, une lecture éblouissante. En quelques lignes, on pénètre dans la lumière intense et la chaleur moite de ces états du Sud, ici la Géorgie. Ennui, langueur, grésillement des insectes contre la moustiquaire de la cuisine, fébrilité de cette jeune adolescente qu'est Frankie, élevée par son père distant et Bérénice, dont on entend, à travers les mots, la profonde voix noire.

Frankie tourne en rond dans la cuisine de Bérénice. Arpente les rues étouffantes des longues soirées d'été, rencontre un homme, mais surtout, surtout, s'interroge sur le mariage prochain de ce frère adoré qu'elle veut suivre, avec qui elle veut partir.

Il ne s'agit que de quelques jours quelque part sur terre, mais ces jours sont merveilleusement décrits.

Dans "Un Coeur de Jeune Fille", Josyane Savigneau écrit que son oeuvre "est marquée par des personnages solitaires, marginalisés, et essayant vainement de rompre avec leur isolement", et que c'est une récurrente du roman américain.

C'est en lisant le livre que j'ai découvert que L'Effrontée de Claude Miller est une adaptation - réussie - de ce roman.

Une belle oeuvre!
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Le Coeur est un chasseur solitaire

‘’Il y avait, dans la ville, deux muets qui ne se quittaient jamais’’. Ainsi commence le livre. Nous sommes dans le sud profond des Etats-Unis, dans les années 30. Le premier muet se nomme John Singer ; grand et élégant, on le remarque pour sa politesse parfaite et sa douceur. L’autre est un Grec du nom d’Antonapoulos obèse, débraillé, obsédé par la nourriture, et dont l’intelligence semble proche de celle d’un enfant de sept ou huit ans. Et, de façon incompréhensible et totalement irrationnel, toute la vie de Singer tourne autour de son amour inconditionnel et total pour Antonapoulos…



Mais ce dernier commence à perdre la raison, volant aux étalages, se promenant nu dans la rue et finissant régulièrement au commissariat. Sa famille le fait finalement interné dans un asile, et le monde de Singer s’effondre. Il emménage dans une pension de famille miteuse et entame une vie sans but, alternant travail et errances nocturnes, rêvant de son ami dès que le sommeil le gagne. Peu à peu, par sa politesse et sa gentillesse, il devient connu et apprécié d’un grand nombre de gens, pour la plupart rencontrés par hasard. Mais pour quatre personnes en particulier, il devient une sorte de point de repère dans un monde hostile et écrasant.



La première et la plus touchante, Mick, est la fille adolescente des propriétaires de sa pension. Obsédée par la musique, qu’elle entend sans cesse dans sa tête mais que sa famille est trop pauvre pour lui faire étudier, elle rêve d’un avenir meilleur. Le deuxième, Jake Blount est un ouvrier alcoolique, marxiste convaincu, que la misère terrifiante du sud et les inégalités rendent fou de rage. Le troisième, Bénédict Copeland, est un médecin noir, luttant avec un amer désespoir pour améliorer la condition de son peuple. Le dernier, Biff Banon, est un tenancier de bar désabusé, s’égarant dans de profonde méditation sur l’âme humaine. Et tous quatre sont persuadés que Singer est le seul à comprendre les tourments qui agitent leurs âmes, le seul point de lumière au cœur d’un monde de ténèbres miné par la misère, ravagé par l’alcoolisme et la tuberculose…



En alternance avec Singer, nous suivons donc ces quatre personnages dans leurs démêlés avec la vie, leurs espoirs et leurs déceptions. Tous quatre sont extrêmement complexes ; leurs passions et leurs rêves se répercutent même de façon subtile sur leur condition physique ou leur apparence. La misère et le racisme leur sert de toile de fond. Leurs vies sont peintes de façon lucide et froide, dans un style que l’auteur, dans une annexe, assume hérité des existentialistes russes, Dostoïevski en tête. Un style que l’on retrouve également chez Falkner, Steinbeck, et dans leur lignée Romain Garry, Kessel, et au final toute la littérature moderne. Réalise-t-on à quel point ‘Crime et châtiment’ a marqué l’histoire des idées ?



Mais une énigme demeure. L’auteur nous permet de voir qui est le véritable Singer, et ce qu’il comprend vraiment des quatre personnes qui s’accrochent à lui comme à une bouée. Mais sa bouée à lui ? Qui est vraiment Antonapoulos ? Singer le voit comme une sorte d’intermédiaire entre le ciel et la terre – ce que les autres voient en Singer, en fait. Le reste du monde comme un être insignifiant et obèse. Qui a raison ?



Carson McCullers est un écrivain indissociable du sud des Etats-Unis et de la grande dépression. Elle est également connue pour son amour pour Annemarie Schwarzenbach, figure centrale mais aujourd’hui un peu oubliée du monde intellectuel de l’entre-deux guerre au côté d’Erica Mann, Ella Maillart, Catherine Pozzi, Karen Blixen… De quelle richesse pour la littérature féminine fut cette époque !
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Le Coeur hypothéqué

« Le coeur hypothéqué » est un recueil de treize nouvelles et de cinq poèmes de Carson McCullers. Il contient également quelques lettres d'éditeurs et une « esquisse », par l'auteure elle-même, de ce qui deviendra son roman le plus célèbre, « Le coeur est un chasseur solitaire ».

Je n'ai pas (encore) lu ce fameux roman, il m'est donc impossible de le comparer avec ces nouvelles et poèmes, écrits alors que l'auteure n'avait pas encore 20 ans. Je peux seulement dire que ces textes témoignent d'une sensibilité et d'une maturité stupéfiantes chez un écrivain aussi jeune. Précis, fins et délicats, il s'en dégage une certaine mélancolie, voire parfois une sensation d'angoisse, qui traduit probablement la crainte d'un avenir incertain. C'est l'un des thèmes récurrents qui traversent ces nouvelles, avec la solitude, la recherche de l'amour pour y remédier, le passage à l'âge adulte, la musique, le Deep South, la pauvreté.

Quant à l'esquisse du « Coeur est un chasseur solitaire », elle consiste en un long (une trentaine de pages) commentaire de ce roman, détaillant les personnages et leurs rapports les uns aux autres, les lieux, la trame de l'histoire et la structure du livre. Pour ceux qui n'ont pas lu le grand oeuvre de Carson McCullers, cette « esquisse » s'apparente à un spoiler, déflorant l'intrigue et hypothéquant le plaisir de la découverte. Mais pour les connaisseurs (et les étudiants en mal d'inspiration pour leurs dissertations), elle permettra sans doute une meilleure compréhension de ce roman.

Quoi qu'il en soit, « Le coeur hypothéqué » fait oeuvre utile puisqu'il réunit des textes inédits ou uniquement publiés dans des revues, donc difficiles à trouver. Admirateurs/trices de C. McCullers, ce livre vous est indispensable.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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