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Critiques de Caryl Férey (1857)
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Okavango

Seul au carrefour de deux pistes.

Seul arrachant péniblement l'herbe éparse qui longeaient les chemins de passage. Les branches, trop hautes, il ne pouvait les atteindre.

"Il est condamné" nous dit le guide du 4x4. "Les braconniers ont coupé sa trompe; ils ont dû être dérangés"

Dans quelques jours , un cadavre!

Triste sort d'un éléphant que j'ai vu dans une réserve de Tanzanie en octobre 2023. Depuis cette image me poursuit.

De retour en France, je me devais de lire "Okavango" , réquisitoire contre le trafic d'animaux sauvages dans les réserves de la Kaza, zone transfrontalière du Kavango- Zambèze.

Saisir la colère de Caryl Férey était une priorité ;je voulais soutenir cette rage dénonçant les agissements criminels des trafiquants d'animaux.

Impuissantes les bêtes d'Afrique se retrouvent dans des pièges, s'électrocutent, s'empoisonnent ou meurent sous les balles. La mort est horrible mais le butin alléchant.

D'ailleurs l'auteur ne nous épargne pas les scènes des charognards au point d'en être écœurée en lisant le passage.

Dans ce contexte politique, écologique et historique des pays concernées, seuls les rangers de la Kaza deviennent des enquêteurs reniflant les braconniers avides de trésors.



La ranger Solanah Betwase n'a pas été mon personnage préféré estimant plus enrichissant la complexité d'un John Latham, ce misanthrope au passé trouble, propriétaire de la réserve Wild Bunch. Même sa rédemption ne s'est pas transformée en sauvetage. Anti-héros protégeant le peuple San.

Un seul regret dans ce polar, moi qui en lit si peu: le manque de suspens. Très tôt nous connaissons les auteurs des massacres . Et mon enchantement s'est évanoui à cet instant.



L'homme augmenté du XXI siècle ne permet pas encore la disparition de l' instinct carnassier et de la cupidité. Il reste encore des sauvages sans état d'âme.



Bien des Gérald Durrell s'insurgent contre ce trafic de nos jours. Ainsi Caryl Férey a lancé son cri de Tarzan pour une belle et noble cause.

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Okavango

Magnifique et excellent. J'avais découvert Caryl Férey avec "Lëd" que j'avais bien aimé. Là je suis emballé. Déjà qu'il n'y a pas beaucoup de polars qui se passent en Afrique, c'est original et diablement bien écrit et documenté.

Ce n'est pas seulement une chasse entre rangers et braconniers, mais une réflexion profondes sur la guerre, la corruption, la condition des femmes, la vie des autochtones...

Ça se passe dans le nord de la Namibie, entre l'Angola et le Botswana.

On ne s'ennuie pas une seule seconde, on ne sent pas la longueur. Bref une merveille de lecture, intelligente, émouvante avec un suspense maintenu du début à la fin.
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Okavango

Okavango est un récit ahurissant, la parfaite illustration du comportement destructeur de l’homme, prêt à exploiter la nature sauvage et ses congénères pour de l’argent, sans aucune considération pour la vie.



Mais c’est aussi un très beau roman par la qualité de ses personnages, aux convictions fortes, qui aiment la nature sauvage par-dessus tout et sont prêts à se sacrifier pour la protéger. Les animaux de la réserve de Wild Bunch y sont présentés avec beaucoup d’humanité (on connaît leur nom, leur histoire, leurs habitudes, on ressent leur peur), ce qui nous les rend proches et attachants. Et qui rend ce roman encore plus révoltant.



Okavango est un roman dense, qui nous fait voir une réalité brute et dérangeante, comme un cri de détresse, un appel à l’action. Un roman magistral qui reste en tête bien longtemps après que la dernière page ait été tournée et que je ne peux que vous conseiller.



Chronique complète à lire sur le blog
Lien : https://carnetdelecture.be/2..
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Okavango

Thriller en terre namibienne.



La vedette de ce roman, ce n’est pas l’intraitable Solanah, le mystérieux John , ou encore l’intrépide Pritti. Non. La star, c’est la Savane et ses occupants, animaux si féroces et pourtant si fragiles.



Une immersion dans la nature sauvage, à la fois belle et dangereuse.
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Okavango

Après la Sibérie, Caryl Férey nous embarque pour l’Afrique Australe dans cette région de l’Okavango. Contrée connue pour leurs safaris dans ces réserves africaines où les touristes découvrent la vie sauvage des animaux confortablement installés dans leur 4X4. Le graal étant de pouvoir rencontrer ou d’apercevoir les « Big Five », club regroupant lion, éléphant, buffle, rhinocéros ou léopard.

Malheureusement ces animaux sont également chassés par des braconniers sans scrupule pour des trophées ou des cornes et leur précieux ivoire.

C’est justement la mission de la ranger Solanah Betwase qui fait partie de la KaZa – organisation transfrontalière supervisant trente-six réserves sur cinq pays- de préserver cette vie sauvage en l’état malgré les attaques incessantes du Scorpion et des différentes équipes à sa solde.

C’est à la réserve namibienne de Wild Bunch qu’elle est appelée avec son équipier Seth, membre du peuple autochtone Ovambo. Le cadavre d’un jeune homme vient d’y être retrouvé. Une enquête un peu spéciale pour les rangers qui vont être accueilli par le propriétaire John Latham et son bras-droit N/Kon. Latham est un sud-africain qui a fondé la réserve en 2011 après avoir fait fortune dans le diamant ; un personnage étrange qui met mal à l’aise la ranger mais qui sera un interlocuteur incontournable dans cette enquête qui ne fait que commencer et qui va vite connaitre de nouveaux développements, annonciateurs de mauvaises nouvelles comme de nouvelles victimes.



Même si j’ai été moins accroché par ce récit que par son précédent, « Okavango » reste un roman qui vous prend aux tripes. Tant par ses personnages qui ont de la trempe et de l’épaisseur que par la description de ces tragédies à ciel ouvert. Un combat inégal entre des hommes armés jusqu’aux dents, usant de tous les artifices et de toutes les ruses pour massacrer des animaux sans défense. Tout cela pour finir accrochés au mur d’un riche collectionneur ou dans la pharmacopée chinoise.

On retrouve ici comme dans les précédents romans de l’auteur une critique non dissimulée de ces trafics qui détruit la faune sauvage à petit feu avec dans certains cas la collusion avec des autorités corrompues qui laissent faire.

Mais ne nous trompons pas, ceux qui jouent les premiers rôles ici, ce sont bien les animaux dans toute leur splendeur sauvage. Rhinos, éléphants ou lions qui, aux moments cruciaux de l’histoire reprennent leurs droits et la place centrale qui leur ait due. Et c’est très bien ainsi.

La patte de l’auteur est bien là, qui après s’être immergé pendant plusieurs semaines dans la région et s’être imprégné des réalités socio-économiques nous offre un roman au réalisme qui frappe les esprits et rend hommage à ces peuples autochtones tiraillés entre argent facile proposés par des rabatteurs à la recherché de main d’œuvre corvéable à merci et la sauvegarde de leurs territoires sauvages et de leurs traditions.



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Zulu

Quelle claque! J'étais un peu appréhensive au départ, d'abord par le sujet du livre, et ensuite par les premières pages où je me suis un peu perdue. Mais l'auteur a rapidement réussi à m'emporter avec lui dans les rues de Cape Town, et j'ai franchement été bluffée. Je crois que c'est le polar le plus violent que j'ai jamais lu, avec 2 ou 3 moments qui m'ont vraiment prise au dépourvue , mais il m'a tenue en haleine tout du long. Excellente plume, avec un certain humour de temps en temps. J'ai beaucoup aimé, merci de l'avoir pioché pour moi :-)

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Raclée de verts

Les Verts, à la vie, à la mort !

En consultant la bibliographie de Caryl Ferey, j’ai été interpellée par ce titre. J’ai découvert le foot au début des années 70 notamment à travers les exploits des Verts de l’AS St Etienne (l’ASSE restant mon club de cœur) ! Aussi j’étais curieuse de lire ce court roman dont la tonalité très noire tranche avec la belle couleur des maillots des joueurs.

Le protagoniste –dont on apprendra à la toute fin qu’il s’appelle Michel (nom de famille, Guichard, je parie que ce n’est pas un hasard !)- est lui aussi fan de St-Ė. et il est resté plus ou moins scotché à la grande équipe, celle de 1976. Mais cela ne l’empêche pas de suivre de très près son club qui vient, lorsque s’ouvre le livre, de remonter en première division. Michel est interdit de stade, aussi il suit les matchs devant son petit écran accompagné de litres de bière et de son chien Janvion. Il déteste toutes les autres équipes, je vous épargne les épithètes dont il affuble les strasbourgeois, les marseillais et les auxerrois pour ne citer qu’eux ! Les soirs de match, Michel ne peut s’empêcher de suivre une femme (qu’il choisit vieille et prétenduement fortunée), qu’il associe à un joueur d’une équipe honnie, et de la tuer avant de la cambrioler (à moins que ce soit l’inverse). Une façon comme une autre d’évacuer la tension provoquée par 90 minutes de foot ! Mais, voici qu’un matin, il se sent bizarre au réveil : il ne sent plus rien… Puis, il perd l’ouie… Bah, tant qu’il peut continuer à voir, notamment les matches, il n’y a pas péril en la demeure !

Ce livre m’a bien fait rire, même si le sujet est tragique. Cet anti héros est épouvantable : raciste, xénophobe, mysogine, d’une violence inouïe, totalement barré… Mais drôlissime !

Le foot rend fou, Michel en est la preuve !!

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Okavango

De ce roman, j’ai aimé bien des aspects bien qu’à mon avis de lectrice, l’action se soit fait attendre, mais qu’importe, le romancier avait besoin de ces importants passages documentaires pour exposer le problème du braconnage, des massacres des animaux, de l’enrichissement lié aux trafics de l’ivoire, de la kératine des rhinocéros et des animaux en tout genre et dont l’objectif est de satisfaire le besoin de luxe de quelques individus abjects, des passages documentaires dynamiques qui accrochent et révoltent souvent mais informent aussi sur les mœurs de certains animaux sauvages. Ce ne sont donc pas ces passages qui ont pu susciter l’ennui que j’ai ressenti parfois, je pense plutôt qu’en raison de mon profil de lecteur, le suspense ne s’est manifesté qu’à la fin.



On a bien dès le départ, un crime odieux, une enquête longue à se mettre en route, une enquêtrice active mais gênée dans ses recherches, une foule de personnages qu’il a bien fallu situer, un contexte à décrire pour bien comprendre les situations de ces personnages.



Ennui parfois certes, mais révolte de ma part face aux souffrances infligées aux animaux, ce que je ne supporte pas et qui confirme bien qu’une partie du monde est vraiment malade.





Un autre intérêt de ce livre réside dans les comportements humains : des hommes sans scrupule, des personnages qui ont tourné le dos à leurs semblables pour épouser la cause animale, du machisme chez certains, du pacifisme et de l’empathie chez d’autres, des personnages souvent ambigus, et Solana notre héroïne déterminée à découvrir la vérité, et qui doit se battre au milieu de cette armée essentiellement masculine pour atteindre ses objectifs, ce qui la rend attachante.





Soulever le problème de l’élimination des animaux et du braconnage à travers une enquête est une excellente idée pour faire passer un message, aussi, bravo à l’auteur qui a su alerter l’opinion au sujet d’un grave problème, et nous faire comprendre que des hommes aujourd’hui luttent contre l’élimination des espèces et pour le respect des animaux. Leur tâche est ardue, l’espoir ne semble pas au rendez-vous et les trafiquants concernés agiront tant que des humains seront prêt à payer pour encourager ce trafic. C’est pourquoi de tels ouvrages sont indispensables. Un livre à lire absolument si l’on désire prendre conscience du problème.
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Okavango

Coup de coeur!

Je viens de passer deux semaines inoubliables au coeur de l'Afrique sauvage, Namibie, Botswana... J'ai vu des lions, des éléphants, fait la connaissance de deux supers rangers , Solanah et Seth, équipe de choc, qui prend soin des animaux, les protège entre autres des braconniers. Ce périple a été très instructif: la vie autochtone, le braconnage, la vie animalière, l'organisation anti-braconnage... J'en ressors enrichie d'informations très intéressantes.

Bon ça a été assez mouvementé car je me suis retrouvée spectatrice d'un sacré bazar: un crime a été commis dans l'une des réserves du coin, gérée par le mystérieux et charismatique John Latham et son fidèle ami N/Kon. le braconnage semble être au centre de l'affaire.

Ce roman est incroyable! Quelle immersion au coeur de l'Afrique! Caryl Ferey prend le temps de poser le décors, bien que le crime soit rapidement annoncé. Cette mise en contexte est nécessaire pour nous faire vivre pleinement ce voyage et ressentir des émotions fortes. Il tisse sa toile pour nous tenir un peu plus en haleine pour la suite du roman.

L'intrigue est excellente, le suspense est là et est parfaitement dosé. Et je souligne une superbe couverture qui m'a interpellée dès la sortie de ce roman et qui a fortement contribué à la découverte d'un auteur que je ne connaissais pas.

C'est absolument magistral, c'est magnifique.
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Sangoma : Les damnés de Cape Town (BD)

Un récit bien noir qui maintien le lecteur sous tension permanente...

Une histoire originale (pas une adaptation) de Caryl Ferey mise en dessin avec brio par C.Rouge. j'ai retrouvé l'écriture de Haka mais cette fois ci transposée dans l'univers complexe et riche de l'Afrique du Sud post apartheid.

Ce roman graphique ne laisse pas indifférent, à coup sûr.
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Okavango

Meurtres et braconnage dans des réserves animalières en Afrique.



Un polar dépaysant, des paysages de safari africain, avec un peu de zoologie et d’histoire des peuples et des pays du sud de l’Afrique, où des gardiens tentent de préserver la faune qui fait face à de multiples dangers.



Dans les périodes de bouleversements sociaux ou de guerre civile, les bêtes comptent aussi parmi les victimes.



Et aux chasseurs à la recherche de trophées du « Big Five », s’ajoutent les trafiquants de remèdes miracles. Par exemple, on tue les rhinocéros pour leur corne qui est censée « mettre de la mine dans le crayon ». On peut aussi capturer toutes sortes d’animaux pour leurs fourrures ou leurs plumes ou pour agrémenter le décor de super riches.



Au final, un thriller intéressant, mais qui sensibilise à des réalités tragiques qu’on aimerait peut-être mieux ignorer.

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Sangoma : Les damnés de Cape Town (BD)

Afrique du Sud, un noir, Jacob, s'enfuit dans la campagne. Il est poursuivi par des blancs et leurs terribles chiens. Il est rattrapé, ramené à la ferme et fouetté devant tous les travailleurs de la ferme, sa famille et celle du maître de maison.



25 ans plus tard, tension à la ferme où les noirs voudraient une meilleure reconnaissance. Au niveau du parlement sud-africain, les représentants de l'ANC (dont Mandela fut le leader), réclament une répartition et une redistribution des terres. Les représentants blanc n'y sont majoritairement pas favorables.



Sur le territoire de la ferme, un ouvrier agricole est retrouvé mort. L'enquête va être confiée au lieutenant Shepperd. Celui-ci va devoir composer avec les riches familles de propriétaires blancs mais aussi avec les croyances de certaines personnes en la médecine ancestrale.



L'enquête nous fait découvrir les vastes paysages sud-africains mais aussi la misère dans le town ship de Cap Town. La misère y est rassemblée mais aussi tous les trafics. Les gangs organisés et armés sont en place, même les représentants des forces de l'ordre ont parfois du mal à y pénétrer sans avoir la peur au ventre.



Tout les ingrédients sont réunis pour nous proposer un thriller façon western : grands espaces africains, lutte entre propriétaires terriens et opprimés, des gangs avides de violence et n'ayant pas froid aux yeux, un policier aux méthodes pas toujours orthodoxes, une coéquipière de celui-ci au physique peu banal mais très efficace, une dose de croyance ancestrale sanguinaire.



Caryl Ferey nous propose de nombreux rebondissements, développe son intrigue policière dans un contexte politique historique complexe. Il est soutenu dans son récit par le graphisme exceptionnel de Corentin Rouge. Le trait est précis, le découpage cinématographique comme l’enchaînement des plans. les visages sont très expressifs. J'ai adoré les scènes en double page, le grand format de la BD et le format agrandi et élargi de certaines cases. Les vues du town shipp sont saisissantes de même que les scènes de combats avec les gangs.



En lisant Sangoma, j'ai retrouvé la verve de que Caryl Ferey développe dans ses romans policiers. J'ai retrouvé l'atmosphère de Zulu et je n'ai pas pu m'empêcher de penser au film avec Forest Whitaker et Orlando Bloom en lisant cette intrigue.



C'est une BD très agréable à lire, à regarder, au rythme effréné. Les personnages sont bien campés, les différentes parties s'imbriquent parfaitement les unes aux autres. Les auteurs nous décrivent une des réalités de l'Afrique du Sud avec brio.
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Okavango

Une histoire de chasse pour le plaisir (!) en Afrique qui avait commencé il y a si longtemps …

Douze mille éléphants massacrés en 1887 !

Cent mille lions vivaient en Afrique dans les années 1960, moins de trente mille aujourd’hui !

Un constat :

A la création du parc transfrontalier du Grand Limpopo en 2002, qui regroupe des territoires d’Afrique du Sud, du Mozambique et du Zimbabwe, il y avait plus de 300 rhinocéros dans la région mozambicaine. Les derniers spécimens ont été tués par des braconniers en mars 2013.

On peut continuer longtemps dans l’horreur …

Pourquoi braconner une girafe ?

Faire de sa chair des bâtonnets de viande séchée, le bol tong, de sa queue un tape-mouches, de sa vésicule une outre, de ses os des manches de couteau, de ses tendons des cordes de guitare, de ses poils des bracelets, de sa peau des chapeaux, il paraitrait même que son cerveau et sa moelle guérissent le sida …

Tout ça pour vous montrer que lire « Okavango » ne sera pas un moment de plaisir !

Et pourtant Okavango est un fleuve au cœur des réserves africaines.

Nous ferons une immersion touristique en Namibie, au Botswana, au Zimbabwe, en Zambie et même en Angola !

Un vrai cours de géographie et d’histoire politique de l’Afrique centrale, qui nous révélera les conflits qui ont dévasté ces pays.

A cela Caryl Ferey choisit d’adjoindre les trafics en tous genres qui régissent la vie dans ces contrées.

Un retour très réussi pour Caryl Ferey en Afrique.
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Norilsk

Attention, ce livre n'est pas un roman policier, mais un récit de voyage !



Les éléments qui m'ont personnellement induite en erreur lors de ma sélection :

- Caryl Férey est connu pour ses romans policiers,

- La couverture est avec beaucoup de gris/noir,

- Elle ne mentionne pas un récit, essai, reportage,

- Une citation, sur la version poche, du journal Les Echos précise “Blade Runner version sibérienne”, ce qui fait penser tout de même à un roman entre policier et science-fiction,

- Dans les étiquettes Babelio, apparaît celle de “romans policiers et polars”, de même taille que “reportage”, même si c'est dans une police plus petite que “récit de voyage”.



Une fois passée la phase déconcertante où on s'aperçoit du problème d'aiguillage, c'est un récit sur un séjour court, d'une dizaine de jours uniquement, avec une volonté très marquée de croiser des personnes dans des lieux festifs, pour aller à la rencontre de la population, sans se consacrer uniquement à l'architecture et au problème écologique.



Déstabilisant à nouveau de faire ce choix dans une des villes les plus polluées de la planète, ancien goulag, avec des bâtiments emblématiques de l'ancien régime soviétique, au nord de la Sibérie, avec un des sous-sols les plus riches qui soit, une autorisation nécessaire du FSB qui a remplacé le KGB pour s'y rendre et des habitants tous en lien avec la mine avec des espérances de vie très limitées.



Mais finalement, ça fonctionne bien. C'est intéressant dans le questionnement sur l'humanité, dans l'importance pour chacun du lieu où l'on vit, de la nécessité de l'art sous toute ses formes, avec un développement particulier sur la photographie.



Caryl Férey sait rendre cette expérience vivante et montrer que chaque voyage est formateur. Il faut partir sans a priori pour profiter au maximum de découvertes toujours plus enrichissantes !

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Paz

Il s'agit ici de mon second policier de Ferey, après Lëd (la glace en russe) qui se passait en Sibérie. Le très bon souvenir que j'avais de cet ouvrage m'a poussée à prendre à la bibliothèque ce policier qui se passe en Colombie.

J'ai beaucoup appris sur la situation de la guerre civile et de la guérilla entre l'armée et les FARC.

Si le rythme du livre est si intense qu'il se lit d'une traite, je l'ai trouvé particulièrement violent, à la fois sur les morts décrits trop précisément et sur les caractères des différents caractères. Aucun des hommes, les trois de la famille Bagader ou le ministre de la justice n'est propre, tous sont responsables de choses terribles. Quant aux femmes, de Flora l'assistante sociale à Diana la journaliste d'investigation, malgré leur investissement dans la résolution des différents crimes, j'ai l'impression qu'elles sont laissées au second plan et qu'elles restent victimes jusqu'au bout.

Un livre intéressant mais qui sera probablement le dernier probablement pour moi.
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Okavango

A Wild Bunch, immense espace protégé au coeur de l'Afrique, les rangers enquêtent sur la piste d'un gigantesque réseau de braconnage.

Roman engagé et militant, Okavango utilise tous les codes du polar et se termine par une scène d'action au rythme haletant. Caryl Férey réussit en plus à nous montrer toute la beauté de la savane. Dommage que l'auteur tombe dans le piège du roman documentaire, voulant transcrire toutes ses recherches sur le sujet : le romanesque en souffre et le tempo du récit est régulièrement interrompu.

Une lecture en demi-teinte : pas le meilleur livre de Caryl Férey.
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Okavango

Après avoir lu Mapuche avec beaucoup de plaisir, j'ai choisi Okavango.

Petit reproche, c'est long, très long le premier quart, le temps de présenter les protagonistes et surtout de faire l'historique des conflits entre les peuples de cette partie de l'Afrique. Cela intéressera les puristes mais pour ma part je m'y suis beaucoup ennuyé. L'explication sur le trafic animalier est par contre instructive et nécessaire.

Puis l'histoire accélère, les personnages deviennent la priorité, et on s'attache à eux.

Un vrai roman policier original, à l'intrigue bien construite, dynamique et sans temps mort. C'est plaisant à lire et du coup après avoir failli abandonné la lecture, je note à 4 étoiles.

Je reviendrai à cet auteur car entre l'originalité de ses thèmes et le style narratif alerte j'ai pris beaucoup de plaisir dans la lecture. Policier différent des classiques, vaut le détour et on voyage dans tous les sens du terme..
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Okavango

Le temps de troquer mon kilt légendaire contre un slip léopard, me voici arpentant les rives du fleuve Okavango.

Okavango, c'est aussi le nouveau polar enragé de Caryl Férey, auteur dont j'apprécie l'inspiration, la fougue et la plume bien enlevée, - pas sur le dos des autruches je vous rassure.

Caryl Férey nous convie cette fois en Afrique australe, cela commence par un corps retrouvé dans une immense réserve d'animaux, une réserve privée, territoire qui sera le coeur de l'intrigue de ce roman.

Cette réserve privée est la propriété d'un personnage riche, secret, John Latham, d'origine afrikaner, complexe, affichant d'emblée sa misanthropie et son ambiguïté. Une amie qui m'est chère me dirait que c'est ce qui fait son charme. Je m'empresserai de les mettre en relation à l'issue de la rédaction de ce billet...

John Latham a créé un paradis animalier pour les touristes très fortunés qui traversent le monde en avion pour découvrir l'Afrique sauvage en trois jours et en même temps, il se fait l'apôtre de la cause animale et le grand défenseur des valeurs des peuples qui habitent ce territoire, n'hésitant pas d'ailleurs à les mettre en scène pour des velléités mercantiles.

Une femme entre en scène pour enquêter. Elle s'appelle Solanah Betwase, femme Tswana. Les meurtres d'êtres humains, ce n'est pas trop sa tasse de thé, sauf que sa mission se situe dans la lutte anti-braconnage. J'ai aimé ce personnage intègre jusqu'au bout, n'hésitant pas à confronter ses valeurs au socle de son couple en perdition...

Ici sont conviés des rangers, des braconniers, des riches propriétaires, une mafia locale régie par celui qu'on surnomme le Scorpion, mais avant tout il y a deux peuples autochtones auxquels Caryl Férey porte une attention particulière à leur philosophie, celle des Khoï et des San. Cependant, les personnages principaux ne sont pas ici des êtres humains. J'y reviendrai plus tard pour vous les présenter...

Caryl Férey nous rappelle que ce grand territoire a été déchiré il n'y a pas encore si longtemps par des guerres intestines, aujourd'hui l'idée est d'effacer pour les animaux sauvages les frontières imposées par les hommes. Ce lieu s'appelle la Kaza, la plus grande réserve au monde, qui va de la Namibie, le Botswana, l'Angola, la Zambie et le Zimbabwe, comportant même des corridors de migration pour que les animaux , notamment les éléphants, puissent aller d'un pays à l'autre. On dit que cette démarche aurait même pacifié les hommes peuplant ce territoire.

C'est aussi une invitation en entrer en empathie pour la grande cause animale et me voilà vous invitant à découvrir les principaux personnages du roman, des rhinocéros, des éléphants, des girafes, des lions, des hyènes, même des grenouilles...

Dans ce roman, j'ai été épris par l'incarnation des animaux qui est très forte, ils portent des noms, comme vous, comme moi...

Cette grande réserve privée, sur les rives de l'Okavango, s'appelle Wild Bunch, - ce qui signifie La horde sauvage, sans doute en souvenir d'un film mythique américain du même nom...

À partir du moment où ils sont dans une réserve, - qu'elle soit petite ou grande, ces animaux sont enfermés, tout y est régulé, on y trouve aussi des êtres humains autochtones, des membres des peuples Khoï et des San, ceux-ci s'improvisent en guides pour apporter sous la forme de quelque chose qui ressemble à une pièce de théâtre, une caution authentique, une mascarade imaginée par l'homme Blanc, parce que cela fait exotique.

L'incarnation des animaux est très forte, je n'oublierai jamais ce rhinocéros, Long-Corne... Certains sont de vrais personnages élevés au rang de figures littéraires dignes d'une tragédie et peut-être au-dessus... Même les hyènes, même les grenouilles... Et comment ne pas s'émouvoir de la grâce de girafes simulant sur leurs pattes le mouvement d'un compas...

Ici le minéral et l'animal ont autant de choses à nous raconter que les humains. Il y a ici ce lien essentiel entre le vivant et l'humain dans une époque où la mémoire est si courte. Caryl Ferey sait trouver les mots et nous parler de manière percutante d'un écosystème, comme le tissage intime entre les êtres et le vivant.

Vous l'aurez compris, le trafic des animaux est au coeur du ressort narratif.

N'ayons pas peur de nommer les choses, quel est ce monstre qui décore et détruit la nature, ce monstre qui dévoie les savoirs ancestraux, qui nuit aux populations locales, de quoi parle-t-on ?

Les braconniers sont aussi le symptôme d'une humanité en perdition, de sa fin programmée , s'en prendre aux animaux sauvages, s'en prendre à leur beauté, à leur liberté, c'est s'en prendre à notre propre humanité.

Caryl Férey, au prétexte d'une intrigue policière, se saisit d'un sujet universel et le développe avec brio.

Il dénonce l'effroi, l'horreur, le massacre... et ce qui se cache derrière ce désastre nous paraît si grotesque qu'on pourrait en rire, presque, sauf que non, ce n'est pas possible... Ce n'est pas possible d'en rire malgré le grotesque, car derrière ce grotesque ubuesque, c'est notre propre monde qui s'effondre...

Car oui derrière l'intrigue qui tient et porte magistralement le récit haletant d'Okavango, tout ceci n'est qu'une affaire de couilles. Désolé, j'utilise ce soir des mots qui m'échappent et sortent de mon vocabulaire ordinaire. Alors, si vous préférez, je peux utiliser d'autres mots appelant au doux euphémisme. Disons que cela parle d'un masculinisme exacerbé, - la chasse n'est-ce pas, qu'elle soit à petite ou grande échelle... Vous qui parfois pratiquez votre jogging sereinement dans les bois et croisez malencontreusement des chasseurs, - j'espère pour vous le matin car après l'heure de l'apéritif, gare aux balles perdues, avez-vous déjà remarqué une gente féminine parmi ces mâles en rut ?

Mais ici Caryl Férey nous convie à du lourd, la grosse chasse, celle au gros gibier et pour une cause essentielle aux yeux de certains, la pharmacopée chinoise, celle qui prétend qu'avec des testicules de tigres ou la corne de rhinocéros qui vaut plus que l'or, il est possible d'obtenir des performances sexuelles décuplées...

Pourtant, la corne du rhinocéros, ce n'est ni plus ni moins que de l'ongle, ce que nos ongles portent comme vertus si recherchées.

Mais de ce récit envoûtant et sidérant, je retiendrai l'image des animaux plus que celle des êtres humains. J'ai été effaré d'entendre ici que parfois la mémoire de ces animaux pourchassés finit par porter en elle le désastre et le transmettre aux générations suivantes, comme quelque chose de gravé dans les gênes, le souvenir, la peur de ces braconniers, qui poussent désormais ces bêtes à se cacher des hommes à jamais.

Nous ne serons plus jamais ensemble... Et notre humanité en est brisée...

Bon, je vous quitte, je m'en vais ronger mes ongles, vous l'aurez compris, c'est uniquement pour la cause animale, hein !...
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Mapuche

Après l’Afrique, ses townships dans «Zulu» et ses réserves animalières dans «Okavango», gorgés de malfaisants, l’Amérique du sud et Buenos Aires la grande corrompue américaine avec sa cour des miracles de deux millions de marmiteux.

Même faune de psychopathes qu’on retrouve aussi bien dans les barrios que dans les beaux quartiers ceux de la junte militaire. Un avantage du lieux de l’intrigue, la réputation de l’Argentine, ici la pourriture se trouve de partout, elle gangrène tout du «cartonero» au président et Buenos Aires exalte plus de miasmes mauvais que de bon vents.

Un contexte géopolitique bien détaillé, Férey nous fait un bon résumé de ce qui caractérise négativement l’Argentine depuis un bon siècle (avec le libertarien Milei il y a de fortes chances pour que cela continue) inflation endémique, endettement abyssal, corruption des élites et violences pyramidale sur fond de guerre civile et de grande misère sociale. Un peu trop historique et généralisé sans nuances d’ailleurs, un peu de fantaisie aurait pu aérer un contexte considéré comme vrai mais excessivement pathogène surtout que Férey n’ a pas été avare en explications détaillées au détriment de l’intrigue édulcorée.

Des personnages typés puisés dans le rebut de la société, d’une part les indiens mapuche, Férey aime les ethnies mal colonisées en voie de disparition, ici plus précieusement Jana, l’héroïne, une sculptrice et d’autre part les prostitués, puterelles et ribaudes masculines: les «trav’s», les «folles» mais pas celles de l’ «Asociación Madres de Plaza de Mayo» dont Paula aux cils de girafes. Un privé, Rubben, «hard boiled», sorte de Simon Wiesenthal pour malfaisants argentins, réchappé miraculeusement des geôles, beau gosse, ténébreux , tourmenté qui a énormément souffert et souffre encore énormément, en deux mots: le héros et au-dessus un petit quelque chose des aïeux mapuches

On a aimé ses «yeux anthracite piqués de petites fleurs myosotis» de Rubben, le «regard étoilé» de Jana et les «cils de girafes» de Paula (Férey prépare déjà son «Okavango»): Férey est parfois iridologue, botaniste, astrologue ou poète c’est selon.

On a aimé le chat appelé «Ledzep» le chien «Brad Pitt» ou «Gasoil» Férey est un ami des bêtes. Les cloportes ont aussi un nom mais moins drôles.

On a aimé ces personnages inaltérables et insensibles aux douleurs les plus extrêmes, coupés en deux ils trouveraient le moyen de piquer un cent mètres en rigolant.

On a aimé aussi quelques petites choses à droite et à gauche dont on se souvient vaguement;

Férey est spécialiste du détail toujours plus sordide et du style emphatique et surfait: on sent nettement que le sordide va être dépassé par un sur-sordide, lui-même précédent un sur-sur-sordide. Vraisemblance narrative assez élastique, du pressenti que vont néanmoins dépasser le lecteur et les héros blasés, « écœurés mais on tient le coup» On notera en anecdote que les méchants font environ 1100 km pour assassiner deux personnes et les enterrer à 2000m d’altitude. 2200 km aller-retour Ah le prix de revient de l’assassinat en Argentine est très élevé ( mais nous direz-vous le militaire est bête c’est vrai mais il n’en reste pas moins que la bêtise du militaire galonné reste excessivement onéreuse alors que Buenos Aires est au bord de la mer et que la méthode de la «crevette Bigeard » des paras français avait déjà été instaurée)

Articulations et enchaînements tirés par les cheveux: il faut avoir de l’imagination et surtout y croire mais bon quand on aime...

Quantité de petites comparaisons travaillées originalement qui ont vocation à rester dans les annales de la littérature policière ou alors petites interjections amoureuses originales «Tête de pioche», «ma grosse», «mon vieux» «petit lynx» «baby doll» qui est plus original que «honey» si, si, la «Férey touch» mais, qui sont surprenantes et croquignolesques.

Parmi ces coups de patte de féreyiens on retrouve aussi le «road movie» qui nous entraîne loin et nous fait découvrir des paysages: pampa, Andes, désert. On peut noter aussi que Férey exagère entre Buenos Aires et Uspallata il n’y a que 1100km et non pas 1300 mais comme ils font deux fois le trajet ça fait un peu «jeu des milles bornes» et la case prison n’est jamais loin.

Ensuite Férey a la faculté d’enchaîner deux scènes antinomiques sans broncher: un passage dramatique, lecture du carnet bleu de Rubben sorte de «journal d'Anne Frank», très émouvant, avec une scène de fesses censée être une scène d’amour: l’argentin est un chaud lapin.

On notera encore qu’il a réussit a placer Bowie, Iggy Pop et led-zep, que du bon, ce qui lui vaudra une étoile supplémentaire et en plus un extrait ci-dessous de «Heroes» qui cadre bien avec le sujet.

Autre marque de fabrique les dialogues unisexes où homme et femmes parlent sans distinction de c...s, de les sucer, de les briser, de les casser et Jana la jeune héroïne en a au cul alors que le trav‘s en a plutôt une molle mais devant. On n’est pas tous égaux devant la nature. Ah oui les méchants disent «hija de puta» en espagnol dans le texte à laquelle répond Jana par «fils de pute» il doit y avoir une subtilité mais on ne voit pas bien où. Langage édifiant viriliste aujourd’hui féministe un peu quand même mais bon pour ce que j’en dit, je m’en les bat! Toujours est-il qu’avec Férey on apprend les langues locales et c’est très bien.

La grosse question en fait c’est: Rubben et Jana vont-ils conclure? Manque de bol on est assez rapidement fixés, reste l’intrigue policière et là on se demande si les méchants vont être punis. Ah l’angoisse!

Un regret le "tango" est à peine effleuré!



We can beat them

For ever and ever

Oh we can be Heroes

Just for one day

Heroes D.Bowie
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Okavango

Le ZAKA, une région située entre l'Angola, la Namibie, le Botswana, la Zambie et le Zimbabwe, est une zone protégée qui héberge de nombreuses espèces animales. Au cœur de cette zone se trouve le Wild Bunch, une réserve privée ultra sécurisée vouée au tourisme animalier. Lorsque le cadavre d’un jeune pisteur y est retrouvé, le chef du KAZA envoie Solanah Betwase, une ranger botswanaise, pour enquêter. La jeune femme, profondément engagée dans la lutte anti braconnage, fait alors la rencontre de John Latham, le propriétaire de la réserve, un sud-Africain un peu misanthrope, et de son lieutenant N/Kon, un San dont il semble très proche. Lorsque des animaux de sa réserve sont retrouvés morts, Solanah s’interroge sur la possible implication du Scorpion, le plus puissant des braconniers du pays, que son équipe traque vainement depuis des années.



Quelle galerie de portraits ! Des femmes puissantes, Solanah, passionaria un peu tête brûlée, mal à l’aise dans son corps et dans son couple et Priti, la nièce de N/Kon, qui sous ses côtés roublards s’avère d’une intelligence et d’une volonté hors du commun ; John et N/Kon, qui sous des dehors peu amènes sont d’une intégrité à toute épreuve, et Seth, l’équipier de Solanah, partagé entre son devoir de petit-fils et sa mission de ranger.



Le récit monte en tension progressivement jusqu’à un finale parfaitement maîtrisé. Au-delà de cette intrigue qui mêle polar et thriller, c’est le portrait d’une Afrique déchirée par différents conflits, les conséquences de la décolonisation évidemment, mais aussi la guerre froide ; c’est aussi un bel hommage rendu à la faune sauvage, dont les animaux emblématiques sont victimes des braconniers : lions, tigres, éléphants, rhinocéros, piégés ou abattus pour leurs griffes, crocs, ivoire, tandis que leurs cadavres mutilés sont laissés à la convoitise des rapaces. Amateurs de chair de tigre, acheteurs de corne de rhinocéros connue pour ses vertus aphrodisiaques, collectionneurs de trophées, ils sont nombreux à faire appel à des commanditaires sans état d’âme qui emploient à leur tour des habitants de la région pour faire les basses besognes… Un trafic d’autant plus ignoble que les espèces chassées sont en voie d’extinction.
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