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Critiques de Cathi Unsworth (44)
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Zarbi

Sean Ward, un ancien policier de la Metropolitan Police de Londres devenu détective privé après une grave blessure par balles, est engagé par l’avocate Janice Mathers pour reprendre l’enquête ayant mené Corrine Woodrow à l’unité hospitalière pour criminels psychotiques vingt ans auparavant.



Janice Mathers a obtenu que de nouvelles analyses soient effectuées, qui prouvent que Corrine Woodrow, âgée de quinze ans au moment des faits, n’était pas seule sur les lieux de cet assassinat particulièrement abominable, faisant penser à un crime rituel sataniste.



Elle envoie donc Sean Ward enquêter dans la station balnéaire d’Ernemouth, dans le Norfolk, où personne n’avait remis en question la culpabilité de cette gamine, maltraitée et contrainte à la prostitution par sa mère, marginale, qualifiée de zarbi par les élèves du lycée, attirée par la magie…



Sean Ward est reçu avec méfiance dans la petite ville endormie en ce mois de mars 2003, et s’il trouve rapidement de bonnes volontés pour l’aider dans ses recherches, il n’en est pas moins surveillé autant qu’accompagné par l’ancien patron de la police locale, Len Rivett.

L’homme est suffisamment encombrant pour boucher toute investigation malencontreuse, et semble n’avoir laissé son poste au jeune et lisse Dan Smollet que sur le papier.



Pour comprendre la situation, Ward doit remonter le temps jusqu’à l’été 1984 et même bien avant.

Il aura fort à faire avec les mémoires défaillantes, les mutismes, des façons d’être qui n’ont pas forcément grand-chose à voir avec des coutumes locales, jusqu’au sein de la police locale…



Cathi Unsworth nous entraîne alternativement dans le sillage de l’enquêteur en 2003 et dans celui de Corrine et Debbie à partir d’août 1983, au moment où Samantha arrive chez ses grands-parents à Ernemouth.



Et si les recherches de Sean Ward dans l’ambiance de la station balnéaire hors saison forment un tout nourri de mystère et de suspens moins simpliste qu’il n’y paraît de prime abord, c’est le récit de l’adolescence de Corrine, Debbie et Samantha durant les quelques mois qui précèdent le crime qui m’a vraiment accrochée.



On plonge en effet dans ce moment de vie particulier où tout peut basculer pour un rien, où les disputes peuvent avoir des conséquences dramatiques, où n’être pas "dans la norme" est recherché autant que proscrit.

Les relations entre les trois jeunes filles et avec leurs camarades sont très crédibles, l’enchaînement des évènements aussi.



Elles évoluent dans un monde inquiétant sour une apparence bien lisse.



Elles courent des risques dont elles n’ont pas conscience ou qu’elles pensent inévitables, c’est selon.



Le monde des adultes empiètent sur le leur, et c’est rarement pour le meilleur.



La tension monte au fil des mois, vers ce dénouement qu’on croit déjà connaître parce qu’on s’imagine longtemps avoir tout compris, avant une glissade finale assez inattendue.

Un bon thriller pour moi.

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Londres Noir

Londres Noir est un recueil de dix-sept nouvelles, chacune s'attachant à un quartier de Londres et se référant à un titre des Clash, groupe de rock londonien, icône des années 80. Des nouvelles assez courtes, dont la noirceur n'est pas à remettre en cause mais qui ne m'ont pas convaincue. J'ai trouvé le style assez semblable pour tous ces textes, des personnages assez cliché, camés, paumés à souhait, des ambiances glauques certes, mais j'avais le sentiment que c'était forcé, pour rajouter une couche dans l'ambiance sombre. D'ailleurs aucun des écrivains sélectionnés ne sont connus..Seules une ou deux nouvelles sortent vraiment du lot. Quant aux références aux quartiers de Londres, elles restent lointaines voire inexistantes...

Une déception alors que j'avais apprécié Bruxelles noir.
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London nocturne

Londres, le black-out, les bombes du père Hitler qui pleuvent sur la capitale British et un Éventreur qui coure les rues.



Yes, j’adore !



En littérature, je précise, en vrai, je n’aime ni les bombes sur la gueule, ni les éventreurs.



Mais il faut dire que L’Éventreur du couvre feu, c’est un nom qui en jette !



La première partie est prenante, on suit un étrangleur de blondes (il ne devait pas les aimer) qui exercent le plus vieux métier du monde, le tout durant le couvre-feu et planqué derrières les rideaux occultant.



On enquête avec un inspecteur Greenaway qui doit avoir la carrure d’un Lino Ventura, on a de multiples intervenants, on se glisse dans l’intimité des belles de nuit ou des diseuses de bonnes aventures.



Le Londres de la pègre est bien retranscrit, on a des décors grandeurs natures, des descriptions des ruelles un peu glauques bien retranscrites et l’atmosphère a une vraie gueule d’atmosphère. Le pied.



Les personnages multiples nous offrent un panel d’émotions et de pensées en tout genre, c’est diversifié, même si nous resterons dans l’Angleterre d’en bas, celle qui se lève tôt ou va se coucher tard.



Là, je vous connais et vous me connaissez, vous vous dites que c’est trop de fleurs pour être honnête et que le pot va suivre.



Le pot arrive à toute volée !



Le problème des personnages, c’est qu’ils auraient tous mérité un traitement plus en profondeur car ils avaient du potentiel, étaient haut en couleur, en verbe, en richesse (pas celle du fric) et que chacun aurait mérité d’être un peu plus explicité, afin de donner un peu de mâche au récit. Du croquant.



L’enquête ne restera pas inscrite dans les annales de la police, elle n’est pas exceptionnelle, elle est aussi banale que celles de nos flics réels où le hasard fait bien les choses, même si la ténacité aide aussi.



Malheureusement, c’est plus que réaliste, cette manière d’enquêter, tandis que celle des Poirot, Holmes, Columbo et Marleau sont bien plus rares. Ceci était pour le petit pot lancé à la première partie…



Dans la seconde moitié, l’auteur a changé de ton et là, c’est un gros pot qui arrive à toute volée : Greenaway a attrapé l’étrangleur (trop vite ?), sans que l’on ait eu le temps de faire vraiment monter la mayonnaise, on l’inculpe et puis directement, boum, on met la main sur l’éventreur sans que le lecteur ait vraiment eu le temps de se retourner.



Pour ceux et celles qui aiment les ambiances de prétoire et de tribunaux, la seconde partie va leur en donner pour leurs sous car on va assister aux procès de ces deux tueurs.



Ce sont des moments de lecture qui m’ont plus, parce que j’aime ça, mais bon, niveau action, hormis le pétage de plomb de Grenaway, on est à un train de sénateur !



Manquait tout de même de liant, dans cette histoire et d’épaisseur dans les personnages. L’auteur donne l’impression de jongler avec le coq et l’âne (je change les expressions, oui !), sans trop savoir comment finir son tour.



Le Londres sous le couvre-feu est détaillé, les crimes aussi, l’auteur a potassé le sujet, ça se sent à la lecture et si on avait des doutes, les Notes de l’auteur nous en donneront un grand aperçu.



Anybref, je suis le cul entre deux chaises avec ce roman. Il lui manquait quelques petits détails ou une autre mise en scène pour le rendre super attractif et addictif. Là, je l’ai lu sans avoir la tension qui jouait du yo-yo et mon rythme cardiaque est resté sur la bonne fréquence, celle qui ne donnera pas lieu à une tachycardie.



Pas évident de trouver la bonne cotation pour ce roman policier noir. D’un côté, j’ai aimé les descriptions du Londres de 1942, le rendu était parfait, les personnages étaient nombreux, intéressants, mais auraient pu bénéficier d’un traitement plus profond et niveau suspense, j’en déjà ressenti plus avec d’autres romans.



Malgré tout, il y a du bon dans ce roman, mais il aurait fallu les travailler un peu plus, ou différemment afin de scotcher le lecteur – qui en a lu d’autres – au fond de son divan.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Bad Penny Blues

Challenge ABC 2014/2015

Un thriller bien longuet à mon goût. Un couple de jeunes artistes londoniens ,il court vers la gloire, elle fait des cauchemars, qui s'avèrent pires que des cauchemars: elle "voit " les crimes qui vont être commis . Il y a un enquêteur un peu idéaliste, des policiers corrompus, des prostituées assassinées, des hommes politiques louches, des photos compromettantes... heureusement, il y a surtout Londres à l'aube des années 60, la mode des sixties, et une bande-son toute prête pour une adaptation au cinéma: chaque chapitre porte le titre d'une chanson.

Malgré tout, restée indifférente à l'intrigue, sans empathie envers aucun des personnages, j'ai eu du mal à terminer. Bien rare pour un thriller!
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Le chanteur

Ce roman fait partie d'une catégorie, je pense, assez rare : le "polar punk" et tout en étant totalement inculte dans ce genre musical, je dois reconnaître que j'ai eu du mal à le lâcher avant la fin, tant l'intrigue est relativement bien construite. J'avais découvert l'univers plutôt sombre, très "sex, drugs and rock n'roll" de Cathi Unsworth avec son premier roman "Au risque de se perdre" dont je n'avais pas gardé un souvenir impérissable. On retrouve cette même ambiance dans "Le chanteur" et en tant que journaliste et critique musical, on la sent très à l'aise dans le domaine.



Années 80, deux groupes surfent sur la vague punk, version démon "Blood Truth" et version ange plus éthéré "Mood Violet". Quand le charismatique leader de l'un rencontre la chanteuse de l'autre, c'est coup de foudre et le couple s'enfuit à Paris, juste avant que leur carrière respective n'implose pour incompatibilité d'humeur entre les différents membres. Quelques temps après, la jeune fille est retrouvée morte d'une overdose et son compagnon disparaît.

Années 2000, Eddie Bracknell, journaliste culturel, redécouvre le groupe grâce à sa rencontre avec un célèbre photographe de l'époque. Pour se mettre enfin le pied à l'étrier et décrocher la gloire, il décide de mener une enquête sur "Blood Truth" et d'écrire un livre sur cette mystérieuse disparition.



Le roman alterne entre passé et présent. D'un côté on assiste à la rencontre de ces quatre jeunes garçons, fans des Sex Pistols qui pour fuir la misère du Nord de l'Angleterre en 1977 vont se lancer dans la musique et rapidement défrayer la chronique par la violence qu'elle génère. De l'autre, vingt ans plus tard, on va suivre pas à pas l'enquête d'Eddie.

C'est noir, assez lourd, plutôt compliqué à suivre vu le nombre de protagonistes et je dois reconnaitre que les nombreuses références musicales m'ont échappé, mais le suspense est maintenu jusqu'à la fin. Cathi Unsworth a parfaitement réussi la rencontre de ses deux époques aussi bien dans la description des lieux que dans celles de ses personnages.

3 étoiles et demi soit 14/20.
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Le chanteur

Le Chanteur

Traduction : Katherine Lalechère



ISBN : 9782743623401



Sur son blog Actu-du-Noir, JM Laherrère en disait le plus grand bien et je n'ai pas été déçue. C'est un livre qu'on ne lâche pas tant qu'on n'a pas obtenu le fin mot de l'histoire.



Le découpage alterne deux époques : la contemporaine, qui se déroule tout de même il y a près de dix ans, et le XXème siècle finissant, la toute fin des années soixante-dix, submergée par la vague punk. Il est clair que "Le Chanteur" constitue aussi un hommage aussi vibrant que nostalgique à une époque où la musique n'était pas encore formatée et où des artistes véritablement créatifs - qu'on aime ou pas leurs créations est ici secondaire - pouvaient parvenir à se faire un nom en dehors des médias comme la radio et surtout la télévision. Cette époque est également, sans nul doute, celle de la jeunesse de l'auteur et il est humain d'avoir un faible pour les années où l'on croyait encore que la musique pouvait changer les choses.



Unsworth nous raconte donc la grandeur et la décadence du groupe "Blood Truth", tout d'abord sa formation, puis son apparition fracassante sur la scène punk, le mariage de son chanteur charismatique, Vincent Smith, avec Sylvana, chanteuse tout aussi charismatique du groupe "Mood Violet", puis la disparition brutale de Smith après le décès de son épouse, décès comme il se doit dû à une overdose d'héroïne.



La période contemporaine est illustrée par Eddie Bracknell, un journaliste qui s'est pris au jeu d'écrire la biographie du groupe aussi extraordinaire qu'éphémère que fut "Blood Truth". Comme tant d'autres, Eddie, ayant visionné avec son ami Gavin - lequel a bien connu tous les membres du groupe - une vieille vidéo retraçant l'un des concerts du groupe, est désormais fasciné. La disparition de Smith, une disparition quasi absolue, tout à fait comme s'il s'était volatilisé (ou comme si on l'avait assassiné), titille ses instincts d'enquêteur. Certes, il espère bien que la biographie aura du succès et lui permettra de faire enfin ses preuves dans le milieu mais on ne peut nier qu'il est sincère et que, avant toute chose, il veut savoir.



Eh ! bien, il finira par savoir ...



Le passé, lui, est transcrit à la troisième personne, une façon peut-être pour l'auteur de conserver du recul envers cette période qu'elle a tant aimée.



Quelle que soit l'époque évoquée, le style est vif, sans recherches particulières, presque masculin à certains moments. Sous les excès de l'idéologie anarcho-libertaire des punks, pointe la nostalgie infinie de la jeunesse, de ce que l'on fut et de ce que l'on n'est plus, celle aussi de tous ces espoirs déçus, qu'on n'a pas pu ou su réaliser sans doute parce que l'on pensait qu'on avait bien le temps.



Bien sûr, si vous vous évanouissez encore en tombant sur Johnny Lydon - pardon, Johnny Rotten - au détour de quelque vidéo sur YouTube ou DailyMotion, si, pour vous, les Sex Pistols n'ont jamais fait que brailler et éructer pour le seul plaisir de choquer, si vous n'avez pas eu un gros coup de blues en apprenant la mort de Joe Strummer (ah ! The Clash ! drunken drunken ) et si vous considérez les gothiques - issus des punks - comme des fous dangereux bons à interner, mieux vaut pour vous ne pas lire ce livre.



Mais si vous n'avez aucun a priori musical et si vous aimez les bons polars, avec des personnages bien noirs - il y en a deux qui le sont vraiment dans cette histoire et non, je ne vous dirai pas lesquels - alors, lisez "Le Chanteur" de Cathy Unsworth. Vous ne devriez pas le regretter. ;o)
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Bad Penny Blues

Ce roman noir, basé sur une histoire vraie, va nous emmener dans le Londres de la fin des années cinquante, jusqu’au milieu des années 60, prélude aux « Swinging Sixties ».



C’est une période de grand boum artistique. L’émergence de la culture de « masse » où l’on voit fleurir le Pop Art d’Andy Warhol, le rock n’roll, les couleurs bigarrées, le style beatnik etc…



Les jeunes se saoulent de fêtes et de rencontres hasardeuses d’où naissent des espoirs immenses. Ils y cassent les codes et le carcan puritain Britannique. On n’échappe pas non plus au revers de la médaille : attraction malsaine de l'argent, perversion, corruption…



Dans ce polar, on va suivre deux histoires qui vont se dérouler en parallèle sans pour autant se rencontrer :



La vie de quelques jeunes artistes bohèmes un peu marginaux mais ambitieux qui vont surfer sur la vague du succès avec des idées avant-gardistes qu’ils débattent le jour, du matin au soir et du soir au matin. Artistes peintres-créateurs, musiciens, mode, styliste. On y croise muses et artistes. Parmi eux, l’une d’elle va devenir styliste de mode mais ce n’est pas ce qui la caractérise le plus en fait.



Ce sont plutôt ses rêves prémonitoires de crimes perpétrés sur des filles de la rue dans son quartier sur fond de musique discordante, cacophonique et lancinante, qu’elle fait régulièrement, mais surtout qui se concrétisent ! Elle est dans la peau des victimes, elle voit ce qu’elles voient…



En parallèle, nous suivons Pete Bradley, le flic qui a découvert la première victime, la fille à la robe rayée, en 59. A l’époque, il avait relevé certains détails et fait quelques déductions qui avait impressionné un Inspecteur du CID venu prendre la relève du dossier. Puis, Pete, a poursuivi son chemin, apparemment « suivi » de loin par le fameux inspecteur Bell du CID (Criminal Investigation Department) ; Pete passera brillamment l’examen de Sergent et se retrouve stagiaire au CID où il fera ses preuves, pour finalement accepter une « mission » plutôt « confidentielle » dans le West End.



L’écriture imagée fait « vivre » l’époque, on y est, on s’y croit, on "ressent" les choses. Certes l’intrigue se déroule tranquillement sans accélérations sur les chapeaux de roue. Ici pas la peine d’y chercher de l’action « fracassante », des courses-poursuites haletantes, des revirements à 190°C à toutes les pages.



Non ! Ici, on parle d’un polar « d’ambiance » et d’atmosphère qui prend le temps de dérouler l’histoire, de poser les personnages, d’y apporter toute l’attention nécessaire, sans qu’aucune longueur ne puisse être relevée. On vogue doucement, tranquillement dans un univers temporel parfois onirique et terriblement mélancolique.



Le décor aussi s’installe tranquillement. Nous avons de belles descriptions de Londres (nocturnes principalement). Elles nous entrainent dans des bas-fonds, des quartiers mal famés et quelques « beaux quartiers » également. C’est très « visuel » à la limite du « cinématographique » (il a fait d'ailleurs l'objet d'une adaptation au cinéma il me semble). Je dirais que ce roman est typiquement d’atmosphère anglaise (et pourrait même être « américaine » aussi … je pense au Dahlia Noir autant dans la forme que sur le fond).



Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce roman ? C’est incontestablement son originalité non dans le récit par lui-même mais par ses références parfaitement maitrisées au Jazz, ses repères bibliographiques et musicaux. Le fait d’avoir utilisé en entrée de chapitre des « tubes » de l’époque qui caracolaient en tête des hit-parades follement « fashion » à l’époque.



« Le titre lui-même est celui d'un morceau de jazz traditionnel composé en 1956 par Humphrey Lyttelton. Ce fut le premier disque de jazz britannique à entrer dans le Top Twenty et y resta six semaines. Son succès est dû en grande partie au riff de piano boogie très accrocheur, joué par Johnny Parker et mis en avant par le producteur Joe Meek. Paul McCartney a basé sa partie de piano pour la chanson des Beatles " Lady Madonna " sur ce riff » [source Wiki].



Cette auteure nous révèle une culture musicale impressionnante. Le récit tient là sa particularité.



Petit détail aussi qui m’a fait sourire : la perception pour le moins « exotique » de la France et de ses habitants, assez « stéréotypée » mais pas « baguette, Beret et bouteille de rouge », non plutôt ce qui se rapproche de ce qu’on dirait nous, le style « Italien » ! :-)



La littérature anglaise du genre est ici bien représentée. Elle est radicalement différente du style français actuel. Je ne me hasarderai pas faire des parallèles car on ne compare que ce qui est comparable… Mais je ne suis pas déçue de ce tempo soft, mesuré et nonchalant, reposant et feutré… qui me plait plus finalement, qu’un thriller qui dépote et qui vous laisse étourdie et parfois insatisfaite.



Vous l’avez compris, je suis « emballée » par le style de l’auteure et je vais plonger dans un autre de ses romans, intitulé « Zarbi » (« Le chanteur » suivra certainement) !!!!

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Zarbi

C’est le troisième roman de Cathy Unsworth que je me mets sous la dent et toujours avec le même plaisir. Le premier était « Bad Penny Blues » qui m’a vraiment accrochée et qui m’a donné envie de découvrir d’autres titres de l’auteure. J’ai enchainé sur « Le Chanteur » qui n’a pas démenti mon engouement. « Zarbi » transforme les deux premiers essais, je suis devenue une afficionada inconditionnelle et convaincue !



Le trait commun entre ces trois polars très noirs ? le fait que le titre de chaque chapitre fait référence à des chansons qui sont si ce n’est mythiques, au moins de vraies « références » en matière musicale. Cela nous fait toute une « playlist » à découvrir, pendant ou après la lecture du roman mais dans tous les cas, intéressante.



Alors, le style de cette auteure est vraiment particulier. Imagé, on « visionne » très bien les personnages, les époques mises en scène. Tout y est dans les moindres détails. On s’y croirait. On entre à sa suite au « Capitaine Swing », lieu « légendaire » pour tous ces adolescents en mal de particularisme de cette période.



Ici, nous allons nous balader entre deux périodes : 2003 et 1983 ; l’une époque renvoyant bien entendu à l’autre.



Le point de « connexion » entre les deux périodes se situe en 1984, avec l’internement en unité psychiatrique pénitentiaire de Corrine Woodrow, adolescente de quinze ans à cette époque-là. D’ailleurs, on ne sait tout d'abord pas de quoi elle est vraiment accusée, si ce n’est de quelque chose d’affreux. On nous parle d’un « drame »… ça reste vague.



On apprend plus tard qu’il s’agit du meurtre atroce aux allures vaguement sataniques d’un adolescent perpétré sur une plage, dans une espèce de bunker particulièrement prisé des jeunes de l’époque. La planque idéale pour s’y retrouver, flirter, boire, fumer, faire la fête.



Corrine, retrouvée seule sur les lieux, est arrêtée et personne n’a jamais remis en cause sa culpabilité ; elle-même en état catatonique, ne s’est jamais défendue. L’affaire fut « pliée » en deux temps trois mouvements sans enquête, sans questions, sans émettre le moindre doute et sans jamais lui donner aucune chance.



Vingt ans après, Janice Mathers, son avocate, qui n’a jamais renoncé à prouver sinon son innocence, au moins introduire un « doute raisonnable » afin de pouvoir rouvrir l’affaire, engage Sean Ward, un ancien policier reconverti en détective privé à la suite d’un mauvais accident en service. Il va se charger de reprendre l’enquête car de nouvelles analyses ADN tendraient à prouver que Corrine n’aurait pas été seule sur place au moment du crime.



Sean va devoir remuer le passer, dans cette petite ville balnéaire de Ernemouth dans le Norfolk au sud de l’Angleterre, entre les mémoires déficientes compte tenu du temps écoulé, la méfiance, les « mauvaises » volonté manifestes et autres rétentions d’informations. Beaucoup de mystère autour de cette histoire qui au premier abord semblait pourtant simple. C’est d’ailleurs ce que s’était empressé de conclure, le chef de police de l’époque, Len Rivett, qui semble vingt ans après en être toujours le maitre, malgré la nomination de Dan Smollet aux commandes de la police.



Pour comprendre ce qui a pu se passer, Sean Ward va devoir remonter à 1983, un an avant le drame pour y retracer la trajectoire de chacun des protagonistes. On voit se dessiner une relation d’amitié triangulaire somme toute assez malsaine, à l’insu semble-t-il des intéressées.



Envies, rivalités, amourettes, déceptions, spleen adolescent, amitiés qui se font et se défont aussi vite qu’elles sont nées, le désœuvrement des jeunes, leurs errances en quête d’identité. C’est le temps des expériences musicales, vestimentaires, littéraires (« c’est le temps des copains et de l’aventure » … Françoise Hardy). Corrine est en pamoison devant Madonna et tente d’y ressembler, s’y identifie, s’invente un style pour échapper à la laideur de son quotidien entre ses déboires scolaires et sa mère qui l’oblige à se prostituer tout comme elle, pour rapporter quelques sous à la maison… Corrine est une « paumée », une « zarbi ».



C’est un roman (très noir) d’atmosphère. On ne se contente pas d’une lecture « détachée », on ressent les choses avec un minimum d’implication. Même Corrine, qui semble être l’horrible mégère de l’histoire, ne nous semble plus si étrange et bizarre qu’elle n’en a l’air. Elle est même plutôt pitoyable et surtout très « manipulée ».



Pour moi, c’est une vraie réussite pour ce polar psychologique qui nous découvre peux à peu la noirceur des âmes, les calculs des uns et des autres et ce qui sous-tend leurs actions pas toutes recommandables. La toute fin m’a étonnée et émue.



C’est un polar « paisible » sans « actions » spectaculaires, sans courses-poursuites ni combats au corps-à-corps, mais terriblement efficace. Original, il se démarque des thrillers chocs mais aussi de la littérature nordique réputée pour la lenteur des intrigues, mais tout aussi efficace. A chacun son style et ses goûts. Et ce roman là est tout à fait des miens !!

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Bad Penny Blues

Bad Penny Blues nous emmène dans le Londres des années 60 : d'un côté, un couple de jeunes mariés Stella et Tobie, étudiants prometteurs en arts. De l'autre, un jeune policier ambitieux, Pete Bradley, qui découvre le cadavre d'une jeune prostituée. C'est le premier d'une longue série.

Les 2 récits s'alternent de 1959 à 1964 : ce qui les rapproche, c'est que Stella fait des cauchemars assez horribles : elle voit la mort de ces jeunes femmes, comme si elle y était...Et à travers elle, ce sont les victimes qui parlent, qui pensent...



Tiré d'un fait divers authentique et jamais élucidé, Bad penny blues est riche : un Londres sixties très documenté (on se balade dans ses rues mal famées ou dans les beaux quartiers), une société au bord de la crise, le pouvoir de l'argent , la perversion exacerbée, la misère sociale, et une culture musicale époustouflante. D'ailleurs, les titres de chaque chapitre font référence à une chanson de la même époque.



Le style est dur, l'ambiance crue, la violence sous-jacente, d'ailleurs elle éclate bien souvent. Les personnages sont denses, torturés, habités. Unsworth y ajoute une dose de fantastique et de spiritisme avec les visions de Stella, qui nous ouvre tout un monde de possibilités et une société à part entière.



L'auteure sait sans conteste planter le décor : c'est très bien fait, même si l'entrée en matière m'a semblé un tantinet trop longue...

Un très bon roman noir, il m'a cependant manqué un je ne sais quoi qui aurait fait de ce roman un de mes livres de chevet.









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London nocturne

Je ne vais pas en vouloir à l'Auteure ( bien que ce livre soit à mes yeux une arnaque ) mais un petit peu à ma mediatheque qui a eu le mauvais goût de mettre ce livre en tête de gondole .



Jolie couverture , joli résumé ,jolies critiques ( The Times et The Independant ) ,il n'en fallait pas plus pour que je saute sur cette pépite.



376 pages plus loin c'est une Arnaque, l' auteure n'a fait que pomper et pomper et pomper des sources pour nous livrer un pseudo roman historico-policier dans le Londres des années 1940 .



C'est juste une composition digne d'un élève de 6ème.



A EVITER mais ceci n'est que mon ressenti .
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Le chanteur

Je viens de refermer la dernière page de ce livre et je dois dire que la fin m’a un peu « scotchée ». Même si j’avais pu, le temps d’un éclair, saisir deux ou trois trucs et entrevoir une explication plausible, je ne m’attendais pas à une fin pareille ! « No Future » ! Sans espoir comme ce mouvement anarcho-libertaire punk de la fin des années 70 dont il est question. Mais pourtant si… un espoir si infime, si ténu… mais au goût amer!



C’est le deuxième livre de Cathi Unsworth que je me mets sous la dent… celui-ci après « Bad Penny blues » que j’avais vraiment beaucoup aimé. J’avais adoré l’ambiance musicale qui prédominait dans le roman et le style de l’auteur m’avait accrochée.



Pour celui-ci, Cathi ne déroge pas à sa culture musicale qu’elle décrit à merveille. On sent la maitrise qu’elle a du sujet et de l’aisance avec laquelle elle se meut dans cet univers. Sans en faire un étalage ostentatoire elle parle de la période Punk avec une précision quasi chirurgicale. Et même si l’on est moyennement fana cette époque, il faut reconnaitre que ce récit est mené avec brio. L’ambiance de l’époque est bien retranscrite, on visionne bien ce qu’elle a pu être avec toute l’effervescence que la violence de leurs propos suscitait. L'univers des Sex Pistols, des Cures, le personnage de Sid Vicious, tout y est et l'on est transporté pour un voyage dans le temps très réaliste.



Le groupe « Blood trust » est composé de rebelles provocateurs, créatifs et révoltés. Les membres du groupe sont tous plus déjantés les uns que les autres. Kevin, Stevie, Lynton, Vince… Alors, additionnés de Sylvana, la chanteuse d’un autre groupe nommé « Mood violet », c’est une bombe à retardement ! On va assister à l’implosion de tout ce petit monde dans un éclair blanc. Blanc comme l’héroïne qui va tuer Sylvana. Suicide. Suivi de la disparition du chanteur, Vince.



Dans les années 2000, Eddie, journaliste à son compte qui peine à décoller, est fasciné par Vince qu’il voit sur une vidéo que lui montre Gavin, photographe Australien fan de Blood Trust » et de son chanteur charismatique, Vince.



L’idée d’en faire un livre germe dans son esprit. Il se lance alors dans l'interview des différents membres du groupe de l’époque. À la suite de sa rupture imposée par Louise, Eddie se lance à corps perdu dans la quête de reconstitution de l’histoire du groupe et tente de trouver la réponse à la disparition soudaine de Vince ; Vivant ? Mort ?... A savoir…



Cathi ne fait pas dans la dentelle. Tout y est parfaitement décrit, sans aucune concession mais avec une certaine nostalgie. Elle retranscrit bien l’âme du mouvement punk anglais. On est transporté des décennies en arrière, c’est saisissant. Le quartier de Camden est décrit avec une grande minutie. Je salue particulièrement les références musicales (bandes-son) utilisées en tête de chapitre. A chaque chapitre, sa chanson. L’idée est brillante et me plait particulièrement (utilisé aussi pour « Bad Penny Blues »). Cathi Unsworth crée un univers, des couleurs et une ambiance nimbée de nostalgie, un « cocon » musical qui en fait un style à part entière.



On se balade dans Londres, on s’y perd, on s’y retrouve, on y a peur, on s’émerveille. Bref, on ressent cette ville. On voit bien aussi le contraste avec ces petits gars de Hull, ville minière et pauvre de la côte Nord-Est de l’Angleterre. La capitale les attire mais les « tire » aussi de leur misère, de leurs fantômes qu’ils fuient tous. Les emmène loin de leurs obsessions qui finiront quand même par les rattraper inéluctablement.



Évidemment, je ne vous apprendrai rien en vous signalant qu’il faut avoir un minimum d’affinité avec le milieu musical pour apprécier la teneur de ce roman. Sinon, vous trouverez ça long…. Et ce serait dommage de ne pas apprécier ce roman noir à sa juste valeur. Si vous aimez les romans très noir, « black » de chez « black » n’hésitez pas !



Cependant attention ! ce n’est pas du « James Bond ». Ici, nulle action trépidante, nul rebondissement qui décoiffe, quoique… Non, on est (dans le « soft », dans le sarcasme, l’humour …. anglais). La violence n’en est pas moins plus présente encore et avec plus d’intensité.



Je remercie mon pote François pour le prêt de ce roman et ses conseils avisés. Je m’en vais poursuivre ma lecture des romans de Miss Unsworth (« Zarebi » me fait de l’œil, mais aussi « au risque de se perdre »). J’ai l’embarras du choix....



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Londres Noir

Sur les onze premières nouvelles, seules celles de Ken Bruen (A bloc), Cathi Unsworth (Trouble is a lonesome town) et Max Décharné (Chelsea 3, Scotland Yard 0) ont tapé dans le mille, quant aux autres, elles m’ont laissée de marbre voire carrément déplu, soit par leur style, soit par le sujet abordé. Ensuite, cela s’est un peu arrangé avec les textes de John Williams (New Rose) et Jerry Sykes (L’île aux pingouins), mais globalement une infime partie de ces nouvelles me laisse quelque souvenir quinze jours après.

Je suis en général bon public pour les nouvelles, je connais un peu Londres, j’aime les ambiances noires, j’étais donc une cible toute désignée pour ce livre. Leur tonalité m’a semblé toujours un peu la même, très sombre et malsaine, leurs personnages se ressembler d’une nouvelle à l’autre. Tous ces petits dealers, zonards, prostituées, musiciens ratés ou piliers de bars à l’allure pathétique, sont les mêmes d’un quartier à l’autre et donnent une vision bien déprimante de la capitale britannique. Je pense que faire traduire tous les textes par une même traductrice explique en partie cette impression d’uniformité, qu’on ne devrait pas voir associée à un recueil d’auteurs différents. Je n’avais pas eu ce ressenti avec Paris noir, où une seule nouvelle m’avait laissée sur le côté, et où je notais justement le plaisir à découvrir à chaque nouvelle des univers bien particuliers. D’autre part, pour être réussies, des nouvelles doivent donner vie très rapidement aux personnages, ce n’est pas le cas pour certaines d’entre elles.

Encore une lecture pour le mois anglais, qui, si elle m’a permis de faire baisser ma pile de livres en attente, ne m’a pas inspiré de grand emballement !
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Au risque de se perdre

Cathi Unsworth s'inspire sûrement, dans ce roman, de son passé journalistique dans la presse musicale pour nous décrire le milieu branché londonien des années 90. Entre littérature, musique et cinéma, mais aussi entre deux verres d'alcool et quelques rails de coke, le portrait n'est pas très glorieux.

L'équipe d'un magazine d'avant-garde culturelle va se trouver mêler à l'enquête menée suite au meurtre atroce d'un jeune réalisateur, nouvelle coqueluche du cinéma après la sortie de son dernier film plutôt glauque. Tous, à un moment de leur vie, l'ont côtoyé et les souvenirs ne sont pas toujours heureux.



Un roman policier où l'ambiance est fort bien reconstituée, mais malheureusement sans grande surprise. Sans avoir de talent particulier pour lire l'avenir, j'ai tout deviné du scénario et c'est dommage, car pour moi, sans suspense, un polar n'a plus d'attrait. Ma note : 11/20.
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London nocturne

Contrairement à la grande majorité des lecteurs/critiques de ce livre, j'ai été plutôt positivement surpris cette lecture. le "London" interlope, les bas fonds, les pervers qui oeuvrent dans le fog à la nuit tombée, cet inspecteur Greenaway pugnace et persévérant... tout cela a concourru à un chouette moment.



Le fait qu'il s'agisse de faits réels romancés par Cathi Unsworth a largement ajouté à mon plaisir. le mini-dossier de fin d'ouvrage qui documente les faits réels est intéressant, mais sans doute trop court. Des meurtres sauvages perpétrés à Londres pendant la guerre, le sujet est particulièrement alléchant, à mon avis.



Le style est plaisant. Vif. Rythmé. Et tant qu'à parler de rythme, mentionnons un des grands atouts du livre... la playlist. Tous les titres de chapitres sont des titres de chansons. Des classiques comme Mood Indigo, Ain't Misbehaving, You Rascal You, Jeepers Creepers, j'en passe et des meilleures.



Je conseillerai d'alleurs aux lecteurs d'aller d'abord sur leur plateforme de streaming favorite, d'y encoder les titres des chapitres/chansons, de sélectionner la version préférée (il y a des covers récents qui valent la peine, par Quincy Jones ou Winton Marsalis), de créer une playlist, et de se laisser couler dans le jive le temps de la lecture. Immersion garantie. Cela accroît le plaisir, en ce qui me concerne.
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Londres Noir

Ces fleurs sont les nouvelles qui décrivent, loin des clichés des cartes postales destinées aux touristes, des quartiers qui recueillent la faune hétéroclite, cosmopolite et interlope qui s’y trimballe. Souvent des musiciens qui auraient pu devenir des stars mais qui vivent en marginaux, n’ayant pas obtenu le succès escompté pour diverses raisons.



Ces fleurs sont aussi celles qui fissurent le goudron recouvrant les rues malfamées, l’orge, le houblon ou encore le pavot et qui ne seront pas foulées au pied par des visiteurs en mal de sensations fortes à moins que leurs pas les conduisent justement les traces de ces vaincus de la vie. Parce que, eux-mêmes, se sentent en adéquation et désirent s’accrocher à des images de vaincus, à partager une vie d’errance, à se fondre dans les squats et les bars louches, à avaler moult pintes de bière, de whisky, et s’envoyer en l’air à l’aide de poudre blanche en compagnie de filles anorexiques et de gars désabusés.



Dans ce Londres Noir, recueil de nouvelles préparé, concocté et proposé par Cathi Unsworth, c’est bien l’alcool et la drogue qui régit le quotidien des protagonistes de ces récits écrits par des pointures comme Ken Bruen et des auteurs plus ou moins inconnus chez nous mais qui ont à leur actif pour la plupart déjà quelques romans noirs.



Ils sont dix-sept et possèdent en point commun d’être ou d’avoir été journalistes et de graviter dans le monde musical. Soit comme compositeur comme Sylvie Simmons qui a rédigé une biographie de Serge Gainsbourg, John Williams qui écrit pour un fanzine punk et joue dans des groupes ou encore Max Décharné, auteur de recueils de nouvelles, des essais sur la musique, le cinéma et la contre culture, batteur du groupe Gallon Drunk et chanteur du groupe de garage punk The Flaming Stars.



Certains personnages pensaient pouvoir trouver amour, peut-être, gloire sûrement (et beauté ?) mais ils se rendent comptent qu’ils se sont fourvoyés et repartent chez eux loin dans le Nord. C’est ce qui arrive aux protagonistes de Sic transit gloria mundi de Joolz Denby, auteur de Stone Baby publié chez Baleine.



Mais tous n’ont pas ce privilège et continuent de végéter dans les brumes de l’alcool, de la fumée et de la poudre. D’autres sont des passagers de la rue, dont c’est le travail d’arpenter ce bitume. Dans Rigor mortis de Stewart Home, le narrateur est un flic et ce qu’il fait, il le fait en son âme et conscience. D’ailleurs il se défend en déclarant : Toute personne sensée reconnaîtrait que sans lois ni agents de police préparés à faire le sale boulot avec vigilance, la société deviendrait une véritable jungle. Ceci dit, il y a encore trop d’âmes charitables qui aiment salir l’image de la police de Londres.



Et que penser de cette phrase du poète gallois Dylan Thomas, citée par John Williams dans New Rose : Un alcoolique, c’est quelqu’un que tu n’aimes pas et qui boit autant que toi.







Sommaire :



BARRY Desmond : Backgammon (Soho)



BRUEN Ken : A bloc (Brixton)



HOME Stewart : Rigor Mortis (Ladbroke Grove)



ADAMSON Barry : Maida Hell (Maida Hell)



WARD Michael : I fought the Lawyer (Mayfair)



SIMMONS Sylvie : Je déteste ses doigts (Kentish Town)



BENNETT Dan : Rituels au parc (Clifford Park)



UNSWORTH Cathi : Trouble is a Lonesome Town (King's Cross)



DECHARNE Max : Chelsea 3, Scotland 0 (King's Road)



WAITES Martyn : De l'amour (Dagenham)



DENBY Joolz : Sic transit gloria mundi (Bradford)



WILLIAMS John : New Rose (New Cross)



SYKES Jerry : L’île aux pingouins (Camden Town)



PILKINGTON Mark : Montée sur un cheval blanc (Dalston)



McNALLY Joe : Le Sud (Elephant & Castle)



McCABE Patrick : Who do you know in Heaven 'Algate)



HOLLINGS Ken : Betamax (Canary Wharf)


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Au risque de se perdre

Polar idéal à lire un lendemain de fête !

Un scénario qui tient la route : même en connaissant le meurtrier dès le milieu de l'ouvrage, le suspens ne faiblit pas.

Premier roman d'une journaliste critique musical, qui nous plonge dans un monde qu'elle connaît bien : celui du Londres des années 90, entre les beaux quartiers et les salles de concert et pub du côté de Camden, entre un jeune, talentueux, et charismatique réalisateur d'un film horrifique, mais aussi une jeune, talentueuse, ravissante journaliste héroîne de l'histoire, et un jeune, talentueux et sulfureux érivain , entre musique, film et journal , journal qui se veut aux dents longues.

On ne sait pas trop si leurs folies sont de mauvais trips dus à un usage plus ou moins régulier de produits extatiques. Quoi qu'il en soit, je suis toujours admirative devant la résistance physique de ces corps anglos-saxons, capables d'ingurgiter et de mélanger tant d'alcools divers...

Je n'ai pas trop appris sur la musique de l'époque, mais quelle belle promenade dans ce Londres mythique de la fin du vingtième siècle. Cela vaut bien le Whitechapel du dix-neuvième.
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Londres Noir

Folio Policier réédite en poche les désormais fameuses villes noires des éditions Asphalte. Cela commence avec Los Angeles, Paris et Londres. L’occasion de poser des regards différents sur ces métropoles à travers des nouvelles plutôt intelligemment rassemblées.



Mais revenons à nos moutons et plus particulièrement à ce Londres Noir recueillant des nouvelles réunies par Cathi Unsworth écrites par des auteurs plus ou moins connus (Cathi Unsworth elle-même, Ken Bruen, John Williams… mais aussi Max Décharné ou Sylvie Simmons) et plus ou moins débutants. Cela donne, et c’est le lot de la plupart des recueils de ce type, un résultat un peu inégal mais, au final, en ensemble cohérent et intéressant.

Il en ressort, et l’on n’est pas trompé sur la marchandise par le titre du recueil, une ambiance résolument noire et poisseuse. Ce n’est pas à une promenade touristique que l’on est convié, mais à une descente dans les quartiers les plus pourris et dans les têtes de personnages pas forcément recommandables : psys déviants, membres du British National Party, prêtres borderlines…

Autre plongée : celle en 1977 et aux alentours. La patte de Cathi Unsworth, peut-être ? Ou bien la marque que Londres, pour toute une génération d’écrivains, ne s’est jamais vraiment mieux exprimée dans ces années punk ? Ce sont en tout cas elles qui rythment ce volume avec quatre parties dont les titres sont issues de chansons du Clash (Police and Thieves, Guns on the Roof, I Fought The Law, London Calling) et un nombre conséquent de nouvelles qui se déroulent à ce moment ou qui placent cette période au centre de leur propos.



En fin de compte, donc, Londres Noir nous donne à écouter un beau chœur de paumés, de losers, de victimes et de bourreaux (et de victimes-bourreaux). Un chœur rageur, malpoli et obscène.






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London nocturne

A Londres en 1942, en raison des bombardements de la Lutwaffe un couvre feu est instauré. Un tueur en série profite de ce couvre feu pour assassiner des femmes blondes, presque toutes des prostituées.

L'enquête est confiée à l'inspecteur-chef Greanaway, un dur provenant de la brigade volante et qui enquête pour la première fois sur des meurtres.



Une enquête assez banale du fait qu'un témoin a vu l’agresseur et qui se termine à la moitié du roman où l'histoire reprend avec un nouveau meurtre et les procès de ces meurtriers. Dans cette deuxième enquête vient se greffer la pègre un milieu bien connu de Greanaway.



Un récit linéaire jusqu'au deux dénouements, sans réels rebondissements. Deux affaires tirées de faits réels ce qui peut en partie expliquer ce fait.



Dans ces enquêtes on a de multiples pièces de puzzle qui se juxtaposent sans vraiment de liant entre elles.



Des affaires trop vite menées pour que l'on puisse vraiment se faire une opinion sur le personnage central.



Le point le plus qualitatif de ce roman réside dans le style vif et plaisant de l'auteure.



Un roman policier qui ne figurera pas dans les annales et ne restera pas dans nos mémoires.
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Londres Noir

Dans ce recueil, on explore les ruelles malfamées de la capitale, et on est tres loin des clichés. Tous les auteurs gravitent dans le milieu musical. Cathi Unsworth est elle meme une critique rock et ici c'est abondance de poudre d'alcool ....on perd toutes illusions. Une biographie des auteurs et une playlist musicale complètent fort bien ces textes tous differents.
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London nocturne

Je vous l'avoue, le pitch de ce bouquin m'a beaucoup plu, et la première moitié du roman m'a totalement captivée. En tant que lecteur, nous voilà plongé dans un univers qui mêle la seconde guerre mondiale avec l'un des plus mythiques meurtriers de l'histoire du crime. Pour qui aime ces deux univers, ce roman peut vous plaire... Mais...



Oui, parce qu'il y a un mais...



Mais vous risquez de vous ennuyer dans la seconde moitié du roman... Ou au moins vous demandez quel est son intérêt... Car une fois le suspect principal arrêté, Cathi Unsworth, elle, ne s'arrête pas là et poursuit son roman avec un nouveau meurtre, crée des liens avec un gang de petits voleurs, et déroule une histoire qui n'a plus grand intérêt.



A l'arrivée, on a de multiples pièces de puzzles les unes à côté des autres, mais le tout manque de lien. On a l'impression d'avoir survolé les différents aspects, les relations entre les personnages... Multipliées quand elles auraient mérité d'être moins nombreuses et plus développées...



Au final, Cathi Unsworth livre un roman intéressant, mais qui s'éparpille dans un Londres en ruine...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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