Citations de Cécile Chartre (91)
Lui, c'est du vieux qu'il voulait. De l'ancien, de l'usé. Une histoire de dinosaures, par exemple. Ou d'inspecteur Derrick.
Sortir avec des filles qu'on n'aime pas, ça n'a l'air de rien comme ça. Il y a des gens qui n'ont qu'un bras, pas de cheveux, rien, et qui ne se plaignent pas pour autant, c'est vrai.
Aujourd'hui mes projets ont grandi avec moi.Un mètre soixante-douze de trucs en tout genre à réaliser, ça fait beaucoup quand même. Surtout quand on n'a pas une thune.
Elle a fini par lâcher le morceau :
- On y va !
Et là j'ai commis une grave imprudence. Car malgré son âge avancé, Colette est extrêmement joueuse. Et je sais pertinemment qu'il ne faut jamais lui poser de question se terminant par "où".
Mais comme je le dis toujours, des fois, on a beau savoir des trucs, on plonge quand même tête baissée :
- On va où ?
- Dans ton cul bourricot ! elle m'a répondu trop contente d'elle. Mais non, on va se présenter à ce jeu pardi ! Et on va se faire un maximum de brouzoufs !
Faites gaffe les gars, ma grand-mère est dans la place. Juste le temps que la grosse blonde qui se croit drôle de terminer son numéro à deux balles. Des claquettes avec les oreilles, non mais n'importe quoi. C'est fou ce que les adultes sont capables de faire pour le fric. Pour la dignité, on repassera.
J'ai essayé de toucher ce qu'il y a de plus sensible en lui. Un cœur. Ou un truc qui bat dans sa poitrine. Mais sous les pectoraux, il n'y a que du vide. Du néant. Personne pour être aimé. Juste une tête qui se balance de droite à gauche. Et une bouche qui dit non.
au secours, ma mere va a voir 40 parce que le 4 juin c est l anniversaire de ma maman
Papa a quand même pris des risques en sortant le pot de nutella spécial coup dur.
Il est ... Commence papa sans pouvoir continuer. Oui, répond Zhora. IL nous a quittés, il y a un peu plus de trois ans.
1) Papa essaye de mettre en place le cric pour démonter la roue.
2) Le cric est trop petit pour soulever le Combi.
3) Papa se relève et nous regarde.
4) Maman nous dit de ne pas nous inquiéter, parce que papa, il va trouver une solution.
5) Papa trouve une solution.
6) Il place une grosse pierre sous le cric, qui du coup est grand comme tout. Il en bave des ronds chapeaux, mais il arrive à démonter la roue.
7) « Champion papa ! », on lui dit,maman, Louise et moi.
8) Papa commence à installer la roue de secours.
9) Papa commence à comprendre qu’il s’est fait rouler en achetant Combi : la roue de secours est trop petite aussi, on peut la jeter.
10) Pareil que le 3.
11)Pareil que le 4.
12) Papa ne trouve pas de solution.
Paraît que le jour de ses 5 ans, elle a balancé son gâteau contre le buffet orange parce qu’elle trouvait que cinq bougies, ben ça faisait tarte. Elle n’en voulait que quatre, des bougies, comme l’année d’avant. Même que depuis cet anniversaire-là, tous les gâteaux d’anniversaire de maman n’en ont que quatre, des bougies.
- Où il est passé, Théodore ? Et quel âge vous avez, Madame ?
- Parti sur l'océan. Dix-neuf ans.
Voilà ce qu'elle a répondu, la vieille. (p.30)
Il y avait cette dame. Et il y avait ce banc. Une vieille dame toute ridée et un vieux banc tout cassé
Quant au directeur, il n'a pas été super amical non plus quand il m'a attrapé par le col de ma chemise. Il a commencé a me dire des trucs du style " Tu ne vas pas t'y mettre, toi aussi", et puis il a continué avec : " C'est la journée nationale de la grosse bêtise ou quoi ?". Et puis il a fini par : "Ce soir apres la classe, tu copieras des lignes, avec les autres punis de la journée.".
Et voilà, la machine etait en route. Et moi, ce soir-la, j'avais rende-vous avec mon destin.
[La boîte] Elle a pesé si lourd sur mes épaules. Ça a été si dur d'attendre sans rien comprendre.
Ce n'est pas que je t'en veuille, non, au contraire. Elle a plutôt donné un sens à ma vie, cette boîte. Un sens qui se résume à attendre, mais un sens quand même. En gros, c'est avec elle que j'ai vécu, durant les dix dernières années. Je savais qu'elle était là, et qu'elle veillait sur moi, en quelque sorte.
Le mercredi midi après les cours, Prune va rendre visite à ses grands-parents, et on rentre à vélo ensemble. Et là, on est seuls tous les deux, vraiment seuls. On parle de tout, du lycée, de politique, de la vie en général. Et de la mort. Et je lui parle de toi, papa. Elle, elle me parle de ses parents, de leur séparation, du procès pour savoir qui va avoir sa garde, des Noël avec sa mère qui pleure, des jours de l'An avec son père qui fait la gueule. Et c'est pas la joie non plus.
Je te disais que plus tard, j'aurais une belle moustache comme toi. Toi, tu me répondais que plus tard, tu serais moins con que papa. Tu disais ça à chaque fois, je ne sais pas pourquoi. C'était moins drôle que le reste.
Mes premières années avec vous, je les garde en mémoire comme un précieux cadeau. Vous pensiez qu'un enfant n'avait pas besoin de grand-chose, si ce n'est d'amour, de beaucoup d'amour. Et il était énorme, l'amour que vous me donniez.
- Notre petit ange adorera cette chanson, c'est sûr.
Tu t'étais retourné si brusquement que tu avais failli en tomber de ta chaise. D'un seul regard, tu l'avais interrogée. Et d'un seul regard, elle avait acquiescé. Vous vous étiez alors jetés dans les bras l'un de l'autre. Et vous aviez longuement pleuré. Pleuré de bonheur, pour l'enfant qui arrivait.
C'est ce qui m'avait frappé en premier, quand il était arrivé dans notre classe en plein milieu d'un mois de janvier pourri. On était au cours préparatoire, si je me souviens bien. Monsieur Caumias, notre instit, nous avait expliqué au préalable l'histoire de ce petit garçon qui avait vécu des trucs pas très jolis jolis en Corée, son pays d'origine. Il nous avait raconté aussi que sa vie avant, c'était pas du gâteau, et que pour sa vie à venir, c'était pas gagné non plus. Alors il allait falloir être accueillants et sympas. Et cet hiver-là, comme aujourd'hui, c'est le sourire aux lèvres que Hoon était apparu. Déconcertant, mais reposant.