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Critiques de Cécile Coulon (1810)
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Une bête au paradis

Autrefois, la ferme d'Émilienne, c'était le Paradis. C'était ainsi que l'avait nommée sa fille.

Mais, lorsqu'à la mort tragique de cette dernière et de son mari, la légèreté et la gaieté des lieux s'envolent..

À la ferme, il reste Émilienne, son commis Louis et ses deux petits enfants Blanche et Gabriel. Et cette atmosphère lourde...et ses silences envahissants.

Le jour où Blanche tombe amoureuse d'Alexandre semble une renaissance. Mais le lecteur n'y croit pas une seconde.

Dès le premier chapitre, il sent le drame et l'attend venir.



J'ai d'abord bien accroché à ce livre et puis, à force d'attendre la fin, inexorable et prévisible, j'y ai trouvé moins d'intérêt.



Dans ce roman, en dehors d'une histoire d'amour déçu, c'est surtout l'emprise de la ferme, des terres qui ressort. La propriété isolée au milieu des champs s'apparente ici à une toile d'araignée retenant ses proies... On ne vit pas au Paradis, on y reste. Parce qu'une ferme familiale, ça ne s'abandonne pas. Les animaux sont là. Les vaches, les cochons, les poules..à nourrir chaque jour, à traire et à tuer. Tous les jours, sans répit....On ne vit pas à la ferme, on la fait vivre. Et c'est de là que viendra le drame au Paradis.

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Trois saisons d'orage



Pour moi, pas de trace d'un quelconque éclair ou d'un bâton de dynamite dans le ciel pour le récit de celle qu'on voit très régulièrement dans les émissions littéraires.

On y trouve certes quelques portraits dessinés, notamment un médecin au service de son art dont j'aurais aimé un souffle plus romanesque, ou une psychologie portraitiste plus subtile.

Mais, certaines relations entre les principaux quidam ne sont pas assez fouillées, alors que d'autres envahissent des pages et des pages, quitte à m'assommer.



Ces trois générations qui se succèdent sur un bout de terre hostile, qu'ont en horreur les "'gens de la ville " d'à côté, ont manqué d'une plume forte et subtile à la fois pour m'intéresser vraiment.



Tout au long du livre, je me suis interrogée et demandée...

" mais quand est-ce que ça décolle ? "

" où se cache le trésor annoncé dans ce roman ?"

" y a t-il un ressort littéraire qui me sortira de ma torpeur ? "



Que nenni... ce roman m'a rappelé Écorces vives d'Alexandre Lenot ; avec ses descriptions de paysages (en ce moment, le " besoin " de nature a parfois des conséquences livresques étonnantes) à n'en plus finir !

Le récit délayé, trituré, tiré sur des pages et des pages n'a rien titillé chez moi d'autre que de l'agacement et de l'ennui.



Je n'ai pas pu me raccrocher aux personnages que j'ai trouvés figés, et taillés au scalpel parfois, là où mes yeux attendaient des éclairs.

Je passe quelques banalités, une écriture redondante et limite simpliste à l'occasion (" l'air frais le rafraichissait ", " à l'automne, des vents furieux secouent les arbres " et j'en passe...).



Cette histoire d'une installation médicale puis familiale dans une campagne hostile, minérale et froide, entre descriptions de paysages et géopolitique locale avait sûrement pour but de nous expliquer que la nature est vengeresse.



Mouais. .. et puis ?



Et puis, c'est fini, et c'est tant mieux pour moi !
Lien : http://justelire.fr/trois-sa..
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Une bête au paradis

Au Paradis se vit un « échafaudage de douleur et de peine, de fierté et de résignation ».



Dans le huis clos d’une ferme, une grand-mère et deux enfants affrontent un quotidien besogneux, aidés par un commis agricole. Quatre êtres rincés par des violences et des deuils familiaux, qui ne trouvent un équilibre que dans la rigueur du travail, l’attachement à la terre et l’obstination à avancer.

Cet équilibre précaire va se trouver rompu par le charme et l’insouciance d’un amour juvénile plein de promesses. Les années passent, le temps peut adoucir les peines, la confiance peut renaître...Mais l’amour peut être douloureux et ses conséquences dramatiques.



Avec une fine analyse des sentiments pour des personnages sur le fil du rasoir, Cécile Coulon commet un roman rural sombre et rugueux, qui accroche l’intérêt tel un thriller.

Pas de doute, on est happé, sans temps mort, malgré quelques réserves. On s’attendrait à vivre cette atmosphère dans une temporalité plus ancienne, dans un monde agricole disparu, et les décalages entre modernité et vie paysanne archaïque sont parfois déstabilisants. Et peut-être peut-on souligner certains stéréotypes de situations ou de personnages.



Mais des mots déferle une capacité narrative puissante, voire oppressante. Cette histoire est brutale, sauvage, charnelle, frisant la folie destructrice. Elle n’a pas forcément besoin d’être crédible tant elle accroche le lecteur par le crescendo des chapitres jusqu’au point d’orgue en note brisée.



Cherchez la bête...

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Une bête au paradis

Quel talent mais quel talent ! Je ne connaissais pas Cécile Coulon et je regrette de ne pas avoir lu un de ses ouvrages plus tôt.



Une bête au paradis est un roman très fort, parfaitement maîtrisé. Le style est à la fois vif et doux, cru et poétique. J'ai été happée dès la première page tant le roman est bien écrit.



Je ne dirai rien sur l'histoire, la quatrième de couverture en dit déjà trop. Je vous laisse le plaisir de la découverte et de l'émotion.

Belle lecture !



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Une bête au paradis

Cecile Coulon a déjà écrit 6 autres romans dont « Trois saisons d’orage » qui a reçu le prix des Libraires en 2017. Elle revient cette année avec un roman qui se déroule en huis clos dans une ferme isolée qui s’appelle le Paradis.

Emilienne élève seule ses deux petits enfants, Blanche et de son frère Gabriel car sa fille Marianne et son gendre Etienne sont mort dans un accident de voiture.

Elle a pris un commis (Louis) pour l’aider à la ferme. Celui-ci est amoureux de Blanche mais son cœur est pris par Alexandre. Leur histoire d’amour ne va pas être facile car Blanche se voue au travail de la ferme alors qu’Alexandre est ambitieux et attiré par la ville.

Cecile Coulon a un réel talent pour la description des scènes et des paysages. Elle arrive à mettre en parallèle des scènes violentes/puissantes avec des scènes plus poétiques et romantiques comme c’est le cas lorsque Blanche et Alexandre font l’amour pour la première fois pendant qu’on saignait le cochon dans la cour. Elle nous fait vibrer.

Elle met plusieurs choses en avant dans ce roman : l’attachement passionnel que les 2 femmes ont pour leur ferme, le sentiment de liberté qui s’en dégage mais aussi l’aspect destructeur, le poids cet héritage et la dureté de la vie dans ce lieu. Il s’y cache aussi une histoire de vengeance.

Ce roman sera disponible en librairie à partir du 21 aout 2019

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Méfiez-vous des enfants sages

Ce livre me laisse une impression étrange, comme si j’étais totalement passée à côté de ma lecture.

Certes, l’écriture est fluide et bien que sans grande originalité reste agréable.



Les personnages m’ont par contre posé quelques problèmes. Dans la première partie du livre, j’ai eu du mal à « raccorder les morceaux » de ces existences qui nous sont dépeintes.

La jeune Lua a cependant réussi à retenir un peu mon attention. Enfant débrouillarde, jamais en peine de trouver de bonnes idées pour gagner quelque argent de poche.

Pas facile de grandir entre une mère dont l’esprit et le coeur sont toujours à San Francisco, ville qu’elle a dû quitter brusquement et un père chercheur spécialisé dans l’étude de bestioles aussi sympa que cette énorme mygale qui terrorise l’enfant.



Ce livre se lit très vite. Les 106 pages m’ont occupée une petite heure, je n’y ai malheureusement pas trouvé grand intérêt et je pense l’oublier très vite.





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Trois saisons d'orage

*****

Ce roman est l'histoire de 2 familles au cœur d'un village perdu. Deux familles unies envers et contre tout. Deux familles qui s'aiment, qui se combattent, qui s'unissent et qui souffrent. La famille d'André, le médecin du village, ne fait pas partie des terres, des Fontaines. Elle vient de la ville... Mais elle saura se faire accepter. La famille de Maxime puise son sang aux Trois-Gueules, elle a toute légitimité. Mais les pierres et la forêt vont reprendre leur droit, imposer leur loi, faisant fie des hommes, de leur amour et de leur souffrance...

Quel roman !!! Quelle écriture !!! Je suis tombée sous le charme de ces mots puissants, de ces personnages vrais, forts et attachants. J'ai tremblé en sentant venir le drame, sans pouvoir le retenir, sans savoir même le visage qu'il prendrait. Je l'ai laissé m'envahir, en restant debout aux côtés de ces hommes dignes, ne regrettant qu'une chose... Que ce ne soit que des mots... Mais ils resteront en moi...
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Le Rire du grand blessé

Dans un futur imaginaire, Cécile Coulon nous plonge dans un univers totalitaire d’où la littérature est bannie, les livres interdits. N'existent que les ouvrages faits par les « écriveurs » homologués par le gouvernement et formatés pour provoquer des émotions ciblées du « livre frisson », au «livre fou rire » en passant par « le livre tendresse » et « le livre haine ». C’est mieux que rien, me direz-vous, en bon « Babeliote » pour qui le manque de lecture équivaut à une lente agonie.

Pas si simple, car il est interdit de lire, ces trésors doivent être déclamés dans des stades immenses à une foule avide et impatiente par des liseurs surveillés par les Agents du Service National. Ces représentations qui déchaînent l'hystérie collective ont pour nom « Manifestation À Haut Risque », l’agent « 1075 » est chargé d’y assurer la sécurité, il applique docilement les ordres de sa hiérarchie. Il est analphabète, critère impérativement exigé lors de son embauche. La carrière de « 1075 » est sans anicroche jusqu’à ce qu’une blessure l’envoi à l’hôpital.

D’une plume ciselée, précise, incisive, Cécile Coulon fait de ce monde mécanique une angoisse permanente.

J’ai lu ce livre d’une traite, en ayant en permanence un œil sur ma PAL.

Ouf ! me voilà sauvée.

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La langue des choses cachées

Vocabulaire grandiose, adjectifs perpétuels, des demi mots, des dialogues de presque silence pour rendre magiques et spectaculaires les non dits, le tout embrumé dans une atmosphère hors du temps dans les vieilles pierre d'un hameau reculé.... Tout y est, l'auteure, la couverture soignée, la belle édition, la promesse de poésie, le sacré des médecines de campagne, le secret des villages, la nature. Tout invite à la trans mais ça ne fonctionne pas pour moi. L'histoire est camouflée dans les mots, je peine à suivre le fil, pour finalement comprendre un scénario moins abouti que je l'ai attendu. Nommer les deux personnages principaux "le fils" et "la mère" me font penser à un tas d'autres romans, leurs liens forts que l'histoire nous suggère manquent de ciment, d'émotions percutantes.

J'ai l'impression que c'est vraiment l'intention d'écriture spectaculairement recherchée qui glace l'ensemble et cristallise l'histoire. Dommage!
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Une bête au paradis

Un livre très bien écrit mais trop dur pour moi : une femme sombre dans la folie après la trahison de son premier (et hélas unique) amour. L'histoire se passe dans un coin sauvage de la France profonde, une ferme isolée remplie d'animaux dits domestiques et de quelques personnages guère attachants. Les courts chapitres ont tous un verbe pour titre, qui dévoile la suite. Il est question d'amour charnel mais aussi celui d'une aïeule pour celle et ceux qu'elle a élevé et porté à bout de bras à un âge déjà avancé.

Vraiment trop de sauvagerie dans ce récit dont la fin explique le début !
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Seule en sa demeure

Dans les livres de Cécile Coulon, le décor prend toujours une grande importance. Il façonne le caractère des personnages qui vont y évoluer.



A la fin du XVIIIème siècle, Aimée, une jeune fille de 18 ans vient rejoindre celui qu'on lui a destiné pour époux, Candre Marchère, riche propriétaire forestier. En même temps que son mari, aussi pieux que silencieux, Aimée découvre le domaine, perdu en pleine forêt du Jura. Tout en étant confronté au mystère entourant la disparition de la première femme du propriétaire, le lecteur va assister à l'évolution de la jeune épousée qui, en quittant ses parents, laisse derrière elle son insouciance et son adolescence, pour devenir avant tout la mère du futur héritier.



Encore une fois, Cécile Coulon m'a prise en otage, tant la tension grandissante au fil des pages a rendu cette lecture addictive. J'ai été désarçonnée par le contraste entre l'atmosphère et l'isolement de ce lieu étrange où toute vie publique est bannie, et le comportement de Candre qui, au final, dans l'intimité, se montre assez prévenant avec sa nouvelle épouse. J'attendais avec impatience le moment où Dr Jekyll allait se transformer en Mr Hyde...

Je reste sous la charme de l'écriture de cette auteure. Dans "Seule en sa demeure", en mixant poésie, sensualité et angoisses, elle crée une ambiance originale oscillant entre "Barbe bleue" et Daphné du Maurier. Un 16/20 pour cette immersion inattendue, même si la puissance charnelle d'"Une bête au paradis" m'a manqué.
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Une bête au paradis

Résumé Perso : Là où on saigne les cochons, deux adolescents perdent leur pucelage, dissimulant l'odeur de l'hymen dans celle du cochon. Alexandre et Blanche s'unissent. Blanche est la petite-fille orpheline d'Emilienne, avec son frère Gabriel. Tous ensemble ils possèdent la ferme appelée « Paradis » (info à avoir pour éviter de ne rien comprendre au roman...). Blanche est plutôt du genre « Femme des Terres » quand Alexandre est quant à lui « American Dream »... Comment tout ce petit monde va-t-il survivre ?!...

Dessins : N/A.

Scénario : le postulat est assez simple, si ce n'est pas écrit par une vieille femme, cela reste du terroir, de nos régions auvergnates, représentées par Cécile Coulon.

Personnages : Louis, Gabriel, Aurore, Emilienne, Blanche, Alexandre, Etienne... Les personnages principaux tous de « temps d'audience » équivalents, sont bien campés, cela est tout à fait dans l'esprit de la région.;)

Originalité : Les romans du Terroir, de la ferme et de l'amour des Terres, sont d'habitude écrits par de grands pères/grand mères... Alors que Cécile Coulon et moi partageons la trentaine. La population jeune... Qui côtoie beaucoup de seniors... Que ce soit au groupe d'entraide ou a la bibliothèque...

Objet : Disponible dans un beau broché similaire à « Seule en sa demeure », ou en poche (moins cher), les chapitres portent des noms de verbes, c'est ma foi fort sympa.

Horreur : N/A.

Verdict : Sans casser trois pattes à un canard, c'est bien écrit, bien narré, avec des personnages corrects, dans un contexte assez original. Des révélations, etc... Suspens...
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Seule en sa demeure

Magnifique fiction situé au XIXème siècle, comme pour brouiller les pistes ou une réflexion d'une brûlante actualité ?



Le destin d'Aimée Deville est le cœur du nouveau roman de Cécile Coulon, "Seule en sa demeure". Son père Amand Deville, cet ancien général de cavalerie, souffre depuis 20 ans de sa jambe blessée.

Claude son cousin plein de vie et de talents sera très jeune élevé avec Aimée sous le regard d'un soldat brisé. Aimée a 18 ans et son père se disait-elle "vieillissait trop vite". C'est un mariage arrangé qui se dessine, malgré les remarques de Claude.

Le père avait été très clair. "Je ne t'obligerai pas à épouser cet homme mais je t'obligerai à épouser un homme bon et il est le meilleur d'entre tous". "Ne détourne pas les yeux quand je te parle", insiste t-il page 42.

Candre Marchère est une âme pieuse et riche.

Aimée se plie au charme froid d'un riche propriétaire du Jura, note l'éditeur ,L'iconoclaste.



Seule en sa demeure, ne compose non seulement une fiction, mais installe une atmosphère bien particulière, celle du Domaine Marchère, dans laquelle les personnages vont chercher leur place. "Un paysage après la brume, un théâtre de silence", ou habité par les cris perçants des oiseaux, chaque description de ce décor invite le lecteur à s’imprégner de la sensibilité des acteurs.

Ainsi Cécile Coulon ajoute : "Les arbres chuchotèrent jusqu'à l'aube, car tout se passe toujours la nuit, les grands événements se cachent des lumières vives, craignant d 'être brûlés."



L'écriture de Cécile Coulon, s'incruste dans votre esprit sans violence, à pas comptés, la tension monte et se glisse comme les plantes grimpantes dans les petits détails. Elle suggère et peu à peu les indices qui précèdent un drame devenu inéluctable, une impasse dans laquelle la vie de Aimée risque de glisser.

Le lecteur sera sensible à la mise en harmonie, des paysages, des odeurs qui changent selon l'humeur des personnages, ou la sensualité qu'Aimée cherche à définir et à comprendre, selon le déroulement des jours et des attitudes de Candre ou d' Henria.



Ce roman est un livre sur le deuil et la mort , mais comme en écho c'est un livre sur la vie. Deux options possibles, sur lesquelles les pensées d'Aimée se fracassent.

Le lecteur voit émerger deux mondes qui se dressent, les espaces hantés, les deuils, les blessures, et de l'autre la joie, l'amour, la compréhension.



Le monde de la peur est celui de Candre, du père d'Aimée, Amand, d'Henria la bonne, des hommes des bois au service du domaine Marchère. Le monde bienveillant rassemble, Claude, Émeline professeur de musique, et l'énigmatique Angelin le fils d'Henria.

Élevé au sein de la famille Deville, Claude est un jeune plein de vie et de talent mais il partira trop vite vers son métier de soldat.



En ces temps de Covid et de pandémie, Cécile Coulon a-t-elle voulu nous transmettre un message. Comment se réveiller quand tout devient menaçant. Comment percevoir ceux qui vous poussent vers la vie de ceux qui vous persuade que la mort rode, et que la vérité appartiendrait à cet homme BON mais glacial.

La religion est du côté des endeuillés, de ceux qui obéissent de ceux qui sont prêt à faire le mal pour punir toute désobéissance, ou punir sans discernements.



Étrange et envoûtant, Seule en sa Demeure, ce roman vous laissera peut être comme un goût d'inachevé ? Car on s'attache souvent à certains personnages, comme Aimée, jeune fille aux multiples qualités qui suscite douceur, tendresse et sympathie.

La fin est peut être la réponse de Cécile Coulon à ceux qui cherchent le bonheur et la liberté.
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Seule en sa demeure

Nous sommes au XIX ème siècle, Aimée, jeune femme de dix huit ans épouse Candre, un riche propriétaire terrien, veuf et ô combien mystérieux, peu bavard et d'une foi inébranlable.

Très vite, un malaise palpable se fait sentir, Aimée a du mal à trouver sa place et sent peser un lourd secret sur le domaine de son époux...



J'ai lu plusieurs romans de Cécile Coulon et je suis chaque fois émerveillée par sa capacité à créer une ambiance si particulière. On ressent la poétesse dans ces livres et sa plume n'est, à mon sens, comparable à aucune autre . Un vrai coup de cœur de cette rentrée littéraire !
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Une bête au paradis

Avec « Une bête au paradis », je découvre Cécile Coulon, autrice qui a le vent en poupe et qui suscite bien de l’intérêt, tant pour ses romans (Méfiez-vous des enfants sages – 2010, Le cœur du Pélican – 2015 ou encore Trois saisons d’orage – 2017) que pour ses essais (Les grandes villes n’existent pas – 2015 ou Petit éloge du running – 2018).

« Une bête au paradis », si on suit les critiques, se situe encore un cran au-dessus ! Avec une écriture semblant spontanée, naturelle, sans artifice, Cécile Coulon signe un roman particulièrement bien travaillé. Cette lignée de femmes solides, combattantes et fières qui assure la colonne vertébrale de ce roman interpelle le lecteur et l’interroge sur l’humanité qui pousse des individus à se construire, presqu’en huis clos, dans un paradis qui n’existe qu’au prix de la souffrance, des silences maintenus, des vies qui se frôlent sans cesse en oubliant de se partager et qui, pourtant, soudent une lignée de femmes, chacune tributaire de l’héritage reçu et consenti.

Avec Emilienne, la grand’mère et Blanche, la petite-fille, le lecteur s’immerge dans un monde rural, frustre et avare de ses largesses. On suit Emilienne dont la seule raison de vivre est de se tuer à la tâche pour que Blanche et son jeune frère, Gabriel, ne manque de rien. Ils ont déjà tout perdu avec la disparition de leurs parents dans un virage, à quelques coudées de la ferme… Pourtant, ‘Bienvenue au Paradis !’ indique le panneau bancal qui fixe la frontière entre le monde normal et l’enfer de cette terre qui produit si peu face à ces bêtes qui réclament tant !

On le ressent au fond des tripes, le Mal est roi en ce domaine. C’est lui qui féconde tous les combats, alimente les résistances et nourrit les vengeances. Le monde entier se tient dans cette poignée de personnages qui sonnent juste comme la vie, froid comme le glas. Au Paradis, c’est Emilienne, grand’mère courage, qui tient la barre. Même sans expression de chaleur humaine, elle aime, protège, fait grandir, éduque et mène à l’avenir. Rude comme le climat, dure comme la vie, perdue et déphasée face à la duplicité de qui dit aimer, elle s’épuise.

Louis, le domestique est bien plus encore. Il est amoureux de Blanche et la protègera comme un frère jaloux, comme un père torturé. Blanche, gamine devient femme mais ne rêve – et bien plus que cela – que de son bel Alexandre qui hait la terre mais veut Blanche, dit-il. Gabriel, jeune frère à la masse, semble ne jamais être du vrai monde. Il vit, apparemment sans attache, sans repère ni repaire… Et pourtant, quand tout le monde sera épuisé, c’est lui, le funambule qui assurera l’équilibre.

Je lis, j’avance dans le récit, je m’embourbe dans ce drame oppressant sans deviner la moindre embellie. Le style même de l’autrice n’est pas là pour m’aider à imaginer une fin heureuse. Tous ses paragraphes, courts, incisifs et efficaces commencent par un verbe d’action ou d’état. Ils traduisent à merveille ce quotidien qui se déroule, la vie, les moments de vie qui se juxtaposent et s’unissent en faisant fi de leurs contraires : Faire mal et protéger, tuer et naître, séduire et battre ou encore aimer, cogner, être heureux, pleurer, venger, mordre, vaincre ou vivre.

Au-delà de l’amour inconditionnel que vouent Emilienne et Blanche à leur terre, tout le livre est habité de ce souffle chaud-froid qui aspire au bonheur autant qu’il crache son venin. D’espoirs en déboires, de victoires en défaites, la vie au Paradis distille toute l’âme humaine, ses forces comme sa noirceur. Cet enchevêtrement de sentiments, d’aspirations et de regrets amène naturellement le lecteur que je suis à poser la seule question qui vaille : Dans ce Paradis, qui est la bête ? Et dans ma vie ?


Lien : https://frconstant.com
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Trois saisons d'orage

Pouvoir d'évocation. Dieu sait si cette expression m'agace parfois quand elle est employée à tout bout de champ, mais en l'occurrence, force est de constater qu'elle colle parfaitement à ce livre.

L'auteure nous embarque aux Trois-Gueules, dans des montagnes reculées du centre de la France, où une carrière va métamorphoser un hameau en village, puis l'arrivée d'un médecin va en faire un village habitable. L'histoire de la famille de ce médecin se mêle à celle des paysans et ouvriers de la carrière, un monde rude et généreux à la fois. André, le père, voit son fils Benedict prendre sa suite et renoncer à vivre en ville ; Benedict épouse Agnès et Bérangère naît. En grandissant, elle s'attache à Valère, fils de paysan, et semble promise à rester, elle aussi, aux Fontaines... Mais le drame monte inexorablement au fil des pages, une tension insupportable est créée, on sent le souffle du tragique mais aussi l'émotion de la vraie vie... Des larmes à la fin, forcément, c'est tellement bien amené, tellement bien écrit.

Et dire que j'hésitais à me lancer à la découverte de cette très jeune auteure, auvergnate comme moi... Quelle erreur d'avoir tant attendu ! Quel talent ! Une pépite, un concentré d'émotions brutes.
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La langue des choses cachées

Cécile Coulon m’avait emportée avec Une bête au paradis, j’étais donc curieuse de découvrir son nouvel opus, La langue des choses cachées, et même si je l’ai lu il y a quelques semaines, j’avais besoin de faire décanter tout ça. J’ai besoin, pour certaines lectures, de prendre du temps avant de poser mes mots.



Lorsque j’ai posé le livre, je dois dire que j’étais incapable de dire ce que j’avais pu ressentir. Plusieurs sentiments, m’ont traversés comme des fulgurances impossibles à retenir, un fil ténu, tellement imperceptible de filaments troubles, d’interrogations, d’admiration où mon imagination a été emportée dans un monde dans lequel j’aurais pu me perdre.



Le lyrisme dont faite preuve l’auteure, et ce, dès le prologue nous embarque dans une violence d’une cruauté hypnotique poussée à son paroxysme, au cœur d’un village isolé de tout.



Cécile Coulon est ce petit feu follet qui m’embarque dans son univers fantasmagorique où la réalité est brouillée, tout en gardant un incroyable réalisme ancré dans un terroir réaliste, simple, sans aucune temporalité et où chaque personnage est nommé par ce qui le caractérise : le fils, la mère, le prêtre, l’enfant, l’homme aux épaules rouges…



Cette simplicité fait que chaque mot, est comme un pas qui nous fait avancer vers ces ombres retenues et que l’auteure libère peu à peu, dans laquelle chaque lecteur peut voir, ou entendre ces choses cachées, ces secrets qui viennent pourrir des générations, des injustices qu’il faut réparer pour que tous reprennent le cour de leurs vies. Le fils se fait à la fois guérisseur, justicier, il répare aussi bien les corps que les âmes.



L’auteure nous invite à nous connecter avec La langue des choses cachées, celles qu’on perçoit d’une manière imperceptible, mais qu’on écarte… Elle nous invite à nous réconcilier avec nos émotions, nos ressentis.



Elle réussit à m’entrainer entre les lignes, au point de me retrouver moi-même un personnage à part entière, prise entre ses filets, entre narration introspective et terre nourricière, je suis tout entière tendue vers la réalité qu’elle évoque.



Le livre est parsemé de murmures qui prennent vie, devenant une danse, un ballet, qui rassemble toutes ces voix tues, invisibles pour qu’enfin, on les entende et qu’elles ne tombent jamais dans l’oubli. À travers elles, l’auteure dénonce l’innommable et fait de son personnage principal un justicier au grand cœur, guérisseur des âmes et passeur de relais.



Cette narration poétique, scandée par des phrases courtes, crée une musicalité d’une densité incroyable, par laquelle le lecteur se laisse bercer sans jamais perdre son chemin. Jusqu’à la toute fin, lumineuse et révélatrice, où il se retrouve exsangue, vidé de toute substance, tellement la narration est poétiquement incroyable.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Trois saisons d'orage

Trois saisons pour trois générations. Celle d'André et Élise,celle de leur fils Bénédicte et d'Agnès, et celle de leur fille Bérengère et de Valére. Trois amours et une passion. Deux lieux dont l'un disparaît au profit de l'autre. L'autre étant Les trois gueules,les Fontaines lieu perdu et protégé par une nature majestueuse, imaginé comme l'enfer par les citadins,vécu comme le Paradis par André puis les siens.

Face à la lignée d'André il y a celle de Maxime avec ses fils si différents les uns des autres ,dont Valére. La première s'implante dans ce terrain avec le désir de soigner et de mettre au silence les ombres de la mort qui traumatisent André. Il est médecin. La seconde est au cœur même de la vie, Maxime et sa famille sont paysans.

Je suis entrée tout doucement aux trois gueules et surtout dans La Cabane située sur un plateau surplombant de façon grandiose l paysage. Je me suis laissée happée, charmée,adoptée par ce lieu hors du temps, où les relations vont de soi,simples,belles,dans l'acceptation du rythme de la nature, de ses cadeaux mais aussi de ses exigences parfois cruelles.

J'ai envié André, Agnès et les autres pour cette vie et oublié un temps, moi aussi "qu'il y avait un monde de l'autre côté ".

Cependant, Cécile Coulon distille peu à peu les éléments d'un drame à venir. La tragédie se construit sous nos yeux. Je l'ai imaginée, redoutée, osé espérer que finalement l'orage s'ecarterait, epargnerait La Cabane,mais peut-on lutter contre la tragédie de la vie ?!

L'écriture de Cécile Coulon me percute cette fois encore. Elle est aussi forte que poétique et son encre se glisse imperceptiblement dans mon cœur et mon esprit pour provoquer des émotions qui demeurent même après avoir tourné la dernière page.
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Une bête au paradis

C'est une histoire de famille et d'attachement à la terre, construit comme une tragédie grecque, "Une bête au Paradis" de Cécile Coulon que je trouve si actuel de mettre en lumière.

Voila deux semaines que Pierre Rabhi nous a quitté, paysan et écrivain, il suivait avec bonheur les chemins pierreux de l'Ardèche, en plaidant pour une sobriété heureuse.

Cécile Coulon s'inscrit à la suite de Jean Giono ou de George Sand, dans cette lignée des écrivains de la terre. D'autres écrivains comme par exemple Serge Joncour, à travers Nature Humaine, participeront à la connaissance de ce monde paysan.

Ici la terre des collines est un espace rebelle, hostile. Suivre un chemin sinueux pour atteindre la ferme au nom évocateur de Paradis est un espoir un peu fou pour Émilienne.



le jour ou les parents de Blanche et de Gabriel sont emportés par un accident de voiture, Gabriel est âgé de 3 ans et Blanche de 5 ans. Ils trouveront auprès d'Émilienne un attachement puissant, une filiation indestructible " un arbre fort aux branches tordues".



Petit, Gabriel est secoué par sa colère, ses cris s'apaisent, quand son corps meurtri, tombe alors dans le sommeil. Parfois Émilienne doit pousser l'enfant dehors où il finit par épuiser ses larmes, perdu d'avoir tant cherché, quelqu'un, sa mère.





Un attachement Puissant à cette terre

Blanche, est à la recherche d'un amour Absolu, semblable à l'amour d'une mère. Dévasté par ce drame, elle trouve un peu d'apaisement au contact de cette terre qui lui a pris ses parents. le Paradis s'imprime dans son corps, corps et âme, la ferme est son premier amour, la personnalisation affective de sa mère, les animaux de la ferme sa propre famille, car on se raccroche à ce que l'on connaît le mieux.



Entre les poules et les cochons, Blanche éprouve sa force et son attachement à la terre. Louis, cet enfant battu et recueilli par Émilienne aurait pu épouser Blanche et ensemble, écrire une autre destiné.

Mais le coeur de Blanche, s'attache à Alexandre. le jour de l'abattage des cochons devient sous la plume de Cécile Coulon le jour où leurs ébats couvriront les cris des bêtes suppliciées, et ouvriront un tout autre futur.



Scène de tragédie, à l'image de Phèdre et des grandes figures de la Grèce antique, le caractère de Blanche, s'affirme sans pudeur, "ça fait mal comme de marcher sur une braise" . Ce jour est sa naissance à l'amour, aimer un homme, projeter un futur, désirer une vie entière à ses côtés.



La trahison, un conte cruel entre amour et folie

Le retour d'Alexandre au village, après douze années d'absence, fixe comme un projecteur, les fissures que la vie a fait naître. La vieillesse d'Émilienne et ses pépins de santé, ébranlent Blanche et Gabriel ses petits enfants.

Alexandre rêve de devenir un promoteur, sans doute en imaginant déployer ses projet depuis le chemin sinueux réhabilité et bien asphalté, pour le mener jusqu'au Paradis parmi ses futures acquisitions immobilières. Alexandre n'est plus là pour Blanche.

Louis veille et Blanche comprend, qu'il est peut-être déjà trop tard.



La voix de la terre. La voix de Cécile Coulon

Cette voix coule comme une terre fluide, elle est vivifiante et amoureuse. Celle d'Alexandre est pierreuse, vénale. Louis ne cesse d'alerter Blanche.

"Alexandre n'était pas un garçon de grange, d'oeufs, de cornes, Alexandre n'était pas un garçon de marécage, de lisier, de grenouilles, Alexandre était un homme impatient dont les rêves dévorants dépassaient les contours du Paradis".



Gabriel et Aurore s'affirment et se préparent à partager leur vie. La délicatesse d'Aurore est si forte et si apaisante que Gabriel , peu à peu écarte ses colères

"Aurore comprenait qu'elle ne soignerait pas Gabriel, qu'il y avait en lui un arbre noir depuis l'enfance, que la mort de ses parents avait arrosé de colère ; elle ne pouvait pas le tomber, cet arbre, seulement couper quelques branches quand elles devenaient trop encombrantes. Elle le rafraîchissait, le frictionnait de ses mots et de son sourire, elle le secouait pour que tombent de son âme des feuilles mortes et des fruits empoisonnés."



Les images distillées par Cécile Coulon amplifient une écriture lumineuse et d'une précision bouleversante, comme ce gris de terre ( la terre n'est jamais grise, mais ici l'image devient subtile et puissante) .

"Ses yeux disparaissaient, enfoncés dans les rides qui les mangeaient, rivière jamais rassasiée. le vert si dur, si beau de ce regard avalé par le temps se transformait en gris, un gris de terre, un gris de jument, un gris qui ternissait tout, amplifiait les petites peurs, les angoisses sans importance."
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Une bête au paradis

Le Paradis, c’est la ferme isolée d’Emilienne, elle élève seule ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Elle a recueilli Louis un enfant battu qui l’aide depuis à la ferme.

Au fil des saisons nous faisons connaissance avec cette famille, le travail âpre de la ferme, mais aussi son amour, son attachement viscéral. Les enfants grandissent et arrive le premier amour de Blanche, le beau Alexandre. Si Blanche voue sa passion pour la ferme, Alexandre lui à d’autres ambitions.

Une histoire bien construite, des personnages plus ou moins attachants mais pour ma part l’écriture, l’histoire ne m’a pas emporté , je suis restée un pas de côté, je n’ai pas eu d’émotion et j’ai et fur et à mesure de ma lecture su où l’auteur allait m’emmener.
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