AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Cécile Coulon (1810)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Seule en sa demeure

J'ai beaucoup hésité à lire ce roman : la quatrième de couverture était tentante tout en ressemblant beaucoup (trop ?) à l’intrigue de Rebecca, de Daphné DuMaurier, un roman que j’adore.



La plume de Cécile Coulon ne manque pas de caractère, mais je n’ai pas aimé l’histoire qu’elle raconte, ou plutôt la façon dont elle la raconte : le récit m’a paru très froid, éthéré. En effet, l’auteur instaure une atmosphère étrange, pesante, pas vraiment ancrée dans le réel : tout se passe dans des lieux clos, sans véritable relation avec l’extérieur.



De la même façon, les personnages semblent presque désincarnés. L’héroïne, Aimée, est très passive, elle ne fait rien (aucune des petites activités du quotidien dans une maison) et ses journées semblent vides ; jusqu’aux derniers chapitres alors qu’il est trop tard. Le mari, Candre, est trop lisse, trop parfait pour ne pas finir par éveiller les soupçons de sa jeune épouse. Quant à Henria, la gouvernante du domaine, c’est à la fois une domestique et une figure maternelle (elle a élevé Candre, orphelin très jeune, et pris Aimée sous son aile à son arrivée). De manière générale, aucun des personnages n’est vraiment attachants (car trop détaché du réel), sauf peut-être la professeure de musique qui semble être le grain de sable qui vient perturber le huis clos : elle "réveille" l’héroïne, va poser des questions et chercher la vérité.



Le dénouement est assez frustrant aussi. S’il apporte les réponses aux mystères qui planaient sur le domaine des Marchère, aucune issue ne semble possible pour les personnages qui paraissent tous pris au piège.



C’est donc une lecture ne m’a trop plu et qui ne me donne pas envie de découvrir les autres livres de Cécile Coulon…
Commenter  J’apprécie          401
Le roi n'a pas sommeil

C'est le troisième roman de Cécile Coulon que je lis et j'ai retrouvé une plume qui me va droit au cœur.

J'aime aussi beaucoup l'atmosphère qu'elle décrit avec soin même si ici c'est une lourdeur, une pesanteur qui émane de ce roman.

Les paysages sont enchanteresques.

Les personnages, eux, sont abîmés, paumés, fragiles.

Cécile Coulon sait percer les âmes et sait nous les décrire avec une grande force.

Le roman commence par l'arrestation de Thomas Hogan, "l'enfant maudit", le ton est donné.

On suit l'enfance de ce petit Thomas, fragile, vulnérable, un brin farouche. Son père, William, succombe, suite à une blessure à la main qui se gangrène. On comprend dès lors que plane désormais sur Thomas une épée de Damoclès.

Thomas est torturé intérieurement, sa violence intérieure l'empêche de vivre sereinement et de profiter de la vie. Le drame arrive.

Ce roman est aussi un livre sur la transmission, l'héritage des douleurs, des tourments. la fin est-elle prévisible ? je ne sais pas, mais elle m'a heurtée, coupé le souffle. Je vais sans doute me répéter mais je suis vraiment admirative devant le talent de cette jeune auteur.
Commenter  J’apprécie          402
Les ronces

Cet ouvrage est le premier recueil de poèmes de Cécile Coulon. Un ensemble de textes qui paraissent, pour la plupart, si ce n'est tous, s'appuyer sur son vécu, ses expériences personnelles.

On part donc sur une base d'inspiration assez intimiste, qui se voit contrecarrée par le style d'écriture de l'auteure : des phrases directes et sans fard, parfois presque un peu crues ; des énumérations ; des répétitions... On n'est pas du tout dans le genre "poésie à l'eau de rose" ! D'autant que, comme le suggère le titre, l'auteure n'hésite pas à chercher l'inspiration dans ses blessures intimes.

Le moins que l'on puisse dire est que Cécile Coulon développe une forme qui lui est propre, dédaignant totalement les règles de la poésie classique. Elle parvient cependant, le plus souvent, à faire chanter les mots avec un mélange de plaisir, de joie et de tendresse, mais aussi de mélancolie et de douleur - "Courir c'est ruisseler de douleur, de la gorge aux talons, des poumons aux genoux".

Le résultat est riche et intéressant. Il y a du très bon, comme dans "Ma force", "La surface, poème pour ceux qui ont mal", "Courir" (extraordinaire !), "Tes mains" ou "Les volcans" et bien d'autres ! Il y a aussi du moins bien... Mais en tournant la dernière page, on a envie de découvrir la suite, en espérant qu'il y en aura une !
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
Commenter  J’apprécie          400
Une bête au paradis

Une ferme isolée, on ne sait où, exploitée par une génération de femmes. Huis clos composé de Blanche, son frère, sa grand-mère et d’un commis. Blanche qui ne vit que pour sa terre, laissera partir l’unique amour de sa vie. Lecture fluide, belle écriture mais qui, au final, donne une sensation de déjà vu, surtout la scène des cochons. Est-ce le nouveau lard chez la jeune génération ?
Commenter  J’apprécie          402
Une bête au paradis

Petit roman remarquable par sa construction.

D'une certaine manière, il renverse certains codes des rôles classiques masculin/féminin dans nos représentations mentales.

Sans faire dans le genre à suspense, l'auteure développe autour de la psychologie de ses personnages des attentes, une tension qui tient le lecteur en haleine jusqu'au bout.

Ce n'est pas un roman sur la paysannerie, mais la ruralité est présente, ce n'est pas un roman sur les rapports homme femme, mais les sentiments sont très présents, ce n'est pas un roman sur la famille mais les liens qui nous lient à nos proches sont au centre de la narration.

Bref, c'est un livre tout en finesse par son approche des personnages et d'une brutalité froide par la suite des évènements qui constituent la trame du roman.

Commenter  J’apprécie          390
Une bête au paradis

Âpre. Voilà le premier mot qui me vient à l'esprit en refermant ce roman.



Un livre que j'avais une terrible envie de découvrir. Puis une fois commencé, j'ai traversé les 120 premières pages sans plaisir, sans envie, sans empathie, pas plus accroché par le style que par l'histoire. Quelle histoire d'ailleurs ? Un flou indéfinissable…



Masse critique oblige et désireux de ne pas en rester là avec Cécile Coulon que je languissais de découvrir, j'ai tout repris à zéro. On oublie tout, on recommence, retour au début. Et là, la connexion s'est faite. Les personnages ont pris vie, la qualité de l'écriture m'est apparue. J'ai finalement dévoré ce roman en quelques heures. Peut-être cette récurrente question de moment ?



Et puis, il y a des gens qu'il faut se donner la peine de découvrir pour les apprécier vraiment, des atmosphères qui demandent un effort avant de s'y glisser vraiment. le goût de l'effort, on l'a indéniablement au Paradis, ce petit bout de terre isolé abritant la ferme d'Emilienne qui élève seule ses deux petits-enfants orphelins, Blanche et Gabriel. La vie ne les a pas épargnés et le temps n'arrangera rien à l'affaire.



Une Bête au Paradis, c'est une tragédie, un roman de peu de personnages, presque un huis clos, tant on les sent étouffés par leur devoir, entravés dans leurs envies. Des personnages terriens, taiseux, robustes, entiers mais que la passion et encore plus la trahison risquent à tout moment de faire vaciller jusqu'à basculer vers l'irréversible.



Approchez-vous discrètement, en faisant attention aux petites branches mortes qui risquent de craquer sous vos pas, observez-les attentivement et méfiez-vous des apparences, la bête de ce « Paradis » n'est pas forcément celle que l'on croit…





Merci à Babelio et aux Éditions L'Iconoclaste !




Lien : https://bouquins-de-poches-e..
Commenter  J’apprécie          394
Trois saisons d'orage

Trois saisons d'orage. Un roman hybride qui, dès le début, m'a désorientée. Tout commence comme dans un conte avec un narrateur, le père Clément, curée du village des Fontaines, qui se propose de nous raconter l'histoire de deux familles, l'une de médecins et l'autre de paysans. On est aussi dans la trame du conte avec les personnages avec notamment, au début du roman, celui de Bénedict, qui va retrouver son père André, médecin aux Fontaines, au terme d'un voyage presque initiatique.

Mais assez vite, le narrateur disparaît, le cadre s'élargit et l'on se retrouve dans une saga familiale, bien ancrée dans un lieu : Les Trois Gueules, "défilé de roche grise, haute et acérée", le village des Fontaines, situé sur un plateau, où cohabitent des paysans et des ouvriers "les fourmis blanches", ces derniers travaillant pour les frères Charrier qui exploitent les carrières avoisinantes.

Le lieu de l'histoire : Les Trois Gueules est d'ailleurs un véritable personnage par son omniprésence et le rôle qu'il joue dans la vie des habitants du village . J'ai apprécié cet aspect du roman qui confère tour à tour à cet endroit un rôle de protecteur ou de puissance occulte et maléfique et la lectrice, que je suis, s'est laissée impressionner . Et si je "poussais le bouchon un peu loin" je dirais que pour moi c'est le seul personnage qui ait vraiment existé !

Effectivement, je n'ai pas vraiment accroché à tous ceux dont il est question dans cette histoire : Bénédict, sa femme, Agnès, leur fille Bérangère et son amoureux Valère. Je crois que cela tient au fait qu'ils semblent tous sortis du même moule : celui d'une perfection -qu'on leur prête ou qu'ils visent- et que bien sûr ils n'atteignent pas, bien au contraire. Deuxième raison : à aucun moment, ils ne sont vus dans leur intimité psychique par le biais par exemple de monologues intérieurs et j'ai vraiment perçu l'écriture de l'auteure comme trop distanciée, voire froide.

Si j'ajoute à cela un rebondissement très tardif de l'intrigue qui m'a plus désorientée qu'il n'a réveillé ma curiosité de lectrice, vous aurez compris que ce roman m'a déçue.

Cécile Coulon est une jeune auteure qui n'a sans doute pas dit son dernier mot en termes d'écriture mais une fois de plus je me pose le problème de la crédibilité qu'il convient d'accorder à certaines prix littéraires...

Commenter  J’apprécie          392
Trois saisons d'orage

Lorsque j'étais en activité, j'avoue avoir dévoré et apprécié bon nombre de romans dits "regionaux".Leur seule prétention,à mes yeux,était de faire revivre le passé en racontant de belles histoires. Le style agréable de la plupart des auteurs me permettait de m'adonner à ma passion,la lecture,sans puiser dans les tréfonds de mon intellect un peu saturé par mon métier.

A la retraite,l'esprit totalement libéré ,j'ai abandonné ce type d'ouvrages pour aborder d'autres genres,un peu plus "difficiles",disons,sans prétention aucune.

En choisissant de lire "trois saisons d'orages",je ne croyais pas replonger.Et pourtant:un village,son curé,ses paysans, un riche entrepreneur,des ouvriers pas toujours les bienvenus,un médecin tombé amoureux du pays,un enfant tombé du ciel.....

Les ingrédients sont réunis pour nous installer dans une histoire conflictuelle entre les autochtones,les arrivants,et au final peut être déboucher sur un nouveau type social qui unirait tous les protagonistes.

Bon.Il ne se passe pas grand chose en dehors de ces rapports humains difficiles.,On entrevoit une image de la société rurale mais tout parait bien superficiel tout de même.Il y aura bien entendu un drame,l'exposition de bons sentiments, l'incompréhension des uns, la compréhension des autres,rien de bien palpitant,J'ai lu la fin de ce roman couché dans l'herbe du plateau de Beille.Le soleil ardent,les clarines des vaches et des moutons à l'estive,et surtout le magnifique paysage des Pyrénées ariégeoises m'ont soufflé que le monde rural méritait mieux.

Le style est très coulant,bien sûr ,mais l'intrigue manque de corps.

J'aurais aimé lire ce livre il y a quelques années. Oui,mais ,ça ,c'était avant et,sans mépris aucun,loin de là , ce livre ne m'incitera pas à retourner vers le genre régional.
Commenter  J’apprécie          394
Trois saisons d'orage

Un texte beau et fort, une histoire riche et passionnante, des personnalités marquées, un environnement naturel bien présent, ce roman est une réussite.

Nous sommes dans le massif des Trois-Gueules, hameau des Fontaines, lieux fictifs, espaces naturels où l'homme va tenter de prendre racine.

C'est l'histoire d'une famille sur trois générations, une famille qui va tenter d'apprivoiser cet espace, et dont le sort sera tragiquement lié au village et à la terre.

C'est un texte à la langue âpre, sèche, ciselée, mais dont la lecture est riche en sensations.

L'intrigue est passionnante et évoque en filigrane des thèmes bien réels comme l'exode rural, les déserts médicaux, le poids des traditions familiales ou encore la place des femmes dans la famille.

Un roman de caractère...
Commenter  J’apprécie          391
Une bête au paradis

Le Paradis est une exploitation agricole tenue d'une main ferme par Émilienne, veuve, mère de Marianne, Marianne mariée à Étienne, ex enseignant reconverti dans la "ruralité"; retour aux racines et à la terre notre mère nourricière. Marianne et Étienne ont deux enfants : Blanche l'aînée et Gabriel son cadet de deux ans.



Le Paradis, c'est aussi un cocon "familial", un refuge au-delà d'un monde voué au superflu.

La survie du cocon a un prix d'exigences et d'excellence : le travail sans compter, l'abnégation consentie, la dévotion et le respect dûs aux bêtes... à l'écosystème, dirions-nous persuadés que nous maîtrisons tout le contenu sémantique dont ce mot est porteur.

Le Paradis, c'est aussi et surtout la liberté, et pour commencer celle d'être ce qu'on est, sans artifices, sans faux-semblants, sans tricheries...



Un jour de mauvais temps, Marianne et Étienne trouvent la mort dans un accident de la route, dans une épingle non loin du Paradis.

Émilienne prend en charge l'éducation de ses deux petits-enfants devenus orphelins.

Blanche se raccroche à cette femme que la dureté de la vie ne semble pas parvenir à ébranler.

Elle rentre sa douleur et l'endurcit.

Le Paradis devient l'épicentre, le coeur de sa vie son tout, son moi...

Gabriel, plus fragile que sa soeur,a le deuil à fleur de l'âme.

Il survit au milieu des souvenirs, des regrets, des ombres, de l'amour confisqué. Empli de bleus au coeur, le Paradis a pour lui le goût de l'absence...



Et puis chez ces chez gens-là, il y a Louis, le commis qu'a recueilli Émilienne un soir d'orage, un soir où le gamin de seize ans alors, s'était fait rouer de coups par une bête humaine, une brute paternelle à laquelle le silence complice de la mère autorisait l'au-delà de tout.. Louis est resté au Paradis, intégrant cette famille qu'il a faite sienne...

Il seconde Émilienne et veille comme un frère aimant sur Blanche et Gabriel.



Et puis un jour, à l'école Blanche fait la connaissance d'Alexandre. C'est un Apollon, un charmeur à la voix enjôleuse, au sourire carnassier, un chérubin dévoré par l'ambition et l'appât du gain.



Pour Blanche, Alexandre c'est le coup de foudre, l'Amour en lettres capitales.



Seul Louis prend la mesure de la menace...



Ce roman qui s'inscrit dans une filiation littéraire dans laquelle pourraient figurer Giono, Marie-Hélène Lafon, Franck Bouysse et auxquels pourraient s'adjoindre Simenon et Dard, ce roman est une somme de petits chapitres tous introduits par un verbe à l'infinitif... "L'inconscient s'exprime à l'infinitif", disait Freud...



Il s'ouvre sur une scène dans laquelle Blanche devenue octogénaire, vient jeter un bouquet de fleurs sur la fosse aux cochons, désormais condamnée... et elle se souvient...



D'entrée, le lecteur sait donc que cette fosse aux cochons va jouer le rôle du fusil de Tchekhov ( loi de conversion des genres ) ; il n'y a plus qu'à suivre la plume tellurique, riche, sensuelle et maîtrisée de Cécile Coulon dans ce drame d'une réelle "époustouflance."



Un roman qui m'a marqué, qui a laissé une empreinte émotionnelle forte dans mon petit coeur de lecteur.



Cécile Coulon a un talent monstre... ce livre le montre avec toute la force et toute la violence d'un tragique intemporel et universel.



Un très grand roman !





Commenter  J’apprécie          384
Une bête au paradis

Dès les premières pages, l'auteure plante un décor plutôt sordide ; Il faut bien reconnaître que les cris du cochon que l'on tue baignant dans un son sang, pendant qu'Alexandre et Blanche font l'amour pour la première fois n'est pas des plus séduisants !



Dans ce roman, Cécile Coulon nous entraîne dans un scénario de manipulation de la part d'Alexandre exercée sur Blanche, très éprise de ce dernier. Aussi, l'annonce sans ménagement de son départ imminent pour poursuivre ses études loin d'elle, va plonger la pauvre Blanche dans une profonde dépression allant jusqu'à l'abandon d'elle-même. Tout l'indiffère. Malgré les sentiments de Louis, ouvrier de ferme qu'elle côtoie chaque jour, très présent à ses côtés pour tenter de lui redonner le goût de vivre depuis le départ précipité d'Alexandre, rien n'y fait. Pour Blanche, inconsolable, les jours se suivent et se ressemblent, vides, sans joie aucune. Impossible de recoller les morceaux de son coeur qui a volé en éclats depuis le départ précipité de celui qu'elle aime.



Mais dix ans plus tard, lorsqu'Alexandre revient au village après avoir fait fortune, tout au bonheur de leurs retrouvailles et malgré la mise en garde de Louis, la jeune fille balaie d'un revers de manche la rancoeur de son départ qui l'a tant fait souffrir et c'est dans un abandon totalement aveugle que la jeune femme plonge les yeux fermés pour la seconde fois. Car en y réfléchissant bien, pourquoi Alexandre reviendrait-il se perdre dans ce village qu'il a quitté, animé par une volonté de réussite, si ce n'est par amour pour elle ? Cependant, au fil des jours, le doute s'installe dans l'esprit de Blanche quant à la véracité des sentiments d'Alexandre. Et cette fois la vengeance qu'elle nourrit pour celui qui l'a trahi une seconde fois, ne se fera pas attendre.



Voilà une lecture addictive, oppressante que j'ai avalé d'une traite.
Commenter  J’apprécie          380
Trois saisons d'orage

L’histoire est racontée par un homme d’église, le père Clément, « homme qui n’a pas d’histoire ».

A travers trois générations, on suit la vie d’un village Les Fontaines et celle de deux familles. Dans la première famille, il y a André, le grand-père, Benedict, son fils et enfin, Bérangère, sa petite fille. Le premier est venu s’installer aux Fontaines, après la Seconde Guerre Mondiale, en tant que médecin. Son fils, Benedict, suivra les pas de son père et sera également médecin. La deuxième famille est une famille de paysans, avec Maxime, le père et Valère, le fils.

Le développement du village est directement lié à l’installation d’une entreprise d’extraction de minerai, l’entreprise Charrier, qui s’est installée là à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et à l’arrivée d’ouvriers, appelés les fourmis blanches, à cause de leur visage blanc de poussière. L’arrivée d’un médecin au village va changer l’existence de ses habitants, en les rassurant. Un jour, appelé au chevet d’un enfant décédé soudainement, le médecin découvrira la maison dans laquelle il souhaitait vivre. C’est là qu’un beau jour, une ancienne compagne lui amènera le fils dont il ne connaissait pas l’existence. Ce petit garçon adoptera les lieux, pour bientôt ne plus les quitter et rester définitivement avec son père.

On suit donc tout au long du livre, la vie de ces 2 familles, une qui vient de la ville, mais qui a su s’intégrer et l’autre native de l’endroit. Les 2 familles vont se retrouver liées par l’amour qui naitra très tôt entre Bérangère et Valère.

On sent petit à petit monter la tension, et sourdre le drame, drame annoncé dès l’introduction du livre par le narrateur, le père Clément. On a envie rapidement de connaitre le dénouement et le livre est lu en un laps de temps très court. C’était ma première lecture de cet auteur. Je ne lis habituellement pas de livre du « terroir », mais ce fut une agréable découverte.
Commenter  J’apprécie          380
Trois saisons d'orage

Chronique d'une terre reculée et d'une époque disparue.



On entre dans ce livre comme dans les pages d'une vieil album-photos noir et blanc aux images dentelées. On plonge dans une sensation de nostalgie en retrouvant le charme de la France des Trente Glorieuses, les campagnes encore vivantes des exploitations agricoles, les notables des villages qui créent de la richesse et apportent confort économique et services indispensables.

Toutes les composantes de la vie rurale qui coexistent encore en marge des villes, un équilibre appelé à disparaître dans l'expansion inévitable de notre société et la désertification du territoire.



Quand la focale se rétrécie, la maison d'un médecin apparaît, près d'une monstrueuse carrière de pierre gérée de façon paternaliste, environnée par le coeur des fermes battant au rythme des travaux de la terre et de l'élevage. La vie des individus se précise.



Dans ce lieu encore préservé d'une campagne éloignée, Cécile Coulon invente une trajectoire de deux familles, écartelées entre bonheurs et douleurs extrêmes. Trois générations qui vont vivre grandeur et décadence par un coup de destin incontrôlable, à l'image de leur environnement.



Quand la confusion des sentiments se mêle de la vie des hommes, tout en est chamboulé et l'auteur arrive à donner un souffle épique à cette histoire d'amours interdits, sans pathos et mièvrerie. C'est au contraire, âpre, violent, très réaliste, imprégné de fatalisme ancestral et de superstitions.



C'est une belle réussite!



Commenter  J’apprécie          380
Le roi n'a pas sommeil

Au moment où l'on rencontre Thomas Hogan pour la première fois, il est arrêté par la police et sa mère s'élance dans la rue en hurlant d'incompréhension et de désespoir. Thomas Hogan, que les langues bien pendues de cette petite ville de province imaginaire n'hésitent pas à surnommer "le fils maudit". Comment en est-il arrivé là ?



Aurait-on pu prévoir qu'il tournerait mal ? Et d'ailleurs, qu'a-t-il fait exactement ? Voilà comment s'ouvre le dernier roman de Cécile Coulon : avec une bonne dose d'interrogations et un désir irrépressible d'en savoir un peu plus.



Composée des deux parents, William et Mary, et de leur fils unique, Thomas, la famille Hogan occupe le devant de la scène. Thomas grandit à l'ombre d'un père rustre et violent, qui emploie toute son énergie entre la scierie et la caserne, avec pour seuls rayons de soleil la tendresse et l'amour que lui prodigue sa mère. Enfant, puis adolescent, ce garçon fait l'effet d'une touffe d'herbes hautes sans cesse balayée par des vents contraires. Mais finalement, alors qu'arrivé à la maturité, il est rattrapé par son destin, on se rend compte qu'une épée de Damoclès le suivait depuis le berceau et même un peu avant. En effet, son patrimoine génétique avait tout d'une bombe à retardement prête à exploser à n'importe quel moment.



Le roi n'a pas sommeil est donc avant tout un roman sur l'atavisme et sur l'impuissance des hommes face à certaines formes de déterminisme.



Cécile Coulon offre de sombres et magnifiques portraits d’un homme, d’une famille, d’une petite ville de l’Amérique profonde où tout se sait, rien ne s’oublie et les regards savent le rappeler à chaque instant. L’écriture est maîtrisée et la précision des descriptions dissèque indirectement les âmes et les caractères de personnages denses, épais et puissants dégageant une espèce de violence sauvage aussi attendrissante qu’effrayante, le tout avec un humour toujours très fin. Par ailleurs, la tension narrative qu'elle parvient à installer par le biais d'une construction sans faille, à commencer par une scène inaugurale étonnante qui, sous couvert de donner les clés de l'histoire, ne fait qu'attiser la curiosité du lecteur, contribue à faire de ce roman un livre à la fois marquant et extrêmement abouti !

Commenter  J’apprécie          380
Seule en sa demeure

Un grand et beau domaine dans une vallée du Jura austère et froide, austère et froid, son propriétaire le très pieux Candre Marchère l’est aussi. Un jeune homme de vingt-cinq ans riche et déjà veuf, quelle chance pour la famille Deville, Aimée, leur toute jeune fille a tapée dans l’œil de l’homme de biens. Un mariage arrangé, certes, mais quoi de plus normal dans ce milieu du dix-neuvième siècle.



Une grande demeure, une femme esseulée, un mari bienveillant mais raide et grave, une domestique et son fils très présents, trop présent peut-être ? Dans ce monde clos et silencieux une question occupe l’esprit fragile d’Aimée, qui était vraiment Aleth, la première épouse disparue si tôt ?



L’aspect sévère de l’enseignante, sa voix profonde lui donnaient envie de se laisser conduire et métamorphoser par elle. Selon les lois du mariage, personne ne devait la toucher, sinon Candre. Et pourtant, elle avait accepté cette poigne contre elle.



Comme dans un conte de Grimm, le lecteur et Aimée avancent en tâtonnant et ne seront pas au bout de leurs surprises. Personnages dessinés habilement en quelques phrases, écriture fine pour un roman terrien à suspens, la rencontre improbable entre Honoré de Balzac et Daphné du Maurier.



« Seule en sa demeure » est une réussite dans le genre thriller historique délicieusement sensuel et féministe.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          370
Une bête au paradis

Cécile Coulon, écrivaine que je ne connaissais pas jusqu'à maintenant, est présentée comme une romancière, nouvelliste et poétesse, ayant déjà reçu de nombreux prix, dont le Prix Mauvais Genre, le Prix des libraires, le Prix Littéraire et le Prix Guillaume-Apollinaire.

Autant de récompenses ne peut laisser indifférent malgré tout ce que l'on peut penser des prix littéraires. Et je me suis quand même laissée happer par "Une bête au paradis", prix des lecteurs 2021.

Le moins que je puisse vous dire c'est que je ne le regrette pas du tout !



Sans trop vouloir en dire, c'est l'histoire d'une famille avec ses joies, ses drames. Une famille attachée à sa terre, à son Paradis. La force ou la fragilité des personnages mais aussi leur vulnérabilité nous les rend attachants. D'autant plus que la plume est belle et réellement poétique.

L'amour nous guide aux côtés de Blanche mais aussi de chaque protagoniste et la lecture devient étonnamment rapide, tant on sent une menace latente qui va crescendo. C'est très réussi. Pour moi un sans faute. Cécile Coulon est un nom à retenir et à découvrir.

Commenter  J’apprécie          372
Le roi n'a pas sommeil

C’est un bled paumé de l’Amérique profonde. Une scierie, un troquet, un shérif, un médecin... Tout se sait, rien ne s’oublie. William Hogan y a acquis le domaine de ses rêves, une vaste propriété où les arbres sont centenaires. De son union parfois tumultueuse avec Mary est né le petit Thomas. Un gamin frêle, sensible, taciturne, ombrageux. A la mort du père, Thomas se retrouve seul avec sa mère. Une vie simple et heureuse. Mais le temps passe, le gamin grandit et les événements vont façonner peu à peu sa personnalité. L’enfant sage va laisser sa place à un jeune adulte en proie aux pires tourments. Il faudra cet accident épouvantable pour que les choses basculent définitivement...



Ce n’est pas pour rien que l’on trouve une citation de Steinbeck en exergue du premier chapitre. L’influence de l’auteur des Raisins de la colère est ici évidente. Difficile d’imaginer que Cécile Coulon n’a que 22 ans tant son écriture exprime déjà une belle maturité. Une grande sobriété, pas de chichi ni d’envolée lyrique, juste quelques métaphores parfaitement troussées. Tout tient dans la force d’incarnation de personnages disséqués jusqu’à l’os. Proche d’une certaine oralité, la prose est celle d’une raconteuse d’histoire qui vous prend par la main et vous demande de vous laisser guider.



Chronique familiale, Le roi n’a pas sommeil est aussi et surtout une ballade tragique. Le malheur de Thomas ne lui appartient pas, il lui tombe dessus sans crier gare. En filigrane, on décèle une volonté de décortiquer un modèle de vie à priori idyllique où la part d’ombre de chacun peut à tout moment venir brouiller les cartes.



Un roman puissant et maîtrisé.




Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          370
Une bête au paradis

Il n'est jamais trop tard pour lire et aimer un roman sorti en 2019. C'est le cas du roman de Cécile Coulon Une bête au paradis.

Nous sommes dans une campagne appelée Le Paradis. Elle n'est pas géographiquement située. Au Paradis il y a la ferme d'Emilienne. Elle élève seule ces deux petits enfants Blanche et Gabriel qui ont perdu leurs parents dans un accident. Il y a aussi à la ferme un commis , Louis.

A l'adolescence arrive le premier amour de Blanche. Il s'appelle Alexandre. Alexandre ambitieux veut parcourir le monde. Blanche, elle, est enracinée dans les terres du Paradis. Leur amour survivra t'il ?

Cécile Coulon à l'égal d'un Franck Bouysse nous livre un roman réaliste, rural , rustique, ancré . Les chapitres sont courts et tous sont nommés par un verbe. C'est court et sa cogne comme un coup de poing. Toute la vie du Paradis est à l'aune de cette rugosité. Que ce soit les humains où les animaux. Tout fait un autour de ce réalisme. C'est un roman habité d'une violence et d'une noirceur qui doit exploser en tragédie.

Le tout porté par des personnages féminins magnifiques et des êtres sensibles différents.
















Lien : http://auxventsdesmots.fr
Commenter  J’apprécie          361
La langue des choses cachées

******



Le visage de l’auteure, cette jeune femme blonde à l’apparence angélique, au sourire d’adolescente m’avait interrogé plusieurs fois dans différentes émissions de La Grande Librairie. Lisant peu de romans, ce petit livre de 133 pages me convenait.



Ma lecture a été un choc imprévu !



« Car c’est ainsi que les hommes naissent, vivent et disparaissent, en prenant avec les cieux de funestes engagements »



L’histoire pourrait paraitre banale. Les deux personnages principaux du livre sont signalés entre parenthèses pour les reconnaitre plus facilement dans le récit : « mère » et son « fils ». Rebouteux, guérisseurs, médecins de l’âme et du corps, ils ont appris très tôt la langue des choses cachées quand « ils étaient appelés ». La « mère », âgée, ne peut plus se déplacer. Elle a soigné de nombreux personnages dans le monde, des humains, des princes, des puissants, et, souvent, des animaux qui lui faisaient confiance. Elle envoie son « fils » à sa place vers un lieu-dit : le Fond du Puits, un village d’ombre où le soleil ne s’infiltre jamais. Lorsque l’on y pénètre, on se demande si l’on en sortira vivant.



Ce « fils » est venu à la demande d’un prêtre pour soigner un enfant malade qu’il trouve d’une beauté stupéfiante. Son père, un homme affreux, monstrueux, violent, atroce, un homme aux épaules rouges a toujours fait le mal : il a violé des femmes, cogné des hommes, vidé des bêtes. Cet enfant souffrant est le sien, il l’a eu avec une femme, décédée, peu de temps après le terrible drame conté dans le livre. Cet être bestial veille son fils unique : « Cet enfant est son salut, la lueur dans la boue, la couronne sur la crasse, cet ange, il ne le mérite pas, mais une douceur a percé sous les épaules rouges du père, un morceau d’amour qui tangue, qui grince. »



Le « fils » apprend par le prêtre que sa « mère » était venue au Fonds du Puits une vingtaine d’années auparavant. À l’époque, l’homme d’Église l’avait conduit dans une maison où une jeune femme qui n’avait pas vingt ans, aux yeux verts, souffrait. La « mère » avait tout de suite compris ce qui s’était passé : le viol avait été commis par une brute aux épaules rouges, dans une autre maison, « sur une table usée par le viol et la mauvaise mangeaille ». La jeune femme avait senti les mains de la « mère » sur son corps. Avec son pouvoir, elle « a rétabli l’ordre du monde en évitant la venue d’un être créé dans le drame et l’horreur ». La « mère » était repartie en laissant l’homme aux épaules rouges, le monstre, vivre et persister.



Plusieurs personnages de femmes vont apparaitre dans le récit, toutes sont souffrantes ou âgées. Deux d’entre elles ont souffert du fait de l’homme aux épaules rouges : celle aux yeux verts à qui la « mère », autrefois, a retiré son enfant avant sa naissance ; et la femme de cette brute, morte, dont l’enfant est cloué au lit, et que le « fils » est venu soigner.

« Cet homme règne sur la vie et la mort de ces deux femmes par les vies qu’il a nichées à l’intérieur d’elles, comme on cache son meilleur atout au milieu d’un paquet de cartes. »



J’en ai peut-être déjà trop dit. Je ne raconterais pas la suite des événements dans lesquels cette étrange histoire, pas facile à décrire, nous entraine.



Ce récit est superbe, terrible, cruel. Son épilogue est un long et magnifique chapitre sur la mort : « C’est ainsi que vient la mort, nous l’accueillons avec des bras pleins de fleurs, des yeux pleins de larmes, surpris qu’elle nous connaisse si bien, et qu’elle éveille en nous des amours plus fortes que la vie elle-même. »



Ce roman est un livre d’ambiance, noir, glauque, moyenâgeux, envoutant. Il m’a profondément remué, par les mots, la violence, sa sombre poésie qui nous attire alors que l’on souhaiterait fermer le livre.



Je connais mieux maintenant le style éclatant de Cécile Coulon dont le talent littéraire m’a impressionné.



***
Lien : http://www.httpsilartetaitco..
Commenter  J’apprécie          369
Noir volcan

Cécile Coulon dans son plus beau rôle : poétesse.



Dans ses poèmes, Cécile Coulon nous parle de la vie, un peu à la façon de Raymond Carver, dont d'ailleurs elle reconnait l'influence. Pour elle, les situations les plus insignifiantes (comme boire une bière après une journée de travail), les gens les plus banals (le cinquantenaire divorcé), les paysages les plus communs (ainsi un bête mur de palissade se retrouve comme sujet de cantique) sont prétexte à poésie.



Mais il surtout question d'humanité :



« Je me promène parmi les miens et je ne les comprends pas ;



Dans leur maison, la nuit, au-dessus de leur lit,

Ils tracent au plafond deux colonnes : ce qui est bien d'un côté,

Ce qui est mal de l'autre. Ils rangent leurs gestes, leurs paroles,

Leurs pensées dans l'une ou l'autre de ces colonnes

Puis ils peinent à s'endormir, fixant ce plafond blanc,

Les yeux écarquillés, sans penser une seconde à rajouter

Une troisième colonne intitulée : ce qui est humain. »



Elle nous dit « Ils ne savent pas dehors que les toits des mauvaises tuiles abritent des palaces d'amour », car oui parler de la vie, c'est aussi et avant parler d'amour. Alors elle s'interroge « depuis quand est-ce devenu ringard d'être amoureux ? ».



Cécile Coulon écrit sur l'amour avec beaucoup de délicatesse, toute en modestie et en discrétion, ainsi elle « ne reste pas longtemps pour ne pas peser sur [n]os épaules nues, pour ne pas prendre la place qui n'est pas la [s]ienne ». Elle « aime en silence pour protéger ce qui est vrai » et « se cache derrière ses poèmes, parce qu'ils sont plus forts qu'elle ».



Une autre influence, c'est Sylvia Plath :



« Nous sommes si nombreux à nous taire

Quand de vives émotions nous déshabillent

Pour nous laisser là, nus et grelottant d'insécurité.

Nous sommes si nombreux à nous taire

Quand nous ne savons plus comment faire :

Personne ne nous a appris ce que cela signifie

D'être ravagé par la lumière. »



Ou encore :



« Comment faire pour choisir entre ce que je veux et ce que je dois :

Comment faire pour maintenir un pied brûlant

Dans une rivière glacée sans que l'eau ne perde

De sa fraîcheur et la peau de sa fièvre ?

Comment faire pour perdre et ne pas pleurer

D'avoir perdu ?

Comment faire pour apprendre que tomber

Est le meilleur moyen d'être au plus

Proche de cette terre,

Qui, elle,

Ne nous a jamais déçus ? »



La filiation avec Sylvia est moins évidente pour moi, même si on retrouve une certaine fragilité « un refus m'est atroce, les rares moments d'échec ont été suivis de journée plus longue qu'une mer sans vague ». Et de la colère, comme « je porte en moi les grandes violences de mon sang ». Et des paysages de landes et de solitude, de terres noires, de moutons et de brumes froides.



Cécile Coulon rejoint le panthéon de mes poètes préférées, entre Andrée Chedid, Sylvia Plath, Marina Tsvetaieva et Etel Adnan. Bravo, Madame.



Commenter  J’apprécie          363




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Cécile Coulon Voir plus

Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
862 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur cet auteur

{* *}