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Critiques de Céline Delavaux (27)
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L'Art Brut : Actualités et enjeux critiques

"L'Art Brut est un apex, une vue algébrique de l'esprit, un pôle vers lequel on tend..."

(J. Dubuffet)



"Vincent... !", s'est fâchée un jour Mme Capt.

"Encore un mot sur l'Art Brut, et tu vas te coucher sans dîner ! Et si vraiment tu as besoin d'en parler, fais-le avec tes amis, mais épargne-moi tes spéculations !"

Et voilà comment a vu le jour ce livre : "L'Art Brut, Actualités et enjeux critiques", qui regroupe les observations de plusieurs spécialistes sur l'évolution de ce courant artistique.

Mais d'abord - l'Art Brut est-il vraiment un "courant artistique" ? Oui et non...



Le sujet m'intéresse, et avant de me lancer dans cette laborieuse lecture, je pensais en savoir l'essentiel. L'appellation nous vient de Jean Dubuffet, qui (en 1945) commence à s'intéresser à la production des autodidactes, des marginaux et des mentalement dérangés qui créent pour leur propre plaisir, souvent poussés par un certain "besoin". Création hors système officiel et académique, à partir du matériel récupéré ou peu coûteux.

Ce n'est pas de "l'art naïf" à l'inspiration folklorique, ni "l'art ethnique" qui est en quelque sorte l'art officiel de telle ou telle ethnie, mais une création spontanée, originale et absolument libre de toutes les contraintes imposées par le diktat de "l'art culturel".

Mais voilà..

Depuis 1945 l'Art Brut (qui existe depuis toujours et qui est jusque là passé inaperçu) a fait son bout de chemin, et le récent engouement qu'il provoque nécessite d'éclaircir et de justifier sa position dans le monde de l'art actuel, et notamment sur le marché (ne tournons pas autour du pot !)

L'introduction de V. Capt, exercice verbal de haute voltige, m'a fait, hélas, réévaluer mes connaissances on ne peut plus brutes sur le sujet, en me laissant seule avec Socrate et son "je sais que je ne sais rien".



L'esprit à l'état brut, j'ai donc abordé le premier chapitre, "Axiologie d'une artification", qui se pose la question essentielle : à quel moment une oeuvre "brute" devient-elle une oeuvre "d'art", exposable et vendable ? Est-ce vraiment de l'Art ? Oui et non...

Peut-on le sortir de son contexte "marginal", sans en altérer la nature ? Oui et non...

Un artiste "brut", désire t-il lui même être connu ? Oui et non...

L'Art Brut peut-il être confondu avec l'Art Contemporain ? Oui et non... etc., etc.

Voilà le problème actuel de l'Art Brut, qui, sorti des hôpitaux psychiatriques et des ateliers miteux des autodidactes est subitement devenu un "produit" difficilement qualifiable, car une fois officiellement présenté au public et soumis aux critères, il va perdre une partie de son essence et de sa "brutalité". On va créer de nouvelles appellations : "Outsider art", "Art singulier", pour le différencier des autres formes qui ne désignent, après tout, qu'une seule et même chose.



Le livre n'est pas inintéressant, mais il tergiverse beaucoup et les phrases sont souvent pleines d'un pompeux rien, car toutes ces questions sont loin d'avoir une réponse claire. L'Art Brut en train de s'officialiser est devenu un peu comme ce mythique serpent Ouroboros qui dévore sa propre queue.

Mais quelques articles restent intéressants (le cas de Gaston Chaissac et les portraits de quelques autres artistes, accompagnés d'illustrations sporadiques), et on peut comprendre la perplexité des galeristes et commissaires d'exposition face à cette production hors-normes.



D'ailleurs, ces expositions originales attirent toujours un nombreux public... Est-ce que cela veut dire que l'Art Brut actuel (y compris virtuel, désormais) est en train de s'"institutionnaliser" ? La réponse est encore oui et non; et même l'un des derniers chapitres, qui s'interroge s'il vaut mieux exposer ces oeuvres dans une salle entièrement noire ou entièrement blanche reste indécis.



Je remercie donc les éditions Antipodes de m'avoir adressé ce livre lors de la dernière masse critique, en me posant la dernière question : le livre m'a t-il vraiment apporté quelque chose de plus que l'addiction à l'aspirine et la tête remplie de questions ?

Oui et non. Donc 2,5/5.

Peut-être un conseil : si vous avez envie de créer, faites ! Même un autodidacte peut devenir un artiste honnête en pratiquant, mais pas un "artiste brut". Lui, il est né tel quel, avec son étrange génie. Mais peu importe, car vous serez toujours l'un ou l'autre, et c'est ça qui est bien !
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Le musée impossible : La collection des oeuvr..

je bouillonne de colère !!! Je viens de terminer une critique sur cet ouvrage captivant du "Musée impossible"...

Et avec les joyeux mystères de l'informatique.... elle s'est évaporée... tout en étant comptabilisée dans Babelio. Bref du temps perdu à refaire... Agaçant !!



Diligentée pour dénicher un cadeau pour une camarade , peintre à ses heures de liberté, mais n'ayant que peu de temps pour lire... je me suis réjouie de dénicher cette publication originale, beau livre presque caché tout en haut du rayon Beaux-arts d'une librairie, proche de chez moi.

Un oublié... que je suis ravie d'avoir capté, en apprenant de plus, que ce livre n'est plus disponible chez l'éditeur....



Idée en effet originale d'aborder l'Histoire de l'Art en nous narrant les destinées singulières de 40 chefs-d'oeuvre, que , pour des raisons multiples, nous ne pouvons plus voir, ni admirer.

Que ces œuvres soient cachées dans les collections privées, ou aient été volées, transformées, ou pire, détruites....



40 histoires qui ressemblent à des mini-enquêtes...ou histoires à suspens !!



Un très beau voyage à travers des siècles de création artistique, dont le Stradivarius de la violoncelliste, Erica Morini (volé en 1995), un très éloquent auto-portrait de Frida Kahlo avec le portait du Docteur Farill, par Gisèle Freund (cliché caché), les Boudhas de Bâmiyân, détruits par les Talibans le 12 mars 2002, des œuvres volées, comme "Le Garçon au gilet rouge" de Cézanne, un "Portrait d'un jeune homme" de Raphaël, les joyaux disparus des Romanov, ou "Les Ménines" de Velasquez (tableau qui en cachait un autre)



Quelque peu frustrée de devoir me séparer aussi rapidement de cet ouvrage captivant qui nous fait aborder le destin parfois insolite des œuvres artistiques...par un biais inhabituel.



Nous avons le bonheur par ce beau livre d'admirer 40 réalisations artistiques , dans les domaines les plus différents : peintures, sculptures, tapisseries, joaillerie, photographies, célèbre instrument de musique (Un Stradivarius), etc.



Une mise en page à la fois très soignée, et inhabituelle, sur papier glacé, dont certaines parties sur fond noir, qui donnent un relief supplémentaire aux œuvres, des polices de caractères différentes, mettant en valeur différents niveaux de lecture. In-fine, un index des artistes nous est proposé.

Une lecture, une découverte qui m'ont fait passer un très bon moment, riche tant en informations qu'en "délice des yeux"...

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L'Art Brut : Actualités et enjeux critiques

Pour être claire dès le départ, il ne s'agit pas là d'un livre conçu pour faire découvrir l'Art Brut et présenter le concept ainsi que son histoire (oui, du coup, ça fait pas envie, dit comme ça). C'est précisé en avant-propos, on a là un ouvrage destiné à un public déjà averti, et si j'ai bien saisi, à un ouvrage qui cherche surtout à susciter des vocations, et s'adresse donc essentiellement à de futurs chercheurs. Par conséquent, si vous avez envie de lire quelque chose pour aller à la découverte de l'Art Brut, ce n'est pas le livre qu'il vous faut - il y a pour ça d'autres publications parfaitement adaptées à votre projet. Si, en revanche, vous n'êtes pas du tout chercheur, confirmé ou potentiel, mais que vous êtes amateur d'Art Brut, ou que vous vous intéressez à l'Art Brut sans être spécialiste de la question, vous pouvez y aller sans crainte. Je préfère mettre les choses au point, de peur que des lecteurs novices en Art Brut mais curieux (et c'est une bonne chose d'être curieux, contrairement à ce qu'on nous disait quand on était petits) ne s'engagent dans cette lecture et soient carrément rebutés par ce qu'ils y trouveront, car on y fait référence à des tas de choses et à des tas de gens que le lecteur est censé connaître ; il va de soi pour les auteurs que ce lecteur est déjà relativement coutumier de l'Art Brut. Songez donc au fait que le premier essai s'intitule "L'Art Brut : Axiologie d'une artification" et vous comprendrez peut-être mieux pourquoi je mets en garde le lecteur innocent et curieux qui s'aventurerait dans ce livre le sourire aux lèvres.





On a donc ici une publication de 2017, faisant suite à un colloque, composé de douze essais, plus une table ronde rapportée par écrit et un texte de Laurent Danchin, tout ça en à peu près 200 pages. Ce qui signifie que chaque essai comprend une douzaine de pages. Et douze pages, c'est court, surtout quand on a affaire à un sujet aussi brûlant que l'Art Brut, en vogue depuis quelques années au point que se développent hardiment les recherches mais aussi des galeries spécialisées et des musées, que les expositions se multiplient, ainsi que des festivals, biennales et autres trucs du genre, et qu'apparaissent de plus en plus d'artistes (on les appelle les "apparentés") se réclamant, sinon de l'Art Brut, du moins de l'art singulier, outsider, hors normes, etc. (les appellations, elles aussi, sont multiples, même si ce n'est pas une nouveauté ), tandis que, forcément, les prix des œuvres grimpent.





Le but de ce livre, c'est d'aborder des questions qui se posent actuellement dans le monde de l'Art Brut, et notamment celles de la "légitimité" de l'Art Brut, mais aussi de son utilité critique vis-à-vis de l'art. Je rappelle que, en effet, Jean Dubuffet, l'inventeur en 1945 de la notion d'Art Brut, était un rien ulcéré par ce qu'il appelait l'art académique (ce qui désignait à peu près l'art dans son entier, du moment qu'il était estampillé comme tel), et qu'il recherchait dans l'Art Brut un art contestataire (à prendre dans un sens très large), qui ne répondait pas aux critères, selon lui très étriqués et très bourgeois, de l'art. D'où sa définition de l'Art Brut, un art des reclus, des solitaires, des gens rejetés par la société et "indemnes de culture artistique" (dernier point sur lequel il me semble qu'il est revenu en partie au fil des années). Or, depuis Dubuffet et sa définition de l'Art Brut en 1945, sans oublier sa donation à la Ville de Lausanne en 1975, il s'est passé pas mal de choses et, comme il est rappelé dans la table ronde en fin d'ouvrage, on peut considérer que trois générations de chercheurs, mais aussi d'amateurs et de collectionneurs, ont fleuri.





Je vais donc m'attaquer, c'est bien le mot, à cette question des douze pages en moyenne par essai. C'est à mon sens le gros problème de l'ouvrage. le tout premier est signé Nathalie Heinich, sociologue à qui les autres auteurs du livre font beaucoup référence. Elle a travaillé sur l'art et sa réception, et sur le "passage à l'art", c'est-à-dire sur ce processus qui transforme un artefact ou tout un type de créations humaines en objet(s) d'art ; l'exemple typique, c'est la peinture : il nous semble aller de soi qu'une huile accrochée au Louvre est forcément de l'art, alors qu'il n'en allait pas forcément ainsi à l'époque de la réalisation de l'oeuvre. L'Art Brut a donc connu le processus appelé par Heinich "artification" : des productions considérées sans valeur, souvent données, abandonnées, voire carrément jetées soit par leurs créateurs eux-mêmes, soit par d'autres, ont acquis au fil du temps, selon certains critères (la fameuse "axiologie"), le statut d'oeuvre d'art. le sujet de l'artification de l'Art Brut est en soi tout à fait passionnant. le problème ici est que Nathalie Heinich passe pas mal de temps à expliquer sa méthode, quitte même à nous prendre un peu pour des idiots ; car oui, nous savons déjà que l'objet d'une étude scientifique doit être de préférence abordé et traité sans préjugés, on est quand même pas bêtes à ce point. Mais il semblerait que Heinich ait des comptes à régler avec Bourdieu, ce qui nous fait perdre du temps. Donc, en fin de compte, quand l'essai commence à devenir vraiment intéressant... eh ben, oh, zut, c'est terminé ! du coup, ça finit par ressembler à de la publicité de Heinich pour Heinich, d'autant qu'elle s'auto-cite énormément. C'est frustrant, et c'est en gros la marque de quasiment tout l'ouvrage.





Je passe vite fait sur l'essai de Pascal Roman concernant les processus psychiques de la création, qui, s'il tente tout de même de nous expliquer vite fait telle et telle notion, a finalement produit un texte destiné uniquement à des titulaires d'un doctorat en psychologie ; Gérard Dessons, dont j'avais juré ne plus lire une seule ligne après une mauvaise expérience, prend lui, pour ainsi dire, le contre-pied de son livre sur Maeterlinck : il est très compréhensible, mais enfonce des portes ouvertes avec beaucoup d'entrain. Car oui, on sait que les artistes dits "bruts" ont été longtemps sous-estimés, malmenés, ostracisés, marginalisés, instrumentalisés, etc., etc. Ce qui ne rend pas la conclusion de l'essai de Dessons logique, à savoir que, sous prétexte que les biographies d'artistes bruts ont été surexploitées pour la présentation de leur œuvres, le discours sur l'Art Brut relèverait de l'analyse littéraire. On exploite dans beaucoup de domaines artistiques (et également hors du champ des arts) les biographies d'auteurs pour l'analyse des œuvres, à tort ou à raison. Donc je ne vois pas bien ce qu'apporte l'essai de notre stylisticien.





Ce qui m'a fait bondir (mais je n'étais malheureusement pas au bout de mes peines), c'est l'essai sur l'Art Brut, les nouvelles technologies et YouTube. Là, il m'a paru clair que Charlotte Laubard ne savait pas très bien de quoi elle parlait. Elle a choisi comme sujet les création de madcatlady, dont elle dit un peu vite qu'elle est un véritable phénomène sur les réseaux sociaux (le nombre de vidéos vues ne va pas vraiment en ce sens, il n'y a qu'à faire un petite comparaison, au hasard, avec les vidéos de Tev - Ici Japon... sans parler des vidéos montrant des chats, hein). Ces créations, clairement non revendiquées comme de l'art par leur auteure, relèvent de la vidéo utilisant des logiciels courants de modélisation 3D facilement utilisables. Tout est bon pour nous faire passer madcatlady, dont on ne sait rien, pour une artiste tellement obsédée par son art qu'elle passe des dizaines d'heures sur chaque vidéo. Seulement les vidéos en question, qui je le redis, sont réalisées à partir de logiciels faciles à utiliser, font pour la plupart une ou deux minutes... Donc il faudrait vraiment ne pas être doué du tout pour en arriver à passer dix heures ou plus sur des vidéos de deux minutes ! Et tout est bon pour affirmer que les vidéos de madcatlady sont, il n'y a pas à tergiverser, de l'Art Brut. Là aussi, c'est tout sauf convaincant. Voilà qui m'a méchamment rappelé Mathilde Manchon, qu'ActuSF avait payée pour écrire un essai sur les lieux chez Lovecraft dans un ouvrage collectif, qui connaissait très mal Lovecraft et avait commis un texte terriblement creux et mauvais. Stop ! Il faut arrêter d'engager des étudiants en Master qui manquent de culture et d'expérience pour leur faire écrire des essais qui n'ont pas d'intérêt pour la publication, c'est pas leur rendre service et c'est pas sympa pour le lecteur. Mais il faut aussi arrêter de payer des universitaires qui n'ont rien à dire (ceci pour faire la balance avec Gérard Dessons).





Si l'essai sur une galerie d'art britannique issue d'un atelier d'art-thérapie en hôpital psychiatrique révèle également un manque d'expérience de Myriam Perrot, on voit tout de même qu'elle est bien renseignée sur son sujet ; mais comme la grande majorité des autres essais dans cet ouvrage, ça ne va pas assez loin, on est toujours frustré. Je ne vais pas tout décortiquer et je range donc à part trois essais beaucoup plus aboutis que les autres à mes yeux : ceux de Céline Delavaux, de Baptiste Brun et de Déborah Couette, tous trois membres du CrAB si je ne m'abuse. Celui de Céline Delavaux tend à démontrer que l'Art Brut, loin de n'être qu'une appellation ou un label, est bien un concept et reste donc tout à fait pertinent comme outil critique sur l'art, tout comme l'art contemporain, hypothèse qu'elle mène en bonne connaisseuse de Dubuffet qu'elle est. Celui de Baptiste Brun aborde la question de l'Art Brut en dehors de l'Occident. C'est un fait que Dubuffet ne présentait pratiquement que des artistes européens, voire nord-américains, via sa collection, ce qui lui a valu d'être accusé de post-colonialisme, entre autres. L'essai montre comme il était compliqué pour Dubuffet de définir ce qui relevait ou pas de son concept d'Art Brut parmi des œuvres de cultures qu'il connaissait mal, mais aussi comment on a pu élargir au fil du temps l'Art Brut à d'autres artistes que ceux d'abord repérés, en toute logique, en Europe, et ce que ça implique. Enfin, mon essai préféré, par Déborah Couette, concerne l'histoire de la scénographie de l'Art Brut. Où l'on voit que Michel Thévoz s'est pas mal contredit sur le sujet, et que si mettre en scène l'Art Brut selon une scénographie savamment pensée n'était pas une préoccupation de Dubuffet, c'est devenu un enjeu qui n'est pas sans conséquences sur la façon d'appréhender les œuvres et les artistes "bruts". Si c'est ce texte de Déborah Couette qui m'a le plus intéressée, c'est qu'il permet, au-delà de l'Art Brut, de réfléchir à la question de la scénographie des expositions et des musées en général.





Mais où est-ce qu'il est question du marché de l'art dans tout ça, hein ? Parce que c'est une question, tout même. Eh bien pas un essai n'y est consacré, si ce n'est plus ou moins celui de Myriam Perrot cité plus haut, à propos des liens entre art-thérapie et galerie dans un hôpital psychiatrique anglais. Mais nous avons bien une table ronde où l'on parle de la façon de présenter l'Art Brut mais aussi du statut économique des œuvres d'Art Brut. Et là, c'est le drame ! On découvre dans toute sa laideur le cynisme de Jean-David Mermod, collectionneur, et James Brett, collectionneur et galeriste. Car l'argent (et donc le prix qu'atteignent les œuvres "brutes") selon eux, on s'en fout, oh la la, quel sujet futile ! Facile à dire quand on est riche ; on n'a pas à se soucier de la notion d'art démocratique, du fait que les musées n'ont pas les moyens de se payer les œuvres que d'autres collectionnent, et on peut se permettre de jouer les grands mécènes en prêtant des œuvres tout en tenant des propos assez infects. Quant à Michel Thévoz et Sarah Lombardi, travaillant avec ces deux personnes, il leur est bien difficile de les contredire.





Cette critique est affreusement longue, j'en ai bien conscience. J'ai bien conscience aussi que l'ouvrage que je critique est destiné à ouvrir des pistes de réflexion plutôt qu'à approfondir en détail les différents sujets abordés. Il vise, je pense, à pousser les lecteurs vers d'autres livres, documents et outils de réflexion. Il n'empêche que ça n'est pas précisé dans la quatrième de couverture, et que ces textes peuvent tout autant susciter la frustration que donner l'envie d'aller plus loin. Pour le coup, il m'a donné envie de lire des essais de Nathalie Heinich et Céline Delavaux ; espérons que ça aura au moins autant d'impact, et même bien davantage, sur les autres lecteurs. Je ne tenterai pas de m'atteler à une thèse sur l'Art Brut pour autant, désolée ! Quoique je puisse changer d'avis si on me paie, futile comme je le suis, ou si on se montre très convaincant, par exemple en me disant que je vais apporter beaucoup à la recherche en me spécialisant en Art Brut, ce qui me semble plus que hautement probable.









Masse critique Non fiction
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Art brut. Le guide

Comment aborder l'Art Brut ? En voilà, une bonne question. À laquelle Céline Delavaux répond dès le début de son guide : par la méthode douce, c'est-à-dire en allant voir des oeuvres (encore faut-il pouvoir, mais c'est un autre sujet, et puis on peut toujours utiliser le web pour commencer), ou par la méthode choc... c'est-à-dire en lisant Jean Dubuffet avant toute chose (ce qui demande pas mal de volonté). J'aimerais bien savoir combien de personnes sont prêtes à adopter la méthode choc, quand même... En tout cas je n'en fais pas partie, Dubuffet viendra en son temps - bientôt, évidemment, comme tout ce que j'ai prévu de lire.





Et que lire sur l'Art Brut quand on veut s'y mettre, hormis Dubuffet, s'entend ? Les incontournables que sont les pavés de Lucienne Peiry ou Michel Thévoz ? Il faut déjà être bien décidé. Alors autre chose ? Oui mais quoi ? Serait-ce ce guide de Céline Delavaux qui va nous sauver ??? Parce qu'après tout, un guide, c'est ce qui paraît le plus adapté pour une introduction à l'Art Brut. Oui mais non. Je m'explique : je me pose à peu près toujours la question, quand je lis un livre, du lectorat ciblé. Ici, le titre semble s'adresser aux novices, aux curieux qui ne connaîtraient pas grand-chose de l'Art Brut. Or c'est un peu peu pus complexe. Déjà, on en arrive rarement à un livre sur l'Art Brut par hasard, sans avoir une idée de ce qu'est l'Art Brut- et c'est bien pour ça que je ne vous explique pas ce qu'est l'Art Brut (ce qui m'arrange bien, cela dit). Mais si on a une vague idée de ce qu'est l'Art Brut et qu'on veut ce qu'il y a de plus simple pour s'y mettre, est-ce que ce guide est la meilleure entrée ? Pour ma part, je conseillerais davantage Art Brut : L'instinct créateur de Laurent Danchin (une référence dans le domaine), dans la collection Découvertes Gallimard. Même si vous n'aimez pas cette collection. Et si vous voulez aller plus loin, alors passez à Céline Delavaux et à son guide, ce qui vous permettra d'avoir une vision globale et abordable de l'Art Brut et de glisser en douceur à des questions un peu plus complexes. Et, oui, j'ai bien conscience qu'en écrivant une critique sur un livre, je conseille d'en lire deux !





Le fait est que le guide de Céline Delavaux demande quelques notions de base, même si elle les reprend. Mais elle va plus loin qu'on ne le fait en général dans des livres de vulgarisation, car elle insiste sur des caractéristiques de l'Art Brut qui ne sont pas toujours mises en valeur ailleurs. Et essentiellement sur le fait que l'Art Brut est un outil critique pour penser l'art. Alors je vous vois venir si vous avez lu ma critique de Mondes (im)parfaits : "Ca y est, c'est sa dernière obsession en date, tout est outil critique, l'utopie et la dystopie, par ici, l'Art Brut par là, et bientôt elle va nous inventer un nouveau machin, du style Agatha Christie est l'outil critique idéal pour penser l'écologie." Donc, non, je n'ai pas perdu la tête et je ne raconte pas n'importe quoi pour faire la maligne ; ce n'est peut-être pas par hasard si j'ai enchaîné ces deux critiques, en revanche. Et si Céline Delavaux insiste effectivement beaucoup (au point que ça m'a paru parfois un peu lourd) sur l'Art Brut en tant qu'outil critique, c'est tout simplement que c'est au coeur de la réflexion de Jean Dubuffet. Ce qu'apporte ce livre que je n'avais trouvé que dans un essai beaucoup plus court de Céline Delavaux, c'est qu'avant de nommer l'Art Brut, avant de collectionner l'Art Brut, Jean Dubuffet travaillait à une critique de l'art qu'il considérait comme académique. L'Art Brut a été le vecteur, il a été l'outil qui lui a permis d'approfondir sa façon de penser l'art, qui était à contre-courant de la critique d'art officielle.





Par conséquent, je pense que vous voyez pourquoi je ne conseille pas de se jeter sur ce guide pour faire connaissance avec l'Art Brut. Cela étant, Céline Delavaux va bien vous initier à l'Art Brut, avec des chapitres sous forme de questions, telles que "L'Art Brut, c'est quoi ?" (question inévitable), ou encore "L'Art Brut, quel intérêt ?", histoire de ne pas se limiter à des clichés. Clichés qu'elle attaque d'ailleurs de front, avec les questions de l'art asilaire, du dessin d'enfant, de l'art contemporain, de l'art modeste, etc. Chapitres grâce auxquels on s'y retrouve mieux... et moins bien. Alors que je pensais avoir à peu près compris les différences entre Art Brut, art folk, art outsider, art-hors-les-normes (ah oui, ça fait peur toutes ces appellations, argh !) grâce à Laurent Danchin, je me retrouve avec une Céline Delavaux qui conclut que toutes ces appellations flottent encore et toujours dans un flou plus qu'artistique. Bon.





On trouvera aussi un chapitre lié aux thématiques qui reviennent dans L'Art Brut, un autre sur les processus de création mis en oeuvre dans l'Art Brut (où il est notamment question des matériaux, mais pas seulement), un sur les écrits bruts (car oui, les textes, c'est important dans l'Art Brut). Et également une liste de mots-clés histoire de ne pas se perdre, une chronologie qui se veut internationale et mentionne certaines ventes aux enchères, et, bien entendu, une présentation des incontournables de l'Art Brut : Aloïse Corbaz, Henry Darger, Adolf Wölfli, Augustin Lesage et j'en passe. Là, il ne me semble pas avoir appris grand-chose, et c'est la limite pour moi de cet ouvrage ; limite qui cependant ne concernera pas forcément les autres lecteurs. Et de toute façon, un guide sur l'Art Brut ne pouvait se passer de ce chapitre.





En revanche, j'ai beaucoup apprécié les références à pas mal d'artistes des années 2000-2010 (c'est tout l'avantage d'un livre sorti en 2018), que je ne connaissais pas pour la grande majorité, ainsi qu'à d'autres artistes plus anciens, mais bien moins mis en avant en général que les incontournables du dernier chapitre. Si j'ai quelques réserves sur la mise en page, alourdie par des petits encarts du type "À retenir", "Citation", "Ce que vous pouvez en dire", qui s'ajoutent tout de même à une iconographie abondante ainsi qu'à des textes qui n'ont rien de superficiel, l'ensemble est d'une qualité indéniable. En bref : si vous êtes déjà un tantinet accoutumé à l'Art Brut et amateur d'art, vous pouvez y aller. Si vous êtes curieux de mieux connaître l'Art Brut mais encore tout timide, lisez le petit livre de Laurent Danchin, puis attelez-vous à ce guide de Céline Delavaux.


Lien : https://musardises-en-depit-..
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Dubuffet, artiste et collectionneur d'art b..

Initialement ce livre est un livre pour enfants mais ne connaissant rien sur l'oeuvre de Dubuffet et sur sa vie, je l'ai lu avec beaucoup de plaisir comme si je mettais un premier pas dans son univers.



Dubuffet est un artiste atypique : il est autodidacte, il est critique par rapport aux artistes classiques qui s'appuie sur leurs ainés pour créer et il a bâti une oeuvre d'une impressionnante diversité du milieu des années 40 jusqu'en 1984.

Dubuffet ne peut pas laisser indifférent : ses portraits et autoportraits détonnent (il ne peint pas en faisant poser mais il observe ses modèles pendant un déjeuner ou un rendez vous et appelle sa méthode "la regardation"), il a inventé un jargon et un univers "L'hourloupe", il a pratiqué l'upcycling en faisant matière de tout ce qu'il pouvait récupérer dans la nature, il a construit une maison grandeur nature appelée Falbala.



La deuxième partie de ce livre est tout aussi passionnante car elle éclaire la notion d'art brut, notion inventée par Dubuffet. Tout au long de sa vie, Dubuffet se met en quête de dessins, peintures, sculptures, collages créés par les personnes qui ne connaissent pas l'histoire de l'art et qui n'ont pas pour but d'être exposées, appréciées.

Il rassemblera ainsi plus de 4000 pièces découvertes dans les hôpitaux et les prisons essentiellement et en fera don dans les années 70 à la ville de Lausanne qui a aujourd'hui un musée comprenant plus de 70 000 oeuvres d'art brut. Ce livre met en lumière une sélection d'oeuvres étonnantes d'art brut comme celles de Joseph Giavarini qui, dans sa cellule, a sculpté des "figurines avec de la mie de pain, qu'ils a vernies en les trempant dans de la colle."

Effet secondaire de ce livre : l'envie d'aller visiter un musée d'art brut !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Art brut. Le guide

Qu'est-ce que l'Art Brut ? Quelles sont ses oeuvres phares ? D'où vient-il ? Quel(s) message(s) et valeurs apporte t-il ?



L'expression a été imaginée par Jean Dubuffet par opposition même à la définition de l'art qui prévalait au début du XXe siècle et notamment à celles du Beau et du bon goût.



Il s'agit en quelque sorte d'ouvrir ses portes, de les élargir à de nouveaux champs, de nouveaux supports et matériaux, de nouveaux mélanges et à de nouvelles personnes.



Cela implique d'aller dans des lieux inusités, comme les asiles mais pas seulement, et d'y découvrir d'autres manières artistiques.



Dès lors, les oeuvres qui entrent dans cette catégorie sont très variées, de par leurs formes, leurs contenus ou encore les matériaux utilisés.



Cet ouvrage s'attache à définir les contours de cette notion complexe. Au-delà, il nous offre un parcours riche au milieu de ces oeuvres souvent étonnantes qui amènent en définitive à repenser l'art lui-même.



Des thématiques sont aussi déclinées : portraits, bestiaires, inventaires, moyens de locomotion, jouets, guerres, sexe... Si leur entrée peut paraître classique, il s'agit toujours de créer d'une autre manière !



L'ouvrage, beau, clair et élégant se terminent par une explication de mots-clés, des dates repères et 20 artistes phares avant de révéler les adresses où voir cet art brut.



A lire et à offrir !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Les grands discours de femmes qui ont chang..

Ouvrage très intéressant reprenant les discours de nombreuses femmes ayant lutté à travers diverses époques de l'Histoire pour des sujets tels que les droits humains, l'antifascisme, le droit de vote des femmes, le droit à l'avortement, l'égalité homme-femme et bien d'autres.



J'ai aimé la forme, le fait que l'auteure ne prenne pas position, cela m'a donné envie d'en apprendre plus encore sur ces luttes, et ces personnages emblématiques de l'Histoire.
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Dubuffet, artiste et collectionneur d'art b..

merci à Babélio et au éditions du Seuil pour ce joli cadeau!



Un beau livre d'art pour les petits et les grands.



Les petits apprécieront cette présentation d'un artiste tout à fait accessible dans un format maniable avec un texte simple, clair pas du tout intimidant.



1ère partie : JEAN DUBUFFET ARTISTE



Une double page par chapitre une page bleue et blanche : texte sur le bleu, très abordable en même temps précis et passionnant, images sur le blanc, en couleur



Les têtes de chapitre IMITER LES ENFANTS, TRITURER LA MATIÈRE? REDÉFINIR LA BEAUTÉ, COLLER ET ASSEMBLER, JOUER AU PUZZLE.....sont évocateurs pour arriver à l'intrigant HOURLOUPER LE MONDE



2ème partie : JEAN DUBUFFET COLLECTIONNEUR D'ART BRUT



même principe : une page orange , une blanche et des titres accrocheurs



CRÉER DERRIÈRE LES MURS, DEVENIR LE ROI DU MONDE? FAIRE FEU DE TOUT BOIS.....DÉFAIRE LE PORTRAIT



il s'agit de saisir ce qu'est l'Art Brut, de débusquer la création artistique là où on ne l'attend pas, donner envie de créer avec les matériaux les plus divers.



Les grands liront avec attention les textes passionnants, le livre est un bel objet mais pas que...



Une exposition à Pompidou avait montré l'étendue et la variété de l'oeuvre de Dubuffet. Elle m'est familière parce que j'aime la promenade sur les bords de l'Yerres qui longe la Closerie Falballa à Périgny-sur-Yerres, et par la statue monumentale à Vitry-sur-Seine en face du MacVal. Ce livre rétablit les aspects originaux et moins bien connus de la production de Dubuffet. 
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Dubuffet, artiste et collectionneur d'art b..

La Feuille Volante n° 1473 – Juin 2020.



Dubuffet, artiste et collectionneur d'art brut – Céline Delavaux - Seuil jeunesse.



Je remercie Babelio et l'éditeur de m'avoir fait parvenir cet ouvrage.



Dans le domaine de l'art, il est généralement admis que le novice commence par imiter les maîtres, c'est à dire les anciens, et ensuite crée et développe son propre style. Pour Jean Dubuffet (1901-1985)c'est un peu différent. Certes, à l'âge de 18 ans il s'est inscrit à l'école des Beaux-Arts du Havre où il est né, mais il s'y est vite ennuyé comme il sera déçu par cet enseignement quand il s'installera à Paris. Il poursuivra même une carrière de négociant en vins dans l'entreprise de son père et dans celle qu'il créera, sans pour autant perdre de vue son idée personnelle sur la peinture qu'il juge trop éloignée de la vie quotidienne. Il attendra cependant 41 ans pour s'intéresser à tout ce qui l'histoire de l'art refuse de voir, les dessins d'enfants, « les arts premiers », l'art populaire...Ainsi choisit-il de peindre des scènes familières, le métro, les magasins, les promeneurs et le fait en empruntant aux gamins leur fraîcheur, leur spontanéité, leur simplicité, leurs maladresses, oubliant volontiers les règles classiques de la perspective et des proportions, privilégiant les couleurs vives. Il pose même les les bases de son art personnel dans un livre où il promeut « la matière » qu'il emploie dans sa peinture y incorporant de la ficelle, du sable, des graviers… prétendant que ces matériaux donnent vie aux personnages, ce qui est ressenti comme une sorte de provocation… et provoque une surveillance policière ! Ainsi le terme « Beaux-Arts » atteint-il avec lui une sorte de paradoxe qui se manifeste dans les portraits pour le moins surprenants et loin des canons classiques qu'il fait de ses amis. Il ne leur demande pas de poser mais les observe au cours de la journée et les peint de mémoire, privilégiant une mimique, une expression, inventant ainsi un genre nouveau, comme une sorte de caricature, pas forcément apprécié du plus grand nombre. Ainsi « le nu », expression classique en peinture, prend-il une dimension pour le moins originale sous son pinceau, Dubuffet représentant le corps « des dames » non d'une manière traditionnelle qu'on rencontre dans les musées mais comme une vue intérieure, « un paysage mental » dont la complexité se retrouve dans le mélange de matières hétéroclites plâtre, colle, craie… Ce cheminement créatif se poursuivra jusqu'à sa mort dans sa volonté de peindre ses souvenirs personnels donnant des tableaux assez abscons. Il expérimente aussi l'art du collage, récupérant et agglomérant sur ses toiles ce que le hasard met sur sa route, ces assemblages faisant surgir une histoire, un ailleurs. Son imagination n'a pas de limites et le tableau final se dessine-t-il de lui-même comme un véritable puzzle. L'observation de la nature, l'habitude qu'il a prise d'incorporer à sa peinture des matériaux naturels l'amènent à réaliser de grandes toiles inspirées par la réalité même du sol qu'il foule, créant l'illusion d'un relief lilliputien. Paris, sa vie trépidante, ses magasins, ses passants ne pouvaient échapper à sa créativité mais cette volonté de représenter le mouvement se métamorphose dans une sorte de magma abstrait.

Vers la cinquantaine, la fascination du désert opère une évolution dans sa peinture et l'étude des langues bédouines qu'il retranscrit phonétiquement sans les comprendre l'amène à créer une sorte de « jargon » où la grammaire et l'orthographe suivent le sort de sa peinture, une véritable recréation. le hasard va faire évoluer son art et le faire devenir personnel privilégiant la représentation graphique des objets qu'il emploie, les dessinant d'un simple trait noir stylisé, leur attribuant seulement deux couleurs, créant ainsi meubles et immeubles, faisant de lui un sculpteur, un architecte. Il a aussi été un collectionneur d' « art brut », cette facette cachée de la créativité, commune à des gens autodidactes, marginaux et souvent malades psychiatriques qui portent en eux une souffrance et l'exorcisent par la création d'un monde imaginaire. Cet art rejoint « l'art moderne » et Dubuffet en a été de promoteur. C'est un ouvrage passionnant et très pédagogique qui permet d'aborder cet artiste, sa volonté de marquer son temps et de faire évoluer la peinture.

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La vie en design

Un premier abord très favorable pour ce livre : j'aime beaucoup le format tout en longueur, les couleurs flash de la couverture. Ce que j'aime moins c'est la reliure avec colle et coutures apparentes. Cela n'a pas l'air de mauvaise qualité (encore qu'il faille voir dans la durée) mais c'est clairement moche.

Pour le corps du livre, chaque objet étudié se tient en 3 doubles pages. Sur les 2 premières, on trouve la fiche d'identité avec les informations phares : nom, papa, lieu de naissance, couleur, matériau, taille, frères et sœurs, fonctions, signe particulier et un dessin pleine page.

Sur les pages suivantes, on a un petit historique des objets "designés" de la même famille : les chaises, les stylos ou les vélos. Les dessins sont fidèles, les infos peu nombreuses mais pertinentes, et le basculement vers le format à l'italienne est assez sympathique. Les objets étudiés sont variés et intéressants : chaise "Panton", radio "Tykho", jeu "Kapla", stylo "Bic Cristal"...

Un documentaire classé jeunesse, mais comme souvent, un documentaire qui peut convenir à tous les curieux, quelque soit l'âge, qui souhaitent apprendre 2/3 choses essentielles sur le design sans se fader un pavé indigeste et abscons.
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Les grands discours de femmes qui ont chang..

Cette compilation de portraits de femmes s'articule autour d'un axe : celui des discours. Y sont présentées 20 femmes, autrices d'autant de discours qui ont changé la face de l'histoire. Après une courte synthèse de leur vie et le contexte dans lequel elles ont prononcé leur discours est inclus tout ou partie de celui-ci.



Détail que j'ai apprécié, ces femmes ne sont pas idéalisées : sont évoquées notamment la formulation de la loi Veil sur l'avortement autorisé en « situation de détresse », la passivité de Aung San Suu Kyi face au génocide des Rohingyas et la politique étrangère impérialiste d'Hillary Clinton.



Il s'agit d'un très bon ouvrage de synthèse, une parfaite entrée dans le féminisme ou de la documentation scolaire adéquate pour un exposé (le livre a d'ailleurs été initialement publié dans une maison d'édition jeunesse). Et ce à petit format et petit prix.
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Dubuffet, artiste et collectionneur d'art b..

Merci à Masse critique et Babélio de m'avoir fait parvenir ce livre de la collection "Seuil Jeunesse". Ce petit album contient deux parties : l'artiste puis la deuxième : le collectionneur. Méconnu, Debuffet a vraiment commencé sa vie d'artiste à 41 ans. Pour lui, l'essentiel est de ne pas copier ce qui a déjà été fait et s'inspirer du réel, utiliser la matière. Explications très simples pour un artiste très diversifié et pas forcément facile à comprendre. Là, on comprend mieux sa démarche même sur ses "hourloupes" si complexes.

Dans la deuxième partie, nous découvrons l'art Brut, un art qui ne répète pas le passé, qui est en dehors de tout modèle précédent, faits par des personnes en hôpital psychiatrique, en prison, mediums.

Une bonne façon de découvrir cet artiste dont on voit souvent les créations sculpturales dans les villes sans rien connaitre sur son auteur.
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Lumière : La lumière dans l'art contemporain

Un excellent ouvrage bien documenté et extrêmement bien illustré sur l'usage de la lumière en art contemporain : de sa représentation à son usage en tant que médium.

Installation, art vidéo, sculpture, théâtre, performance, peinture, photographie... l'auteur brosse un panorama artistique international rapide et efficace des formes et symboles que revêt la lumière (ou son absence).

Le lecteur y découvre des grands noms de l'art contemporain plus ou moins ancien : Peter Klasen et son hyperréalisme, Pierre Soulages et son outrenoir, Orlan et Nam June Paik pour l'usage des télévisions, Bill Viola pour l'art vidéo grand spectacle ou plus récents comme Laurent Pernot et ses sculptures poétiques, Olafur Eliasson ou Anne Veronica Janssens pour des installations "climatiques".

Je peux que saluer le travail éditorial très qualitatif donnant une place remarquable aux reproductions (quoi de mieux pour se plonger dans une installation) d’œuvres et de vues d'expositions.
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Art contemporain

Ce bel ouvrage explique de manière ludique et pertinente les différents courants ou thèmes abordés par l'Art contemporain. A lire en famille, en prévision de l'ouverture du centre Pompidou a Metz.

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L'Art Brut : Actualités et enjeux critiques

Disons-le tout de suite : Ce livre se destine avant tout à ceux et celles ayant déjà des connaissances et un intérêt pour l’art, voire pour l’Art brut directement - sans être totalement inaccessible par les néophytes pour autant (certains passages leur sembleront peut-être soporifiques). L’art brut est un sujet pointu, et bien plus complexe que son concept le laisse entendre, ce que les auteurs démontrent avec brio, certes pas forcément de la manière la plus claire et concise possible. Mais ces spécialistes ont le mérite de faire le tour du sujet et d’apporter matière à réflexion et éléments de réponse autour des théories et questionnements de Dubuffet.

Au final, ce livre permet de mieux comprendre les enjeux de cet art (opposé par nature à l’art académique) face aux musées, au marché de l’art, aux autres formes d’Outsider art, au primitivisme, à l’art contemporain, et même à Internet.



Ma note pour un adepte des arts plastiques : 4/5

Pour un néophite : 2/5.



Livre découvert à l’occasion d’une opération Masse critique.
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Art brut. Le guide

C'est une excellente introduction à un sujet qui me passionne que nous offre ici Céline Delavaux, docteur en lettres et cofondatrice du Crab (Collectif de Réflexion autour de l'Art Brut).

Jean Dubuffet, l'inventeur du terme disait : "Le vrai art est toujours là où on ne l'attend pas.Là où personne ne pense à lui, ni ne prononce son nom. L'art déteste être reconnu et salué par son nom, il se sauve aussitôt ". Alors comment l'approcher sans qu'il se sauve ? Céline Delavaux nous propose plusieurs chemins complémentaires : par la chronologie, les thèmes des oeuvres, des biographies... et surtout un joli démontage d'idées reçues, permettant d'affirmer la singularité de l'art brut et son caractère mouvant, fondamentalement indéfinissable.
Lien : https://vu-des-collines.blog..
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La vie en design

ce livre est très passionnant ! surtout quand on est en école d'art des connaissances comme celle ci aide, la taille du livre ma un peu gêné
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La vie en design

Un beau livre au format et à la mise en page originaux qui développe la notion de design à travers dix objets emblématiques.

Chaque objet présenté est avant tout l'occasion de revenir sur l'histoire de son évolution : quand et par qui a-t-il été inventé ? comment a-t-il évolué au fil du temps ? Car un designer "innove plus qu'il n'invente" : ce sont bel et bien les contraintes liées à l'objet, et surtout l'utilisation que l'on en fait, qui poussent l'homme à l'améliorer.

Ainsi, après la présentation sur une haute double page (le livre fait environ 30 cm) de l'objet "vedette" sous forme de carte d'identité, le texte bascule en format paysage pour nous décrire les principales étapes de son évolution - autrement dit, comment en est-on arrivé à cette forme, cette taille, cette couleur actuelles. Le design, s'il est avant tout esthétique, est en effet fortement lié à la technologie (le thème est d'ailleurs inscrit dans le programme scolaire depuis plusieurs années). Il a, par exemple, fallu dix ans à Verner Panton pour concevoir sa chaise : à l'époque, on ne savait pas encore manipuler le plastique pour lui faire prendre la forme voulue.

Il en résulte un livre à la fois clair, simple mais instructif, et rempli d'anecdotes. On apprend ainsi que le stylo-plume, ancêtre du stylo à bille présenté, a été développé par Waterman suite à un incident précis : une tache d'encre sur un contrat qui s'est trouvé perdu ! Ces courts flash-back historiques sont accompagnés d'illustrations très réussies, et font de cet ouvrage un livre agréable à feuilleter et que l'on peut re-parcourir à l'envi.
Lien : http://www.takalirsa.fr/la-v..
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La vie en design

Pour aborder un tel sujet, les auteurs ont déjà tout misé sur l’apparence du livre : tout en hauteur, avec un dos carré à la reliure cousue apparente, une couverture pop au doux vernis, lecture à la française et à l'italienne alternativement ; une belle fabrication pour un ouvrage sur le design. Nous découvrons les objets de la vie quotidienne qui nous entourent, comme le stylo bic, le stabilo, la fourchette, sans penser que ces objets ont été les réflexions d’artistes et inventeurs. Nous oublions parfois la somme d’ingéniosité que ces objets quotidiens représentent !
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Fernand Léger : La parade des couleurs

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Ce documentaire nous introduit très habilement dans l'univers étrange de Fernand Léger et nous donne des clefs pour aborder ses tableaux. On découvre un peintre féru de mécanique qui pose un regard admiratif sur les travailleurs. Dans son oeuvre transparaît la passion avec laquelle il les observe dans leurs attitudes et leur quotidien à l'heure du progrès industriel. Ses peintures laissent également entrevoir l'espoir qui refait surface après les désastres de la guerre. Céline Delavaux nous familiarise au travail de Fernand Léger et rend son oeuvre accessible aux plus jeunes. Le travail éditorial sur la maquette et la couleur est une véritable « mise en bouche », il aiguise la curiosité du lecteur qui a envie d'en savoir plus sur un peintre injustement délaissé. Ce bel ouvrage, porté par l'enthousiasme de l'auteur, permet de sensibiliser les adolescents à l'art de façon ludique et intelligente. Michelle Brillatz
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