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Citations de Céline Denjean (277)


Le moustachu marqua un temps d’arrêt, comme hésitant à poursuivre ou cherchant comment formuler la suite.

– Quand elle a repris connaissance, elle se trouvait dans sa baignoire. Elle s’est alors rendu compte qu’elle était totalement emprisonnée par… une sorte de sarcophage de sangles et qu’elle ne pouvait pas crier parce qu’un bâillon lui obstruait la bouche. L’objet a été récupéré par la scientifique, précisa-t-il.
– L’objet ?
– Le fameux bâillon. C’est… c’est un truc utilisé par les fétichistes, expliqua-t-il, une grosse boule suffisamment molle pour épouser le palais, que l’on enfonce dans la bouche, et qui est maintenue par une sangle, vous voyez ?
Louise et Violaine se contentèrent d’un vague oui de la tête. Le récit prenait une drôle de tournure : une femme bondée et bâillonnée dans sa baignoire !
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Mû par l’instinct, Anthony poussa davantage la porte, suffisamment pour que son regard s’accrochât au reflet que lui renvoyait le grand miroir mural, au-dessus du lavabo. Il laissa alors échapper un glapissement de surprise, et son cœur cogna douloureusement. Puis l’urgence de la situation lui dicta sa conduite.
L’adolescent se précipita dans la salle de bains et referma immédiatement le robinet de la baignoire. Le niveau du bain rougi par du sang avait atteint la bouche de Mme Ducuing et flirtait avec ses narines. Sans son aide, elle allait se noyer ! Dans une série de gestes maladroits et paniqués, il tenta alors d’attraper le corps immobile de la femme dont les yeux suppliants roulaient dans leurs orbites, témoignant qu’elle était parfaitement consciente. Mais le corps lui échappa à plusieurs reprises, et Mme Ducuing but la tasse. Après trois vaines tentatives d’extraction, l’adolescent parvint à ordonner ses idées. Il plongea son bras dans la baignoire et finit par trouver la bonde. Le siphon glouglouta et le niveau de l’eau commença à baisser.
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Je le comprends avec effroi, c’est ici que s’ouvre le chapitre de ma nouvelle vie, une vie qui porte déjà en elle toutes les promesses du calvaire.
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Le silence entre eux avait toujours constitué leur plus solide rempart. Ils n’avaient jamais parlé de toutes ces choses qui fâchent. Les accords étaient tacites, les trahisons implicites, les recriminations voilées et les limites à ne pas franchir sous-jacentes. Un véritable carcan de non-dits auquel elle-même avait pleinement souscrit, tant il devient impossible, passé un certain cap, de mettre des mots sur une situation.
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- C'était mon fils. Je n'avais que seize ans.
Violaine sentit une vague d'émotion la submerger et lutta pour retenir ses propres larmes. Elle venait de comprendre : l'autopsie, la femme enceinte, l'enfant mort...autant d'éléments miroirs qui fragilisaient Louise en même temps qu'ils l'incitaient à s'acharner dans cette enquête. A faire justice en somme. Elle observa son amie, sa fragile posture, son dénuement, ses larmes séchées par le vent qui laissaient des sillons brillants sur sa peau.
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Ils parvinrent essoufflés au quatrième étage sans ascenseur et un grand échalas aux allures de geek leur ouvrit la porte. Avec sa silhouette longiligne, sa tignasse rousse en bataille et ses lunettes cerclées d’acier noir, l’étudiant en informatique semblait tout droit sorti d’une BD pour adolescents. Il tira négligemment sur son jean trop ample pour le remonter sur ses hanches et les invita à entrer. Le minuscule studio sentait le café et le renfermé, et trahissait le peu d’enthousiasme de son occupant pour les tâches ménagères. Bastien Krimer débarrassa le clic-clac du fatras qui le recouvrait et les deux flics s’assirent. À sa manière de ronger les peaux mortes autour de ses ongles, le jeune était visiblement nerveux
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Les policiers regardèrent Bertrand Pom, une grande perche filiforme, se faufiler derrière les bâches et disparaître. Malgré ses cinquante ans, Pom avait l’air d’un adolescent avec son jean taille basse tire-bouchonné au niveau des chevilles, ses Doc Martens sans lacets et sa démarche dégingandée.
— Bon, va falloir qu’on se tape la visite à la famille, expliqua Urbain.
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À ses yeux chaque vérité proclamée constituait en soi une arme potentielle de destruction.
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Pour le moment, nous sommes six. Six filles réparties dans des chambres spartiates situées à l'étage. En haut comme en bas, les fenêtres sont protégées par des tasseaux vissés au bardage extérieur. 
Joy et Victoria accoucheront très bientôt, elles sont les deux plus anciennes. Kebe - enceinte de quatre mois - a débarqué ici il y a deux semaines. Et Favour - enceinte de trois mois -, Hellen et moi sommes venues grossir les rangs. Mais, contrairement aux autres filles, Hellen et moi ne sommes pas enceintes : nous n'avons pas choisi d'être ici. La conclusion s'impose d'elle-même : nous avons été vendues aux trafiquants. Nos familles nous ont sacrifiées pour assurer la survie du plus grand nombre... D'après ce que j'entends de la bouche des autres filles, un ventre et une matrice lucrative, et un bébé, une marchandise comme une autre. Au Nigeria, un petit garçon se vend mille trois cents dollars et une petite fille, neuf cents dollars. C'est le prix dont s'acquittent les couples riches et infertiles de notre planète, pour combler leur impérieux besoin de parentalité.
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Au Nigeria, un petit garçon se vend mille trois cents dollars et une petite fille, neuf cents dollars. C'est le prix dont s'acquittent les couples riches et infertiles de notre planète, pour combler leur impérieux besoin de parentalité.
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D'après ce que j'entends de la bouche des autres filles, un ventre et une matrice lucrative, et un bébé, une marchandise comme une autre.
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Nos familles nous ont sacrifiées pour assurer la survie du plus grand nombre...
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Joy et Victoria accoucheront très bientôt, elles sont les deux plus anciennes. Kebe - enceinte de quatre mois - a débarqué ici il y a deux semaines. Et Favour - enceinte de trois mois -, Hellen et moi sommes venues grossir les rangs. Mais, contrairement aux autres filles, Hellen et moi ne sommes pas enceintes : nous n'avons pas choisi d'être ici. La conclusion s'impose d'elle-même : nous avons été vendues aux trafiquants.
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À bout de souffle, elle file au plus vite, soutenant son ventre protubérant. Elle trébuche, chute, se relève en criant de douleur et de rage, mais reprend sa course folle. Parce qu’elle veut sauver sa peau.
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Spectateur impuissant, il suivait la funeste tentative de sauvetage, tandis que, autour de lui, la nature continuait de se déchaîner, indifférente aux tourments des hommes.
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Lui qui n'avait jamais rencontré la moindre difficulté à l'école mesurait désormais l'impact colossal du défaut d’enseignement. L'absence des savoirs rudimentaires, comme la lecture et l'écriture, le non-accès à la culture -chansons, textes, peintures, films, informations et tutti quanti- rendaient très difficile le développement d'une pensée autonome. Finalement penser était un combat qui supposait la possession de certaines armes!
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Un brouillard rampant léchait le sol jusqu’à un petit mètre de haut avant de s’effilocher dans l’air en fines volutes. Au loin, tapies derrière le voile de brumes, les caravanes commençaient à s’éveiller, émaillant l’aube naissante de halos de lumière fantomatiques. De temps en temps, le coassement d’un crapaud ou le cri d’un rapace striait la chape silencieuse de la campagne.
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Par expérience, je sais que pour remonter jusqu’à la vérité, il faut suivre la piste des mensonges.
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Avec un type de sa trempe, les possibilités sont multiples ! Une rivalité du milieu ? Un règlement de comptes lié à une mafia de la drogue ? Ou même, une élimination par ses prétendus amis terroristes pour sécuriser leur réseau, pourquoi pas ?
Peu importe, Éloïse, tout le monde se fout royalement de connaître la vérité concernant l'exécution d'un malfrat !
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La tête me tourne à force de ressasser. Ma langue est aussi lourde que le silence qui écrase l'atmosphère. Dehors, la neige a redoublé d'intensité. Elle floute ma vue et tisse un voile protecteur et irréel qui me sépare de la férocité de mon existence. Je ne vois plus rien, ni le paysage, ni l'abîme insondable qui s'ouvre à mes pieds... La neige n'a pas encore fondu, alors je me plais à croire que son duvet immaculé ne disparaîtra pas, dissimulant à jamais les cadavres qui jonchent mon jardin secret.
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