AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Céline Spierer (72)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le Fil rompu

Énormément de qualités littéraires dans ce premier roman d’une jeune scénariste nommée Céline Spierer, née à Genève et vivant à New York. J’en avais engagé la lecture sans idée préconçue, avec la réserve de rigueur lorsqu’on se lance dans l’inconnu, je l’ai terminée avec un réel enthousiasme.



Entre New York et l’Europe centrale, Le Fil rompu entremêle sur quatre cents pages les fils de plusieurs intrigues déroulées sur plus d’un siècle et bouleversées par les deux guerres mondiales. La construction du roman, méticuleusement élaborée, est ambitieuse et complexe, peut-être un peu trop. Dans cette fiction en forme de vaste puzzle, le risque est de désorienter le lecteur, notamment dans les cent ou cent cinquante premières pages, car l’auteure s’y montre aussi prolixe sur des personnages accessoires et leur vécu profond, que sur les personnages clés de la narration.



Mais finalement, une fois les pièces du puzzle toutes posées, les péripéties, dont certaines dénotent une belle imagination, s’avèrent d’une cohérence absolue.



Le scénario de surface est assez classique. New York, 2015. Une dame âgée d’origine étrangère vit en solitaire, au jour le jour, entourée d’objets qui pourraient raviver une mémoire de plus en plus lointaine. Elle se lie d’amitié avec un jeune voisin, intrigué par les secrets qu’il subodore dans son passé. La sensibilité du jeune homme, ses qualités d’observation et d’écoute lui permettront de reconstituer l’histoire de la vieille dame et de son ascendance.



Son histoire ne manquera pas d'expliciter, dans les toutes dernières pages, le mystère affiché en préambule du livre, celui des six tableaux d’un peintre inconnu, enlevés à prix d’or par un acheteur anonyme lors d’une vente aux enchères. La narration comporte aussi son « côté polar » avec, dans les premières pages, deux meurtres qui ne seront élucidés que bien plus tard.



Le cœur du roman est une sorte de saga, l’histoire de trois femmes d’une même lignée. La première, Katarzyna, une jolie femme blonde aux yeux bleus, quitte toute jeune la Pologne en 1913, secrètement enceinte. A New York, dans le Lower East Side, point de chute des immigrants européens, elle épouse un jeune homme juif brassant des affaires aussi illégales que prospères, et se convertit au judaïsme. Après sa mort brutale, vingt ans plus tard, leur fille Edith fait le chemin inverse et part en Pologne en quête d’un éventuel père biologique. La propre fille de celle-ci, Magda, née à la veille de l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie, devra à son apparence physique, qu’elle tient de sa grand-mère, de survivre à Dresde pendant la guerre dans des conditions stupéfiantes.



Trois femmes, trois destinées qui se suivent, mais en rupture, sans rien pour les relier ; trois tempéraments fondamentalement différents, que l’auteure analyse en profondeur avec une finesse subtile. Katarzyna, que l’on ne découvre qu’après sa mort, est une femme secrète et inaccessible. Edith, au caractère sombre et tourmenté, sera brisée par la guerre et l’occupation nazie. Magda, petite fille à la résilience inflexible, s’adaptera à toutes les circonstances, en observant les personnes qui l’entourent d’un même œil juste, lucide et froid.



Une immersion très bien rendue dans le New York d’avant les années trente et dans les territoires du Troisième Reich. Le vocabulaire est riche, la syntaxe légère. La prose de Céline Spierer est très soignée, tant pour s’insérer dans la tête et dans le cœur des personnages, que pour décrire les environnements. Sa qualité littéraire rend le roman très agréable à lire et de plus en plus captivant au fil des pages.



Une construction ambitieuse, une cohérence sans défaut, une écriture ciselée. Cela témoigne, chez l’auteure, de beaucoup de talent et de beaucoup de travail.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
Commenter  J’apprécie          531
Noyade



L’histoire secrète d’une famille américaine, les Haynes, répartis sur trois générations et une période d’un demi-siècle (1970-2021).



À en juger par la piscine sur la couverture du roman en combinaison avec son titre, le lecteur s’attend à un drame familial résultant ou non d’un acte violent et criminel.

Céline Spierer a cependant avec son ouvrage "Noyade" une toute autre ambition : la dissection des fils qui apparemment lient les membres d’une famille riche et unie.



Cet objectif évoque le sujet du chef-d'oeuvre de l’auteur néerlandais, Herman Koch, "Le Diner" de 2009, quoiqu'en moins cynique et choquant.



À l’occasion du barbecue annuel des Haynes, sous la supervision sceptique et méfiante d’Elizabeth, la matriarche de la famille, ses 4 enfants Winston, Jacquelyn, Sean et Rose avec leur partenaire et descendants, se réunissent autour d’une table somptueusement garnie pour savourer les finesses culinaires patiemment préparées par l’aînée des filles Haynes.



Pour l’auteure un setting rêvé pour nous présenter un à un les 12 Haynes, de la matriarche Elizabeth jusqu'au bambin Thomas.



Une entreprise qui requiert une solide connaissance psychologique, bien entendu.

Et personnellement, je pense que c’est exactement cet approfondissement réussi des protagonistes qui constitue la qualité principale du roman.

La précision psychologique ensemble avec une formulation des plus heureuses font que les différents protagonistes nous deviennent si réels comme s’il s’agissait de vieilles connaissances.



Quelques exemples : Emma, l’épouse de Sean, est "une beauté timorée" comme sortie d’un tableau de Vermeer. Mathilde, la femme de Winston, "souffre de problèmes médicaux aussi changeants que la direction du vent" et peut s’éloigner avec "cette assurance altière qu’engendre parfois la colère". L’oncle John, le beau-frère d’Elizabeth, est si différent, "différent d’une façon qui capte l’attention et force le respect". Jacquelyn ne peut s’empêcher de discerner chez sa sœur Rose "une opacité similaire à l’eau d’un marais".



Un roman passionnant qui m’a donné envie de lire "Le fil rompu", l'autre livre de cette auteure, originaire de Suisse et résident actuellement à New York, qui a eu également d’excellentes critiques littéraires.

Commenter  J’apprécie          522
Noyade

Réunie pour un barbecue, la famille Haynes se presse dans les jardins d’Elisabeth, la matriarche respectée de cette dynastie américaine. Les quatre couples maîtrisent à merveille les conventions sociales et familiales mais dans le secret de leur cœur, ils sont presque étrangers les uns aux autres.

Chacun est rongé par un problème existentiel avec en prime l’ombre ambigüe d’un oncle extravagant. Ils sont tellement préoccupés par leur propre situation personnelle qu’ils en oublient les dangers d’une piscine sans surveillance qui attire tellement le petit Thomas.

Chronique d’un drame annoncé, ce roman intimiste et élégant interroge sur les relations au sein d’une famille et sur la difficulté d’être soi-même au-delà des apparences.
Commenter  J’apprécie          320
Le Fil rompu

Premier de la maison d'Ormesson.

Ca n'était pas à lire en ce moment car les passages nazis n'engendrent pas l'allégresse.

Néanmoins, cette jeune auteure mérite les félicitations pour cette œuvre si bien écrite et qui nous fait voyager entre l'Est et l'Ouest de 1912 à aujourd'hui.

Le fil rouge reste madame Janick, adorable vieille dame qui aura la chance d'avoir la visite un jour d'un jeune ado voisin qui s'attachera à cette belle personne et la conduira sur son dernier chemin.

Ces aller-retour de guerre en guerre, des US à la Pologne, des vies détruites, des histoires d'amour, le basculement d'un pays dans l'horreur, tout est raconté dans la douceur.

Une bien belle œuvre !





Commenter  J’apprécie          160
Le Fil rompu

J'ai emprunté ce livre auprès de ma médiathèque car j'en avais entendu parler par l'une des rares booktubeuses que je suis. Je l'ai vu en rayon, je me suis dit, "tiens, pourquoi pas". Je l'ai donc ouvert sans attente particulière, je savais simplement qu'il était possible que je passe un bon moment. Et quel bon moment j'ai passé!



Passé les trente ou quarante premières pages, qui peuvent sembler complexes et un poil longues, j'ai eu beaucoup de mal à le lâcher.



Une vieille dame cache dans son appartement (je ne trouve pas de verbe plus adéquat) des toiles achetées anonymement aux enchères des années plus tôt. Il s'agit des six seules toiles d'un peintre désormais disparu. Son jeune voisin les trouve "par hasard", la vieille dame décide de lui raconter leur histoire, et par truchement la sienne.



Céline Spierer m'a fait voyager à travers le temps et à travers l'espace, de New York aux plaines enneigées de l'Empire russe, en passant par Berlin et la Pologne; elle m'a conviée à un voyage que je ne suis pas prêt d'oublier, peuplé de rencontres et de personnages parfois attachants, parfois mystérieux, d'autres fois encore remplis de contradictions.



La narration, qui peut paraître déroutante dans sa réalisation de prime abord, est parfaitement maîtrisée, toutes les pièces du puzzle se trouvent à la bonne place. L'écriture est belle, à la fois simple et aérée, sans fioriture mais pourtant soignée. Céline Spierer, dont il s'agit ici du premier roman, sait raconter des histoires, et a su toucher mon cœur de lectrice avec cette histoire dans l'Histoire.



Si vous aimez les jolies plumes, si vous aimez l'Histoire, si vous aimez les secrets et les sagas sur plusieurs générations, si vous aimez les romans aboutis, ce livre est fait pour vous. Je ne peux que le conseiller.



Lu en juin 2021
Commenter  J’apprécie          130
Noyade

Il ne m'aura fallu que quelques pages pour être complètement accrochée par l'histoire de la famille Haynes. Une famille aisée qui se retrouve autour d'un brunch dans la maison d'enfance où règne encore toute puissante leur mère Elizabeth. Ses quatre enfants en couple avec pour certains leurs enfants, une dynastie américaine qui joue beaucoup sur les apparences. On explore avec délice les secrets de famille et les non-dits. Chacun des protagonistes trimballe de lourdes valises qui ne demande qu'à exploser. Un moment d'inattention et Thomas, le plus petit des Haynes justifie à lui seul le titre du livre. La construction du roman est fabuleuse, dès les premières lignes le drame est annoncé. En partant de ce moment on remonte le temps pour voir défiler une galerie de portrait ou le faux semblant s'efface petit à petit pour faire la lumière sur le cœur des Haynes. Il y a aussi plusieurs fantômes, comme le père défunt, ou l'oncle absent qui ont joué un rôle important dans leur construction. La différence de personnalité qui s'exerce entre frères et sœurs, leur psychologie ne peut que passionner tant elle est révélatrice de leur vulnérabilité à tous. Une étude de caractère fort bien menée. On tourne les pages et chaque révélation vient nous percuter, l'atmosphère se fait de plus en plus lourde. On a accès aux souvenirs d'enfance des protagonistes, à leur jardin secret, c'est touchant, parfois éprouvant. Il suffit de gratter un peu du vernis social pour voir apparaître les fractures et les cicatrices. Un huis clos familial, trois générations côte à côte, viennent se livrer avec pudeur. Avec la matriarche on monte d'un cran dans la psychogénéalogie. Vous l’aurez compris j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette comédie humaine à tout point de vu, pour le meilleur comme pour le pire. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
Commenter  J’apprécie          120
Noyade

Ce roman n’est pas l’histoire d’une noyade mais celle d’un naufrage. Car c’est bien au naufrage de la famille Haynes auquel on assiste, dans ce huis clos aux allures de pièce de théâtre.



C’est Elizabeth, la mère veuve vivant dans l’ombre du père défunt, qui reçoit dans la maison familiale, ses quatre enfants, leurs conjoints et leurs enfants pour l'incontournable barbecue annuel.



Dans ce quartier résidentiel de New-York, chacun de ces couples vit aisément, à la hauteur de l’image de la grande bourgeoisie qu’à véhiculé le père durant toute leur vie, avec « l’argent, le prestige, le pouvoir, au cœur de leurs préoccupations ».



Mais, tutoyant la cinquantaine, les enfants de cette fratrie véhiculent tant de remords, de secrets voire de traumatismes, que ce repas va s’avérer être celui de trop, dans lequel le poids du passé va faire craquer la carapace laborieusement construite par chacun.



Céline Spierer raconte avec brio cette histoire familiale, mêlant savamment le passé et le présent, pour nous révéler progressivement un florilège de non-dits qui, durant des années, a permis de passer sous silence des incestes, des spoliations, des adultères et même des meurtres.



Le petit Thomas, innocence victime de la trop grande assurance de cette famille, va tristement illustrer les remarques telles que « Il fallait bien qu’ils payent un jour leur présomption, cette arrogance des riches à se croire immunisés contre le danger ». Mais face au drame, on réalise avant tout qu’aucune façade, si bien brillante soit-elle, ne protège de la vraie vie et de ses risques.



Un roman intimiste et humain qui dénonce une classe sociale de la réussite et des apparences dont l’éthique ne s’embarrasse pas des valeurs morales sans lesquelles les individus seraient tout bonnement livrés à la loi du plus fort.



Très bien construit, ce deuxième roman de Céline Spierer est pour moi avant tout, une captivante étude de société.
Commenter  J’apprécie          120
Noyade

Un roman qui se lit d'une traite. On plonge dans la famille Haynes autour de la matriarche Elizabeth. Chaque personnage va prendre la parole et livrer ses souvenirs marquant au sein de la famille et des secrets qu'ils ont jusqu'alors tus. Sur toile de fond : un accident à lieu lors du repas dominical familial. Personne n'a vraiment envie d'être là et un enfant échappe à leur attention. On le comprend depuis le début et on remonte le temps pour comprendre les liens qui interagissent entre eux.

Un livre facile à lire mais pas vraiment original. On a envie de savoir si les secrets seront dévoilés et si le pardon effleura les lèvres d'Elizabeth. Les personnages sont vraiment bien décrit et le lecteur ressent leur bouleversement.

Une auteure à suivre. Merci à Masse Critique pour cette belle découverte.
Commenter  J’apprécie          110
Le Fil rompu

Haute couture romanesque pour un tissu d’histoire cousu en trois générations, Céline Spirer déploie un long fil sur un siècle de tragédies et de reconstructions depuis presque les monts Oural jusqu’à outre-Atlantique.



Ethan, un jeune adolescent new-yorkais vit avec ses sœurs et sa mère avec la tristesse d’avoir vu son père une dernière fois en mangeant une glace sans jamais le revoir. La famille est morose suite à ce départ sans explication, sans aucune nouvelle et la mère sombre souvent dans une mélancolie lugubre, s’il fallait nommer une couleur pour la définir ce serait un gris cendré.



Dans un autre appartement, vit une vielle dame répondant au nom de Janik et ne fréquentant personne. Sa démarche est indécise, ses vêtements inadaptés et pourtant il lui reste une noblesse dans sa façon de bouger, de regarder. Par hasard, Ethan et Madame Janik se rencontrent dans la cour de l’immeuble et pour la première fois un étranger sera invité à franchir le seuil de son appartement, une habitation à l’aspect désordonné mais où sont renfermées dans une pièce close des toiles achetées aux enchères il y a près de quarante ans. Les échanges sont sibyllins mais peu à peu les deux êtres prennent confiance, les confidences vont suivre.



Avec beaucoup de flash back, le lecteur découvre l’existence d’une Katarzyna, originaire de Kalisz en Pologne et réfugiée aux Etats-Unis, au début du XX° siècle, où elle rencontrera un jeune homme ambitieux et peu scrupuleux qui adoptera néanmoins l’enfant qu’elle porte. Une petite fille va naître, Edith, qui cherchera à connaître sa véritable histoire après l’assassinat de sa mère. Mais lorsqu’elle part à la recherche de ses origines dans l’Est de l’Europe, la montée du nazisme devient effroyable avec comme conséquence une guerre dévastatrice. Comment Edith va-t-elle pouvoir s’en sortir et qui est réellement cette Madame Janik ?



Si votre serviteur est loin d’être un amateur des sagas familiales, c’est pourtant avec une attention toute particulière qu’il a avalé ce roman fleuve coulant sur les terres polonaises et allemandes, puis se jetant dans l’Atlantique pour amplifier le récit époustouflant de trois générations prises dans les tourbillons de l’histoire.



Un roman qui surfe sur les sentiments cachés, les blessures inguérissables, le silence des voix et les non-dits des âmes à la fois errantes et emprisonnées par le vécu.



Beaucoup d’émotions également entre la relation qui se forme entre un jeune garçon, d’une grande maturité, et cette dame âgée si craintive et si peu portée aux confessions. Les descriptions des attitudes de deux protagonistes sont si précises et détaillées que ce n’est plus un livre qui est devant vos yeux mais un écran où se déroule une épopée livresque.



Quant à l’écriture, c’est une broderie, des mots piqués sur les fluctuations des destins, un raccommodage minutieux pour réparer tous les fils cassés par les mains destructrices des hommes.
Lien : https://squirelito.blogspot...
Commenter  J’apprécie          110
Noyade

Voilà clairement le livre le plus américain d’une autrice suisse que j’ai pu lire.



OK, Pour le côté ricain, le livre se passe au États-Unis et la riche famille Haynes qui se prélasse au bord de la piscine donnent immédiatement un ton à la Bret Easton Ellis (la coke en moins), ou alors une famille à la "Meet Joe Black" (les névroses en plus). Mais il y a plus que ça. L’écriture, le style et récit très scénarisé, quasi cinématographique qui navigue constamment entre différentes périodes brosse un tableau très étasunien de cette famille dysfonctionnelle.



Une très belle réussite que cette noyade dans une famille étouffée par les secrets et les non-dits
Lien : https://www.noid.ch/noyade/
Commenter  J’apprécie          100
Le Fil rompu

Un titre plein de possibles, je crois d'ailleurs qu'on aurait pu dire les fils rompus. Car c'est bien de cela qu'il s'agit dans cette histoire coincée dans l'Histoire ; malgré ces ruptures, Mme Janik retrace son histoire qui a débuté en plein cœur de la Shoah, du côté allemand et qui s'achève à New York, en 2016.

C'est une histoire en demi-teinte, oscillant entre tendresse et traumatismes de guerre, entre silences pleins d'allusions aux exterminations en masse qui ont permis à des personnes peu scrupuleuses de s'approprier biens et êtres humains au titre de droit du vainqueur !

Tout est écrit sur le même ton, ce qui en fait une lecture plutôt agréable même quand on sait ( on sent) qu'il s'agit de violences.

Céline Spierer a su créer ces liens entre les trois femmes qui étoffent son propos, des prémisses de la 2ème Guerre mondiale jusqu'en 2016, en passant par la Pologne, l'Allemagne et les Etats-Unis. J'ai bien dit liens et non pas fil rompu, car si, de fait, il y a des ruptures dans cette saga, l'auteure nous conduit de main de maître jusqu'à Ethan qui incite Madame Janik à dérouler la bobine.

J'ai beaucoup apprécié ce choix d'écriture qui n'est ni mièvre, ni désorganisé, comme on pourrait le penser à première vue, mais qui laisse le lecteur construire pièce à pièce le puzzle jusqu'au tableau final. C'est une façon de voir cette tranche d'Histoire qui me convient tout à fait.
Commenter  J’apprécie          100
Le Fil rompu

Voici un livre fort plaisant et très bien construit!

Tout commence avec un extrait du New York Times ou l'on parle d'une série de tableaux dont les prix se sont envolés lors d'une vente aux enchères de la maison Sotheby's et dont l'acheteur a préféré rester anonyme...

Pour comprendre pourquoi ces tableaux ont ainsi déchainé les passions, il va falloir démêler les fils de l'Histoire... Car c'est bien d'Histoire avec un grand H dont il va être question à travers les destins tourmentés de 3 générations de femmes.

Chaque chapitre est comme une pièce d'un puzzle qu'on vient ajouter et ce n'est vraiment qu'à la toute fin que le tableau final nous apparaît. On sent que tout est parfaitement pensé et maitrisé.

Je ne peux que le recommander.
Commenter  J’apprécie          100
Le Fil rompu

Le Fil Rompu est un roman à l’intrigue bien construite qui transporte littéralement le lecteur. Je me suis sentie happée par l’histoire dès les premières lignes. Tout commence avec l’achat de tableaux très onéreux. Et de fil en aiguille, nous voici entrain de découvrir l’histoire de Madame Janik qui se confie à Ethan. C’est donc un récit de vie et une traversée de l’histoire qui nous est livrée. De la période de l’avant-guerre, à l’invasion des nazis, le lecteur voyage littéralement d’un continent à l’autre, suivant des personnages aussi attachants les uns que les autres.

Vous l’aurez compris, ce récit palpitant a su conquérir mon cœur et j’ai littéralement dévoré le roman. Il faut dire que tous les ingrédients sont réunis : rebondissements, suspens, amour et amitié se mêlent et s’entrechoquent dans un récit tendre et envoûtant.

Les personnages sont très attachants. Madame Janik se dévoile au fil des pages et tout un pan de sa personnalité se met peu à peu à jour. Son amitié avec Ethan est le fil conducteur de tout le roman et c’est au fur et à mesure de leurs rencontres que l’on découvre l’histoire des fameux tableaux. L’amitié entre ces deux êtres que tout opposé est là aussi touchante. Finalement, leur rencontre les aura tous les deux aidé à avancer et tourner la page d’une partie de leur vie.

J’aime profondément les récits de vie et les personnages plein d’humanité. Avec Le Fil Rompu, j’ai donc été complètement exaucé. De plus, le style de l’auteure est très agréable. J’ai aimé ses tournures de phrases simples et efficaces ainsi que son écriture délicate.

Bref, c’est un vrai coup de cœur qui mérite 5 plumes.
Lien : https://aufildesplumesblog.w..
Commenter  J’apprécie          100
Le Fil rompu

Une belle histoire à l'écriture soignée, qui nous emporte dans sa toile et qui m'a fait passer un très bon moment de lecture.

Ethan est un jeune adolescent timide et réservé, dont la vie chez lui a perdu toutes couleurs depuis le départ brutal de son père. Il observe souvent sa voisine, une vieille dame à la coiffure impeccable mais au manteau trop grand et défraîchi, nourrir les pigeons dans la cour de leur immeuble. Alors qu'un courrier de cette Mme Janik arrive un jour par erreur chez lui, il décide de franchir le seuil de la porte de sa voisine. Très vite, ces deux personnes que tout semble opposer vont se comprendre et se lier.

Le titre du livre, "Le fil rompu", le résume je trouve parfaitement, faisant écho au destin de nos personnages : au fil de la vie qui parfois se rompt brutalement, au fil de la mémoire qui s'étiole le temps passant. Une histoire très riche, nous faisant remonter le temps sur trois générations, qui aborde de nombreux thèmes intéressants. Céline Spierer livre pour moi un très bon premier roman que j'ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          90
Le Fil rompu

Trois femmes sur trois générations sont les héroïnes de cette grande histoire dans laquelle Céline SPIERER construit, avec maîtrise et sensibilité, le fil de vies qui ont traversé les deux grandes guerres du XXème siècle.

Juste avant l’invasion de la Pologne par les allemands, Katarzina émigre en 1913 en Amérique alors qu’elle attend un enfant.

En 1943, dans la Pologne occupée, Magda, une petite fille enlevée à sa mère, est adoptée par un couple d’allemands nazis qui l’ont choisie pour son physique aryen.

Dans son immeuble du quartier de Manhattan, la vieille Madame Janik se lance en 2015 dans le récit de son incroyable vie à son jeune voisin Ethan avec qui elle se lie d’amitié.

Des femmes belles et volontaires qui traversent les mers et les guerres pour se forger une place dans le monde et élever leurs enfants. Des destins hors du commun animés par un mélange de volonté et de fragilité que l’amour met à rude épreuve.

Le récit, qui se déroule sur plus d’un siècle, prend sa source avec la vente aux enchères, en 1978, des tableaux d’un peintre polonais, représentant tous une ravissante jeune fille, pour lesquels l’acquéreur inconnu a payé un prix exorbitant.

Dans un délicat et savant puzzle, l’histoire se met en place au fil des pages et les nombreux allers et retour dans le temps, que maîtrise à la perfection l’auteure, éclairent chaque fois un peu plus le fil de cette saga familiale.

Une belle réussite pour ce premier roman de Céline SPIERER qui m’a passionnée et m’a fait vibrer d’émotion.
Commenter  J’apprécie          90
Noyade

Chronique de Flingueuse : Le billet de Chantal pour Collectif Polar

J’ai la chance de participer au grand Prix des lecteurs 2024 Pocket, et c’est dans ce cadre que j’ai découvert ce titre, qui pourrait, ma foi, évoquer un bon vieux polar. Disons-le tout de suite, ce relativement bref récit est d’une lecture plaisante sans provoquer forcément cette addiction délicieuse qu’on aime ressentir dès les premières pages d’un roman.

Le titre cependant m’a fait de l’œil et tient ses promesses puisque dès le premier chapitre, il y a bien chute dans une piscine. Ce premier chapitre est assez habile, car le lecteur vit la scène à travers les yeux du personnage concerné, un enfant, et si, bien sûr, on se doute de ce qui va arriver, une atmosphère de jeu et de joie voire de ravissement s’installe malgré tout, qui contraste fortement avec la suite.

Plantons le décor : une belle et grande maison, une famille réunie un peu formellement autour de l’aïeule de la famille… une banale journée de fête familiale autour d’un barbecue ? Pas tout à fait ! La fratrie réunie, chacun avec son conjoint et, éventuellement, sa progéniture, n’est pas si heureuse que ça de passer une journée dans la maison d’enfance, et surtout, sous le regard aigu d’Élizabeth, la matriarche. On le comprend bien vite, chacun a ses secrets, passés ou actuels, chacun s’y enferme farouchement, tout en s’efforçant de donner l’image de la sérénité ou de la normalité. Secrets et mensonges, qui pèsent sur le quotidien de tous, ce pourrait être aussi le titre du récit.

Le lecteur suit tour à tour chaque personnage et en sait donc plus sur chacun que les personnages eux-mêmes entre eux. Un certain suspense s’installe, dû à des fausses pistes, des paroles ambigües … Un personnage du passé joue un rôle important, l’oncle John, dont on sent qu’il n’a pas eu une conduite exemplaire.

Le récit se déroule sur peu de temps. Les retours en arrière, les scènes qui se croisent, l’atmosphère assez pesante qui s’installe, font que l’on a envie de savoir la vérité des relations entre ces frères et sœurs, leurs conjoints, connaître leur vrai visage.

Voilà une lecture qui peut évoquer un film comme Festen. Les caractères sont bien développés et qui sait ? on peut se retrouver parfois dans tel ou tel personnage. Qui n’a pas subi les foudres parentales ! Le drame annoncé par le titre servira de déclencheur, et chacun pourra peut-être, finalement, évacuer ses peurs et obsessions.

Noyade se lit bien, et si l’on aime les situations bien nouées, ce roman sera apprécié !


Lien : https://collectifpolar.wordp..
Commenter  J’apprécie          70
Noyade

Noyade.

Si le titre n'était pas aussi abrupte, on penserait à une réunion de famille.

Un peu légère, avec quelques règlements de compte évidemment.

Mais la famille Haynes cache bien des secrets.

A commencer par la matriarche, Elizabeth.

Elle domine son petit monde avec un regard acerbe, quoique parfois teinté d'amour. Mais il faut bien creuser pour le déceler.

Autour d'elle, 4 couples qui tentent de faire bonne figure.

Des rôles de composition pour cette réunion à laquelle personne ne tenait.

Les masques tomberont -ils ce soir ?



Entre trahisons, subterfuges, secrets de famille, Noyade nous entraîne dans le sillage des Haynes. Dissection de la famille qui peut parfois ressembler à la dissection du couple dans Anatomie d'une chute. Les liens qui se font et se défont, et surtout les faux semblants !

Un huis clos familial où le naufrage, malheureusement, risque bien d'arriver...

Commenter  J’apprécie          70
Noyade

Une fratrie réunie un samedi ensoleillé dans le jardin de la belle demeure de la matriarche autour d’un barbecue, une sœur apprêtée et sexy, une sœur mère au foyer, as des fourneaux, un frère qui a réussi en tant que juge, une mère tirée à quatre épingles en toute circonstance, voilà le tableau idéal d’une famille américaine aisée. Une famille parfaite en apparence seulement.



En effet, la famille Haynes est habituée à respecter des codes sociétaux, et des bonnes manières pour sauver les apparences jusqu’à s’emplir de non-dits et de secrets aux conséquences dramatiques. Chacun joue un rôle de composition selon l’éducation qu’il a reçue pour répondre à des obligations familiales et de représentation envers la société. Mais finalement, se connaissent-ils vraiment ? Ont-ils réellement envie d’être là, ensemble en ce samedi ?



Durant cette journée, chacun, dans sa tête, va se souvenir de son enfance, de sa jeunesse. Un point commun à toutes ses pensées envahissantes et marquantes : leur oncle dont la présence et la proximité étaient importantes à une époque de leur vie. Des souvenirs marqués par l’inceste, la mort, l’adultère…



Pendant que l’autrice détricote les secrets de cette famille, un nouveau drame, annoncé dès le prologue s’apprête à survenir. Car dès le début, on sait ce qui va arriver dans ce beau jardin. La tension est présente : en passant des souvenirs de l’un à ceux de l’autre, Céline Spierer parvient à instaurer une atmosphère pesante.



L’écriture de Céline Spierer est fluide et agréable. Elle nous invite à pénétrer les pensées et les souvenirs des quatre frères et sœurs. Jusqu’à avoir le sentiment de les connaître mieux qu’ils ne se connaissent entre eux. On plonge dans les évènements dramatiques qui ont marqués leur vie et qu’ils ont gardé pour eux-mêmes durant plusieurs décennies jusqu’à devenir presque des étrangers les un pour les autres. Le beau tableau familial n’est qu’illusion.



Noyade est un huis-clos familial qui dénonce les dérives d’une famille aisée pour laquelle les apparences ont plus d’importance que de rétablir les vérités. Mais quel est le prix à payer pour ces silences qui préservent leur réputation ? Le drame qui se prépare va-t-il leur faire prendre conscience de ce dysfonctionnement ?



En bref, Noyade est un roman à la construction intelligente qui révèle les failles et les secrets d’une famille. Un drame psychologique sur fond familial qui interroge sur l'importance de la communication au sein d'une famille et sur la part de responsabilités des uns et des autres.
Commenter  J’apprécie          70
Le Fil rompu

Tout aurait dû me plaire dans ce récit de belle facture doté d’une belle écriture, de phrases bien construites, d’une histoire cohérente et de sujets traités intéressants et pourtant, je m’y suis profondément ennuyée. Je me doute que l’auteur a beaucoup travaillé sur le texte, mais je n’ai pas accroché. J’ai cependant poursuivi ma lecture pour découvrir le ou les mystères et avoir pensé au final : tout cela pour ça. D’autant que le dernier retournement de situation ne m’a guère plu.

Il y a, à mon avis, 100 pages de trop, comme dans de nombreux romans actuels. Je sais que les histoires personnelles de chaque protagoniste vont se rejoindre, mais que de digressions sans intérêt. Je suis restée en lisière sans éprouver d'empathie envers les individus. Il y a une véritable atmosphère, mais le récit reste fade et plat. Et puis l’auteur laisse tomber ses personnages sans que l’on sache vraiment ce qu’ils deviennent passant de situations en situations et j’ai trouvé cela désagréable.



Commenter  J’apprécie          70
Noyade

J'avais lu le précédent livre de l'auteure et j'avais beaucoup aimé, j'étais donc contente de la retrouver dans cette sélection pour le Prix des lecteurs Pocket.

Le genre est ici très différent et même l'écriture, ce qui explique peut-être en partie que je n'ai pas réellement accroché à cette histoire...

L'histoire se déroule lors du barbecue familial annuel ou un drame va se passer. Tout au long du roman on alterne avec les différents membres de cette famille ce qui nous permet de découvrir leur histoire propre et les relations compliquées qu'ils peuvent entretenir les uns envers les autres.

Le problème c'est qu'il y a beaucoup de membres dans cette famille et que le livre est assez petit... Ainsi j'ai eu plus le sentiment de visualiser la bande-annonce d'une série, avec une présentation rapide des personnages. De plus le drame évoqué au début est presque oublié au moment ou on revient dessus.

Je sors donc assez frustrée de cette lecture car selon moi il y avait du potentiel mais il m'a manqué une certaine densité.



"Noyade" ou "Petits mensonges, trahisons et conséquences".

Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Céline Spierer (311)Voir plus

Quiz Voir plus

hunter x hunter

Comment s'appelle le père de Gon ?

ganno freets
gann freecs
gin freecs
ginne freets

10 questions
137 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}