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Citations de Chester Himes (276)


- Tu sais quoi, gars ? […]. Je m'sens bien.
- Quand on se sent bien, c'est signe de mort, […].
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- Oui, monsieur, mais vous êtes loin d'être aussi pauvre que moi. Si seulement elle se montait à zéro, ma fortune ! Mais ce que je possède, c'est zéro moins l'infini.
- Il est trop tard pour pleurer sur ton sort, Jackson.
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Vous pourriez avoir un brin d'pitié, tout d'même ! [...] La pitié, ça soulève les montagnes !
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Les policiers, croyant qu'il accomplissait quelque rite cabalistique, restèrent un instant indécis. Goldy [...] sentait Slim trembler à côté de lui et cherchait désespérément à neutraliser les deux flics tout en empêchant Slim de répéter son mensonge au sujet d'Imabelle et de l'hôpital. [...]
- P't-êt' bien qu'y sont allés icicaille, se hâta d'ajouter Goldy, sans donner le temps aux agents de répéter leur question.
Là-dessus, avec sa croix d'or, il dessina dans l'air deux cercles.
Les agents le dévoraient des yeux, fascinés. Ils connaissaient maintes sectes étranges à Harlem et, dociles aux ordres de leur chef, respectaient les convictions de la population noire. Mais cette bonne soeur, décidément, semblait plutôt vouée au culte du démon.
Enfin, l'un des policiers se décida à demander d'un ton grave :
- Par où ---- caille ? croyant parler le langage de la religieuse.
- Les voix du Seigneur sont rudes, répliqua-t-elle.
Les flics échangèrent des regards.
- Faut qu'on y aille, déclara le premier agent.
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Il y a de nombreux risques, en prison, mais le plus grand est celui de l'amitié.
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La liberté est à quinze mètres, se dit-il. Et je vais mettre vint ans à les parcourir.
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La prison réelle était celle qui lui revenait sans cesse en mémoire : une prison de cachots obscurs et humides, d'os moisis et de chaînes rouillées, la prison du comte de Monte-Cristo, de Jean Valjean, de saint Paul. La prison réelle était dans son esprit.
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- Comment s'habille-t-il? demanda Fossoyeur.
- Comme je viens de dire; des vieux bluejeans, un maillot de corps, des baskets; il a toujours l'air de sortir d'une poubelle.
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Les jeunes gens surgissaient brusquement du seuil des taudis plongés dans l'obscurité, du fond des impasses, de derrière les voitures en stationnement, des escaliers remontant des sous-sols, chargeaient vers la police, lançaient des légumes pourris, des détritus variés, des pierres et des briques s'ils pouvaient en trouver, et quelques œufs pourris aussi, mais le moins possible, parce qu'il fallait qu'un œuf soit vraiment en décomposition pour cesser d'être bon à Harlem ; provoquant la police, faisant des grimaces, tirant la langue, chantant « Crève donc blanchiotte ! » Leurs corps s'agitant sur des rythmes absurdes, lestes, agiles, insaisissables, mus par une excitation hystérique qui leur conférait l'air de pantins en folie. Les flics transpirants aux visages rouges dans leurs uniformes bleus, avec leurs casques blancs, zébraient l'air brûlant de la nuit de leurs longs bâtons blancs, comme s'ils exécutaient une version dansée et policière de West Side Story, et plongeaient pour éviter les projectiles volant de toutes parts, surtout pour ne pas recevoir d'ordures dans les yeux ; puis c'était à leur tour de se mettre en chasse et ils poursuivaient les jeunes Noirs qui faisaient volte-face et s'enfuyaient pour se dissoudre à nouveau dans l'obscurité. [...]
- Pour eux, c'est jamais qu'un jeu, dit Ed Cercueil.
- Non, pas du tout, contredit Fossoyeur. Ils expriment leur opinion.
Tandis que les efforts de la police se trouvaient détournés vers un groupe de garçons et de filles qui venaient de lancer une opération de harcèlement sur la 125è Rue, une bande de jeunes gens un peu plus âgés s'élança de l'ombre à l'assaut d'un supermarché au milieu du bloc, avec des bouteilles de bière et des barres de fer. Les vitrines volèrent en éclats. Les jeunes se précipitèrent pour piller, tels des moineaux picorant avidement des miettes sous le bec d'oiseaux beaucoup plus grands.
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Mais cette nouvelle génération de jeunes Noirs avec leur comportement de spécimens de l'ère spatiale représentait pour lui l'inconnu. Pourquoi déclenchaient-ils des émeutes, pourquoi provoquaient-ils la police des Blancs d'une part et composaient-ils des poèmes assez délirants pour désarçonner complètement un brillant intellectuel de Harvard de l'autre ? On ne pouvait pas tout mettre sur le compte des foyers brisés, du manque de débouchés, du chômage, de l'inégalité fondamentale, de la pauvreté, de la discrimination — ou encore du génie. La plupart étaient issus de ces taudis misérables qui n'engendrent guère le génie ou les rêves, mais il y en avait un certain nombre appartenant à des familles de la bonne bourgeoisie moyenne qui ne souffraient pas de façon aussi cruciale de l'inégalité. Et les bons et les mauvais, les finauds et les lourdauds constituaient tous les éléments d'un ferment racial: tous se retrouvaient parmi les membres d'une certaine opposition. Et ce n'était fichtrement pas la peine de perdre son temps à discuter pour découvrir le responsable : il n'y avait pas de responsable.
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Les habitants de Harlem étaient furieux comme seuls peuvent l'être les Harlemites. La municipalité de New York avait ordonné la démolition des taudis condamnés comme insalubres dans le bloc situé sur le côté nord de la 125ème Rue entre Lenox et la Septième Avenue et les occupants ne savaient pas où aller. Ceux des autres secteurs de Harlem étaient furieux parce que ces expulsés allaient leur être balancés dans les pattes et que les maisons de leur quartier deviendraient des taudis. En outre, c'était un bloc à usage commercial et les propriétaires des petites boutiques installées au rez-de-chaussée des bâtisses étaient également furieux parce que le loyer des nouveaux immeubles serait prohibitif. Le même problème se posait aux résidents, mais la plupart n'avaient pas encore songé à un avenir aussi lointain. Pour l'instant, le souci immédiat de retrouver un toit suffisait à les absorber et ils étaient ulcérés de se voir vidés de maisons où certains étaient nés, où leurs enfants étaient nés, où d'autres s'étaient mariés, où des parents, des amis étaient morts ; peu importait qu'on eût attribué à ces maisons l'étiquette : Taudis condamnés comme impropre à l'habitat. Ils avaient été forcés de vivre entre ces murs, dans toute cette crasse et cette indignité jusqu'à ce qu'ils aient fini par s'y adapter et maintenant on les jetait dehors. Cela suffisait pour provoquer une émeute.
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(...) on disait couramment à Harlem que le pistolet d'Ed Cercueil pouvait tuer une pierre et celui de Fossoyeur l'enterrer.
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- Je laisse tourner le moteur ? demanda-t-il.
- Pour quoi faire ? Tu veux qu'on te fauche ta tire ?
- Personne n'ira voler un corbillard.
- Parle pas de ce que tu sais pas. Les gens d'ici, ça volerait ses yeux à un aveugle.
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Si le Christ voyait les chrétiens qu'on trouve ici à Harlem, il n'aurait plus qu'à remonter sur la croix et tout recommencer.
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Tout être humain, quelles que soient sa race, sa nationalité, sa foi religieuse ou son idéologie, est capable de tout et de n'importe quoi.

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Ils aiment pas beaucoup qu’on tire sur les gens, même sans les blesser, et même, comme moi, avec des cartouches à blanc !
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Si les coups durs, c’était du fric, y a longtemps qu’ils seraient tous millionnaires, à Harlem.
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À Harlem les gens de couleur voient tous les jours, deux ou trois fois par jour, un nègre coursé par un autre nègre armé d’un couteau, d’une hache ou d’une matraque, ou alors par un flic blanc armé d’un revolver, ou encore par un Blanc armé de ses poings. Mais de voir un Blanc poursuivi par un des leurs, ça arrive tous les trente-six du mois. Et quand, pardessus le marché, il s’agit d’un gros bonnet, ça devient un événement ! Vous vous rendez compte d’une aubaine : pour une fois, c’est le sang d’un Blanc qui coule et c’est un Noir qui l’a fait couler ! Un événement comme ça, ça compte autant que l’émancipation des esclaves. Comme on dit à Harlem, c’était vraiment grand ! Et c’est contre ça que nous luttons, Ed et moi, quand on cherche à faire de Harlem un endroit peinard pour les Blancs.
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Les gens sont attirés par un meurtre, quel que soit l’endroit où il est commis.
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On en aurait pris pour notre grade, de la part des journalistes, de tous les râleurs professionnels, si on avait découvert que ces corniauds n’étaient que d’innocents farceurs.
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