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Critiques de Christian Chavassieux (187)
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La vie volée de Martin Sourire

Mes impressions concernant ce Martin Sourire restent on ne peut plus mitigées.



Je regrette principalement le peu d’action et le manque de charisme du héros, qui se laisse balloter par les évènements pendant une bonne partie de sa vie.

Après une enfance à Versailles, d’abord auprès des domestiques, puis dans une ferme utopique créée pour la Reine, il se lance à Paris suite au « déménagement » des souverains aux Tuileries. Il découvre alors un tout autre monde, de misère et de survie, et des idées politiques surgissent. Il mène une vie assez tranquille, jusqu’à la Terreur… et la troisième partie du roman est définitivement plus brutale que les autres. Le changement est violent, mais bienvenu tant le reste du livre est plan-plan.



Historiquement parlant, c’est très intéressant. Certains chapitres décrivent très bien les mœurs des Parisiens de tous niveaux sociaux dans les années prérévolutionnaires, d’autres sont très précis en ce qui concerne des évènements que l’Histoire a un peu moins retenus que d’autres.

J’ai vraiment eu l’impression de vivre cette période révolutionnaire de l’intérieur, loin des grands hommes.

Les explications données par l’auteur dans les annexes donnent un éclairage intéressant au livre, c’est une excellente idée qui devrait se faire moins rare !



Le style de l’auteur est sans défaut. Fluide, mais au lexique riche et précis, c’est sans conteste un autre point fort du livre !



Non, décidément, seul le manque d’action est à regretter dans ce livre. Cela aurait peut-être semblé irréaliste, mais Martin aurait aussi pu essayer un peu plus activement de retrouver sa famille. Finalement, on ne voit pas très bien ce qu’ajoute à l’histoire le fait qu’il ait été « volé » par Marie-Antoinette… à part nous faire approcher les souverains de plus près, certes.

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Le Baiser de la Nourrice

Dans un monde étrange, peuplés de barbares qui déferlent en bandes et de chiens sauvages agressifs, un homme va devenir le bourreau le plus zélé par amour. Un roman très intéressant qui pose la question de l'humanité. Qui pose également la question de ce qui peut transformer un homme en criminel assumé.
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Le psychopompe

Nathan Charon est journaliste à Croizan sur Loire, spécialisé dans la rubrique nécrologique. Il rêve de devenir écrivain, mais son premier livre n'a pas obtenu le succès espéré. Jusqu'au jour où on lui demande de rédiger un dictionnaire des célébrités locales disparues. Un bon livre mais auquel il manque le petit quelque chose qui fait du Baiser de la nourrice, le premier roman de l'auteur, un excellent roman.
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Les nefs de Pangée

De la fantasy opera. Un monde gigantesque, pensé, travaillé, cohérent, original. Une plume lyrique qui sait se faire rude par moments. On reconnaîtra quelques hommages aux auteurs classiques, dont G. Flaubert avec cette phrase glissée page 126 (éditions Mnémos, 2015) "C'était à Mehassa, faubourg de Basal, dans le jardin des nautiles." Un hommage que C. Chavassieux peut largement se permettre de faire, et sans rougir.



Les Nefs de Pangée, c'est un voyage qu'on entreprend en croyant connaître sa fin. On se trompe. Et on se trompe avec délice. C. Chavassieux nous surprend, place ses éléments au compte-goutte, révèle ses secrets avec une habileté et une finesse désarmantes, parfois même au détour d'une phrase anodine. L'univers qu'il nous propose est foisonnant et pourtant si accessible, déroulé comme une poésie en prose, sonnant aux rimes de la fatalité.



Un véritable coup de cœur. Ma meilleure découverte depuis Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski.
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Les nefs de Pangée

Pangée est une grande terre, partagée harmonieusement entre différents peuples, elle est entourée de l'Unique, l'océan sur lequel repose le continent. C'est dans cette étendue d'eau hostile que vit l'Odalim, une créature légendaire.

Tout les 25 ans, une grande chasse est organisée afin d'abattre le monstre marin.



C'est au retour de la neuvième chasse que débute le roman. Tout ne s'est pas passé comme prévu. Les pertes sont lourdes. Pas le temps de pleurer les disparus, il faut dés à présent penser à la prochaine traque, la dixième.

Elle sera incomparable, sans commune mesure. On parle de 300 nefs sur le départ ...



Christian Chavassieux signe un roman unique, avec un aura singulier. On suit tranquillement les préparatifs pour la prochaine chasse, puis le départ tant attendu. La voyage n'est pas de tout repos, on surveille avidement les moindres faits et gestes de nos marins. L'Odalim est puissant, un adversaire de taille, redoutable, malin.

C'est beau, immense, effrayant parfois.

Puis, lorsque l'on pense avoir pris nos marques, que l'on vogue paisiblement sur l'Unique, un évènement imprévisible survient et modifie complètement notre vision du récit.



Alors oui, l'auteur prend le temps de poser le décor, Il y a tout un vocabulaire à assimiler. Bien amené, on comprend aisément le sens des mots.

Il y a également l' aspect politique à prendre en compte. Pendant que nos marins sont partis chasser, Pangée continue de tourner.

On peut trouver le récit lent parfois mais il est toujours intéressant d'autant plus que l'univers crée par Christian Chavassieux resplendit et c'est un vrai plaisir de le parcourir.



Ce roman demande un investissement en temps et en concentration mais il apporte aussi un dépaysement total. Une belle réussite.
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Les nefs de Pangée

Ce roman ne raconte pas seulement une épopée grandiose et mystique.

Cela va bien plus loin que cela. Et c'est ce qui rend ce roman particulier.

On pourrait presque parler de deux histoires qui se suivent sur la ligne du temps, tellement la première partie et la seconde traitent de sujets différents.

Et pourtant, tout se passe sur cette planète que nous découvrons au fil des pages.

La richesse de ce roman vient sans aucun doute de sa densité. Les personnages sont complexes, en tous cas la plupart. Mais il est un autre facteur important dans ce livre dont il faut tenir compte. D'emblée, l'auteur nous positionne parmi une population de cette planète. Avec ses coutumes, ses règles, sa hiérarchie. Nous découvrons aussi les ennemis séculaires, leurs dieux et leurs démons. Et inconsciemment, le lecteur fait sien cette façon de vivre. Inconsciemment les ennemis des protagonistes deviennent les "méchants". Et pendant toute la première partie, ce sentiment se renforce. Mais finalement, qui sont les "méchants", et surtout le sont ils vraiment? La notion de "gentils" et de "méchants" est largement malmenée dans ce roman qui traite également de sujets aussi importants que le devoir de mémoire ou le génocide.

En bref, un roman qui nécessite un peu d'investissement mais qui ne laisse pas indifférent. Je me suis plongé dans l'Unique et j'en suis ressorti ému.
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Les nefs de Pangée

C'est à une réflexion aussi bien politique que morale, profondément originale, que nous invite ce livre, sans chercher à nous imposer de route précise : à chacun de suivre les courants qui le portent.
Lien : https://syfantasy.fr/critiqu..
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Les nefs de Pangée

C'est par un beau matin ensoleillé, alors que je vaquais tranquillement à mes occupations, que Les Nefs De Pangée est venu à ma rencontre (enfin il est arrivé dans ma boîte aux lettres quoi...). C’est vrai, ce roman est à ce point spécial, qu'il constitue pour moi une véritable rencontre, vous savez ce truc qui se passe au premier contact ? Ce feeling ? Cette promesse qu'il va se passer quelque chose de fort, qu'on vous prendra par la main pour vous faire quitter ce monde blême et sans âme ? Et bien cette promesse, CHRISTIAN CHAVASSIEUX et son roman vous la font.

Ce fut le début de quelque chose.

C'était à prévoir en même temps. Mon penchant pour les bouquins à l'épaisseur conséquente et les belles couvertures me font instantanément craquer, et Les Nefs De Pangée remplit déjà ces deux critères. Primo, il a l'épaisseur d'une brique, et secundo, le tableau de JOHN MARTIN (The Destruction Of Tyre) qui orne la couverture donne une dimension tragique et épique au bouquin avant même qu'on ne lise la quatrième de couverture, où d’ailleurs le terme "fantasy opéra" fait son apparition.

La promiscuité de ces deux mots me dérange. J'avoue déjà ne pas être fan des étiquettes, mais là, "fantasy opéra" ? Sérieusement ? Et pourtant...







Pangée, ce continent perdu au milieu de l'Unique (un vaste océan) abrite en son sein le peuple des Ghioms qui a pour tradition de sacrifier tous les vingt-cinq ans dans une chasse, l'Odalim, une créature marine aux proportions titanesques.

Seulement quand la neuvième chasse revient pratiquement anéantie par la créature, l'annonce d'une époque sombre s'annonce. Afin d'éviter le pire, le peuple de Ghiom décide de prendre les devants et de préparer une dixième chasse unique dans l'histoire de Pangée. Tous s’uniront pour terrasser la bête afin qu'une nouvelle ère commence et qu'ils puissent retrouver la paix.







Lyrisme, décors à couper le souffle, histoire aux rebondissements souvent inattendus, voilà comment CHRISTIAN CHAVASSIEUX arrive à tenir son lecteur en haleine.

Pour rebondir sur mon propos de début de chronique, jamais un roman n'aura mérité autant son étiquette de fantasy opéra... (Bien qu'il soit sans doute le seul.)

Commençons par la fantasy.

L'auteur plonge le lecteur dans un monde où le peuple de Ghiom vit en parfaite harmonie avec la nature. Les arbres, les plantes, les animaux, tout est respecté et utilisé avec parcimonie pour éviter d'user et d'abuser des ressources naturelles de la terre, douce utopie souvent reprise dans les classiques du genre, jusque là rien d’exceptionnel.

L'auteur a surtout misé sur des règles sociales atypiques utilisées par les Ghiom. Pour commencer, la religion n'a pas lieu d’être sur Pangée, bien que ce peuple possède ses oracles. Ensuite, les Ghiom ont leur langage avec ses propres règles grammaticales (oui oui) et son propre vocabulaire. Alors, bien sûr, le livre n'est pas écrit en Ghiom mais cela ajoute une pincée de crédibilité et d'originalité, tout cela sans dénaturer ou ralentir la lecture.

Mais le fait le plus étonnant reste les codes familiaux, ici totalement inversés. En effet, sur Pangée, la mère (la Vénérable) est le "chef" de famille, elle choisit elle même plusieurs échantillons de semence pour créer des êtres qui deviendront la fratrie. Les pères, eux, sont présents sans vraiment l’être mais peuvent orienter leurs progénitures dans leurs choix et leurs états d'âme. Aucune distinction n'est faite entre les hommes et les femmes et la société à l'air de très bien s'en contenter.

Et concernant l'opéra ?

Rassurez-vous, nous sommes loin de la grosse dame allemande qui hurle six tons en dessous son désespoir à la face du monde pendant cinq heures... De l'opéra Les Nefs De Pangée n'en a tiré que son côté lyrique. Une certaine splendeur se dégage du texte surtout quand l'auteur rentre dans la description du monde qui entoure les Ghiom, de la somptueuse forêt baignée de mystères aux montagnes enneigées en passant par une mer déchaînée, CHRISTIAN CHAVASSIEUX nous propose un voyage gratuit à travers le monde de Pangée. Les monuments, la nature, l'océan, tout est d'une taille inimaginable. Le lecteur est littéralement écrasé par tout ce gigantisme, qui le replace illico à son rang de bipède minuscule et insignifiant évoluant parmi les immeubles qui sont d'une taille ridicule comparé aux montagnes et aux tours de Mehassa qui surplombent la capitale et ville principale, Basal. Tout est histoire de proportion.

En parlant de proportions justement, venons-en à l'Odalim.

Pour ceux qui s’imaginent que Les Nefs De Pangée est une simple chasse à la baleine bis, je vous arrête tout de suite, vous avez tout faux. Certes une grande partie du récit relate les faits de cette dixième chasse, mais c'est une chasse qui a su réunir le peuple de Ghiom pour que celui-ci puisse enfin continuer d'avancer et de passer au-delà de ses guerres et ses conflits. Car Les Nefs De Pangée est avant tout une aventure humaine et traite, sur une large palette, des rapports que peut avoir une civilisation, aussi bien avec ses propres sujets qu'avec une civilisation étrangère, et au même titre que tout est histoire de proportions, tout est histoire de cycles.

Cette notion revient perpétuellement et nous fait comprendre que tout n'est qu'un éternel recommencement. Le passé, le présent, l'avenir sont aussi des questions soulevées par la conteuse qui joue un rôle important dans l'histoire. Celle-ci ouvre l'histoire et la conclut. C'est par elle qu’arrivent les réflexions et beaucoup de passages clefs de l'intrigue, car oui, on peut bien parler d'intrigue, à proprement parlé. L'auteur arrive à repousser constamment l'horizon du récit. Que ce soit sur mer ou sur terre, la trame scénaristique est pour le coup vraiment très riche en rebondissements, occultant toute trace de linéarité ou d’ennui.







Dire que Les Nefs De Pangée est travaillé est un euphémisme. CHRISTIAN CHAVASSIEUX nous livre là une petite pépite de fantasy opéra. J'avoue chercher des défauts à ce livre, je n'en trouve aucun. La richesse de l'histoire, les personnages et ce monde si spécial nous font rester accrochés à l'histoire largement influencée par des grands noms de la littérature classique (FLAUBERT), voire même mythologique (HOMÈRE), donnant au mot "aventure" tout son sens. La thématique forte et les questions qu'elle soulève sont très intéressantes et donnent au roman un côté intelligent en plus de l'action omniprésente.

Une vraie réussite pour ma part donc, pour ce roman qui m'a donné des sensations vraiment puissantes. Il ne me reste plus qu'à me jeter sur le premier livre du monsieur, qui sera, j’espère, au moins aussi réussi que Les Nefs De Pangée.



Zoskia
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Les nefs de Pangée

La 9ème Chasse est un échec. Durant le quart de siècle nécessaire à la préparation de la 10ème, toutes les volontés se retrouvent unies dans un même élan.

Pourtant, lorsque enfin les Nefs appareillent, un doute subsiste. Et si l'Odalim survivait ? Si celle-ci était encore un échec ? Pangée ne s'en relèverait pas et le continent entier exploserait en guerres intestines, famines et maladies.



Pièce par pièce, Christian Chavassieux édifie ce qui est finalement un récit à couper le souffle. Un vent épique souffle sur les embruns de l'Unique, cet océan immense qui entoure Pangée. Un parfum de légende parcourt les pages, à travers le récit des Ghioms, les rencontres avec l'Odalim ou Les Flottants.

Tout est fait pour donner au récit une puissance hors du commun et pour dépayser le lecteur, sans toutefois le noyer ou le perdre.

Avec une précision terrible il décrit les événements qui font de cette dixième Chasse une rupture. Intrigues, complots, amitiés, amour. Tous les éléments sont là pour combler le lecteur et le prendre aux filets d'une histoire exceptionnelle.

Plus qu'une histoire, d'ailleurs, c'est un univers complet qui vit à travers le récit. Un livre-monde comme il en existe trop peu. De ceux que l'on appréhende au début mais que l'on refuse de quitter ensuite.

A mon sens un des meilleurs romans de l'année !
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Les nefs de Pangée

Les Nefs de Pangée fait partie de ces livres difficiles à classer, à cerner, et donc à chroniquer. Si j'ai découvert une jolie plume et un récit qui traverse les âges d'un monde vraiment intéressant et riche, je reste mitigée sur ma lecture.



La quatrième de couverture nous promet un récit épique, une traque haletante et la découverte d'une toute nouvelle culture, d'un nouveau monde. Mais voila, le début est très lent, il faut s'accrocher, et l'on comprend très vite que le livre ne sera finalement pas vraiment centré sur la chasse, mais plutôt sur la découverte de cette culture, sur la compréhension du peuple de Pangée et de son histoire. Heureusement, c'est quelque chose que j'adore, et pour le coup la quatrième de couverture a vraiment raison de qualifier ce livre de fantasy opéra. A l'image des space opéra pour la science-fiction, Les Nefs de Pangée va nous mettre sur le chemin de plusieurs personnages différents, issus de régions différentes, pour nous montrer toute l'étendue de sa culture et nous conter l'histoire de cette terre. La politique est aussi un aspect très important dans ce roman, car on va se retrouver à un moment de leur histoire où beaucoup de changements vont opérer.



...la suite sur le blog
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Les nefs de Pangée

Plus qu’un simple roman, Les Nefs de Pangée est une épopée, une odyssée, où les mythes et les légendes prennent vie, et viennent transformer un monde qui se pensait immuable.
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Les nefs de Pangée

Je serai brève concernant mon avis sur ce livre : je n'ai pas du tout accroché.

J'ai été attirée par sa magnifique couverture et par les quelques bonnes critiques que j'ai lu. Je n'ai aucun doute sur le fait que ce livre puisse plaire mais je ne fait pas partie du public visé. Je n'y ai vu que de longues descriptions alors que l'action était ailleurs, des personnages auxquels je ne me suis pas attachée, une intrigue qui ne m'a fait ni chaud ni froid et un pénible manque de discours, qui rend l'ensemble monotone. Pourtant, il se passe plein de choses, mais j'ai tout de même eu la sensation que rien n'avançait.

Je terminerais quand même sur une petite note positive pour souligner la belle plume de l'auteur ainsi que son imagination débordante, qui a su créer un univers extrêmement riche et le rendre très visuel.


Lien : https://www.facebook.com/Les..
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Les nefs de Pangée

Les nefs de Pangée est une fresque historique, sociétale et économique du peuple de Pangée, au moment où il est secoué par sa plus grande crise : le roman est une immense scène de théâtre, dans laquelle se joue le sort d'une civilisation entière, son mode de vie, ses valeurs, ses traditions, ses croyances. Le récit est dense, puissant, dantesque, à l'image de l'Odalim et de la dixième chasse : tout y est démesuré ! La plume de l'auteur, à la fois lyrique et précise, est pleine d'images puissantes et évocatrices, et parvient à amorcer de nombreuses réflexions. Cependant, l'aspect "fantasy opéra", selon les termes de l'éditeur, induit une distance assez marquée avec les personnages : le récit est resté très froid pour moi. En conséquence, j'ai eu beaucoup de mal à apprécier l'histoire et à me laisser porter par les événements... Je reste sur le sentiment d'être passée à côté de quelque chose !
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Les nefs de Pangée

Pangée. Une terre ceinturée par un insondable océan, l’Unique. Chaque fin de cycle, tous les 25 ans, voit les peuples de Ghiom rassembler leurs efforts dans la construction d’une flotte de nefs immenses afin de donner la chasse à un être mystérieux et redoutable, le roi des mers, l’Odalim. Du résultat de la chasse dépend l’avenir de Pangée : malheur ou félicité. Le récit s’ouvre sur le retour infructueux de la 9ème chasse…

Une construction au service de l’émerveillement



Christian Chavassieux nous gratifie d’un world building très intéressant et profond sur la plupart des aspects. C’est notamment le cas quand il décrit merveilleusement la nature de Pangée ; autant de paysages différents que l’on perçoit à travers les yeux d’un Memphéite ou d’un Basalien par exemple (et pour cause, Basal étant la plus grosse ville du monde, son paysage est essentiellement urbain). Quant à eux, la faune et la flore sont à la fois suffisamment exotiques pour que le dépaysement fasse son œuvre sans que cela soit non plus totalement improbable et par conséquent inimaginable. Le monde de Pangée en ressort à nos yeux d’autant plus vivant et riche que cet environnement apporte sa contrainte dans les choix et les parcours de nombre de protagonistes.



Un autre élément particulièrement bien décrit sont les us et coutumes des peuples habitants Pangée (les différentes nations qui la composent sont unifiées sous l’appellation Ghiom, sans que ceux-ci diffèrent au niveau racial). Chaque peuple se démarque ainsi par ses particularités culturelles (plus ou moins guerrier), son style de vie (nomade ou sédentaire), etc. C’est la somme de toutes les nations qui forme la civilisation Ghiom de Pangée.



Si ces éléments démontrent un gros travail de la part de l’auteur (avec une belle carte et un conséquent glossaire en fin de volume, d’ailleurs) pour immerger au mieux le lecteur et stimuler son imaginaire, il n’en demeure pas moins que, paradoxalement, d’autres aspects de la construction de l’univers m’ont paru beaucoup moins développés. On pourra regretter que certains épisodes soient totalement négligés, comme le pèlerinage mystique, par exemple, que j’aurais personnellement estimé intéressant de développer afin de comprendre le parachèvement de la formation de commandant suprême de la flotte, mais pour lequel on ne sait finalement… rien. On tourne la page et c’est expédié (littéralement). Ou encore, bien qu’ayant quelques éléments de description permettant d’imaginer la forme générale des immenses nefs (et encore, chaque nation semble orienter la construction de ses nefs selon son expérience de la chasse) la méthode de fabrication a proprement parlé reste survolée, pour l’essentiel. Toutefois, il s’agit le plus souvent d’épisodes peu importants au regard de l’intrigue et on ne peut reprocher à l’auteur d’être passé un peu vite sur certains aspects (le livre faisant tout de même déjà près de 600 pages)

Un style soigné



Autre gros point positif : le style de l’auteur. J’ai été très agréablement surpris par son style poétique, enlevé et tout à la fois fluide. Certains passages sont de toute beauté, réellement. Je ne suis pourtant pas un fan absolu du style lyrique en général, j’apprécie plutôt un style rythmé, direct, sans chichi, mais là, force est de constater que le dosage est parfait. On est transporté dans l’histoire de bout en bout (même si l’entrée en matière demande un peu d’effort)



En effet, le récit démarre donc sur la piteuse arrivée de la 9ème chasse. Et il faut le dire tout de suite : le lecteur doit s’accrocher sur les 130 premières pages. Non pas que la qualité ne soit pas au rendez-vous, bien au contraire, mais plutôt car il s’agit de la phase où l’auteur prend le temps d’introduire son propos, d’annoncer les personnages (il y en a beaucoup) et de décrire le monde dans lequel va s’articuler l’action. Il faut un temps pour que tout cela prenne forme sous nos yeux. Et en fin de compte, on s’aperçoit que Les nefs de Pangée fait partie de ces romans que l’on ne regrette pas d’avoir tenus sur les 100 premières pages 🙂



La première partie du livre se déroule sur 25 ans et relate, en gros, les préparatifs et le départ de la 10ème chasse. Après cela, le rythme s’accélère, les pièces du puzzle s’imbriquent et on est véritablement happé par le cœur du récit : la chasse à l’Odalim !



Je ne veux pas trop spoiler, c’est pourquoi je ne décrirai pas la suite du récit, mais sachez que vous en aurez pour votre argent avec pêle-mêle : Une chasse et des combats épiques, du sang et des larmes, un nouveau point de vue, un changement politique (comment ne pas y voir une critique du modèle capitaliste ?)…



Le seul point qui m’a semblé un peu en deçà dans le récit et le traitement apporté aux personnages. On a du mal à pleinement se sentir concerné par leur sort, on ne s’attache pas assez à eux (le nombre de protagoniste n’aide pas). Exception faite sur un seul (je vous laisse découvrir lequel)

En conclusion



Les nefs de Pangée nous transporte dans un monde empreint d’une beauté sans équivalent. La plume de l’auteur sert parfaitement le récit qu’il soit dur, par moment, ou le plus souvent source d’émerveillement. On pourra regretter toutefois le manque de profondeur accordé aux personnages d’une manière générale. Il en résulte néanmoins un très bon moment de lecture que je vous recommande.
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Les nefs de Pangée

Il y a des milliards d’années, avant même la dérive des continents, la Terre était composée d’un seul continent qui regroupait l’emble des terres émergées, il s’appelait Pangée. Les Nefs de Pangée de Christian Chavassieux s’appuient sur ce concept pour poser les bases de son histoire. Je trouve d’ailleurs que la carte s’en inspire beaucoup. L’auteur s’appuie sur d’autres références, Moby Dick est la plus évidente et peut-être y’a-t-il aussi quelques allusions par ci par là aux légendes bretonnes de la mer. Vraiment ce récit est riche et foisonnant d’idées.



Le monde à Pangée se compose d’un unique ciel, unique continent et unique océan : c’est L’Unique. Il apporte prospérité et nourriture en abondance. Et pour préserver l’équilibre fragile entre les différentes peuplades aux coutumes variées, il faut affronter l’Odalim et le vaincre à tout prix. C'est un combat éternel de la Nature, belle mais impitoyable contre L'Industrie et la maîtrise des techniques.



La chasse s’annonce difficile et les enjeux immenses mais les ennuis de Pangée ne s’arretent pas là : les Flottants, un peuple de la mer que Pangée avait cru disparu, vivent encore sur des îles artificielles. Leur technologie est incompréhensible et barbare, il faut les exterminer.



Les premières pages sont un peu déroutantes au départ, j'ai du être attentive pour me faire aux nouveaux mots : des noms et des lieux bien sur, mais aussi des objets et des animaux. L’auteur propose même une ébauche d’une nouvelle langue. Mais une fois que l’on s’est habitué à l’ambiance et à l’histoire, lecture très immersive.

Les chapitres sont courts les personnages sont assez nombreux mais l’action est privilégiée. Les descriptions ne sont pas détaillées et enfin de compte on sait peu de choses sur le monde qui compose Pangée. Les Flottant ainsi que cet animal monstre restent très mystérieux. On sait seulement qu'« Il a des dents aussi longues que des rames. » A l’imagination du lecteur de faire le reste.



J'ai surtout aimé le style épique et virevoltant. L’auteur sait si bien rendre réel le bruit des voiles au vent, les navigateurs se hélant l’un l’autre pendant les manœuvres, l’excitation de la chasse à venir, la peur de l’attente avant le combat, la victoire bruyante et la sauvagerie, ou l’amertume de la défaite, , le désarroi devant un nouveau monde qui se profile….
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Les nefs de Pangée

Quelle que soit "l'animal" qui a réussi à se dresser sur ses deux pattes et à se servir d'appendices opposables, l'évolution, du moment que l'échange et le volontarisme altruiste fait place au commerce, donc au profit ....c'est le début de la dégringolade...Heureusement les êtres ouverts , de bonne volonté et créatifs savent tisser des ponts.

L'écriture, qu'elle serve à rapporter les faits, se faire souvenir du passé, pour ne rien en oublier ou à faire rêver, le travail de journaliste ou de conteuse, le travail d'écriture pour témoigner. Le respect à tout prix de sa sauvegarde et de sa liberté, de la part de toutes les parties en faction est la garantie d'un avenir commun et de la paix.



Outre le cheminement d'Hammassi désignée dés son enfance pour être la conteuse de la dixième chasse, celle qui réunira derrière elles toutes les nations, aube d'une ère nouvelle....Le récit de cette chasse sur l'océan, l'Unique, d'un méga monstre marin et au passage de ses protecteurs, sous race de flottants.....réjouira les amateurs de combats maritimes, et fera sourire d'une idée féministe, plus qu"eugéniste, de la manière de sélectionner les meilleures gamètes pour engendrer les meilleurs Gehm ou Gélich ....Tout un monde créé ici que l'ont découvre, comme une survivance d'un monde connu, peut être en mieux, que l'on suit les yeux grands ouverts pour pas en perdre une miette.
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Les nefs de Pangée

En bref, un roman dense sur un monde complexe qui est le vrai point central de cette histoire. Une lecture mitigée, j'ai eu du mal à avancer le livre mais j'ai bien apprécié l'univers et le final.
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Les nefs de Pangée

Voici une grande fresque épique et tragique qui conte sur terre et sur mer le destin et la lutte de deux civilisations, ainsi que le déroulement d'une grande chasse au monstre marin. Sorte de Moby Dick version fantasy, le récit parle aussi de l'évolution de la société et du choc des civilisations, avec beaucoup de lyrisme et de force.

C'est prenant, plein de rebondissements et, dès qu'on a plongé le nez dedans, impossible d'en ressortir avant la fin. Un véritable "fantasy opera" (par analogie avec le space opera) qui nous emmène dans un univers passionnant, au travers d'une odyssée implacable, écrite d'une main de maître!
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Les nefs de Pangée

Les Nefs de Pangée, ouvrage sorti en Août 2015 chez Mnémos, Prix planète SF des blogueurs 2016, signé d’un auteur français: Christian Chavassieux.



Un ouvrage qui bien sûr a quelques imperfections, mais qui personnellement représente le genre de fantasy que je cherche à lire, à savoir une fantasy mature, adulte, et munie d’une solide écriture.



C’est justement tout ce que propose Christian Chavassieux: une écriture dense, poétique, sachant manier le verbe; un world-building passionnant pour un « One-shot »: dépaysant, imaginatif, mythique, fouillé; une dimension impressionnante que ce soit dans le temps, le cadre, ou la géographie; des réflexions sur l’humanité.



L’auteur propose un contre-pied inattendu aux deux tiers du roman, qu’il convient de ne pas révéler ici, donnant une autre dimension à l'intrigue.



Ce genre d’ouvrage donne ses lettres de noblesse à la Fantasy française, et saura probablement aussi convaincre les amateurs de littérature blanche.



Un 5 étoiles pour moi bien mérité.
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Les nefs de Pangée

La collection Mu des éditions Mnémos, qui fait la part belle aux territoires de l’Imaginaire, n’en finit pas de me réjouir. Si je dois souligner l'esthétique des couvertures de cette collection signée Kévin Deneufchatel avec ses couleurs chatoyantes et harmonieuses qui attirent le regard et donnent envie d’ouvrir le livre, je dois bien reconnaître qu’elle propose avant tout des textes de qualité et des univers originaux, inattendus et immersifs.



Après deux coups de coeur pour « Les oiseaux du temps » de Amal El-Mohtar & Max Gladstone et récemment pour « Je suis le rêve des autres » de Christian Chavassieux, je reviens avec beaucoup de plaisir vers cet auteur sur l’invitation de l’éditeur à découvrir la réédition de ce roman paru en 2015. Je les remercie infiniment pour ce beau cadeau et ces dix jours de lecture durant lesquels la magie des livres a opéré, m’ouvrant un passage vers le monde de Pangée.



Quelle histoire ! Quelle imagination, quel foisonnement dans les détails, quelle richesse dans les entrelacements de personnages et de péripéties, de combats et d’infortune ! Christian Chavassieux entremêle avec habileté, quête et désir de conquête, légendes et tragédies, voyages et combats pour créer une gigantesque fresque historique où il est question de mémoire, de quête, de prophétie et d'intrigues, de politique et de religion.



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L’histoire pourrait commencer par « Il était une fois »… une terre immense, la Pangée, entourée d’un seul océan, l’Unique. En ouvrant la porte à ce monde qui, à bien des égards, pourrait ressembler au notre, vous rencontrerez ses habitants : le peuple terrestre de Ghiom et celui des Flottants qui vivent sur des îles artificielles à la dérive sur l’Unique.



Tout n'est pas livré d'emblée à leurs sujets, ils se dévoilent peu à peu durant la lecture, s’animent dans notre esprit, rendant le récit addictif et fascinant.

Ainsi, au fur et à mesure qu'ils prenaient de l’épaisseur, mes sentiments ont évolué, certains personnages me sont devenus attachants, d’autres détestables.



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Le récit débute alors que la neuvième chasse s’achève sur un échec. De la centaine de nefs partis affronter l’Odalim, le maître des eaux, seule une vingtaine en sont revenus.

Pour éviter que cette défaite entraîne une période trouble d’instabilité politique et d’insécurité, les Oracles annoncent la préparation d’une dixième chasse rassemblant la plus importante flotte jamais construite à ce jour pour vaincre le monstre marin.



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Cette histoire met en valeur le destin de quatre personnages en particulier : Logal et son frère Plairil de la famille Anovia, une des plus ancienne et respectée de Pangée ; Bhaca le commandant en chef de la dixième chasse et Hammassi sa conteuse.



Tout le talent de l’auteur est de parvenir à écrire une histoire dans laquelle s'imbriquent plusieurs histoires sans jamais perdre ses lecteurs : en effet, il conduit avec beaucoup de maîtrise et de finesse ces quatre chemins narratifs qui s’entremêlent, se juxtaposent, se superposent, ou parfois se confondent et qui finissent par se séparer et exploser en de multiples fils narratifs qui laissent place à d’autres personnages et une nouvelle intrigue.



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« Les nefs de Pangée » est ce genre de livre qui mélange de nombreux styles : le genre épique, le roman d’aventure et de guerre, la Fantasy Opera et le fantastique où prédomine l’univers des mythes et des légendes.

C’est aussi un livre-univers qui projette le lecteur dans un monde nouveau avec son vocabulaire inventé dans lequel il est merveilleux de se projeter et d’imaginer Pangée, avec ses paysages et ses couleurs, sa faune et sa flore sauvages, le peuple des Ghiom ; l’Unique et ses habitants.



Pour nous aider, la plume de Christian Chavassieux est tout simplement magnifique, élégante, inventive, immersive. Il y a une force et une poésie dans la construction de cet univers très visuel teinté de magie. Les descriptions déploient un décor riche de couleurs, de senteurs, de bruits. On fait connaissance avec ces peuples au travers de leurs coutumes, de leur croyances, de leurs moeurs, de leur philosophie de vie jusqu’à comprendre leur origine.

C’est un récit empli du ressac de l’océan, traversé par le choc de batailles et les cris des combattants unis par une haine ancestrale.



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Je ressors enchantée par l’univers dépaysant que l’auteur a su déployer avec panache. Les personnages sont bien campés, l’intrigue est parfaitement menée avec de multiples rebondissements.

Bref, j'ai passé un moment délicieux avec ce roman qui pour moi est une vraie réussite. Je vous le conseille.
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