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Critiques de Christian Chavassieux (186)
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L'affaire des vivants

Charlemagne Persant, né dans une famille de paysans dénués d'ambition au XIX° siècle, fait tout pour sortir de sa condition et devient parvenu.

J'ai moyennement accroché à cette histoire, peut-être à cause de l'ambition affichée présentée par l'auteur de vouloir décrire une société appartenant au passé, et son utilisation pour ce faire d'une langue parfois désuète, mais tout de même moderne, et des verbes au présent. Ou peut-être à cause des personnages, que j'ai trouvés tous antipathiques à un moment ou à un autre, même s'ils ont tous eu leur brin de sympathie, qui n'a toutefois pas duré (sauf peut-être pour Louis). Malgré tout, je trouve que ça se lit très vite et on a envie de savoir comment ça se termine.
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L'affaire des vivants

L'affaire des vivants est un roman qui m'a emporté assez loin de mes sentiers de lectures habituels, il s'agit d'une histoire originale, tant par le thème abordé qu'en raison de son mode narratif.

Je découvre Christian Chavassieux à cette occasion, et je vais commencer par louer son style et son érudition. L'auteur sera le narrateur et l'observateur tout au long de cette saga familiale avec un parti pris narratif peu courant, ici peu de dialogues, un récit à la troisième personne, une multitude de biographies plus ou moins détaillées.

Si j'ai aimé ce roman c'est qu'il m'a intéressé et fasciné, j'y ai vu la chronique d'une période et d'un monde aujourd'hui oublié, j'y ai reconnu le temps de mes arrières grands-parents que je n'ai pas connus, je me suis remémoré les souvenirs de mes grands mères en retrouvant la rigidité d'une certaine morale aujourd'hui estompée.

Ce qui m'a également impressionné c'est la description de deux mondes dénués de sentiments et d'empathie, qu'ils soient riches ou pauvres. La peinture qui nous est proposée ici est grise et froide, pas triste ou mélancolique non, mais très certainement dramatique et dénuée d'espoir, quelle que soit la condition des personnages, c'est la représentation d'une société où le mot bonheur semble être tabou.

Au fil des chapitres, j'avais la sensation de voir des daguerréotypes ou des images couleur sépia, pas de doute pour ce qui me concerne, Christian Chavassieux a remarquablement travaillé le contexte de son roman qui se situe dans la période 1850-1918.

Cette histoire, c'est aussi une radiographie de la condition ouvrière d'alors, écrasée par la bourgeoisie des industriels avides de profit, très instructif.

Le destin de Charlemagne, le personnage principal du roman, est une saga à lui tout seul, c'est l'histoire d'un homme rustre qui va s'élever au-dessus de sa condition, d'un homme qui va aussi renier son passé. Charlemagne va à merveille nous démontrer qu'il existe véritablement deux formes d'intelligence, il possède la première et est complétement dépourvu de la deuxième que j'appellerai, faute de mieux, celle du cœur. Ce roman est également celui de sa famille, qui tentera tant bien que mal de vivre dans son ombre gigantesque.

Voilà, je vais m'arrêter là, j'ai aimé cette lecture riche de beaucoup de choses, merci également à l'auteur pour ces notes explicatives qui éclairent de belle façon ce qu'a été la construction de ce livre.
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L'affaire des vivants

Exceptionnel !

L'affaire des vivants est un roman écrit avec une plume en or. Les pensées des personnages s’entrelacent avec celles du narrateur qui n'hésite pas à ponctuer son roman de remarques personnelles sur ses personnages et leurs actions. Le récit en lui même est fascinant. Si le héros commence par impressionner, notre vision de lui évolue finalement au cours du roman, et rend ses aventures d'autant plus passionnantes.

A lire absolument !
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L'affaire des vivants

Une vraie découverte, en ce qui me concerne. Cette saga familiale se lit goulûment, sans ennui, tellement la construction du récit est ciselée et savamment orchestrée. Et il y a (peut-être surtout), en ce qui me concerne, la découverte d'un vrai écrivain, au style alerte, chatoyant, coloré. Barrès disait du jeune Montherlant: "Il a du jus, ce petit !". J'en dirais autant de Chavassieux, auteur à suivre, assurément !
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L'affaire des vivants

Une vraie saga qui suit le déploiement et les évolutions de la famille de Charlemagne Persant, né paysan aux abords de Lyon. Ses rêves de richesse et de développement suivent l'essor du textile pendant la révolution industrielle. Beaucoup de sujets historiques et de société sont évoqués aux travers des différents personnages: la place des femmes, des ouvriers, la prostitution ou encore l'homosexualité. J'ai adoré lire ce récit, jamais attendu, grâce aux rebondissements bien amenés et aux personnages étoffés et pour certains attachants.
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L'affaire des vivants

Éblouie !

Oui éblouie par le style, précis, précieux, détaillé, richement jalonné de tournures anciennes qui remettent le récit dans son contexte historique.

Éblouie également par la trame narrative, l’écheveau de personnages parfaitement décrits et suivis.

Éblouie enfin par les apports historiques, sociétaux, techniques, et les questions philosophiques que soulèvent ce roman.

Une lecture addictive qui emmène le lecteur dans une saga passionnante, décrite de façon magistrale où les rapports humains sont disséqués, analysés, confrontés, où riches et pauvres se côtoient, s’observent, se jugent, dans laquelle le déterminisme social assigne de façon quasi permanente la place des personnages.

L’éducation, la paysannerie, la bourgeoisie, l’argent, l’usine, les grands magasins, la campagne, la ville, la condition féminine, le mariage, la famille, l’amour, l’homosexualité, les prémisses de la révolution ouvrière… ce roman est riche de tout cela. Mais surtout et sans forcer, il pousse le lecteur à s’interroger sur le sens de la vie et sur ce que chacun accepte comme compromis pour paver son chemin.

Un chef d’oeuvre !

Des pages exceptionnelles comme la description des Buraud, famille de misère, dégénérée (p87), Alma l’objet désirable de Charlemagne (p91), Alma monnaie d’échange vue par sa mère (p109)… il y en a tant !



Région de Lyon. XIXe siècle.

A peine né, le grand-père se précipite à la mairie pour déclarer son premier petit-fils et surtout pour le dénommer Charlemagne. Affublé de ce prénom grandiloquent, il force son destin et lui promet un avenir radieux. Ce petit, devenu grand, n’a qu’un seul but dans la vie : réussir. Le grand-père lui a assez seriné son destin pour qu’il y croit et y consacre tous ses efforts. Efforts récompensés au-delà de tout, n’hésitant pas à écraser sur son passage tous ceux qui lui résistent, à ruser, à cajoler, à séduire, pourvu qu’il arrive à ses fins. Grandeur… oui mais gare à la chute !
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L'affaire des vivants

Christian Chavassieux nous offre ici une saga familiale bien loin de ces précédents ouvrages.

Charlemagne, ainsi prénommé par son grand-père qui lui prédisait un grand destin, va à la force de son ambition se sortir de sa condition de paysan pour devenir un grand entrepreneur.

Mais cela, ne se fera malheureusement pas sans heurts.



J’ai trouvé ce roman beaucoup trop bavard : beaucoup de descriptions sont à mon goût complétement inutiles. Je n’ai pas non plus comprit l’intérêt des apartés de l’auteur qui s’adresse directement aux lecteurs pour expliquer ses choix de personnages.



Je préfère Chavassieux dans un registre plus fantastique comme pour Mausolées l’année dernière.



Je tiens à remercier Babelio pour cet ouvrage reçu lors d’une masse critique.

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L'affaire des vivants

Charlemagne est né dans une famille paysanne, c'est son grand-père qui a choisi son prénom. Mais il ne ressemble pas à ses frères, il a de l'ambition. Il veut se lancer dans le commerce, créer une manufacture. Rien ne lui résiste, il ira jusqu'à épouser la fille d'un bourgeois avec laquelle il aura un enfant Ernest. Ce roman est une saga familiale dans laquelle l'auteur décrit l'ascension sociale de son héros. L'histoire pourrait avoir été écrite par Emile Zola, mais l'écriture est très moderne. L'auteur se rappelle souvent au lecteur en lui parlant de ses personnages, en lui expliquant pourquoi il les a créés comme ils sont. Un excellent roman, pour moi le meilleur de Christian Chavassieux.
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L'affaire des vivants

Véritable force de la nature, Charlemagne est un personnage intelligent qui, parce qu'il est affublé d'une famille de parasites incultes, veut prendre sa revanche sur la vie. Il a de grands projets pour s'élever en société et met tout en œuvre pour arriver à ses fins, jusqu'à créer un véritable petit empire industriel dans la campagne lyonnaise de la fin du XIXème - début du XXème siècle.

L'intrigue de cette saga familiale et industrielle est passionnante et le style de l'auteur très agréable à lire, je ne me suis pas ennuyée pas un seul instant, d'autant plus que la succession de courts chapitres induit un rythme de lecture rapide. Mon seul petit regret a été de n'éprouver aucune empathie pour les personnages, à cause d'une distanciation voulue par l'auteur. En effet, Christian Chavassieux se met en scène et se présente comme le narrateur de l'histoire avec des phrases telles que « Joseph-Antoine Pajaud était un fieffé coquin, c'est moi qui vous le dis et vous pouvez me croire : je l'ai fabriqué dans ce seul but. », « La grande difficulté à laquelle je me heurte est la représentation de mon couple de bourgeois, les Feigne, le père et la mère de ma petite Alma. Je mets tout mon amour pour mes personnages afin de leur éviter de tomber dans la caricature, mais rien n'y fait; les Feigne sont exemplaires de ce que le siècle a construit de plus obtus et confit, dans le genre bourgeois de province. » : cela n'aide pas à s'identifier aux personnages, mais montre bien qu'il s'agit d'une pure fiction…
Lien : http://andree-la-papivore.bl..
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L'affaire des vivants

Premier roman que je découvre de Christian Chavassieux et un vrai coup de coeur. Charlemagne, fils aîné d'une famille paysanne, va par la force de son travail s'élever, sans grand soin de ceux qu'il laisse derrière, mais avec un entêtement et un courage qui en font un colosse. C'est son histoire, mais aussi celle de la douce Alma, son épouse, et de leur fils, qui est conté ici par une très belle plume.

Les personnages sont d'une grande humanité, bien plus que des simples créatures de papier, ce qui ne veut pas dire qu'ils soient forcément aimables: chacun avec ses défauts, chacun avec ses préjugés, ou ses mesquineries, des paysans aux soldats en passant par les industriels. Parfois, un bouleversement, un instant de grâce, puis l'humanité rattrape et le milieu les rattrape. S'il fallait dégager un seul thème, dans un roman très riche qui en fourmille de dizaines, ce serait sans doute le manque d'amour. Dans la crasse et la pauvreté des parents de Charlemagne, dans la boutique cossue de ses beaux-parents, dans le château qu'il bâtira, nul part l'amour ne semble s'inviter autrement que par légères bouffées, toujours dispersées par la vie.

La peinture de l'époque est d'une grande finesse et les quelques notes explicatives de l'auteur à la fin mettent d'ailleurs en lumière le soin qu'il y a apporté.



Un très grand livre.
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L'affaire des vivants

Je remercie tout d'abord les éditions Phébus et Babelio pour ce très bon roman.



Je connaissais Christian Chavassieux pour ses romans d'imaginaire mais pas sur la littérature contemporaine, ce fut alors une surprise de le découvrir dans ce genre. Une très bonne surprise car ce roman en est un très bon, rempli d'émotion, avec un style magnifique!

Un roman qui captive dès les premières pages et qui contient une densité historique et familiale.

Le personnage de Charlemagne est très intéressant et est une des forces du roman.

Un très bon cru, à dévorer sans hésiter!



[Chronique plus détaillée à venir]
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L'affaire des vivants

Milieu 19eme siècle, naît un petit garçon au sein d'une famille de paysans désargentés. Prénommé Charlemagne par son grand-père, autant comme une promesse d'un destin prestigieux que par un pied-de-nez à ses géniteurs, cet enfant va grandir avec l'assurance d être supérieur aux autres. Et il va se conduire comme tel tout au long de sa vie. C'est cette vie et celle des siens que nous conte Christian Chavassieux. Et quel roman! le meilleur livre que j'ai lu depuis ces douze derniers mois et plus encore. Style énergique et alors quelle plume! Qu'elle détonne par sa qualité et quel titre magnifique qui prend tout son sens! Quelle intelligence! C'est un chef d'oeuvre et je suis ravie que le hasard m'ait permis de découvrir cet écrivain ; j'aime son amour des mots et son engagement. le livre à lire et à offrir à son meilleur ami ( le lexique et 'les quelques points et références ' à la fin sont à lire absolument).
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L'affaire des vivants

Pour une fois, le bandeau du roman signé Alice Ferney (excusez du peu) a raison : ce roman est un chef d’oeuvre.



Tout m’a plu : le style à la fois simple mais au vocabulaire recherché (l’auteur explique en fin de volume qu’il s’est servit de certains mots de la langue française tombés en déshérence).



L’histoire ensuite : celle de ce bébé que le grand-père prénomme Charlemagne et qui sera un homme à part, faisant plier tout le village devant lui. Un homme entreprenant et avide de s’élever socialement.



J’ai aimé tous les personnages, car l’auteur ne les dénigre jamais : ses deux frères rustauds et le troisième un peu révolté ; le fils gâté et exact opposé de son père ; la femme sachant reprendre les rênes ; l’associé un peu frileux….



J’ai aimé la conclusion de ce roman : notre rapport avec nos morts ; ce que la vie nous apprend.



Vous l’aurez compris, un coup de coeur.







L’image que je retiendrai :



Celle de la documentation que l’auteur a utilisé, et les explications qu’il donne en fin de volume, notamment sur la venue de Louise Michel dans le bourg.
Lien : http://alexmotamots.fr/laffa..
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L'affaire des vivants

Un livre qui m'a passablement ennuyée. Disons qu'écrire sur le 19eme est un travail délicat : il a été parfaitement abordé par les plus grands auteurs français, contemporains de l'époque. On sent que cette histoire a été montée par un écrivain du 21ème (choix lexicaux, situations contemporaines etc...).

Louis et Jeanne forment le tandem qui m'a le plus plu dans cette galerie de personnages.



Mais j'ai bien fait d'aller jusqu'au bout du roman car les dernières pages m'ont carrément plu...Abel Gance et Blaise Cendrars débarquent avec leur caméra et el mundillo du cinéma naissant... L'histoire démarre... enfin s'arrête... Une suite peut-être ?



Les références en fin d'ouvrage sont très intéressantes et signent une honnêteté intellectuelle appréciable. Toutefois je ne partage pas le point de jugement de l'auteur sur le facteur Cheval: il est mis en compétition avec Martelanche. Les deux ont accompli un travail différent, le trait d'union est la part "ésotérique" de l'existence. On embrasse l'art brut dans sa globalité ou pas.
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L'affaire des vivants

C'est un roman MAGISTRAL !

Je ne pensais pas pouvoir lire un livre comme celui-là en 2019.

Pour la faire courte : c'est inspiré de Zola mais avec une touche de XXIème siècle.

Le sujet d'abord : l'ascension sociale d'un modeste, très modeste paysans dans la France de XIXème siècle.

Jusque là rien de bien transcendant, ordinaire même…

Mais voilà il y a l'écriture et elle est magnifique ! Un mélange d'humour et de cynisme qui nous est parfaitement contemporain… Et ça marche.

Courrez l'acheter, empruntez-le ou, pour les plus malhonnêtes, volez-le mais lisez-le Absolument ; c'est sublime.

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L'affaire des vivants

Grandeur et décadence d'un ambitieux paysan de la Troisième République.



Charlemagne Persant aurait pu être un personnage des Rougon-Macquart ou de la Comédie Humaine. Modelé par les mots de Christian Chavassieux, il est un fauve incarné, aux appétits voraces, un personnage haut en couleur, froid et calculateur, à l'intelligence visionnaire pour une réussite sociale exemplaire. Et cette tragédie familiale dont il est la pierre angulaire pourrait être un roman de Zola (pour le naturalisme et le romanesque) ou De Balzac (pour la peinture sociale).



Cette saga historique façon XIXe offre une lecture passionnante de la société de l'époque, entre paysannerie et triomphe de la bourgeoisie de la révolution industrielle. Une évolution sociétale qui permet à tout un chacun de sortir d'une condition modeste, et qui demeure marquée par les idées anarchistes de la Commune.



Alice Ferney parle de chef-d'oeuvre. le mot est fort mais je suis également conquise par cette capacité narrative en écriture, très riche, dense et fouillée, extrêmement visuelle, allégée par des chapitres courts qui donnent un rythme énergique au récit. Des descriptions soignées de la bourgeoisie provinciale et du terreau rural, des passages d'une grande beauté lyrique.

L'auteur a décidément une personnalité de plume que j'ai déjà appréciée dans La vie volée de Martin Sourire (Phébus 2017).



Ce beau roman dont le titre s'éclaire en dernière ligne.

Je conseille absolument! ;-)



#objectif disparition PAL



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L'affaire des vivants

Un premier roman historique qui ne m’a pas du tout déplu, loin de là. J’ai eu la chance d’être tombée sur celui-ci qui, en plus d’être très intéressant est vraiment bien écrit. Pour finir je voulais partager avec vous un mot oublié de ce roman qui m’a énormément plu et je voulais donc vous en faire profiter.

Achatti : mot formé sur le modèle de « avachi ». Qui aime les douceurs, comme les chats. « On n’était pas achattis. »

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L'affaire des vivants

Waouh !



Une saga familiale qui prend aux tripes et qui puise sa réalité dans la vie paysanne de la fin du XIXème, vie rude et violente qui ne pardonne pas à ceux qui réussissent.



Une écriture fluide au vocabulaire rustique de l’époque, des personnages authentiques tant dans leurs splendeurs, leurs rudesses, leurs bêtises ou leurs décadences, des situations familiales réalistes où la jalousie efface à grands coups de poing la bienveillance mal perçue, une époque foisonnante d’innovations qui vont changer le siècle, une saga qui aborde bien des sujets toujours d’actualité.



Une famille pauvre donc, quatre garçons qui ne sont là que pour faire tourner la ferme, unique gagne-pain ; il y a l’aîné, Charlemagne, le plus intelligent, le plus rude à la tâche, il y a Louis le plus jeune, le sauvage, le rêveur et puis il y a les deux autres, les incultes, les fainéants, les profiteurs, les trop sanguins. Et Charlemagne va porter la famille sur ses épaules et va construire un avenir radieux pour tous et va croire à un mariage d’amour et ne sera compris que par une poignée. C’est clairement mon personnage préféré qui se bat toujours pour avoir plus, pour ne plus souffrir d’un mal d’amour qui vient d’une enfance maltraitante où la tendresse est absente.



Un Zola moderne qui touche par la justesse de ses réflexions ; la bêtise des femmes de la petite bourgeoisie et la hargne des paysans face à ceux qui arrivent à sortir du lot, le racisme indécrottable de l’époque et l’incompréhension face à l’homosexualité, l’éducation délaissée des enfants et leur solitude…



J’ai adoré le style, l’histoire ainsi que les quelques interventions de l’auteur qui nous parle de ses personnages et de ses interrogations par rapport à leurs futurs possibles, probables ou déjà pliés…
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L'affaire des vivants

« Qui a eu cette idée folle

Un jour d'inventer l'école

C'est ce sacré Charlemagne

Sacré Charlemagne »



Il est bien question d’un Charlemagne, dans ce roman de Christian Chavassieux, mais pas de l’ancien Roi des Francs, mais plutôt d’un jeune paysan de la banlieue lyonnaise, qui se voit un jour devenir grand.



Charlemagne Persant nait au milieu du XIXe siècle. Aîné de la fratrie, il a été baptisé ainsi par son grand-père, dans l’espoir qu’il devienne le maître de Saint-Elme et au-delà. Une ambition familiale qui se concrétisera, puisqu’en grandissant Charlemagne impressionne tant par sa carrure que son intelligence. Il reprendra les rênes de la ferme, puis ouvrira différents commerces. Il rencontrera l’amour (enfin ce qu’il croit l’être) qui lui donnera son seul fils. Mais comme tout héros mégalo, la chute peut être des plus brutales, voire fatale…



Malgré quelques longueurs, j’ai aimé cette saga familiale et historique, qui nous plonge dans une France en pleine transformation : chute de Napoléon III, apparition des premières voitures, du cinéma avec les frères Pathé, l’exposition universelle de Lyon en 1872, ou encore l’apparition des textiles imperméables…



Si j’ai eu de l’empathie pour Charlemagne, dans son enfance et adolescence, force est de constater qu’elle s’est rapidement muée non pas en antipathie, mais en totale indifférence. Il n’y a pas ou peu d’amour chez ce personnage. C’est un rustre, un calculateur qui n’a guère de considération pour ses parents, ses frères,sa femme ou son fils. L’auteur dresse ici le portrait d’un homme qui a réussi en y perdant son âme. Un transfuge de classe qui met en lumière cette lutte des classes de l’époque. Mais qu’on ne s’y trompe pas, que ce soit du côté ouvrier comme bourgeois, les bons sentiments n’existent pas. Christian Chavassieux laisse finalement peu de place à la lumière dans son récit, si ce n’est avec le dernier de la fratrie, Louis. J’y ai finalement trouvé un petit côté « Chute de la maison Usher » avec un empire qui finit par prendre l’eau …



Côté narration, j’ai aimé la forme avec ce narrateur-auteur qui nous interpelle par moment. Une écriture agréable et l’utilisation du vocabulaire de l’époque qui donne toute son authenticité au récit.
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L'affaire des vivants

Autour de son Rastignac des tissus, Chavassieux brode les portraits de multiples personnages. Le tout en finesse, sans manichéisme aucun. Du bel ouvrage...
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