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Critiques de Christian Chavassieux (186)
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L'affaire des vivants

Une vraie saga qui suit le déploiement et les évolutions de la famille de Charlemagne Persant, né paysan aux abords de Lyon. Ses rêves de richesse et de développement suivent l'essor du textile pendant la révolution industrielle. Beaucoup de sujets historiques et de société sont évoqués aux travers des différents personnages: la place des femmes, des ouvriers, la prostitution ou encore l'homosexualité. J'ai adoré lire ce récit, jamais attendu, grâce aux rebondissements bien amenés et aux personnages étoffés et pour certains attachants.
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L'affaire des vivants

Premier roman que je découvre de Christian Chavassieux et un vrai coup de coeur. Charlemagne, fils aîné d'une famille paysanne, va par la force de son travail s'élever, sans grand soin de ceux qu'il laisse derrière, mais avec un entêtement et un courage qui en font un colosse. C'est son histoire, mais aussi celle de la douce Alma, son épouse, et de leur fils, qui est conté ici par une très belle plume.

Les personnages sont d'une grande humanité, bien plus que des simples créatures de papier, ce qui ne veut pas dire qu'ils soient forcément aimables: chacun avec ses défauts, chacun avec ses préjugés, ou ses mesquineries, des paysans aux soldats en passant par les industriels. Parfois, un bouleversement, un instant de grâce, puis l'humanité rattrape et le milieu les rattrape. S'il fallait dégager un seul thème, dans un roman très riche qui en fourmille de dizaines, ce serait sans doute le manque d'amour. Dans la crasse et la pauvreté des parents de Charlemagne, dans la boutique cossue de ses beaux-parents, dans le château qu'il bâtira, nul part l'amour ne semble s'inviter autrement que par légères bouffées, toujours dispersées par la vie.

La peinture de l'époque est d'une grande finesse et les quelques notes explicatives de l'auteur à la fin mettent d'ailleurs en lumière le soin qu'il y a apporté.



Un très grand livre.
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L'affaire des vivants

Je remercie tout d'abord les éditions Phébus et Babelio pour ce très bon roman.



Je connaissais Christian Chavassieux pour ses romans d'imaginaire mais pas sur la littérature contemporaine, ce fut alors une surprise de le découvrir dans ce genre. Une très bonne surprise car ce roman en est un très bon, rempli d'émotion, avec un style magnifique!

Un roman qui captive dès les premières pages et qui contient une densité historique et familiale.

Le personnage de Charlemagne est très intéressant et est une des forces du roman.

Un très bon cru, à dévorer sans hésiter!



[Chronique plus détaillée à venir]
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L'affaire des vivants

Milieu 19eme siècle, naît un petit garçon au sein d'une famille de paysans désargentés. Prénommé Charlemagne par son grand-père, autant comme une promesse d'un destin prestigieux que par un pied-de-nez à ses géniteurs, cet enfant va grandir avec l'assurance d être supérieur aux autres. Et il va se conduire comme tel tout au long de sa vie. C'est cette vie et celle des siens que nous conte Christian Chavassieux. Et quel roman! le meilleur livre que j'ai lu depuis ces douze derniers mois et plus encore. Style énergique et alors quelle plume! Qu'elle détonne par sa qualité et quel titre magnifique qui prend tout son sens! Quelle intelligence! C'est un chef d'oeuvre et je suis ravie que le hasard m'ait permis de découvrir cet écrivain ; j'aime son amour des mots et son engagement. le livre à lire et à offrir à son meilleur ami ( le lexique et 'les quelques points et références ' à la fin sont à lire absolument).
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La Joyeuse

La joyeuse

Courte nouvelle, la joyeuse nous plonge au sein d’un ébat amoureux assez intense et somme toute assez commun. Dans un style étoffé mais parfois trivial, chose nécessaire dès que l’on veut se plonger dans les plus infimes détails de ce genre d’activité. L’originalité repose dans le cadre tribal un peu mystérieux qui est donné à la nouvelle. Nous sommes directement plongés dans un rapport hors du temps et de l’espace. Le cadre est jeté dans les deux premières pages et nous sommes amenés à suivre la relation pour le moins assez "dense" entre les deux amants, relation caractérisée par un déchainement de passions qui s’expriment par les corps. Si ces corps s’expriment, il n’y a pas de relation spirituelle entre les deux protagonistes, ce qui donne à leur relation un côté sauvage mais pourtant bien humain à travers la sensualité qui se dégage des quelques pages qui constituent la nouvelle.

En une quinzaine de minutes, on a fini notre lecture, intéressante, intrigante, on a l’impression de lire un extrait qui donne envie d’en savoir plus.

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La Joyeuse

La Joyeuse est une courte nouvelle érotique, moins de 30 pages (illustrations comprises) que j’ai pris plaisir à lire deux fois. Les descriptions n’ont rien de vulgaires, c’est très bien écrit. On suit la découverte de la sexualité entre Shamat prostitué envoyée par le puissant Gilgamesh et Enkidu l’initié. Les dessins de Winfried Veit permettent d’aider le lecteur à visualiser les scènes et d’augmenter l’impact des scènes érotiques. Au fil des pages Enkidu se laisse littéralement guider par Shamat dont on ressent la très forte expérience et une grande assurance.

C’est une lecture idéale pour éveiller ses sens ou pour ceux qui aurait envie de s’initier à la lecture érotique.



Merci à Babelio et aux éditions le Réalgar pour m’avoir permis de découvrir ce livre.
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La Joyeuse

Il fut un temps, bien avant que nos souvenirs deviennent souvenirs, l'ancienne Mésopotamie.



Un sauvage , primitif, chef de meute , sème une peur que l'on devine terrible dans un petit bourg. Contraints, les villageois vont quérir de l'aide auprès de leur roi, Gilgamesh, qui leur octroi l'aide d'une de ces courtisanes, la belle et sensuelle Shamat la Joyeuse.



Par la magie des étoiles, des sens et du corps, Shamat séduira le jeune Enkidu. S'en suivra une danse des corps, des sens, de coup de langue, de sexe chaud et humide ... Car Shamat en savoir faire, devinera en Enkidu un nouveau roi et déliera son devenir.



Écris à la première personne, cette petite nouvelle s’inscrit dans la légende de Gilgamesh , roi qui abusa de son pouvoir et qui incita Aruru à créer à partir de l'argile son jumeau antagoniste afin de le canaliser.



A travers cette trame historique , les auteurs nous invitent à rencontrer la naissance d'Enkidu. Mais c'est là que s'arrête l'intérêt car la suite est une version porno-chic du comment Shamat arrivera à lever la hampe lourde d'Enkidu vers ces lèvres entrouvertes ; Un peu comme la version XXX du Caligula de 1979.



Christian Chavassieux manie le verve façon Cyrano de Bergerac du cul , ce qui nous donne une partie de jambe en l'air à la première personne, d'une trentaine de pages; et qui est, à mon sens , agréablement complétée et aérée par les dessins de Winfried Veit : expressif et brut.



L'ensemble est un petit récit sans prétention à 8€ , destiné principalement à la gente masculine, et qui accompagnera les trois éjaculât d'Enkidu; un plus grand exploit que ma propre personne à sa lecture à mon grand regret :p



Une petite nouvelle qui ne marquera pas les annales de la littérature, mais peut-être bien votre pantalon.
Lien : http://dcafeine.blogspot.be/..
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La vie volée de Martin Sourire

malgré tout l'intérêt que je porte à Marie-Antoinette et son histoire fastidieuse, je n'ai pas réussi à accrocher à l'écriture de l'auteur. Peut-être le mauvais moment pour lire ? Tout de même, un bon point pour ma part : la couverture que je trouve exquise
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La vie volée de Martin Sourire

Il est le garçon au sourire figé, à l'indéfectible rictus de bonheur aux joues...

Adopté sur un coup de coeur de Marie Antoinette, qui se lasse bien vite de son caprice, le petit Martin grandit à Versailles, quittant rapidement les salons dorés pour travailler comme garçon-vacher au Hameau de la Reine.



Une première partie pour l'enfance dans les décors somptueux du domaine royal,

Une seconde pour l'émancipation dans Paris, l'apprentissage du métier, de l'amour, des idées dans la frénésie des premiers temps joyeux de la Révolution,

Une troisième partie pour la perte des illusions et la fragilité d'un homme dans le chaos des guerres et les débordements sanguinaires de la Terreur.



Par une écriture travaillée et dans un style touffu, par des descriptions d'anthologie*, l'auteur nous fait vivre l'histoire politique et sociale de la France, à hauteur du petit peuple et par l'oeil de son garçon à la face étrange.



Il ne faut pas s'attendre à des rebondissements et une intrigue narrative. Tout le roman se justifie par la reconstitution d'une époque. On change de siècle, on s'immerge dans le Paris grouillant et populaire. L'annexe de vocabulaire en fin d'ouvrage contribue au dépaysement temporel, comme les personnages réels qui traversent le roman.



Une documentation haut de gamme fait de ce roman historique un modèle du genre.

Ce fut une lecture épatante! J'en remercie Masse Critique et les éditions Phébus.



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*telle celle du Paris de 1789, ou du gargantuesque dîner à la française. Quant aux guerres de Vendée, c'est oppressant de réalisme.

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La vie volée de Martin Sourire

Ce livre me tentait beaucoup de par le fait de ne pas savoir que Marie-Antoinette avait adopté des enfants. Autant j'ai apprécié l'enfance de Martin une fois adopté autant la troisième partie ne m'a pas convaincue au point de ne pas arriver à terminer ce récit. Lecture inachevée et donc mitigée pour moi. Je remercie Babelio et les éditions J'ai Lu de m'avoir permis de découvrir un pan de cette histoire méconnue à travers la Masse-Critique de septembre.



Sur un caprice, Marie-Antoinette adopte celui que l'on appellera Martin Sourire le sauvant de la misère. Sept ans que les rumeurs vont bon train sur celle qui n'a pas encore enfanté. Son désir d'enfant est tel qu'elle en adopte et Martin est l'un d'eux, vite oublié par l'envie de la reine qui se lasse vite d'où une jalousie féroce pour rester dans ses bonnes grâces. 



Enceinte, la reine délaisse Martin pour s'occuper de son enfant à naître. Trimballé de main en main, Martin devient de plus en plus sauvage et assiste à la mort par pendaison d'un père braconnier et ce devant son fils.



Devenue vacher du hameau de la reine, Martin mène une vie paisible et routinière. L'hiver 1788 hantera longtemps les mémoires, le froid touche tout le monde sans distinction, augmentant le nombre d'indigents, le pain vient à manquer, les émeutes sont de plus en plus nombreuses jusqu'à ce jour où le couple royal et leurs enfants sont arrêtés et emprisonnés. L'occasion pour Martin de reprendre sa liberté et de voir au-delà des murs de Versailles. 



Paris et sa Révolution, ses crève-la-faim, la misère de tout un peuple voilà ce qui attend Martin même s'il travaille pour un grand restaurant. Amoureux de Marianne, vendeuse de café dans la rue, Martin se pose des questions sur sa vie auprès de la reine, sur ce qu'elle aurait pu être si la reine ne la lui avait pas volée. Il s'engage et revient de la guerre de Vendée traumatisé. 



L'histoire d'un orphelin adopté par Marie-Antoinette, son parcours de Versailles à la Révolution Française !



Un roman historique très documenté (annexes, chronologie des événements historiques, glossaire, biographie des personnages et bibliographie...), malheureusement je n'ai apprécié que la partie de l'enfance de Martin, la troisième partie axée sur la guerre ne m'a pas attirée. Il n'en reste pas moins que ce livre amène à connaître un pan de notre histoire méconnu et mis en lumière.
Lien : https://leboudoirdulivre.wor..
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La vie volée de Martin Sourire

Avec cette lecture, c'est une fort belle découverte que je viens de faire grâce à Babelio et aux Éditions Phebus. Je les en remercie d'ailleurs. Dès les premières pages, je suis tombée sous le charme de l'écriture de Christian Chavassieux (auteur que je ne connaissais pas alors que finalement nous sommes presque voisins...). Quelle plume flamboyante ! le style qui mêle habilement le vocabulaire du XVIIIième siècle et l'argot de la rue donne au récit une vivacité surprenante qui balade le lecteur de la poésie bucolique au plus sordide réalisme. L'exaltation de l'auteur atteint son apogée dans des descriptions qui peuvent s'étendre sur plusieurs pages mais où, en aucun cas, l'ennui ne transperce. Je reste encore sous le choc de sa vision totalement hallucinante de Paris (chapitre 1, 2ième partie). Quant à la retranscription des cuisines d'un grand restaurant (d'autant plus indécente qu'à côté de cette débauche de plats, le peuple meurt de faim), elle met carrément l'eau à la bouche.



J'ai été également séduite par l'histoire de ce jeune orphelin enlevé des bras de sa grand-mère par la Reine Marie-Antoinette en mal d'enfants. La procédure est courante chez elle, l'adoption lui est facile. Conquise par le visage perpétuellement souriant de l'enfant, elle le baptise "Martin Sourire" et l'emmène à ses côtés à Versailles. Ayant enfin assuré sa propre descendance, voilà que la bonhomie de l'enfant la lasse. Martin se retrouve alors vacher près du Petit Trianon, dans la ferme que se fait construire Marie Antoinette où elle aime à se réfugier loin du protocole de la cour. Dans une deuxième partie du roman, à l'adolescence, Martin va enfin découvrir Paris et les coulisses de la Révolution qui se prépare avant d'y prendre part dans la dernière partie.

Plus qu'un roman historique, c'est un roman d'apprentissage que nous livre Christian Chavassieux. Comme il le dit lui-même en postface, il se limite à effleurer cette période, en faisant côtoyer l'histoire de son personnage avec la grande Histoire.



J'ai aimé l'innocence, la naïveté de Martin. Il se contente de ce que le destin veut bien lui accorder, il ne se plaint pas de son sort, se rendant directement responsable de ce qui lui est arrivé (il ne fallait pas tendre les bras à la Reine lorsqu'elle est passée !). En apprenant de ceux qu'il côtoie, finalement il ne s'en tire pas si mal, il apprend notamment à lire. Politiquement, bien sûr, ses opinions ne sont pas très définies. Sa propre identité est confuse, comme l'est sa vision du monde. Malheureusement, c'est le sang versé au cours des guerres de Vendée auxquelles il va participer, qui signera la fin de son insouciance et transformera son beau sourire en rictus.



Ce roman où l'auteur mêle le produit de son imagination à des faits historiques réels (il démêle le vrai du faux dans la postface et y apporte quelques explications intéressantes) m'a beaucoup plu. Malgré quelques longueurs ressenties dans la troisième partie, j'accorde un 16/20 à Christian Chavassieux et j'espère découvrir prochainement ses autres récits.
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La vie volée de Martin Sourire

Du point de vue d'un gamin ramassé sur une route pour ces beaux yeux, nous voilà embarqués dans un monde clos auquel lui seul a accès : celui imaginé par la reine et aussi vu par ses yeux d'enfant qui grandit sans rien avoir vu, vécu, d'autre.

Fascinant et jamais ennuyant, puisque celle qui nous attire ici , #marieantoinette , il faut l'admettre, apparait pour s'évanouir bien vite de la vie du petit, mais fait des apparitions toujours, physique ou en pensées.



En découvrant les pavés d'écriture, sans ponctuations du moindre dialogue, j'ai craint d'être mangée par la densité. Mais les chapitres ne sont pas très longs et le style reste accessible, l'histoire calme certes, accroche bien l'attention, avec assez de descriptions pour illustrer de manière riche aussi bien le milieu où vit Martin que la société de courtisans qui gravitent autour, dans et au delà de Versailles.
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La vie volée de Martin Sourire

Merci à Babélio et aux éditions Phébus qui m'ont permis de découvrir Christian Chavassieux dans le cadre de cette Masse Critique.



1777-1794



Marie-Antoinette, mariée depuis sept ans au roi Louis XVI se languit d'enfant. Elle en adopte plusieurs qu'elle mignote avec amour. Elle leur donne un nouveau prénom, des vêtements princiers, une éducation de choix et des manières de cour. C'est ce qui arrive à un petit garçon de cinq ans, orphelin, qui devient la coqueluche des proches de la reine tant son visage aux commissures relevées semble constamment sourire. La reine l'appelle Martin Sourire. Adoration de part et d'autre. de courte durée pour Martin car en 1778, la reine devient mère et elle confie Martin à une domestique sans plus trop se soucier de lui. de main en main, le garçonnet finit vacher dans le ravissant hameau rousseauiste que Marie-Antoinette fait construire à deux pas du petit Trianon.



Lorsque la famille royale est emmenée à Paris en 1789, Martin la suit mais dans une autre direction. Il trouve un emploi dans le plus grand restaurant de l'époque, le Beauvilliers, et fait connaissance avec le peuple, brutal, miséreux et grondant, que la prise de la Bastille a conforté dans ses revendications. Plus tard, Martin devient l'homme de confiance de l'architecte Etienne-Louis Boullée. En 1790, empli de l'idéologie révolutionnaire, il entre dans la Garde nationale, puis devient volontaire et participe à la guerre de Vendée. Dans les rangs des colonnes infernales, le sang appelle le sang et l'idéalisme se transforme en assassinats répétés. Son retour au foyer sera compliqué.



Pas d'intrigues, pas de héros, pas d'identification. le personnage principal a été glissé dans cette partie de l'histoire de France pour permettre à l'auteur de s'épancher sur certains épisodes et personnages moins connus de cette époque troublée. L'idée est sympathique et plaide en faveur d'une recherche documentaire approfondie au détriment du roman.



La construction du hameau de la reine et l'ambiance active qui règne dans ce village miniature n'ont plus de secret pour le lecteur. La vie dans les cuisines du Beauvilliers fait immanquablement penser au Ratatouille de Pixar, tandis que l'oeuvre visionnaire et fascinante de l'architecte Boullée se lit passionnément à travers ses projets et dessins soigneusement conservés aujourd'hui à la Bibliothèque nationale. Le chapitre consacré à l'action sanglante des colonnes infernales du général Huché à La Gaubretière, les paragraphes relatifs aux protagonistes de la Terreur ainsi que les pages commentant les supplices librement consentis des convulsionnaires, mettent du piment dans cette lecture agréable qui, faute de consistance dans les caractères des personnages, ne laissera cependant pas de souvenir durable.



Puisque Martin est un enfant volé, il semblerait logique qu'il cherche à retrouver ses origines, ses frères et soeurs mais il se contente d'une consultation chez un tarologue véreux. Dommage.



L'écriture est extrêmement soignée et renforcée par l'utilisation de vocabulaire de l'époque. Mention spéciale pour les annexes fort intéressantes qui témoignent de cet esprit de recherche et d'analyse de l'auteur : une chronologie simple mais efficace, un glossaire des mots anciens, une biographie significative de tous les personnages mis en scène et, surtout, une bibliographie annotée et commentée que, pour ma part, je ne me souviens pas avoir vue chez un autre auteur.



Nul doute que je me donnerai une autre chance de mieux connaître Christian Chavassieux.



2,5/5

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La vie volée de Martin Sourire

Un roman historique qui débute lorsque la reine Marie-Antoinette, désespérant d'être mère, découvre un enfant au sourire de chérubin dans la cour d'une ferme. Elle le fait acheter et le garde un moment auprès d'elle puis s'en lasse ...



Martin grandit à la cour sous la garde d'une lingère puis s'intéresse aux jardins et aboutit au Hameau de la Reine où il devient vacher ...



Il en sera ainsi presque toute sa vie ... Son sourire enjôleur le fera apprécier, parfois détester, et lui ouvrira bien des portes



On le retrouvera à Paris, plongeur puis cuisinier, puis majordome-homme-à-tout-faire chez un architecte et finalement soldat dans l'Armée Républicaine ...



Un texte inégal avec des longueurs dans le premier tiers qui m'auraient presque convaincue de lâcher le livre ... une deuxième partie plus vive dès que Martin quitte Versailles mais que le récit des massacres vendéens fut long !


Lien : http://les.lectures.de.bill...
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La vie volée de Martin Sourire

J' ai beaucoup aimé ce roman.

Je trouve que la plume y est magistrale. Le héros est tout à tour touchant et repoussant, terriblement humain. Ma galerie des personnages qui gravite autour de lui est intéressante et sonne juste, ce sont des humains, pas des clichés.

Ce roman dresse un portrait sans concession d'une époque très mouvementée souvent présentée sans trop de nuances. Ici, j' en ai trouvé.

C'est aussi un roman plein de tendresse, de délicatesse, puis d' horreurs, de terreur, le tout dépeint avec justesse et finesse.
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La vie volée de Martin Sourire

Martin Sourire est d'abord un caprice, de ceux auxquels on cède sans broncher puisque c'est celui de la reine de France. La voilà donc qui s'éprend d'un enfant, trouvé sur la route, l'emmène avec elle, le décrotte, lui assure un savoir rudimentaire – qu'il fera fructifier en silence car c'est un taiseux – et…s'en lasse parce que son rictus perpétuel, doublé de son mutisme, la dérange.

Martin, abandonné par sa royale fée, va devoir commencer à vivre par ses propres moyens, se débrouiller dans le sillage de ce Versailles hors-sol, où tout n'est que décor illusoire, à commencer par cette nouvelle lubie royale, un hameau, auquel il sera associé, regardant parfois, avec envie et appréhension, la vraie vie du dehors à travers les grilles du château.

Déjà, dans le parc, il éprouvera la dure inégalité du monde en assistant à la pendaison d'un braconnier devant son fils. La misère n'a pas sa place dans cette monarchie finissante, à l'aube de quelque chose d'irrésistible et de plus grand que les individualités d'Ancien Régime. Une tempête comme la France en connut peu.

Martin va alors quitter ce monde factice de Versailles et entrer dans le Paris réel, y plonger même, comme un Rastignac, en moins ambitieux. Dans la place, il creusera tout de même son trou, entre les cuisines d'un grand restaurant et le service d'un architecte méconnu et fort cultivé. Puis il fera son devoir, consciencieusement comme pour tout, s'engagera de plain-pied dans la Révolution : la noble et la moins noble. La Révolution est une créature bicéphale, avec une bonne et une mauvaise tête. Cette dernière, il la connaîtra bien, l'alimentera en personne dans les colonnes infernales envoyées mâter la Vendée, une « guerre souillée » comme il la désignera.

La Vendée, dans le roman, ce sont quelques dizaines de pages d'un monologue intérieur cru et démaquillé du moindre effet de style. On ne met pas les formes pour raconter la crasse humaine : « Tiens, je vais t'en brasser, t'en enrager t'en enfourner tant que tu veux ; alors les cris et les larmes des autres, les prières des femmes et les pleurs des petits, qu'est-ce que tu crois, on s'en fout ça glisse dessus, c'est pour la juste cause de la patrie, on perce des corps qui prient, un soupir, amen, on se dit c'est pour ceux-là et voilà, c'est fini, on veut juste plus entendre un cri parce qu'on a autre chose à faire. »

Dit autrement, c'est : « Tuez-les tous, la République reconnaîtra les siens ! »

Ces pages sur la Vendée, sans doute les meilleures du roman, sont un spasme qui rappelle Céline et Giono, quand ils racontaient une autre guerre.

Martin Sourire illustre cette époque comme les Rougon-Macquart, le Second Empire. Quelle audacieuse comparaison avec Zola, vont bramer certains ! Ils n'auront sans doute pas lu le livre, dont le dossier en fin de volume prouve, si besoin était, que Chavassieux maîtrise son sujet. Mais ça, tout le monde en est capable, lire et archiver des faits. Par contre, ce que tout le monde ne sait pas faire c'est écrire un texte d'une telle envergure.

La vie volée de Martin Sourire réussit par ailleurs ce tour de force d'être dense, soutenu et : parfaitement lisible ! Jamais trop ni pas assez : visuel – une scène me fait d'ailleurs penser à la fin du film de Carné, Les Enfants du Paradis – et olfactif – voir les odeurs de Paris, on croirait le Parfum, de Süskind ! –; contemplatif et nerveux ; raisonné et halluciné ; ciselé ici et délié là ; etc.

Pour ce qui est du fond, Chavassieux, autant le dire, s'est aventuré dans un bourbier du roman national français, le creuset de toutes les passions qui embaument et empuantissent encore notre époque, c'est selon. Comment s'en sort-il ? Avec beaucoup d'équilibre.

Ce roman n'aurait donc pas à rougir si on le mettait en vis-à-vis d'Au revoir là-haut de Lemaître par exemple, car il a su impeccablement capter des événements dont la densité, en un temps très court, est sans doute unique dans l'Histoire de France.

En un mot, merci ci-devant ou citoyen Chavassieux, puisque votre roman ne penche ni pour les uns ni pour les autres !



(Merci aux éditions Phébus et à Babelio)
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La vie volée de Martin Sourire

Martin est enlevé par Marie-Antoinette, Reine de France. Elle adopte des enfants au hasard des rencontres car elle n'en a pas encore eu avec le Roi. Ce garçon a une particularité, il a un sourire permanent, sorte de rictus, d'où le nom qui lui est donné : Martin Sourire.



Dans la première partie, l'auteur décrit cet enlèvement ainsi que l'arrivée de Martin à la Cour. L'enfant est vite délaissé par la Reine car elle réussit à mettre au monde un petite fille. De plus, son comportement mutique ne joue pas en sa faveur. Il ne s'adapte pas aux usages de la Cour . Le petit garçon est alors confié à des domestiques qui l'oublient la plupart du temps. Martin reste dans un état quasi-sauvage, il vit caché dans les bois de Versailles un moment. Finalement, il est embauché comme vacher dans le hameau de la Reine, lieu sensé représenter de manière idyllique le monde paysan. La communication est plus facile pour lui avec les animaux qu'avec les hommes. Il y rencontre Richard Mique, le grand architecte de la Reine et d'autres personnages qui ont réellement existé.



Ensuite, commence la deuxième partie. Martin décide de quitter Versailles, une fois que le Roi et la Reine ont été amené à Paris par le Peuple. Le jeune homme travaille dans un grand restaurant, le Beauvillers, du côté des cuisines. Puis, il rencontre sa femme Marianne. Dans cet univers de la restauration, il y trouve sa place. Martin est alors plongé en plein Paris révolutionnaire. En tant que citoyen, il assiste à des faits historiques importants. Néanmoins, en raison de son ancienne proximité avec la Reine, il est directement menacé. Il quitte avec regret le restaurant de Beauvilliers pour être embauché avec sa femme chez un architecte dénommé Boullée.



Dans la troisième partie, Martin s'est s'engagé dans l'armée et il est de retour à Paris de manière définitive. J'avoue que l'engagement de Martin dans l'armée m'a étonnée car c'est un peu en opposition à l'idée que l'on se fait de son caractère. Marianne travaille toujours pour l'Architecte, elle a maintenant deux enfants de Martin. On apprend alors ce qui s'est passé pendant la guerre en Vendée et ce à quoi Martin a participé aux colonnes de Huché. Il a contribué activement au massacre et à la torture de nombreux civils vendéens. C'est donc un Martin complètement changé qui revient à Paris. La vérité est effroyable, un monstre se cache derrière une façade souriante. Martin a du mal à se réadapter à la vie normale, il a des pulsions violentes et il est très mal à l'aise avec son entourage. Marianne ressent vite le malaise et s'inquiète pour ses enfants. Martin essaye une dernière fois de trouver ses origines. Le roman se termine par un scène troublante qui laisse la voie ouverte à l'imagination pour la suite de la vie de Martin.



C'est un bon roman mais qui est dense. En effet, le nombre d'informations accumulées est important et il y a quelques longueurs. Cependant, le style est très recherché, l'auteur utilise un vocabulaire spécifique à la période. On constate rapidement que Christian Chavassieux s'est très bien documenté sur la Révolution Française et que ce roman historique est plutôt une réussite.



Les annexes sont intéressantes car l’auteur explique son travail de recherche et nous fait part de son inspiration. Il cite ses sources et propose la biographie des personnages réels qu'il fait intervenir dans son roman. Au final, j'ai apprécié ce livre car c'est un roman historique d'apprentissage.
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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La vie volée de Martin Sourire

Martin sourit.

Martin ne se sépare jamais de son sourire.

Il grandit à Versailles, au milieu des caprices d’une reine en mal d’enfant et qui, finalement, donne la vie.

Martin perd la place qui était la sienne mais sourit.

A l’aube de la Révolution, Martin se cherche, enfin prêt à mener en parallèle sa propre révolution, intime.

Il passe de Versailles à un Paris posé sur un feu qui couve.

Martin évolue, apprend, se bat.

La violence devient crue, les massacres lèvent le voile sur un pan d’histoire méconnu et dérangeant.

Moi qui ne suis pas une grande adepte des romans dits historiques, je dois dire que celui-ci m’a particulièrement « parlé », servi par une écriture singulière, puissante et épique.

Et porté par un auteur qui mérite d’être plus connu !
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La vie volée de Martin Sourire

Ici, j’ai découvert un roman, qu’il serait peut-être plus pertinent de nommer « documentaire », avec le sentiment de suivre un observateur-clé, Martin, témoin privilégié (?) de son époque. Sous prétexte d’aborder avec une très grande justesse l’histoire politique et sociale de l’Ancien Régime à Versailles, puis la Révolution française, en suivant la vie de ce jeune orphelin, l’auteur nous sert ici une véritable plongée dans l’histoire mais aussi, à mon sens, dans la fragilité et la noirceur de l’âme humaine. Une quête d’identité volée sur fond de Révolution, traitée avec beaucoup de finesse.

Cette reconstitution historique se décline d’une manière assez théâtrale, en trois parties distinctes :

- l’enfance orpheline, silencieuse, incomprise et solitaire d’un Martin arraché à sa famille dans sa petite enfance, qui vit dès lors dans une véritable prison dorée, de laquelle seule la nature peut le faire sortir. Un enfant sauvage, perdu au milieu des plaisirs de Versailles et de la futilité des aristocrates, le tout exposé en une lecture charmante et sensiblement désuette,

- la découverte de la vie à Paris : la véritable naissance de Martin ?

- la période de la terreur : Martin vit la révolution du côté d’un peuple devenu complètement sauvage, son permanent discours intérieur accentuant le malaise et la distance par rapport à la violence des actes accomplis.

Le roman, d’un style recherché, est vraiment très documenté et passionnant.

Je le recommande vivement à tous ceux qui apprécient les bons romans historiques !

Encore une fois, un grand merci à Babelio qui m’a permis de découvrir, grâce à ses opérations « Masse critique », un roman vers lequel je ne serai peut-être pas allée, et aux éditions Phébus pour ce qui fût pour moi un vrai plaisir de lecture.
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La vie volée de Martin Sourire

La reine Marie-Antoinette est mariée depuis plusieurs années déjà au roi Louis XVI et les années passent et passent encore mais point de grossesse en vue. Particulièrement en mal d'enfant, la reine se met à recueillir de jeunes garçons dans son hameau de Versailles.

Un jour, son chemin croise le petit Martin, orphelin et petit dernier d'une grande fratrie, recueilli par sa grand-mère. La reine propose à l'aïeule de bien s'occuper de l'enfant et en échange de quelques pièces, emmène Martin avec elle.

Mais hélas, ce garçon avec son drôle de sourire, lasse très vite la souveraine, d'autant qu'elle est enfin grosse et va donner la vie successivement à une fille, Marie-Thérèse dite Mousseline, et un fils, le futur dauphin.

Dès lors, on ne sait plus quoi faire de Martin qui devient vacher...

Vous connaissez mon goût pour les romans historiques, surtout ceux qui ont pour cadre le siècle des Lumières, j'étais donc ravie de recevoir La vie volée de Martin Sourire, le second roman de Christian Chavassieux, qui connaît fort bien cette période.

Pour autant, j'ai provisoirement abandonné cette lecture, incapable d'aller au-delà de la cinquantième page, et de m'intéresser au destin de ce jeune orphelin. Je n'ai toutefois pas dit mon dernier mot et j'espère bien que lorsque je reprendrai cette lecture, l'intérêt sera cette fois-ci au rendez-vous.
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