Passons sur l’académisme de la forme, rien d’original pour un essai scientifique et universitaire. Pour les habitués d’envolées lyriques, enterrez vos espérances, la prose de Christian Grataloup ne vise qu’à la clairvoyance et à la compréhension d’un sujet très à la mode : la mondialisation. Mais l’originalité de la recherche réside dans l’approche géohistorique de ce thème. En s’aidant des concepts et des principes propres à la géographie, l’auteur présente la construction sociale du Monde depuis l’origine de l’Humanité jusqu’à nos jours et expose l’ensemble des logiques spatiales et territoriales pouvant donner un sens à ce mouvement d’ensemble. Enfin, Christian Grataloup accentue l’originalité de sa recherche en essayant du mieux possible d’avoir une approche omnisciente du phénomène et en prenant de la distance avec les visions et les habitudes scientifiques trop souvent européocentrées. Des grands marchands antiques du Croissant fertile aux replis identitaires de l’Iran, des Grandes Découvertes à l’impérialisme américain, cet essai est, malgré son académisme, une belle échappée exploratrice.
Commenter  J’apprécie         20
C'est une petite merveille que cet ouvrage! Un condensé des savoirs concernant notre planète, à l'aide de cartes, de d'illustrations, de diagrammes... Une multitude d'entrées possibles : notions, lieux, acteurs. Un site internet à disposition pour télécharger les cartes. C'est parfait pour mettre à jour des connaissances essentielles pour la vie sur cette belle planète.
Commenter  J’apprécie         10
Chaque soir, j’ai savouré ce livre en découvrant quelques pages. Pour qui aime les cartes, cet atlas est une pépite. Sur la longue durée de l’histoire humaine, sur tous les continents, Christian Grataloup nous propose des éclairages instructifs. Il faut saluer le travail de recherche et l’originalité de certaines cartes.
Commenter  J’apprécie         10
Dès l’école, on nous inculque l’existence de cinq continents. Une notion arbitraire, invention humaine (pour ne pas dire occidentale) qui a toujours formaté notre vision du monde avec des effets réels comme, par exemple, les unions politiques et économiques (UE), les championnats sportifs,…
Le géohistorien Christian Grataloup revient dans cet ouvrage sur l’histoire de ces grands blocs territoriaux dont la formation à évoluer en fonction des visions religieuses, des découvertes scientifiques, des explorations,…
Bon ouvrage, instructif et bien illustré. Il sera peut-être un peu trop dense et complexe pour certains mais il mérite le coup d’oeil. Si le contenu est assez européocentré, l’auteur n’oublie pas de faire un tour d’horizon, notamment est-asiatique, des cartes et perceptions du monde d’autrefois.
A lire pour tous ceux intéressés un minimum par le sujet.
Commenter  J’apprécie         10
Ce livre est passionnant, il montre que les continents, leurs représentations et découpages ne sont pas que géographiques mais surtout culturels, religieux, géopolitiques, philologiques...
Aussi les illustrations sont magnifiques et ne montrent pas uniquement des représentations européennes même si comme l'auteur le démontre, la représentation du monde est surtout une affaire européenne tant la domination de ce continent sur le reste du monde est importante jusqu'au XXe siècle !
Par contre je pense que ce livre est une tentative de vulgarisation mais qu'il nécessite quand même des connaissances de bases. En effet nombre de personnages historiques, écrivains, explorateurs, scientifiques, penseurs... sont évoqués. Si je connaissais la quasi totalité grâce à mes études, je doute que tout le monde ait les références et le contexte.
Bref, un livre magnifique qui m'a rappelé beaucoup de souvenirs et a complété mes connaissances sur la cartographie, sujet qui m'intéresse au plus haut point.
Commenter  J’apprécie         10
*lecture terminée*
⛄ Cabinet de curiosités de l'histoire du monde de @christiangrataloup publié chez @groupe.dunod.armandcolin.
Ce recueil contient plusieurs petites anecdotes à travers les pays et les époques. Cela va de la anse de la tasse, à l'importation de la syphilis en Europe ou la différence entre brousse et jungle...
Il y a des histoire vraiment très intéressantes et d'autres histoires qui m'ont un peu moins intéressée. Mais j'ai trouvé ce concept très sympa et moi qui adoré apprendre pleins de nouvelles choses j'ai été servie.
Quand au livre objet je l'ai trouvé très beau, les pages sont épaisses et c'est écrit assez gros ce qui est confortable pour les yeux en plus de ne pas être démotivant pour les histoires. Il y a quelques représentations graphiques qui apporte un plus à ce recueil.
Ceux qui aiment ce genre de livre et apprendre plein d'anecdotes ce livre vous plaira sûrement!
Vous connaissez? Il vous tente?
Commenter  J’apprécie         10
Très bon livre, qui aborde l'histoire de la cartographie sous un angle original, celui de la définition des continents. Malheureusement C. Grataloup, bien que brillant dans l'analyse, tombe dans ses petits travers habituels, d'associations d'idées en association d'idées, de digression en digression, au final ça part dans tous les sens et on finit par s'y perdre...
Côté iconographie, sans être exceptionnelles l'ouvrage nous offre de belles reproductions de cartes.
Commenter  J’apprécie         10
Resituer les questions d'aujourd'hui dans le temps et dans l'espace est toujours bénéfique à la compréhension de notre monde en nous aidant à nous libérer de nos évidences de pensée et à bouleverser nos points de vue. Le livre de M. Grataloup y contribue sans nul doute.
En quelques mots ce que j'en retiens :
La géo-histoire de la mondialisation commence au moment de l'apparition de l'homme, a priori dans l'est de l'Afrique, et de son expansion à la surface de la terre, entrainant la mise à distance et la séparation des groupes humains qui durant des millénaires ont ignoré leur existence respective... l'inverse de la mondialisation. D'ailleurs, le Monde n'existait pas vraiment.
La croissance démographique a conduit progressivement à réduire la distance géographique entre les hommes ( plus ou moins selon les régions) et à multiplier les échanges entre eux.
Pendant des millénaires également, les conditions matérielles de vie à la surface de la terre ne présentaient pas d'écart notable, même entre des civilisations qui s'ignoraient : entre les Mayas, les royaumes chinois, le royaume du Zimbabwe ou l’Europe médiévale .
Puis les choses ont changé, au bénéfice de l'Europe occidentale, partie prenante d'un vaste système-monde, allant de la Méditerranée au Japon et où les interrelations étaient déjà importantes. La date clé est celle de de 1492. Le fait clé a été la découverte de l’Amérique, c'est à dire d'un vaste espace très peu peuplé qui a constitué un réservoir de richesse et un terrain d'expansion pour les Européens, alors que ceux-ci étaient souvent dominés et contrecarrés dans leurs projets commerciaux que ce soit en Afrique ou en Asie.
A l'époque d'Henri le navigateur, un marin chinois ZHENG HE se lance aussi dans des expéditions maritimes, mais à bord de jonques conçues pour la navigation en régime des moussons, donc inaptes aux longues traversées vers l'Atlantique ou le Pacifique. Comme dit l'auteur " pour arriver, il fallait partir". Les marins chinois ne sont pas partis ... ils n'ont donc pas trouvé l'Amérique. La face du monde en aurait été changée. Les raisons évoquées par l'auteur sont climatiques techniques mais aussi politiques : les empereurs chinois, menacés par les Mongols, se sont mobilisés pour leur défense à l’intérieur des terres. Leur puissance leur a permis d'interdire toute tentative dissidente. A l'autre bout du système-monde, l'Europe était éclatée et divisée, permettant du coup aux initiatives individuelles de se développer, soutenues par tel roi ou tel autre ou encore par les cités état italiennes.
Les Européens de la fin du Moyen Age étaient devenus friands de produits qu'ils ne pouvaient cultiver chez eux; comme le sucre qu'ils partiront chercher au bout du monde ou qu'ils cultiveront en Amérique grâce à l'importation de main d’œuvre esclave. Ce fut la première colonisation qui permis un enrichissement massif et un bouleversement des modes de vie.
A partir du XIXème et de la révolution industrielle, la dissymétrie de développement et de richesse a conduit à la domination de l'Europe également en Afrique et sur une partie de l’Asie. Cette domination a conduit à une phase de mondialisation associée à la révolution industrielle qui se terminera dans les guerres et les atrocités du "court XXeme siècle", dans un monde où le système économique est mondial mais les nationalismes si virulents " qu'ils peuvent maintenir pendant 4 longues années des millions d'hommes dans l'enfer des tranchées "
Pour l'auteur, le monde d'aujourd'hui n'est pas si différent de celui qui s'est achevé dans les guerres du XX ème siècle : avec des échanges économiques larges et des identités locales d'autant plus ancrées et revendicatrices que la dilution dans la mondialisation fait craindre la perte de soi ( au point qu'on reconstruit parfois le "soi" comme le montre l'auteur lorsqu'il explique la création des traditions vestimentaires, culturelles et et culinaires des régions françaises au cours XIXeme siècle).
Les mouvements vers la mondialisation sont eux divers : certains mouvements altermondialistes lorsqu'ils œuvrent pour une mondialisation différente mais aussi les firmes multinationales, les institutions ou certains mouvements islamistes qui sont aussi une contestation de la mondialisation occidentale prônant une autre échelle du monde transcendant les frontières.
Pour finir, l'auteur reconnait que sa propre analyse est forcément enserrée dans les cadres de pensée forgés par l'Occident et que ceux-ci ne sont pas universels....
Une lecture riche et passionnante qui brosse un tableau brillant de la mondialisation, avec les limites inévitables de la rapidité, certainement des simplifications. Une histoire du monde en 267 pages seulement... forcément ...
Commenter  J’apprécie         10
Des petites anecdotes sur le monde qui sont quelquefois plaisantes au point de m'amuser. Je ne me souviens plus trop de ce que j'ai lu mais je me souviens que j'ai souris parfois. Les textes proviennent en partie de la revue des deux mondes, tristement célèbre depuis l'affaire Fillon.
Commenter  J’apprécie         00
J'ai toujours rêvé de lire un ouvrage de ce type: un texte qui raconte l'histoire encadrée par les réalités géographiques, démographiques et économiques. Sans pour autant faire allégeance au marxisme bien au contraire. Mon seul regret: n pas avoir une carte des haplogroupes . L'itinéraires de l'homo sapiens sapiens m'a toujours fasciné. Savez vous par exemple que l'ADN des Papous de Nouvelle-Guinée est plus proche des blancs européens que celui de leurs voisins immédiats les Indonésiens? Que les polynésiens de Tahiti sont issus de navigateurs provenant de l'Asie du sud est et plus particulièrement de l'île de Formose? Quant à l'atlas présent au milieu du livre, l'éditeur aurait du le rendre amovible en sorte que l'on puisse le consulter sans être obligé de tourner incessamment des pages.
Commenter  J’apprécie         00
Brillante histoire critique des représentations du Monde.
Commenter  J’apprécie         00